2. À LIRE ÉGALEMENT
ACTUALITÉ ∞ PAGE 7
Budget 2015: les raisons
d’une baisse des ressources
sans précédent
ACTUALITÉ ∞ PAGE 12
Kery James, le rappeur
qui a du cœur
ACTUALITÉ ∞ PAGE 14
L’association Ensemble contre
la récidive mène un chantier
d’insertion à la maison d’arrêt
VIE DES QUARTIERS ∞ PAGE 30
Le jeu, c’est sérieux à la Lud’Hoche
VIE DES QUARTIERS ∞ PAGE 31
Une vie au foyer des Sorbiers
PORTRAIT ∞ PAGE 32
Monique Hervo: la dame de cœur
À LA UNE
DESSINONS
L’AVENIR!
En commandant
un dessin
sur le thème
«Dessinons
l’avenir» à Frédéric Deligne,
illustrateur de presse qui
collabore notamment
avec L’Obs, Nanterre info a
souhaité rendre hommage
aux 17 victimes des attentats
terroristes de début janvier.
Un hommage qui, sur notre
couverture, prend la forme d’un
message de vivre ensemble et
de solidarité. Lire aussi page 6.
DOSSIER ∞ PAGE 18
Chacuncherche
sontoit!
Faire en sorte que chacun trouve, à
Nanterre, un logement correspondant
à ses besoins et à ses moyens: c’est
le credo de la politique de l’habitat
de la ville, mais aussi le sujet de
notre dossier. Entre constructions,
réhabilitations, solutions innovantes
et grands projets, Nanterre info fait
ce mois-ci le tour des actions en
direction du logement.
ACTUALITÉ ∞ PAGE 10
Arena: écologiquement vôtre
Le chantier de l’Arena est exemplaire en matière de
préservation de l’environnement, ce qui lui a valu le titre
de «chantier à faibles nuisances».
ACTUALITÉ ∞ PAGE 13
Un réseau très social
Deux Nanterriennes, deux initiatives, mais un même
outil: Facebook comme moyen de drainer un maximum
de bonnes volontés pour changer la société.
ACTUALITÉ ∞ PAGE 15
Philosophons à l’Agora
L’Agora, la maison des initiatives citoyennes, n’a jamais
aussi bien porté son nom. Ce mois-ci, elle accueille la
première édition de son café philo.
03
ACTUALITÉ ∞ PAGE 16
Nanterre-sur-Scène
Au théâtre des Amandiers, le spectacle Atlas a réuni, fin
janvier, cent Nanterriens qui, sur scène, interprètent leurs
vies. Une expérience inédite dans laquelle des trajectoires
se croisent.
ACTUALITÉ ∞ PAGE 8
Métropole du Grand Paris:
le débat continue
Mercredi 21 janvier, les habitants étaient invités à cerner
les enjeux du transfert des compétences logement et
aménagement à la Métropole du Grand Paris.
SPORT ∞ PAGE 35
Graines de champions
Reportage chez les jeunes footballeurs de l’Entente
sportive de Nanterre (ESN) qui ne rigolent pas avec le
ballon rond.
CULTURE ∞ PAGE 36
Mamma mia!
Les adhérents du Club amitié et loisirs des seniors
s’apprêtent à monter sur scène pour jouer Mozart, l’âge
d’or, une comédie musicale qu’ils ont montée de A à Z.
Réjouissant!
CULTURE ∞ PAGE 37
Comme un roman…
Rencontre avec Issa Safa, militant, boxeur, journaliste et
romancier qui signe Le Séparé, récit d’un nomade d’Iran,
une épopée perse parue aux éditions l’Harmattan.
N°396 FÉVRIER 2015 WWW.NANTERRE.FR
NANTERRE_INFO_396_p1.indd 1 26/01/15 15:51
PHOTOSMATHIASGLIKMANSETCLAIREMACEL
3. 05
PATRICK JARRY
Maire de Nanterre
Conseiller général
des Hauts-de-Seine
Et maintenant ?
Surtout, ne pas tourner la page et faire comme si rien
ne s’était passé. Ne jamais oublier. Ni l’onde de choc
des attentats, ni la magnifique riposte populaire du 11
janvier. Nanterre a réagi dès les premières heures. Des
dizaines d’initiatives spontanées partout dans la ville.
Des moments d’échange et d’hommage aux dix-sept
victimes auxquels ont participé des milliers d’habitants
et de salariés.
Etcequiétaitleplusréconfortantdanstouscesrassem-
blements, c’était de retrouver la diversité de Nanterre.
Diversité d’âges, de quartiers, d’origines, d’opinions, de
confessions. C’est la ville dans ce qu’elle a de plus de
vivant, de plus actif et créatif, qui s’est mobilisée pour
dire non ! Ce n’est pas possible ! On n’a pas le droit de
tuerunhommeouunefemmepourundessin,ouparce
qu’il est juif, ou parce qu’il est policier.
Et maintenant ? Bien sûr, il faut des mesures d’État à la hauteur de la gra-
vitédelamenace,sansdérogeraudroitetànosvaleurs.Maisnoussavons
aussi que pour combattre ces dérives vers la violence et le terrorisme, la
réponsedoitêtreégalementsociale,économique,éducative,diplomatique.
Ce qui conduit aussi à poser certaines questions. Comment peut-on, par
exemple, s’alarmer de la situation de quartiers minés par le chômage,
l’échecscolaire,l’absencedeperspectiveset,danslemêmetemps,réduire
les moyens permettant de combattre ces inégalités ?
À Nanterre, nous sommes encore plus déterminés à promouvoir le vivre
ensemble.Levivreensemblen’estpasunmalnécessaire.Aucontraire,c’est
faire en sorte que chacun trouve sa place dans la ville, se sente reconnu
etécouté.C’estconsidérerladiversiténonpascommeunproblème,mais
d’abordcommeunerichesse.C’estlapossibilitédeconstruiredesespaces
derencontresetd’échangessurlabasedurespectmutuel.C’estapprendre
desautresetapprendreauxautres.C’estrefuserlaviolenceetlaloiduplus
fort. C’est développer l’entraide et la solidarité. C’est favoriser toutes les
formesd’émancipationhumaine,notammentparl’éducationetlaculture.
C’estcevivreensemblequenousnousattachonsàconstruireàNanterre.
C’estdifficile ?Oui,c’estdifficile.Maisc’estlaseulevoiepossiblepourque
nous puissions être à la fois fiers de nos diversités, et fiers de ce bien
commun qu’est la République.
Ce magazine est imprimé sur du
papier PEFC pour la couverture
et l’agenda et sur du papier
écologique pour l’intérieur. Il est
imprimé sur du papier issu de
forêts gérées durablement et
selon un processus de fabrication
labellisé imprim’vert.
N° 396
Magazine municipal
d’information
130, rue du 8-Mai-1945
92 000 Nanterre
Tél. : 39 92
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Hassan Hmani
Directrice de l’information :
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Rédactrice en chef :
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Journalistes :
Sophie Bocard,
Christelle Garancher,
Isabelle Fruchard,
Guillaume Gesret
Photographes :
Claire Macel,
Mathias Glikmans
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Réalisation graphique :
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Tirage : 41 500 exemplaires
Pour la version sonore : mission
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handicap@mairie-nanterre.fr
Photo de couverture :
Deligne
4. 6
CLAIREMACEL
HOMMAGE … Mais aussi
Frédéric, Franck, Cabu, Elsa,
Charb, Honoré, Bernard, Ahmed,
Mustapha, Michel, Tignous,
Wolinski, Clarissa, Philippe,
Yohan, Yohav et François-Michel,
les 17 victimes des attentats
terroristes de début janvier.
Nanterre est Charlie…
Mercredi 7 janvier, 400 Nanterriens se sont rassemblés à l’hôtel de ville pour rendre hommage aux policiers, journalistes, dessinateurs et personnel de Charlie
Hebdo. « L’heure n’est pas au repli sur soi et à la peur de l’autre. L’heure est plus que jamais à l’affirmation des valeurs qui font la République et qui font la ville de
Nanterre depuis des décennies : la liberté, la démocratie, la fraternité, le vivre ensemble », a souligné Patrick Jarry.
Mercredi7etvendredi9janvier,deuxattentats
tragiquesébranlentlaFrancerépublicaine.Des
actesd’uneextrêmeviolence,vivementcondam-
nés par Nanterre dont les élus et citoyens se
sontimmédiatementmobiliséspourdirenonà
labarbarieetrendrehommageauxvictimesde
Charlie Hebdo, de Montrouge et du supermar-
ché casher de la porte de Vincennes.
Ausoirdesattaquesperpétréescontrel’hebdo-
madairesatirique,unrassemblementspontané
se tient dans le hall de l’hôtel de ville : « Le choc
est immense, déclare alors, très ému, Patrick
Jarry, le maire. Ce soir, c’est la société française
danssonensemble,c’estlavilledeNanterredans
toutes ses diversités qui sont bouleversées et ré-
voltées par cet attentat. » Les jours suivants, la
mobilisations’amplifieavecl’observationd’une
minute de silence à l’occasion de la journée de
deuilnationaletlesoutiendumaireetdesélus
à la communauté juive nanterrienne.
Dimanche11janvier,aprèss’êtrerassembléssur
l’esplanade Charles-de-Gaulle, les Nanterriens
ont rejoint la marche républicaine.
CHRISTELLE GARANCHER
Devant l’hôtel de ville.
Du 14 au 21 janvier, le cinéma Les Lumières
a bousculé sa programmation pour rendre
hommage aux caricaturistes assassinés.
Dimanche 11 janvier, des Nanterriens se rassemblent sur l’esplanade Charles-de-Gaulle avant de rejoindre
le cortège de la marche républicaine. Pour permettre la participation du plus grand nombre, le théâtre des
Amandiers avance l’heure de sa représentation.
CLAIREMACEL
CLAIREMACEL
MATHIASGLIKMANS
5. 7
Budget 2015 : une baisse
des ressources sans précédent
FINANCES. En septembre, à l’ouverture de la période de préparation budgétaire, il manquait à la ville
13 millions d’euros pour équilibrer son budget 2015. Cette situation financière difficile est le fruit de
plusieurs facteurs, parmi lesquels la baisse des dotations de l’État, l’augmentation de la contribution
de Nanterre aux fonds de solidarité entre communes et l’instabilité du produit de la fiscalité en direction
des entreprises. Revue de détail.
- 4,6 MILLIONS D’EUROS
Baissedeladotationdel’État.En2015,ladota-
tion de l’État à la ville est en baisse de 4,6 mil-
lions d’euros et ce, au nom de la contribution
des collectivités à l’effort de redressement
des comptes publics. Or, il est à noter que les
communes portent 22 % de cet effort, alors
qu’elles ne représentent que 9,5 % de la dette
française.Enoutre,cettebaissesereproduiraen
2016 et 2017 ce qui, pour Nanterre, représente
11,7 millionsd’eurosderessourcesenmoinssur
trois ans, c’est-à-dire l’équivalent de 300 postes
d’agents communaux ou encore la totalité du
budget sport ou culture.
- 1 MILLION D’EUROS
Suppression du reversement du fonds de péré-
quation régional. En 2015, Nanterre ne bénéfi-
ciera plus du fonds de péréquation régional, ce
quiprivelebudgetcommunald’1 milliond’euros
de recettes.
+ 2,7 MILLIONS D’EUROS
Augmentation de la contribution au fonds de
péréquation national (FPIC) et au fonds de
péréquation régional (FSRIF). Cette année, la
contribution de la ville aux fonds de solidarité
entre communes augmente de 2,7 millions
d’euros, pour atteindre 10 millions d’euros, ce
qui ampute le budget d’autant. Dans les faits,
Nanterreestlourdementpénaliséeparlemode
de calcul de la péréquation. Principalement
fondé sur le potentiel fiscal des communes au
détriment de la situation sociale de leur popu-
lation,cemodedecalculfavoriselesvillesriches
fiscalement et socialement, à l’image de Paris
ou de Neuilly-sur-Seine. Face à cette injustice,
Nanterres’estmobiliséeetaobtenularévision
du mode de calcul, ce qui a fait baisser la note
de 5 millions d’euros.
INSTABILITÉ
DU PRODUIT
DE LA FISCALITÉ
DES ENTREPRISES
En 2011, la taxe professionnelle a été rempla-
céeparlacontributionéconomiqueterritoriale
(CET), un impôt très volatil. En 2013, cette taxe
arapportéàlaville60 millionsd’euros.En2014,
son produit est descendu à 56 millions. Légère
remontéeen2015,puisquelaCETreprésentera
pourlavilleunerecettede57,3millionsd’euros.
OnpeuttoutefoisnoterqueleproduitdelaCET
en2015neparvientpasàsehisserauniveaude
2013,cequilaissesupposerqu’entempsdecrise
cetimpôtrapportemoins.Enoutre,laCETprive
les villes de leur marge de manœuvre fiscale.
Ainsi, avant 2011, lorsque Nanterre relevait ses
tauxd’impositionde1 %,celaluirapportait1 mil-
lion d’euros, provenant à hauteur de 75 % des
entreprises. Aujourd’hui, le même relèvement
ne rapporte plus que 350 000 euros, dont plus
de 80 % provient des habitants.
ORLANE RENOU
CLAIREMACEL
Une situation
« injuste et intenable »
Jeudi 22 janvier, Patrick Jarry, le maire,
asuivilemouvementdegrèvedenom-
breuxmairesdeFrancepourprotester
contre le tour de vis financier imposé
par l’État aux communes. Ce jour-là, il
adoncannulésesactivitéshabituelles
pourrecevoir,danslehalldel’hôtelde
ville,lesusagersafindeleurexposersa
position face aux mesures étatiques
quipriventNanterred’unepartimpor-
tante de ses ressources. « Au moment
oùlasociétéfrançaiseaplusquejamais
besoin d’une réduction des inégalités
sociales, d’une lutte sans merci contre
les exclusions, ce qui passe nécessaire-
ment par des services publics en capa-
cité d’agir, imposer aux communes une
austérité à marche forcée n’est pas la
solution », estime-t-il. C’est pourquoi il
demandelasuspensiondelaréduction
desdotationsdel’Étatauxcommunes
dèslaprochaineloidefinances,lamo-
dification du mode de calcul du fonds
de solidarité régionale en faisant pas-
serlecritèredelasituationsocialedes
habitants de 20 à 25 % et la création
d’un nouvel impôt territorial assis sur
leur capital.
O. R.
6. 8
PHOTOSMATHIASGLIKMANS
MÉTROPOLE Les compétences « logement » et « aménagement » transférées à la Métropole du
Grand Paris ? Un sujet qui fait aujourd’hui débat tant auprès des élus que des citoyens.
Mercredi 21 janvier, les Nanterriens étaient invités à mieux comprendre les enjeux liés à ce transfert
de compétences. Morceaux choisis.
Aménagement-logement : le grand pari
JEAN-PIERRE TROCHE,
architecte urbaniste, gérant de
Ville et Habitat et consultant
sur les politiques publiques de
l’habitat et du logement social.
« Oui, il faut une Métropole du
GrandParispouressayerd’avan-
cer sur la question de l’habitat, car aujourd’hui
noussommesdansunepériodedesous-produc-
tionchroniquedelogementsenÎle-de-France.Je
suispersuadéque,surcettequestion,ilfautune
gouvernanceforte,quidevraêtreaccompagnée
de compétences qui s’imposeraient aux villes
refusantdeconstruire.Onmanqued’uneaction
foncière forte. Elle peut venir de la métropole,
mais la coordination devra être gérée au plus
prèsdesterritoires.Carjenevoispascomment,
aujourd’hui, on peut résoudre tous les enjeux
autourdel’habitatsanscompétencespartagées
et coresponsabilité. Au-delà de ce débat tech-
nocratique, il ne faut pas oublier de se poser
la question des valeurs et de la mixité : avec le
projetduGrandParis,commentfairepouravoir
un peu plus d’égalité territoriale ? »
MIREILLE FERRI,
directrice générale de l’Atelier
international du Grand Paris
« Une métropole a un sens si
elleestuniformedanssastruc-
ture. Ici, ce n’est pas le cas, il
n’y a pas de cohérence ni du
pointdevuefonctionnel,nidelaformeurbaine.
Toutefois,ilyaquandmêmeuneinstitutionqui
nous promet enfin la disparition des inégalités
entre groupes sociaux et territoires. Mais une
cohérenceadministrativea-t-elle-déjàpermisde
fabriquer de la solidarité de façon uniforme ?
Non ! C’est un projet politique et la seule chose
dontonestàpeuprèscertainaujourd’hui,c’est
quelatonalitépolitiquemajoritairedelafuture
MétropoleduGrandParisneserapeut-êtrepas
la recherche de solidarité. Pour le moment, on
a uniquement gagné un échelon administratif
supplémentaire. L’empilement du mille-feuille
et des outils administratifs donne le tournis. »
« Plus de transparence »« Une gouvernance forte » «Un échelon administratif
supplémentaire »PATRICK JARRY,
maire de Nanterre
« Il est nécessaire qu’au niveau
delaMétropoleduGrandParis,
il existe un document contrac-
tuel et opposable qui déter-
mine, année par année, ce que
lescommunesdoiventconstruireenlogements,
tantennombrequ’ennatureoutypologie.Celui-
ciestnécessairepourplacerlescommunesface
àleursresponsabilités.Celadoitêtreassortide
plus de transparence, car la question politique
du logement ne peut progresser sans trans-
parence. Les habitants doivent savoir, chaque
année,quiconstruitquoietoù.Jesuispersuadé
qu’on ne pourra pas résoudre la question de la
crise du logement en Île-de-France seulement
avec de nouvelles institutions. Je le répète, il
faut plus de transparence. »
7. 9
Une compétence à calibrer
Hélène Joinet, chargée d’études habitat à l’Institut
d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France.
Hélène Joinet, chargée d’études habitat à l’Institut
d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France (IAU-IdF)
nous livre son point de vue sur le transfert de la compétence
logement à la métropole.
DR
desmoyensengendrerauneforcedefrappe
conséquente.Maisl’aspectquantitatifn’est
pas tout. « Que construire et pour qui ? »
reste un enjeu central pour préserver un
parc financièrement accessible. De même,
l’amélioration du parc existant est tout
aussi essentielle.
Celaétant,laphasedepréfigurationesten
cours et les sujets de négociation restent
nombreux. L’élaboration des documents
cadresprendradutempsetleurdéclinaison
opérationnelle ne viendra qu’après. Cette
période de transition risque de susciter
une prudence des acteurs de terrain et des
reports dans le lancement des opérations.
Les villes perdront-elles leur
compétence en matière d’attribution de
logements ?
H. J. : En ce domaine, rien n’est acté. Tout
dépendradesrèglesdujeuétabliesentrela
métropole,lesterritoiresetlescommunes.
Mais l’attachement des élus à un droit de
regard sur le peuplement du parc HLM
laisse à penser que la gestion d’une partie
desréservations,contrepartiedesgaranties
financières apportées par les collectivités,
continuera de s’opérer à une échelle de
proximité.
PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTELLE GARANCHER
QR code generated on http://qrcode.littleidiot.be
Pouvez-vous nous dessiner les contours
de la compétence logement de la
métropole du Grand Paris ?
Hélène Joinet : La relance de la construc-
tionseraaucœurdespréoccupationsdela
métropole. L’urgence est patente : au cours
des dix dernières années, on a construit en
moyenne 41 000 logements par an en Île-
de-France, alors que les besoins sont esti-
més à 70 000. Pour ce faire, la métropole
élaboreraunplanmétropolitaindel’habitat
et de l’hébergement et pourra agir via les
aides financières et actions en faveur du
logement social. La métropole, ou les terri-
toiresquilacomposent,pourrontactionner
des leviers opérationnels : créer des zones
d’aménagementconcertéescommeengager
des programmes d’intérêt général. Et, en
tant qu’EPCI [établissement public de coo-
pération intercommunale, NDLR], elle sera
délégataire de compétences importantes
commelagestiondesaidesàlapierrepour
leparcsocial,l’améliorationduparcprivéou
la gestion de l’hébergement.
Y’a-t-il une réelle plus-value à confier
la planification de la construction de
logements à la métropole ?
H. J. : Parsonassisespatialelarge,laMétro-
pole pourra œuvrer à un rééquilibrage de
l’offredelogementsocial.Lamutualisation
Où en est-on ?
Dans la nuit du 22 au 23 janvier, le Sénat a adopté
un amendement gouvernemental précisant les
compétencesdelamétropoleetdesterritoires.Un
texte qui a confirmé le transfert de la définition
des plans locaux d’urbanisme des communes vers
les territoires.
Maisalors,quellesmargesdemanœuvrerestera-t-il
auxcommunes ?Enmatièred’aménagement,leurs
compétencesseraientréduitesàlaseuledélivrance
d’autorisations d’urbanisme, comme les permis de
construire. Tout autre possibilité juridique d’inter-
venir dans l’ensemble des domaines relevant de
l’aménagement (définition, création et réalisation
d’opérationsd’aménagement ;actionderestructura-
tionurbaineoudevalorisationdupatrimoinenatu-
reletpaysager ;constitutionderéservesfoncières…)
appartiendrait aux territoires ou à la métropole.
En matière de logement, relèveront de la métro-
pole les opérations d’amélioration du parc immo-
bilier existant, de réhabilitation et de résorption
de l’habitat insalubre. Les politiques du logement,
les aides financières, les actions pour le logement
social,cellesenfaveurdulogementdespersonnes
défavoriséesserontdéléguéesdefaçontransitoire
aux territoires avant de rejoindre la métropole.
JULIEN SAGE,
adjoint au maire délégué à
l’aménagement et à l’urbanisme
« EnFrance,onaimebienfairedegrands
projets pour résoudre de grands pro-
blèmes.Saufque,parfois,pourrésoudre
ces grands problèmes, il faut réfléchir
via des solutions locales. Alors, est-ce qu’une grande
réglementation, un grand PLU à l’échelle d’une métro-
pole, apportera quelque chose ? Non. Si les règles sont
communes, si la production urbaine est standardisée,
on ne respectera pas l’identité des territoires. D’autres
métropoles, confrontées elles aussi à la problématique
dulogement,onttrouvédessolutionspluspertinentes
que la recentralisation des outils. L’urbanisme ne se
pense pas d’en haut, mais se réfléchit d’en bas. »
CHRISTELLE GARANCHER
Mercredi 11 février à 19h30, le débat
se poursuit avec la question des
métropoles dans le monde.
Agora, 20, rue de Stalingrad.
Pour tout savoir sur la métropole :
www.nanterre.fr/la ville/Nanterre
dans la métropole.
Pour donner son avis : metropole@mairie-nanterre.fr. Vous
pouvez également enregistrer votre contribution tous les
jeudis, de 16h à 19h, à l’Agora, 20, rue de Stalingrad.
Votre avis sera ensuite diffusé sur Radio Agora.
http://radioagora-nanterre.fr
«L’urbanisme se réfléchit d’en bas »
8. 10
ARENA Limiter l’impact sur l’environnement tout en restant
compatible avec les pratiques professionnelles du BTP, tel est l’enjeu
d’un chantier à faibles nuisances comme celui de l’Arena Nanterre-
La Défense.
Un chantier vert
Pour garantir la mise en œuvre de la démarche environnementale, Ouafa Mimouni (à gauche sur la
photo), chargée de l’environnement et du développement durable, organise des réunions d’information et
de sensibilisation sur le chantier.
déchets,lamaîtrisedesressourceseneaueten
électricité ainsi que la limitation des nuisances
(voir photos ci-dessous). « Quand on parle de
nuisances, il s’agit du bruit, de la poussière, des
odeurs, de l’état du chantier, du trafic et des
risques de pollution. Le plan d’installation du
chantieretlesmodesopératoiresontétéétudiés
demanièreàlimiteraumaximumcesnuisances. »
Ainsi,lesabordsetlesvéhiculessortantduchan-
tier sont régulièrement nettoyés, la circulation
se fait exclusivement en marche avant pour
éviter le déclenchement des signaux de recul,
certains éléments comme les gradins sont pré-
fabriquéspourlimiterl’utilisationdumatérielde
coffrage,deskitsantipollutionsontaccessibles
sur le chantier pour circonscrire rapidement un
écoulement accidentel…
Surleterrain,OuafaMimounitravailleenétroite
collaboration avec les équipes pour sensibiliser
l’ensemble du personnel, compagnons, sous-
traitants et fournisseurs dès leur arrivée sur le
chantier.« Nousorganisonségalementdecourtes
réunionsmensuellesaucoursdesquellesilssont
invités à réfléchir et à s’exprimer sur un thème
donné. »Elleregardeégalementleséventuelles
remarquesquepourraientfairelesriverainsvia
les outils mis à leur disposition : Numéro vert
(0 800 746 568), adresse mail (arena-riverain@
vinci-construction.fr), comités de suivi et boîte
aux lettres installée à l’entrée du chantier.
SOPHIE BOCARD
traitantes,dumaîtred’ouvrageenvironnement
et de l’Epadesa. C’est aussi à elle que revient la
charge de faire respecter les obligations défi-
nies dans ce domaine par VINCI Construction
France, elles-mêmes fondées sur les exigences
réglementaires, les référentiels de certification
et les bonnes pratiques de la « maison ».
Une démarche labellisée
« Cet engagement se traduit notamment par la
mise en place d’une charte Chantier à faibles
nuisances à tous les stades d’avancement des
travaux »,poursuitOuafaMimouni.Cettecharte
couvre le tri, la valorisation et le recyclage des
« Mon rôle consiste à veiller à ce que l’ensemble
des intervenants sur le chantier prennent en
compte l’environnement dans leurs tâches quo-
tidiennes. » Après avoir exercé pendant quatre
ans le métier de conductrice de travaux, Ouafa
Mimounis’esttournéeverslemanagementen-
vironnemental.Lajeunefemmeestaujourd’hui
chargée de l’environnement et du développe-
ment durable sur le chantier de l’Arena. « Si
les techniques de construction me passionnent
toujours, j’aime la transversalité et la richesse de
cette fonction », commente-t-elle. De fait, elle
est l’interlocutrice régulière et privilégiée de
l’encadrementdechantier,desentreprisessous-
PHOTOSCLAIREMACEL
Gestion des déchets. Chaque grue a sa propre zone de
bennes pour les inertes (gravats, béton, parpaing…), le
bois, la ferraille et les déchets mélangés. Entre janvier et
septembre 2014, 70 % des déchets ont été triés et 91 % de la
matière valorisée.
Préservation des ressources. Cette unité de
lavage de bennes à béton permet de récupérer et
de réutiliser les eaux de lavage par filtration et
décantation.
Limitation des nuisances sonores.
Le niveau sonore est mesuré
en permanence par un micro
installé boulevard Aimé-Césaire. Le
dépassement du seuil de 85 dB (A)
déclenche une alerte et la mise en
place de mesures correctives.
9. 11
MATHIASGLIKMANS
École Paul-Langevin :
des moyens maintenus
L’école Paul-Langevin continuera à recevoir des
moyens adaptés à la situation sociale et sco-
lairedesélèvesquifréquententl’établissement.
Telle est en substance la réponse apportée par
Philippe Wuillamier, directeur académique des
services de l’Éducation nationale des Hauts-
de-Seine, au maire de Nanterre, Patrick Jarry,
et à Zacharia Ben Amar, l’adjoint en charge
des affaires scolaires. Les élus, alertés par la
communauté enseignante sur le sort réservé
à certains établissements dans le cadre de la
réformedel’éducationprioritaire,ontétéreçus
le 6 janvier. Le 9 décembre, un vœu avait été
adopté à l’unanimité par le conseil municipal
en faveur du maintien de l’école Paul-Langevin
dans le nouveau réseau d’éducation prioritaire
Le 9 décembre, un vœu a été adopté par le conseil municipal pour le maintien
de l’école Paul-Langevin dans le nouveau réseau d’éducation prioritaire.
ENSEIGNEMENT Qui entre dans les nouveaux réseaux d’éducation
prioritaire (REP), qui y reste, qui en sort ? Les contours de la nouvelle
carte des REP se précisent à Nanterre.
(REP),applicableàlarentrée2015.Carc’estbien
l’éventuelle exclusion de cet établissement qui
pose problème.
REP et REP +
Pour comprendre, un petit rappel s’impose.
Chaque REP est constitué d’un collège « tête
deréseau »etdesécolesquiluisontrattachées.
Si le collège sort du dispositif, les écoles en
sortent automatiquement. C’est le cas à Nan-
terre du collège Jean-Perrin et donc de l’école
Paul-Langevin.Or,pourlesenseignantscomme
pour les élus, cette réorganisation ne tient pas
suffisamment compte de la situation sociale
des familles. Si le directeur académique s’est
montré rassurant en confirmant que l’établis-
sement continuerait à bénéficier de moyens
adaptés pendant trois ans, les élus ont insisté
surl’importancedepérenniserlesdéchargesde
direction en primaire et en maternelle.
Le collège République (précédemment associé
au dispositif Collège ambition, innovation et
réussite) rejoint quant à lui Victor-Hugo, Paul-
Eluard, André-Doucet dans le classement REP
et Evariste-Galois est classé en REP +, c’est-à-
dire parmi les établissements pour lesquels les
difficultés sociales ont des incidences fortes
sur la réussite scolaire. « Nous resterons néan-
moins attentifs à la dotation horaire de tous les
collèges de la ville, précise Patrick Jarry dans un
communiqué, celle-ci n’ayant fait que décroître
ces dernières années. » Aucune révision de la
carte des lycées n’est envisagée. Les moyens
sont donc maintenus.
SOPHIE BOCARD
Admission post-bac : le coup de pouce du CIO
ENSEIGNEMENT Bon à
savoir à quelques jours du
lancement de la procédure
d’admission post-bac : le centre
d’information et d’orientation
(CIO) tient des permanences
hebdomadaires à la Maison
de l’emploi et de la formation
(MEF).
Futursbacheliers,vousavezjusqu’au20mars
pour vous inscrire sur le portail Admission
post-bac (admission-postbac.fr), formuler et
hiérarchiser vos vœux pour le choix de votre
établissement supérieur. Cette plate-forme
a été mise en place pour simplifier les dé-
marches de préinscription dans l’enseigne-
ment supérieur en regroupant sur un seul
site plus de 10 000 formations publiques et
privées. Il s’agit notamment de la première
année de licence dans toutes les filières, de
la première année commune aux études de
santé, des classes préparatoires, des brevets
detechniciensupérieur(BTS),desdiplômesde
technicien supérieur (DUT)… C’est le passage
obligépourlesélèvesdeterminale,lesanciens
bacheliers et les titulaires d’un diplôme équi-
valent dès lors qu’ils ont moins de 26 ans.
Si vous ne maîtrisez pas (encore) toutes les
subtilités de la procédure, pas d’inquiétude.
Les conseillères d’orientation-psychologues
ducentred’informationetd’orientation(CIO)
proposent depuis le mois de novembre des
permanences hebdomadaires à la Maison de
l’emploietdelaformationdeNanterre(MEF).
Le calendrier des permanences du deuxième
trimestre est disponible sur le site Isnternet
de la MEF : www.mefnanterre.fr.
SOPHIE BOCARD
Prochaines permanences :
• Vendredi 13 février
(après-midi).
• Lundi 2 mars (matin).
Sur rendez-vous auprès du CIO : 01 47 21 47 80.
Maison de l’emploi et de la formation,
6, avenue Lénine.
10. 12
MATHIASGLIKMANS
JEUNESSE Dans le cadre de sa tournée acoustique, le rappeur
Kery James reverse une partie de ses cachets pour aider des jeunes à
financer leurs études. Le 19 décembre dernier, Jasmine et Amina ont
reçu cette bourse à l’issue du concert à la Maison de la musique.
Passe ton rap !
C’est le Comité local d’aide aux projets des
jeunes (Clap : lire ci-dessous) qui lui a parlé de
la bourse offerte par Kery James. Jasmine, étu-
diante en master de microbiologie à l’institut
Léonard-de-Vinci, s’est en effet rapprochée, il y
aquelquessemaines,duservicemunicipalpour
obtenir un soutien financier. « Mon école coûte
3 000 euros par année scolaire. J’avais jusqu’au
mois de janvier pour verser cette somme. Mais
malheureusement, je ne disposais pas de cet
argent sur mon compte… » Cette jeune fille de
25 ans vit avec sa mère malade et ses deux
frères dans le quartier du Vieux-Pont. « J’ai donc
répondu à l’appel de l’association de Kery James
en expliquant ma situation dans une vidéo de
trois minutes. » Les mots – simples et sincères –
convainquent le jury, composé du rappeur,
du comédien Omar Sy et de quelques agents
municipaux. Lorsque Jasmine reçoit le coup de
téléphonel’informantqu’elleestlauréated’une
boursede4 000euros,ellen’arrivepasàycroire.
« C’était un cadeau de Noël avant l’heure. J’ai res-
senti un immense soulagement. J’allais pouvoir
financer ma formation ! Mon ambition est de
devenir attachée de recherche clinique dans une
entreprise pharmaceutique. »
En route vers l’emploi !
Amina, 22 ans, est, quant à elle, en dernière
année d’école de journalisme et se destine au
métier de reporter d’images. Mais, pour cela, il
lui manque une ligne sur son CV : le permis de
conduire.Carelleenestcertaine :lepetitcarton
rose l’aidera à trouver un emploi. Quand une
amie la prévient à la dernière minute que Kery
James propose une bourse dans le cadre de
sa tournée, elle saisit aussitôt sa chance. « J’ai
tourné une vidéo dans ma chambre. » Amina y
raconte naturellement son histoire, sans trop
croirequ’elleserasélectionnéeparlejury.Mais,
fidèleàsoncredo :« Çanecoûteriend’essayer ! »,
elle se lance. Quelques jours plus tard, Kery
Jameslacontacte« enpersonne »partéléphone
pourluiannoncerqu’uneboursede2 000euros
lui est attribuée. « Je n’ai pas trop réalisé sur le
coup, ce n’est que le jour de la rencontre avec
KeryJamesquej’aicompris. »Aminaetlerappeur
ontdiscutélonguementlaveilleduconcert.Elle
quin’écoutaitpasKeryJamesavantlemoisder-
nier se met à apprécier les textes du rappeur.
« Lors du concert à la Maison de la musique, je
suis venue avec ma mère. À la fin du spectacle,
elle a tenu à le remercier. Tout le monde était
très ému… »
GUILLAUME GESRET
Jasmine et Amina (de gauche à droite), les deux Nanterriennes lauréates
de la bourse d’étude octroyée par l’association de Kery James.
Le Clap joue les entremetteurs
C’est le Comité local d’aide aux projets des
jeunes (Clap), dont la vocation est d’accom-
pagner les projets des jeunes de la ville, qui
a relayé l’initiative de Kery James. Quelques
jours avant son concert à Nanterre, le Clap a
effectuéuntravaildeterrainpourrepérerdes
jeunes Nanterriens susceptibles de répondre
à l’appel lancé par le rappeur et son associa-
tionACESpourApprendre,comprendre,entre-
prendreetservir.Leséducateursontmobilisé
dix-septcandidatsquiontenvoyéaujuryune
vidéo de présentation. « Nanterre était la pre-
mière date de la tournée acoustique de Kery
James. Il fallait communiquer sur cette initia-
tive »,expliqueDavidAzoulay,responsabledu
Clap.Lesmembresdelastructuremunicipale
ont ensuite participé aux délibérations du
jury.« Noussommestrèsheureuxqu’Aminaet
Jasmine aient obtenu la bourse, c’est un beau
coup de pouce pour elles. »
G. G.
Renseignements : 39 92.
Demander la direction de
l’action jeunesse.
11. 13
Troc en stock
La solidarité tisse sa toile
RÉSEAUX SOCIAUX Aurélie Machado vient de créer un groupe sur
Facebook pour inciter les Nanterriens à échanger des vêtements, des
denrées alimentaires ou encore des meubles.
RÉSEAUX SOCIAUX Comme
Laëtitia Pelaud, de plus en plus
de citoyens utilisent Facebook
pour construire des réseaux de
solidarité sur la toile mondiale.
CLAIREROBERT
L’idée est aussi simple que pertinente. Aurélie
Machado, étudiante en master de droit public
à l’université de Nanterre, a lancé cet appel sur
Facebook : « Et si on troquait nos affaires ? »
En quelques jours, une quarantaine d’amis
rejoignent le groupe sur le réseau social pour
« Quandj’aivouluaiderlessans-abriaudébutdel’hi-
ver,monréflexeaétédecréerunepageFacebook.Je
voulaismobilisermonentourage »,expliqueLaëtitia
Pelaud, une Nanterrienne de 31 ans. Très vite, les
« demandes en ami » et les « like » affluent sur la
page. En un mois, le groupe comptabilise près de
900 membres. « Facebook est un outil formidable
pour lancer une initiative. Beaucoup de personnes
désiraient se rendre utiles, mais ne savaient pas par
oùcommencer. »Avecsesamis,Laëtitiacommence
parcollecterdesvêtementschaudspourlesdistri-
procéderauxpremierséchanges.« J’habitedans
la résidence de l’université depuis un an et demi.
Nous autres, étudiants un peu fauchés, nous
nous entraidons déjà. Par exemple, j’ai échangé
l’autrejouruneplacedecinécontredescahiers… »
Aurélie souhaite à présent étendre ces trocs à
tous les habitants de Nanterre. Pour cela, ils
sont attendus sur Facebook dans le « groupe
de troc / don sur Nanterre ».
« Avant d’arriver en région parisienne, je vivais
à Pithiviers où un groupe semblable a réussi à
réunirplusde500membres.Beaucoupdejeunes
mamansyéchangentdesvêtementsetdesacces-
soires pour leurs enfants. Les étudiants se sont
également emparés de cette page pour troquer
des ustensiles de cuisine ou des meubles au gré
de leurs colocs. »
Vers une autre société
En bonne juriste, la jeune femme a rédigé une
charte de bienséance pour éviter les membres
malintentionnés et pour rappeler que l’argent
est totalement proscrit dans le groupe. Mais,
au-delà de cet aspect pratique, cette initiative
estunecontributionàlasociétédontellerêve.
« L’échangeetledonpermettentdesortirdelaso-
ciétédeconsommation.J’aitoujoursaiméchiner
danslesbrocantes,récupérerdesmeubleslaissés
surletrottoir,plutôtqued’achetertoutletemps
des objets neufs. »
Pour Aurélie, cette alternative à la consomma-
tion est aussi un moyen de créer du lien. Pas-
santbeaucoupdetempsàétudier,elleregrette
denepasconnaîtreplusdemondeàNanterre.
« Ce groupe est une façon de m’intégrer à mon
environnement.Danslarésidencedel’université,
nous sommes un peu coupés des quartiers de
Nanterre.J’aimeraisbiensortirducampusetren-
contrer des Nanterriens », conclut-elle.
GUILLAUME GESRET
Groupe de troc / don sur Nanterre.
buer aux SDF aux abords du Cash. Quelques jours
plus tard, Laëtitia, Karima, Latifa et les autres pré-
parent des repas chauds et des petits déjeuners
complets grâce aux dons d’argent des membres
du groupe Facebook. Karima, la bonne cuisinière
de la troupe, s’occupe de la soupe, la fameuse
chorba, et Latifa se charge de démarcher les com-
merçants nanterriens pour collecter de la nourri-
ture. « Nous avançons de manière artisanale, avec
toute notre énergie, pour effectuer ces maraudes.
L’autre dimanche, nous avons réussi à distribuer
200 repas. » Chaque week-end, le groupe d’amis
s’élargit et s’organise pour transporter les repas
dansunecamionnettequisillonnelesruesdeNan-
terreetdeParis.« Lessans-abrinousaccueillentavec
lesourire,certainscommencentànousreconnaître. »
GUILLAUME GESRET
Aidons les SDF des Hauts-de-Seine et Paris.
Pendant une maraude du groupe
Facebook « Aidons les SDF des Hauts-
de-Seine et Paris ».
DR
12. 14
Des assos as de com’
ASSOCIATIONS À l’Agora, les bénévoles des associations de la
ville ont accès à des ateliers qui les familiarisent avec les outils de
communication. En janvier, ils ont reçu une initiation à la wiki radio. MATHIASGLIKMANS
Installés dans la mezzanine de l’Agora, les sept
participantsécoutentsagementCatherine,chef
de projet de Radio Agora, qui dispose de deux
heurespourleurprésenterlaligneéditorialede
la wiki radio et les outils techniques indispen-
sables à la prise d’antenne. « Vous verrez, c’est
très simple. L’utilisation des enregistreurs numé-
riques et le logiciel de montage sont très intui-
tifs »,explique-t-elled’emblée.Autourdelatable,
Raphaël,responsabledelasectiondeNanterre
PARTICIPEZ À LA
RÉALISATION D’UNE
FICTION RADIO
delaLiguedesdroitsdel’Homme,n’enperdpas
une miette. « J’aimerais proposer une émission
sur les droits et les devoirs de chacun. J’ai déjà le
découpagedufeuilletonradiophoniqueentête,je
vienscematinpourapprendreàfairedelaradio. »
Rosemine, de l’association Diva, rêve elle aussi
deréaliseruneséried’interviewsdes« anciens »
ayant connu l’époque des colonies françaises.
« Ilsontdeshistoiresàraconter,pleind’anecdotes
qui pourraient éclairer les jeunes générations. »
En attendant de diffuser leurs émissions, les
uns et les autres apprivoisent le matériel. « J’ai
suivi plusieurs ateliers associatifs depuis la ren-
tréeetchaqueséanceesttrèsintéressante,confie
Chantal, de l’association Parole vole. L’objectif
est d’améliorer la communication de notre asso-
ciation. Au départ, je voulais créer un blog mais
jevousavouequemescompétenceseninforma-
tique étaient limitées… » Chantal a donc assisté
auxcourssurledécryptagedupaysageweb,les
logicielslibres,lamessageriegmail…« Cesateliers
m’ont appris beaucoup de choses, les différents
intervenants, graphistes, communicants sont
pédagogues »,estime-t-elle.Pourl’heure,leblog
desonassociationn’estpasencoreenligne.« J’y
travaille, assure-t-elle. Mais ce matin, une autre
idée m’est venue : pourquoi ne pas proposer une
émission à Radio Agora ? »
GUILLAUME GESRET
Renseignements et
inscriptions : Agora, 20, rue de
Stalingrad. Tél. : 01 71 11 43 55.
La philosophie du vivre ensemble
CITOYENNETÉ Un collectif
nanterrien lance une série
de débats sur le thème de la
démocratie. Ce nouveau rendez-
vous, appelé Agora philo,
débute samedi 7 février.
Laphilosophieaideàseforgerunespritcritique.
Un collectif, réunissant des habitants et des
enseignantsdel’universitépopulairedesHauts-
de-Seine, part de ce postulat pour proposer un
cycle de débats philosophiques et citoyens.
L’Agora philo réunira à chaque rendez-vous un
philosopheetunspécialistedelaquestionsou-
levée.Ilsengagerontundébataveclepublic.Le
tout sera enregistré et diffusé sur Radio Agora.
Ces rencontres ne sont (surtout) pas réservées
auxspécialistesdelaphilosophie–chacunétant
libre d’intervenir avec ses mots et sa façon de
raisonner. Le thème de la démocratie sera le
fil directeur des quatre Agora philo de l’année.
Lors de la première soirée, samedi 7 février, le
débatporteraplusspécifiquementsurlalaïcité.
Le public sera dans un premier temps invité à
découvrir le film Iranien de Mehran Tamadon,
dans lequel ce réalisateur iranien athée réussit
à convaincre quatre mollahs, partisans de la
République islamique, de venir habiter et dis-
cuter avec lui pendant deux jours. De ce huis
closémergelaproblématiqueduvivreensemble
en dépit des antagonismes religieux. Patrick
Gatignol, enseignant de l’université populaire
desHauts-de-Seine,apporteraensuitesonéclai-
rage philosophique et introduira la notion de
laïcité pour amorcer le débat avec la salle, en
présence du réalisateur.
G. G.
Samedi 7 février à 20h30.
Tarif : 5,30 euros.
Cinéma Les Lumières, 49, rue Maurice-Thorez.
Renseignements : agora@mairie-nanterre.fr
ou 01 71 11 43 55.
Vous aimez écrire, vous aimez interpréter,
vous aimez jouer avec les sons, vous
voulez prêter votre voix, vous avez envie
de participer à la réalisation d’une fiction
radiophonique ? Alors, contactez l’Agora !
Radio Agora cherche en effet à monter
une équipe afin de réaliser des fictions
radiophoniques qui seront diffusées sur
la wiki radio de Nanterre lors du festival
Déclics en octobre 2015.
Renseignements :
catherine.portaluppi@
mairie-nanterre.fr ou 01 71 11 43 53.
radioagora-nanterre.fr.
Les ateliers associatifs de l’Agora permettent aux associations de maîtriser
leur communication et donc de mieux faire connaître leur action.
13. 15
SOCIAL En février et mars, un groupe de détenus de la maison
d’arrêt de Nanterre va participer à la rénovation de son plateau
sportif. Une initiative de l’association Ensemble contre la récidive,
fondée en 2010 par l’homme d’affaires Pierre Botton, lui-même
ancien détenu. Les explications d’Edith Bizot, responsable des
actions de terrain.
« Apporter un peu
d’humanité en prison »
Quel est l’objectif de ce projet ?
Edith Bizot : Ils’agitd’apporterunpeud’huma-
nité dans la prison et de permettre à des déte-
nus de travailler en étant rémunérés au Smic.
Nous allons refaire la piste d’athlétisme et le
terrain de sport, planter des arbres et installer
des bancs pour se reposer ou faire de la mus-
culation. Les détenus, tous volontaires, seront
sélectionnés par l’administration pénitentiaire
et accompagnés par les entreprises en charge
du chantier. Nous espérons qu’ils seront au
moins douze. Nous avons mené le même type
de projet à la prison de Fresnes, au printemps
dernier. C’était un terrain vague infesté de rats
qui a été complètement transformé, avec no-
tamment la réalisation de fresques le long du
mur d’enceinte.
Pourquoi le travail est-il si important pour
prévenir la récidive ?
E. B : Il apporte de l’estime de soi, de la recon-
naissance et permet d’indemniser les victimes.
C’est un temps qui devient utile pour des gens
qui sont enfermés 23 heures sur 24, parfois
à quatre dans une cellule de 9 m2
. Une telle
expérience provoque souvent un déclic : ils se
rendentcomptequ’onleurfaitconfiance,qu’ils
sont capables de bien faire et ils ont envie de
continuer.
Quels autres projets l’association Ensemble
contre la récidive mène-t-elle ?
E. B : Nous avons mis en place un dispositif
contrelechoccarcéral :diffusionenboucled’un
filmexpliquanttouteslesétapesquiattendent
la personne après sa garde à vue, apposition
d’un panneau sur les droits de l’Homme, instal-
lation de bancs dans les cellules, amélioration
del’hygiènedesdouchesetdestoilettes,etc.La
maisond’arrêtdeNanterread’ailleursétél’éta-
blissementpiloteenjuillet2010et,aujourd’hui,
vingt en France en bénéficient. Pour financer
cela, nous sommes soutenus par plusieurs
mécènes en contact avec Pierre Botton. Le
chantier de Nanterre a reçu, quant à lui, une
aidede50 000eurosduConseilgénéral,viason
appel à projets d’économie sociale et solidaire.
Est-ce difficile de faire changer les choses en
prison ?
E. B : Oui, c’est compliqué car la hantise de la
sécurité domine. Heureusement, depuis un an
etdemi,nousavonslachanced’avoirunedirec-
trice de l’administration pénitentiaire, Isabelle
Gorce, très ouverte et nous espérons étendre
ces actions à d’autres établissements.
PROPOS RECUEILLIS PAR ISABELLE FRUCHARD
ensemblecontrelarecidive.com.
EN BREF
Les commerçants
seront de la partie !
ECOZONE Attention, écologie
populaire, concrète et participative en
vue ! Samedi 9 mai, Ecozone, le festival
de l’écologie au quotidien, revient au parc
des Anciennes-Mairies avec sa cohorte de
bons plans, sa bonne humeur et ses stands
ludiques recouvrant des thèmes aussi
variés que l’écoconstruction, le jardinage,
la consommation équitable ou encore la
mobilité alternative. Nouveauté cette année :
les commerçants sont invités à participer en
tenant des stands de vente ou de conseil
en lien avec l’écologie et le développement
durable. Intéressé ? Alors contactez sans
plus attendre la mission écologie urbaine
au 39 92 ou envoyez un courriel à
coralie.richard@mairie-nanterre.fr.
La 378 renforcée
TRANSPORTS La ligne de bus 378,
qui relie la gare RER Nanterre-Ville aux
Courtilles, à Asnières, s’est adaptée aux
besoins des usagers. Depuis le début de
l’année, sa fréquence de passage a été
améliorée et ses horaires étendus en soirée.
Désormais, du lundi au vendredi, un bus
circule toutes les quatre minutes aux heures
de pointe sur le tronçon Victor Basch-
Les Courtilles. Pendant les heures creuses,
un bus passe toutes les sept minutes sur
toute la ligne et, du lundi au dimanche, le
service est étendu jusque 0h30.
Petits mais triés
ENVIRONNEMENT Les consignes
de tri concernant les petits emballages
métalliques évoluent. Désormais, qu’ils
soient petits ou grands, plus aucune
différence ! Vos capsules, opercules,
collerettes, bouchons en acier et en
aluminium peuvent désormais être recyclés
s’ils sont déposés dans le bac jaune.
Si vous avez encore des doutes sur les
consignes, un guide du tri est disponible à
l’hôtel de ville, dans les mairies de quartier
et est téléchargeable sur www.nanterre.fr,
rubrique cadre de vie.
Edith Bizot, responsable des actions de terrain
de l’association Ensemble contre la récidive.
DR
14. THÉÂTRE La scène du théâtre des Amandiers se peuple peu à
peu d’une, dix, trente puis cent personnes, entrant sur le plateau comme
sur un podium. Ce dimanche 25 janvier, les comédiens sont comptables,
retraités, animateurs, consultants, SDF ou collégiens. Ces cent habitants de
Nanterre, de tous âges et de toutes conditions sociales, ont accepté de se
prêter, pendant une semaine, à une expérience hors du commun : participer
à une performance théâtrale, conçue comme « une sculpture sociale » par
un duo d’artistes portugais, Ana Borralho et João Galante. Inspiré d’une
comptine pour enfants, ce spectacle est la cartographie d’une population,
d’où jaillit des paroles de révolte et d’espoir. Créé en 2011 à Lisbonne, le
spectacle a déjà tourné au Brésil, en Suède et en Italie. Atlas-Nanterre en
est la 26e
déclinaison. Retour en images sur une belle aventure collective et
humaine.
ISABELLE FRUCHARD, PHOTOS MATHIAS GLIKMANS
La bourrasque
Atlas
Le principe d’Atlas est que, tour à tour, chaque participant décline sa profession, son
statut social, ses coups de cœur, avec la même tournure de phrase. Magali murmure :
« Si 58 danseuses en situation de handicap, contraintes de travailler à l’étranger faute
de propositions artistiques en France, dérangent beaucoup de gens… »
Tiago Gandra, l’assistant son et lumière, entouré de Ana Borralho,
à gauche, et de Catarina Gonçalves qui coordonne le groupe.
Dimanche 25 janvier, dernier échauffement avant le spectacle.
Première répétition, lundi 19 janvier. Sur la grande scène du théâtre des Amandiers,
les participants se présentent et parlent de ce qui les anime. Au centre, le metteur
en scène, Ana Borralho, et ses assistants collectent toutes ces informations.
« Le moment des histoires » : crescendo, puis decrescendo,
les performers d’Atlas vont livrer leur histoire au public.
16
15. Séances d’embrassades pour favoriser la
bienveillance, l’absence de jugement et
l’énergie positive du groupe.
Une partie du groupe pendant le spectacle.
Avec Atlas, l’ambition d’Ana Borralho et João
Galante est de créer « une sculpture sociale ».
Une danse endiablée comme moyen
de conjurer le trac avant le spectacle.
À la fin du spectacle, les participants goûtent les
applaudissements d’une salle pleine à craquer.
Mohamed, 33 ans, vendeur de thé ambulant et comédien d’un jour, offre
à tous les participants une tournée générale après le spectacle.
17
16. Pour vaincre la crise du logement et fluidifier les parcours résidentiels, la ville actionne tous les leviers. De la
construction de logements sociaux, en accession libre ou encadrée à la rénovation du bâti ancien, en passant
par des opérations de démolition-reconstruction et la recherche de solutions innovantes, petit tour d’horizon
d’une politique qui vise à offrir à chacun un logement qui correspond à ses moyens et à ses besoins.
∞ Interview d’André Cassou, adjoint
au maire délégué à l’habitat ������������ P 19
∞ 600 logements livrés en 2014 �������� P 20
∞ Logement social : transparence
et équité ����������������������������������������������� P 21
∞ Fini le loyer, vive la propriété ! �������� P 22
∞ Deux générations, un même toit �� P 23
∞ Mon premier chez moi���������������������� P 23
∞ Une aide gratuite pour rénover
son logement ������������������������������������� P 24
∞ Aotep ne perd pas la Boule ������������� P 25
∞ Démolir pour reconstruire ��������������� P 25
∞ En 2015 et 2016, la ville poursuit
ses efforts ������������������������������������������� P 26
LOGEMENT :
MOBILISATION À
TOUS LES ÉTAGES !
À LIRE DANS CE DOSSIER
DOMINIQUEJASSIN
17. 19
DOSSIER
Nanterre est-elle une ville attractive ?
AndréCassou :Oui,Nanterreestunevilleattrac-
tive à plus d’un titre. Elle compte davantage
d’emplois que d’habitants, elle est dotée d’un
incomparable réseau de transports et elle pré-
senteuneoffredelogementsdiversifiéequel’on
ne trouve pas dans les villes limitrophes. Nan-
terre dispose également de réserves foncières
qui en font un véritable réservoir à projets.
La médaille de l’attractivité a-t-elle un
revers ?
A. C. : La pression sur le logement social et la
spéculation financière en sont les principales
conséquences. Nanterre compte 19 000 loge-
ments sociaux et nous en attribuons environ
1 000 par an. Alors que les demandes sont en
progression constante avec 80 demandeurs de
plus par mois, la mobilité a fortement diminué
en dix ans. Et nous savons, par le biais du nou-
veau système d’enregistrement régional, que
les demandes continuent et continueront à
affluer (1)
.
Deuxième point : l’augmentation des prix qui
touche le secteur privé comme le public. Ainsi,
54 % des loyers sont conventionnés mais ils ne
sontpastousaumêmeprix.Ilsvarientde3 euros
le m² pour une construction ancienne à 7 euros
le m² dans le neuf, le tout sans les charges. Cela
n’estpasàlaportéedetouteslesboursesetpeut
créer une rupture dans le parcours résidentiel,
mêmedanslelogementsocial.Àl’achat,lesprix
duneufsontpassésde2 500 eurosà5 300euros
lem²endixansetlecoûtd’unlogementancien
n’est guère moins élevé.
Quelle politique la ville met-elle en œuvre
pour faire en sorte que chacun puisse se
loger à Nanterre ?
A. C. : D’abord, Nanterre construit et construit
beaucoup.En2014,nousavonslancé1 472loge-
ments.C’est,aprèsParis,lavillequiconstruitle
plus en Île-de-France. Ensuite, nous appliquons
le principe de la diversité sociale en proposant
à la fois de l’accession à la propriété, libre et
encadrée, du logement locatif avec priorité au
social et du logement pour étudiants. Le par-
coursrésidentiels’entrouvefacilité.Nousallons
également créer des logements locatifs inter-
médiairesdanslecadreduprogrammelocalde
l’habitat intercommunal. Quant au dispositif
NanterreHabitatPlus,destinéauxpropriétaires
de logements anciens, il permet de rénover les
habitations dégradées et de lutter contre la
précarité énergétique.
Le conseil municipal a adopté un vœu pour
étendre à Nanterre l’encadrement des loyers,
une des dispositions de la loi Alur (2)
. Allez-
vous être entendus ?
A. C. : À long terme, nous aurons gain de cause
carNanterren’estpaslaseulevilleàdemander
l’encadrement des loyers. À court terme, cela
semble plus difficile. Seule Paris intra-muros a
étéagrééaumotifqu’iln’yapasd’observatoire
capable de vérifier l’état des loyers en Île-de-
France. Ce qui reste à prouver…
Qu’apporte le programme local de l’habitat
intercommunal (PLHI) en matière de
résorption de la crise du logement ?
A. C. : Nous avons élaboré, avec Suresnes et
Rueil,unprogrammed’investissementtrèsam-
bitieux.Ilfixeà12 000lenombredelogementsà
construiredanslessixprochainesannées,dont
6 500 à Nanterre. S’il se doit de répondre aux
besoins des habitants, l’objectif pour Nanterre
est ambitieux : 1 000 logements par an, c’est
10 programmes à suivre simultanément ! Se
pose également la question du financement
du logement social auquel la ville apporte
des subventions en plus du financement de
la surcharge foncière. À la fin de l’année, c’est
plusieurs millions d’euros pris sur le budget
de la ville dans un contexte financier déjà très
contraint.
Et le plan local d’urbanisme (PLU),
actuellement en révision, comment peut-il
agir en faveur du logement ?
A.C. :LePLUreprendtouteslesorientationsdu
PLHI :constructiondelogementsdiversifiésavec
une part de 40 % de logements sociaux, mixité
sociale, parcours résidentiel… Il fixe également
des objectifs aux bailleurs sociaux en matière
de rénovation de leur patrimoine.
Quand on parle réserve foncière à Nanterre,
on pense immédiatement aux Groues.
Concernant l’aménagement de ce secteur,
quel est votre souhait ?
A.C. :QueceonzièmequartierdeNanterresoit
unquartieràéchellehumaine :4 500logements
d’ici 2025, cela nous semble raisonnable. Ces
constructions nous permettraient de reloger
deshabitantsduParc-SudetduChemin-de-l’Île
pourréintroduiredelamixitédanscesquartiers.
C’est ce que nous avons fait au Petit-Nanterre
et aux Provinces-Françaises, dans le cadre des
opérations de rénovation urbaine.
PROPOS RECUEILLIS PAR ISABELLE FRUCHARD
ET SOPHIE BOCARD
(1) 19 500 personnes ont cité Nanterre parmi leurs choix de
résidence en Île-de-France.
(2) Loi du 24 mars 2014 pour l’accès au logement et un
urbanisme rénové (Alur).
Entretien avec André Cassou, adjoint au maire délégué à l’habitat.
CLAIREMACEL
André Cassou, adjoint au maire
délégué à l’habitat.
« APRÈS PARIS,
NANTERRE EST LA VILLE QUI CONSTRUIT
LE PLUS EN ÎLE-DE-FRANCE »
18. LIVRÉS EN 2014
500 m
La Défense
COLOMBES
LA GARENNE-
COLOMBES
COURBEVOIE
SURESNES
CHATOU
RUEIL-MALMAISON
PUTEAUX
BEZONS
HOUILLES
CARRIÈRES-SUR-SEINE
Gare Nanterre-
Université
Gare Nanterre-
PréfectureGare
Nanterre-Ville
Parc
André-
Malraux
Parc des
Chènevreux
la
Seine
N A N T E R R E
500 m
République
Chemin-de-l'Île
Vieux-Pont
Université
Parc Nord
Parc
Sud
La Boule-
Champs
Pierreux
Centre
Plateau -
Mont-Valérien
Petit Nanterre
République
Chemin-de-l'Île
Vieux-Pont
Université
Parc-Nord
Parc-
Sud
La Boule-
Champs
Pierreux
Centre
Plateau -
Mont-Valérien
Petit-Nanterre
Université
Paris X
Hôtel
de ville
Centre
hospitalier
Max-Fourestier
Préfecture des
Hauts-de-Seine
Tribunal
de grande
instance
Hôtel du
département
600 logements livrés en 2014
Locatif
social
Accession
libre
Accession
encadrée
Les logements livrés en 2014
À Nanterre, quand on parle construction de logements, on pense souvent aux Terrasses et aux quartiers de
l’Université et du Petit-Nanterre bénéficiant de projets de renouvellement urbain et social (Prus). Pourtant,
en 2014, ce sont d’autres programmes immobiliers, souvent de moindre importance et donc moins visibles,
qui ont essaimé en ville. Que cela soit en accession libre à la propriété, en locatif social ou en accession
encadrée, en 2014, 600 nouveaux appartements ont été livrés.
Rue de l’Avenir
6, rue
Ampère
70, av.
Hoch
Rue Germaine-Tillion
Rue de
Bezons
10
Total
1515
5252
67
2828
8282
110
49
3232
5252
84
1818
3030
48
14
59-61
rue Henri-
Barbusse
2, rue de
Saint-Cloud
24-26
rue Pasteur
344-356
av. Georges-
Clemenceau
3737
6060
97
1717
5454
117117
188
20
DOSSIER
600 LOGEMENTS
À Nanterre, quand on parle construction de logements, on pense souvent aux Terrasses et aux quartiers
de l’Université et du Petit-Nanterre bénéficiant de projets de renouvellement urbain et social (Prus).
Pourtant, en 2014, ce sont d’autres programmes immobiliers, souvent de moindre importance et donc
moins visibles, qui ont essaimé en ville. Que cela soit en accession libre à la propriété, en locatif social ou
en accession encadrée, en 2014, 600 nouveaux appartements ont été livrés.
19. 21
DOSSIER
TRANSPARENCE ET ÉQUITÉ
Beaucoupdecandidats,peudereçus.L’offrede
logements sociaux en Île-de-France est très en
deçà des besoins, et Nanterre n’échappe pas à
cettesituation.Malgrédeseffortssubstantiels
de la ville – qui compte 56 % de logements so-
ciaux (1)
etenprévoit40 %danschaquenouveau
programmedeconstruction (2)
–,lalistedesde-
mandeurss’allongeinexorablement.Ilsétaient
3 390 en mai 2013, près de 300 de plus un an
plus tard (3 670 en mai 2014). À cela s’ajoute
unemobilitéàl’intérieurduparcdelogements
sociaux beaucoup plus faible qu’auparavant,
liée à la perte du pouvoir d’achat qui met un
freinàl’évolutionduparcoursrésidentiel.Cette
pénurierendd’autantplusimportantelabonne
compréhension des procédures d’attribution.
Ainsi, la ville, qui est dite « réservataire », au
mêmetitrequed’autresorganismes(Conseilgé-
néral,bailleurssociaux,1 %logement…),dispose
d’un certain nombre de logements à attribuer,
en contrepartie de son effort de financement
d’une partie des programmes de construction.
Chargé de mission « parcours résidentiels » au
servicemunicipaldel’habitat,BenjaminNeuville
LOGEMENT SOCIAL :
Comment les logements sociaux sont-ils attribués ? Du côté de la ville
comme de l’office municipal HLM, l’ancienneté de la demande reste le
critère prédominant. Explications.
expliquelesdifférentesétapesquigarantissent
l’équité dans le traitement des dossiers : « Les
bailleurs sociaux (3)
nous préviennent lorsqu’un
logement se libère. Nous proposons trois candi-
dats enregistrés dans notre logiciel, répondant
à deux critères : les ressources qui doivent être
au moins trois fois supérieures au loyer et la
composition du ménage devant correspondre
à la typologie du logement. Nous hiérarchisons
ensuitecescandidatsenfonctiondel’ancienneté
deleurdemandeetdel’urgencedeleursituation.
C’estensuitelebailleurquiexamineledossieren
commission d’attribution. »
Plus de transparence
À l’office municipal HLM, qui possède environ
la moitié du parc social de la ville, le critère de
l’anciennetéestégalementprédominant.Lefait
d’habiteràNanterreoud’ytravaillerpèseégale-
ment, l’objectif de la municipalité étant d’attri-
buer 70 logements sur 100 à des Nanterriens.
Afin d’améliorer la transparence dans ce qu’on
appelle les mutations, c’est-à-dire les déména-
gementsauseinduparcsocial,l’officeamisen
placeen2013unbarèmedesmutations.« C’est
un système de points dans lequel nous prenons
en compte l’ancienneté dans le logement, mais
égalementlasuroccupation,lesquartierschoisis
et le nombre de secteurs demandés », indique
Patrice Marchal, président de la commission
d’attributiondel’officemunicipalHLM.Ducôté
de la ville, l’objectif est de mettre en place un
nouveausystèmeinformatiquepermettantaux
demandeursdeconnaîtrel’avancéedeleurdos-
sier et de l’actualiser le cas échéant.
ISABELLE FRUCHARD
(1) La loi « Duflot » du 18 janvier 2013 fixe à 25 % la part
de logements sociaux dans les communes de plus de
1 500 habitants en Île-de-France.
(2) 40 % de logements sociaux pour tout programme de
plus de 1 200 m2
, à l’exception des grands quartiers
d’habitat social.
(3) Parmi les principaux, on peut citer l’office municipal
HLM, Hauts-de-Seine Habitat et la Logirep.
Où adresser sa demande de logement ?
Pour faire une demande de logement, il faut d’abord remplir deux formulaires. Le premier est
un document national qui permet d’attribuer un numéro unique régional. Le second est un
questionnaire spécifique à la mairie de Nanterre. Ces formulaires sont disponibles à l’accueil
de l’hôtel de ville, dans les mairies et antennes de quartier, et sont téléchargeables sur le site
Internet de la ville : www.nanterre.fr/cadre de vie/logement-habitat.
Ensuite,pourconstitueretdéposersademandedelogement,ilfauts’adresserauservicehabi-
tat. Deux conditions sont exigées pour y déposer un dossier : résider à Nanterre ou y travailler
(en CDI) depuis plus d’un an.
I. F.
Service habitat : niveau 1 de l’hôtel de ville, 88-118, rue du 8 Mai 1945. Ouvert du lundi
au vendredi de 8h30 à 13h15, sauf le jeudi matin. Samedi matin uniquement sur
rendez-vous au 39 92.
Qui sont les
demandeurs ?
Environ1 000logementssociauxsontattri-
buéschaqueannée.Parmiles3 670deman-
deurs de logements sociaux, 1 000 ont fait
leursdémarchesdepuismoinsd’unan,35 %
sont sur la liste d’attente depuis un à trois
ans et 35 % depuis plus de trois ans. 62 %
des demandeurs sont déjà logés dans le
parc social, dont la moitié sont des jeunes
décohabitants. Sur l’ensemble des deman-
deurs, 38 % ont moins de 30 ans et n’ont
pastoujourslesressourcesnécessairespour
accéder au logement social. 44 % sont en
situationprécaire(chômage,CDD,intérim)
et 40 % ont des ressources très faibles.
I. F.
DOMINIQUEJASSIN
20. 22
DOSSIER
VIVE LA PROPRIÉTÉ !
Devenir propriétaire grâce à un prix du mètre
carréinférieurde25à30 %parrapportàceluidu
marché :c’estleprincipedel’accessionencadrée.
Depuis2006etconformémentàl’objectifdéfini
parleProgrammelocaldel’habitat(PLH),laville
négocieunepart(environ10 %)delogementsen
accession encadrée dans un certain nombre de
programmesdeconstruction.Dansdessecteurs
telsquelesTerrasses,l’écoquartierHoche,lesZAC
Sainte-Geneviève ou encore Rouget-de-Lisle, ce
dispositif est rendu possible grâce à un effort
conjuguédelamairieetdesaménageurs(Semna
et Epadesa), ces derniers consentant à un prix
de vente minoré des terrains. L’accession enca-
drée est réservée aux ménages sous conditions
deressources,enprioritéauxNanterriensvenus
du parc social. Précisons cependant, face aux
nombreuses demandes infructueuses, qu’il est
nécessaired’avoirunapportpersonnelsuffisant
et des ressources régulières pour en bénéficier.
En contrepartie, ces nouveaux propriétaires
doivent se soumettre à des clauses antispécu-
latives pendant sept ans, en cas de revente de
leur logement. Par ailleurs, le bien est acheté à
titrederésidenceprincipaleetnepeutpasêtre
misenlocation.Nouveautédepuis2013,lespro-
priétairesd’unlogementenaccessionencadrée
quisouhaitentacquérirunnouvelappartement
peuventresterdansledispositif.Autotal,365 lo-
gements en accession encadrée ont été livrés
depuis 2006, et 101 autres devraient être com-
mercialisés en 2015 (lire ci-dessous).
ISABELLE FRUCHARD
• L’inscription s’effectue par
courrier dans lequel est précisé
que l’on habite ou travaille à Nanterre, adressé au
service habitat de la ville qui transmet ensuite les
demandes aux promoteurs. Depuis 2009, ce sont ces
derniers qui instruisent les dossiers.
Service habitat, hôtel de ville, BP 1406,
92014 Nanterre Cedex.
• L’Association départementale d’information sur le
logement (Adil) propose des conseils gratuits pour
élaborer un plan de financement avant l’achat d’un
logement. Sur rendez-vous au 08 20 16 92 92.
Adil, 17, rue Salvador-Allende.
DOMINIQUEJASSIN
Sous certaines conditions, la ville donne un coup de pouce aux
aspirants propriétaires. Gros plan sur l’accession encadrée.
Centre / Sainte-Geneviève
5, rue de la Croix
Programme En Aparté, dans le cadre
de l’opération de la ZAC Sainte-Geneviève
15 logements
République
• Rue Anatole-France /
avenue de la République
Programme Les voiles blanches
43 logements
• Avenue Gallieni
Dans le cadre de l’opération de l’usine
du Docteur Pierre (site Natalys),
25 logements
Aspirants propriétaires, des programmes immobiliers comprenant
une part de logements en accession encadrée sont en cours de
construction. À bon entendeur…
FINI LE LOYER,
Vieux-Pont
Rue Thomas-Lemaître (ex Bateau)
58 logements
Petit-Nanterre
• 353-357, avenue de la République
Programme Les passages République
31 logements
• 426, avenue de la République
Programme Atrium
50 logements
• 450, avenue de la République
63 logements
Parc
• Jardins de l’Arche, programme One,
9 logements
Université
• 41, boulevard des Provinces-Françaises
Programme Quartett, dans le cadre
de l’opération Cœur de quartier
18 logements
• Boulevard des Provinces-Françaises
Programme Les Hauts de jardin, dans
le cadre du projet de renouvellement
urbain et social du quartier
49 logements
• Boulevard Emile-Zola /
boulevard Honoré-de-Balzac
Secteur dit des Bizis
70 logements
• Boulevard du 17 octobre 1961 /
boulevard Soufflot
Programme Green Home, Terrasse 9,
dans le cadre de l’opération Seine-Arche
31 logements
LES PROGRAMMES À VENIR
Devenir propriétaire : un rêve qui peut
devenir réalité avec l’accession encadrée.
21. MON PREMIER
SOUS UN MÊME TOIT
CHEZ MOI
L’appartement est situé au quatrième étage
d’un immeuble neuf donnant sur la place Nel-
son-Mandela.Clairetspacieux,ilaccueilledepuis
six mois deux générations d’habitants et trois
parcoursdevie.IlyalàMoussa,77ans,retraité,
dontlasantéestfragile ;Aminata,28ans,mère
célibatairededeuxjeunesgarçonsetAminata,
31 ans, employée intérimaire dans le secteur
de la restauration collective. Jusqu’en août der-
nier,lajeunefemmevivaitchezsesparents.« Je
voulais être autonome et je cherchais un T2 à
Nanterre », explique-t-elle. Mais la décohabita-
tions’avèredifficilecomptetenudel’irrégularité
de ses revenus. « C’est une assistante sociale de
la ville qui m’a proposé cette solution, poursuit
Aminata.Audébut,j’étaisunpeuréticente,jene
voyais pas les choses comme ça… Finalement,
ça se passe super bien ! J’apprends à connaître
mescolocsetjejouevolontiersaveclesenfants. »
Solidaires
Pour 300 euros par mois charges comprises et
dans le cadre d’un bail d’un an, Aminata béné-
ficie d’une chambre de 10 m² et de sanitaires
qu’elle partage avec la seconde Aminata. Le
logement compte trois chambres supplémen-
taires – deux pour la petite famille et une pour
Moussa–deuxsallesdebains,unsalon-cuisine
etunbalcon.Letoutdansunappartementmo-
derneetconfortable,aupieddeLaDéfenseetà
quelquesmètresdelagaredeRERNanterre-Pré-
fecture. « Chacun fait ses courses et s’occupe de
sonlinge,préciseAminata.Pourleménage,c’est
deux fois par semaine à tour de rôle. Et pour les
repas, ça dépend des occupations et du rythme
de chacun. En semaine, nous dînons rarement
ensemblemaisilnousarrivedepartagerunplat
le week-end. Moi, j’aime bien cuisiner pour les
autres ! »
Pour favoriser le bon fonctionnement de la
vie en collectivité, les colocataires signent une
« charte du vivre ensemble » et les équipes de
l’association Habitat et Humanisme, qui gère
le logement, assurent un suivi, personnalisé
si besoin. Pour certaines personnes, l’habitat
intergénérationnelconstitueuneétapedansun
parcours de vie fragilisé par l’isolement ou les
accidents de la vie. Dans tous les cas, l’accom-
pagnement encourage la solidarité entre les
résidents.
SOPHIE BOCARD
Le saviez-vous ?
Le concept est simple : faire cohabiter
dans la même habitation des personnes
degénérationsdifférentespourrésoudre
les problèmes de logement et d’isole-
ment. Une idée mise en pratique pour
lapremièrefoisen1997enEspagneavec
le programme « Vivir y convivir ». Depuis
une dizaine d’années maintenant, il se
développe en France, notamment grâce
au travail de plusieurs associations.
CLAIREMACEL
Àpeinelestravauxachevésennovembre,lavilla
Clotaire a immédiatement trouvé preneurs. Il
faut dire que ce foyer de jeunes travailleurs
flambant neuf est idéalement situé en plein
centre-ville. Géré par l’association Relais accueil
du Vallona, qui dispose de deux autres foyers
à Nanterre-Préfecture et à Courbevoie, la villa
Clotairecomprend24logements,quinzestudios
simplesetneufdoublespourlescouples.Ilssont
réservés aux jeunes de 18 à 25 ans, en situation
de travail, de recherche d’emploi ou de forma-
tion,ayantentre650et1 350eurosderessources
Trouver un logement pas cher tout en tenant compagnie à quelqu’un
qui en a besoin : le logement intergénérationnel, encore méconnu en
France, rapproche les générations à Nanterre.
Le foyer de jeunes travailleurs : une solution temporaire et utile avant d’intégrer un logement vraiment
autonome. L’exemple de la villa Clotaire qui vient d’être inaugurée.
23
DOSSIER
mensuelles. « C’est un hébergement temporaire,
d’une durée d’un an, renouvelable une fois, une
étape intermédiaire entre le départ de la famille
etl’appartementpérenne »,expliqueJean-Baptiste
Kieffer, directeur de l’association. Les jeunes y
trouvent des services communs, cuisine, salon
avectélévisionetaccèsInternet,buanderiebon
marché… Une équipe de conseillères en écono-
miesocialeetfamilialeetdetravailleurssociaux
est également à leur disposition.
« C’est la même vie que dans un autre immeuble,
avec des habitants très sages et d’autres plus fê-
tards », assure Jean-Baptiste Kieffer qui, parfois,
doit rappeler les consignes en matière de vivre
ensemble ou de consommation énergétique.
Reste que, selon lui, une grande majorité de
résidentssortentplusmûrsdecetteexpérience,
avec un emploi stable ou un vrai projet profes-
sionnel.Signesmoinspositifs,laduréemoyenne
deséjour,autourdevingtmois,commeletemps
d’attentepourobtenirunstudio,quatremois,se
sont allongés, symptômes d’une crise du loge-
ment qui touche d’abord les jeunes.
ISABELLE FRUCHARD
DEUX GÉNÉRATIONS
Moussa et Aminata sont colocataires.
22. En plein cœur du centre ancien, la cour Saint-Germain
a bénéficié du dispositif communal OPAH-RU.
24
DOSSIER
UNE AIDE GRATUITE
POUR RÉNOVER SON LOGEMENT
Réaliser des devis, trouver le bon entrepreneur,
financersonprojet…Pourpeuquel’onsoitbien
conseillé, faire des travaux dans son logement
ne vire pas toujours au cauchemar. Avec Nan-
terreHabitatPlus,opérationaniméeparlePact
Paris / Hauts-de-Seine / Val-d’Oise,lesNanterriens
peuvent bénéficier d’un accompagnement per-
sonnalisé et de conseils techniques gratuits
pour la réalisation de leur projet.
Pour qui ?
Nanterre Habitat Plus s’adresse aux proprié-
taires et copropriétaires privés, occupants ou
bailleurs, qui prévoient des travaux d’améliora-
tiondeleurlogementoudespartiescommunes
de leur immeuble. Ce dispositif municipal, re-
conduit au mois de septembre 2014 pour cinq
ans, est soumis à conditions, parmi lesquelles
leniveaude revenu pourlespropriétairesoccu-
pants et le montant des loyers pratiqués pour
les propriétaires bailleurs.
Pour quoi ?
Au-delà de l’assistance gratuite pour la défini-
tion du projet et des conseils tout au long de
la réalisation des travaux, le dispositif offre un
accompagnementdanslarecherchedefinance-
ments auprès des organismes publics.
Tous types d’interventions de rénovation et
d’amélioration de l’habitat sont éligibles à
l’accompagnement technique. Toutefois, pour
obteniruneaidefinancière,prioritéestdonnée
aux travaux d’amélioration thermique permet-
tant de réaliser des économies d’énergie, de
réhabilitation de l’habitat dégradé et d’adapta-
tion au vieillissement. Nouveauté cette année :
un appel à candidature est lancé en direction
des copropriétés voulant effectuer des travaux
d’amélioration thermique ambitieux.
Comment ?
Le Pact Paris / Hauts-de-Seine / Val d’Oise a été
choisi par la ville pour animer l’opération. Pour
bénéficier de son expertise, il suffit de prendre
rendez-vous,dulundiauvendredide9hà12het
de14hà17h.L’équipeduPactvouspermettrade
définirprécisémentvotreprojet,vousexpliquera
quelles sont les possibilités de financement et
d’accompagnement.
CHRISTELLE GARANCHER
PACT Paris / Hauts-de-Seine /
Val-d’Oise,
101, avenue Jules-Quentin à Nanterre.
Renseignements et rendez-vous : 01 55 17 19 68
ou nanterrehabitatplus@pact-habitat.org.
UN DISPOSITIF POUR
LUTTER CONTRE
L’INSALUBRITÉ
Pour résorber l’habitat indigne qui
touche principalement les logements
privés et revitaliser le centre ancien,
Nanterre a lancé en 2009 une opéra-
tion programmée d’amélioration de
l’habitat de renouvellement urbain
(OPAH-RU). L’objectif de ce dispositif,
qui a pris fin en 2014, était d’éliminer
l’habitatanciendégradétoutenpréser-
vant le patrimoine bâti et d’améliorer
lecadredevieduquartier.Encinqans,
plusde500logementsontbénéficiédu
dispositif et plus 5 millions d’euros de
travaux ont été engagés.
C. G.
DR
CLAIREMACEL
Depuis 2001, 1 900 logements ont bénéficié de travaux de rénovation
dans le cadre du dispositif Nanterre Habitat Plus. Le 28 janvier, la ville
a lancé la quatrième édition de l’opération. Détails et nouveautés.
Dans cet immeuble du Mont-Valérien, des travaux
d’isolation thermique ont été réalisés avec l’aide
de Nanterre Habitat Plus.
23. 25
DOSSIER
AOTEP
DÉMOLIR
NE PERD PAS LA BOULE
POUR RECONSTRUIRE
C’est un grand ensemble qui se vide. Bientôt, il
laissera place à de nouveaux immeubles, plus
petits, qui s’inscrivent dans la requalification
globale de la place de la Boule, nouvelle entrée
de ville en 2030 du fait de l’arrivée du métro
Grand Paris Express.
Ici,onl’appelle« labarreAotep ».Situéàl’angle
desavenuesJoliot-CurieetGeorges-Clemenceau,
l’immeublede17étagesconstruitaudébutdes
années soixante sera bientôt démoli. Parce
qu’uneréhabilitationlourdedubâtiment,souf-
frantdevétusté,n’auraitpaspermisd’offrirun
meilleurcadredevieàseshabitants,lebailleur
social France Habitation et la ville ont signé,
le 11 avril 2013, un protocole d’accord pour sa
démolition-reconstruction. Une décision suivie
de la signature d’une charte de relogement, le
9 juillet 2013, avec l’amicale de locataires CNL
(Confédération nationale du logement). Ce
document officiel, outil indispensable pour la
prise en compte la plus fine des besoins des
familles vivant dans les 289 appartements
de l’immeuble, a permis d’ouvrir une enquête
socialepourdéterminerlesattentesdechacun,
du choix du quartier au type de logement, en
passant par le niveau des loyers.
Dix-huit mois plus tard, près de 130 ménages
ontétérelogés,lamoitiédansdesprogrammes
immobiliers neufs situés à proximité, avenue
Clemenceau et rue de Saint-Cloud, mais aussi
dans le secteur Hoche.
Tourner la page ensemble
Mais,àl’heuredudéménagement,abandonner
lâchementleurssouvenirsetlaisserl’âmedece
lieu emblématique se perdre dans les cartons
estimpossiblepourleshabitants.Unprojetmé-
moireadoncétéengagépourgarderunetrace
de ces cinq décennies qui ont vu défiler tant
de familles nanterriennes. Porté par la ville et
l’associationdedéveloppementsocialdeFrance
Habitation, le projet Arbre vise à valoriser ce
passé riche de vivre ensemble et à maintenir
uneviesocialedansl’immeublependantlerelo-
gement. Actuellement en cours d’élaboration,
en partenariat avec l’association Sangs Mêlés,
il sera officiellement lancé, avec les habitants
qui en deviendront les acteurs principaux, au
printemps.
CHRISTELLE GARANCHER
Mieux comprendre
L’Insee fait le distinguo entre popula-
tion municipale, population comptée
à part et population totale.
Lapopulationmunicipale(90 722habi-
tants) comprend les personnes ayant
leur résidence habituelle sur le terri-
toire, les personnes sans-abri et celles
résidant dans une habitation mobile
recensée dans la commune.
La population comptée à part
(2 016 habitants) comprend les per-
sonnesdontlarésidencehabituelleest
dansuneautrecommunemaisquiont
conservéunerésidencesurleterritoire.
La population totale (92 738 habi-
tants) est la somme de la population
municipale et de la population comp-
tée à part.
MAIRIEDENANTERREXXX
3 554. C’est le nombre de logements construits à
Nanterreentre2008et2013.Etcestroisdernières
années, le phénomène s’est accéléré avec la livrai-
son de 712 logements par an en moyenne. De son
côté, la population municipale n’a augmenté que
de 0,4 % par an. Ainsi, selon les chiffres de l’Insee
publiésle29décembre,90 722personnes(lireenca-
dré) vivaient à Nanterre au 1er
janvier 2012.
Étonnant ? Pas tant que ça ! Dans notre ville, les
nouvelles constructions permettent en partie de
relogerlesfamillesconcernéesparlesdeuxprojets
derenouvellementurbainsetsociauxprogrammés
dans les quartiers du Petit-Nanterre et de l’Univer-
sité. S’y ajoutent des opérations de démolition-re-
constructionplusponctuelles,commecelledelacité
dite« duBateau »,maisaussicelledel’immeublede
la place de La Boule (289 logements) et de l’allée
Buffon (70 logements). Et, parfois, décohabitation
desjeunesoblige,ilfauttrouverplusieurslogements
pourunemêmefamille !Depuis2007,plusd’untiers
des logements sociaux neufs construits l’ont été
pourrenouveleretaméliorerleparcsocialdelaville.
CHRISTELLE GARANCHER
Vouée à la démolition, la barre
de la place de la Boule voit ses
habitants partir un à un. Pour
ne pas oublier le passé de ce
bâtiment emblématique, un
projet mémoire est en cours
d’élaboration.
Plus une ville construit de logements, plus sa population augmente : cette
idée reçue a la dent dure . À Nanterre, les chiffres prouvent le contraire.
L’immeuble situé à l’angle
des avenues Joliot-Curie
et Georges-Clemenceau
commence à se vider. Il sera
démoli pour laisser place à de
petites unités d’habitation.
24. TRIMESTRE 1 TRIMESTRE 2 TRIMESTRE 3 TRIMESTRE 4
2015
1 34, rue Maurice-Thorez
2 Rue des Primevères
6 340, avenue Georges-Clemenceau
7 Bd Emile-Zola/bd Honoré-de-Balzac
8 12, rue Waldeck-Rochet
4 41, bd des Provinces-Françaises
5 Rue Anatole-France/
avenue de la République
3 5, rue de la Croix
Accession
encadrée
Locatif
social
Accession
libre
34, rue Maurice-Thorez
Rue des Primevères
41, bd des Provinces-Françaises
Bd Emile-Zola/
bd Honoré-de-Balzac
Rue Anatole-France/
avenue de la République
18 logements
en accession libre
31 logements
en locatif privé
5, rue de la Croix
2
1
3
5 340, avenue
Georges-Clemenceau
6
7
4
Programme Quartett dans le cadre
de l’opération Cœur de quartier
Secteur des Bizis
Programme En Aparté
Programme Les Voiles Blanches
354 logements
157 logements
137 logements
44 logements
70 logements
Une résidence hôtelière
avec 104 studios
55
Locatif social
Accession
encadrée
Accession
libre
Accession
encadrée
Locatif
social
Locatif
social
Accession
libre
Locatif
socialLocatif
social pour
étudiants
47
Résidence
sociale
pour
jeunes
actifs
50
Locatif social
pour étudiants18
Accession
encadrée
66
Accession
libre
118
Logements
privés pour
étudiants
+
43
26
45
18
25
47
47
88
15
54
Crédit:Nexity
Crédit:AFL-Spirit
Crédit:GroupeBatiterre
Crédit:Domaxis
Crédit:Eiffage/PhilippeDubois
Crédit:Eiffage/PhilippeDubois
Crédit:Boudoin-Bergeron
Accession
encadrée
Locatif
social
12, rue Waldeck-Rochet
8
33 logements
20
13
Crédit:ClaireMacel
Locatif social
Accession
libre
26
DOSSIER
LA VILLE
POURSUIT SES EFFORTS
Aperçu non exhaustif des programmes qui sortiront de terre en 2015 et 2016.
25. 2016
TRIMESTRE 1 TRIMESTRE 2 TRIMESTRE 3 TRIMESTRE 4
1 57, rue Joffre
2 Bd du 17 Octobre 1961
4 Bd des Provinces-Françaises
5 353-357, av. de la République
6 121, rue des Trois-Fontanot
7 Rue Jean-Jaurès et
rue Thomas-Lemaître
3 426, avenue de la République
121, rue des Trois-Fontanot57, avenue Joffre
1
68 logements
27
41
Crédit:Bouyguesimmobilier
Accession
libre Locatif
social
Bd du 17 Octobre 1961
2
147 logements
33
3183
Crédit:ZundeletCristea/Bouygues
426, av. de la République
3
70 logements
Crédit:ToursPromotion,SamyTabet
Accession
libre
Locatif
social
Locatif
social
Accession
encadrée
Accession
encadrée
Bd des Provinces-Françaises
4
6
129 logements
31 logements
40
49
40
Crédit:Bouyguesimmobilier
Crédit:CalqArchitecture
Accession
libre Accession
libre
Accession
encadrée
Locatif
social Locatif
social
Les Hauts de Jardin
19
12
Programme Atrium
Programme Green Home
Terrasse 9
50
20
353-357,
avenue de la République
5
103 logements
Crédit:Bouygues/Quadrifiore
Locatif
social
Accession
encadrée
Programme Les Passages République
50
20
Rue Jean-Jaurès et
rue Thomas-Lemaître
(ex-Bateau)
7
153 logements
Crédit:DR
Accession
à la propriété
Locatif
social
95
58
27
DOSSIER
26. 28
DOMINIQUEJASSIN
Un sourire et beaucoup d’altruisme
PETIT-NANTERRE ∞ Maïssa
Goudy a lancé l’association Le
sourire de Neyila pour venir en
aide aux personnes hospitalisées
et aux sans-abri.
Acteur de son quartier
EN VILLE ∞ Les conseils de
quartiers évoluent. Afin de
renforcer la participation des
habitants au collectif d’animation
de ces instances participatives,
un appel à volontaires est lancé.
Petit-Nanterre de 33 ans. Elle décide alors de
déposerlesstatutsdesapropreassociation.« Je
viens toujours en aide aux sans-abri mais, paral-
lèlement, j’effectue des visites dans les hôpitaux
auprès des personnes seules. »
MaïssaGoudyappellesonassociationLesourire
de Neyila, en hommage à sa fille qui lui donne
l’énergie de se battre tous les jours. Très vite,
elle prend contact avec l’hôpital Max-Foures-
tieretsigneuneconventiondepartenariatavec
l’établissementquisetrouveàcôtédechezelle.
Entouréedequelquesamis,Maïssaserenddeux
fois par mois au chevet des patients. « Je lance
aussi des appels de don sur Facebook quand je
vois des enfants malades issus de familles défa-
vorisées. » En quelques mois, une quarantaine
de bénévoles la rejoignent. Tous effectuent
également des maraudes pour apporter de la
nourriture et des kits d’hygiène aux sans-abri.
« Je suis très surprise de l’engouement autour de
moi. Je reçois d’innombrables soutiens. »
GUILLAUME GESRET
le sourire de Neyila
grâce à l’adaptation constante de ces rendez-
vousauxattentesetauxnouveauxbesoinsdes
habitants, ainsi qu’aux enjeux de territoire en
constante évolution.
Cette année, le collectif d’animation chargé
de veiller au bon fonctionnement des conseils
de quartier, d’établir l’ordre du jour, de fixer
les dates de réunions et d’assurer le suivi des
pointstraitésestremodelé.Désormais,untiers
d’élus, un tiers de citoyens tirés au sort et un
tiers d’habitants volontaires le composent. Les
habitants qui souhaitent se porter volontaires
peuventdéposerleurcandidatureparmail.Une
opportunité offerte à tous, pour porter la voix
de son quartier.
CHRISTELLE GARANCHER
Dépôt des candidatures :
appelavolontariat.conseilsdequartier@mairie-
nanterre.fr.
En juin 1977, le conseil municipal de Nanterre
créelespremiersconseilsdequartiersd’Europe.
Depuis bientôt quarante ans, ils permettent
aux habitants de participer activement à la vie
de leur quartier. Aménagement, équipements
publics, gestion des déchets, transports… tous
lessujetsysontabordés.Unelongévitéacquise
Il lui a fallu un déclic pour convertir ses bonnes
intentions en actes. Maïssa a frôlé la mort l’an
dernier. « La maladie m’a aidée à prendre du
recul. Cela fait longtemps que je voulais aider
les démunis, mais j’étais prise par le travail et
les obligations vaines. » En sortant de l’hôpital,
elle se rapproche d’un ami qui effectue béné-
volement des maraudes dans les rues de Paris.
« J’ai rencontré des personnes très humaines. On
dit souvent que les gens sont égoïstes, mais ce
n’estpasvrai !Entoutcas,pastoutlemonde.J’ai
discuté avec des bénévoles qui sont solidaires et
généreux. Seulement, ils ne le crient pas sur les
toits. » Cette vision positive de la société contri-
bue au rétablissement de cette habitante du
L’association Le sourire de Neyila effectue des
maraudes auprès des SDF et des visites aux
malades du Cash.
CLAIREROBERT
27. 29
DR
CLAIREMACEL
Homme-femme : mode d’emploi
Depuis deux ans, la compagnie du Théâtre du bout du monde travaille autour
des relations filles-garçons via une pièce d’Aristophane, Lysistrata.
PETIT-NANTERRE/CHEMIN-DE-L’ÎLE ∞ La compagnie du Théâtre du
bout du monde donne la parole aux jeunes de Nanterre, Asnières et
Colombes dans une pièce qui aborde l’épineuse question des relations
hommes-femmes. À découvrir samedi 28 février.
pouvoir. Une première version de la pièce a été
donnée l’an dernier suite à une série d’ateliers
menés avec les jeunes fréquentant le centre
social Hissez Haut. Dans le spectacle présenté
àlasalledesfêtesdeNanterre,lesadolescents
donnaient la réplique à quatre comédiens pro-
fessionnels et à quatre résidents du Cash. « Le
théâtre est une façon de valoriser la parole des
jeunes. La mise en scène et le texte leur offrent
eneffetuncadre.Ilspeuventainsiexprimerleurs
points de vue », explique Philippe Guérin, direc-
teur de la compagnie du Petit-Nanterre.
Plus loin pour l’égalité
Depuis la rentrée de septembre, la troupe du
Théâtre du bout du monde a élargi son projet
enassociantlecollectifMasquesquiintervient
auprès des adolescents de Colombes et d’As-
nières. « Nos collègues travaillent davantage sur
lacomédieetlejeudemasque,poursuitPhilippe
Guérin. Notre sensibilité nous amène, de notre
côté, à questionner la citoyenneté des jeunes et
à leur offrir une place pour les exprimer. »
Une trentaine d’adolescents de Nanterre, Co-
lombes et Asnières participent au projet. Tous
serassemblerontdurantlesvacancesdefévrier
pourcréeruneformethéâtralecommune,qu’ils
présenteront à la maison du Chemin-de-l’Île.
« Lysistrata reste la trame du spectacle. Mais je
peux affirmer que la pièce n’aura plus rien à voir
avec la première version. Elle sera le fruit des
improvisations et des histoires des jeunes des
trois communes. »
GUILLAUME GESRET
Samedi 28 février à 16 heures,
Maison du Chemin-de-l’Île,
61-63, bd du Général-Leclerc.
Renseignements : 01 47 84 23 38.
Depuis deux ans, le directeur de la compagnie
part d’une comédie grecque écrite en 411 avant
Jésus-Christ pour réfléchir sur la discrimination
et l’équilibre entre les garçons et les filles dans
lemonde.Lysistratad’Aristophanemeteneffet
en scène des femmes qui se révoltent contre
la domination des hommes et prennent le
Cœur de quartier : les commerces doivent ouvrir en 2015 !
UNIVERSITÉ ∞ L’Établissement public d’aménagement de La Défense
Seine Arche (Epadesa), maître d’ouvrage de l’opération Cœur de
quartier, épingle l’enseigne Casino qui semble retarder l’ouverture de
sa moyenne surface.
de mise en exploitation.
Dansuncourrierdatédu17décembre,l’Établis-
sement public d’aménagement de La Défense
Seine Arche, maître d’ouvrage de l’opération, a
rappelé à l’enseigne Casino qu’il était impératif
que le supermarché ainsi que les boutiques
associées puissent ouvrir dans les meilleurs
délais. « Tout retard supplémentaire mettrait en
causel’engagementprisparlesdifférentsacteurs
du projet d’assurer la continuité commerciale du
site », est-il précisé. Les commerces existants
doiventeneffetfermeraucoursdel’année2015.
S. B.
Nanterre info en faisait état dans son numéro
de janvier : l’opération Cœur de quartier prévoit
l’implantation de 5 390 m² de surfaces com-
merciales acquises par Casino, comprenant un
supermarchédetaillemoyenneetcinqsurfaces
plus petites.
Initialement prévue en juin 2015, puis en sep-
tembre, l’ouverture du supermarché au public
serait désormais annoncée pour le mois de
novembre. Sans compter que les autorisations
administratives,notammentencequiconcerne
l’aménagementd’unétablissementrecevantdu
public (ERP), conditionnent également la date
Dans le quartier de l’Université, on devine déjà
les coques commerciales de Cœur de quartier.
28. 30
MATHIASGLIKMANS
CLAIREMACEL
La Mission locale en perm’
CHEMIN-DE-L’ÎLE / UNIVERSITÉ ∞ La Mission locale ouvre deux
permanences dans les quartiers pour aider les jeunes à entrer dans la
vie active.
Place au jeu !
À la Lud’Hoche, trois matinées par semaine sont
réservées aux assistantes maternelles et aux
enfants dont elles s’occupent.
Nadia Dalal, conseillère à la Mission locale.
CHEMIN-DE-L’ÎLE ∞ Le jeu
rassemble ! Démonstration
à la Lud’Hoche, la nouvelle
ludothèque du Chemin-de-l’Île.
Précisersonsouhaitdeformation,sepréparerà
unentretiend’embauche,décrocherunpremier
emploi… Dans le parcours semé d’embûches
que constitue pour les jeunes l’entrée dans la
vie active, le soutien de la Mission locale est
précieux. Afin de mieux faire connaître ce ser-
vice,despermanencessontmisesenplacedans
plusieurs quartiers. Après le Petit-Nanterre en
2003, le Parc en 2007, c’est au tour du Chemin-
de-l’Îleetdel’Universitédebénéficierdecenou-
veau service. Un jeudi sur deux en alternance,
au centre social et culturel des Acacias et à la
maison Daniel-Féry, Nadia Dalal, conseillère en
insertion professionnelle, reçoit individuelle-
ment les jeunes pour les aider à construire leur
projet professionnel. « Je m’efforce de les rendre
autonomes dans leur recherche d’emploi ou de
formation. Ils doivent comprendre que cela met
du temps, mais qu’en général ça marche. D’ail-
leurs, je croise régulièrement des jeunes que j’ai
accompagnés et qui ont décroché un CDI. »
Lorsque d’autres freins apparaissent, comme
des soucis de santé ou de logement, Nadia
oriente son jeune public vers les interlocuteurs
EN CHIFFRE
2 007jeunes ont été suivis
par la Mission locale en 2014.
adaptés. Cette première phase de maturation
conduitensuitenaturellementles16-25ansvers
la maison mère : la MEF (Maison de l’emploi et
de la formation). Place de la Boule, toute une
série d’ateliers (simulation d’entretien, rédac-
tion de la lettre de motivation et du CV, tech-
niquesderecherched’emploi,etc.)sontlàpour
les booster. « Et si ils ne sentent pas à l’aise en
groupe, ils peuvent toujours revenir me voir ! »,
ajoute Nadia.
Les permanences de la mission locale sont ou-
vertes à tous les 16-25 ans non scolarisés avec
ou sans rendez-vous.
ISABELLE FRUCHARD
Les Perm’ de la Mission locale
• Centre social et culturel
des Acacias, 1, rue des Sorbiers, un jeudi sur deux
(semaine impaire), de 14h à 18h. Tél. : 01 47 29 13 12.
• Maison Daniel-Féry, 10, boulevard Jules-Mansart, un
jeudi sur deux (semaine paire), de 14h à 18h.
« JeproposelecolonelMoutarde,avecuncouteau
danslacuisine »,formulelentementSaoudatou
à ses trois camarades de jeu. Comme tous les
mercredis,lesquatrecopinesde10et12ansne
rateraient pour rien au monde leur après-midi
jeuàlaLud’hoche.Ellesyontdéjàappristoutes
sortesdejeux,etcejourlà,avecleCluedo,elles
découvrent le plaisir de se glisser dans la peau
dudétective.Àlatablevoisine,SamietAymen,
cinqans,s’endonnentàcœurjoiepourappuyer
leplusvitepossiblesurlasonnetted’HalliGalli,
alors que leurs copains du centre de loisirs Arc
en ciel ont jeté leur dévolu sur la trousse du
docteur et la mallette de bricolage.
Ouverte le 18 octobre dernier, au pied d’un des
immeubles de l’écoquartier Hoche, la nouvelle
Lud’hoche a conquis très vite son jeune public.
« Nous avons acheté beaucoup de jeux, plus de
500, et les enfants peuvent maintenant en em-
prunter, explique Lucie Verrière, l’une des deux
animatrices du lieu. En général, ils sont attirés
parceuxqu’ilsconnaissentetc’estànousdeleur
en faire découvrir de nouveaux. »
Ens’installantdansdeslocauxflambantneufs,
laLud’Hocheagrandementgagnéenespace,en
luminositéetadoubléseshorairesd’ouvertureà
destinationdesdifférentspublics,enfantsbien
sûr, mais aussi parents et assistantes mater-
nelles. Depuis le mois de janvier, elle sort aussi
de ses murs et se rend le jeudi après-midi au
foyer des Sorbiers et à la Maison du Chemin-
de-l’Île, en alternance. Une façon de susciter
des rencontres conviviales autour d’une bonne
partie de dames ou de dominos !
ISABELLE FRUCHARD
La Lud’Hoche, espace Hoche,
31, avenue de la Commune-de-
Paris. Tél. : 09 53 14 07 18. Cotisation : 5 € par an.
Soirée jeux de société ouverte à tous,
vendredi 13 février de 18h à 21h.
29. 31
CLAIREMACEL
DOMINIQUEJASSIN
Son foyer, sa bataille
Arrivé en France à neuf ans, ce père de quatre
enfants a dû quitter l’appartement familial de
la cité Berthelot à la suite de son divorce.
Depuisplusdequinzeans,AzouaouAïdhabite
dans une petite chambre du foyer Adoma de
la rue des Sorbiers, comme 520 autres rési-
dents, pour la plupart travailleurs ou retraités
migrants. Deux tours de seize étages dont
Azouaou Aïd connaît les moindres recoins
et les nombreuses failles. Ce matin de début
janvier, devant la porte obstinément ouverte
d’un des deux ascenseurs du bâtiment A, ce
retraité de 64 ans, originaire de Tizi Ouzou, se
désespère. « Parfois, les deux ascenseurs sont
Azouaou Aïd (à gauche) devant un ascenseur en panne aux côtés d’un autre membre du comité de
résidents, Taher Berzaque.
CHEMIN-DE-L’ÎLE ∞ Défendre les conditions de vie au foyer
des Sorbiers : c’est la lourde tâche qui incombe à Azouaou Aïd,
membre du comité de résidents.
en panne. L’autre jour, une infirmière est venue
pour faire une piqûre d’insuline et a dû grimper
quinze étages à pied. Je ne pense pas qu’elle re-
vienne une deuxième fois… Il faudrait remplacer
cesascenseursquidatentde1969,maisonnous
dit que c’est trop cher. Alors on fait du bricolage
pourlesréparer,maisçanetientpaslongtemps. »
Danslevastehalld’entrée,Azouaousaluedeux
messieurs âgés assis sur le radiateur, faute de
sièges. « Avant, ici, c’était une salle de télévision
avec des fauteuils. On y jouait aux dominos »,
soupirent-ils.
Au service de ses voisins
Depuis2006,AzouaouAïdestunintermédiaire
précieuxentrelasociétéAdoma,propriétairedu
foyer, et les résidents. Avec deux autres loca-
taires,ilparticipeaucomitéderésidentsquise
tientchaquetrimestre,parfoisplusenfonction
desurgences.Àforcedebatailler,ilobtientpar-
fois des petites victoires. Ainsi, depuis le mois
de février, quatre agents de sécurité ont été
recrutés entre 18 heures et 5 heures du matin
pour empêcher les intrusions extérieures. « Je
ne baisse jamais les bras », confie Azouaou qui
a exercé toutes sortes de métiers : magasinier,
agentdebureau,commercial…Sonénergietou-
joursintacte,illametaujourd’huiauservicede
ses nombreux voisins.
ISABELLE FRUCHARD
Le prix du loyer d’une chambre
au foyer des Sorbiers va de
100 € à 471 € en fonction des revenus des résidents.
Les berges bucoliques entrent en Seine
CHEMIN-DE-L’ÎLE / PETIT-NANTERRE ∞ Sur près de trois kilomètres,
entre le pont de Bezons et Rueil-Malmaison, les berges de Seine
nanterriennes se refont une beauté.
Les trois kilomètres de promenade plantée en
borduredefleuveretrouveront,d’iciàmai2016,
tout leur attrait. Le conseil général des Hauts-
de-Seine vient en effet d’engager des travaux,
cofinancés par la ville, de réhabilitation des
berges de Seine qui cheminent à Nanterre. Ces
aménagementssecaractérisentparlarevégéta-
lisationdestalusquiontsouffertdel’érosion,la
réhabilitationdelapromenadebasselelongdu
fleuve (elle deviendra ainsi accessible à tous), la
rénovationd’ouvragesexistantspouroffrirplus
depointsdevueetlapréservationdesespaces
naturels.Enoutre,146arbres,21 111arbusteset
139 m2
de surface parsemée de plantes semi-
aquatiques seront plantés.
Ce programme fait partie du projet de recon-
quête des 39 kilomètres des berges de Seine
dudépartement.Lespremierstravauxontcom-
mencé en 2010 avec, entre autres chantiers, la
constructiondelapasserellepiétonneauniveau
de la darse de la ZAC des Guilleraies.
CHRISTELLE GARANCHER
4,5 millions d’euros (hors achats de végétaux),
dont 1,327 million financé par la ville de Nanterre,
ont été engagés pour rénover les berges de
Nanterre. Sur cette photo, la passerelle piétonne
construite lors de la première phase des travaux.