2. Introduc)on
• Ce1e
période
correspond
a
une
série
de
défis
majeurs
pour
une
na:on
qui
semble
perdre
peu
a
peu
la
capacité
a
maitriser
seule
son
propre
des:n.
• La
démographie
stagne
–
la
France
reste
encore
un
pays
a
dominante
rurale
jusqu’en
1931.
Mais
le
pays
connaît
aussi
une
p é r i o d e
d ’ i n n o v a : o n s
industrielles
dans
l’automobile
ou
l’aéronau:que,
de
progrès
scien:fiques
qui
touchent
aussi
bien
la
physique
atomique
que
l’historiographie.
• Ce1e
nouvelle
guerre
de
Trente
ans
fut
la
dernière
séquence
guerrière
de
l’histoire
de
France
ou
les
combats
se
déroulèrent
sur
le
territoire
métropolitain.
Apres
1945,
les
guerres
seront
d é s o r m a i s
c o l o n i a l e s
e t
lointaines.
3. La
France
en
1914:
la
puissance
par
la
République
• En
1918,
la
paix
est
certes
négociée
mais
seulement
entre
les
puissances
alliées.
Sur
le
plan
intérieur,
le
modèle
républicain
semble
sor:r
renforce
du
conflit:
l’armée
des
citoyens
de
la
République
a
vaincu
l’armée
des
sujets
de
l’empereur
d’Allemagne.
• Le
prix
de
la
victoire
est
très
élevé
et
chaque
Français
a,
d’une
manière
ou
d’une
autre,
du
le
payer.
Alors
que
la
France
célèbre
sa
victoire
en
1918
puis
en
1919,
les
Français
ressentent
que
celle-‐ci
est
endeuillée
et
que
le
pays
ne
peut
plus
vivre
que
dans
la
han:se
du
déclin.
• Une
puissance
retrouvée
et
réaffirmée:
Pour
profond
que
fut
le
changement
de
régime,
la
République
était
aussi,
nolens
volens,
une
héri:ère.
Elle
profita
ainsi,
par
exemple,
de
la
dynamique
de
la
modernisa:on
urbaine
et
économique
et
des
conquêtes
coloniales
entreprises
sous
le
Second
Empire.
La
France
de
1914
était
présente
sur
tous
les
con:nents,
comptant
plus
de
55,5
millions
d’habitants
hors
de
la
Métropole,
et
s’étendant
sur
plus
de
10,5
millions
kilomètres
carres.
4. La
France
en
1914:
la
puissance
par
la
République
• Et
la
France
dirigeait
le
deuxième
empire
colonial
du
monde.
• L’isolement
diploma:que
rompu:
En
rupture
avec
la
«
realpoli:k
»
de
Bismarck,
inquiétante
pour
les
Russes,
les
Britanniques,
voire
les
Italiens,
l’a`tude
de
Guillaume
II
favorisa
des
rapprochements
avec
une
France
républicaine
longtemps
tenue
en
suspicion
et
a
l’écart.
Affiche
publicitaire
de
l'exposi4on
coloniale
de
Marseille
en
1906.
Elle
fut
la
première
a
être
exclusivement
consacrée
aux
colonies.
Chacune
des
colonies
françaises
y
était
représentée
par
un
pavillon
qui
entendait
démontrer
les
bienfaits
et
les
bénéfices
de
l’œuvre
coloniale
française.
Les
frère
Lumière,
inventeurs
du
cinématographe
en
1895,
avaient
déjà
eu
l’idée
d’envoyer
leurs
operateurs
a
travers
le
monde
pour
en
rapporter
des
images
documentaires.
Palais
de
l’électricité
de
l’exposi4on
universelle
de
1900.
Elle
aJra
50
millions
de
visiteurs.
Boite
a
musique
illustrant
l’alliance
franco-‐russe.
Bismarck
avait
soigneusement
veille
a
maintenir
l’isolement
diplomaNque
de
la
France
après
sa
défaite.
Son
renvoi
en
1890
par
le
jeune
empereur
Guillaume
II,
qui
mène
alors
une
poliNque
étrangère
agressive,
permet
a
la
France
de
mulNplier
les
iniNaNves
diplomaNques
brisant
son
isolement:
c’est
tout
d’abord
vers
la
Russie
qu’elle
se
tourne.
L’empire
tsariste
était
également
a
la
recherche
d’un
allie
européen,
au
moment
ou
ses
rivaux
en
Europe
centrale,
l’Allemagne
et
l’Autriche
Hongrie
resserraient
leurs
liens.
Une
convenNon
militaire
secrète
avec
la
Russie
fut
signée
des
1892.
5. La
France
en
1914:
la
puissance
par
la
République
• Une
armée
de
citoyens:
Apres
la
conquête
défini:ve
du
pouvoir
en
1877-‐1879,
les
républicains
s’employèrent
a
républicaniser
ce1e
armée
rénovée.
Le
:rage
au
sort
fut
défini:vement
aboli
ainsi
que
les
dispenses,
la
durée
du
service
ramenée
a
deux
ans
pour
tous.
En
1913,
suite
a
d’intenses
débats,
le
service
fut
a
nouveau
porte
a
3
ans.
Revue
du
14
juillet
1909.
Le
défilé
militaire
du
14
juillet
est
une
invenNon
de
la
IIIème
République.
Le
premier
défilé
a
Longchamp
eut
lieu
le
29
juin
1871,
alors
que
la
France
venait
d’être
vaincue.
Dans
les
années
1900-‐1914,
il
devint
un
véritable
spectacle,
comprenant
des
scénographies
de
combat.
• Une
république
implantée,
prospère:
La
France
était
alors
la
quatrième
puissance
industrielle
et
mondiale.
En
1914,
l’industrie
automobile
française
était
la
première
d’Europe
et
la
deuxième
mondiale
après
celle
des
Etats-‐Unis.
Les
capitaux
français
représentaient
20%
des
capitaux
inves:s
dans
le
monde
a
ce1e
époque,
loin
sans
doute
derrière
la
Grande
Bretagne
(44%),
mais
en
deuxième
place,
devant
l’Allemagne
et
les
Etats-‐Unis.
Panneau
mural
pour
la
classe
civilisa4on
contemporaine.
Lavisse:
«
La
France
est
le
condense
de
l’Europe.
»
6. Le
grand
basculement
de
1914
• Pécher
par
impuissance:
La
France
joua
son
rôle
dans
l’engrenage
du
conflit,
notamment
par
l’assurance
que
le
président
Poincaré
donna
la
la
Russie
de
son
sou:en
sans
faille
dans
la
crise
de
l’été
1914.
• En
1911,
les
jeunes
Etats
balkaniques,
la
Bulgarie,
la
Serbie,
la
Grèce
et
le
Monténégro,
jeunes
états
eux-‐mêmes
issus
des
territoires
occidentaux
perdus
par
l’homme
malade
de
l’Europe,
profitent
de
l’occasion
(déclara:on
de
guerre
de
l’Italie
a
la
Turquie)
pour
s’agrandir
au
détriment
de
leur
ancien
maitre.
Soutenus
par
la
Russie,
alliée
avec
la
France,
ils
se
liguèrent
et
déclarèrent
a
leur
tour
la
guerre
a
la
Sublime
Porte.
Malgré
ses
efforts
diploma:ques,
la
France
échoua
a
maintenir
la
paix.
• Le
28
juin
1914,
un
groupe
de
jeunes
na:onalistes
bosniaques
emmenés
par
Gavrilo
Princip,
échappa
au
contrôle
de
la
Main
Noire,
organisa:on
secrète
na:onaliste
serbe,
et
perpétra
l’a1entat
de
Sarajevo
qui
causa
la
mort
de
l’archiduc
François
Ferdinand,
héri:er
du
trône
impérial…
La
double
monarchie
bénéficiait
d’un
prétexte,
du
sou:en
de
son
opinion
publique
et
de
«
l’en:er
appui
de
l’Allemagne
»
en
cas
d’escalade
–
pour
infliger
une
leçon
a
la
Serbie
a
la
faveur
d’un
conflit
rapide
et
localise.
• Quand
Poincaré
arriva
en
France,
de
retour
de
sa
visite
officielle
en
Russie,
sa
marge
de
manœuvre
était
étroite
en
raison
du
traite
qui
liait
la
France
a
la
Russie.
De
surcroit,
pour
Poincaré,
l’Allemagne
était
fondamentalement
de
mauvaise
foi
et
voulait
la
guerre,
de
toute
façon
et
quoi
qu’on
fasse.
7. Le
grand
basculement
de
1914
• Résolus:
Si
l’hos:lité
a
l’Allemagne
pouvait
se
réveiller
lors
des
crises
marocaines
de
1905-‐1906
et
de
1911
et
si
le
souvenir
de
la
défaite
de
1871
et
de
l’amputa:on
de
l’Alsace-‐Lorraine
restait
vif,
la
France
confrontée
a
la
crise
de
1914
n’était
pas
un
pays
revanchard
et
agressif.
• La
mort
de
Jean
Jaurès,
assassine
le
31
juillet
1914
par
Raoul
Villain
fut
perçue
autant
comme
un
évènement
de
poli:que
intérieure
que
comme
découlant
de
la
crise
interna:onale
en
cours…
Jaurès
et
ses
amis
se
trouvaient
bloques
entre
leur
hos:lité
fondamentale
a
la
Russie
tsariste
qui
représentait
tout
ce
qu’ils
abhorraient
leur
volonté
de
paix
et
leur
sou:en
au
gouvernement.
• Le
1er
aout,
l’Allemagne
déclara
la
guerre
a
la
Russie,
alliée
de
la
France
qui,
elle,
mobilisa.
Le
lendemain,
les
troupes
allemandes
entraient
déjà
au
Luxembourg
et
le
Reich
lançait
un
ul:matum
a
la
Belgique,
la
sommant
de
laisser
passer
ses
troupes
sans
comba1re.
On
comprend
alors
que,
une
fois
la
guerre
déclarée,
le
sen:ment
dominant
fut
la
surprise.
Elle
fut
accentuée,
par
le
fait
que,
dans
un
France
majoritairement
rurale,
la
préoccupa:on
première
et
fondamentale
en
ce1e
période
était
l’urgence
de
la
moisson.
• C’est
globalement
la
résolu:on
a
défendre
le
pays
qui
s’installa
et
non
un
enthousiasme
délirant.
Le
célèbre
discours
du
secrétaire
général
de
la
CGT,
Léon
Jouhaux,
prononce
lors
des
obsèques
de
Jaurès
le
4
aout
1914,
en
a1este:
«
Accules
a
la
lu1e,
nous
nous
levons
pour
repousser
l’envahisseur,
pour
sauvegarder
le
patrimoine
de
civilisa:on
et
d’idées
généreuse
que
nous
a
lègue
l’histoire.
»
Ce
meme
jour,
le
généreuse
Poincaré
u:lisait
l’expression
d’Union
Sacrée.
La
une
de
la
guerre
sociale
le
1er
aout
1914.
Fonde
par
Gustave
Herve,
le
journal
était
a
l’origine
anNpatrioNque,
proche
du
syndicalisme
révoluNonnaire
et
favorable
a
une
insurrecNon
en
cas
de
guerre.
A
l’instar
de
la
plupart
des
organes
socialistes
et
syndicalistes,
il
se
rallie
a
la
cause
patrioNque
et
a
l’Union
Sacrée.
Marc
Bloch
sur
la
mobilisa4on.
«
Les
hommes
pour
la
plupart
n’étaient
pas
gais.
Ils
étaient
résolus,
ce
qui
vaut
mieux.
»
8. Le
grand
basculement
de
1914
• Le
désastre
d’aout
1914:
Le
mois
d’aout
1914
fut
sans
doute
l’un
des
moments
les
plus
désastreux
de
toute
l’histoire
militaire
de
la
France,
et
aussi
l’un
des
plus
meurtriers…
Pourtant
en
quelques
jours,
en
bon
ordre
et
dans
les
délais
prévus,
plus
de
de
3,5
millions
d’hommes
avaient
été
mobilises.
Avec
27.000
morts,
le
23
aout
est
la
journée
la
plus
meurtrière
de
ce1e
guerre
pour
la
France.
• Vae
Vic:s:
Épuisées,
excédées
par
la
résistance
des
soldats
belges
ou
français,
nourries
du
souvenir
de
la
guerre
de
1870-‐71,
du
mythe
d’une
levée
en
masse
des
popula:ons
et
d’une
guerre
de
francs-‐:reurs
tout
a
fait
imaginaire,
les
troupes
allemandes
commirent
de
très
nombreuses
exac:ons.
La
guerre
du
2
aout
au
5
septembre
1914
Monument
pour
les
martyrs
civils
de
Nomeny.
Le
Dieu
Thor,
la
plus
barbare
des
divinités
de
la
Vieille
Germanie.
La
«
barbarie
allemande
»
découlerait
du
fait
qu’Outre-‐Rhin
le
chrisNanisme
ne
serait
qu’un
vernis
que
la
guerre
fit
craquer.
9. Le
grand
basculement
de
1914
• Dans
l’ensemble,
le
récit
d’atrocités
furent
l’un
des
plus
puissants
ressorts
de
la
construc:on
de
l’image
de
l’ennemi
très
rapidement
bap:se
«
Boche
»
en
France.
• Devant
l’avance
allemande,
les
troupes
françaises
ba1ent
presque
partout
en
retraite
sous
un
soleil
de
plomb.
• Vers
le
«
miracle
de
la
Marne
»:
Apres
6
semaines
de
conflits,
les
Français
déploraient
déjà
environ
100.000
morts,
les
Allemands
sans
doute
presque
autant.
Et
c’est
surtout
le
hiatus
entre
la
guerre
représentée
dans
les
états-‐majors
sur
le
plan
stratégique
et
les
effets,
sur
le
champ
de
bataille,
au
niveau
tac:que,
des
armes
modernes,
qui
fut
a
l’origine
des
pertes
énormes
des
premières
semaines.
• Le
plan
Schlieffen
s’avère
inadéquate
comme
le
plan
français.
Datant
de
1905,
il
reposait,
comme
le
plan
français,
sur
le
postulat
d’une
guerre
courte
et
rapide,
rapidité
d’autant
plus
nécessaire
que
l’Allemagne
allait
devoir
se
ba1re
sur
deux
fronts.
Son
second
postulat
est
aussi
remis
en
cause:
transposer
sur
un
champ
de
bataille
de
plusieurs
centaines
de
kilomètres
des
schémas
opéra:onnels
qui
avaient
été
mis
en
œuvre
dans
les
guerres
napoléoniennes
–
sur
des
champs
de
bataille
de
quelques
kilomètres
de
front.
Ce
plan
se
fondait
également
en
grande
par:e
sur
un
troisième
postulat:
l’absence
supposée
de
résistance
des
Belges.
Or,
ces
derniers
résistèrent
farouchement,
arrêtant
une
par:e
des
troupes
allemandes.
• Les
Allemands
remportèrent
des
victoires
éclatantes
qui
ouvraient
les
portes
de
la
France
aux
armées
allemandes.
Ces
dernières
s’enfoncent
alors
dans
le
pays,
a
marche
forcée,
a
plus
de
40
kilomètres
par
jour.
Cependant,
si
l’avance
allemande
paraissait
remarquable
et
irrésis:ble,
elle
avait
été
aussi
couteuse
en
hommes
et
en
énergie
et
de
nombreux
facteurs
se
conjuguent
pour
l’affaiblir.
De
plus,
l’état-‐
major
allemand
avait
du
dégarnir
une
par:e
du
front
Ouest
car
l’avancée
des
Russes
a
l’Est
avait
été
plus
rapide
que
prévue.
Le
Dieu
Thor,
la
plus
barbare
des
divinités
de
la
Le
Plan
Schlieffen
Bataille
de
Charleroi
10. Le
grand
basculement
de
1914
• Le
choc
de
la
bataille
de
la
Marne
opposa
des
forces
gigantesques:
750.000
hommes
du
cote
allemand
et
un
million
environ
pour
les
troupes
franco-‐
britanniques.
La
bataille
a
sauve
Paris,
mais
elle
ne
suffisait
pas,
loin
s’en
faut,
a
me1re
les
allemands
en
déroute.
Chacun
des
belligérants
faisant
le
siège
de
l’autre,
ils
se
retrouvaient
dans
une
situa:on
de
pat
stratégique.
A
la
différence
qu’aux
échecs,
lorsque
les
joueurs
reconnaissent
la
situa:on
de
pat,
la
par:e
s’arrête.
En
novembre
1914,
la
guerre,
elle,
ne
faisait
encore,
malheureusement
que
commencer.
• Trois
France:
A
par:r
de
la
mi-‐
automne,
la
guerre
traversa
li1éralement
le
pays
telle
une
cicatrice
rouge.
Au
centre
de
la
guerre,
se
dessina
une
mince
bande
de
5
a
10
kilométrés
de
large,
de
la
Somme
aux
Vosges,
c’est
la
France
de
l’avant
qui
s’ajoute
aux
deux
autres
France,
la
France
de
l’arrière
et
la
France
envahie
–
une
tripar::on
que
le
pays
subit
pendant
trois
ans.
A
terme,
ce1e
tripar::on
engendra
des
iden:tés
sociales
nouvelles,
fondées
sur
les
expériences
vécues
de
1914
a
1918.
La
montée
au
front
avec
les
bus
et
les
taxi
de
Paris.
Notre
Joffre.
Notre
père
patrioNque
illustre
bien
la
glorificaNon
des
chefs
militaires.
Le
vengeur
de
1870,
poignard
des
tranchées.
Sans
devenir
une
arme
règlementaire,
il
fut
pourtant
distribue
en
masse
par
par
l’armée
aux
combaaants
de
1916.
Il
était
desNne
principalement
aux
coups
de
mains
et
au
neaoyage
des
tranchées.
11. La
France
de
l’avant
• Entre
1914
et
1918,
ils
sont
près
de
7,9
millions
de
Français
appelés
sous
les
drapeaux.
Parmi
eux,
plus
de
4,2
millions
sont
blesses,
plus
de
500.000
sont
faits
prisonniers,
environ
1.375.000
sont
tues.
• La
guerre
quo:dienne:
La
vie
du
comba1ant
était
avant
tout
celle
d’une
existence
au
jour
le
jour,
harassante,
faite
de
marches
très
longues,
de
durs
labeurs.
Ce1e
vie
était
aussi
faite
de
longues
périodes
d’inac:on,
de
cafard
et
d’ennui,
comblée
en
par:e
par
la
lecture,
l’écriture
du
courrier,
la
fabrica:on
d’objets
d’ar:sanat
de
tranchée.
• Comba1re:
Environ
21
millions
de
soldats,
tous
belligérants
confondus,
furent
blesses,
pendant
la
guerre.
La
violence
infligée
au
corps
par
l’armement
moderne
est
extrême.
Les
projec:les
dilacèrent
les
corps,
broient
les
membres,
détruisent
les
visages.
Ils
provoquent
aussi
la
rupture
des
barrières
anatomiques
protectrices.
• Prisonniers:
La
guerre
de
masse
provoqua
des
foules
de
prisonniers,
alors
qu’aucune
structure
adaptée
n’avait
été
prévue
pour
les
accueillir
en
si
grand
nombre.
Les
hommes
de
troupes
et
sous-‐officiers
furent
souvent
mis
au
travail
dans
le
pays
qui
les
détenait
–
les
officiers
échappèrent
cependant
a
ce
sort.
Evolu4on
du
front
français.
«
Et
ce
sont
les
cadavres
raidis,
les
cadavres
aux
mains
crispées,
aux
yeux
vitreux,
aux
joues
blêmes
mangées
par
des
barbes
sales,
couverts
de
linges
sanglants,
des
torchons
infects,
empesés
par
un
caillis
de
sang
noirâtre,
les
cadavres
a
moiNe
ensevelis
couverts
d’insectes
voraces,
assiégés
par
un
remous
de
vers
et
de
mouches.
»
«
La
bas,
le
ciel
n’est
plus
qu’une
trame
de
sillages,
un
Nssu
de
trajectoires,
une
espèce
de
voie
gigantesque
ou
s’acheminent,
circulent,
roulent
et
glissent
les
milliers
de
projecNles
sorNs
de
l’immense
et
fébrile
usine
de
la
mort.
»
Le
fort
de
la
Malmaison
dans
le
secteur
du
Chemin
des
Dames.
Apres
l’échec
de
l’offensive
Nivelle
au
printemps,
Pétain
engagea
les
troupes
contre
le
fort.
L’objecNf
n’était
plus
comme
auparavant
de
percer
le
front
mais
seulement
de
remporter
un
succès
tacNque,
géographiquement
limite,
pour
se
rendre
maitre
du
Chemin
des
Dames
et
assurer
ensuite
aux
Français
des
meilleurs
posiNons
défensives.
12. La
France
de
l’avant
• En
Allemagne,
des
dizaines
de
milliers
de
«
Kommandos
»
de
travail
furent
ainsi
mis
en
place.
• Déviances,
refus
de
guerre
et
mu:neries:
On
assiste
d’abord
a
des
fraternisa:ons
des
Noel
1914.
En
fait,
le
calendrier
religieux
joua
un
rôle
important
–
les
trêves
s’inscrivaient
dans
des
pra:ques
chré:ennes
et
militaires
anciennes
qui
firent
leur
appari:on
dans
la
Grande
Guerre.
• Les
mu:neries
éclatèrent
au
printemps
1917,
après
l’échec
de
l’offensive
du
Chemin
des
Dames,
ou
était
concentrée
près
de
la
moi:e
des
effec:fs
de
l’armée
française,
dans
le
but
de
percer
le
front
par
une
offensive
a
outrance.
Les
comba1ants
qui
espéraient
que
ce1e
offensive
était
la
dernière
se
retrouvèrent
confrontes
a
un
échec
qui
tourna
au
carnage.
Le
bilan
fut
sans
doute
de
près
de
40.000
morts,
14.000
disparus,
125.000
blesses.
Ce
fut
le
signe
de
départ
des
mu:neries
et
certaines
unîtes
de
mu:ns
souhaitaient
même
marcher
sur
Paris.
Mais
la
plus
caractéris:que
des
formes
de
mu:neries
fut
finalement
le
refus
de
monter
en
ligne.
Les
es:ma:ons
du
nombre
de
mu:ns
sont
donc
très
difficiles
a
réaliser
et
varient
de
25.000
a
90.000
soldats.
• Même
si
Pétain
n’abandonna
pas
l’idée
de
mener
des
offensives,
il
avait
tout
de
même
fondamentalement
abandonne
la
stratégie
de
son
prédécesseur,
qui
était
celle
d’une
offensive
a
outrance
devant
a
tout
prix
percer
le
font,
très
couteuse
en
hommes
et
très
hasardeuse.
Il
lui
préférait
une
alternance
de
défense
des
posi:ons
acquises
et
d’offensives
localisées
aux
objec:fs
limites,
tout
en
s’appuyant
sur
son
aura,
acquise
l’année
précédente
a
Verdun,
pour
reconquérir
avec
succès,
la
confiance
des
hommes.
Un
train
sanitaire
allemand
a
Cambrai.
«
Le
maNn
vint.
Ceux
qui
auront
vu
les
aubes
de
la
guerre,
après
des
nuits
employées
a
combaare
ou
consumées
dans
la
sanglante
besogne
des
ambulances,
ceux-‐là
connaitront
une
des
plus
grandes
tristesses
du
monde.
Pour
ma
part,
je
n'oublierai
jamais
ceae
lumière
avare
et
verte,
cet
aspect
découragé
des
lampes
et
des
visages,
ceae
odeur
suffocante
des
hommes
envahis
par
la
pourriture,
ce
frisson
du
froid
maNnal,
pareil
au
dernier
souffle
glace
de
la
nuit
dans
les
frondaisons
engourdies
des
grands
arbres.»
13. La
France
de
l’avant
• La
plupart
des
mu:neries
ne
durèrent
tout
au
plus
que
quelques
jours
et
souvent
la
fin
en
est
négociée
par
les
officiers
de
troupe
restées
au
contact
avec
les
hommes.
• Endurance
et
ténacité:
Comprendre
pourquoi
et
comment
les
soldats
ont
tenu
pendant
la
grande
guerre
reste
aujourd’hui
l’une
des
ques:ons
les
plus
complexes
et
les
plus
disputées.
• Les
comba1ants
sont
par:culièrement
sensibles
a
toute
forme
d’injus:ce
dont
l’embusquage
cons:tue
le
climax.
Les
mu:ns
eux-‐mêmes
dénoncent
les
embusques.
• Le
deuxième
facteur
expliquant
ce1e
ténacité
est
l’inscrip:on
du
comba1ant
dans
un
«
groupe
primaire
».
Les
moments
de
repos
perme1ent
de
cul:ver
les
liens
entre
les
hommes.
Les
moments
de
combat
les
me1ent
a
l’épreuve.
On
voit
émerger
l’autonomie
de
groupes
de
neuf
comba1ants
qui
deviennent
a
par:r
de
1917
l’unité
élémentaire
a
la
place
de
la
sec:on.
• Le
troisième
facteur
explica:f
est
la
percep:on
défensive
de
la
guerre.
Pe:t
a
pe:t,
défense
de
la
patrie
et
libéra:on
des
territoires
envahis
tendent
a
se
confondre
dans
un
meme
objec:f,
celui
de
la
nécessaire
victoire.
Si
les
soldats
français
font
les
frais
d’illusion
de
leurs
propres
généraux,
a
leur
manière,
les
soldats
partagent
les
illusions
des
généraux.
Ils
sont
pris,
eux
aussi,
dans
l’engrenage
d’un
avenir
qui
semble
passer
implacablement
par
la
grande
offensive
libératrice.
Le
journal
des
tranchées,
l’Argonaute
d’avril
1918,
écrit:
«
nous
serons
vainqueurs
car
nous
aurons
la
force
de
souffrir
le
fameux
quart
d’heure
de
plus…
Et
meme
davantage.
»
Destruc4on
de
Craonnelle
de
1917.
Les
montées
en
ligne
étaient
parNculièrement
anxiogènes
pour
les
combaaants.
Le
paysage
détruit
renforçait
encore
la
sourde
angoisse
qui
s’emparait
d’eux.
Abus
de
confiance
–
caricature
d’un
embusque.
14. La
France
de
l’avant
Soldats
français
dans
un
abri.
Les
cagnas,
abris
creuses
sous
les
tranchées,
étaient
les
principaux
lieux
de
repos
des
soldats
de
première
et
de
seconde
ligne.
Art
des
tranchées.
Douilles
d’obus
sculptées.
15. Deux
autres
fronts
Prise
d'armes
allemande
a
la
grande
place
de
Lille.
Parfois
les
occupants
faisaient
meme
défiler
les
prisonniers
français
dans
les
villes
et
les
villages
afin
de
démoraliser
la
populaNon.
• Le
front
occupe:
En
France,
ce1e
occupa:on
concerne
peu
ou
prou
une
dizaine
de
départements
et
environ
2,5
millions
de
personnes.
Les
territoires
occupes
sont
places
sous
le
régime
d’une
occupa:on
strictement
militaire.
C’est
donc
l’armée
qui
administre
et
exploite
économiquement
ces
territoires.
• Ce1e
situa:on
est
vécue
comme
scandaleuse.
Et
meme
doublement
scandaleuse
–
d’abord
du
fait
des
mesures
spectaculaires
prises
par
l’occupant:
prises
d’otages,
déporta:ons,
exécu:ons,
mise
au
travail
force
–
mais
aussi
scandaleuse
du
fait
de
l’invasion
du
quo:dien
par
les
conséquences
de
l’occupa:on:
passage
des
montres
a
l’heure
allemande,
restric:on
de
circula:on,
réquisi:ons,
logement
de
l’occupant
chez
l’habitant,
hausse
des
prix,
dégrada:on
des
condi:ons
d’existence.
• La
résistance
civile
s’ar:culait
autour
de
trois
axes:
la
publica:on
des
journaux
clandes:ns,
l’hébergement
et
le
transfert
vers
des
zones
non
occupées
de
soldats
allies
et
de
civils
et
le
renseignement.
• Le
front
de
l’arrière:
Croyant
a
la
guerre
courte,
rassures
par
l’Union
Sacrée
et
surtout
«
ayant
intériorisé
l’an:parlementarisme
qui
avait
fortement
progresse
avant
la
guerre
»,
les
parlementaires
votèrent
leur
propre
«
ajournement
»
et
abandonnèrent
toute
préten:on
a
contrôler
les
dépenses
de
guerre,
mais
n’accordèrent
pas
de
pouvoirs
spéciaux
au
gouvernement.
Le
pouvoir
passa
néanmoins
entre
les
mains
de
l’exécu:f
et
de
l’armée
qui
allaient
chacun
lu1er
pour
la
prééminence
et
les
préroga:ves.
16. Deux
autres
fronts
Nous
saurons
nous
en
priver.
En
1918,
le
ministère
de
l’InstrucNon
publique
organise
un
concours
dans
les
écoles
pour
la
réalisaNon
d’une
série
des
affiches
relaNves
au
raNonnement
et
aux
privaNons
dues
a
la
guerre.
• Les
étrangers
ennemis
furent
effec:vement
très
rapidement
rassembles,
tries
puis
internes
–
60.000
a
70.000
personnes
furent
concernées.
• Dans
le
domaine
économique
et
financier,
on
prit
également
très
vite
des
mesures
excep:onnelles.
Les
premières
concernèrent
la
monnaie
dont
la
conver:bilité
en
or
fut
suspendue
et
les
cours
bloques.
• Des
le
7
aout
1914,
le
président
du
Conseil
René
Viviani
lançait
a
l’arrière,
et
en
par:culier
aux
femmes,
l’appel
suivant:
«
Debout
femmes
française,
jeunes
enfants,
filles
et
fils
de
la
Patrie.
Remplacez
sur
le
champ
du
travail,
ceux
qui
sont
par:s
sur
le
champ
de
bataille.
»
• Inventer
une
normalité
de
la
guerre:
Informes
et
légi:més
par
la
présence
au
front
d’une
frac:on
non
négligeable
des
leurs,
les
parlementaires
tentèrent
de
retrouver
une
par:e
de
leurs
préroga:ves,
tout
en
par:cipant
pleinement
a
l’effort
de
guerre.
Malgré
la
reprise
économique
des
débuts
de
l’année
1915,
les
temps
étaient
durs.
Priva:ons
et
infla:on
dominèrent
rapidement
le
quo:dien
des
civils.
L’essence
et
le
pétrole
étaient
inaccessibles,
les
économies
d’énergie
étaient
a
l’ordre
du
jour.
• L’inégalité
de
l’accès
a
certains
produits
de
base
comme
la
viande,
le
lait
ou
le
sucre
s’accrut
très
fortement.
Et
la
charge
de
travail
était
écrasante:
60
a
70
heures
de
travail
hebdomadaire
dans
des
condi:ons
souvent
exécrables.
A
la
dureté
du
travail,
s’ajoutait
le
sen:ment
de
travailler
pour
des
entreprises
et
des
patrons
qui
«
profitaient
»
de
la
guerre.
• Cependant,
la
priorité
donnée
au
ravitaillement
de
l’armée
ne
se
traduisit
pas,
comme
en
Allemagne,
par
la
négligence
des
popula:ons
civiles.
En
France
et
en
Grande
Bretagne,
les
doits
lies
a
la
citoyenneté
ont
contribue
a
préserver
les
communautés
en
guerre
grâce
a
la
mise
en
place
d’une
répar::on
équilibrée
entre
demandeurs
civils
et
militaires
de
vivres.
17. Deux
autres
fronts
Robert
Mahias
–
le
permissionnaire.
• L’avant
et
l’arrière:
répulsion,
fascina:ons
et
liens:
Les
comba1ants
ne
se
reconnaissaient
pas
dans
les
portraits
que
la
presse
faisait
d’eux
et
du
front
et
englobaient
bien
souvent
dans
leur
détesta:on
de
«
ce
bourrage
de
crane
»
ceux
qui,
a
l’arrière
y
succombaient,
car
ils
renvoyaient
aux
soldats
du
front
l’image
déformée
qu’ils
en
avaient.
• La
permission
–
fort
rare:
7
jours
tous
les
quatre
mois
en
théorie
a
par:r
de
1916
–
illustre
bien
toute
l’ambivalence
de
liens
qui
ne
sont
pas
rompus.
Le
retour
au
front
après
une
permission
était
le
plus
souvent
domine
par
le
cafard,
non
seulement
de
devoir
retourner
au
front
mais
aussi
de
ne
pas
avoir
refuse
a
pleinement
rétablir
le
contact.
La
permission.
Suspendue
au
début
de
la
guerre,
car
on
pensait
la
guerre
courte,
les
permissions
furent
progressivement
rétablies
a
parNr
de
décembre
1914.
18. Le
processus
de
totalisa)on
• Qualifiée
souvent
de
guerre
totale,
la
Grande
Guerre
est
traversée
par
une
dynamique
de
totalisa:on
débouchant
elle-‐même
sur
une
«
dynamique
de
destruc:on
»
allant
jusqu’à
la
guerre
d’anéan:ssement
mécanique
ou
industrielle
sur
un
front
largement
sta:que
en
Europe
de
l’Ouest,
qui
trouva
son
plein
accomplissement
sous
la
forme
de
«
la
bataille
du
matériel
».
La
dynamique
de
destruc:on
prit
d’autres
formes
sur
le
front
de
l’Europe
de
l’Est
et
notamment
celle
d’une
guerre
de
dévasta:on
et
de
dépeuplement.
• Vers
les
batailles
de
matériel:
La
TSF
fut
de
plus
en
plus
u:lisée.
En
France,
le
canon
de
75mm
était
un
canon
léger,
maniable,
a
:r
rapide,
tout
par:culièrement
adapte
a
la
guerre
de
mouvement.
Un
véritable
culte
autour
de
ce1e
arme
se
développa.
Cependant,
il
‘s'avéra
peu
efficace
pour
me1re
a
mal
les
réseaux
de
tranchées
allemandes.
Son
calibre
était
trop
pe:t
et
son
:r
trop
tendu.
• Dans
ce
but,
sur
la
ligne
de
front
proprement
dite,
on
u:lisa
de
plus
en
plus
les
mor:ers
légers
ou
lourds
au
:r
courbe.
Le
«
crapouillot
»,
un
mor:er
de
tranchée,
prit
alors
le
relai
du
75
parmi
les
armes
fé:ches
de
la
Grande
Guerre.
• La
second
arme
la
plus
létale
de
la
Grande
Guerre,
c’est
la
mitrailleuse.
L’alliance
du
barbelé
et
des
nids
de
mitrailleuses
crachant
des
rafales
de
600
coups
a
la
minute
rendait
en
effet
infranchissable
le
no
man’s
land
qui
séparait
les
deux
premières
lignes
de
tranchées.
• Toujours
pour
briser
la
résistance
ennemie
avant
l’assaut
et
réduire
au
silence
les
nids
de
mitrailleuses,
la
Grande
Guerre
pose
pour
la
première
fois
l’u:lisa:on
massive
des
gaz
de
combat.
C'est
a
Ypres,
le
22
avril
1915,
que
le
palier
décisif
fut
franchi
avec
la
première
u:lisa:on
massive
des
gaz
de
combat.
L’escalade
culmina
en
juillet
1917
avec
l’u:lisa:on
par
les
Allemands
d’un
gaz
vésicant,
le
gaz
moutarde.
Il
avait
la
par:cularité
d’agir
non
seulement
par
les
voies
respiratoires
mais
par
la
peau.
Les
gazes
furent,
tous
belligérants
confondus,
sans
doute
au
nombre
de
500.000.
L’ar4llerie.
Plus
de
80%
des
soldats
de
toute
naNonalité
tues
durant
la
Grande
Guerre
sont
morts
du
fait
de
l’arNllerie.
19. Le
processus
de
totalisa)on
• «
Les
batailles
totales
»:
C’est
lors
des
offensives
de
Champagne
au
début
de
l’année
1915,
puis
en
Artois,
que
le
feu
domina
tout
pour
la
première
fois.
C’est
notamment
lors
de
ces
batailles
que
se
généralisa
la
«
prépara:on
d’ar:llerie
»
puis
le
«
feu
roulant
»
qui
devait
perme1re
d’avancer
sous
la
protec:on
de
l’ar:llerie
en
empêchant
les
Allemands
de
prendre
leurs
positons
défensives.
• Erich
von
Falkenhayn,
qui
avait
remplace
Moltke
a
la
tête
des
armées
allemandes,
encourage
par
ses
succès
offensifs
sur
le
front
oriental
en
1915
et
par
la
solidité
des
troupes
allemandes
lors
des
offensives
françaises,
souhaitait
reme1re
en
mouvement
le
front
occidental.
C’est
Verdun.
Apres
la
prise
du
fort
de
Douaumont
le
25
février,
la
défense
de
Verdun
fut
confiée
a
Pétain
qui
décida
de
défendre
la
ville
a
tout
prix.
A
Verdun,
les
Français
comprirent
a
juste
:tre
qu’il
s’agissait
de
les
obliger
a
qui1er
le
terrain
de
façon
humiliante
a
moins
de
prolonger
le
combat
par
une
terrible
boucherie.
Les
Français
optèrent
pour
la
boucherie.
• 6000
a
8000
véhicules
empruntèrent
chaque
jour
la
voie
sacrée,
70
des
95
divisions
de
l’armée
française
par:cipèrent
de
ce1e
façon
a
la
bataille
de
Verdun.
Verdun
ne
tomba
pas,
le
front
ne
fut
pas
perce
et
si
Falkenhayn
avait
bel
et
bien
saigne
l’armée
française,
il
avait
pareillement
saigne
sa
propre
armée.
Les
pertes
furent
en
effet
comparables,
avec
160.000
tues
et
disparus
du
cote
français
et
plus
de
140.000
du
cote
allemand.
S’y
ajoutaient
plus
de
200.000
blesses
de
part
et
d’autre.
Masque
a
gaz,
modèle
ARS
de
1917.
Guynemer.
Dans
une
guerre
sale,
les
duels
entre
aviateurs
s’apparentaient
a
des
joutes
au
caractère
chevaleresque.
Camouflage
cubiste.
Les
peintres
mirent
a
profit
les
techniques
cubistes
pour
dissimuler
les
pièces
d’arNllerie
et
les
postes
d’observaNon.
La
voie
sacrée
de
Verdun
(mars
1916).
90.000
hommes
et
50.000
tonnes
de
matériel
par
semaine
au
plus
fort
de
la
bataille
empruntèrent
ceae
route.
20. Le
processus
de
totalisa)on
• Pendant
la
bataille
de
la
Somme
–
en
une
seule
journée,
près
de
20.000
soldats
des
armées
de
l’Empire
britannique
trouvèrent
la
mort
et
un
peu
moins
de
40.000
furent
blesses.
Le
bilan
fut
finalement
encore
plus
lourd
qu’a
Verdun
puisqu’en
moins
de
6
mois
les
pertes
furent
sans
doute
de
près
de
1,2
million
de
tues,
blesses
et
disparus.
• La
totalisa:on
de
l’arrière:
Meme
si
le
cout
de
la
guerre
est
très
difficile,
on
l’es:me
généralement
pour
la
France
a
140
milliards,
ce
qui
représente
3,8
fois
son
produit
intérieur
brut
de
1913.
Pour
faire
face
a
ces
dépenses
énormes,
la
plupart
des
gouvernements
eurent
recours
a
des
stratégies
similaires
–
la
créa:on
monétaire
–
notamment
par
l’émission
des
bons
du
Trésor
a
court
terme
transformes
en
«
bons
de
la
Défense
na:onale
»
et
l’ende1ement…
Les
Etats
en
guerre,
et
notamment
la
France,
empruntent
aussi
bien
auprès
de
leurs
popula:ons
qu’auprès
de
créditeurs
étrangers,
notamment
les
Etats-‐Unis.
• Les
Etats
–
dont
la
France
–
recoururent
également
pendant
la
guerre
a
des
hausses
d’impôts
voire
au
développement
de
nouveaux
impôts,
comme
l’impôt
sur
le
revenu.
Le
principal
ar:san
de
la
mise
en
place
d’un
système
d’imposi:on
sur
le
revenu
fut
Jean
Caillaux,
sur
le
modèle
de
l’income
tax
britannique.
Il
y
a
eu
également
la
mise
en
place,
le
1er
juillet
1916,
d’un
impôt
de
50%
sur
les
bénéfices
de
guerre.
Mais
par
choix
autant
que
par
nécessité,
la
guerre
totale
fut
totalement
–
ou
presque
–
faite
a
crédit,
ce
qui
sera
lourd
dans
l’après
guerre.
• Une
révolu:on
industrielle
pilotée
par
l’Etat:
La
nomina:on
d’Albert
Thomas,
ministre
de
l’armement
en
décembre
1916,
cons:tue
une
vraie
rupture.
Il
dota
son
ministère
d’une
équipe
d’inspecteurs
et
de
contrôleurs
toujours
plus
nombreuse
qui
lui
perme1ait
d’avoir
une
idée
juste
de
la
réalité.
Son
ministère
planifiait
les
produc:ons,
se
chargeait
de
repar:r
les
ma:ères
premières
et
s’assurât
que
l’Etat
avance
les
fonds
nécessaires
aux
industriels.
Paris
et
sa
banlieue
accrurent
considérablement
leur
capacité
industrielle
pendant
la
Grande
Guerre.
Le
symbole
de
cet
accroissement
industriel,
c’est
l’usine
Citroën
du
quai
de
Javel
a
Paris.
Alors
qu’avant
la
guerre,
environ
50.000
ouvriers
travaillaient
dans
le
secteur
de
l’armement,
ils
étaient
1,7
million
en
1918.
Parmi
ceux-‐ci,
il
y
avait
420.000
ouvrières.
Atelier
d'usinage
et
de
montage
a
l'usine
Citroën
du
quai
de
Javel,
1915.
La
photo
illustre
la
pénétraNon
du
fordisme
et
des
techniques
de
producNon
moderne
en
France.
Ceae
usine
compta
jusqu’à
13.000
ouvrières.
Les
muni4onnedes.
21. Le
processus
de
totalisa)on
• Marie
Curie
par:cipa
a
la
créa:on
de
18
unités
de
radiologie
mobiles
surnommées
les
«
Pe:tes
Curies
»
et
par:t
avec
sa
fille
Irène
a
proximité
du
front.
• Les
tensions
de
la
totalisa:on:
L’année
1915
fut
marquée
par
l’entrée
en
guerre
de
l’Italie
du
cote
de
l’Entente
en
mai
1915.
Les
détroits
turcs
étaient
restes
sous
le
contrôle
des
O1omans
qui
interdisait
de
ce1e
manière
tout
contact
mari:me
par
la
Méditerranée
et
la
Mer
Noire
entre
les
Russes
et
leurs
allies
occidentaux.
Le
principal
par:san
d’une
opéra:on
pour
prendre
le
contrôle
de
ces
détroits
était
le
Premier
Lord
de
l’Amirauté,
Winston
Churchill.
L’offensive
navale
conjointe
britannique
et
française
se
solda
par
un
échec.
Les
Allies
se
résolurent
alors
a
organiser
un
débarquement
terrestre.
L’opéra:on
fut
un
échec,
le
front
s’enlisa
rapidement.
Le
relief
par:culièrement
escarpe
de
certaines
plages,
le
climat
très
dur,
mais
également
la
résistance
tenace
de
l’armée
o1omane
et
sa
bonne
organisa:on
défensive,
notamment
sous
les
ordres
du
colonel
Mustapha
Kemal,
eurent
finalement
raison
de
ce1e
tenta:ve
de
percer
le
front
en
Orient
–
elle
se
solda
par
au
moins
220.000
morts
et
blesses
du
cote
des
allies,
dont
30.000
soldats
de
l’armée
française.
• La
date
du
24
avril
1915
est
habituellement
retenue
comme
marquant
le
début
du
génocide
arménien.
Sur
1,2
a
1,5
millions
d’Arméniens
massacres,
environ
100.000
a
150.000
furent
tues
sur
place,
au
moins
700.000
périrent
en
déporta:on
ensuite.
• Mondialisa:on
du
conflit:
La
France
fut
le
pays
en
guerre
ou
comba`rent
des
hommes
d’origines
les
plus
diverses.
C’est
en
France
meme
que
la
guerre
fut
effec:vement
mondiale.
22. Le
processus
de
totalisa)on
• La
guerre
sous-‐marine
a
outrance
poussa
les
sous-‐marins
allemands
a
a1aquer
tout
ce
qui
flo1ait,
y
compris
les
navires
civils
des
neutres.
Les
pertes
infligées
dépassèrent
les
prévisions
les
plus
op:mistes
de
l’état-‐major
de
la
la
marine
allemande.
• Le
régime
tsariste
avait
cesse
d’être,
laissant
la
place
a
deux
pouvoirs
provisoires
qui
n’allaient
pas
tarder
a
être
concurrents,
le
gouvernement
et
le
soviet
de
Petrograd.
Afin
de
stopper
l’hémorragie
intérieure
et
de
s’assurer
le
sou:en
des
allies
comme
de
l’état-‐major,
le
ministre
de
la
guerre,
Alexandre
Kerenski,
décida
de
la
reprise
des
opéra:ons
et
procéda
a
une
reforme
de
l’armée,
reposant
sur
une
déclara:on
des
droits
du
soldat
et
sur
le
limogeage
des
généraux
les
plus
réac:onnaires.
L’offensive,
longuement
expliquée
préalablement
aux
soldats,
fut
lancée
le
18
juin.
Mais
la
contre-‐offensive
allemande
balaya
l’armée
russe.
Celle-‐ci
donnait
raison
aux
Bolcheviques
qui
étaient
pacifistes.
Sous
la
menace
du
putsch
militaire
de
Kornilov,
Kerenski
fit
appel
aux
bolcheviques
et
les
réarma.
• Dépression
et
dissensions
en
France:
Si
l’opinion
ne
devenait
pas
pacifiste,
elle
était
entrée
dans
une
sorte
de
«
morosité
patrio:que
».
L’impasse
sur
le
front
mais
plus
encore
l’infla:on,
la
dégrada:on
des
condi:ons
de
vie
et
l’hiver
rigoureux,
nourrissent
en
fait
un
fort
mécontentement.
La
pénurie
se
traduisit
par
une
forte
hausse
des
prix
au
début
de
l’année
1917.
en
hiver,
le
mouvement
commença
dans
les
ateliers
de
couture.
En
mai,
les
midine1es
se
déclarent
en
grève.
Elles
réclamaient
une
indemnité
de
vie
chère
et
le
paiement
du
repos
le
samedi
après-‐midi
(la
semaine
anglaise).
Les
grèves
s’étendirent
d’abord
aux
autres
professions
féminines
puis
aux
ouvrières
et
ouvriers
de
la
métallurgie
et
des
usines
de
guerre.
• L’immense
majorité
des
ouvriers,
comme
l’ensemble
de
la
na:on,
con:nuait
de
croire
qu’il
n’était
pas
de
son
intérêt
de
perdre
ce1e
guerre.
C’est
sur
ce
sen:ment
qu’a
pu
s’appuyer
Clemenceau
lorsqu’il
s’avéra
nécessaire
produire
l’ul:me
effort.
Greve
des
midinedes,
place
Vendôme,
mai
1917..
23. Le
processus
de
totalisa)on
• Produire
l’ul:me
effort:
Pour
Clemenceau,
il
fallait
arrêter
de
subir
la
guerre
totale
qu’il
appela
«
la
guerre
intégrale
».
Il
reme1ra
en
cause
l’inamovible
ministre
de
l’Intérieur
Louis
Malvy.
Il
nomma
un
gouvernement
resserré
qui
lui
était
en:èrement
dévoué
et
se
réserva,
en
plus
de
la
présidence
du
Conseil,
le
ministère
de
la
Guerre.
• Il
avait
propose
aux
socialistes
de
par:ciper
a
son
gouvernement
mais
ces
derniers
qui
venaient
de
qui1er
l’Union
Sacrée
et
détestaient
en
Clemenceau
«
le
premier
flic
de
France
»,
lui
refusèrent
la
confiance.
Président
de
la
République,
il
se
montra
sans
pi:é
a
l’égard
de
Malvy
et
meme
de
Caillaux,
dont
le
seul
crime
avait
été
d’être
par:san
d’une
paix
de
compromis.
Il
les
fit
arrêter
et
poursuivre
par
la
Haute
Cour
de
Jus:ce.
• La
remobilisa:on
culturelle:
La
popularité
de
Clemenceau
mit
5
a
6
semaines
a
s’installer.
Ensuite
elle
ne
fit
qu’augmenter.
La
majorité
des
Français
voyaient
en
lui
l’homme
de
la
situa:on.
Pourtant,
au
printemps
1918,
les
grèves
reprirent
de
l’ampleur
avec
surtout
une
extension
géographique
de
plus
en
plus
importante
et
une
tonalite
de
plus
en
plus
révolu:onnaire
et
pacifique.
Les
grandes
grèves
du
printemps
1918
s’arrêtèrent
quand
le
danger
allemand
se
fit
sen:r
au
début
de
l’été.
La
remobilisa:on
connut
une
seconde
phase
après
la
rupture
de
l’équilibre
en
faveur
des
allies,
quand
la
paix
victorieuse
tant
a1endue
devint
enfin
une
horizon
accessible.
• La
rupture
des
équilibres
et
l’armis:ce:
Au
début
de
l’année
1918,
la
situa:on
militaire
de
l’Allemagne
était
encore
favorable.
Ludendorff
et
Hindenburg,
le
duumvirat
a
la
tête
des
armées
allemandes
depuis
aout
1916,
avaient
pu
transférer
43
divisions
du
front
de
l’Est
vers
celui
de
l’Ouest.
En
revanche,
a
l’intérieur,
l’usure
de
la
guerre
se
faisait
sen:r
encore
bien
davantage
en
Allemagne
que
chez
les
puissances
alliées.
La
conjugaison
du
blocus
impose
par
les
allies
et
de
la
militarisa:on
a
l’extrême
de
l’économie
allemande,
qui
négligeait
ouvertement
les
besoins
des
civils,
provoqua
en
Allemagne
sans
doute
500.000
a
700.000
morts
civils.
L’avantage
numérique
allemand
sur
le
front
(199
divisions
allemandes
contre
171)
risquait
de
disparaître
avec
l’arrivée
des
Américains.
La
fenêtre
temporelle
était
donc
étroite
pour
l’état-‐major.
Rien
que
la
guerre.
«
Ces
Français
que
nous
fumes
contraints
de
jeter
dans
la
bataille,
ils
sont
des
droits
sur
nous.
Ils
veulent
qu’aucune
de
nos
pensées
ne
se
détourne
d’eux,
qu’aucun
de
nos
actes
ne
leur
soit
étranger.
Nous
leur
devons
tout.
Tout
pour
la
France
saignante
dans
sa
gloire.
Plus
de
campagnes
pacifistes,
plus
de
menées
allemandes.
Ni
trahison,
ni
demi-‐trahison:
la
guerre,
rien
que
la
guerre.
»
24. Le
processus
de
totalisa)on
• Le
21
mars
1918,
Ludendorff
lança
sa
grande
offensive
en
Picardie.
Il
y
appliquait
les
principes
qui
avaient
été
déjà
en
par:e
expérimentés
en
Italie
et
en
Lituanie.
La
«
tac:que
de
rupture
»
visait
a
exploiter
l’effet
de
surprise.
La
prépara:on
d’ar:llerie
fut
limitée
dans
le
temps
et
les
groupes
d’assaut
avaient
pour
instruc:on
d’avancer
et
de
demeurer
en
mouvement
le
plus
possible
en
contournant
et
en
enveloppant
les
nœuds
de
résistance
sans
essayer
de
les
réduire
a
tout
prix.
En
deux
jours,
les
troupes
allemandes
avaient
progresse
de
15
kilomètres
et
balaye
les
troupes
britanniques.
• Un
million
de
soldats
américains
étaient
arrives
en
Europe
en
juillet.
Ils
étaient
presque
deux
millions
en
novembre.
La
supériorité
numérique
avait
donc
ne1ement
change
de
camp.
On
ne
passe
pas
(1918).
Ceae
affiche
date
des
semaines
qui
suivirent
la
seconde
bataille
de
la
Marne,
contre
offensive
qui
eut
lieu
en
juillet
1918
et
mit
un
coup
d’arrêt
a
l’offensive
allemande.
Tank
français
(1917).
Les
tanks
ne
furent
véritablement
employés
en
masse
–
500
–
que
lors
de
la
bataille
de
Cambrai.
Pétain
«
J’aaends
les
chars
et
les
américains.
»
25. Le
processus
de
totalisa)on
Les
grandes
contre
offensives
alliées
de
1918.
26. Les
reconstruc)ons
• La
recons:tu:on
progressive
de
la
France
se
fait
a
des
rythmes
différenciés
–
«
elle
est
rapide
et
efficace
»
-‐
malgré
des
heurts
et
des
difficultés
-‐
dans
le
cas
des
infrastructures,
plus
lente,
incomplète,
et
entravée
par
la
crise
dans
le
domaine
économique
et
financier
et,
enfin
très
par:elle
seulement
et
a
peine
entamée
dans
le
domaine
démographique.
• Soudain,
du
jour
au
lendemain,
ce
n'était
plus
les
enfants
qui
enterraient
leurs
parents
mais
les
parents
qui
portaient
le
deuil
de
leurs
enfants.
La
majorité
des
familles
devait
tout
de
meme
plusieurs
centaines
de
kilomètres
pour
se
rendre
sur
les
champs
de
bataille
pour
récupérer
le
corps
ou
tout
simplement
se
rendre
sur
un
lieu
de
sépulture
militaire.
Veuves
de
guerre,
La
Grande
Guerre
laissa
en
France
derrière
elle
600.000
veuves
et
près
d’un
million
d’orphelins.
27. Les
reconstruc)ons
• Les
dynas:es
familiales
étaient
brisées
laissant
place,
chez
les
parents,
en
plus
du
chagrin,
a
l’angoisse
quant
a
l’avenir
de
la
ferme,
de
l’atelier,
de
la
bou:que
ou
de
l’entreprise,
dévolus
normalement
aux
héri:ers
males.
• Hommage
aux
morts:
Le
soldat
inconnue
devait
perme1re
aux
familles
qui
ne
savaient
pas
ou
se
trouvait
la
dépouille
de
leur
proche
tue
a
la
guerre
d’avoir
un
lieu
pour
se
recueillir.
A
lui
seul,
il
assumait
a
la
fois
la
dimension
individuelle
et
collec:ve
de
l’hommage
aux
morts.
• Apres
les
manifesta:ons
spontanées
du
11
novembre
1918
,la
première
grande
manifesta:on
d’hommage
na:onal
eut
lieu
le
14
juillet
1919.
La
veille
du
grand
défilé,
le
jour
meme
ou
Joffre,
Foch
et
Pétain,
étaient
faits
maréchaux.
A
par:r
du
11
novembre
1923
commence
un
rituel
funèbre.
Tous
les
jours,
la
flamme
sur
la
tombe
du
soldat
inconnu
est
ranimée.
• Au
village,
le
monument
signalait
pour
sa
part
les
absents
en
meme
temps
qu’il
transférait
l’émo:on
du
deuil
du
corps
vers
le
nom.
Transforma4on
du
cime4ère
provisoire
de
Tracy-‐le-‐Mont
en
1915
en
nécropole
militaire
en
1920,
A
la
fin
de
la
guerre,
un
vif
débat
traversa
la
société
française
–
Fallait-‐il
autoriser
les
familles
a
récupérer
les
dépouilles
des
combaaants
Cérémonie
du
17
septembre
1927
a
Verdun.
Dans
la
première
moiNe
des
années
1920,
l’immense
majorité
des
communes
de
France
se
dote
d’un
monument
aux
morts
desNne
a
honorer
la
mémoire
des
enfants
du
pays
morts
a
la
guerre.
28. Les
reconstruc)ons
• Comme
le
soldat
inconnu
qui
occupe
également
une
posi:on
centrale
dans
la
capitale,
ils
sont
un
lien
tangible
entre
les
vivants
et
les
morts,
entre
les
soldats
et
les
civils,
entre
le
temps
de
la
guerre
et
celui
de
la
paix.
• Retour
a
la
normale
et
reconstruc:on
matérielle:
le
retour
des
hommes
au
foyer
et
au
travail,
malgré
les
conflits
sociaux
de
1919
et
les
crise
de
1920-‐1921,
se
fit
en
général
sans
heurts.
• Avant
meme
la
naissance,
en
1920,
du
Par:
communiste
qui
portait
une
revendica:on
révolu:onnaire
plus
radicale
que
les
socialistes
dont
il
était
issu,
ces
années
furent
emmaillées
de
nombreuses
grèves,
parfois
très
longues
et
dures.
• Le
retour
au
foyer
n’était
pas
nécessairement
synonyme
ni
de
retour
au
bonheur
conjugal,
ni
de
retour
au
travail.
Bien
des
couples
et
des
familles
avaient
été
détruits
par
la
guerre
et
la
situa:on
économique
n’était
pas
toujours
florissante.
• La
journée
de
8
heures
accordée
en
1919
et
le
retour
des
femmes
au
foyer
devaient,
dans
l’esprit
des
gouvernants,
servir
de
variable
d’ajustement,
facilitant
la
réinser:on
économique
tout
en
calmant
les
revendica:ons
ouvrières
qui
s’exprimaient
avec
virulence
a
la
sor:e
de
guerre.
Marche
de
Lens
au
milieu
des
ravages
laisses
par
la
guerre.
• Le
sinistre
restait
maitre
de
ses
choix:
il
pouvait
choisir
de
relever
les
ruines
détruites
ou
bien
construire
des
bâ:ments
nouveaux.
29. Les
reconstruc)ons
• La
reconstruc:on
et
la
prospérité
des
années
1920:
Pendant
la
guerre,
par
mesure
de
solidarité,
le
taux
de
change
entre
les
monnaies
des
Allies
avaient
été
maintenues
ar:ficiellement
a
leur
niveau
de
1913.
La
Grande-‐Bretagne
et
les
Etats-‐Unis
décident
de
me1re
fin
a
la
suspension
des
changes
en
mars
1919.
Ce
faisant,
ils
entendent
a
terne
revenir
a
un
étalon-‐or.
Dans
la
cas
du
franc,
ce
réajustement
est
d’autant
plus
brutal
qu’il
s’agissait
d’une
monnaie
forte
en
1914.
Du
fait
du
gel
des
changes
de
1914,
puis
du
gonflement
de
la
masse
monétaire
en
circula:on,
l’étalonnage
sur
l’or
de
la
monnaie
était
devenu
une
pure
fic:on
et
le
retour
au
statu
quo
impossible
dans
l’immédiat.
En
fait,
alors
que
les
Britanniques
et
les
Américains
limitèrent
le
recours
a
l’émission
monétaire
et
s’efforçaient
de
contrôler
leur
de1e
flo1ante,
la
France
u:lisa
tous
les
moyens
pour
financer
sa
guerre.
Le
déblocage
provoqua
un
effondrement
brutal
du
franc,
évalue
a
l’aune
de
la
situa:on
réelle
de
l’économie
française
et
de
la
masse
monétaire
en
circula:on.
Il
perdit
en
quelques
mois
60%
de
sa
valeur
d’avant
guerre.
• Persuades
que
«
l’Allemagne
paiera
»
et
contribuera
a
financer
la
reconstruc:on,
couvrir
la
de1e
et
donc
rétablir
la
monnaie,
les
gouvernements
commencèrent
a
dépenser
généreusement
les
répara:ons
de
1919,
avant
meme
d’avoir
touche
le
moindre
pfennig.
Ces
poli:ques
contribuent
a
largement
a
fragiliser
le
franc
d’autant
plus
que
le
mark
chute,
lui
aussi,
du
fait
du
chaos
poli:que
et
économique
qui
règne
en
Allemagne,
faisant
s’effondrer
la
valeur
poten:elle
des
répara:ons.
• Les
habitudes
budgétaires
héritées
des
lendemains
de
la
victoire
perdurent.
L’ex:nc:on
progressive,
a
par:r
de
1922-‐1924,
de
la
relance
engendrée
par
la
reconstruc:on,
le
main:en
des
de1es
de
guerre
a
un
niveau
élevé
et
le
non-‐
règlement
des
répara:ons
fragilisent
le
franc
de
manière
structurelle,
le
me1ant
constamment
a
la
merci
des
a1aques
sur
le
marche
des
changes.
Affiche
de
l’emprunt
na4onal
de
1920,
Ces
emprunts
étaient
desNnes
a
financer
les
réparaNons,
la
poliNque
d’indemnisaNon
et
la
mise
en
place
de
pensions
pour
les
anciens
combaaants
et
a
favoriser
également
le
redémarrage
du
pays,
dans
le
contexte
économique
difficile
d’après
guerre.
30. Les
reconstruc)ons
• Les
prix
étaient
de
décembre
1920
étaient
quatre
fois
plus
élevés
que
ceux
d’avant
guerre.
Ces
heurts
économiques
n’empêchent
pas
cependant
le
pays
de
connaître,
de
manière
générale,
une
croissance,
sur
la
durée,
et
un
développement
économique
remarquable,
notamment
au
cours
des
années
1924-‐1930.
La
croissance
de
la
produc:on
industrielle
est
alors
de
5%
par
an
et
la
croissance
de
la
produc:vité
de
3%
avec
de
surcroit
le
retour
du
plein
emploi.
La
mainmise
de
la
France
sur
les
mines
de
la
Sarre
permet
en
outre
de
profiter
de
la
bonne
intégra:on,
héritée
de
l’empire
allemand,
entre
la
sidérurgie
lorraine
et
le
mines
de
charbon
sarroises.
• Cependant,
la
part
de
la
France
dans
le
commerce
mondial
demeure
faible
(6%
environ
a
la
fin
des
années
1920),
et
cela
malgré
un
rééquilibrage
de
la
balance
commerciale
de
la
France.
Ce1e
performance
toute
modérée
est
liée
a
la
faiblesse
numérique
de
ces
grosses
PME
qualifiées
de
«
Mi1elstand
»
en
Allemagne.
La
France
est
restée
malheureusement
depuis
la
Révolu:on
sous
un
règle
de
pe:tes
entreprises
disséminées,
dont
les
efforts
se
neutralisent
souvent
au
lieu
de
s’addi:onner.
De
plus,
l’idéal
d’une
démocra:e
de
pe:ts
propriétaires
travailleurs,
entretenu
par
l’idéologie
officielle
favorise
les
pesanteurs
et
consolide
la
France
des
pe:ts.
Affiche
d’un
candidat
de
gauche
pour
les
élec4ons
législa4ves
de
1928,
Arrive
au
pouvoir
en
1924,
le
Cartel
des
Gauches
se
heurte
rapidement
a
des
difficultés
économies
et
financières,
a
la
spéculaNon
boursière
et
a
la
fuite
des
capitaux.
31. Les
reconstruc)ons
• La
double
dualité
du
système
économique
français:
• 1.
Il
existe
une
opposi:on
entre
les
grandes
firmes,
poursuivant
dans
les
années
1920
la
concentra:on
industrielle
entamée
avant
puis
poursuivie
pendant
la
guerre,
et
les
pe:tes
entreprises.
Celles-‐ci
prônent
souvent
un
autre
modèle
produc:f
plus
tradi:onnel
et
moins
innovant,
tout
en
recherchant
des
protec:ons
juridiques
auprès
des
pouvoirs
publics.
• 2.
D’autre
part,
il
existe
un
dualisme
sectoriel,
entre
des
secteurs
dynamiques
et
innovants
et
d’autres
plus
ré:fs
a
l’innova:on,
malthusiens.
• La
France
industrielle
et
la
France
commerciale
restent
numériquement
dominées
par
les
très
pe:tes
structures
que
sont
l’atelier
et
la
bou:que.
Tendanciellement,
la
proposi:on
des
personnes
employées
dans
les
pe:tes
structures
a
tendance
a
diminuer,
mais
de
manière
très
lente.
• La
sidérurgie
voit
se
con:nuer
un
processus
de
concerta:on
et
de
modernisa:on
commence
avant,
puis
poursuivi
pendant
la
guerre.
Apres
s’être
mise
au
service
de
l’effort
de
guerre,
‘industrie
de
l’acier
et
de
la
fonte
profite
également
du
retour
des
provinces
perdues,
des
besoins
en
matériaux
de
la
reconstruc:on.
• Les
banques
sur
la
selle1e:
Les
banques
furent
accusées
non
seulement
de
ne
pas
assez
inves:r
dans
l’économie
na:onale
mais
de
bien
d’autres
maux.
A
travers
le
contrôle
exerce
par
ses
ac:onnaires
et
les
régents
sur
la
Banque
de
France
(les
200
familles),
elles
auraient
dresse
un
«
mur
d’argent
»
face
a
la
poli:que
de
gauche
du
gouvernement
Herriot.
Les
banques
ont
été
sans
cesse
accusées
et
leur
exécu:on
est
intervenue
avec
les
na:onalisa:ons
de
1945,
celle
de
la
Banque
de
France,
trop
inféodée
aux
banques,
et
celle
des
quatre
grandes
banques
de
dépôt
parisiennes.
Aménagement
des
fleuves
au
début
des
années
1930,
Barrage
de
Kembs
–
le
barrage
est
considéré
comme
l’un
des
exemples
caractérisNques
de
l’architecture
industrielle
du
début
des
années
1930.
Souscrip4on
a
l’emprunt
na4onal
dans
les
années
1930..
32. Les
reconstruc)ons
• La
lente
mise
en
place
des
poli:ques
familiales:
La
ques:on
de
la
popula:on
préoccupe
de
plus
en
plus
associa:ons
et
par:s
poli:ques.
Le
projet
de
vote
«
familial
»
donnant
autant
de
voix
que
d’enfants
au
père
de
famille,
est
examine
mais
rejeté
en
1916.
• En
1922,
le
législateur
intervient,
obligeant
«
chaque
employeur
des
professions
industrielles,
commerciales,
agricoles
ou
libérales,
a
s’affilier
a
une
Caisse
de
compensa:on
en
vue
d’assurer
a
son
personnel
le
bénéfice
des
alloca:ons
familiales.
»
• Il
faut
a1endre
1938
pour
que
le
gouvernement
Daladier
me1re
en
place
une
véritable
poli:que
familiale.
Ses
décrets
lois
créaient
notamment
des
alloca:ons
familiales
a
taux
uniforme
en
fonc:on
de
la
taille
de
la
famille
et
non
plus
des
revenus
et
étendaient
le
système
aux
travailleurs
non
salaries,
comme
les
agriculteurs
ou
les
ar:sans.
• Controverse,
fortement
poli:se
et
marque
a
droite,
objet
de
débat,
le
natalisme
devient
de
plus
en
plus
consensuel.
L’Etat
s’empare
peu
a
peu
de
la
ques:on.
Les
reconstruc:ons
cons:tuent
dans
la
toile
de
fond
de
l’histoire
de
France
des
années
1919-‐1939
–
et
meme
des
années
de
la
seconde
guerre
mondiale
–
et
pas
uniquement
des
premières
années
de
l’après
guerre.
Elles
forment
les
linéaments
de
la
longue
sor:e
de
la
grande
guerre.
Affiche
pour
l’Alliance
na4onale
pour
l’accroissement
de
la
popula4on
française
de
1925,
La
France
était
le
premier
pays
a
être
e n t r e
d a n s
l a
t r a n s i N o n
d é m o g r a p h i q u e .
S i
l a
préoccupaNon
nataliste
est
alors
très
largement
partagée,
les
poliNques
publiques
en
ce
domaine
restent
toutefois
encore
limitées
–
les
mesures
répressives
–
notamment
contre
l’avortement
–
étant
préférées
alors
aux
mesures
incitaNves.
Plan
de
la
cité-‐jardin
Ungemash
de
Strasbourg
(1923)
Aux
lendemains
de
la
grande
guerre,
l’industriel
Ungemash,
le
propriétaire
d’une
société
d’alimentaNon
qui
avait
réalisé
des
bénéfices
de
guerre
alors
que
l’Alsace
était
allemande,
décide
de
créer
avec
ces
profits
une
cite
jardin.
Son
projet
est
fortement
inspire
d’une
idéologie
fortement
nataliste.
Les
habitaNons
sont
spécialement
conçues
pour
accueillir
des
jeunes
couples
désirant
fonder
des
familles
nombreuses.
33. Expériences
et
groupes
sociaux
• Appartenir
a
la
classe
moyenne,
travailler
la
terre
ou
pointer
a
l’usine
demeurent
des
marqueurs
fondamentaux
.
Ils
sont
cependant
soumis
a
la
fois
a
des
évolu:ons
et
a
des
muta:ons
lentes
enracinées
longtemps
avant
la
grande
guerre.
• Le
monde
rural
entre
adapta:on
et
muta:on
lente:
La
France
reste
encore
un
pays
majoritairement
rural,
d’une
très
grande
diversité
de
terroirs,
de
types
de
culture
et
d’exploita:ons.
La
France
des
villages
se
couvre
d’un
blanc
manteau
de
mairies-‐écoles
et
d’un
maillage
serre
de
routes
et
de
voies
de
chemins
de
fer.
La
poli:que
des
républicains
a
l’égard
des
campagnes,
ce
vaste
mouvement
de
désenclavement
grâce
aux
réseaux
ferroviaires
et
rou:ers
ne
demeura
pas
sans
succès.
• D’une
manière
générale,
le
monde
rural
sort
de
la
guerre
dans
une
situa:on
contrastée.
Les
milieux
paysans
ont
énormément
souffert.
Pra:quement
la
moi:e
des
comba1ants
français
étaient
des
paysans.
Les
ont
donc
été
lourdes
dans
les
villages.
Entre
1911
et
1921,
la
popula:on
rurale
de
la
France
a
diminue
de
8,7%.
D’un
point
de
vue
économique,
en
revanche,
l’agriculture
a
moins
souffert
d’une
guerre
que
d’autres
secteurs,
hormis
dans
les
zones
de
front
les
fermes
et
les
prairies.
De
plus,
les
besoins
énormes
de
l’armée
en
vivre
et
produits
de
toutes
sortes,
notamment
le
vin,
et
la
hausse
des
prix
ont
profite
au
secteur
agricole.
La
guerre
a
cependant
mis
en
relief
les
faiblesses
structurelles
du
secteur
agricole.
Des
1915,
il
fallut,
en
effet,
recourir
massivement
aux
importa:ons
notamment
de
blé
et
de
viande.
• L’exode
rural
reprend
après
guerre
a
un
rythme
constant.
Dans
les
années
1920,
la
popula:on
rurale
diminue
en
moyenne
de
plus
de
100.000
personnes.
• Dans
la
campagne
abandonnée,
celle
de
la
montagne
et
des
hauts
plateaux,
a
mesure
que
la
montagne
était
érigée
en
place
forte
de
la
conserva:on
des
valeurs
d’a1achement
au
sol
et
a
sa
mise
en
valeur
tradi:onnelle,
ses
habitants
ne
pensaient
qu’a
la
fuir.
34. Expériences
et
groupes
sociaux
• Adapta:ons,
travailleurs
étrangers,
machines,
engrais
et
coopéra:ves:
La
popula:on
ac:ve
dans
l’agriculture
perd
1,8
million
d’individus
entre
1921
et
1936.
Ce1e
chute
n’est
que
par:ellement
compensée
par
un
recours
de
plus
en
plus
important
a
l’emploi
de
main
d’œuvre
étrangère.
Mais
le
manque
de
main
d’œuvre
agricole
explique
en
par:e
la
diminu:on
du
total
des
surfaces.
• L’autre
muta:on
importante
est
le
mécanisa:on
rela:ve
de
l’exploita:on
agricole.
Il
s’agit
bien
davantage
d’une
mécanisa:on
que
d’une
motorisa:on.
A
la
mécanisa:on,
s’ajoute
un
recours
croissant
aux
engrais
chimiques
qui
augmentent
les
rendements.
Ce1e
faible
augmenta:on
de
surface
est
néanmoins
en
par:e
compensée
par
le
développement
du
mouvement
coopéra:f
qui
s’accélère
a
par:r
de
1918
et
par:cipe
de
ce1e
adapta:on
du
monde
rural.
Le
Crédit
Agricole
est
inséré
dans
la
disposi:f
en
alimentant
la
trésorerie
des
coopéra:ves
et
des
exploitants
par
des
prêts
a
court
terme
qui
jouent
de
fait
le
rôle
d’avances
de
paiement
sur
les
récoltes
a
venir.
Les
effets
ne
tardent
pas
a
se
faire
sen:r
–
on
passe
de
650
coopéra:ves
céréalières
en
1935
a
1100
en
1939.
Avant
la
guerre,
près
de
90%
du
blé
produit
l’est
dans
le
cadre
des
coopéra:ves.
Publicité
pour
la
potasse
d’Alsace
de
Hansi.
Ferme
dans
les
années
1930
par
Albert
Harlingue.
Scène
des
champs
dans
les
années
1930
par
François
Kollar.
35. Expériences
et
groupes
sociaux
• Une
nouvelle
culture
poli:que
rurale?
L’implanta:on
du
communisme
dans
les
campagnes
–
comme
l’avait
été
aussi
celle
du
socialisme
–
restent
limitées
quan:ta:vement
et
géographiquement.
• En
Bretagne,
s’affrontent
un
courant
catholique
conservateur,
regroupe
autour
des
notables,
et
un
courant
démocrate
chré:en.
• La
crise
provoque
la
créa:on
du
Par:
Agraire
et
Paysan
Français
(PAPF).
A
la
fin
janvier
1933,
leur
manifesta:on
parisienne
dégénère
en
pugilat
lorsque
le
cortège
veut
bifurquer
de
son
trajet
vers
la
Chambre
des
députés.
Les
Comites
de
Défense
des
paysans
d’Henri
Dorgeres
apparaît
alors.
Deux
ans
plus
tard,
Dorgeres
adosse
a
ses
comites,
«
les
jeunesses
paysannes
»,
qui
servent
de
groupe
de
protec:on
et
défilent
en
chemises
vertes.
Parfois
assimile
rapidement
a
un
«
fascisme
vert
»,
le
posi:onnement
poli:que
des
chemises
vertes
s’avère
plus
complexe.
• La
faiblesse
rela:ve
du
fascisme
français
s’explique
en
grande
par:e
par
l’absence
d’une
composante
importante
dans
les
mouvements
fascistes
français
et
par
leur
incapacité
a
récupérer
le
mouvement
protestataire,
ambigu
sur
le
plan
poli:que,
d’un
Dorgeres.
En
Italie
ou
en
Allemagne,
au
contraire,
le
fascisme
et
le
nazisme
parvinrent
a
capter
une
grande
par:e
du
mécontentement
paysan
a
leur
profit.
Publicité
pour
les
tracteurs
Renault
pendant
l’entre
deux
guerres.
L’expérience
acquise
dans
la
fabricaNon
des
chars
est
reconverNe
par
Renault
dans
la
fabricaNon
de
tracteurs
agricoles
des
le
lendemain
de
la
guerre.
Mais
malgré
une
fabricaNon
«
en
grande
série
»,
la
pénétraNon
du
tracteur
et
la
motorisaNon
des
campagnes
sont
donc
indéniablement
un
processus
lent.
.