Dans un contexte de tensions sur le marché de la paille, cette communication propose une brève analyse macroéconomique de l’évolution du gisement national de paille et de ses destinations, suivie d’une analyse microéconomique plus détaillée de l’évolution du poste « paille » dans les exploitations d’élevage basée sur la mobilisation des données INOSYS Réseaux d’élevage 2001-2020.
Les diagnostics environnementaux CAP’2ER® sont actuellement en plein
déploiement en élevage ovin dans le cadre du projet Green Sheep. Cette
intervention vise à présenter les premiers résultats d’empreinte carbone et de
performances environnementales en élevage ovin lait et viande, sur la base des
résultats obtenus sur les exploitations du réseau d’élevage INOSYS.
Intervention de Ph. Chotteau (responsable du département Economie - GEB) au CA idele du 14/04 2022
La forte hausse des prix des matières premières tout au long de l’année 2021 et début 2022 s’est transformée en véritable flambée au lendemain de l’invasion russe de l’Ukraine. La présente note vise à évaluer l’impact de la hausse des coûts sur 3 postes particuliers : aliments achetés ; carburant et travaux par tiers ; engrais de synthèse sur les différents systèmes d’élevage ruminant.
Face à la volatilité des marchés, nous avons choisi de construire 2 jeux d’hypothèses de prix et d’en calculer l’impact toutes choses égales par ailleurs sur les élevages spécialisés : bovins lait ; bovins viande ; ovins viande ; ovins lait et caprins, au sein de l’échantillon des élevages suivis dans le Réseau INOSYS. Rappelons à ce sujet que cet échantillon est construit pour sélectionner des fermes aux performances technico-économiques bien supérieures à la moyennes des fermes françaises.
Ces impacts sont établis en € par 1000 l de lait ou par kg de viande. Ils sont aussi comparés aux revenus par UMO estimés en 2021. Enfin, pour faciliter les calculs selon les variations ultérieures des cours des matières premières, ils sont exprimés relativement à une variation de 10 cts/l de GNR, ou de 100 € par tonne d’aliment acheté ou d’engrais azoté.
L’année 2021 a été marquée par une nette progression du prix des agneaux, de
la collecte et du prix du lait, mais aussi par une forte augmentation du coût des
matières premières (aliments, carburants…), qui ne fait que s’accélérer depuis le
24 février 2022. Après avoir présenté l’estimation des coûts de production 2021,
nous tenterons d’évaluer l’impact de la crise actuelle sur les résultats 2022.
Face aux étés de plus en plus secs et chauds, des études sont menées depuis plusieurs années en AuRA pour trouver des leviers d’adaptation.
Au programme : pâturage d’arbres fourragers, double culture méteil puis sorgho, implantation de mélanges prairiaux et de plantes fourragères estivales.
Dans un contexte où la transmission et l'installation d'agriculteurs sont des enjeux cruciaux pour la profession agricole, de nouveaux agriculteurs s'installent chaque année et, parmi eux, certains Bac+5 ou plus. Les cursus des écoles d'ingénieurs n'ont pas vocation à former de futurs agriculteurs. Pourtant, certains apprenants ayant suivi ces cursus BAC + 5, qu'ils soient ou non issus du milieu agricole, tentent l'aventure de l'entrepreneuriat agricole. Qui sont-ils ? Quelles sont leurs motivations et visions ? Comment travaillent-ils ?
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Intervention de Ph. Chotteau (responsable du département Economie - GEB) au CA idele du 14/04 2022
La forte hausse des prix des matières premières tout au long de l’année 2021 et début 2022 s’est transformée en véritable flambée au lendemain de l’invasion russe de l’Ukraine. La présente note vise à évaluer l’impact de la hausse des coûts sur 3 postes particuliers : aliments achetés ; carburant et travaux par tiers ; engrais de synthèse sur les différents systèmes d’élevage ruminant.
Face à la volatilité des marchés, nous avons choisi de construire 2 jeux d’hypothèses de prix et d’en calculer l’impact toutes choses égales par ailleurs sur les élevages spécialisés : bovins lait ; bovins viande ; ovins viande ; ovins lait et caprins, au sein de l’échantillon des élevages suivis dans le Réseau INOSYS. Rappelons à ce sujet que cet échantillon est construit pour sélectionner des fermes aux performances technico-économiques bien supérieures à la moyennes des fermes françaises.
Ces impacts sont établis en € par 1000 l de lait ou par kg de viande. Ils sont aussi comparés aux revenus par UMO estimés en 2021. Enfin, pour faciliter les calculs selon les variations ultérieures des cours des matières premières, ils sont exprimés relativement à une variation de 10 cts/l de GNR, ou de 100 € par tonne d’aliment acheté ou d’engrais azoté.
L’année 2021 a été marquée par une nette progression du prix des agneaux, de
la collecte et du prix du lait, mais aussi par une forte augmentation du coût des
matières premières (aliments, carburants…), qui ne fait que s’accélérer depuis le
24 février 2022. Après avoir présenté l’estimation des coûts de production 2021,
nous tenterons d’évaluer l’impact de la crise actuelle sur les résultats 2022.
Face aux étés de plus en plus secs et chauds, des études sont menées depuis plusieurs années en AuRA pour trouver des leviers d’adaptation.
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Quelque que soit les secteurs de production, les pyramides des âges des agriculteurs français (chefs et coexploitants) présentent presque toujours un double déséquilibre : i) en faveur des classes d’âges à partir de 50-55 ans, ii) en défaveur des femmes, surtout de moins de 40 ans. Si le secteur caprin est une exception à cette règle, c’est principalement grâce aux producteurs qui transforment du lait à la ferme. Cette sous population présente le même équilibre, en classe d’âge et en sex ratio, que la population active française en emplois tous secteurs économiques confondus. C’est légèrement moins vrai pour les classes d’âge les plus jeunes (moins de 30 ans) : le métier d’éleveur.se est un métier d’indépendant alors que les jeunes actifs français sont salariés. Cet équilibre parfait du secteur caprin fermier s’explique par une forte attractivité. 40% des éleveur.se.s présents en 2020 s’étaient installés depuis 2010 ! Deux fois plus que dans les autres secteurs de l’élevage. Bien que pour l’instant stable (taux de remplacement des départs, entrées/sorties, proche de 100%), la sous population des éleveurs qui livrent du lait de chèvre est plus fragile. Compte tenu d’un très faible taux de renouvellement (nombre d’entrées/nombre de présents), elle vieillit et pourrait finir par diminuer. Néanmoins comme les besoins de recrutement sont bien moins élevés qu’en bovins lait par exemple, les marges de manoeuvre pour la filière semblent plus accessibles.
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Le changement climatique s’exprime de plus en plus par la manifestation d’épisodes caniculaires et par la diminution de la ressource fourragère en été, ce qui contraint les éleveurs à rentrer leur troupeau plus fréquemment. Les animaux logés en bâtiment pendant la période estivale sont exposés à un stress thermique qui peut altérer leur bien-être et leurs performances à court et moyen terme. La conception du bâtiment ou certains équipements peuvent permettre de réduire ce stress pour assurer un meilleur confort aux animaux pendant les périodes de fortes chaleurs.
Provinlait 2024-Leviers fourrages - Madrid Aurélie Frayssinhes, Sandra (Cha...idelewebmestre
Les éleveurs ovins sont confrontés aux impacts du changement climatique sur leurs fermes et mettent en place des leviers d'adaptation dont certains ont été présentés lors du salon Provinlait : prairies multi-espèces, sursemis, méteils et dérobées estivales.
Autonomie en paille et poids économique des achats de litières dans les élevages en France
1. 7 & 8 décembre 2022
Autonomie en paille et poids économique des
achats de litières dans les élevages en France :
analyse rétrospective des données INOSYS Réseaux
d’élevage 2001-2020
Jean Seegers (Institut de l’Elevage)
Olivier Dupire (Chambres d’Agriculture France)
1
2. 7 & 8 décembre 2022
Contexte et objectifs
• Un marché de la paille en tension depuis
plusieurs années
• Des « ressentis » d’éleveurs à objectiver
et à étayer
2
Un focus thématique
INOSYS Réseaux d’élevage
en quatre volets
avec le soutien de la CNE
VOLET 1
Contexte et évolution du
marché de la paille en France
VOLET 2
Analyse des données INOSYS
Réseaux d’élevage : 20 ans
d’évolution du poste paille
dans les exploitations
VOLET 3
Les solutions alternatives à la
paille : synthèse des
connaissances et témoignages
VOLET 4
Simulations d’impact de
stratégies d’exploitation pour
réduire leur dépendance aux
achats de paille
volet
« macro »
volet
« micro »
3. 7 & 8 décembre 2022
Volet macro-économique
Estimation du gisement national de paille
Mobilisation des données Agreste (2000-2020)
Mobilisation de références Arvalis et AgroTransfert
Calcul du PRTM « Paille Récoltable Théorique Maximal » :
3
Sole en céréales à paille
Application d’un ratio paille/grain
Calcul du PRTM
Enfouissement Elevage
Disponible pour d’autres
usages
Répartition des usages
Type de céréale PP/grain PR/grain
Blés 1 0,6
Orge d’hiver 1 0,55
Orge de printemps 1 0,45
Avoine 1 0,45
Triticale 1 0,75
Seigle et méteils 1 0,79
Autres céréales 1 0,55
Ratios paille/grain retenus pour
l’estimation des quantités de paille
récoltable
PP = paille produite
PR = paille récoltable : fraction de 10 à 20 cm
au-dessus des chaumes (AgroTransfert
Picardie)
4. 7 & 8 décembre 2022
Volet macro-économique / résultats
Sole en céréales relativement stable
7 à 8 millions d’hectares
Baisse en 2020 et baisse des rendements grain
Impact sur les PRTM
25 à 34 millions de tonnes de paille
Un enfouissement estimé
5 à 6 millions de tonnes
sur base 2010, Le Gall et al
L’élevage premier consommateur de paille
16 millions de tonnes pour le secteur bovins
4
Période 2000 2005 2010 2015 2020
Estimation du gisement national de paille
SCAP (x 10 6 ha) 7,23 7,42 7,56 7,88 7,08
Rendt grain (qtx/ha)
Rendt paille (t/ha)
68,0
4,0
67,2
3,9
67,4
4,0
74,4
4,4
61,2
3,6
PRTM (x 10 6 tonnes) 28,9 29,3 30,1 34,4 25,2
Estimation de ses destinations (x 106 tonnes)
Enfouissement 5,3 5,3 5,5 6,3 4,6
Elevage (a)
dont bovins
ne ne ne 18,0
17,2
16,7
15,9
Autres usages (b) ne ne ne 10,1 3,9
(a) hors volailles et équins ; (b) y compris volailles et équins
Source : Agreste – Traitement Chambres d’Agriculture France
5. 7 & 8 décembre 2022
Volet micro-économique
5
Analyse technique : bilans des stocks de paille
15 417 années x ferme
Quantité de paille consommée (t/UGB)
Paille litière + paille alimentaire
Potentiel d’autonomie en paille (%)
Analyse économique : poste « achats de litière »
23 408 années x ferme
Achats de litière / UGB (€ courants)
Périmètre : ensemble des ateliers herbivores de la ferme
Achats de litière / charges courantes (%)
Périmètre : l’atelier herbivore principal
Traitement des données
INOSYS Réseaux d’élevage
2001-2021
4 périodes quinquennales
2001-2005
P1
2006-2010
P2
2011-2015
P3
2016-2020
P4
Base nationale DIAPASON
32 667 années x ferme
5 097 fermes présentes en moyenne 6,4 ans
6. 7 & 8 décembre 2022
Consommations annuelles de paille
Période P1 P2 P3 P4 évolution P1-P4
Années x exploitations 3 220 4 075 4 107 4 015 Valeur %
UGB totales / expl. 101 109 115 124 + 22 + 22%
Paille utilisée (t/an) 90,5 102,9 113,3 122,9 + 32,3 + 36%
Paille utilisée (t/UGB) 0,88 0,94 0,95 0,96 + 0,07 + 8%
Bovins lait 0,97 1,01 0,97 0,95 - 0,02 - 2%
Bovins viande 0,91 0,99 1,08 1,12 + 0,21 + 23%
Caprins (a) - 1,20 1,11 1,17 - 0,03 - 3%
Ovins lait (a) - 0,76 0,70 0,80 + 0,04 + 6%
Ovins viande 0,54 0,62 0.71 0,68 + 0,14 + 26%
(a) évolutions établies sur P2-P4
6
Consommations par exploitation
en hausse de 36% en 2 décennies
+ 32 tonnes / ferme
dont 75% du fait du cheptel
+ 22% d’UGB herbivores / ferme
et 25% du fait des quantités
utilisées / UGB
+ 8% de paille utilisée / UGB
7. 7 & 8 décembre 2022
Consommation / UGB et types de bâtiments bovins
7
0.8
0.9
1.0
1.1
1.2
0%
20%
40%
60%
80%
100%
2001-2005 2006-2010 2011-2015 2016-2020
0.8
0.9
1.0
1.1
1.2
0%
20%
40%
60%
80%
100%
2001-2005 2006-2010 2011-2015 2016-2020
Fréquence du type de bâtiment
Type de bâtiment t / UGB
Lisier
Logettes ou étable entravée
0,64
Fumier -
Logettes paillées
0,81
Fumier +
aire paillée + aire d’exercice
1,15
Fumier ++
aire paillée intégrale
1,16
Tonnes de paille / UGB
En bovins lait, la fréquence des logettes
est passée de 50% (P1) à 75% (P4)
En bovins viande, la fréquence des aires
paillées est passée de 74% (P1) à 84% (P4)
8. 7 & 8 décembre 2022
Autonomie en paille des exploitations
8
Période P1 P2 P3 P4 évolution P1-P4
Années x exploitations 3 220 4 075 4 107 4 015 Valeur %
SCAP (% SAU) 14 15 15 15 + 1 pt + 8%
Paille récoltée (t/an) 49,9 62,6 65,2 67,9 + 18,0 + 36%
Paille achetée (t/an) 44,9 44,2 54,7 59,1 + 14,2 + 32%
Paille utilisée (t/an) 90,5 102,9 113,3 122,9 + 32,3 + 36%
Autonomie (%) 52,4 55,0 51,8 50,7 - 2 pts - 3%
% autonomes à 100% 23 25 22 22 - 1 pt - 5%
SCAP = surface en céréales à paille ; (a) évolutions établies sur P2-P4
Une moyenne proche de 50%
qui cache des niveaux très variables
1/4 des fermes à moins de 15%
1/4 des fermes à plus de 95%
Sur la dernière décennie :
Dégradation de l’autonomie en paille
de 4-5 points
Stabilisation de la part de céréales à
paille dans la SAU (15%)
9. 7 & 8 décembre 2022
Autonomie en paille : facteurs de variation
9
Le % de céréales à paille (SCAP) dans la SAU
explique à lui seul 50% des écarts
d’autonomie entre années x fermes
Période
2016-2020
Autonomie
Années x fermes
SCAP / SAU N Autonomie 100% autonomes
< 5%
5 à 15%
15 à 25%
> 25%
3 916
4 761
3 660
3 045
7 %
53 %
73 %
87 %
2 %
16 %
30 %
52 %
Le contexte géographique
n’est pas déterminant
10. 7 & 8 décembre 2022
Poids économique des achats de litière
10
Période P1 P2 P3 P4 évolution P1-P4
Années x exploitations 4 945 6 335 5 629 5 599 Valeur %
Prix de la paille (€/t) 49 52 61 65 + 17 + 34%
Achats litière (€/UGB) 14,8 14,3 19,1 21,7 + 6,9 + 47%
% ch. courantes 1,96 1,64 1,78 1,86 - 0,1 pt - 5%
0
5
10
15
20
25
30
25
35
45
55
65
75
85
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
Prix
de
la
paille
achetée
(€/t)
Achats
de
litière
(€/UGB)
10 €
12 €
14 €
16 €
18 €
20 €
22 €
24 €
26 €
28 €
2001-2005 2006-2010 2011-2015 2016-2020
Poste Achats de litières (€/UGB)
Montagne
Plaine
11. 7 & 8 décembre 2022
Conclusion / discussion
Des chiffres qui permettent d’éclairer en partie la
montée des préoccupations sur le marché de la paille
Un sujet au croisement de plusieurs enjeux :
▪ La spécialisation des systèmes d’élevage et des
territoires
▪ Leur dépendance à des ressources externes
▪ La compétition entre productions animales et végétales
… où reviennent souvent deux questions :
▪ Les niveaux d’équivalence des échanges paille-fumier
dans un contexte de prix de l’azote élevé et de nécessité
de maintien des taux de matière organique des sols
▪ La notion de « temps d’adaptation » des élevages
au regard des investissements structurels (ex : bâtiments)
11
Limites de l’étude / questions
non traitées …
Volet macro-économique :
▪ des coefficients paille/grain discutables
▪ manque de données sur l’enfouissement
▪ …
Volet micro-économique :
▪ échantillons non constants
▪ paille litière / paille alimentaire
▪ différentes modalités d’achat de la paille
▪ prix de revient de la paille autoproduite
▪ …
12. 7 & 8 décembre 2022
Merci pour votre attention …
https://inosys-reseaux-elevage.fr
12