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LES GARDIENS DE LA PRISON DU MONDE SANS DIEU / par La Statue
« On ne peut que s’attendre à voir, un jour, éclater une révolution violente et sanglante, à moins
que les riches ne consentent d’eux-mêmes à se dessaisir de leurs fortunes et de la puissance
qu’elles leur donne, pour en accepter le partage qui profitera à tous. » (Gandhi, « Tous les
hommes sont frères », SB, 77, 78)
« La culture de la célébrité crée un vide moral. Personne n’a de valeur outre son apparence, son
utilité et son aptitude à « réussir ». Le succès d’une personne se mesure à l’aune de sa richesse,
de ses prouesses sexuelles et de sa renommée, et ce, peu importe comment elle s’y prend. […]
L’aptitude à mentir et à manipuler autrui, qui constitue l’éthique même du capitalisme est tenu en
haute estime. » (Chris HEDGES, « La culture de l’illusion »)
1. « Ce sont les biens de consommation et la culture de la célébrité qui définissent désormais
notre appartenance, notre rôle social et notre comportement » écrit Chris HEDGES dans la
culture de l’illusion [1]. Vous ne pouvez sortir de ce cadre sans tomber dans l’anormalité
mentale. Toute l’entreprise psychothérapeutique est de faire naître chez l’individu, un sentiment
d’exclusion sociale s’il ne se s’adapte pas à la culture immorale de l’épanouissement personnel,
de la célébrité et de la richesse matérielle. Pour la psychologie, il n’est pas normal d’être opposé
ou non-soumis à un tel bonheur vendu sous cellophane. La psychothérapie, au même titre que la
culture de la célébrité, poussent « tout à chacun à croire qu’il peut devenir une vedette, qu’il
possède des dons exceptionnels mais non reconnus » [2]. L’inconscient serait alors l’endroit dans
lequel un crapaud pourrait devenir un prince charmant, et une morue se transformer en
Cendrillon. Bien évidemment, le psychothérapeute faisant figure d’autorité « nous gobons ces
mensonges jusqu’à plus soif. Quand le désespoir s’empare de nous, nous prenons des
médicaments, comme si nous étions nous-mêmes responsables de notre incapacité à trouver le
bonheur dans ce jeu futile. Evidemment, on prend bien le soin de nous dire que c’est le cas. » [3]
2. Être normal semble se définir aujourd’hui comme une sorte de je m’en foutisme du sort de la
planète et des autres, d’une totale indifférence du monde qui m’entoure, à partir du moment où «
moi je » m’en sors personnellement. Aujourd’hui, est normal celui qui se soumet à l’opinion
commune, qui pense et « tolère » comme la majorité et agit comme elle, peu importe sa moralité
; n’est pas normal celui qui ose penser contrairement. Par exemple, si la majorité pense que
l’homosexualité est normale et que vous pensez que c’est une perversion, vous n’êtes pas
normal. Si cela vous choque que des enfants commencent à regarder des films porno ou à avoir
des rapports sexuels à partir de sept- huit ans et que pour la majorité non, vous n’êtes pas normal.
C’est eux qui sont normaux et vous qui êtes un malade mental intolérant. Si vous pensez qu’il
faut toujours être honnête et toujours dire la vérité, et ne jamais mentir, voler ou tricher, vous
n’êtes pas normal. Car selon la majorité tout le monde ment, alors il n’est pas normal de vouloir
ne pas vouloir mentir. On dit aussi que tout le monde trompe sa femme ou son homme, on vous
trouvera donc bizarre si pour vous la fidélité est normale. Si vous voulez être fidèle en couple, ou
si vous croyez en Dieu, vous n’êtes pas normal. Si vous reconnaissez la perversité de toute
psychothérapie, ou du moins l’usage pervers qu’on en fait, vous n’êtes pas normal. Si vous n’êtes
pas habillée comme une pute ou ne sortez pas vous trémousser en boîte de nuit régulièrement,
vous n’êtes pas normale. Si vous ne regardez pas la télé-réalité, ou n’êtes pas au courant des
2. potins, vous n’êtes pas normal. Bref, vous êtes normal quand vous avez la conscience tranquille à
gagner votre vie et à vouloir être heureux pendant que des êtres humains meurent de faim ou de
froid dans votre propre ville.
3. Vous êtes normaux quand vous tolérez la culture de la mort, de la drogue, de la violence et du
sexe, quand vous tolérez l’euthanasie, l’avortement, la prostitution et le suicide, mais vous n’êtes
pas normaux vous promotionnez la modération des plaisirs charnels, l’étude et l’application des
vertus, quand vous êtes pour la condamnation du libertinage, pour le refus des psychothérapies
tueuses d’âmes, le refus du ségrégationnisme mentale, le refus de la promotion de la
pornographie dans les écoles, dans les publicités, dans les médias, télévision, radio ou journaux.
Si vous finissez par craquer parce que votre entreprise vous met trop de pression, que ce soit
chez Renault ou en tant qu’infirmière par exemple, si vous n’êtes pas « heureux » malgré les
conditions inhumaines de travail, via le harcèlement moral entre autre, les psys vous diront que
vous n’êtes pas normal, que vous avez besoin d’un traitement, d’une thérapie qui va vous
apprendre à vous adapter même si vous viviez en enfer. Mais ce qu’ils n’ont pas l’air de se
demander, ces chercheurs d’épanouissement personnels, ces flatteurs d’ego, ces gardiens de la
prison du monde sans Dieu, c’est comment peut-on s’adapter dans un environnement inhumain
et destructeur sans devenir soi-même inhumain et destructeur ? Comment s’adapter par exemple,
dans un commissariat ou tous les flics sont ripoux, sans devenir soi-même un ripou ? La
psychologie se moque éperdument si vous vivez dans un régime sain ou un régime nazi, le mot
d’ordre est « l’adaptation à tout prix ». La psychologie « propose aux grandes entreprises des
techniques efficaces de coercition par la persuasion. Semblables aux méthodes appliquées par
bons nombre de sectes religieuses, elles ont pour but de fondre les employés dans un grand tout «
heureux ». Afin d’ébranler le sentiment d’identité des salariés et d’inciter ceux-ci à la docilité,
les dirigeants des grandes entreprises encouragent aussi les attaques personnelles et le
harcèlement psychologique que les effusions d’éloges. » [4]
4. Lorsqu'on est à l'aise dans une société de ce type, qu'on se croit en bonne santé mentale dans
un environnement morbide et pervers, n’avons-nous pas un véritable problème ? Notre âme et
notre conscience ne sont-elles pas déjà mortes ? On ne peut pas guérir une personne qui se croit
guérie dans un environnement empoisonné, ou qui croit que pour guérir il faut s’adapter dans un
environnement malsain et inhumain Là, je suis d’accord de parler de dérèglement mental.
Comment peut-on se dire en bonne santé mentale quand on se sent partie intégrante, bien adapter
dans une société qui détruit tout autour d'elle ? Qui pollue la nature, créer des inégalités et des
exclusions sociales, laisse crever les pauvres, oblige les étudiantes à se prostituer, les
adolescentes à avorter, fait de l'homosexualité, de l'euthanasie et du suicide un acte acceptable ?
Que pensez de ces psychothérapeutes qui menacent de déficience mentale tous ceux qui se
révoltent contre un tel système ? Vous vous considérez donc comme faisant partie d’un tel
environnement, comme si elle était votre identité en propre, et vous désirez même l’adaptation
dans une telle société, sans valeurs, sans Dieu, en venez à demander, à supplier même qu’on
vous aide à vous intégrer dans ce monde obscure, sinon vous déprimez et ce serait donc les
autres les malades mentaux ? Que celui qui y comprenne quelque chose m’explique, car cette
absurdité dépasse mon entendement.
5. Au final, la psychologie est utile dans le sens où elle nous révèle justement ceux qui ne sont
pas malades mentalement, c-à-d ceux qu'elle qualifie de malade mental, c'est eux qui sont
3. véritablement sains d'esprit ; À l’inverse, ils mettent en lumière ceux qui sont malades, quand ils
les soignent de leur normalité en les ré-intégrants dans la course de la société malade, qui ne
semble avoir aucune valeurs, ou des valeurs uniquement de perversion, de morts, de division et
de haine, en produisant, par des thérapies, des malades mentaux en séries adaptés à une société
de malades, de meurtriers, de destructeurs de l’homme et de la nature, des psychopathes en
somme. Gardiens de la prison de monde sans Dieu, voilà le métier de psychothérapeute, des
psychanalystes et de toutes ces branches. Tous le mal que vous faites, toutes les abominations de
la société qui pourrait vous faire culpabiliser, les psychothérapeutes sont là pour vous déraciner
de la conscience tout ce qui pourrait vous faire sentir mal par rapport aux dégâts que cause le
système destructeur de vies dans tous les domaines que créé l’existence même d’une telle
société. Cessez de penser aux poisons qu’on vous met dans les aliments, aux médicaments qui
vous rendent dépendants ou vous tuent, faites comme s’il n’y avait pas d’enfants et de femmes
seules qui dorment sous les ponts, faites comme si le fait de devenir riche et d’accumuler des
bien matériel allait vous rendre heureux, et puis, le plus important : méprisez Dieu et tout ce qui
vous le rappel, car Dieu vous fera trop souvenir de votre complicité de meurtre et suicide de
masse à cause de l’argent. Être soigné psychothérapeutiquement veut alors dire : devenir
psychopathe. Belle idéologie ! Le monde moderne est « dominé par le culte de soi, qui tend à
engendrer des personnalités typiquement psychopathiques : charme superficiel, grandiloquence,
suffisance, besoin constant de stimulation, tendance au mensonge, à la fourberie et à la
manipulation, incapacité à éprouver des remords ou de la culpabilité. On reconnait l’éthique
propre à la grande entreprise, au capitalisme sans entraves […] chacun a le droit d’obtenir tout ce
qu’il désire et faire tout ce qu’il veut, même dénigrer et d’écraser autrui, y compris ses propres
amis, pour gagner de l’argent, être heureux ou bâtir sa renommée. » [5]
« La psychologie positive véhicule une idéologie qui a quelque chose de sombre et d’insidieux.
Elle condamne ceux qui critiquent la société, les iconoclastes, les dissidents, les individualistes,
parce qu’ils refusent de capituler, de se joindre au beuglement d’un troupeau soumis à la culture
d’entreprise. Elle étouffe la créativité et l’autonomie morale, et cherche à engoncer l’individu
dans le carcan de la docilité collective. Le principal enseignement de ce courant, qui s’inscrit
dans le courant de l’Etat –entreprise, veut que l’épanouissement passe par un conformisme social
absolu, digne des systèmes totalitaires. » [6]
La Statue
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[1] Chris HEDGES, « L’Empire de l’illusion : La mort de la culture et le triomphe du spectacle
», Trad. Nicolas Calvé, Lux Editeur, 2012.
[2] Ibid.
[3] Ibid.
[4] Ibid.
[5] Ibid.
[6] Ibid.