Présentation de l’étude Cap’Com-Didier Rigaud « La presse interne des institutions publiques » – Mars 2016
Les publications internes des institutions publiques se développent – 1/3 sont nées après 2010 – et se perfectionnent – 40% ont connu une refonte ces deux dernières années. C’est le premier enseignement de l’étude réalisée auprès de 260 communicants internes de collectivités, administrations et organismes publics. La presse interne résiste au numérique et travaille son articulation avec l’Intranet. Ses fonctions évoluent avec la nécessité d’accompagner les agents face aux transformations du service public. Elle est l’outil principal du DG. Les élus y sont peu présents alors même que les agents sont en attente de sens. Un paradoxe qui souligne, à travers le support papier, l’un des grands enjeux de la communication interne actuelle.
3. Etude presse interne
L’enquête a été réalisée en février 2016 par Cap’Com avec Didier Rigaud et le
partenariat de la MNT
268 questionnaires analysés
Un questionnaire d’une soixantaine de questions adressé par courriel aux
communicants internes des collectivités publiques
3 grands axes :
L’évolution des journaux internes: nombre, périodicité, mode de diffusion, …,
expression des élus et des syndicats,…
La réalisation des journaux internes: rôle de la direction, des élus, comités de
rédaction, validation,…
Articulation des publications internes avec les outils digitaux: Intranet,…
11. Quelle place occupent les élus et la parole politique dans la
publication ? (questions ouverte)
• Pour un peu moins de la moitié « aucune place » ou « inexistante ».
• 27% ont répondu, « un peu », « peu de place », « de temps en temps », « occasionnellement »,… Dans ces
cas il s’agit d’une prise de parole liée à un événement particulier, visite sur le terrain, implication particulière
des agents, vote du budget, vœux,…
La présence sera alors sous différentes formes, photo légendée, citation, brève, interview ou même article à
part entière.
• 17% ont répondu que la seule place était l’éditorial, signé par le maire, président ou un autre élu,
l’expression des élus se concentre alors uniquement dans cette rubrique, identifiée et signée.
• Enfin pour environ 5% de collectivités, la présence des élus est présente sous la forme d’une rubrique
récurrente autre que l’éditorial (en plus ou sans éditorial) les exemples les plus cités sont des « 3 (ou
2) questions à ».
12. Quelques verbatim ci-dessous laissent à penser, même s’ils sont peu significatifs au regard du nombre,
que les supports de communication interne intéressent certains élus ayant certainement pris conscience
des relais d’information et d’opinion que sont les employés territoriaux:
« Afin de conserver une certaine proximité avec les agents et malgré la pression des élus,
nous essayons le plus possible de conserver un discours neutre. »
« Depuis les dernières élections, il nous est demandé d'intégrer l'intervention d'un élu dans le
cadre d'un article, sans plus. Par ailleurs, le président rend visite régulièrement à des agents
dans leurs services ou sur le terrain, ce qui donne lieu à des articles plus ou moins brefs,
avec photo. »
13. « Elle est implicite ....Mais aucun élu n’apparait, ni ne s'exprime dans le journal (sauf si c'est
indispensable). Au lancement, le maire aurait souhaité que le journal interne soit un copié-
collé interne du journal externe. »
« Nous avons réussi à conquérir une certaine indépendance, notamment grâce au DGS. il y a
un outil spécial pour la parole des élus vers les agents : une lettre du maire-président qu'il
peut utiliser quand il a quelque chose à dire ...mais dans les faits il s'en sert désormais
comme d'une lettre de vœux , une fois par an ! »
« Sur le fond, si la parole de l'élu apporte un vrai plus , permet véritablement aux agents de
comprendre ce qu'ils veulent faire, je ne suis pas contre. Si c'est pour occuper le terrain, cela
n'a aucune légitimité. En outre, est-ce le journal interne le meilleur support ? »
16. En résumé :
• Dans 80% des publications
les élus n’apparaissent pas dans les contenus
• Dans 85 % des publications
l’élu ne signe pas d’édito
• Dans 95 % des publications
des élus ne participent pas à la rédaction
20. •Dans 75 % des publications
les élus ne participent pas au Comité de rédaction
•Dans seulement 15 % des publications
c’est un élu qui valide la publication
•Dans 1/3 des publications
c’est le DG, le DRH ou le Dircom qui valide seul
•Dans plus de 70% des publications
aucun élu ne participe à la validation
de la publication