Les accidents de la route du couple moderne ne sont plus des accidents mais les résultats à grande échelle d’un problème de société qu’on a absolument besoin de comprendre et de traiter. Face à la généralisation du célibat, les initiatives marchandes et gratuites se multiplient mais sans parvenir à favoriser suffisamment de mariages. Si la formule "plus de rencontres" ne suffit pas à résoudre la généralisation du célibat, c'est que la cause principale est ailleurs.
Initialement, Delamour.fr s'attachait à offrir des idées et des analyses pour changer son regard sur l'amour, à travers des articles, des vidéos et des cafés-débats. A l'occasion de nos cafés-débats, on a été interpellé sur le problème du célibat.
Delamour.fr lance une étude au sein de notre réseau :
· pour comprendre les besoins, les changements et les blocages qui chez les célibataires pour mieux faciliter le mariage;
· pour imaginer des pistes de solutions avec les associations, mosquées, acteurs, personnes ordinaires soucieuses de faciliter le mariage autour d’elles.
2. Delamour.fr
Sommaire
2
Les freins culturels des traditions passées
et modernes
Qu’est-ce qu’on peut faire ensemble ?
L’atelier d’aujourd’hui
Pourquoi et comment une étude sur le
célibat musulman en France ?
Que peut-on apprendre de l’expérience
des mosquées ?
Dessine-moi une personne célibataire…
De quoi a besoin une personne célibataire
?
6. Delamour.fr
Déroulé
6
Séquences Quand Durée
Accueil 14h 10’
Pourquoi et comment une étude sur le célibat musulman en France ? 14h10 10’
Tour de table pour se présenter 14h20 10’
Que peut-on apprendre de l’expérience des mosquées ? 14h30 7’
Quels sont les freins majeurs au mariage aujourd’hui ? 14h37 20’
Discussion 14h57 8’
Prière al-’asr 15h05 20’
Discussion 15h25 10’
De quoi a besoin une personne célibataire (en termes d’accompagnement) ? 15h35 15’
Discussion 15h50 10’
Qu’est-ce qu’on peut faire ensemble ? 16h 15’
Discussion
16h15 45’
Tour de table pistes de collaboration
17h 25’
Prière al-maghrib 17h25 20’
Prochaines étapes & Conclusion 17h45 15’
8. Delamour.fr8
• Recueil d’expérience auprès des célibataires et des facilitateurs de mariages (associations,
mosquées, personnes désireuses de faciliter les rencontres en vue de se marier)
• Entretiens avec 12 Facilitateurs
• Entretiens individuels + 4 ateliers en petits groupes, avec 92 Célibataires
• 35 hommes et 57 femmes Célibataires, de 20 à ~40 ans, ont participé à l’étude
• Travaux de synthèse, analyse & propositions
Démarche
L’Étude
• Les accidents de la route du couple moderne ne sont plus des accidents mais les résultats à grande
échelle d’un problème de société
• Face à la généralisation du célibat, les initiatives marchandes et gratuites se multiplient mais sans
parvenir à favoriser suffisamment de mariages. Comme si « Plus de rencontres » ne suffit pas pour
résoudre la généralisation du célibat et que la cause principale est ailleurs…
• Delamour.fr a lancé une étude le 21 juillet 2018
Pourquoi
• Publication des résultats à travers des articles et peut-être un livre
• Partage des résultats à travers des ateliers et Cafés-débats
• Expérimentation de solutions à discuter avec les partenaires volontaires
Résultats
• Comprendre les besoins, les changements et les blocages chez les célibataires pour mieux faciliter le
mariage
• Imaginer des pistes de solutions avec les associations, mosquées, acteurs, personnes ordinaires
soucieuses de faciliter le mariage autour d’elles, à titre gratuit
Objectifs
• Une équipe de bénévoles composée de 4 interviewers de formation en sociologie et sociale (Amina,
Céline, Mohamed, Nathalie), d’un coordinateur (Meher), d’une chargée de communication (Johanna) et
d’une conseillère juridique (Hanane)
Équipe
9. Delamour.fr
Parti pris méthodologique
9
• Cette étude est qualitative et non quantitative / statistique
• L’approche qualitative permet d’entrer dans un bon niveau de profondeur
• En faisant l’effort de bien écouter ~10 personnes célibataires par catégorie bien ciblée
(converties, d’origines maghrébines ou africaines, de différentes tranches d’âge, de grandes
villes et de petites villes de France), on doit pouvoir comprendre l’essentiel du problème
• Elle ne vise pas l’universalité (la science cherche des lois universelles) mais une
compréhension suffisante pour éclairer le problème et agir dessus
• Elle a été menée selon une démarche similaire à celle d’un institut d’étude ou d’un cabinet
de conseil
• Ce qui nous intéresse donc, c’est de comprendre…
• Pourquoi les hommes et femmes musulmans ont du mal à se marier ?
• Est-ce dû à un problème de « rencontres » ?
• Comment des personnes, des associations, des mosquées… s’y prennent pour faciliter les
mariages ? Qu’est-ce qui marche bien ? Comment faire mieux ensemble ?
• …et de proposer :
• Aux personnes désireuses de faciliter les mariages : des recommandations pratiques,
des pistes de collaboration et d’expérimentation
• Aux personnes célibataires : des réflexions pour prendre du recul sur leur vie, des conseils
pour mieux s’engager et fonder leur foyer
Méthode
10. Delamour.fr
Ce qui ne sera pas abordé aujourd’hui
10
• Cet atelier ne couvre pas toute l'étude. Les sujets suivants sont des zooms qui seront
traités ultérieurement
• Le chiffrage : le pourcentage de personnes Hommes/Femmes/Ages… qui expriment
telle ou telle idée
• Les autres acteurs :
• Les associations
• La famille comme facilitateur/frein au mariage
• Les amis, l'entourage
• Les sites de rencontres
• Les types de rencontres, ce qui marche bien/mal
• L'éthique à respecter
• Les critères de choix
Limites de
l’atelier
12. Delamour.fr
La mosquée comme facilitateur de mariages
12
Une forte attente
Parler d'amour et de mariage, c'est
l'occasion de parler de l'essentiel
de l'islam : Dieu, Coran, prophètes,
sens de cette vie bonheur…
Une
opportunité
historique
13. Delamour.fr13
«
«
Deborah :
J’aimerais bien que ça se passe dans un cadre
religieux : une mosquée, une institution, même si ça
ne garantit pas les choses. Mais je me sentirais plus
en sécurité. Sinon je vois la personne comme un ange
ou un démon et j’ai peur me faire avoir. Quand il y a
un cadre, on est tous les deux avec la même
intention : se marier.
Mehdi :
Je préfère rencontrer dans le cadre d’une mosquée,
parce qu’on s’attend à un cadre rassurant, avec un
imâm qui donne ses conseils et qui connaît les
célibataires et leurs familles.
14. Delamour.fr
Le mariage a-t-il sa place dans la mosquée ?
14
La mosquée est saturée de jeux
de politiques
Comment réguler la mixité et la
promiscuité hommes-femmes ?
L’imâm est surchargé par ses autres missions : prière
collective, éducation, médiation de couple et famille…
Les difficultés
quotidiennes
Comment respecter le devoir de discrétion
que l'on doit au célibataire ?
15. Delamour.fr15
«
«
Sabrina :
A la mosquée, il y a trop de passage pour faire des
rencontres en vue de se marier. Un chibani a vu l’ancien
imâm avec moi (Sabrina rencontre cet imâm en vue du
mariage) et lui a dit : « Alors tu rencontres quelqu’un ? ».
C’est compliqué.
Le côté positif de le faire à la mosquée, c’est que la mosquée
c’est pas fait que pour la prière. Les mosquées turques par
exemple sont vivantes : elles ont un resto, un babyfoot…
Yasmine :
Une fois, on a organisé une conférence sur le mariage dans
notre mosquée. On a innové : on a mis les hommes à
gauche, les femmes à droite. D’habitude, c’est complètement
séparé.
Les gens ont vu l’affiche annonçant la conférence, ils se sont
dit : « Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui arrive à la
mosquée ? ». Les gens n’ont rien compris. Ça a fait des
histoires !
16. Delamour.fr
La « muqâbalah » comme façon de rencontrer
16
Ce qui est
apprécié
dans la
muqâbalah
On peut bénéficier de conseils.
C’est rassurant, surtout pour les
femmes
C’est apprécié, surtout par ceux qui
ont du mal à trouver : femmes de +30
ans, personnes divorcées et en plus
avec enfants…
Ça filtre : seules les personnes motivées pour se marier
viennent. Il y a moins de personnes pas sérieuses
On sait qu’on est là pour se marier et pas pour
s’amuser
17. Delamour.fr17
«
«
Laila :
Je préfère rencontrer dans le cadre d’une mosquée,
parce que l’imâm, des fois, quand on ne savait pas
quoi se dire, quand on était intimidé, il relançait la
discussion, il l’animait. J’ai bien aimé.
Patricia :
La muqâbalah, c’était quand même bien parce que ça
m’a poussé à me poser les bonnes questions, à me
connaître dans mes défauts/qualités… J’ai essayé
d’être sincère, j’ai pris l’initiative de poser sur une
feuille mes qualités/défauts. J’ai demandé à des amies
qu’elles m’envoient par texto mes qualités et défauts.
18. Delamour.fr
La « muqâbalah » comme façon de rencontrer
18
Par pudeur, on ne peut pas présenter
10 hommes à sa famille
Présenter son père =
officialiser le mariage
Se voir direct pour parler mariage, ça fait
« brutal », « pas naturel », pas rassurant
Sous l’influence de la culture moderne, exiger un
mahram semble non « naturel » et contre culturel pour
beaucoup de célibataires et leurs familles
Freins
majeurs
à la
muqâbalah
19. Delamour.fr19
«
«
Khaoula :
C’est bizarre… Mais quelqu’un qui fait une
muqâbalah…, je me dis… Moi, il est impossible de
faire une muqâbalah en présence de quelqu’un de ma
famille ! C’est souvent la sœur qui accueille le frère. Je
trouve ça gênant de ramener un homme qu’on ne
connaît de nulle part, dans un foyer familial.
20. Delamour.fr
La mosquée comme facilitateur de mariages
20
Un manque de personnes
volontaires pour contribuer à
faciliter
Il y a des trous dans
l’accompagnement : formation,
rencontres informelles, suivi des
célibataires, médiation avec les
familles…
Une solution qui ne répond pas aux
attentes de la majorité
Ce qui doit
être amélioré
23. Delamour.fr23
«
«
Amir :
Je pense que je ne m’entoure pas des bonnes
personnes. Je ne suis pas dans les cercles où je peux
trouver la bonne personne.
Manel :
Trouver un homme pratiquant, qui a fait des études,
c’est compliqué ! Dans une petite ville, on a moins de
réseau. J’ai jamais eu l’occasion de rencontrer une
personne potentiellement intéressante, avec qui j’ai
pris la peine de converser et de creuser.
Celle qui est prête
24. Delamour.fr
Est-elle prête à se marier ?
24
Celle qui est
prête
Mais manque de moyensMais manque de réseau
Mais ne rencontre pas la
bonne personne
25. Delamour.fr
Quels sont les freins majeurs au mariage ?
25
Freins familiauxFreins culturels
Freins individuels
27. Delamour.fr
Aujourd’hui, quels indicateurs pour mesurer le
poids de la tradition passée et moderne ?
27
Le taux de célibatLe taux de divorce
Poids de la famille VS
poids de l’individu
Les valeurs considérées comme supérieures transmises aux
enfants : réussite scolaire et professionnelle, indépendance
ou mariage ?
Parmi les parents qui présentent, le
nombre de personnes présentées à leur
enfant
Le pourcentage d’enfants qui refusent
totalement que leurs parents leur
présentent quelqu’un
Le pourcentage de parents qui
proposent un conjoint à leur enfant
L’âge moyen du premier
mariage
Indicateurs
28. Delamour.fr
Les freins culturels dans la civilisation musulmane
28
Barrières culturellesBarrières financières
Mariage forcé
Différences de rangs
socio-économiques
Poids de la famille
élargie
Freins
culturels
29. Delamour.fr
Les leviers culturels dans la civilisation musulmane
29
Le mariage est l’affaire de tous et
non du seul célibataire
Faciliter le mariage est
une bonne action
Toute civilisation naît sous l’inspiration d’une
idée de Dieu
Tawhîd donc :
« Mariez les célibataires parmi vous » Coran 24 : 32
ْمُكنِم ٰىَمَايَ ْاأل واُحِنكَأَو
Même passif, le célibataire jouit de la
médiation sociale/morale et de la
préparation au mariage
S’aimer et se marier, c’est jouir des
bonnes choses que Dieu nous a
offertes
Accepter son Destin ne veut pas dire
accepter une culture passive sur le
mariage
Donner, être au service des autres
pour Dieu est une adoration
Leviers
culturels
30. Delamour.fr
Quels sont les freins majeurs au mariage, dans la
culture moderne ?
30
L’amour s’autonomise de la
famille et de la morale
Développement personnel
Du village au village planétaire où
chacun est anonyme
Médiation capitaliste commerciale :
sites de rencontres, coaching…
Introspection psycho-émotionnelle
contre introspection morale
Individualisme moral : le Bien individuel
a plus de valeur que le Bien commun
Remplacement de la notion de rôles
homme-femme par « développement
personnel » -> conflits de rôles
Idéal romantique
Freins
culturels
31. Delamour.fr31
«
«
Manel, 30 ans :
Je pense que j’ai mis du temps à être prête. En même
temps, on n’est jamais totalement prête. Je voulais
d’abord suivre mes besoins, mes objectifs personnels,
m’épanouir toute seule avant de me marier. Je ne
voulais pas me frustrer. C’est ce que je dis à mes
sœurs : « Tu veux faire de longues études ? Tu veux
voyager ? Vas-y ! Ne te frustre pas ! ». Car j’ai vu des
femmes mariées tôt, qui imaginaient continuer leurs
études, mais elles n’ont pas pu car elles avaient des
enfants. Et ça leur est toujours resté dans la tête.
32. Delamour.fr32
«
«
Amal, 37 ans :
J’ai un travail à faire sur moi-même. Je ne suis pas parfaite.
La Amal d’il y a trois-quatre ans a grandi : je suis plus
proactive dans ma recherche. Je crois que je me connais
mieux et je sais mieux cibler. Mais je dois apprendre à être
moins emballée, moins entière, me dire que j’ai le temps. Etre
un peu plus indulgente…
Farah, 33 ans :
Ce qui m’a le plus manqué pour pouvoir me marier, c’est
l’assurance ou la confiance en moi pour pouvoir m’engager.
J’avais d’abord besoin de la relation avec moi-même : est-ce
qu’on est vraiment prêt à partager sa vie avec l’autre ? Pour
quelle raison on se marie réellement ?
Je ne me sens pas prête. Je dois d’abord me retrouver moi-
même pour m’ouvrir à l’autre. J’ai un travail psychologique et
spirituel à faire sur moi.
33. Delamour.fr33
«
«
Cyrielle, 30 ans :
La meilleure expérience de rencontre, c’est celle d’un homme
avec qui il y a eu du feeling ! Ça faisait longtemps que je
m’étais pas projetée avec quelqu’un.
Baya, 40 ans :
J’ai rencontré un homme. J’avais trouvé toutes les qualités
chez lui. C’était un converti. Il disait qu’il était divorcé depuis 4
ans en fait, il était marié depuis 17 ans et il était encore marié.
Il n’était pas en train de divorcer. Il voulait une deuxième
femme en cachette. Il m’a donné un prénom en fait il
s’appelait différemment. Il était trop pressé de se marier et ça
m’a fait peur. On se voit quelques fois et il te dit : « On se
marie le mois prochain ». S’il y avait un coup de foudre, je
veux bien, mais là, rien.
34. Delamour.fr
Quels sont les freins majeurs au mariage, dans la
culture moderne ?
34
On est dans l’attenteOn a peur de s’engager
On a d’autres priorités : son développement personnel et on
est prisonnier de l’introspection personnelle
On rencontre beaucoup, on multiplie les
« aventures », les exigences deviennent
sophistiquées
On a des volontés contradictoires
On a peur du conflit de rôle homme-
femme
On manque de maturité
On est hypnotisé par l’idéal
romantique
Freins
individuels
35. Delamour.fr35
«
«
Inès, 29 ans :
Quand on regarde la société en France, on voit qu’il y a
beaucoup de célibataires musulmans, ça devrait nous
interpeler, qu’est-ce qui cloche ?! C’est bizarre !
On n’a pas encore partagé de toit ensemble qu’on se pose la
question de son épanouissement !
Plus on a des exigences, plus on retarde le mariage, moins le
mariage est réalisable. Alors que si on commence
modestement, si on construit progressivement, c’est plus
réaliste. Là, on est célibataire, on a son appart, on a son chat
☺, on est content d’être libre, génial ! Je ne suis plus chez
mes parents, je peux regarder ce que je veux à la télé, sortir
le vendredi soir ! Super ! Mais à un moment, ça ne sert plus à
rien ! On amasse de l’argent, on passe des vacances, on
achète une grande maison pour vivre toute seule ?!
36. Delamour.fr36
«
«
Judith :
Je ne suis pas dans une recherche active. J’attends que les
choses viennent. Je suis pas en train de chercher. Mais
j’aimerais bien rencontrer mon mari.
Amel :
Hummm… Je cherche... Chercher est un grand mot. On va
dire que j’essaie depuis début 2016. Avant, j’avais envie mais
je ne faisais rien pour. Je ne rencontrais personne.
37. Delamour.fr37
«
«
Bilal :
J’ai eu des phases où je cherchais et d’autres où je laissais
tomber. Je cherche depuis deux ans. J’ai eu des périodes de
découragement. Avant 35 ans, je suis sorti avec beaucoup de
filles, pas dans l’optique de me marier…
Sonia :
J’ai toujours cherché une relation sérieuse, depuis très jeune.
J’étais en couple de 20 à 26 ans avec un non-musulman.
Après 26 ans, je ne cherchais pas activement mais si une
opportunité se présentait, j’étais ouverte à connaître
quelqu’un. Tous les 5-6 mois, j’ai connu quelqu’un, j’ai eu une
relation en me projetant. Ma dernière relation s’est terminée il
y a 3 mois. Maintenant, je ne cherche pas.
38. Delamour.fr38
«
«
Zawajme :
Ce qui bloque les femmes, c’est de voir que les hommes
trichent sur leur profil. Par exemple, un homme indique : « Je
suis infirmier » alors que dans les faits, il est aide-soignant.
S’il ment là-dessus, alors il a peut-être menti sur d’autres
choses ?
Les frères se plaignent du fait que souvent, les femmes
mettent des photos fausses ou partielles. Elles sont
spécialistes des photos retouchées. Le fait de se rencontrer,
ça règle ces problèmes.
Amal :
Je suis quelqu’un de méfiant. J’ai rencontré pas mal
d’hommes. J’ai arrêté tout récemment car j’ai le sentiment
que c’est bon, c’est fini. Le fait d’avoir cumulé des échecs ne
me donne pas une bonne image des hommes.
39. Delamour.fr
Quels sont les freins majeurs au mariage ?
Il y a 2 grands types de parents…
39
Freins
familiaux
Des parents bienveillants qui
veulent que leur enfant se
marie
Des parents saboteurs qui
ne veulent pas que leur
enfant se marie
40. Delamour.fr
Comment réagissent les parents face au choix de
leurs enfants ?
40
Parents qui poussent à
privilégier indépendance et
carrière
Parents qui poussent à
privilégier épanouissement
hors mariage
Parents opposés à l’islam qui ont peur de
l’extrémisme
Parents opposés à l’islam donc au mariage
avec un musulman pratiquant
Parents qui imposent leurs
exigence sinon pas de mariage
Parents refusent sur la base de
certains critères : culture, âge
Parents qui laissent totalement
faire, sans apporter de conseil
Parents qui conseillent
et laissent choisir
Freins
familiaux
41. Delamour.fr41
«
«
Jessica :
Une fois, avec un homme avec qui ça se passait bien, on n’a
pas pu aller au bout et se marier parce que sa famille voulait
une marocaine de sa région.
Amar :
La nationalité : mon ex-femme était française d’origine
algérienne, on est resté ensemble 12 ans. Je pense que son
origine algérienne a généré des problèmes de compatibilité.
L’aspect culturel est finalement important, on a du mal à
s’assembler avec une personne culturellement différente, car
tu vas contredire ta façon d‘être, et cela va générer de la
frustration. Donc à l’avenir, je vais peut-être privilégier une
femme d’origine marocaine, ou une marocaine.
42. Delamour.fr
Conclusion sur les freins
42
Ce n’est pas un problème de
rencontres mais de valeur, de
préparation et de médiation
Du mariage forcé au célibat forcé qui résulte de
choix culturels et non du destin
Ce n’est pas un problème individuel
psychologique mais collectif et
civilisationnel vécu individuellement
Ce n’est pas un problème dû au
poids d’une tradition passée
mais moderne
Le célibataire fait partie du
problème : la solution est
collective
Il ne peut être résolu par un site de
rencontres mais nécessite une
politique du mariage
De la médiation sociale morale à
médiation capitaliste et
individualiste
Bien poser le
problème
Ce n’est pas un problème dû aux
femmes ou aux hommes : les deux
font partie du problème et de la
solution à trouver
45. Delamour.fr
Zoom sur les besoins en conseil
45
Connaître l’autreSe connaître
Prendre une décision
Conseiller sur mariage des convertis et
remariage des divorcés
L’art d’échanger avec
la famille de l’autre
L’art d’échanger avec
une femme
L’art d’échanger avec
sa propre famille
Conseiller sur l’art de
vivre et de fonder un
foyer
Conseil
46. Delamour.fr46
«
«
Naima, 40 ans :
Moi, jusqu’à récemment, je voyais le mariage comme un truc
social, comme un truc que les gens font par conformisme : « Il faut
qu’on ait quelqu’un et qu’on fasse des enfants ». Mais en fait, c’est
beaucoup plus que ça ! Je viens de comprendre cette sagesse
que l’islam nous apprend, je viens de comprendre en quoi « le
mariage est la moitié de la religion ». C’est parce que ça a des
impacts sur notre vie.
Manel :
On devrait parler du mariage avec sagesse, plus jeune. Parce que
moi, on ne m’en a jamais parlé ! Ou alors j’ai tellement rejeté ces
souvenirs et cette idée que je ne m’en souviens pas. Je suis
passée de rien du tout à vite tu dois te marier à partir du BAC. On
devrait intégrer l’idée de se marier progressivement, enfant,
comme le fait Disney, pour pas la découvrir comme une douche
froide à l’âge adulte.
Peut-être que si on m’en avait parlé plutôt je me serais projetée
plus tôt dans le mariage.
47. Delamour.fr47
«
«
Saida :
On a besoin d’apprendre l’islam comme sagesse à vivre en
couple. On se rend compte finalement que la vie de couple,
c’est une réalité et que l’islam ne nous demande pas d’être
parfait, qu’on a le droit à l’erreur, qu’il faut sans cesse
s’améliorer mais que le plus important c’est de faire des
efforts pour ça. En fait, je pense que ce qui manque a
beaucoup de gens dans la communauté, c’est le réalisme,
c’est le retour d’expérience de personnes qui nous disent ce
qu’est réellement le mariage, des gens mariés pour nous dire
qu’en vrai, le mariage c’est dur, qu’il faut de la patience…
48. Delamour.fr48
«
«
Manel :
J’ai peut-être besoin d’être aidée pour bien creuser la discussion,
pour bien connaître l’autre, pour ne pas se faire avoir. Comment
éviter « l’arnaque après le mariage » ?
Soumiya :
Après avoir échangé avec des personnes expérimentées, on n’est
jamais sûr à 100% de la personne qu’on choisit. Quand on veut se
marier, l’autre nous dit souvent ce qu’on veut entendre. Si c’est
pas des personnes présentées par des proches, c’est compliqué
de faire une enquête pour bien connaître à qui on a à faire. Dans
ma première expérience de mariage, j’ai choisi quelqu’un qui a
priori me correspondait. Mais je ne le connaissais pas via ses
proches. Et par la suite je me rends compte que c’était pas ça.
49. Delamour.fr
Zoom sur les besoins en formation
49
Islam comme vision
du mariage
Islam comme vision de
la famille
Islam comme vision
de la vie
Savoir-faire pratiques : arts
ménagers…
L’art d’échanger avec la
famille de l’autre
L’art d’échanger avec
une femme
L’art d’échanger avec sa
propre famille
Conseiller sur l’art de vivre et
de fonder un foyer
Formation
50. Delamour.fr50
«
«
Zawajme :
Un homme raconte : « J’ai fait une muqabalah et la sœur ne sait
pas comment aborder, discuter. La sœur est venue avec 30
questions. J’étais gêné face à son questionnaire ».
Hommes et femmes manquent de savoir-faire pour poser des
questions délicatement, pour poser des questions mais aussi faire
la discussion. Ils manquent d’expérience dans le contact humain.
Ils ne savent pas bien discuter. Ils ne sont pas à l’aise.
Elisabeth :
Par exemple, une fois, j’ai fait une muqâbalah avec un homme. Il
est arrivé il a sorti une feuille avec des questions. Déjà je les
trouvais pas très pertinentes et en plus il les avait écrites sur une
feuille, j’sais pas il a 30 ans, j’ai pas compris, c’est censé être une
discussion spontanée et j’avais plus l’impression d’être en
entretien d’embauche.
51. Delamour.fr
Zoom sur les besoins en médiation
51
Avec sa propre familleAvec la famille de
l’autre
Avec les futurs
mariés
Médiation
52. Delamour.fr52
«
«
Saida :
Quand j’ai épousé mon mari il était pas français, il avait une carte
de séjour et quand mon père l’a su, il a pété un câble et m’a dit
qu’il était là pour les papiers… Alors que mon mari avait un métier
stable, bien payé al hamdulillah, il payait ses impôts, sa carte de
séjour était renouvelée tous les ans. Enfin il avait vraiment aucun
souci quoi !
Mais au final, on en a discuté à maintes reprises avec nos parents
en les rassurant et on a décidé d’organiser une rencontre pour
rassurer tout le monde. Mes parents ont accepté d’accueillir les
parents de mon mari à la maison et ils sont venus du bled. Ils ont
fait connaissance autour d’un couscous. Ses parents m’ont
rencontré ils ont vu que j’étais une fille de bonne famille quoi. (…)
Mon père aussi a vu que mon mari était un homme bien, d’une
bonne famille quoi, ses parents sont bien placés, son père est
avocat… Il s’est dit voilà eux, ils sont pas là pour l’argent ils
cherchent juste une fille bien pour leur fils.
53. Delamour.fr
Zoom sur les besoins en mise en relation
53
Évènement culturel
Activité associative,
voyage…
Rencontre à deux
Évènement sur le mariage,
couple…
Rencontre avec la
famille
Mise en
relation
55. Delamour.fr
Propositions de pistes de collaboration
55
Lancer des recherches ciblées pour
faciliter le mariage
Sensibiliser et former un réseau de
facilitateurs de mariage
Pistes à
discuter
Faire d’une mosquée /
association un pilote
Monter un programme de
formation au mariage de
~200h dans un institut
Mutualiser la conception de
site de mariages
Développer une politique du mariage en
agissant sur : enfants de primaire,
collège, lycée ; étudiants ; parents,
amis…
Animer un dispositif
d’accompagnement avec site de
mariages, réservés aux étudiants de 2-3
instituts
Mutualiser une FAQ (base de questions-réponses fréquentes) sur le mariage :
Comment connaître l’autre ? Comment choisir ? Comment faire si les parents
refusent ? Comme se passe la nuit de noces…?
56. Delamour.fr
Questions proposées à creuser ensemble
56
1. Comment peut-on traiter le problème du célibat de façon globale ?
2. Avec quels acteurs peut-on agir pour faciliter le mariage : les imâms pour promouvoir le
mariage et insister pour lever les blocages culturels ; les associations non engagées sur
le mariage ; les parents ; les maisons de quartier qui rassemblent des mamans…?
3. Comment sensibiliser et former les facilitateurs de mariages ?
4. Quand on met en relation :
• Comment sélectionner les célibataires à accompagner pour réduire le nombre de
personnes pas prêtes à se marier et faire éviter à celles qui sont prêtes de perdre leur
temps ?
• Comment améliorer la façon de faire se rencontrer ?
• Comment créer de la confiance ?
Questions à
creuser