Tendances mondiales de l’école 2.0 au primaire et au secondaire
1. Tendances mondiales de l’école 2.0 au primaire et au secondaire
Faits saillants
Document préparé par le
Pour le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport
dans le cadre de l’activité « Pourquoi parler de L’École 2.0 aujourd’hui? »
Mars 2012
2. Le CEFRIO
Le CEFRIO est un centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations, à l’aide des
technologies de l’information et de la communication (TIC). Il regroupe plus de 150 membres
universitaires, industriels et gouvernementaux ainsi que 60 chercheurs associés et invités. Sa
mission : contribuer à faire du Québec une société numérique, grâce à l’usage des technologies
comme levier de l’innovation sociale et organisationnelle. Le CEFRIO, en tant que centre de liaison
et transfert, réalise, en partenariat, des projets de recherche-expérimentation, d’enquêtes et de
veille stratégique sur l’appropriation des TIC à l’échelle québécoise et canadienne. Ces projets
touchent l’ensemble des secteurs de l’économie, tant privé que public. Les activités du CEFRIO sont
financées à près de 64 % par ses propres projets et à 36 % par le ministère du Développement
économique, de l’Innovation et de l’Exportation, son principal partenaire financier.
Recherche et réalisation
Raphael Danjou, directeur de la veille stratégique, CEFRIO
Sous la direction de Vincent Tanguay, vice-président Innovation et transfert, CEFRIO.
Québec Montréal
Siège social 550, rue Sherbrooke Ouest
888, rue Saint-Jean, bureau 575 Tour Ouest, bureau 471
Québec (Québec) G1R 5H6 Montréal (Québec) H3A 1B9
Téléphone : 418 523-3746 Téléphone : 514 840-1245
Télécopieur : 418 523-2329 Télécopieur : 514 840-1275
Courriel : info@cefrio.qc.ca Site Internet : www.cefrio.qc.ca
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3. Résumé des tendances en éducation et TIC, au primaire et au secondaire 1
Les TIC sont utilisées dans le monde principalement pour améliorer l’accès ou diffuser des
contenus éducatifs (95 %). Un peu moins des deux tiers des pays de l’OCDE voient dans les TIC
un moyen pour collaborer entre enseignants, entre élèves, ou pour leur permettre de
communiquer.
On rapporte que 85 % des gouvernements considèrent que les TIC pourraient offrir des
formations adaptées aux besoins de chaque élève, mais seuls 62 % mettent en place des
politiques allant dans ce sens, avec du tutorat en ligne par exemple. Cette occasion de
formation individualisée touche également les personnes ayant des incapacités, pour lesquelles
les conditions de participation en classe sont déjà un défi.
La plupart des pays de l’OCDE ont développé :
Des normes d’enseignement avec les TIC ainsi que des portails en ligne comprenant du
matériel éducatif et des outils informatiques;
Des cours et des communautés de pratique en ligne.
La moitié des pays de l’OCDE évaluent :
Les compétences en TIC de leurs enseignants;
La performance des élèves et leur accès aux TIC.
L’intégration des technologies mobiles dans l’enseignement apparaît comme la nouvelle
priorité des gouvernements dans le monde : le Canada, l’Autriche, l’Estonie, Israël, le Japon, La
Nouvelle-Zélande, le Portugal et la Corée du Sud ont mis en place des programmes pour
développer la mobilité. Trois pays, notamment la France, Hong-Kong et la Corée du Sud, ont
commencé à remplacer les manuels scolaires par des livres numériques.
L’éducation en ligne est également importante, sept pays ayant investi dans cette voie : la
Belgique, le Canada, Le Danemark, la Finlande, Israël, Les Pays-Bas et la Corée du Sud.
1. U.S. Department of Education, 2011, « International Experiences With Technology in
Education: Final Report ». En ligne (6 mars 2012) :
[www2.ed.gov/about/offices/list/os/technology/iete-full-report.doc].
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4. 1- Québec
La génération C2 :
On observe que 95 % des jeunes Québécois utilisent Internet comme outil de travail au moins 1
heure par semaine pour leurs études, et 11 % des 12-17 ans l’utilisent plus de 6 heures par
semaine.
Seulement 13 % des étudiants de 12 à 17 ans déclarent que « la plupart des enseignants me
font utiliser un ordinateur durant les cours » (58 % parfois, 29 % jamais), alors qu’environ 35 %
affirment que la plupart de leurs enseignants leur donnent à faire des travaux qui nécessitent
l’utilisation d’un ordinateur avant ou après les cours.
Par ailleurs, 40 % des 12-17 ans voudraient approfondir la question des outils de recherche à
l’école, mais seulement un élève sur trois (35 %) croit qu’actuellement « la plupart » de ses
enseignants « disposent des connaissances adéquates pour l’accompagner dans son
apprentissage des technologies ».
Globalement, l’apprentissage mobile est en pleine effervescence3, avec notamment l’utilisation
des iPod Touch en baladodiffusion. La mise en réseau fonctionne dans des projets phares, tels
que « Écoles éloignées en réseau », qui permettent aux élèves de développer leurs
connaissances (sciences), leurs compétences techniques (écriture) mais aussi sociales
(expression en vidéoconférence4). La collaboration est en développement également, avec des
initiatives comme ClavEd5 qui permettent aux professeurs et intervenants d’échanger et de
maintenir à jour leurs compétences.
Les tableaux blancs interactifs6, cependant, sont souvent utilisés comme de simples écrans
projetés7, et de nombreuses commissions scolaires bloquent encore l’accès aux médias sociaux.
En somme, le développement d’approches pédagogiques est assez hétéroclite ici au Québec. Et
si certaines pratiques sont en émergence, elles ne sont pas pour autant partagées ou rendues
visibles actuellement.
2. CEFRIO, 2009, « Enquête Génération C ».
3. http://www.fgamonteregie.qc.ca/spip/spip.php?article1562
4. http://www.eer.qc.ca/sites/eer.qc.ca/files/2011/Rapport%20E%CC%81E%CC%81R%20-
%202011.pdf
5. http://claved.posterous.com/
6. http://ntic.org/dossiers/tbi-fonction-pedago/
7. http://renard.effetdesurprise.qc.ca/?p=529
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5. 2- États-Unis
Un nombre croissant de collèges offrent des services mobiles personnalisés et sécurisés8 :
42 % diffusent les notes sur mobile;
35 % tiennent à jour un calendrier général des cours et 37 % permettent de gérer son
propre emploi du temps sur mobile;
33 % proposent le paiement des sessions par mobile;
31 % acceptent les inscriptions sur mobile.
La plupart des collèges offrent aussi des cours en ligne et permettent la formation à distance :
92 % proposent des cours ou une assistance pédagogique en ligne;
77 % offrent des services en ligne aux étudiants;
76 % donnent accès à du tutorat en ligne.
Par ordre d’importance, les dix technologies privilégiées par les collèges américains sont les
suivantes :
1. La mobilité;
2. La virtualisation des postes informatiques;
3. L’enregistrement et la numérisation des cours;
4. La virtualisation des serveurs;
5. Le renouvellement des outils technologiques;
6. La vidéoconférence;
7. Les réseaux collaboratifs;
8. Les réseaux Wi-Fi;
9. Le développement des portails Web;
10. L’infonuagique.
Les enseignants du primaire et du secondaire utilisent9 :
Pour 62 %, le multimédia fréquemment dans leur cours, pour 24 %, tous les jours;
Pour 76 %, du contenu enregistré depuis leur télévision ou pris directement en ligne
(streaming);
Pour 40 %, le tableau blanc interactif pour améliorer leur cours, pour 59 %, y ayant accès
au sein de leur établissement et pour 36 %, l’ayant directement dans leur salle de classe;
Pour 54 %, des jeux en ligne;
Pour 52 %, des plans de cours disponibles sur Internet;
Pour 46 %, du contenu vidéo en ligne;
Pour 40 %, des appareils photo numériques.
8.http://www.govtech.com/education/Colleges-Moving-as-a-Group-to-Cloud-and-Online-
Services-Survey-Finds-.html
9. http://www.pbs.org/about/news/archive/2011/2010-grunwald-report/
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7. 3- France
Repères et références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche10
Au primaire :
61,9 % des écoles ont un projet comprenant un volet TICE (numérique);
11,6 % ont un livret de compétences des élèves en ligne;
6,8 % tiennent un emploi du temps virtuel des élèves ou de la classe;
63,7 % proposent des documents et ressources pédagogiques en ligne.
Au secondaire :
Nombre moyen d'élèves par ordinateur : 5,6;
Nombre moyen de vidéoprojecteurs pour 100 élèves : 2,0;
Nombre moyen de tableaux numériques interactifs pour 100 élèves : 0,3;
85,9 % des écoles ont un projet comprenant un volet TICE (numérique);
65,5 % rendent disponibles en ligne les notes des élèves;
51 % tiennent un emploi du temps virtuel des élèves ou de la classe;
64,2 % proposent des documents et ressources pédagogiques en ligne.
Les ordinateurs pour l’enseignant ou pour les élèves et le matériel de vidéo projection
constituent l’équipement « courant » de ± 90 % des répondants11.
Le tableau numérique interactif a réussi une percée dans 60 % des établissements, mais une
minorité d’enseignants y recourent facilement (seulement 14 %).
Les autres équipements sont encore peu répandus dans les établissements :
visioconférence 20 %
baladeurs 13 %
téléphones avec accès Internet 3 %
Un tiers des enseignants ignorent si leur établissement est ou non équipé.
Donner des devoirs à la maison nécessitant un ordinateur et évaluer les élèves sont des
utilisations qui « percent » (1/3 des enseignants le pratiquent, mais moins de 1 fois par mois).
Faire communiquer les élèves entre eux grâce aux TIC s'avère une préoccupation peu
promue...
10. http://media.education.gouv.fr/file/2010/16/9/RERS_2010_152169.pdf
11.http://media.eduscol.education.fr/file/ETIC/93/7/Enquete_PROF_et_TIC_2011_synthese_20
1937.pdf
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8. 4- Singapour
Le gouvernement estimant que ses étudiants sont déjà suffisamment brillants n’utilise les TIC
que pour améliorer leurs compétences numériques (et non leurs notes), afin d’en faire des
apprentis autonomes (self-directed learner). Les élèves de 6 à 16 ans doivent ainsi maîtriser :
Les manipulations informatiques de base;
La recherche sur Internet;
L’éditeur de textes (Word);
Les outils multimédias de communication;
Les outils de collecte de données.
Ils sont également formés à un usage éthique, légal et sécuritaire des TIC.
5- Corée du Sud
La Corée du Sud a mis l’accent sur le développement de contenus numériques, accessibles en
ligne par les enseignants comme par les élèves et les parents, ainsi que sur la communication
entre ces trois parties.
Les élèves coréens étant « branchés » à haute vitesse dès la maternelle, les bases informatiques
n’ont pas besoin de leur être enseignées par la suite. Deux programmes viennent aider l’élève
durant son parcours :
Edunet, qui dispense des approfondissements des cours;
Cyber Home Learning System (CHLS), qui offre des tuteurs en ligne et des outils adaptés
au rythme de chacun (anytime, anywhere). Ces tuteurs sont répartis partout dans le
pays, en service permanent, et sont chargés de répondre rapidement aux questions des
élèves de 6 à 18 ans.
Les élèves du primaire (6 à 12 ans) disposent déjà de livres numériques : ce programme doit
s’étendre d’ici 2013 au secondaire, pour leur fournir en plus des tablettes personnelles.
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