Les violences de genre ne sont donc pas des actes isolés, imputables à leurs auteurs déviants, mais une donnée structurelle et systémique d’un ordre global. Cette violence touche toutes les femmes, indépendamment de leur âge, de leur statut socio-économique,de leur niveau d’éducation, elle est diversement vécue. Car aux discriminations de genre, s’ajoutent et s’imbriquent les discriminations et les différenciations sociales de race, de classe et d’ethnie, vis-à-vis des groupes et des personnes des milieux défavorisés, tenus dans une altérité synonyme de rejet. Cette publication vise à analyser les violences à l’égard des femmes dans le contexte de la Tunisie contemporaine, caractérisée depuis l’indépendance du pays par un paradoxe : d’une part, la prégnance du modèle patriarcal, réinterprété et réactualisé dans les structures modernes du politique et de l’économique, d’autre part, la conquête par les Tunisiennes d’une nouvelle place sociale et de nouveaux droits politiques, économiques, sociaux et culturels.