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LA SFJM
Nos dernières actualités et 
notre nouveau projet : la 
chaîne Insta !
NUMÉRO 2 // MARS 2020
INFORMATION 
MÉDICALE
L'actualité santé : 
coronavirus, tests 
génétiques, loi bioéthique, 
crise des opiacés. On vous 
dit tout !
BIEN­ÊTRE
Prendre soin de soi :          
la lombalgie et le sport 
durant la grossesse,      
l'art­thérapie,                    
la méditation...
S FJM
SOCIÉTÉ FRANÇAISE
DE JOURNALISME MÉDICAL
NOTRE DOSSIER
EDITO
La décennie de la transparence
« Le cauchemar, il a démarré quand on a 
commencé à nous dire: “il va falloir que vous 
produisiez du séjour” alors que nous, on avait 
l’habitude de prodiguer des soins.» 
Au cours d’une conférence de presse mardi 14 
janvier 2020, le Pr Agnès Hartemann sonne le 
glas, des trémolos dans la voix. Comme elle, ils 
sont plus d’un millier de médecins hospitaliers à 
démissionner ce jour­là de leur fonction 
d’encadrement. Par cette décision collective, ils 
souhaitent exprimer la souffrance du système de 
soins français et faire entendre leur voix à la 
ministre de la santé de l’époque, Agnès Buzyn. 
Aujourd’hui nul ne saurait ignorer que l’hôpital 
public se meurt. Si les raisons paraissent assez 
floues pour certains usagers, les mots 
bouleversants de la chef de service de 
diabétologie de la Pitié­Salpêtrière révèlent 
l’envers du décor et finissent de nous achever. « 
Quand notre activité baisse, on nous supprime 
des moyens (…) dans les maladies chroniques, les 
patients ne sont pas rentables (…) voilà où on en 
est avec la T2A » [La tarification à l’activité est 
la méthode de financement des établissements de 
santé depuis 2004, NDLR]. Il est fini le temps des 
rêves des petits enfants qui voulaient sauver des 
vies. Lorsqu’ils avaient brillamment réussi leur 
concours de première année de médecine, 
personne n’avait prévenu les insouciants carabins 
que la voie qu’ils venaient de choisir les mènerait 
malgré eux vers une reconversion professionnelle. 
Quel dommage d’avoir fait dix ans de médecine 
pour finir à la tête d’une entreprise capitaliste 
alors qu’en passant par HEC, en 5 ans ça aurait 
été bouclé.  
Dans un autre registre, mais pas moins frappant, 
les soignants du CHU de Poitiers criaient eux 
aussi à l’aide en décembre dernier. A la nuit 
tombée, la façade s’ornait de ses plus belles 
lumières. Seules certaines chambres s’allumaient, 
dessinant trois gigantesques lettres symboliques : 
SOS. Ce signal d’alarme n’arrive­t­il pas déjà 
trop tard pour un hôpital en détresse ?  
En 2019, 66,8% des soignants déclaraient être en 
souffrance physique et/ou morale. Qu’ils soient 
infirmiers, aides­soignants, médecins séniors ou 
internes, ils sont toutes et tous touchés par ce 
mal­être. Difficile de soigner des patients quand 
on va mal soi­même. Burn­out, dépression, 
suicide… Comme le dit le célèbre dicton, les 
cordonniers sont les plus mal chaussés. 
« On espère que cette bataille, on va la gagner » 
clame le Pr Hartemann. Puisque seul on va plus 
vite mais qu’ensemble on va plus loin, il devient 
urgent de tous se mobiliser. Afin que l’opinion 
publique se range du côté des soignants, sortir 
dans la rue et fermer les portes des services des 
urgences ne suffit plus : il faut parler ! Les 
Français sont dans le brouillard et veulent y voir 
plus clair ! A nous, professionnels de santé et 
journalistes médicaux de lever le voile et de dire 
toute la vérité, rien que la vérité. Au contact 
quotidien des usagers, nous sommes les infiltrés 
du système. « Ecrire ce n'est pas raconter une 
histoire, c'est s'attaquer à l'indicible, c'est 
chercher la transparence. » Faisons alors que 
cette année 2020 soit le commencement d’une ère 
nouvelle au cours de laquelle citoyens et 
politiques poseraient sur leurs paupières fermées 
le masque du visible. 
4
Sommaire
p.6 La SFJM, un réseau de professionnels pour 
vulgariser l’informa on santé
p.8 Influenceur santé : 
Interview de Majormouvement
p.9 Notre info santé by SFJM
SFJM
Dossier p.10 Il faut sauver le soldat hosto
p.12 Quelles seraient les urgences idéales ? 
p.13 Urgence aux urgences : les pa ents ont des solu ons
p.14 Ailleurs en Europe : le modèle de Stockholm
p.16 IPA : Une nouvelle profession au secours des pa ents
p.17 Satura on du service des  urgences en France : Quelles causes ?
p.18 Bichat : un exemple à suivre
Quel
hôpital
pour
demain ?
5
Société française 
de Journalisme 
Médical
Associa on loi 1901
1 avenue de Verdun 94450 
Limeil Brevannes
Orane LEROY‐RIVIERRE
    présidente
André SIMONNET
    vice‐président
    rédacteur en chef
Amélie LEFÈVRE
    vice‐présidente
Marianne MAUGEZ
    secrétaire
Céline GUYOMAR
    vice‐secrétaire
Olivier MONTÉGUT
    trésorier
    responsable logo
Rodolphe JANTZEN
    directeur de publica on
    maque ste 
Professeur Olivier HENRY
    Membre d'honneur
Journalistes santé :
Amélie LEFÈVRE
André SIMONNET
Céline GUYOMAR
Christelle PIERROT
Cihan BIRCAN
Domi lle DENEUFVE
Flavie PERIBOIS
François‐Régis SARHAN
Jean KODILA
Marianne MAUGEZ
Marion AUBERT‐MUCCA
Marie‐Céline NANNI
Morgane MAYENC
Nathalie HODÉE
Olivier MONTEGUT
Orane LEROY‐RIVIERRE
Philippe LENOIR
Romain LECOINTRE
Icônes : fla con.com
p.26 Lombalgie et grossesse
p.28 Sport et grossesse : une équa on à plusieurs inconnues ?
p.30 Conseils pour les enfants
p.31 Protec on de l'enfance
p.32 Kalya, une start‐up qui vous veut du bien
p.34 Qu’est‐ce que l’art‐thérapie ?
p.34 « J’aurais voulu être un ar ste »
p.36 Méditez, c’est bon pour la santé !
p.37 Grève et marche à pied, un duo bon pour la santé
p.19 Coronavirus
p.20 Les tests géné ques “DTC” : ne vendez pas votre ADN !
p.22 Révision de la loi bioéthique : la levée de l’anonymat et 
ses conséquences
p.23 La crise des opiacés fait rage
p.24 Cherche médicaments désespérément...
p.25 Désengorger les urgences  : un coup de main des kinés ?
bien-être
Information médicale
Source : lifeforstock / Freepik
Société Française de
Journalisme Médical
6
La SFJM, un réseau de
professionnels pour
vulgariser l’information santé
Des  professionnels  de  santé  et  de 
l’informa on  ont  créé  en  France  une 
associa on  dénommée  «  Société 
française de journalisme médical » (SFJM) 
dans le but principal de vulgariser au plus 
grand public et le plus largement possible 
l’informa on liée à la santé.
Portée sur les fonts bap smaux en septembre 2018 par les 
étudiants  du  diplôme  universitaire  en  informa on  et 
journalisme  médical  de  la  promo on  2017‐2018,  par  la 
volonté du Pr Olivier Henry son responsable, la SFJM a déjà, 
en  une  année  d’existence,  réalisé  plusieurs  défis.  Les 
membres n’ont pas a endu la reconnaissance un peu tardive 
au Journal officiel (le 13 avril 2019) pour se me re au travail. 
« Avec la crise que traverse actuellement le secteur de la santé 
en France, il est essen el que le plus grand nombre de français 
soit informé et comprenne ce qu'il se passe dans les hôpitaux », a 
indiqué la présidente de la SFJM, Orane Leroy‐Rivierre. 
En  réalité,  la  SFJM  veut  rendre  l’informa on  sur  la  santé 
accessible à tous, souligne sa présidente, précisant que « le 
discours  de  la  SFJM  est  basé  sur  des  sujets  qui  ont  fait  leurs 
preuves scien fiques ».
L’ar cle  2  de  ses  statuts  de  l’associa on  (loi  1901)  s pule 
qu’elle « a pour but de promouvoir le journalisme médical. Elle 
perme ra  la  mise  en  rela on  entre  ses  adhérents,  journalistes 
spécialisés  en  santé  et  les  différents  médias  (presse  écrite, 
radiophonique, télévisée et web). Elle devra également contribuer 
à  la  pérennisa on  du  diplôme  universitaire  d’informa on  et 
journalisme  médical  de  l’université  de  Paris‐Est  Créteil  Val  de 
Marne  et  à  son  contenu,  à  la  diffusion  des  savoirs  dans  le 
domaine de l’informa on en santé ».
Les membres de la SFJM posant avec la présentatrice du JT de 20h (en avant‐plan devant le micro)
7
Visiblement sa sfaite du chemin déjà parcouru, Orane Leroy‐
Rivierre  souligne  que  «  les  membres  de  l’associa on  se 
réunissent  autour  d’une  passion  commune  qui  est  la 
communica on santé, aidés par leur regard d’experts riches 
de leur savoir, leur savoir‐faire et leur pra que ».
Ainsi,  à  l’ac f  de  la  SFJM  on  note  deux  séminaires  couplés 
chacun  d’une  assemblée  générale.  Plus  que  de  simples 
retrouvailles,  Orane  reconnaît  que  ces  séminaires  sont  un 
grand  moment  de  brassage  des  différentes  promo ons  du 
DU  d’informa on  et  journalisme  médical  mais  aussi  et 
surtout « l’occasion de faire une sorte de forma on con nue 
à travers la visite des différents médias ».
C’est dans ce e logique que les membres de la SFJM ont pu 
visiter  en  avril  2019  à  Toulouse  l’Agence  de  presse 
spécialisée  en  radio  (l’A2PRL)  ainsi  que  la  Chaîne  de 
télévision  France  3  Bourgogne  Franche  Comté  à  Dijon  en 
octobre de la même année. Chacune de ces visites a permis 
aux  membres  d’assister  en  direct  à  la  présenta on  des 
journaux parlés et télévisés.
Toujours dans le but de rendre l’informa on santé plus visible 
et  plus  accessible,  la  SFJM  a  créé  en  décembre  2019  un 
compte instagram in tulé « Notre info santé by SFJM » qui 
traite de manière hebdomadaire l’actualité santé.
Dans les perspec ves à très court terme, l’associa on vise la 
diffusion  du  présent  numéro  (le  2ème)  de  la  revue  SFJM  à 
grande  échelle,  plus  que  le  premier  publié  en  septembre 
2019 et qui n’a été essen ellement diffusé qu’en ligne. « Le 
souhait est que notre revue soit présente en salle d’a ente 
des professionnels de santé et pourquoi pas sur le comptoir 
des pharmaciens », suggère Orane.
Outre  le  média web  (compte  instagram)  et  le  média  presse 
écrite  (revue  SFJM),  l’associa on  espère  conquérir  les 
supports vidéo et audio qui selon Orane sont des « projets 
d’avenir  pour  lesquels  le  temps  et  le  dynamisme  de 
l’associa on  nous  diront  s'ils  sont  réalisables  à  moyen  ou  à 
long terme ». 
A travers ses différents supports de communica on, la SFJM 
aimerait  répondre  à  la  demande  des  professionnels  qui 
souhaiteraient  qu’un  sujet  ou  une  probléma que  de  santé 
soit  mis  en  lumière  dans  la  presse  notamment  en  ce e 
période où le secteur de la santé en France est mis à rude 
épreuve.
La  SFJM  prévoit  également  ce e  année  2020  deux  autres 
séminaires  toujours  ponctués  chacun  par  une  assemblée 
Un bilan sa sfaisant
Des perspec ves prome euses
Les membres de la SFJM à l’issue de la visite de la Chaîne de Télévision 
France 3 Bourgogne Franche Comté (Dijon le 4 octobre 2019)
générale. L’une aura lieu au printemps à Aix en Provence et 
l’autre au tout début de l’automne à Paris qui, rappelons‐le, 
abrite le siège de l’associa on (Hôpital Emile Roux AP‐HP, 1 
avenue de Verdun, 94450 Limeil Brévannes). 
«  Il  s’agira  encore  et  toujours  de  rencontrer  les  nouveaux 
membres  et  de  poursuivre  la  forma on  ini ale  reçue  grâce 
au  DU.  A  ces  deux  occasions,  nous  organiserons  comme 
d’habitude des sor es‐découvertes en lien avec la presse ou 
la santé », annonce la présidente. 
D’une  quinzaine  de  membres  à  sa  créa on,  l’associa on 
compte  à  ce  jour  une  trentaine  d’adhérents  toutes 
promo ons confondues. « Au départ seuls les étudiants de la 
promo on  2017‐2018  en  faisaient  par e.  Mais  chemin 
faisant  ceux  des  autres  promo ons  ont  rejoint  le  groupe 
apportant ainsi un grand dynamisme et un  souffle nouveau 
avec  une  diversité  de  profils  allant    des  médecins  aux 
journalistes en passant par des pharmaciens, des infirmières, 
des kinés ….  », se réjouit Orane  avant de conclure que seuls 
les  tulaires  du  DU  en  informa on  et  journalisme  médical 
délivré  par  l’université  Paris‐Est  Créteil  sont  pour  l’heure 
autorisés à adhérer à la SFJM.   J.K.
8
Je suis un kinésithérapeute qui bosse en libéral 
depuis 10 ans. Je me suis lancé depuis deux ans 
sur  Instagram  à  travers  le  personnage  de 
Majormouvement  pour  donner  des  conseils  au 
plus grand nombre et valoriser ma profession.
Influenceur santé :
Interview de
Majormouvement
Qui est Majormouvement ?
Comment t’est venue l’idée de 
vulgariser la kinésithérapie ?
Ça  date  d’un  pe t  moment  et  de  deux 
vecteurs  principaux  :  premièrement,  de 
voir  des  personnes  non  issues    du  milieu 
médical qui donnent des conseils médicaux 
et qui sont très loin des recommanda ons 
scien fiques; en deuxième lieu, de voir que 
les Américains le faisaient depuis quelques 
années et le faisaient très bien.
Selon toi, qu’est ce qui fait que 
les gens te suivent ?
Je  pense  que  c’est  lié  au  fait  que  je  sois  le 
premier  à  m’être  lancé…  Cela  a  a ré  –  au 
départ ‐ un peu de curiosité ! Le fait que les 
personnes  con nuent  à  me  suivre,  c’est 
probablement  parce  que  «  je  ne  me  prends 
pas la tête » dans ce que j’essaie de diffuser. 
Je parle de « kiné » mais pas que, même si ça 
reste 80 % de mon contenu. Surtout quand je 
le crée, je tente de le faire avec légèreté. Ce 
n’est  pas  un  cours  ultra  théorique,  «  super 
chiant », qui ne concerne que la kiné pour les 
kinés par les kinés. J’essaie de me re un peu 
de plaisir dans tout cela !
Quels sont les futurs projets 
pour ton compte instagram ?
Très honnêtement, je n’en ai pas ! J’aime avoir la liberté 
de  la  créa on  de  mon  contenu.  Si  je  devais  avoir  des 
projets,  ça  deviendrait  vite  des  objec fs  et  je  n’ai  pas 
envie  d’en  avoir.  Mon  plaisir  à  court  terme  c’est  de 
toujours prendre du plaisir ! 
Quand  je  prends  du  plaisir,  c’est  là  où  j’ai  le  plus  de 
volonté  de  créa on  et  d’idées.  Ça  fait  deux  ans  que  je 
fonc onne  comme  cela,  j’an cipe  mais  j’essaie  toujours 
de rester libre. A.S.
Peux‐tu nous décrire les 
coulisses de tes vidéos ?
Mon mé er de kiné me prend beaucoup de temps. C’est 
impossible  de  créer  une  vidéo  par  jour,  ça  serait  une 
charge mentale énorme. J’écris à l’avance mes vidéos, je 
tourne  50%  de  mes  vidéos  en  une  journée.  C’est 
épuisant! J’ai un copain qui me fait le montage et grâce à 
ça  j’ai  un  stock  de  vidéos.  Si  j’ai  trop  de  travail,  j’ai 
toujours une vidéo à poster.
Un  «  influenceur  »  est  une  personne  très  suivie  sur  les  réseaux 
sociaux  qui  influence,  exerce  une  ac on  sur  un  groupe 
d’individus  au  service  de  la  santé  par  exemple.  Parmi  eux, 
Majormouvement  fait  figure  de  pionnier  et  compte  désormais 
plus de 171 000 abonnés. Il a eu la gen llesse de répondre à nos 
ques ons.
@majormouvement
9
@notreinfosante La rougeole : une 
maladie pas si « infan le » que ça !
Suite  à  l’épidémie  de  rougeole  sur  les  îles  Samoa  qui  a  tué  81  personnes  (surtout  des 
nourrissons) et la recrudescence en Europe de ce e dernière, la SFJM vous rappelle ce qu’il 
faut savoir.
La rougeole est une infec on virale. Sa période d’incuba on dure entre 7 et 18 jours. Cela 
veut  dire  que  le virus  est  présent  dans  le  corps  entre  7  et  18  jours  avant  le  début  des 
premiers symptômes.
1  individu  contagieux  peut  en  contaminer  20  !  La  contagiosité  s’étend  sur  10  jours  :  du 
5ème jour précédant l’appari on des boutons au 5ème jour suivant l’appari on. Autrement 
dit vous pouvez transme re le virus avant même de savoir que vous êtes malade. Le virus 
se transmet par la toux, les éternuements, les sécré ons nasales.
Les symptômes sont : la fièvre élevée, la toux, les écoulements du nez et des yeux rouges, 
une grande fa gue, des boutons après plusieurs jours, d’abord sur le visage puis sur tout le 
corps.
Les  principales  complica ons  graves  peuvent  être  une  pneumonie,  une  encéphalite 
(inflamma on du cerveau) pouvant conduire au décès.
En vous vaccinant vous  protégez  les  personnes  à  risque  de  rougeole  grave  qui  elles  ne 
peuvent  pas  se  faire  vacciner  :  femmes  enceintes,  personnes  sous  chimiothérapie, 
personnes immunodéprimées .
Le vaccin comprend 2 injec ons, de nos jours obligatoires pour les nourrissons à 12 mois 
et entre 16‐18 mois. Ra rapage possible à tout moment chez l’enfant et l’adulte.
Si vous n’é ez pas vacciné et que vous avez eu la rougeole, vous ne pourrez plus avoir la 
maladie. En revanche, il est fortement recommandé de vous faire vacciner contre les deux 
autres maladies du vaccin ROR : la rubéole et les oreillons. O.LR.
@notreinfosante PAPILLOMAVIRUS
Le combat contre les HPV se mène aussi chez les messieurs !
Le vaccin contre les papillomavirus humains (HPV) est désormais recommandé aux jeunes 
garçons.
La  Haute  Autorité  de  Santé  (HAS)  vient  de  publier  une  recommanda on  en  ce  sens. 
Objec f : une mise en œuvre à l’été 2020.
Le vaccin,  déjà  recommandé  pour  les  jeunes  filles,  le  sera  bientôt  pour  les  garçons  âgés 
entre 11 et 14 ans.
Il s’agit de lu er contre ces virus sexuellement transmissibles, responsables de plusieurs 
cancers. « Pour qu’un vaccin soit efficace, il faut une couverture maximale. Il était donc 
important d’élargir ce e vaccina on aux hommes, eux aussi possiblement porteur de ce 
virus  et  qui  peuvent  tout  autant  le  transme re  »,  es me  Stéphanie  Mo on,  chirurgien 
gynécologique  au  CHU  de  Toulouse,  interrogée  par  Olivier  Montegut  pour  la  SFJM  et 
a2prl. O.M.
Notre info santé by SFJM
L’actualité santé pour le grand public & les professionnels
Papillomavirus au microscope électronique 
(source : Wikipédia)
Illustra on compte instagram @notreinfosante
10
Quel
pour
L’exécu f espère « redonner de l’oxygène » à un système à 
bout  de  souffle.  En  novembre  dernier,  la  désormais  ex‐
ministre de la santé Agnès Buzyn a présenté un plan pour 
répondre à la crise de l’hôpital public. 
1,5 milliards d’euros sur 3 ans.
Pour l’année 2020, 300 millions d’euros ont été ajoutés au 
budget déjà voté dans le cadre du projet de financement de 
la sécurité sociale. Sur trois ans, ce sont au total 1 milliard 
et  demi  d’euros  qui  devraient  être  inves s.  Le 
gouvernement  prévoit  aussi  un  plan  d’inves ssement  de 
150  millions  d’euros  pour  l’achat  de  matériel  et  la 
rénova on de certains bâ ments. 
Et la de e ?
L’Etat propose de reprendre sur 3 ans, 10 milliards d’euros 
de la de e qui plombe les hôpitaux publics ; soit un  ers de 
la  de e  totale  du  secteur.  «  Un  geste  fort  »  selon  le 
ministère  de  la  santé  mais  cela  ne  devrait  concerner  que 
certains hôpitaux. Il faut dire que la de e a augmenté de 
plus  de  40%  en  3  ans,  freinant  considérablement  les 
inves ssements.
Soulager les soignants.
Objec f  :  soulager  les  mé ers  en  tension.  La  prime 
d’engagement dans la carrière hospitalière sera revalorisée 
pour  les  médecins  et  paramédicaux  afin  de  pallier  le 
manque de voca ons. Pour les 40 000 infirmiers et aides‐
soignants  de  la  région  parisienne,  ce  sera  une  prime 
annuelle de 800 euros. Ce qui devrait donner un peu plus 
de souplesse pour leur perme re de trouver un logement. 
Les aides‐soignants spécialisés en gériatrie se verront aussi 
récompensés  :  100  euros  nets  mensuels.  Pour  les  autres 
régions,  des  enveloppes  seront  distribuées  aux  hôpitaux 
qui pourront les répar r « au mérite » à leurs soignants. 60 
Pour  sor r  de  la  crise  qui  gronde  dans 
les hôpitaux, le gouvernement a ouvert 
les vannes : reprise de la de e, coup de 
pouce  aux  budgets,  primes... 
Explica ons.
Il FAUT SAUVER LE SOLDAT
HOSTO
DOSSIER
11
Hôpital
demain ?
Le  plan  vient  réformer  d’abord  les  études  de 
médecine,  me ant  fin  au  controversé  numerus 
clausus et son concours couperet d’admission en 
2ème  année  de  médecine  /  pharmacie  / 
maïeu que,  dès  la  rentrée  de  septembre  2020. 
Les effec fs seront déterminés par les universités 
en  fonc on  des  besoins  du  territoire.  Objec f  : 
augmenter de 20% le nombre d’étudiants formés, 
tout en diversifiant leurs profils via les passerelles 
entre les cursus. Le concours de l’internat sera lui 
aussi  réformé.  Les  étudiants  en  3ème  année  de 
3ème  cycle  effectueront  6  mois  de  stages 
supervisés  par  un  médecin  pour  répondre  à  la 
crise des déserts médicaux.
Le  plan  prévoit  aussi  une  réorganisa on  des 
hôpitaux en labellisant 500 à 600 « hôpitaux de  
proximité » recentrés sur la médecine générale et 
la  gériatrie…  là  où  les  CHU  deviendront  des 
centres de référence régionaux pour la médecine 
de pointe.
Le  plan  prévoit  également  un  nouveau  mé er  : 
assistant  médical.  4  000  seront  recrutés  d’ici  à 
2022  pour  seconder  les  généralistes  dans  leurs 
tâches administra ves. 
000  d’entre  eux  pourraient  être  concernés  par  une  prime 
annuelle allant jusqu’à 300 euros. Pas ques on en revanche 
d’acter  une  hausse  générale  des  salaires,  l’exécu f  ne  se 
risquant pas à ouvrir la boîte de Pandore. 
Redonner une place aux 
médecins.
Agnès  Buzyn  a  annoncé  vouloir  réformer  de  fond  en 
comble  le  statut  des  pra ciens  hospitaliers  en  allant vers 
plus  de  reconnaissance  des  ac vités  non  cliniques 
(enseignement,  recherche,  publica ons  scien fiques)  et 
ouvrir,  pour  les  médecins,  la  possibilité  de  devenir  chef 
d’établissement.
Ma santé 2022.
Ces mesures d’ordre budgétaire viennent s’ajouter au plan 
Ma  Santé  2022  portant  sur  la  réorganisa on  des  soins. 
Présenté  en  septembre  2018,  ce  vaste  programme  de 
réforme a pour ambi on de faire du système de santé, d’ici 
à  la  fin  du  quinquennat,  «  l’un  des  piliers  de  l’Etat 
Providence  du  XXIème  siècle  »  a  déclaré  Emmanuel 
Macron.  O.M.
12
QUELLES SERAIENT LES
URGENCES IDEALES ?
Un  service  d’urgences  est  un  bon  reflet  de  la  société  dans 
laquelle  on  évolue.  Il  est  souvent  vu  comme  le  point 
d’a errissage  de  nombreux  problèmes  d’ingérences 
médicales  et  médico‐sociales.  Ce  microcosme  sanitaire 
regroupe tous types de personnes malades qui n’ont, pour la 
plupart,  qu’un  seul  point  commun  :  la  détresse  sous  toutes 
ses formes. Bien évidemment, la détresse est graduée selon 
le niveau éduca onnel et intellectuel des pa ents.
Dans une société qui se veut de plus en plus matérialiste et 
individualiste,  la  santé  a  été  réduite  à  un  objet  de 
consomma on.  Elle  est  devenue  un  bien  au‐delà  d’un  droit. 
Le  culte  du  corps,  l’hédonisme,  la  culture  de  l’immédiateté, 
du  paraître  et  de  l’hyperconsomma on  compulsive,  le  tout‐
gratuit,  l’évolu on  de  la  spiritualité  (et  donc  la  peur  de  la 
mort),  ont  fait  changer  les  mœurs  dans  le  rapport  corps/
système  de  soins.  La  frustra on  prend  de  plus  grandes 
propor ons  et  nous  voulons  une  réponse  à  nos  moindres 
soucis  d’une  manière  instantanée,  telle  une  recherche  sur 
Google. Les chiffres ne trompent pas, le nombre de passages 
aux urgences a doublé en 20 ans.  Les délais actuels d’a ente 
sont ceux que nous connaissons tous.
L’engouement  pour  les  services  d’urgences  est  tout  d’abord 
lié à un problème en amont. Pour avoir un service d’urgences 
idéal, corriger ce versant est primordial. En effet, bon nombre 
de  pa ents  consultant  ce  service  n’ont  pas  eu  de  rendez‐
vous avec leur médecin traitant dans des délais raisonnables…
quand  ils  en  ont  un.  En  effet,  la  pénurie  des  médecins 
généralistes  et  des  médecins  effectuant  des  gardes  est 
criante. Ce e pénurie est la résultante de la mise en place du 
numerus  clausus  au  début  des  années  70.  Combien  de 
pa ents arrivent aux urgences en avouant que leur médecin 
ne  peut  les  voir  que  dans  x  jours  ?  Combien  de  pa ents 
arrivent  aux  urgences  sachant  que  leur  médecin  est  en 
vacances  et  n’ont  pu  trouver  de  remplaçant  ?  Un  service 
d’urgences ne devrait accueillir que des urgences véritables, 
non  pas  être  une  succursale  de  la  médecine  de  ville.  Si  le 
nombre  de  passage  aux  urgences  est  devenu  si  important, 
c’est aussi en raison du vieillissement de la popula on avec 
son lot de maladies chroniques qui engluent les services par 
leur  lourdeur  de  prise  en  charge.  Les  urgences  idéales  se 
devraient  d’orienter  dès  le  départ  les  pa ents  n’ayant  pas 
voca on à s’y trouver. A ce propos, bon nombre de pa ents 
pourraient  être  admis  directement  dans  les  services  après 
examen (clinique voire paraclinique) établis par les médecins 
traitants. 
Résoudre les problèmes en amont…
Les urgences idéales devraient avoir des locaux adaptés aux 
besoins. Dans les urgences idéales, les pa ents ne devraient 
pas être examinés dans les couloirs, ni même y a endre au 
milieu  d’autres  brancards.  La  médecine  d’urgence  est  une 
médecine  d’an cipa on  et  force  est  de  constater  que,  du 
point de vue administra f, bon nombre d’établissements sont 
en  inadéqua on  avec  les  besoins  sanitaires.  Les  urgences 
idéales ne devraient pas avoir de bed manager ou par ciper 
au  no  bed  challenge  (Lancée  le  10  janvier  2018,  l’ini a ve 
consiste à recueillir chaque ma n, « après la relève et avant 
10 heures », le nombre de pa ents qui ont passé la nuit au 
service d’urgences faute de lit d’aval). 
Les  médecins  des  urgences  ne  devraient  pas  passer  leur 
temps derrière leur téléphone à négocier durant des heures 
des  examens  complémentaires  ou  une  hospitalisa on.  Les 
médecins  urgen stes  sont  là  pour  soigner,  n'ont  pas  à  être 
des chercheurs de lits. Dans les urgences idéales, le médecin 
serait présent pour examiner, soigner et écouter ses pa ents. 
Dans les urgences idéales, le médecin urgen ste ne devrait 
pas a endre des heures pour orienter son pa ent.
…et en aval
Que  ce  soit  l’éduca on  du  pa ent,  l’orienta on  correcte  du 
malade  via  une  plateforme  unique  dédiée  à  l’urgence  sans 
oublier l’introduc on de moyens à la fois humain et matériels 
par  nos  poli ciens,  le  reflet  d’un  service  d’urgence  est  le 
reflet  d’une  responsabilité  collec ve.  Internet  a  fait  des 
dégâts,  nous  le  constatons  au  quo dien.  Les  pa ents  sont 
pris  d’une  peur  panique  en  lisant  certains  diagnos cs  pour 
des signes cliniques communs à d’autres maladies bénignes. 
Détraquer  un  maillon  de  la  chaîne  reviendra  à  causer  des 
problèmes dans l’organisa on d’un service d’urgences.
La mise en place des urgences idéales passe par une responsabilité collec ve.
13
Face  à  une  crise  sans  précédent,  les  urgences  sont  au  bord 
de l’implosion. On enregistre depuis quelques temps un bon 
nombre  de  démissions  dans  un  contexte  déjà  compliqué 
d’une  pénurie  d’urgen ste  (il  en  manquerait  environ  800 
actuellement).  Toujours  dans  la  mouvance,  près  de  1  200 
médecins  hospitaliers,  dont  600  chefs  de  service  et  470 
responsables  d’unités,  ont  officiellement  annoncé,  mardi  14 
janvier,  lors  d’une  conférence  de  presse,  leur  démission  de 
leurs  fonc ons  d’administra on,  de  ges on  et  de 
représenta on,  en  l’absence  de  négocia on  avec  le 
gouvernement sur les moyens de l’hôpital public. C.B.
Début de l’implosion
Référenceswww.lequo diendumedecin.fr
www.lemonde.fr
Urgence aux urgences :
les patients ont
des solutions
« J’ai  bien vu  les  pancartes  annonçant  la  grève  à  l’entrée  de 
l’hôpital » nous explique Marie, « mais ma maman a 90 ans et 
elle est tombée. Ce n’est que sa cheville mais je ne me voyais 
pas aller chez son médecin traitant puis chez le radiologue pour 
retourner chez le médecin… je suis rassurée de me trouver ici, 
elle va  être  prise  en  charge  totalement  ».    Le  constat  est  le 
même  pour  la  majorité  des  pa ents  et  de  leurs 
accompagnants.  L’hôpital  n’est  plus  synonyme  d’urgence 
vitale mais c’est le recours le plus accessible dans un système 
de  soin  où  on  a  parfois  l’impression  de  se  noyer  tant  les 
règles  semblent  complexes.  Que  faire  en  cas  de  médecin 
traitant  absent  ?  Vers  qui  se  tourner  s’il  est  présent  mais 
débordé ? 
La téléconsulta on est une solu on plébiscitée  par Hannah : 
«  en  cas  de  bobo  où  même  moi  je  sais  ce  que  j’ai,  la 
téléconsulta on me semble être une bonne idée. On explique 
et  on  reçoit  l’ordonnance,  c’est  choue e  et  personne  ne  perd 
son temps, ni le médecin ni moi ». De son côté, Emilie préfère 
garder un contact physique avec le médecin « l’ausculta on 
est  importante  selon  moi  et  je  veux  garder  ce  lien  avec  le 
docteur. Il faudrait une structure intermédiaire entre l’hôpital 
et le cabinet privé. Le week‐end, une maison médicale de garde 
Comme dans de nombreux hôpitaux, le 
service des urgences de Beauvais (60) est 
en grève depuis plusieurs mois. Manque 
de personnel, a ente interminable et ras 
le bol général. Pour autant la 
fréquenta on ne faiblit pas.  Qu’en 
pensent les pa ents ? Témoignages.
est  ouverte  à  Beauvais  et  je  trouve  ça  très  bien.  Il  faudrait 
qu’elle soit ouverte toute la semaine car quand on a une gastro 
on ne peut pas a endre une semaine pour avoir un rendez‐vous 
chez  son  généraliste  ».  Et  oui  les  idées  fusent,  car  pendant 
leur  a ente  les  pa ents  ont  le  temps  de  réfléchir  à  leurs 
solu ons.  Nos  «  experts  »  s’accordent  donc  sur  l’idée  de  la 
maison  médicale  ra achée  à  l’hôpital  avec  des  médecins 
salariés par l’établissement. « En étant payé par l’hôpital, ils ne 
craindraient pas d’abandonner leur cabinet ou leurs pa ents ». 
Pour  éviter  la  cohue,  ce e  maison  médicale  ne  serait 
accessible  que  sur  rendez‐vous  :  «  la  prise  de  rendez‐vous 
serait faite par un médecin ou un infirmier après avoir expliqué 
le  mo f  de  la  consulta on,  hors  de  ques on  d’accepter 
quelqu’un  pour  un  renouvellement  de  traitement  chronique  » 
précise  Jean  outré  d’avoir  vu  un  pa ent  au  guichet  des 
urgences pour avoir son médicament contre le diabète. Mais 
les  pa ents  ne  pensent  pas  qu’à  eux  :  «  avec  de  meilleurs 
horaires  qu’aux  urgences  ouvertes  24h/24  les  médecins 
pourraient  souffler  un  peu  ».  Car  il  y  a  un  autre  point  sur 
lequel  tout  le  monde  tombe  d’accord,  il  faut  soulager  les 
soignants : « ils font des heures et des heures, c’est infernal. Ils 
sont  la  base  du  système  alors  il  faut  les  préserver  »  conclut 
Jean. Ma.M.
14
Ailleurs en
Europe :
le modèle de
Stockholm
Difficile  d’imaginer  un  hôpital  faisant 
l’unanimité auprès des pa ents, de son 
personnel  et  des  poli ques  à  l’heure 
où  le  notre  est  en  proie  à  une  grave 
crise  existen elle.  Et  pourtant,  cet 
hôpital  semble  bien  exister  à 
Stockholm  en  Suède,  il  porte  le  nom 
d’hôpital Saint Göran. 
Numéro  1  au  palmarès  des  hôpitaux  suédois  dans  sa 
catégorie,  les  performances  de  Saint  Göran  laissent 
rêveur : service d’urgence efficace, pa ents et employés 
sa sfaits,  et  cerise  sur  le  gâteau,  un  coût  de 
fonc onnement  inférieur  de  10%  à  celui  de  ses 
semblables. Sûr de ses méthodes, lors du dernier appel 
d’offre,  le  groupe  Capio  à  la  tête  de  cet  hôpital,  s’est 
même offert le luxe de vendre ses services au comté de 
Stockholm 10% moins chers qu’auparavant. 
Les  rece es  de  ce  succès  ?  soigner  mieux  pour  moins 
cher. S’ajoutent des moyens à la hauteur des ambi ons : 
un  staff  adapté  aux  besoins  avec  plus  de  médecins  et 
plus  d’infirmières  que  dans  les  autres  hôpitaux,  des 
enquêtes de sa sfac on systéma ques pour les pa ents 
afin  de  mieux  cerner  leurs  besoins  et  a entes, 
l’u lisa on  des  technologies  numériques,  des  employés 
acteurs  et  décisionnaires  dans  leur  service,  bref  une 
organisa on aux pe ts soins.
Fleuron  de  l’hôpital,  le  service  des  urgences  de  Saint 
Göran  illustre  à  merveille  ce  combo  gagnant.  Il  a  vu 
passer  86000  pa ents  en  2016,  accueil  équivalent  à 
celui des plus gros services d’urgences parisiens, avec sa 
part croissante de personnes âgées connue pour ralen r 
le  flux  des  urgences.  Et  pourtant,  le  temps  moyen 
d’a ente pour voir un médecin était de moins de 26 min 
en  2016.  Seuls  23%  des  pa ents  restaient  plus  de  4h 
aux  urgences  et  1%  (versus  4%  en  France)  plus  de  8 
heures.
Pour  arriver  à  ces  performances,  la  méthode  des 
urgences  de  Saint  Göran  commence  par  un  tri  des 
pa ents  à  dimensions  mul ples.  Le  premier  niveau 
consiste à dis nguer ce qui relève des urgences et ce qui 
n’en  relève  pas.  Le  second  niveau  est  effectué  par  un 
binôme  infirmier‐médecin  expérimenté  perme ant  une 
orienta on  rapide  et  per nente  des  pa ents  en 
médecine,  chirurgie  ou  orthopédie.  Ce  tri  à  deux  têtes, 
infirmière/médecin,  est  une  ini a ve  du  personnel,  ré 
du constat que l’a ente des pa ents aux urgences était 
mieux vécue  lorsque  ces  derniers voyaient  un  médecin 
dans l’heure suivant leur arrivée. 
L’hôpital  Saint  Göran  a  par  ailleurs  noué  des  liens  avec 
les  structures  spécialisées,  hôpitaux  gériatriques  et 
services de cardiologie, lui perme ant de court‐circuiter 
une  prise  en  charge  aux  urgences  inu le  en  adressant 
directement  les  pa ents  relevant  de  ce  type  de  soins 
dans  ces  structures.  Échanges  de  bons  procédés,  Saint 
Göran offre en retour aux hôpitaux gériatriques un accès 
facilité à ses services. 
Autre  élément  d’efficience,  un  service  de  radiologie  est 
présent au sein du service des urgences entraînant une 
rapidité  d’accès  aux  examens  complémentaires  de  ce 
type.
Enfin, la ges on informa sée des lits est mise à jour en 
temps  réel,  perme ant  aux  soignants  des  urgences  de 
réserver  leur  lit  en  évitant  les  appels  téléphoniques 
chronophages. 
On entend déjà quelques voix s’élever et dire que Saint 
Göran  est  un  hôpital  privé,  sûrement  plus  cher  que  les 
autres hôpitaux. Il n’en est rien car la priva sa on  mide 
du système de santé en Suède n’a pas encore conduit à 
la redoutée médecine à deux vitesses. En effet, l’hôpital 
Saint  Göran,  comme  la  plupart  des  ins tu ons  privées, 
est  sous  contrat  avec  les  pouvoirs  publics,  garan ssant 
un  accès  égal  à  celui  des  structures  publiques  et  aux 
mêmes  condi ons  tarifaires.  D’autres  argueront  que 
rapidité et économies ne vont généralement pas de pair 
Et si l’hôpital de demain se trouvait en Suède ?
15
On  ne  parle  pas  ici  de  cabinets  de  médecine  générale 
indépendants  comme  on  peut  voir  chez  nous  mais  de 
véritables pe tes structures de soins comprenant un pool de 
médecins et d’autres professionnels paramédicaux. La place 
des  infirmières  y  est  importante  et  leurs  préroga ves 
beaucoup  plus  développées  qu’en  France.  Il  est 
généralement  équipé  d’un  laboratoire  d’analyse  médicale, 
d’une salle d’urgence et d’une salle de pe te chirurgie. Ainsi, 
des  actes  comme  la  prise  en  charge  chirurgicale  d’abcès, 
panaris ou encore d’ongle incarné pourront être effectués au 
sein  du  centre  de  santé  par  le  médecin  généraliste  assisté 
d’une infirmière. 
L’équipement du centre de santé est adapté à l’offre de soins 
locale,  autrement  dit,  selon  la  distance  qui  le  sépare  de 
l’hôpital le plus proche.
En  cas  de  problème  de  santé,  le  pa ent  suédois  prendra 
contact par téléphone avec le centre de santé local auquel il 
est ra aché. Il parlera avec une infirmière qui l’orientera vers 
une  consulta on  médicale  ou  paramédicale  ou  qui 
simplement le conseillera. Seules 30% des demandes environ 
abou ssent à une consulta on avec un médecin. 
Si  le  mo f  de  consulta on  au  centre  santé  requiert  une 
hospitalisa on ou un examen spécialisé, le pa ent sera alors 
adressé  à  l’hôpital.  Le  médecin  qui  recevra  le  pa ent  du 
centre  de  santé  aura  accès  à  son  dossier  médical  car  en 
Suède  les  dossiers  médicaux  sont  na onaux  et  partagés, 
garan ssant  une  fluidité  des  parcours  pa ents  et  une 
op misa on  des  échanges  entre  la  médecine  de  ville  et  la 
médecine hospitalière.
 Pour aller plus loin
Qu'est‐ce qu'un centre de santé suédois ?
avec qualité. Force est de constater que Saint Göran fait vite et bien. En témoigne la sa sfac on 
toujours croissante des pa ents qui est supérieure à celle des autres hôpitaux suédois, ainsi que 
sa  place  de  3ème  en  terme  de  qualité  des  soins  au  classement  suédois  des  hôpitaux  de  sa 
catégorie. 
Pour conclure et comprendre l’efficacité impérieuse de l’hôpital suédois, dont Saint Göran est 
un des exemples les plus abou s, il faut savoir que le système de santé suédois actuel est le 
fruit  d’une  profonde  réforme  opérée  dans  les  années  90  alors  que  le  pays  était  en 
récession et ne pouvait plus assurer la pérennité d’un système de soins à l’époque très 
coûteux. L’hôpital étant un poste de dépense majeur, il a subi de plein fouet la cure 
d’austérité et 45% de ses lits ont été fermés à la faveur d’un transfert de 
compétence  de  l’hôpital  vers  «  le  domicile  ».  La  Suède  a 
choisi de développer ses soins primaires, au travers de 1200 
centres  de  santé,  et  les  soins  à  domicile.  Les  soins 
quo diens  sont  ainsi  dispensés  dans  un  cadre  moins 
pathogène  et  moins  couteux.  L’hôpital  peut  se  concentrer 
sur les soins spécialisés. La formule semble fonc onner car 
en dépit de délais d’a entes trop longs pour certains actes 
et  d’inégalité  d’accès  sur  le  territoire,  le  sytème  de  santé 
suédois  s’affiche  toujours  dans  le  top  10  des  classements 
mondiaux alors que la France en est sor e. 
Le lagom suédois appliqué à l’hôpital semble avoir trouvé le 
juste équilibre entre maîtrise des coûts de santé et respect 
de ses fondements que sont l’équité d’accès et la qualité des 
soins. De quoi nous inspirer pour construire notre hôpital de 
demain. C.G.
Dossier  élaboré  avec  l’aimable  collabora on  du  Docteur  Axel 
Rodhe, médecin suédois pour LIVI France
Hôpital Saint‐Göran, Stockholm, Suède (source : Wikipédia)
lagom  :  art  de  vivre  à  la  suédoise. 
L’expression  désigne  une  philosophie 
empreinte  de  modéra on  et  de 
conscience de ce qui est juste.
16
IPAL’infirmière  de  pra que  avancée  est 
apparue  en  2018  dans  le  paysage  des 
mé ers de la santé. Ce nouveau mé er 
est  l’une  des  solu ons  perme ant  la 
prise  en  charge  complexe  de  certains 
pa ents au sein même de l’hôpital mais 
aussi en libéral. Qu’en est‐il réellement ?
prise  en  charge  des  pa ents  en  insuffisance  rénale,  en 
fonc on  de  la  spécialité  choisie  lors  de  sa  deuxième 
année de forma on. 
« L’IPA par cipera ainsi à la prise en charge globale d’un 
pa ent  dont  elle  assurera  le  suivi.  La  conduite 
diagnos que  et  les  choix  thérapeu ques  restant  à 
définir  par  le  médecin  référent  du  pa ent  »,  peut‐on 
encore lire dans le décret.
Environ  1000  IPA vont  ainsi  sor r  des  bancs  de  l’école 
ces  prochains  mois.  Les  premiers  d’une  longue  série, 
espèrent les autorités.  
Mais ce chiffre paraît bien dérisoire comparé au 600 000 
infirmiers  et  296  755  médecins  en  exercice  sur  le 
territoire. 2
L’infirmière  de  pra que  avancée  est  une  nouvelle 
profession  créée  par  le  décret  du  18  juillet  2018.  Au 
terme  de  deux  années  d’études  supplémentaires  au 
Diplôme  d’Etat  infirmier  et  après  3  années  d’exercice, 
une  infirmière  peut  aujourd’hui  prétendre  à  pouvoir 
exercer  en  tant  qu’IPA.  Ce e  nouvelle  spécialité 
correspond ainsi à un grade Master. 
Le souhait du gouvernement concernant leurs modalités 
d’exercices  :  «  Répondre  à  des  probléma ques  d’accès 
aux  soins  et  à  des  tensions  de  démographie  médicale, 
notamment en accompagnant l’évolu on des besoins de 
santé de la popula on » .1
L’IPA  peut  alors  exercer  en  milieu  hospitalier  ou  en 
libéral,  dans  des  domaines  de  compétences  tels  que  la 
médecine  générale  avec  le  suivi  de  pa ents 
polypathologiques ou bien encore la néphrologie et la 
Une
nouvelle
profession
au secours
des patients
Source : Ma hias sur pexels.com
17
Références1 solidarites‐sante.gouv.fr
2 ONI
3 www.libera on.fr
Dans une  étude scien fique menée par des chercheurs 
français  et  publiée    récemment  dans  la  revue  «    Bri sh 
médical  journal  quality  &  Safety  »,  ce e  concep on  « 
simplificatrice  »  est  remise  en  cause.  L’engorgement  des 
services  des  urgences  d’après  ce e  étude  est  souvent 
associé  à des critères de « vulnérabilité sociale » et non à 
des passages qui seraient qualifiés d’« inu les ».
L’étude coordonnée par le Dr Youri Yordanov, urgen ste 
à  l’hôpital  Saint‐ Antoine AP‐HP  Paris  avec  l’aide,  entre 
autres,  de  la  Société  française    de  médecine  d’urgence 
(SFMU)  a  porté  sur  un  échan llon  de  29.407  pa ents 
adultes en France. 
En  effet,  l’étude  dénonce  le  concept  de  «  visites 
inappropriées  »    qui  est  couramment  avancé  pour 
expliquer  la  surcharge  des  urgences.  «  On  passe  tout 
notre  temps  à  culpabiliser  les  pa ents  alors  que  l’on  a 
souvent affaire à des pa ents vulnérables sur le plan socio‐
économique  et  qui  n’ont  pas  d’autres  choix  »,  a  indiqué  à 
l’Agence France presse le Dr Youri.
Trois critères ont été pris en compte pour démontrer que 
les visites aux urgences sont plutôt « appropriées ». Deux 
critères  subjec fs  où  l’on  demandait  à  l’urgen ste, 
premièrement  d’apprécier  le  degré  d’adéqua on  au 
recours,  sur  une  échelle  allant  de  0  à  10  puis  dire  si  la 
demande de soins aurait pu être prise en charge par un 
médecin généraliste le jour même ou le lendemain. 
Le  troisième  critère  portait  sur  l’u lisa on  des 
ressources du service au cours du passage aux urgences. 
Ainsi,  sur  les  29  407  adultes,  les  passages  inappropriés 
aux urgences représentent seulement 6% de l’ensemble 
des consulta ons.
L’étude révèle qu’ « au niveau individuel, la probabilité  des 
visites  inadéquates  aux  urgences  diminue  avec  l’âge  des 
pa ents et avec un domicile loin des pa ents. Elle était en 
revanche plus importante en l’absence de sécurité sociale et 
d’assurance  ou  mutuelle  complémentaire  ».  Cela  dit,  près 
de 10% de pa ents déclaraient être venus aux urgences 
faute de médecin généraliste disponible en ville, conclut 
l’étude.  J.K.
Saturation du service des
urgences en France :
Quelles causes ?
Une opinion assez répendue sou ent  
que  la  satura on  du  service  des 
urgences  en  France  est  due  à  des 
consulta ons  «  inappropriées  »  pour 
lesquelles  les  pa ents  pouvaient 
chercher à consulter plutôt le médecin 
traitant.
Néanmoins, l’extension des champs de compétences de 
l’IPA à la psychiatrie (août 2019) est un réel point posi f 
quant à la prise en charge des pa ents en santé mentale 
et confirme que le gouvernement n’est pas dans le déni 
quant  à  la  déser fica on  de  certaines  branches  de  la 
médecine. 
D’autres  spécialités  pourraient  aussi  voir  le  jour 
notamment  en  ce  qui  concerne  la  gériatrie  ou  bien 
encore l’oxyologie (urgences, situa on de catastrophe).
Seul  point  noir  au  tableau,  la  rémunéra on.  Une 
rémunéra on qui ne semble pas sa sfaire ces nouveaux 
professionnels  de  santé,  au  point  que  certains 
actuellement en forma on pensent retourner exercer en 
tant qu’IDE à l’issue de leur forma on.3
A  peine  créé,  L’IPA  apparaît  déjà  comme  un  nouveau 
maillon essen el à la chaîne du soin dans les prochaines 
années. Mais il paraît peu probable que ce soit une aide 
et  une  solu on  immédiate  pour  répondre  à  des 
probléma ques  d’accès  aux  soins  et  à  des  tensions  de 
démographie médicale. F.P.
18
Bichat :
un exemple à suivre
Et si les urgences idéales existaient déjà ? Et si c’étaient 
celles de l’hôpital de Paris Bichat. Temps d’a ente réduit, 
sa sfac on des pa ents, prise en charge efficace :  ce e 
prouesse  a  été  réalisée  sous  l’impulsion  de  son  chef  de 
service le Professeur Enrique Casalino. Il a réaménagé le 
fonc onnement  du  service,  il  y  a  une  dizaine  d’années. 
Explica ons.
Le  réaménagement  du  service  d’urgences  de  l’hôpital 
Bichat  a  été  structurel  et  organisa onnel,  on  a 
redistribué  les  tâches.  Le  pa ent  est  tout  d’abord 
accueilli  par  une  infirmière  qui  évalue  la  gravité  de  sa 
pathologie. Ainsi, un tri en amont évite une a ente trop 
longue dans les couloirs. 
Le rôle clé des infirmières à 
l’accueil et la prescrip on
Pour la « bobologie » ‐ ces pa ents qui ne souffrent pas 
d’urgences  vitales  –  on  renvoie  vers  un  médecin 
généraliste. Cela représente environ un  ers des cas. Les 
médecins  généralistes  en  ques on  travaillent 
directement dans l’hôpital. Ce e prise en charge évite la 
monopolisa on  d’un  box  et  laisse  la  place  pour  des 
pa ents  plus  graves.  Le  médecin  peut  prescrire  la 
radiographie nécessaire, le traitement adéquat, gérer les 
infec ons bénignes et le pa ent n’a end pas.
Aux  «  urgences  idéales  »  de  l’hôpital  Bichat,  l’infirmière 
peut  prescrire  des  radiographies,  des  médicaments 
antalgiques  de  palier  1  (paracétamol,  ibuprofène),  des 
analyses  médicales.  Ce e  augmenta on  de 
compétences  donne  du  temps  médical  au  médecin  et 
permet d’accélérer la prise en charge, la sor e du pa ent 
n’en est que plus rapide.
De  plus,  la  communica on  entre  les  soignants  est 
améliorée.  Ils  se  réunissent  quatre  fois  par  jours  ‐  du 
brancardier  à  l’aide‐soignant,  au  médecin  ‐    tout  le 
monde  est  présent  pour  échanger  sur  les  pa ents. 
Comme le rappelle le Professeur Enrique Casalino, chef 
de service des urgences à l’hôpital Bichat : « cela permet 
de créer une culture où chaque dossier est disputé, déba u, 
et échangé. On accélère le processus de décision ».
Pour  désengorger  les  urgences  et  en  extrapolant  à 
l’hôpital,  il  serait  opportun  d’opter  pour  des 
changements  d’organisa ons.  «  Des  innova ons  connues 
dans le monde en er » rappelle le Professeur Casalino… et 
d’ajouter : « le problème des urgences relève davantage du 
management et de la dynamique d’équipe ».
On  pourrait  aussi  recourir  à  des  logiciels  indiquant  le 
nombre de lits disponibles en ligne – ce qui éviterait une 
perte de temps pour les médecins et les infirmières dans 
ce e recherche permanente de « places ».
Ce  «  système  de  services  d’urgences  »  pourrait  être 
expérimenté  dans  les  hôpitaux  de  proximité  dans  un 
premier  temps.    On  désengorgerait  les  hôpitaux  des 
grandes  villes,  les  médecins  de  campagnes  ne  seraient 
plus  livrés  à  eux‐mêmes,  et  les  pa ents  auraient  un 
meilleur accès au soin notamment en campagne.
L'ex‐ministre  de  la  santé Agnes  Buzin  est  passée visiter 
plusieurs fois le service d’urgences de Paris Bichat et son 
fonc onnement.  Peut‐être  a‐t‐elle  transmis  ses 
impressions  à  son  successeur  Olivier  Véran…  peut‐être 
s’en inspirera‐t‐il ? A.S.
19
Information médicale
Coronavirus
Pour les personnes revenant d’une 
zone où circule le virus
Pendant les 14 jours suivant le retour :
• Surveillez votre température 2 fois par jour
• Surveillez  l’appari on  de  symptômes  d’infec on 
respiratoire (toux difficultés à respirer…)
• Lavez‐vous  les  mains  régulièrement  ou  u lisez  une 
solu on hydro‐alcoolique
• Evitez  tout  contact  avec  les  personnes  fragiles  (femmes 
enceintes, malades chroniques, personnes âgées…)
• Evitez  de  fréquenter  des  lieux  où  se  trouvent  des 
personnes  fragiles  (hôpitaux,  maternités,  structures 
d’hébergement pour personnes âgées…)
• Évitez  toute  sor e  non  indispensable  (grands 
rassemblements, restaurants, cinéma…)
• Travailleurs/étudiants  :  vous  pouvez  retourner  travailler 
en  l’absence  de  symptômes.  Si  possible,  privilégiez  le 
télétravail.
• Les enfants, collégiens, lycéens peuvent être envoyés à la 
crèche, à l’école, au collège ou au lycée.
Défini on de cas et conduite à tenir 
pour les professionnels de santé
Les  autorités  sanitaires  françaises  ont  demandé  aux 
professionnels  de  santé  prenant  en  charge  un  pa ent 
suspect d’infec on par le COVID‐19 (cf. Défini on de cas ‐ 
Santé  publique  France)  de  prendre  contact  avec  le  Samu‐
Centre  15  pour  analyse  et  mise  en  place  des  premières 
mesures  de  prise  en  charge.  Il  conviendra  de  ne  pas 
l’orienter  d’emblée  vers  les  structures  d’accueil  des 
urgences afin d’éviter le contact avec d’autres pa ents.
Consulter  la  défini on  de  cas  et  la  conduite  à  tenir  sur  le 
site de Santé publique France
Consulter  les  fiches  d’informa on  pour  les  professionnels 
de  la  mission  Coordina on  opéra onnelle  risque 
épidémique et biologique (COREB) na onale.
Consulter les messages d’alerte DGS‐Urgent diffusés par la 
Direc on générale de la santé.
On ne le présente plus. Dans un contexte 
d'évolu on  rapide  de  la  situa on,  nous 
rappelons  simplement  ici  les 
recommanda ons  pour  limiter  sa 
propaga on.  Consultez  le  point 
épidémiologique  interna onal  actualisé 
sur  le  site  de  Santé  publique  France.  Et 
surtout,  ne  paniquez  pas  et  restez  le  plus 
possible à la maison !
En cas de signes d’infection 
respiratoire (fièvre ou sensation de 
fièvre, toux, difficultés respiratoires) 
Dans les 14 jours suivant le retour d’une zone où circule le 
virus (voir la défini on de cas de Santé publique France) :
• Contactez  le  Samu  Centre  15  en  faisant  état  de  vos 
symptômes et de votre séjour récent
• Evitez  tout  contact  avec  votre  entourage  et  portez  un 
masque
• Ne vous rendez pas chez votre médecin traitant ou aux 
urgences, pour éviter toute poten elle contamina on.
• Les  professionnels  de  santé  et  établissements  de  santé 
ont été informés et des recommanda ons sur la prise en 
charge d’éventuels cas en France leur ont été délivrées.
#StayHome
20
La connaissance de la carte 
d’iden té  géné que  d’un 
pa ent  perme ra  aux 
médecins  de  prescrire  le 
médicament  le  plus 
efficace  ;  c’est  tout  le  défi 
des  années  à venir  pour  la 
santé! 
Ce e  médecine  de 
précision  passera  par 
l’examen  de  l’ADN  de 
chaque  pa ent.  Déjà 
certaines  thérapies,  par 
exemple  en  cancérologie, 
reposent sur ce principe. 
La  recherche  de  muta on 
géné que  permet 
d’orienter  le  choix  des 
médicaments  qui  seront 
proposés aux pa ents. 
Dans  un  futur  très  proche, 
les  tests  géné ques  pour 
connaître  la  composi on 
de  l’ADN  aideront  les 
médecins  à  trouver  la 
meilleure thérapie.
Le génome
Montre moi ton ADN, je te 
donnerai le bon médicament !
tests génétiques “DTC” :
ne vendez pas votre ADN !
“Prévente  spéciale  Saint‐Valen n  : 
seulement  59€”,  “Qui  êtes‐vous  ?”, 
“Une  femme  de  76  ans  découvre  ses 
origines  après  40  ans  de  recherche”, 
“Découvrez  à  quel  point  vous  êtes 
proches du Néandertal”.... 
Vous  avez  sans  doute  vu  passer  ces 
publicités  en  ligne  ces  derniers  mois. 
Les  tests  ADN  en  vente  directe  au 
consommateur  ou  dits  “DTC”  (“Direct 
To  Consumer”)  fleurissent  et  sont 
banalisés  dans  notre  société.  Mais 
pourquoi  sont‐ils  dangereux  ? 
Pourquoi  les  révisions  des  lois  de 
Bioéthique  sont  en  train  de  renforcer 
les  interdic ons  autour  de  ces  tests  ? 
Explica ons.
Il  y  a  quelques  jours,  en  discutant  avec  un  collègue 
chirurgien,  il  me  dit  qu’il  a  envoyé  son  ADN  pour 
connaître ses origines, et qu’il ne voit pas le problème ni 
les dérives de ces tests. “C’est mon ADN, cela ne regarde 
que moi.”
Comme lui, des milliers de personnes en France ont déjà 
eu  recours  à  ces  pra ques.  Il  y  a  trois  types  de  tests 
disponibles  via  internet  :  à  visée  “récréa ve”  pour 
connaître vos origines, à visée “prédic ve” pour connaître 
vos  prédisposi ons  géné ques  à  diverses  affec ons,  à 
visée  “diagnos que”  pour  connaître  des  varia ons  dans 
votre  ADN  poten ellement  responsables  de  maladies 
géné ques  de  gravité  variable  ou  votre  risque  de 
transmission d’une maladie dans votre descendance.
Savez‐vous premièrement que c’est illégal en France ? La 
législa on  française  prévoit  que  «  le  fait,  pour  une 
personne,  de  solliciter  l'examen  de  ses  caractéris ques 
géné ques [...] en dehors des condi ons prévues par la loi est 
puni de 3 750 € d’amende. (ar cle 226‐28‐1 du code pénal) 
».  De  plus,  la  révision  des  lois  de  bioéthiques  promet 
d’interdire la publicité faite autour de ces examens.
Deuxièmement, ces analyses ne sont jamais réalisées en 
France, et vos données ne sont donc pas protégées par la 
CNIL.  Pour  revenir  à  la  discussion  que  j’ai  eu,  non vous 
n’êtes  pas  le  seul  concerné  par  votre  ADN  !  Il  peut 
impacter  toute  votre  famille,  n’oubliez  pas  que  vous  le 
partagez  avec  chacun  de  vos  apparentés.  Donc  quand 
vous  envoyez  vos  données  géné ques  dans  une 
entreprise  privée  à  l’étranger,  vous  envoyez  également 
les données de toute votre famille. Je vous invite à vous 
poser  la  ques on  suivante  :  accepteriez‐vous  de  payer 
pour  donner  vos  photos  de  famille  à  des  entreprises 
privées  qui  en  auraient  un  droit  de  commerce  et  de 
réu lisa on ?
Puis‐je savoir d’où je viens ?
Concernant  vos  origines,  il  s’agit  de  sta s ques,  les 
résultats  ont  une  part  de  vérité  mais  dépendent 
notamment  des  bases  de  données  sur  lesquelles 
s’appuient l’entreprise. Le vrai business derrière c’est bien 
l’u lisa on  de  vos  données  à  des  visées  de  recherche. 
N’oubliez  pas  que  ce  sont  eux  qui  ont  tout  à  y  gagner, 
quand  ce  test  vous  est  bradé  à  59€  alors  que  réaliser 
l’analyse  leur  coûte  bien  plus  cher,  c’est  bien  pour  une 
raison, vous  payez  et  ils  s’emparent  de votre ADN.  Ces 
entreprises  ont  alors  certes  accès  à  vos  données 
“récréa ves”  mais  aussi,  de  fait,  à  vos  données 
médicales. 
21
La  pharmacogénomique  est  la  science 
qui  étudie  la  rela on  entre  notre 
patrimoine  géné que  et  l’efficacité  des 
médicaments.  Car  oui  c’est  un  constat 
que  nous  pouvons  tous  faire,  certains 
pa ents sont plus ou moins répondeurs à 
des traitements. 
Et pour expliquer ce e différence, il faut 
aller au plus profond de notre ADN; c’est 
là où tout se joue!
Des  muta ons  de  notre  code  géné que 
sont  l’explica on  de  ce e  variabilité 
d’ac on des médicaments.
A  l’avenir  la  connaissance  de  la  carte 
d’iden té  géné que  de  chaque  individu 
perme ra  de  choisir  le  médicament  le 
plus efficace.
C’est le but de la pharmacogénomique.
Sources : 
www.na onalgeographic.fr
biotechlerncenter.interpharma.ch
 Pharmacogénomique ?
Comment connaître son ADN pour guérir
“En avril dernier, on es mait à 26 
millions le nombre de personnes 
ayant réalisé ces tests”
Concernant  vos  prédisposi ons,  l’écueil  principal  est  la 
fiabilité. Comment ça marche ? Le laboratoire qui réalise 
votre test regarde des varia ons de votre ADN, il s’agit en 
fait  de  probabilités  de  développer  certaines  affec ons 
(diabète,  maladies  auto‐immunes,  alopécie  ‐  chute  des 
cheveux).  Ces  probabilités  ont  été  établies  vis‐à‐vis  là 
encore  de  popula ons  de  référence  par  des  études 
d’associa on et non pour un individu seul. Ces résultats 
n’ont pas montré de preuves suffisantes pour les u liser 
dans le milieu médical.
Puis‐je savoir ce que j’ai ?
Concernant  un  diagnos c  d’une  affec on  géné que 
précise,  il  y  a  deux  probléma ques  majeures: 
l’interpréta on et l’impact psychologique. L’interpréta on 
car,  contrairement  à  ce  que  tout  un  chacun  peut 
supposer,  la  géné que  est  encore  actuellement  une 
science  de  l’incer tude.  Nous  sommes  encore  loin  de 
savoir  tout  lire  et  tout  comprendre  dans  notre  génome. 
C’est la raison pour laquelle les tests géné ques doivent 
être encadrés, prescrits et rendus par des professionnels 
de  santé.  Formés  dans  ce  domaine,  ils  sont  capables 
d’interpréter  et  d’expliquer  de  manière  détaillée  ces 
résultats. Imaginez si vous vous retrouvez demain avec un 
résultat  incertain  dans  un  gène  connu  pour  être 
responsable  d’une  affec on  cardiaque  pouvant  causer 
une  mort  subite  alors  que  vous  n’aviez  aucun  cas  dans 
votre famille ? D’où l’impact psychologique. Les tests de 
diagnos c pré‐symptoma que (diagnos c d’une affec on 
géné que réalisé avant les symptômes de la pathologie) 
sont  encadrés  en  France,  avec  des  consulta ons,  la 
présence  obligatoire  d’un.e  psychologue  et  plusieurs 
confirma ons  nécessaires  pour  des  pathologies  bien 
iden fiées dans des contextes familiaux.  
#DNALEAKS
Des  risques  de  dérives  enfin,  il  y  en  a  et  ils  sont 
nombreux.  Des  tests  ADN  peuvent,  par  ces  biais,  être 
réalisés à votre insu : il existe des entreprises prome ant 
de  “lever  vos  doutes  quant  à  la  fidélité  ou  non  de  votre 
compagnon ou compagne”, sans oublier bien sûr les tests 
de maternité/paternité entraînant des levées d’anonymat 
sauvages. 
Autre  dérive,  les  risques  d’eugénisme:  première 
démonstra on  par  ce e  société  américaine  qui  a  créé 
une applica on de rencontre pour éviter d’être en couple 
avec une personne “non compa ble”, avec laquelle vous 
risqueriez de transme re une maladie géné que à votre 
descendance. N’oubliez pas qu’une grande propor on de 
celles‐ci  sont  liées  à  un  mode  de  survenue  de  «  novo  », 
c’est à dire une anomalie survenant spontanément lors de 
la forma on de l’embryon. Deuxième démonstra on: une 
clinique  de  “fer lité”  en  Californie  vous  propose  de 
choisir la couleur des yeux de votre enfant.
De  l’incer tude  à  la  protec on  de  vos  données 
personnelles  en  passant  par  les  dérives  secondaires 
poten elles, ne cédez pas à la tenta on de plonger dans 
le monde fascinant de la géné que sans y être encadré! 
Faites vous accompagner par des professionnels de santé.
R.L.
22
Révision de la loi bioéthique :
la levée de l’anonymat
et ses conséquences
La  levée  de  l’anonymat  sur  le 
don des gamètes et d’embryons 
remet en cause le paradigme de 
la dona on. En effet, ce don est 
anonyme et non lucra f encore 
à ce jour. Après le vote défini f 
‐  courant  de  l’été  2020  ‐,  les 
enfants  issus  de  la  PMA 
(procréa on  médicalement 
assistée)  pourront  connaître 
l’iden té  de  leurs  donneurs 
avec  des  informa ons 
iden fiantes  et  d’autres  «  non 
iden fiantes » à leur âge adulte.
Avec  le  vote  de  la  loi  courant 
2020,  les  couples  de  femmes  et 
les  femmes  célibataires  pourront 
aussi  profiter  de  la  PMA,  pour 
l’heure  uniquement  autorisée 
aux  couples  hétérosexuels.  Pour 
la  procréa on,  le  don  double  de 
gamètes  sera  autorisé. 
Auparavant,  seuls  les  gamètes 
d’un  seul  des  deux  parents 
l’étaient.  Les  adultes  souhaitant 
donner  leurs  gamètes 
(spermatozoïdes ou ovocytes) ou 
embryons  devront  accepter  que 
leur  iden té  puisse  être  donnée 
aux enfants issus de dons.
Les  enfants  issus  de  ce  don  à 
l’âge de 18 ans pourront accéder 
à  deux  types  d’informa ons 
d’après  le  projet  de  loi:  des 
informa ons  iden fiantes  (nom, 
prénom, âge) et non iden fiantes 
(son  état  général  au  moment  du 
don,  sa  situa on  professionnelle 
et  familiale,  ses  caractéris ques 
physiques,  ses  mo va ons 
rédigées par ses soins).
Il  convient  de  préciser  que  si  la 
loi  est  votée,  il  n'y  aura  pas  de 
rétroac vité  pour  les  enfants 
issus  de  la  PMA.  Les  stocks  de 
gamètes et d’embryons recueillis 
avant la révision de la loi devront 
être détruits. Pour autant, on ne 
pourra  forcer  les  donneurs  à 
rencontrer leurs « enfants ». A.S.
Le  projet  de  loi  prévoit  la  créa on 
d’une commission d’accès aux données 
non  iden fiantes  et  à  l’iden té  du  « 
ers  donneur  »,  liée  au  ministère  des 
Solidarités  et  de  la  Santé.  Ce e 
instance  recevra  toutes  les  demandes 
des  personnes  nées  de  dons  et 
demandera  à  l’agence  de  biomédecine 
de communiquer les informa ons.
Les  Français  et  Françaises  ayant  déjà 
donné  leurs  gamètes  ou  embryons 
avant  la  révision  de  la  loi  pourront 
également  se  rapprocher  de  ce e 
commission  pour  dire  s’ils  et  elles 
souhaitent donner ou non leur iden té 
aux enfants issus de don.
Concernant  les  adultes  issus  de  don 
avant  la  loi,  ils  pourront  se  rapprocher 
de  la  commission  afin  de  savoir  si  leur 
donneur a accepté de lever l’anonymat.
Comment accéder
à ces informa ons ?
Il a été envisagé de rémunérer les dons 
mais ce e idée a vite été abandonnée.
Les  autorités  misent  plutôt  sur  une 
période  longue  de    transi on  afin  de 
cons tuer  un  nouveau  stock.  Pendant 
ce e  période  de  transi on  les  dons 
existants  seront  u lisés,  tandis  que  les 
nouveaux  seront  récoltés  selon  les 
nouveaux  critères  d’anonymat.  Sera 
proposée  une  date  pivot  par  décret  à 
par r de laquelle la nouvelle loi entrera 
en applica on. Ce décret perme ra de 
cons tuer un nouveau stock répondant 
aux  exigences  de  la  nouvelle  loi.  Ce e 
date pivot ne devra pas dépasser un an.
Le  gouvernement  pense  lancer  une 
campagne  d’informa on  afin  de 
sensibiliser la popula on sur le don de 
gamètes, ovocytes et embryons.
Que propose le 
gouvernement ?
Après  le  vote  de  la  loi,  le  stock  de 
gamètes  et  d’embryon  devra  être 
détruit  car  il  est  régi  par  le  cadre  de 
l’ancienne loi.
On est alors en droit de se demander si 
la  levée  de  l’anonymat  ne  fera  pas 
diminuer  le  nombre  de  dons.  Dans  le 
même  temps,  la  demande  risque  aussi 
d’augmenter  car  le  nombre  de 
personnes  profitant  de  la  PMA  sera 
plus important.
Actuellement, la situa on est équilibrée 
pour le don de spermes mais il y a une 
pénurie  pour  les  ovocytes.  Le  délai 
d’accès est de l’ordre de 12 à 18 mois. 
Le  nombre  de  demandes  est  de  3000 
par  an.  Et  selon  l’étude  d’impact,  il 
devrait passer à 5000.
Vers un problème 
de stock ?
23
La crise des opiacés fait rage
130  morts  par  jour  aux  Etats‐Unis, 
déclenchement d’un plan d’urgence, une 
na on en alerte…tout porte à croire à la 
propaga on  d’un  virus  dangereux.  Les 
coupables  ?  Les  antalgiques  opioïdes. 
Face  à  l’envergure  de  l’épidémie,  la 
France contre‐a aque. 
En  tête  devant  les  accidents  de  la  route  et  les  décès  par 
armes  à  feu,  les  décès  par  overdose  d’opioïdes 
représentent  la  première  cause  de  mortalité  évitable  aux 
Etats‐Unis.  Les  chiffres  sont  édifiants  :  près  de  400  000 
décès  entre  1999  et  2016  et  70  000  morts  en  2017. 
L’origine  du  mal  remonte  au  milieu  des  années  90  avec 
l’élargissement  de  la  prescrip on  légale  des  antalgiques 
opiacés  aux  douleurs  chroniques.  Réservées  aux  douleurs 
cancéreuses, des molécules telles que l’oxycodone ont pu 
être  administrées  aux  pa ents,  à  grand  renfort  de 
campagne publicitaire et de coups de pouce financiers des 
laboratoires.  Ce e  éléva on  de  la  consomma on  s’est 
accompagnée  d’une  augmenta on  de  décès  par  overdose. 
L’histoire  s’est  ensuite  répétée  en  2010  et  en  2013,  les 
La situa on est très différente en 
raison de l’interdic on de tout 
abus de prescrip on, de 
promo on et publicité sur les 
médicaments. En dix ans, 
l’u lisa on des antalgiques 
opioïdes a augmenté, pour 
répondre à une meilleure prise en 
charge de la douleur. Les 
antalgiques de palier I 
(paracétamol, aspirine et AINS) 
restent de loin les plus 
consommés (78% en 2017), 
devant les antalgiques opioïdes 
faibles comme le tramadol et la 
codéine (20%) et forts tels que le 
sulfate de morphine, le fentanyl, 
l’oxycodone (2%). Le tramadol et 
l’oxycodone, marquant la plus 
forte augmenta on de leur 
consomma on, ont entraîné 
l’éléva on du recensement des 
effets indésirables graves : 
hospitalisa on, intoxica on, 
dépendance, décès. Selon le 
rapport de l’ANSM publié en 2019 
(Etat des lieux de la 
consomma on des antalgiques 
opioïdes et leurs usages 
probléma ques), le tramadol est 
l’an douleur opioïde provoquant 
le plus des troubles d’usage et de 
décès. Plus prescrit que les 
antalgiques opiacés forts, il 
conduit au même risque d’abus, 
de dépendance, d’overdose, de 
dépression respiratoire et de 
décès. A par r du 15 avril 2020, 
sa durée de prescrip on ne pourra 
plus excéder 3 mois, limitant ainsi 
le mésusage.  
Depuis 2017, l’ANSM a établi un 
plan d’ac on afin de réduire les 
risques : améliora on des 
connaissances des professionnels 
de santé et du grand public sur les 
antalgiques opioïdes, surveillance 
sanitaire renforcée (créa on de 
l’Observatoire Français des 
Médicaments Antalgiques), accès 
facilité à l’an dote naloxone et 
encadrement de la dispensa on 
médicamenteuse avec, par 
exemple, la prescrip on sur 
ordonnance de la codéine, 
dextrométhorphane, 
éthylmorphine et noscapine. 
vagues de décès étant respec vement liées aux overdoses 
par  héroïne  et  par  les  fentanyloïdes,  50  à  100  fois  plus 
puissants  que  la  morphine.  Les  pa ents  devenus 
dépendants  se  sont  tournés  vers  des  produits  plus  forts, 
plus  dangereux  car  échappant  à  tout  contrôle  et 
disponibles dans la rue ou sur le marché noir interna onal.  
Les  prescrip ons  d’antalgiques  opiacés  forts  ont  certes 
baissé, mais le public, touché par les overdoses en héroïne 
et opioïdes de synthèse, reste large et inhabituel :  adultes 
jeunes (40 ans en moyenne), caucasiens, mères de famille 
ac ves et nouveau‐nés a eints de syndrome de sevrage à 
la naissance. Devant ce constat, l’état d’urgence sanitaire a 
été  déclaré  par  le  Président  Trump  fin  2017,  pour 
comba re la disposi on sur le marché noir de l’héroïne par 
les cartels de la drogue mexicaine, ainsi que la produc on 
clandes ne  d’opioïdes  de  synthèse  par  des  laboratoires 
chinois.  Les  procès  visant  les  groupes  pharmaceu ques 
distributeurs  des  opioïdes  de  synthèse  ont  aussi  débuté. 
Certains ont déjà été condamnés à de lourdes amendes et 
sanc ons  pour  publicité  mensongère  sur  l’absence  de 
risque  de  dépendance.  D’autres,  comme  le  laboratoire 
américain Insys, ont conclu des accords à l’amiable avec le 
ministère la Jus ce américain, afin d’éteindre les plaintes et 
indemniser les vic mes.
Et en France ?
Devenu mondial, le combat contre ce e épidémie atypique 
con nue, en s’appuyant notamment sur la surveillance des 
pa ents  à  risque,  la  disponibilité  des  traitements  de 
subs tu on  et  la  lu e  contre  les  trafics  de  drogue.  Fait 
notable  et  récent,    l’oxycodone,  majoritairement  coupable 
de la crise, vient d’être re rée de la liste des médicaments 
essen els  de  l’OMS.  Son  avenir  est  désormais  compté. 
D.D. 
24
Cherche médicaments
désespérément...
Cela  ne vous  a  sûrement  pas  échappé  à vous  acteurs  de 
terrain : beaucoup (trop) de médicaments sont en rupture.
Car oui, depuis plusieurs mois, notre pays est confronté à 
une crise sanitaire majeure. Les rayons des pharmacies sont 
désespérément vides.
Pour  l’ANSM  (Agence  Na onale  de  Sécurité  du 
Mécicament),  les  chiffres  sont  plus  qu’inquiétants.  En  dix 
ans,  le  nombre  de  ruptures  de  spécialités  a  été  mul plié 
par  dix  !    Même  les  médicaments  dits  “d'intérêt 
thérapeu que  majeur”  sont  largement  concernés.  Pour 
rappel, ces produits, sans alterna ve pour le pa ent en cas 
de  rupture,  peuvent  entraîner  une  mise  en  jeu  de  son 
pronos c vital. 
Alors face à ce constat, les autorités de santé réagissent et 
me ent en œuvre un véritable plan de bataille. 
Depuis septembre 2019, un comité de pilotage chargé de 
lu er contre la pénurie de médicaments est à la manœuvre. 
Associa ons  de  pa ents,  industriels  pharmaceu ques  et 
professionnels de santé cons tuent les membres de ce e 
nouvelle  commission.  Les  premières  décisions  sont 
a endues  pour  le  début  de  l’année  2020.    Certaines 
mesures ont néanmoins déjà été évoquées dans la presse. 
Par  exemple,  le  gouvernement  souhaiterait  imposer  aux 
industriels du secteur la cons tu on de stocks de plusieurs 
mois.  Un  “matelas  de  protec on”  perme ant  de  tenir 
quelque temps en cas d’arrêt de produc on.
Une  autre  mesure  évoquée  reposerait  sur  des  sanc ons 
financières contre les acteurs du secteur. En cas de rupture, 
le  laboratoire  se  verrait  contraint  de  payer  des  pénalités. 
Pour marquer la volonté des autorités de santé d’éviter la 
situa on  actuelle,  les  industriels  devront  également 
prendre  à  leur  charge  une  obliga on  d’importa on.  En 
d’autres  termes,  pour  les  médicaments  d'intérêt 
thérapeu que  majeur,  le  laboratoire  devra  trouver  une 
solu on  thérapeu que  alterna ve  afin  d’assurer  la 
con nuité des traitements.
Depuis  plusieurs  mois,  professionnels  de 
santé  et  pa ents  subissent  des  pénuries 
de médicaments à répé on. Face à ce e 
situa on,  les  autorités  de  santé  essaient 
de trouver des solu ons.
Enfin,  une  autre  mesure  soumise  par  certains 
parlementaires  est  la  mise  en  place  d’une  produc on 
“made in France” des médicaments essen els. Sur le papier, 
ce e  idée  a  de  quoi  séduire.  Mais  malheureusement,  la 
produc on de médicament est un processus complexe qui 
nécessite  de  forts  inves ssements  financiers  et  une  mise 
en oeuvre longue. 
Les  causes  de  ce e  situa on  sont  aujourd’hui  bien 
connues. La mondialisa on de la produc on, une poli que 
tarifaire  toujours  plus  basse,  l’émergence  de  nouveaux 
marchés  ou  encore  l’absence  d’innova on  thérapeu que 
cons tuent probablement les problèmes de fond.
Aujourd'hui  pour  des  raisons  économiques,  la  produc on 
est  délocalisée  dans  des  pays  à  faible  coût  de  main 
d’oeuvre.  De  plus,  certains  médicaments  ne  sont  plus 
produits que dans une seule usine au niveau mondial. Il est 
alors  facile  de  comprendre,  comme  un  effet  papillon,  les 
conséquences  mondiales  d’un  problème  de  produc on 
locale.
Un  autre  point  à  prendre  en  compte  dans  ce e 
probléma que  est  l’émergence  de  nouveaux  pays 
consommateurs  de  médicaments.  Depuis  une  dizaine 
d’années  le  marché,  notamment  asia que,  devient  grand 
consommateur  de  principes  ac fs.  Ce e  consomma on 
entraîne,  par  effet  boule  de  neige,  un  déséquilibre  des 
besoins mondiaux. 
La mise en applica on des mesures annoncées va prendre 
du temps. Or, justement certains pa ents ne disposent pas 
de ce temps d’a ente. R..L.
Source : OpenClipart‐Vectors, Rudy and Peter Ski erians sur Pixabay
25
Désengorger les urgences :
un coup de main des kinés ?
Depuis des années, la satura on des services d’urgence est 
une  ques on  au  cœur  des  revendica ons  des  personnels 
hospitaliers. La contesta on s’est accentuée au mois de mars 
dernier  avec  un  mouvement  de  grève  dans  les  hôpitaux 
parisiens,  qui  s’est  étendu  progressivement  à  l’ensemble  du 
territoire. Pour répondre à ce mouvement social, la ministre 
de la Santé à l'époque Agnès Buzin a présenté en septembre 
un « pacte de refonda on des urgences ». Ce plan propose 
d’inves r  754  millions  d’euros  sur  trois  ans  afin  de 
désengorger les services d’urgences.
Le  développement  d’une  offre  alterna ve  aux  urgences 
nécessite  de  faire  appel  à  un  nombre  croissant  de 
professionnels de santé. Pour ce faire, la ministre de la santé 
a  proposé  d’élargir  les  compétences  de  professionnels  non‐
médecins, notamment les kinésithérapeutes pour prendre en 
accès direct les pa ents.
En  France,  quand  un  pa ent  veut  consulter  un  masseur‐
kinésithérapeute,  il  doit  préalablement  consulter  son 
médecin  traitant  afin  d’obtenir  une  ordonnance,  c’est  ce 
qu’on  appelle  le  parcours  de  soin.  Si  le  pa ent  ne  respecte 
pas ce parcours, il s’expose à une augmenta on de son reste 
à charge, voire le non‐remboursement des frais engagés. 
L’ouverture  de  l’accès  direct  signifierait  que  les  pa ents 
pourraient  consulter  un  kinésithérapeute  sans  avoir  à 
rencontrer quiconque au préalable et sans avoir été orienté 
par un autre professionnel de santé. Ce e consulta on serait 
alors remboursée par la sécurité sociale dans les condi ons 
habituelles. 
L’accès direct au kinésithérapeute existe déjà dans un certain 
nombre  de  pays,  en  Amérique  du  nord,  en  Australie  mais 
aussi chez nous, en Europe. Le kinésithérapeute occupe alors 
une  place  centrale  dans  le  diagnos c  et  la  prise  en  charge 
des  maladies  musculosquele ques  (lombalgies,  douleurs 
ar culaires  ou  encore  les  pe ts  trauma smes).  Ce e 
modalité  d’accès  s’est  développée  essen ellement  dans  les 
pays dans lesquels les frais de santé sont très élevés et pour 
lesquels l’accès à un médecin est plus difficile.   
Dans  son  projet,  l'ex‐ministre  de  la  santé  Agnès  Buzyn 
proposait  un  accès  direct  aux  kinésithérapeutes  pour  la 
Afin  de  fluidifier  le  parcours  de  soins,  la 
ministre de la santé à l'époque a annoncé 
le  développement  d’un  accès  direct  aux 
kinésithérapeutes,  sans  passer  par  un 
médecin.
lombalgie  et  l’entorse  de  cheville.  Pour  ce  faire,  des 
protocoles  de  coopéra on  entre  médecins  et 
kinésithérapeutes  détailleront  les  traitements  à  me re  en 
place, et les actes médicaux que les kinésithérapeutes seront 
autorisés à réaliser en plus de leurs compétences habituelles. 
Ces  protocoles  devaient  entrer  en  vigueur  d’ici  la  fin  de 
l’année  2019,  mais  la  réforme  a  pris  du  retard.  On  les 
annonce désormais au cours de l’année 2020.
L’Ordre  et  les  syndicats  de  masseurs‐kinésithérapeutes  ont 
unanimement  salué  ce e  mesure,  parlant  d’une  «  avancée 
majeure  »  pour  la  profession  qui verrait  ses  «  compétences 
diagnos ques  enfin  reconnues  ».  Coté  médecins,  les 
réac ons  sont  plus  mi gées.  Si  certains  sou ennent  ce e 
mesure,  la  confédéra on  des  syndicats  médicaux  français 
dénonce « un démantèlement sauvage du mé er de médecin 
»,  reprochant  au  gouvernement  d’organiser  une  déléga on 
de  tâches  aux  paramédicaux  sans  consulter  les  principaux 
intéressés. 
Si  ces  annonces  semblent  présager  des  changements 
importants  pour  les  pa ents,  leur  impact  est  à  nuancer.  En 
effet,  les  protocoles  de  coopéra ons  entre  médecins  et 
kinésithérapeutes devront répondre à un cahier des charges 
exigeant  qui  risque  de  limiter  très  fortement  le  nombre  de 
professionnels concernés. Ainsi, cet accès sera possible selon 
des  condi ons  géographiques,  mais  nécessitera  aussi  des 
condi ons  minimales  de  forma on  et  d’expérience 
professionnelle. 
L’un des objec fs de ce e réforme est de réduire les temps 
d’a ente  en  simplifiant  le  parcours  de  soin  des  pa ents. 
Perme re  aux  pa ents  de  consulter  des  professionnels  de 
santé non médecin dans les zones sous dotées devrait donc 
résoudre  ces  difficultés.  Malheureusement,  les  territoires 
dépourvus  de  médecins,  ont  généralement  aussi  un  déficit 
pour tous les autres professionnels de santé. Il n’est pas rare 
d’avoir  au  moins  quinze  jours  de  délais  pour  obtenir  un 
rendez‐vous chez un kiné. Dans ces condi ons, par sûr que 
l’accès direct résolve le problème d’accès aux soins urgents 
pour les pa ents. FR.S.
Santé et Bien-être
26
LOMBALGIE ET GROSSESSE
Les  douleurs  lombaires  restent  un 
problème  de  santé  publique  en  France, 
mais  les  douleurs  de  dos  de  la  femme 
enceinte  se  différencient  des  autres 
lombalgies.  Plutôt  fréquentes,  en 
par culier  lors  du  dernier  trimestre,  ces 
douleurs  ont  pour  origine  le  grand 
bouleversement corporel qui accompagne 
une grossesse. A endre un bébé, c'est voir 
son corps se modifier!
Certaines  pa entes  peuvent  être 
excédées  par  la  banalisa on  de  ces 
douleurs  par  le  corps  médical,  là  où 
d'autres  peuvent  hésiter  à  en  parler 
considérant cela normal... Explica ons.
Elles  sont  mul ples.  On  retrouve 
des  douleurs  ligamentaires  des 
ar cula ons  sacro  iliaques,  gênes 
dans  le  bas  du  dos,  douleurs  du 
pubis  et  de  l'aine,  sensa ons  de 
pesanteur,  douleurs  pelviennes, 
scia que...  Autant  de  réalités 
différentes  pour  des  femmes 
enceintes souffrant de «lombalgie».
Quel type de douleurs ?
Grâce aux hormones de la 
grossesse  (oestrogènes, 
progestérone,  relaxine), 
l'organisme  féminin 
permet  le  développement 
du fœtus et la prépara on 
à  l’accouchement.  Il  en 
découle  une  hyperlaxité 
et  une  diminu on  de  la 
stabilité  ar culaire  du 
bassin.  Le  système 
ligamentaire  est  ainsi  mis 
à  mal  et  le  système 
musculo‐squele que  fait 
tout  pour  s'adapter,  avec 
quelques  difficultés 
parfois...sans que cela soit 
une pathologie.
Ce qui peut expliquer 
ces douleurs
Quand  les  douleurs  deviennent  difficiles  à  gérer, 
consultez  votre  médecin  traitant.  Les  médicaments 
proposés  sont  restreints  en  raison  des  contre‐
indica ons  liées  à  la  grossesse.  Les  femmes  sont 
souvent  très  ré centes  à  en  prendre,  même 
autorisés. 
Des  douleurs  brutales,  qui  ne  cessent  jamais, 
soulagées  par  rien  ou  encore  des  contrac ons, 
saignements,  brûlures  urinaires  doivent  vous  faire 
consulter votre médecin.
Des  séances  de  kinésithérapie  peuvent  être 
prescrites.  Les  kinésithérapeutes  u lisent  des 
techniques variées et adaptées: Exercices de mobilité 
doux sur ballon de gym, massage, thérapie manuelle, 
appren ssage  de  meilleures  posi ons,  travail  de 
l’ouverture  thoracique  et  de  la  respira on,  conseils 
de posture.
L’ostéopathie  est  une  technique  par culièrement 
appréciée  également  chez  les  parturientes.  Les 
techniques  employées  sont  essen ellement  douces 
et rassurent les femmes.
Qui consulter ?
Les hormones de la grossesse  en cause
Les contraintes posturales changent pendant 
la grossesse avec la croissance du fœtus
Le diamètre du bassin doit 
s'élargir  et  le  bassin 
basculer  vers  l'avant.  Le 
bas  du  dos  se  creuse 
beaucoup  (on  parle 
d'hyperlordose),  le  poids 
du  bébé  amenant  encore 
plus  le  bassin  en  avant. 
L'utérus  prend  du  volume, 
grandit  vers  le  haut  et 
remonte  jusqu'à  la  cage 
thoracique.
Il  passe  d’une  situa on 
pelvienne  à  une  situa on 
abdomino‐pelvienne  en 
début de grossesse, puis à 
une  situa on  abdomino‐
thoracique  en  fin  de 
grossesse.  La  ceinture 
musculaire  abdominale 
est  affaiblie  par 
l'allongement  des  muscles 
abdominaux. 
27
Dans la majorité des cas, les douleurs disparaissent après la 
grossesse, mais dans 30 à 45% des cas, la lombalgie persiste 
après  l’accouchement  (2)  pour  disparaître  dans  90%  des  cas 
(3) au cours des six premiers mois. 
L'après bébé est de plus en plus occulté dans le parcours de la 
maternité,  contrastant  avec  la  médicalisa on  des  mois  de 
grossesse.  N'hésitez  pas  à  en  parler  à votre  médecin  si  cela 
dure encore. L'ostéopathie reste une bonne idée ici.
Portez  le  moins  possible  de  charges  lourdes  les  premières 
semaines suivant l'accouchement. Prenez le temps d'effectuer 
la  rééduca on  périnéale  très  souvent  nécessaire,  avec  un.e 
kinésthérapeute ou un.e sage‐femme. MC.N.
Et après
l’accouchement ?
Que pouvez‐vous faire ?
Références
(1) Dr Bernade e de Gasquet, ceinture Physiomat®
(2) Borg‐Stein, J., Dugan, S.A. et Gruber, J. 
Musculoskeletal aspects of pregnancy. Am J Phys 
Med Rehab. Mar 2005, Vol. 84, 3, pp. 180‐92
(3) Fouquet, B., Borie, M.J. et Pellieux, S. Rachis 
lombaire et grossesse. Revue du rhuma sme. sept 
2005, Vol. 72, 8, pp. 707‐714
La mobilité et le sport
Bouger reste important et peut vous soulager, 
privilégiez  la  marche  à  pied  qui  aidera 
également le retour veineux. Evitez les sports 
trop  contraignants,  avec  de  forts  impacts…
course à pied en par cu‐lier. 
La nata on ou encore la balnéothérapie sont 
excellentes, le corps est placé en décharge, ce 
qui rend les mouvements plus faciles. La nage 
sur  le  dos  est  à  préférer,  la  brasse  sera 
abandonnée  rapidement  par  le  creux 
lombaire qu'elle accentue encore.
Ne  faites  pas  d'exercices  «classiques» 
d’'abdominaux si vous pensez ainsi renforcer 
la  ceinture  du  ventre  pour  gainer,  ceux‐ci 
travaillent  déjà  suffisamment;  conservez  un 
certain tonus abdominal seulement.
Evidemment, plus la grossesse avance et plus 
il sera compliqué de bouger avec aisance.
Cherchez  à  vous  grandir  le  plus  possible  au 
quo dien, dans vos posi ons assises comme 
debout.
Les supports ou matériels orthopédiques
Les  coussins  de  posi onnement  (en 
micro  billes  de  polystyrène  en 
général)  perme ent  une  bonne 
installa on  de  la  femme  enceinte 
assise ou couchée.
La  qualité  de  la  literie  n'est  pas  à 
négliger,  un  bon  sou en  est 
nécessaire.  Allongée  sur  le  côté 
gauche,  veillez  à  conserver  un  bon 
alignement avec vos cervicales.
Le  port  d'une  ceinture  élas que 
étroite  de  main en,  au  niveau  du 
trochanter  (les  hanches),  peut 
soulager  les  douleurs  en  posi on 
debout ainsi qu’aider les problèmes 
circulatoires  et  les  sensa ons  de 
pesanteur.  Elle  main ent  le  bassin 
sans comprimer le ventre (1).
L’hygiène et l’alimenta on
Une  prise  de  poids  raisonnable 
limitera  les  contraintes  mécaniques 
sur les ar cula ons et les ligaments, 
pas  toujours  facile  évidemment!… 
conservez  ou  adoptez  une 
alimenta on  équilibrée  au  moins. 
Evitez  le  port  de  charges  lourdes 
également.
Prenez  du  repos  sans  culpabiliser 
pendant  ce  temps  de  la  grossesse! 
Vive la sieste!
La chaleur dans le dos ou les bains chauds qui soulagent
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Revue SFJM numero 2

  • 2.
  • 3. EDITO La décennie de la transparence « Le cauchemar, il a démarré quand on a  commencé à nous dire: “il va falloir que vous  produisiez du séjour” alors que nous, on avait  l’habitude de prodiguer des soins.»  Au cours d’une conférence de presse mardi 14  janvier 2020, le Pr Agnès Hartemann sonne le  glas, des trémolos dans la voix. Comme elle, ils  sont plus d’un millier de médecins hospitaliers à  démissionner ce jour­là de leur fonction  d’encadrement. Par cette décision collective, ils  souhaitent exprimer la souffrance du système de  soins français et faire entendre leur voix à la  ministre de la santé de l’époque, Agnès Buzyn.  Aujourd’hui nul ne saurait ignorer que l’hôpital  public se meurt. Si les raisons paraissent assez  floues pour certains usagers, les mots  bouleversants de la chef de service de  diabétologie de la Pitié­Salpêtrière révèlent  l’envers du décor et finissent de nous achever. «  Quand notre activité baisse, on nous supprime  des moyens (…) dans les maladies chroniques, les  patients ne sont pas rentables (…) voilà où on en  est avec la T2A » [La tarification à l’activité est  la méthode de financement des établissements de  santé depuis 2004, NDLR]. Il est fini le temps des  rêves des petits enfants qui voulaient sauver des  vies. Lorsqu’ils avaient brillamment réussi leur  concours de première année de médecine,  personne n’avait prévenu les insouciants carabins  que la voie qu’ils venaient de choisir les mènerait  malgré eux vers une reconversion professionnelle.  Quel dommage d’avoir fait dix ans de médecine  pour finir à la tête d’une entreprise capitaliste  alors qu’en passant par HEC, en 5 ans ça aurait  été bouclé.   Dans un autre registre, mais pas moins frappant,  les soignants du CHU de Poitiers criaient eux  aussi à l’aide en décembre dernier. A la nuit  tombée, la façade s’ornait de ses plus belles  lumières. Seules certaines chambres s’allumaient,  dessinant trois gigantesques lettres symboliques :  SOS. Ce signal d’alarme n’arrive­t­il pas déjà  trop tard pour un hôpital en détresse ?   En 2019, 66,8% des soignants déclaraient être en  souffrance physique et/ou morale. Qu’ils soient  infirmiers, aides­soignants, médecins séniors ou  internes, ils sont toutes et tous touchés par ce  mal­être. Difficile de soigner des patients quand  on va mal soi­même. Burn­out, dépression,  suicide… Comme le dit le célèbre dicton, les  cordonniers sont les plus mal chaussés.  « On espère que cette bataille, on va la gagner »  clame le Pr Hartemann. Puisque seul on va plus  vite mais qu’ensemble on va plus loin, il devient  urgent de tous se mobiliser. Afin que l’opinion  publique se range du côté des soignants, sortir  dans la rue et fermer les portes des services des  urgences ne suffit plus : il faut parler ! Les  Français sont dans le brouillard et veulent y voir  plus clair ! A nous, professionnels de santé et  journalistes médicaux de lever le voile et de dire  toute la vérité, rien que la vérité. Au contact  quotidien des usagers, nous sommes les infiltrés  du système. « Ecrire ce n'est pas raconter une  histoire, c'est s'attaquer à l'indicible, c'est  chercher la transparence. » Faisons alors que  cette année 2020 soit le commencement d’une ère  nouvelle au cours de laquelle citoyens et  politiques poseraient sur leurs paupières fermées  le masque du visible. 
  • 4. 4 Sommaire p.6 La SFJM, un réseau de professionnels pour  vulgariser l’informa on santé p.8 Influenceur santé :  Interview de Majormouvement p.9 Notre info santé by SFJM SFJM Dossier p.10 Il faut sauver le soldat hosto p.12 Quelles seraient les urgences idéales ?  p.13 Urgence aux urgences : les pa ents ont des solu ons p.14 Ailleurs en Europe : le modèle de Stockholm p.16 IPA : Une nouvelle profession au secours des pa ents p.17 Satura on du service des  urgences en France : Quelles causes ? p.18 Bichat : un exemple à suivre Quel hôpital pour demain ?
  • 5. 5 Société française  de Journalisme  Médical Associa on loi 1901 1 avenue de Verdun 94450  Limeil Brevannes Orane LEROY‐RIVIERRE     présidente André SIMONNET     vice‐président     rédacteur en chef Amélie LEFÈVRE     vice‐présidente Marianne MAUGEZ     secrétaire Céline GUYOMAR     vice‐secrétaire Olivier MONTÉGUT     trésorier     responsable logo Rodolphe JANTZEN     directeur de publica on     maque ste  Professeur Olivier HENRY     Membre d'honneur Journalistes santé : Amélie LEFÈVRE André SIMONNET Céline GUYOMAR Christelle PIERROT Cihan BIRCAN Domi lle DENEUFVE Flavie PERIBOIS François‐Régis SARHAN Jean KODILA Marianne MAUGEZ Marion AUBERT‐MUCCA Marie‐Céline NANNI Morgane MAYENC Nathalie HODÉE Olivier MONTEGUT Orane LEROY‐RIVIERRE Philippe LENOIR Romain LECOINTRE Icônes : fla con.com p.26 Lombalgie et grossesse p.28 Sport et grossesse : une équa on à plusieurs inconnues ? p.30 Conseils pour les enfants p.31 Protec on de l'enfance p.32 Kalya, une start‐up qui vous veut du bien p.34 Qu’est‐ce que l’art‐thérapie ? p.34 « J’aurais voulu être un ar ste » p.36 Méditez, c’est bon pour la santé ! p.37 Grève et marche à pied, un duo bon pour la santé p.19 Coronavirus p.20 Les tests géné ques “DTC” : ne vendez pas votre ADN ! p.22 Révision de la loi bioéthique : la levée de l’anonymat et  ses conséquences p.23 La crise des opiacés fait rage p.24 Cherche médicaments désespérément... p.25 Désengorger les urgences  : un coup de main des kinés ? bien-être Information médicale Source : lifeforstock / Freepik
  • 6. Société Française de Journalisme Médical 6 La SFJM, un réseau de professionnels pour vulgariser l’information santé Des  professionnels  de  santé  et  de  l’informa on  ont  créé  en  France  une  associa on  dénommée  «  Société  française de journalisme médical » (SFJM)  dans le but principal de vulgariser au plus  grand public et le plus largement possible  l’informa on liée à la santé. Portée sur les fonts bap smaux en septembre 2018 par les  étudiants  du  diplôme  universitaire  en  informa on  et  journalisme  médical  de  la  promo on  2017‐2018,  par  la  volonté du Pr Olivier Henry son responsable, la SFJM a déjà,  en  une  année  d’existence,  réalisé  plusieurs  défis.  Les  membres n’ont pas a endu la reconnaissance un peu tardive  au Journal officiel (le 13 avril 2019) pour se me re au travail.  « Avec la crise que traverse actuellement le secteur de la santé  en France, il est essen el que le plus grand nombre de français  soit informé et comprenne ce qu'il se passe dans les hôpitaux », a  indiqué la présidente de la SFJM, Orane Leroy‐Rivierre.  En  réalité,  la  SFJM  veut  rendre  l’informa on  sur  la  santé  accessible à tous, souligne sa présidente, précisant que « le  discours  de  la  SFJM  est  basé  sur  des  sujets  qui  ont  fait  leurs  preuves scien fiques ». L’ar cle  2  de  ses  statuts  de  l’associa on  (loi  1901)  s pule  qu’elle « a pour but de promouvoir le journalisme médical. Elle  perme ra  la  mise  en  rela on  entre  ses  adhérents,  journalistes  spécialisés  en  santé  et  les  différents  médias  (presse  écrite,  radiophonique, télévisée et web). Elle devra également contribuer  à  la  pérennisa on  du  diplôme  universitaire  d’informa on  et  journalisme  médical  de  l’université  de  Paris‐Est  Créteil  Val  de  Marne  et  à  son  contenu,  à  la  diffusion  des  savoirs  dans  le  domaine de l’informa on en santé ». Les membres de la SFJM posant avec la présentatrice du JT de 20h (en avant‐plan devant le micro)
  • 7. 7 Visiblement sa sfaite du chemin déjà parcouru, Orane Leroy‐ Rivierre  souligne  que  «  les  membres  de  l’associa on  se  réunissent  autour  d’une  passion  commune  qui  est  la  communica on santé, aidés par leur regard d’experts riches  de leur savoir, leur savoir‐faire et leur pra que ». Ainsi,  à  l’ac f  de  la  SFJM  on  note  deux  séminaires  couplés  chacun  d’une  assemblée  générale.  Plus  que  de  simples  retrouvailles,  Orane  reconnaît  que  ces  séminaires  sont  un  grand  moment  de  brassage  des  différentes  promo ons  du  DU  d’informa on  et  journalisme  médical  mais  aussi  et  surtout « l’occasion de faire une sorte de forma on con nue  à travers la visite des différents médias ». C’est dans ce e logique que les membres de la SFJM ont pu  visiter  en  avril  2019  à  Toulouse  l’Agence  de  presse  spécialisée  en  radio  (l’A2PRL)  ainsi  que  la  Chaîne  de  télévision  France  3  Bourgogne  Franche  Comté  à  Dijon  en  octobre de la même année. Chacune de ces visites a permis  aux  membres  d’assister  en  direct  à  la  présenta on  des  journaux parlés et télévisés. Toujours dans le but de rendre l’informa on santé plus visible  et  plus  accessible,  la  SFJM  a  créé  en  décembre  2019  un  compte instagram in tulé « Notre info santé by SFJM » qui  traite de manière hebdomadaire l’actualité santé. Dans les perspec ves à très court terme, l’associa on vise la  diffusion  du  présent  numéro  (le  2ème)  de  la  revue  SFJM  à  grande  échelle,  plus  que  le  premier  publié  en  septembre  2019 et qui n’a été essen ellement diffusé qu’en ligne. « Le  souhait est que notre revue soit présente en salle d’a ente  des professionnels de santé et pourquoi pas sur le comptoir  des pharmaciens », suggère Orane. Outre  le  média web  (compte  instagram)  et  le  média  presse  écrite  (revue  SFJM),  l’associa on  espère  conquérir  les  supports vidéo et audio qui selon Orane sont des « projets  d’avenir  pour  lesquels  le  temps  et  le  dynamisme  de  l’associa on  nous  diront  s'ils  sont  réalisables  à  moyen  ou  à  long terme ».  A travers ses différents supports de communica on, la SFJM  aimerait  répondre  à  la  demande  des  professionnels  qui  souhaiteraient  qu’un  sujet  ou  une  probléma que  de  santé  soit  mis  en  lumière  dans  la  presse  notamment  en  ce e  période où le secteur de la santé en France est mis à rude  épreuve. La  SFJM  prévoit  également  ce e  année  2020  deux  autres  séminaires  toujours  ponctués  chacun  par  une  assemblée  Un bilan sa sfaisant Des perspec ves prome euses Les membres de la SFJM à l’issue de la visite de la Chaîne de Télévision  France 3 Bourgogne Franche Comté (Dijon le 4 octobre 2019) générale. L’une aura lieu au printemps à Aix en Provence et  l’autre au tout début de l’automne à Paris qui, rappelons‐le,  abrite le siège de l’associa on (Hôpital Emile Roux AP‐HP, 1  avenue de Verdun, 94450 Limeil Brévannes).  «  Il  s’agira  encore  et  toujours  de  rencontrer  les  nouveaux  membres  et  de  poursuivre  la  forma on  ini ale  reçue  grâce  au  DU.  A  ces  deux  occasions,  nous  organiserons  comme  d’habitude des sor es‐découvertes en lien avec la presse ou  la santé », annonce la présidente.  D’une  quinzaine  de  membres  à  sa  créa on,  l’associa on  compte  à  ce  jour  une  trentaine  d’adhérents  toutes  promo ons confondues. « Au départ seuls les étudiants de la  promo on  2017‐2018  en  faisaient  par e.  Mais  chemin  faisant  ceux  des  autres  promo ons  ont  rejoint  le  groupe  apportant ainsi un grand dynamisme et un  souffle nouveau  avec  une  diversité  de  profils  allant    des  médecins  aux  journalistes en passant par des pharmaciens, des infirmières,  des kinés ….  », se réjouit Orane  avant de conclure que seuls  les  tulaires  du  DU  en  informa on  et  journalisme  médical  délivré  par  l’université  Paris‐Est  Créteil  sont  pour  l’heure  autorisés à adhérer à la SFJM.   J.K.
  • 8. 8 Je suis un kinésithérapeute qui bosse en libéral  depuis 10 ans. Je me suis lancé depuis deux ans  sur  Instagram  à  travers  le  personnage  de  Majormouvement  pour  donner  des  conseils  au  plus grand nombre et valoriser ma profession. Influenceur santé : Interview de Majormouvement Qui est Majormouvement ? Comment t’est venue l’idée de  vulgariser la kinésithérapie ? Ça  date  d’un  pe t  moment  et  de  deux  vecteurs  principaux  :  premièrement,  de  voir  des  personnes  non  issues    du  milieu  médical qui donnent des conseils médicaux  et qui sont très loin des recommanda ons  scien fiques; en deuxième lieu, de voir que  les Américains le faisaient depuis quelques  années et le faisaient très bien. Selon toi, qu’est ce qui fait que  les gens te suivent ? Je  pense  que  c’est  lié  au  fait  que  je  sois  le  premier  à  m’être  lancé…  Cela  a  a ré  –  au  départ ‐ un peu de curiosité ! Le fait que les  personnes  con nuent  à  me  suivre,  c’est  probablement  parce  que  «  je  ne  me  prends  pas la tête » dans ce que j’essaie de diffuser.  Je parle de « kiné » mais pas que, même si ça  reste 80 % de mon contenu. Surtout quand je  le crée, je tente de le faire avec légèreté. Ce  n’est  pas  un  cours  ultra  théorique,  «  super  chiant », qui ne concerne que la kiné pour les  kinés par les kinés. J’essaie de me re un peu  de plaisir dans tout cela ! Quels sont les futurs projets  pour ton compte instagram ? Très honnêtement, je n’en ai pas ! J’aime avoir la liberté  de  la  créa on  de  mon  contenu.  Si  je  devais  avoir  des  projets,  ça  deviendrait  vite  des  objec fs  et  je  n’ai  pas  envie  d’en  avoir.  Mon  plaisir  à  court  terme  c’est  de  toujours prendre du plaisir !  Quand  je  prends  du  plaisir,  c’est  là  où  j’ai  le  plus  de  volonté  de  créa on  et  d’idées.  Ça  fait  deux  ans  que  je  fonc onne  comme  cela,  j’an cipe  mais  j’essaie  toujours  de rester libre. A.S. Peux‐tu nous décrire les  coulisses de tes vidéos ? Mon mé er de kiné me prend beaucoup de temps. C’est  impossible  de  créer  une  vidéo  par  jour,  ça  serait  une  charge mentale énorme. J’écris à l’avance mes vidéos, je  tourne  50%  de  mes  vidéos  en  une  journée.  C’est  épuisant! J’ai un copain qui me fait le montage et grâce à  ça  j’ai  un  stock  de  vidéos.  Si  j’ai  trop  de  travail,  j’ai  toujours une vidéo à poster. Un  «  influenceur  »  est  une  personne  très  suivie  sur  les  réseaux  sociaux  qui  influence,  exerce  une  ac on  sur  un  groupe  d’individus  au  service  de  la  santé  par  exemple.  Parmi  eux,  Majormouvement  fait  figure  de  pionnier  et  compte  désormais  plus de 171 000 abonnés. Il a eu la gen llesse de répondre à nos  ques ons. @majormouvement
  • 9. 9 @notreinfosante La rougeole : une  maladie pas si « infan le » que ça ! Suite  à  l’épidémie  de  rougeole  sur  les  îles  Samoa  qui  a  tué  81  personnes  (surtout  des  nourrissons) et la recrudescence en Europe de ce e dernière, la SFJM vous rappelle ce qu’il  faut savoir. La rougeole est une infec on virale. Sa période d’incuba on dure entre 7 et 18 jours. Cela  veut  dire  que  le virus  est  présent  dans  le  corps  entre  7  et  18  jours  avant  le  début  des  premiers symptômes. 1  individu  contagieux  peut  en  contaminer  20  !  La  contagiosité  s’étend  sur  10  jours  :  du  5ème jour précédant l’appari on des boutons au 5ème jour suivant l’appari on. Autrement  dit vous pouvez transme re le virus avant même de savoir que vous êtes malade. Le virus  se transmet par la toux, les éternuements, les sécré ons nasales. Les symptômes sont : la fièvre élevée, la toux, les écoulements du nez et des yeux rouges,  une grande fa gue, des boutons après plusieurs jours, d’abord sur le visage puis sur tout le  corps. Les  principales  complica ons  graves  peuvent  être  une  pneumonie,  une  encéphalite  (inflamma on du cerveau) pouvant conduire au décès. En vous vaccinant vous  protégez  les  personnes  à  risque  de  rougeole  grave  qui  elles  ne  peuvent  pas  se  faire  vacciner  :  femmes  enceintes,  personnes  sous  chimiothérapie,  personnes immunodéprimées . Le vaccin comprend 2 injec ons, de nos jours obligatoires pour les nourrissons à 12 mois  et entre 16‐18 mois. Ra rapage possible à tout moment chez l’enfant et l’adulte. Si vous n’é ez pas vacciné et que vous avez eu la rougeole, vous ne pourrez plus avoir la  maladie. En revanche, il est fortement recommandé de vous faire vacciner contre les deux  autres maladies du vaccin ROR : la rubéole et les oreillons. O.LR. @notreinfosante PAPILLOMAVIRUS Le combat contre les HPV se mène aussi chez les messieurs ! Le vaccin contre les papillomavirus humains (HPV) est désormais recommandé aux jeunes  garçons. La  Haute  Autorité  de  Santé  (HAS)  vient  de  publier  une  recommanda on  en  ce  sens.  Objec f : une mise en œuvre à l’été 2020. Le vaccin,  déjà  recommandé  pour  les  jeunes  filles,  le  sera  bientôt  pour  les  garçons  âgés  entre 11 et 14 ans. Il s’agit de lu er contre ces virus sexuellement transmissibles, responsables de plusieurs  cancers. « Pour qu’un vaccin soit efficace, il faut une couverture maximale. Il était donc  important d’élargir ce e vaccina on aux hommes, eux aussi possiblement porteur de ce  virus  et  qui  peuvent  tout  autant  le  transme re  »,  es me  Stéphanie  Mo on,  chirurgien  gynécologique  au  CHU  de  Toulouse,  interrogée  par  Olivier  Montegut  pour  la  SFJM  et  a2prl. O.M. Notre info santé by SFJM L’actualité santé pour le grand public & les professionnels Papillomavirus au microscope électronique  (source : Wikipédia) Illustra on compte instagram @notreinfosante
  • 10. 10 Quel pour L’exécu f espère « redonner de l’oxygène » à un système à  bout  de  souffle.  En  novembre  dernier,  la  désormais  ex‐ ministre de la santé Agnès Buzyn a présenté un plan pour  répondre à la crise de l’hôpital public.  1,5 milliards d’euros sur 3 ans. Pour l’année 2020, 300 millions d’euros ont été ajoutés au  budget déjà voté dans le cadre du projet de financement de  la sécurité sociale. Sur trois ans, ce sont au total 1 milliard  et  demi  d’euros  qui  devraient  être  inves s.  Le  gouvernement  prévoit  aussi  un  plan  d’inves ssement  de  150  millions  d’euros  pour  l’achat  de  matériel  et  la  rénova on de certains bâ ments.  Et la de e ? L’Etat propose de reprendre sur 3 ans, 10 milliards d’euros  de la de e qui plombe les hôpitaux publics ; soit un  ers de  la  de e  totale  du  secteur.  «  Un  geste  fort  »  selon  le  ministère  de  la  santé  mais  cela  ne  devrait  concerner  que  certains hôpitaux. Il faut dire que la de e a augmenté de  plus  de  40%  en  3  ans,  freinant  considérablement  les  inves ssements. Soulager les soignants. Objec f  :  soulager  les  mé ers  en  tension.  La  prime  d’engagement dans la carrière hospitalière sera revalorisée  pour  les  médecins  et  paramédicaux  afin  de  pallier  le  manque de voca ons. Pour les 40 000 infirmiers et aides‐ soignants  de  la  région  parisienne,  ce  sera  une  prime  annuelle de 800 euros. Ce qui devrait donner un peu plus  de souplesse pour leur perme re de trouver un logement.  Les aides‐soignants spécialisés en gériatrie se verront aussi  récompensés  :  100  euros  nets  mensuels.  Pour  les  autres  régions,  des  enveloppes  seront  distribuées  aux  hôpitaux  qui pourront les répar r « au mérite » à leurs soignants. 60  Pour  sor r  de  la  crise  qui  gronde  dans  les hôpitaux, le gouvernement a ouvert  les vannes : reprise de la de e, coup de  pouce  aux  budgets,  primes...  Explica ons. Il FAUT SAUVER LE SOLDAT HOSTO DOSSIER
  • 11. 11 Hôpital demain ? Le  plan  vient  réformer  d’abord  les  études  de  médecine,  me ant  fin  au  controversé  numerus  clausus et son concours couperet d’admission en  2ème  année  de  médecine  /  pharmacie  /  maïeu que,  dès  la  rentrée  de  septembre  2020.  Les effec fs seront déterminés par les universités  en  fonc on  des  besoins  du  territoire.  Objec f  :  augmenter de 20% le nombre d’étudiants formés,  tout en diversifiant leurs profils via les passerelles  entre les cursus. Le concours de l’internat sera lui  aussi  réformé.  Les  étudiants  en  3ème  année  de  3ème  cycle  effectueront  6  mois  de  stages  supervisés  par  un  médecin  pour  répondre  à  la  crise des déserts médicaux. Le  plan  prévoit  aussi  une  réorganisa on  des  hôpitaux en labellisant 500 à 600 « hôpitaux de   proximité » recentrés sur la médecine générale et  la  gériatrie…  là  où  les  CHU  deviendront  des  centres de référence régionaux pour la médecine  de pointe. Le  plan  prévoit  également  un  nouveau  mé er  :  assistant  médical.  4  000  seront  recrutés  d’ici  à  2022  pour  seconder  les  généralistes  dans  leurs  tâches administra ves.  000  d’entre  eux  pourraient  être  concernés  par  une  prime  annuelle allant jusqu’à 300 euros. Pas ques on en revanche  d’acter  une  hausse  générale  des  salaires,  l’exécu f  ne  se  risquant pas à ouvrir la boîte de Pandore.  Redonner une place aux  médecins. Agnès  Buzyn  a  annoncé  vouloir  réformer  de  fond  en  comble  le  statut  des  pra ciens  hospitaliers  en  allant vers  plus  de  reconnaissance  des  ac vités  non  cliniques  (enseignement,  recherche,  publica ons  scien fiques)  et  ouvrir,  pour  les  médecins,  la  possibilité  de  devenir  chef  d’établissement. Ma santé 2022. Ces mesures d’ordre budgétaire viennent s’ajouter au plan  Ma  Santé  2022  portant  sur  la  réorganisa on  des  soins.  Présenté  en  septembre  2018,  ce  vaste  programme  de  réforme a pour ambi on de faire du système de santé, d’ici  à  la  fin  du  quinquennat,  «  l’un  des  piliers  de  l’Etat  Providence  du  XXIème  siècle  »  a  déclaré  Emmanuel  Macron.  O.M.
  • 12. 12 QUELLES SERAIENT LES URGENCES IDEALES ? Un  service  d’urgences  est  un  bon  reflet  de  la  société  dans  laquelle  on  évolue.  Il  est  souvent  vu  comme  le  point  d’a errissage  de  nombreux  problèmes  d’ingérences  médicales  et  médico‐sociales.  Ce  microcosme  sanitaire  regroupe tous types de personnes malades qui n’ont, pour la  plupart,  qu’un  seul  point  commun  :  la  détresse  sous  toutes  ses formes. Bien évidemment, la détresse est graduée selon  le niveau éduca onnel et intellectuel des pa ents. Dans une société qui se veut de plus en plus matérialiste et  individualiste,  la  santé  a  été  réduite  à  un  objet  de  consomma on.  Elle  est  devenue  un  bien  au‐delà  d’un  droit.  Le  culte  du  corps,  l’hédonisme,  la  culture  de  l’immédiateté,  du  paraître  et  de  l’hyperconsomma on  compulsive,  le  tout‐ gratuit,  l’évolu on  de  la  spiritualité  (et  donc  la  peur  de  la  mort),  ont  fait  changer  les  mœurs  dans  le  rapport  corps/ système  de  soins.  La  frustra on  prend  de  plus  grandes  propor ons  et  nous  voulons  une  réponse  à  nos  moindres  soucis  d’une  manière  instantanée,  telle  une  recherche  sur  Google. Les chiffres ne trompent pas, le nombre de passages  aux urgences a doublé en 20 ans.  Les délais actuels d’a ente  sont ceux que nous connaissons tous. L’engouement  pour  les  services  d’urgences  est  tout  d’abord  lié à un problème en amont. Pour avoir un service d’urgences  idéal, corriger ce versant est primordial. En effet, bon nombre  de  pa ents  consultant  ce  service  n’ont  pas  eu  de  rendez‐ vous avec leur médecin traitant dans des délais raisonnables… quand  ils  en  ont  un.  En  effet,  la  pénurie  des  médecins  généralistes  et  des  médecins  effectuant  des  gardes  est  criante. Ce e pénurie est la résultante de la mise en place du  numerus  clausus  au  début  des  années  70.  Combien  de  pa ents arrivent aux urgences en avouant que leur médecin  ne  peut  les  voir  que  dans  x  jours  ?  Combien  de  pa ents  arrivent  aux  urgences  sachant  que  leur  médecin  est  en  vacances  et  n’ont  pu  trouver  de  remplaçant  ?  Un  service  d’urgences ne devrait accueillir que des urgences véritables,  non  pas  être  une  succursale  de  la  médecine  de  ville.  Si  le  nombre  de  passage  aux  urgences  est  devenu  si  important,  c’est aussi en raison du vieillissement de la popula on avec  son lot de maladies chroniques qui engluent les services par  leur  lourdeur  de  prise  en  charge.  Les  urgences  idéales  se  devraient  d’orienter  dès  le  départ  les  pa ents  n’ayant  pas  voca on à s’y trouver. A ce propos, bon nombre de pa ents  pourraient  être  admis  directement  dans  les  services  après  examen (clinique voire paraclinique) établis par les médecins  traitants.  Résoudre les problèmes en amont… Les urgences idéales devraient avoir des locaux adaptés aux  besoins. Dans les urgences idéales, les pa ents ne devraient  pas être examinés dans les couloirs, ni même y a endre au  milieu  d’autres  brancards.  La  médecine  d’urgence  est  une  médecine  d’an cipa on  et  force  est  de  constater  que,  du  point de vue administra f, bon nombre d’établissements sont  en  inadéqua on  avec  les  besoins  sanitaires.  Les  urgences  idéales ne devraient pas avoir de bed manager ou par ciper  au  no  bed  challenge  (Lancée  le  10  janvier  2018,  l’ini a ve  consiste à recueillir chaque ma n, « après la relève et avant  10 heures », le nombre de pa ents qui ont passé la nuit au  service d’urgences faute de lit d’aval).  Les  médecins  des  urgences  ne  devraient  pas  passer  leur  temps derrière leur téléphone à négocier durant des heures  des  examens  complémentaires  ou  une  hospitalisa on.  Les  médecins  urgen stes  sont  là  pour  soigner,  n'ont  pas  à  être  des chercheurs de lits. Dans les urgences idéales, le médecin  serait présent pour examiner, soigner et écouter ses pa ents.  Dans les urgences idéales, le médecin urgen ste ne devrait  pas a endre des heures pour orienter son pa ent. …et en aval Que  ce  soit  l’éduca on  du  pa ent,  l’orienta on  correcte  du  malade  via  une  plateforme  unique  dédiée  à  l’urgence  sans  oublier l’introduc on de moyens à la fois humain et matériels  par  nos  poli ciens,  le  reflet  d’un  service  d’urgence  est  le  reflet  d’une  responsabilité  collec ve.  Internet  a  fait  des  dégâts,  nous  le  constatons  au  quo dien.  Les  pa ents  sont  pris  d’une  peur  panique  en  lisant  certains  diagnos cs  pour  des signes cliniques communs à d’autres maladies bénignes.  Détraquer  un  maillon  de  la  chaîne  reviendra  à  causer  des  problèmes dans l’organisa on d’un service d’urgences. La mise en place des urgences idéales passe par une responsabilité collec ve.
  • 13. 13 Face  à  une  crise  sans  précédent,  les  urgences  sont  au  bord  de l’implosion. On enregistre depuis quelques temps un bon  nombre  de  démissions  dans  un  contexte  déjà  compliqué  d’une  pénurie  d’urgen ste  (il  en  manquerait  environ  800  actuellement).  Toujours  dans  la  mouvance,  près  de  1  200  médecins  hospitaliers,  dont  600  chefs  de  service  et  470  responsables  d’unités,  ont  officiellement  annoncé,  mardi  14  janvier,  lors  d’une  conférence  de  presse,  leur  démission  de  leurs  fonc ons  d’administra on,  de  ges on  et  de  représenta on,  en  l’absence  de  négocia on  avec  le  gouvernement sur les moyens de l’hôpital public. C.B. Début de l’implosion Référenceswww.lequo diendumedecin.fr www.lemonde.fr Urgence aux urgences : les patients ont des solutions « J’ai  bien vu  les  pancartes  annonçant  la  grève  à  l’entrée  de  l’hôpital » nous explique Marie, « mais ma maman a 90 ans et  elle est tombée. Ce n’est que sa cheville mais je ne me voyais  pas aller chez son médecin traitant puis chez le radiologue pour  retourner chez le médecin… je suis rassurée de me trouver ici,  elle va  être  prise  en  charge  totalement  ».    Le  constat  est  le  même  pour  la  majorité  des  pa ents  et  de  leurs  accompagnants.  L’hôpital  n’est  plus  synonyme  d’urgence  vitale mais c’est le recours le plus accessible dans un système  de  soin  où  on  a  parfois  l’impression  de  se  noyer  tant  les  règles  semblent  complexes.  Que  faire  en  cas  de  médecin  traitant  absent  ?  Vers  qui  se  tourner  s’il  est  présent  mais  débordé ?  La téléconsulta on est une solu on plébiscitée  par Hannah :  «  en  cas  de  bobo  où  même  moi  je  sais  ce  que  j’ai,  la  téléconsulta on me semble être une bonne idée. On explique  et  on  reçoit  l’ordonnance,  c’est  choue e  et  personne  ne  perd  son temps, ni le médecin ni moi ». De son côté, Emilie préfère  garder un contact physique avec le médecin « l’ausculta on  est  importante  selon  moi  et  je  veux  garder  ce  lien  avec  le  docteur. Il faudrait une structure intermédiaire entre l’hôpital  et le cabinet privé. Le week‐end, une maison médicale de garde  Comme dans de nombreux hôpitaux, le  service des urgences de Beauvais (60) est  en grève depuis plusieurs mois. Manque  de personnel, a ente interminable et ras  le bol général. Pour autant la  fréquenta on ne faiblit pas.  Qu’en  pensent les pa ents ? Témoignages. est  ouverte  à  Beauvais  et  je  trouve  ça  très  bien.  Il  faudrait  qu’elle soit ouverte toute la semaine car quand on a une gastro  on ne peut pas a endre une semaine pour avoir un rendez‐vous  chez  son  généraliste  ».  Et  oui  les  idées  fusent,  car  pendant  leur  a ente  les  pa ents  ont  le  temps  de  réfléchir  à  leurs  solu ons.  Nos  «  experts  »  s’accordent  donc  sur  l’idée  de  la  maison  médicale  ra achée  à  l’hôpital  avec  des  médecins  salariés par l’établissement. « En étant payé par l’hôpital, ils ne  craindraient pas d’abandonner leur cabinet ou leurs pa ents ».  Pour  éviter  la  cohue,  ce e  maison  médicale  ne  serait  accessible  que  sur  rendez‐vous  :  «  la  prise  de  rendez‐vous  serait faite par un médecin ou un infirmier après avoir expliqué  le  mo f  de  la  consulta on,  hors  de  ques on  d’accepter  quelqu’un  pour  un  renouvellement  de  traitement  chronique  »  précise  Jean  outré  d’avoir  vu  un  pa ent  au  guichet  des  urgences pour avoir son médicament contre le diabète. Mais  les  pa ents  ne  pensent  pas  qu’à  eux  :  «  avec  de  meilleurs  horaires  qu’aux  urgences  ouvertes  24h/24  les  médecins  pourraient  souffler  un  peu  ».  Car  il  y  a  un  autre  point  sur  lequel  tout  le  monde  tombe  d’accord,  il  faut  soulager  les  soignants : « ils font des heures et des heures, c’est infernal. Ils  sont  la  base  du  système  alors  il  faut  les  préserver  »  conclut  Jean. Ma.M.
  • 14. 14 Ailleurs en Europe : le modèle de Stockholm Difficile  d’imaginer  un  hôpital  faisant  l’unanimité auprès des pa ents, de son  personnel  et  des  poli ques  à  l’heure  où  le  notre  est  en  proie  à  une  grave  crise  existen elle.  Et  pourtant,  cet  hôpital  semble  bien  exister  à  Stockholm  en  Suède,  il  porte  le  nom  d’hôpital Saint Göran.  Numéro  1  au  palmarès  des  hôpitaux  suédois  dans  sa  catégorie,  les  performances  de  Saint  Göran  laissent  rêveur : service d’urgence efficace, pa ents et employés  sa sfaits,  et  cerise  sur  le  gâteau,  un  coût  de  fonc onnement  inférieur  de  10%  à  celui  de  ses  semblables. Sûr de ses méthodes, lors du dernier appel  d’offre,  le  groupe  Capio  à  la  tête  de  cet  hôpital,  s’est  même offert le luxe de vendre ses services au comté de  Stockholm 10% moins chers qu’auparavant.  Les  rece es  de  ce  succès  ?  soigner  mieux  pour  moins  cher. S’ajoutent des moyens à la hauteur des ambi ons :  un  staff  adapté  aux  besoins  avec  plus  de  médecins  et  plus  d’infirmières  que  dans  les  autres  hôpitaux,  des  enquêtes de sa sfac on systéma ques pour les pa ents  afin  de  mieux  cerner  leurs  besoins  et  a entes,  l’u lisa on  des  technologies  numériques,  des  employés  acteurs  et  décisionnaires  dans  leur  service,  bref  une  organisa on aux pe ts soins. Fleuron  de  l’hôpital,  le  service  des  urgences  de  Saint  Göran  illustre  à  merveille  ce  combo  gagnant.  Il  a  vu  passer  86000  pa ents  en  2016,  accueil  équivalent  à  celui des plus gros services d’urgences parisiens, avec sa  part croissante de personnes âgées connue pour ralen r  le  flux  des  urgences.  Et  pourtant,  le  temps  moyen  d’a ente pour voir un médecin était de moins de 26 min  en  2016.  Seuls  23%  des  pa ents  restaient  plus  de  4h  aux  urgences  et  1%  (versus  4%  en  France)  plus  de  8  heures. Pour  arriver  à  ces  performances,  la  méthode  des  urgences  de  Saint  Göran  commence  par  un  tri  des  pa ents  à  dimensions  mul ples.  Le  premier  niveau  consiste à dis nguer ce qui relève des urgences et ce qui  n’en  relève  pas.  Le  second  niveau  est  effectué  par  un  binôme  infirmier‐médecin  expérimenté  perme ant  une  orienta on  rapide  et  per nente  des  pa ents  en  médecine,  chirurgie  ou  orthopédie.  Ce  tri  à  deux  têtes,  infirmière/médecin,  est  une  ini a ve  du  personnel,  ré  du constat que l’a ente des pa ents aux urgences était  mieux vécue  lorsque  ces  derniers voyaient  un  médecin  dans l’heure suivant leur arrivée.  L’hôpital  Saint  Göran  a  par  ailleurs  noué  des  liens  avec  les  structures  spécialisées,  hôpitaux  gériatriques  et  services de cardiologie, lui perme ant de court‐circuiter  une  prise  en  charge  aux  urgences  inu le  en  adressant  directement  les  pa ents  relevant  de  ce  type  de  soins  dans  ces  structures.  Échanges  de  bons  procédés,  Saint  Göran offre en retour aux hôpitaux gériatriques un accès  facilité à ses services.  Autre  élément  d’efficience,  un  service  de  radiologie  est  présent au sein du service des urgences entraînant une  rapidité  d’accès  aux  examens  complémentaires  de  ce  type. Enfin, la ges on informa sée des lits est mise à jour en  temps  réel,  perme ant  aux  soignants  des  urgences  de  réserver  leur  lit  en  évitant  les  appels  téléphoniques  chronophages.  On entend déjà quelques voix s’élever et dire que Saint  Göran  est  un  hôpital  privé,  sûrement  plus  cher  que  les  autres hôpitaux. Il n’en est rien car la priva sa on  mide  du système de santé en Suède n’a pas encore conduit à  la redoutée médecine à deux vitesses. En effet, l’hôpital  Saint  Göran,  comme  la  plupart  des  ins tu ons  privées,  est  sous  contrat  avec  les  pouvoirs  publics,  garan ssant  un  accès  égal  à  celui  des  structures  publiques  et  aux  mêmes  condi ons  tarifaires.  D’autres  argueront  que  rapidité et économies ne vont généralement pas de pair  Et si l’hôpital de demain se trouvait en Suède ?
  • 15. 15 On  ne  parle  pas  ici  de  cabinets  de  médecine  générale  indépendants  comme  on  peut  voir  chez  nous  mais  de  véritables pe tes structures de soins comprenant un pool de  médecins et d’autres professionnels paramédicaux. La place  des  infirmières  y  est  importante  et  leurs  préroga ves  beaucoup  plus  développées  qu’en  France.  Il  est  généralement  équipé  d’un  laboratoire  d’analyse  médicale,  d’une salle d’urgence et d’une salle de pe te chirurgie. Ainsi,  des  actes  comme  la  prise  en  charge  chirurgicale  d’abcès,  panaris ou encore d’ongle incarné pourront être effectués au  sein  du  centre  de  santé  par  le  médecin  généraliste  assisté  d’une infirmière.  L’équipement du centre de santé est adapté à l’offre de soins  locale,  autrement  dit,  selon  la  distance  qui  le  sépare  de  l’hôpital le plus proche. En  cas  de  problème  de  santé,  le  pa ent  suédois  prendra  contact par téléphone avec le centre de santé local auquel il  est ra aché. Il parlera avec une infirmière qui l’orientera vers  une  consulta on  médicale  ou  paramédicale  ou  qui  simplement le conseillera. Seules 30% des demandes environ  abou ssent à une consulta on avec un médecin.  Si  le  mo f  de  consulta on  au  centre  santé  requiert  une  hospitalisa on ou un examen spécialisé, le pa ent sera alors  adressé  à  l’hôpital.  Le  médecin  qui  recevra  le  pa ent  du  centre  de  santé  aura  accès  à  son  dossier  médical  car  en  Suède  les  dossiers  médicaux  sont  na onaux  et  partagés,  garan ssant  une  fluidité  des  parcours  pa ents  et  une  op misa on  des  échanges  entre  la  médecine  de  ville  et  la  médecine hospitalière.  Pour aller plus loin Qu'est‐ce qu'un centre de santé suédois ? avec qualité. Force est de constater que Saint Göran fait vite et bien. En témoigne la sa sfac on  toujours croissante des pa ents qui est supérieure à celle des autres hôpitaux suédois, ainsi que  sa  place  de  3ème  en  terme  de  qualité  des  soins  au  classement  suédois  des  hôpitaux  de  sa  catégorie.  Pour conclure et comprendre l’efficacité impérieuse de l’hôpital suédois, dont Saint Göran est  un des exemples les plus abou s, il faut savoir que le système de santé suédois actuel est le  fruit  d’une  profonde  réforme  opérée  dans  les  années  90  alors  que  le  pays  était  en  récession et ne pouvait plus assurer la pérennité d’un système de soins à l’époque très  coûteux. L’hôpital étant un poste de dépense majeur, il a subi de plein fouet la cure  d’austérité et 45% de ses lits ont été fermés à la faveur d’un transfert de  compétence  de  l’hôpital  vers  «  le  domicile  ».  La  Suède  a  choisi de développer ses soins primaires, au travers de 1200  centres  de  santé,  et  les  soins  à  domicile.  Les  soins  quo diens  sont  ainsi  dispensés  dans  un  cadre  moins  pathogène  et  moins  couteux.  L’hôpital  peut  se  concentrer  sur les soins spécialisés. La formule semble fonc onner car  en dépit de délais d’a entes trop longs pour certains actes  et  d’inégalité  d’accès  sur  le  territoire,  le  sytème  de  santé  suédois  s’affiche  toujours  dans  le  top  10  des  classements  mondiaux alors que la France en est sor e.  Le lagom suédois appliqué à l’hôpital semble avoir trouvé le  juste équilibre entre maîtrise des coûts de santé et respect  de ses fondements que sont l’équité d’accès et la qualité des  soins. De quoi nous inspirer pour construire notre hôpital de  demain. C.G. Dossier  élaboré  avec  l’aimable  collabora on  du  Docteur  Axel  Rodhe, médecin suédois pour LIVI France Hôpital Saint‐Göran, Stockholm, Suède (source : Wikipédia) lagom  :  art  de  vivre  à  la  suédoise.  L’expression  désigne  une  philosophie  empreinte  de  modéra on  et  de  conscience de ce qui est juste.
  • 16. 16 IPAL’infirmière  de  pra que  avancée  est  apparue  en  2018  dans  le  paysage  des  mé ers de la santé. Ce nouveau mé er  est  l’une  des  solu ons  perme ant  la  prise  en  charge  complexe  de  certains  pa ents au sein même de l’hôpital mais  aussi en libéral. Qu’en est‐il réellement ? prise  en  charge  des  pa ents  en  insuffisance  rénale,  en  fonc on  de  la  spécialité  choisie  lors  de  sa  deuxième  année de forma on.  « L’IPA par cipera ainsi à la prise en charge globale d’un  pa ent  dont  elle  assurera  le  suivi.  La  conduite  diagnos que  et  les  choix  thérapeu ques  restant  à  définir  par  le  médecin  référent  du  pa ent  »,  peut‐on  encore lire dans le décret. Environ  1000  IPA vont  ainsi  sor r  des  bancs  de  l’école  ces  prochains  mois.  Les  premiers  d’une  longue  série,  espèrent les autorités.   Mais ce chiffre paraît bien dérisoire comparé au 600 000  infirmiers  et  296  755  médecins  en  exercice  sur  le  territoire. 2 L’infirmière  de  pra que  avancée  est  une  nouvelle  profession  créée  par  le  décret  du  18  juillet  2018.  Au  terme  de  deux  années  d’études  supplémentaires  au  Diplôme  d’Etat  infirmier  et  après  3  années  d’exercice,  une  infirmière  peut  aujourd’hui  prétendre  à  pouvoir  exercer  en  tant  qu’IPA.  Ce e  nouvelle  spécialité  correspond ainsi à un grade Master.  Le souhait du gouvernement concernant leurs modalités  d’exercices  :  «  Répondre  à  des  probléma ques  d’accès  aux  soins  et  à  des  tensions  de  démographie  médicale,  notamment en accompagnant l’évolu on des besoins de  santé de la popula on » .1 L’IPA  peut  alors  exercer  en  milieu  hospitalier  ou  en  libéral,  dans  des  domaines  de  compétences  tels  que  la  médecine  générale  avec  le  suivi  de  pa ents  polypathologiques ou bien encore la néphrologie et la  Une nouvelle profession au secours des patients Source : Ma hias sur pexels.com
  • 17. 17 Références1 solidarites‐sante.gouv.fr 2 ONI 3 www.libera on.fr Dans une  étude scien fique menée par des chercheurs  français  et  publiée    récemment  dans  la  revue  «    Bri sh  médical  journal  quality  &  Safety  »,  ce e  concep on  «  simplificatrice  »  est  remise  en  cause.  L’engorgement  des  services  des  urgences  d’après  ce e  étude  est  souvent  associé  à des critères de « vulnérabilité sociale » et non à  des passages qui seraient qualifiés d’« inu les ». L’étude coordonnée par le Dr Youri Yordanov, urgen ste  à  l’hôpital  Saint‐ Antoine AP‐HP  Paris  avec  l’aide,  entre  autres,  de  la  Société  française    de  médecine  d’urgence  (SFMU)  a  porté  sur  un  échan llon  de  29.407  pa ents  adultes en France.  En  effet,  l’étude  dénonce  le  concept  de  «  visites  inappropriées  »    qui  est  couramment  avancé  pour  expliquer  la  surcharge  des  urgences.  «  On  passe  tout  notre  temps  à  culpabiliser  les  pa ents  alors  que  l’on  a  souvent affaire à des pa ents vulnérables sur le plan socio‐ économique  et  qui  n’ont  pas  d’autres  choix  »,  a  indiqué  à  l’Agence France presse le Dr Youri. Trois critères ont été pris en compte pour démontrer que  les visites aux urgences sont plutôt « appropriées ». Deux  critères  subjec fs  où  l’on  demandait  à  l’urgen ste,  premièrement  d’apprécier  le  degré  d’adéqua on  au  recours,  sur  une  échelle  allant  de  0  à  10  puis  dire  si  la  demande de soins aurait pu être prise en charge par un  médecin généraliste le jour même ou le lendemain.  Le  troisième  critère  portait  sur  l’u lisa on  des  ressources du service au cours du passage aux urgences.  Ainsi,  sur  les  29  407  adultes,  les  passages  inappropriés  aux urgences représentent seulement 6% de l’ensemble  des consulta ons. L’étude révèle qu’ « au niveau individuel, la probabilité  des  visites  inadéquates  aux  urgences  diminue  avec  l’âge  des  pa ents et avec un domicile loin des pa ents. Elle était en  revanche plus importante en l’absence de sécurité sociale et  d’assurance  ou  mutuelle  complémentaire  ».  Cela  dit,  près  de 10% de pa ents déclaraient être venus aux urgences  faute de médecin généraliste disponible en ville, conclut  l’étude.  J.K. Saturation du service des urgences en France : Quelles causes ? Une opinion assez répendue sou ent   que  la  satura on  du  service  des  urgences  en  France  est  due  à  des  consulta ons  «  inappropriées  »  pour  lesquelles  les  pa ents  pouvaient  chercher à consulter plutôt le médecin  traitant. Néanmoins, l’extension des champs de compétences de  l’IPA à la psychiatrie (août 2019) est un réel point posi f  quant à la prise en charge des pa ents en santé mentale  et confirme que le gouvernement n’est pas dans le déni  quant  à  la  déser fica on  de  certaines  branches  de  la  médecine.  D’autres  spécialités  pourraient  aussi  voir  le  jour  notamment  en  ce  qui  concerne  la  gériatrie  ou  bien  encore l’oxyologie (urgences, situa on de catastrophe). Seul  point  noir  au  tableau,  la  rémunéra on.  Une  rémunéra on qui ne semble pas sa sfaire ces nouveaux  professionnels  de  santé,  au  point  que  certains  actuellement en forma on pensent retourner exercer en  tant qu’IDE à l’issue de leur forma on.3 A  peine  créé,  L’IPA  apparaît  déjà  comme  un  nouveau  maillon essen el à la chaîne du soin dans les prochaines  années. Mais il paraît peu probable que ce soit une aide  et  une  solu on  immédiate  pour  répondre  à  des  probléma ques  d’accès  aux  soins  et  à  des  tensions  de  démographie médicale. F.P.
  • 18. 18 Bichat : un exemple à suivre Et si les urgences idéales existaient déjà ? Et si c’étaient  celles de l’hôpital de Paris Bichat. Temps d’a ente réduit,  sa sfac on des pa ents, prise en charge efficace :  ce e  prouesse  a  été  réalisée  sous  l’impulsion  de  son  chef  de  service le Professeur Enrique Casalino. Il a réaménagé le  fonc onnement  du  service,  il  y  a  une  dizaine  d’années.  Explica ons. Le  réaménagement  du  service  d’urgences  de  l’hôpital  Bichat  a  été  structurel  et  organisa onnel,  on  a  redistribué  les  tâches.  Le  pa ent  est  tout  d’abord  accueilli  par  une  infirmière  qui  évalue  la  gravité  de  sa  pathologie. Ainsi, un tri en amont évite une a ente trop  longue dans les couloirs.  Le rôle clé des infirmières à  l’accueil et la prescrip on Pour la « bobologie » ‐ ces pa ents qui ne souffrent pas  d’urgences  vitales  –  on  renvoie  vers  un  médecin  généraliste. Cela représente environ un  ers des cas. Les  médecins  généralistes  en  ques on  travaillent  directement dans l’hôpital. Ce e prise en charge évite la  monopolisa on  d’un  box  et  laisse  la  place  pour  des  pa ents  plus  graves.  Le  médecin  peut  prescrire  la  radiographie nécessaire, le traitement adéquat, gérer les  infec ons bénignes et le pa ent n’a end pas. Aux  «  urgences  idéales  »  de  l’hôpital  Bichat,  l’infirmière  peut  prescrire  des  radiographies,  des  médicaments  antalgiques  de  palier  1  (paracétamol,  ibuprofène),  des  analyses  médicales.  Ce e  augmenta on  de  compétences  donne  du  temps  médical  au  médecin  et  permet d’accélérer la prise en charge, la sor e du pa ent  n’en est que plus rapide. De  plus,  la  communica on  entre  les  soignants  est  améliorée.  Ils  se  réunissent  quatre  fois  par  jours  ‐  du  brancardier  à  l’aide‐soignant,  au  médecin  ‐    tout  le  monde  est  présent  pour  échanger  sur  les  pa ents.  Comme le rappelle le Professeur Enrique Casalino, chef  de service des urgences à l’hôpital Bichat : « cela permet  de créer une culture où chaque dossier est disputé, déba u,  et échangé. On accélère le processus de décision ». Pour  désengorger  les  urgences  et  en  extrapolant  à  l’hôpital,  il  serait  opportun  d’opter  pour  des  changements  d’organisa ons.  «  Des  innova ons  connues  dans le monde en er » rappelle le Professeur Casalino… et  d’ajouter : « le problème des urgences relève davantage du  management et de la dynamique d’équipe ». On  pourrait  aussi  recourir  à  des  logiciels  indiquant  le  nombre de lits disponibles en ligne – ce qui éviterait une  perte de temps pour les médecins et les infirmières dans  ce e recherche permanente de « places ». Ce  «  système  de  services  d’urgences  »  pourrait  être  expérimenté  dans  les  hôpitaux  de  proximité  dans  un  premier  temps.    On  désengorgerait  les  hôpitaux  des  grandes  villes,  les  médecins  de  campagnes  ne  seraient  plus  livrés  à  eux‐mêmes,  et  les  pa ents  auraient  un  meilleur accès au soin notamment en campagne. L'ex‐ministre  de  la  santé Agnes  Buzin  est  passée visiter  plusieurs fois le service d’urgences de Paris Bichat et son  fonc onnement.  Peut‐être  a‐t‐elle  transmis  ses  impressions  à  son  successeur  Olivier  Véran…  peut‐être  s’en inspirera‐t‐il ? A.S.
  • 19. 19 Information médicale Coronavirus Pour les personnes revenant d’une  zone où circule le virus Pendant les 14 jours suivant le retour : • Surveillez votre température 2 fois par jour • Surveillez  l’appari on  de  symptômes  d’infec on  respiratoire (toux difficultés à respirer…) • Lavez‐vous  les  mains  régulièrement  ou  u lisez  une  solu on hydro‐alcoolique • Evitez  tout  contact  avec  les  personnes  fragiles  (femmes  enceintes, malades chroniques, personnes âgées…) • Evitez  de  fréquenter  des  lieux  où  se  trouvent  des  personnes  fragiles  (hôpitaux,  maternités,  structures  d’hébergement pour personnes âgées…) • Évitez  toute  sor e  non  indispensable  (grands  rassemblements, restaurants, cinéma…) • Travailleurs/étudiants  :  vous  pouvez  retourner  travailler  en  l’absence  de  symptômes.  Si  possible,  privilégiez  le  télétravail. • Les enfants, collégiens, lycéens peuvent être envoyés à la  crèche, à l’école, au collège ou au lycée. Défini on de cas et conduite à tenir  pour les professionnels de santé Les  autorités  sanitaires  françaises  ont  demandé  aux  professionnels  de  santé  prenant  en  charge  un  pa ent  suspect d’infec on par le COVID‐19 (cf. Défini on de cas ‐  Santé  publique  France)  de  prendre  contact  avec  le  Samu‐ Centre  15  pour  analyse  et  mise  en  place  des  premières  mesures  de  prise  en  charge.  Il  conviendra  de  ne  pas  l’orienter  d’emblée  vers  les  structures  d’accueil  des  urgences afin d’éviter le contact avec d’autres pa ents. Consulter  la  défini on  de  cas  et  la  conduite  à  tenir  sur  le  site de Santé publique France Consulter  les  fiches  d’informa on  pour  les  professionnels  de  la  mission  Coordina on  opéra onnelle  risque  épidémique et biologique (COREB) na onale. Consulter les messages d’alerte DGS‐Urgent diffusés par la  Direc on générale de la santé. On ne le présente plus. Dans un contexte  d'évolu on  rapide  de  la  situa on,  nous  rappelons  simplement  ici  les  recommanda ons  pour  limiter  sa  propaga on.  Consultez  le  point  épidémiologique  interna onal  actualisé  sur  le  site  de  Santé  publique  France.  Et  surtout,  ne  paniquez  pas  et  restez  le  plus  possible à la maison ! En cas de signes d’infection  respiratoire (fièvre ou sensation de  fièvre, toux, difficultés respiratoires)  Dans les 14 jours suivant le retour d’une zone où circule le  virus (voir la défini on de cas de Santé publique France) : • Contactez  le  Samu  Centre  15  en  faisant  état  de  vos  symptômes et de votre séjour récent • Evitez  tout  contact  avec  votre  entourage  et  portez  un  masque • Ne vous rendez pas chez votre médecin traitant ou aux  urgences, pour éviter toute poten elle contamina on. • Les  professionnels  de  santé  et  établissements  de  santé  ont été informés et des recommanda ons sur la prise en  charge d’éventuels cas en France leur ont été délivrées. #StayHome
  • 20. 20 La connaissance de la carte  d’iden té  géné que  d’un  pa ent  perme ra  aux  médecins  de  prescrire  le  médicament  le  plus  efficace  ;  c’est  tout  le  défi  des  années  à venir  pour  la  santé!  Ce e  médecine  de  précision  passera  par  l’examen  de  l’ADN  de  chaque  pa ent.  Déjà  certaines  thérapies,  par  exemple  en  cancérologie,  reposent sur ce principe.  La  recherche  de  muta on  géné que  permet  d’orienter  le  choix  des  médicaments  qui  seront  proposés aux pa ents.  Dans  un  futur  très  proche,  les  tests  géné ques  pour  connaître  la  composi on  de  l’ADN  aideront  les  médecins  à  trouver  la  meilleure thérapie. Le génome Montre moi ton ADN, je te  donnerai le bon médicament ! tests génétiques “DTC” : ne vendez pas votre ADN ! “Prévente  spéciale  Saint‐Valen n  :  seulement  59€”,  “Qui  êtes‐vous  ?”,  “Une  femme  de  76  ans  découvre  ses  origines  après  40  ans  de  recherche”,  “Découvrez  à  quel  point  vous  êtes  proches du Néandertal”....  Vous  avez  sans  doute  vu  passer  ces  publicités  en  ligne  ces  derniers  mois.  Les  tests  ADN  en  vente  directe  au  consommateur  ou  dits  “DTC”  (“Direct  To  Consumer”)  fleurissent  et  sont  banalisés  dans  notre  société.  Mais  pourquoi  sont‐ils  dangereux  ?  Pourquoi  les  révisions  des  lois  de  Bioéthique  sont  en  train  de  renforcer  les  interdic ons  autour  de  ces  tests  ?  Explica ons. Il  y  a  quelques  jours,  en  discutant  avec  un  collègue  chirurgien,  il  me  dit  qu’il  a  envoyé  son  ADN  pour  connaître ses origines, et qu’il ne voit pas le problème ni  les dérives de ces tests. “C’est mon ADN, cela ne regarde  que moi.” Comme lui, des milliers de personnes en France ont déjà  eu  recours  à  ces  pra ques.  Il  y  a  trois  types  de  tests  disponibles  via  internet  :  à  visée  “récréa ve”  pour  connaître vos origines, à visée “prédic ve” pour connaître  vos  prédisposi ons  géné ques  à  diverses  affec ons,  à  visée  “diagnos que”  pour  connaître  des  varia ons  dans  votre  ADN  poten ellement  responsables  de  maladies  géné ques  de  gravité  variable  ou  votre  risque  de  transmission d’une maladie dans votre descendance. Savez‐vous premièrement que c’est illégal en France ? La  législa on  française  prévoit  que  «  le  fait,  pour  une  personne,  de  solliciter  l'examen  de  ses  caractéris ques  géné ques [...] en dehors des condi ons prévues par la loi est  puni de 3 750 € d’amende. (ar cle 226‐28‐1 du code pénal)  ».  De  plus,  la  révision  des  lois  de  bioéthiques  promet  d’interdire la publicité faite autour de ces examens. Deuxièmement, ces analyses ne sont jamais réalisées en  France, et vos données ne sont donc pas protégées par la  CNIL.  Pour  revenir  à  la  discussion  que  j’ai  eu,  non vous  n’êtes  pas  le  seul  concerné  par  votre  ADN  !  Il  peut  impacter  toute  votre  famille,  n’oubliez  pas  que  vous  le  partagez  avec  chacun  de  vos  apparentés.  Donc  quand  vous  envoyez  vos  données  géné ques  dans  une  entreprise  privée  à  l’étranger,  vous  envoyez  également  les données de toute votre famille. Je vous invite à vous  poser  la  ques on  suivante  :  accepteriez‐vous  de  payer  pour  donner  vos  photos  de  famille  à  des  entreprises  privées  qui  en  auraient  un  droit  de  commerce  et  de  réu lisa on ? Puis‐je savoir d’où je viens ? Concernant  vos  origines,  il  s’agit  de  sta s ques,  les  résultats  ont  une  part  de  vérité  mais  dépendent  notamment  des  bases  de  données  sur  lesquelles  s’appuient l’entreprise. Le vrai business derrière c’est bien  l’u lisa on  de  vos  données  à  des  visées  de  recherche.  N’oubliez  pas  que  ce  sont  eux  qui  ont  tout  à  y  gagner,  quand  ce  test  vous  est  bradé  à  59€  alors  que  réaliser  l’analyse  leur  coûte  bien  plus  cher,  c’est  bien  pour  une  raison, vous  payez  et  ils  s’emparent  de votre ADN.  Ces  entreprises  ont  alors  certes  accès  à  vos  données  “récréa ves”  mais  aussi,  de  fait,  à  vos  données  médicales. 
  • 21. 21 La  pharmacogénomique  est  la  science  qui  étudie  la  rela on  entre  notre  patrimoine  géné que  et  l’efficacité  des  médicaments.  Car  oui  c’est  un  constat  que  nous  pouvons  tous  faire,  certains  pa ents sont plus ou moins répondeurs à  des traitements.  Et pour expliquer ce e différence, il faut  aller au plus profond de notre ADN; c’est  là où tout se joue! Des  muta ons  de  notre  code  géné que  sont  l’explica on  de  ce e  variabilité  d’ac on des médicaments. A  l’avenir  la  connaissance  de  la  carte  d’iden té  géné que  de  chaque  individu  perme ra  de  choisir  le  médicament  le  plus efficace. C’est le but de la pharmacogénomique. Sources :  www.na onalgeographic.fr biotechlerncenter.interpharma.ch  Pharmacogénomique ? Comment connaître son ADN pour guérir “En avril dernier, on es mait à 26  millions le nombre de personnes  ayant réalisé ces tests” Concernant  vos  prédisposi ons,  l’écueil  principal  est  la  fiabilité. Comment ça marche ? Le laboratoire qui réalise  votre test regarde des varia ons de votre ADN, il s’agit en  fait  de  probabilités  de  développer  certaines  affec ons  (diabète,  maladies  auto‐immunes,  alopécie  ‐  chute  des  cheveux).  Ces  probabilités  ont  été  établies  vis‐à‐vis  là  encore  de  popula ons  de  référence  par  des  études  d’associa on et non pour un individu seul. Ces résultats  n’ont pas montré de preuves suffisantes pour les u liser  dans le milieu médical. Puis‐je savoir ce que j’ai ? Concernant  un  diagnos c  d’une  affec on  géné que  précise,  il  y  a  deux  probléma ques  majeures:  l’interpréta on et l’impact psychologique. L’interpréta on  car,  contrairement  à  ce  que  tout  un  chacun  peut  supposer,  la  géné que  est  encore  actuellement  une  science  de  l’incer tude.  Nous  sommes  encore  loin  de  savoir  tout  lire  et  tout  comprendre  dans  notre  génome.  C’est la raison pour laquelle les tests géné ques doivent  être encadrés, prescrits et rendus par des professionnels  de  santé.  Formés  dans  ce  domaine,  ils  sont  capables  d’interpréter  et  d’expliquer  de  manière  détaillée  ces  résultats. Imaginez si vous vous retrouvez demain avec un  résultat  incertain  dans  un  gène  connu  pour  être  responsable  d’une  affec on  cardiaque  pouvant  causer  une  mort  subite  alors  que  vous  n’aviez  aucun  cas  dans  votre famille ? D’où l’impact psychologique. Les tests de  diagnos c pré‐symptoma que (diagnos c d’une affec on  géné que réalisé avant les symptômes de la pathologie)  sont  encadrés  en  France,  avec  des  consulta ons,  la  présence  obligatoire  d’un.e  psychologue  et  plusieurs  confirma ons  nécessaires  pour  des  pathologies  bien  iden fiées dans des contextes familiaux.   #DNALEAKS Des  risques  de  dérives  enfin,  il  y  en  a  et  ils  sont  nombreux.  Des  tests  ADN  peuvent,  par  ces  biais,  être  réalisés à votre insu : il existe des entreprises prome ant  de  “lever  vos  doutes  quant  à  la  fidélité  ou  non  de  votre  compagnon ou compagne”, sans oublier bien sûr les tests  de maternité/paternité entraînant des levées d’anonymat  sauvages.  Autre  dérive,  les  risques  d’eugénisme:  première  démonstra on  par  ce e  société  américaine  qui  a  créé  une applica on de rencontre pour éviter d’être en couple  avec une personne “non compa ble”, avec laquelle vous  risqueriez de transme re une maladie géné que à votre  descendance. N’oubliez pas qu’une grande propor on de  celles‐ci  sont  liées  à  un  mode  de  survenue  de  «  novo  »,  c’est à dire une anomalie survenant spontanément lors de  la forma on de l’embryon. Deuxième démonstra on: une  clinique  de  “fer lité”  en  Californie  vous  propose  de  choisir la couleur des yeux de votre enfant. De  l’incer tude  à  la  protec on  de  vos  données  personnelles  en  passant  par  les  dérives  secondaires  poten elles, ne cédez pas à la tenta on de plonger dans  le monde fascinant de la géné que sans y être encadré!  Faites vous accompagner par des professionnels de santé. R.L.
  • 22. 22 Révision de la loi bioéthique : la levée de l’anonymat et ses conséquences La  levée  de  l’anonymat  sur  le  don des gamètes et d’embryons  remet en cause le paradigme de  la dona on. En effet, ce don est  anonyme et non lucra f encore  à ce jour. Après le vote défini f  ‐  courant  de  l’été  2020  ‐,  les  enfants  issus  de  la  PMA  (procréa on  médicalement  assistée)  pourront  connaître  l’iden té  de  leurs  donneurs  avec  des  informa ons  iden fiantes  et  d’autres  «  non  iden fiantes » à leur âge adulte. Avec  le  vote  de  la  loi  courant  2020,  les  couples  de  femmes  et  les  femmes  célibataires  pourront  aussi  profiter  de  la  PMA,  pour  l’heure  uniquement  autorisée  aux  couples  hétérosexuels.  Pour  la  procréa on,  le  don  double  de  gamètes  sera  autorisé.  Auparavant,  seuls  les  gamètes  d’un  seul  des  deux  parents  l’étaient.  Les  adultes  souhaitant  donner  leurs  gamètes  (spermatozoïdes ou ovocytes) ou  embryons  devront  accepter  que  leur  iden té  puisse  être  donnée  aux enfants issus de dons. Les  enfants  issus  de  ce  don  à  l’âge de 18 ans pourront accéder  à  deux  types  d’informa ons  d’après  le  projet  de  loi:  des  informa ons  iden fiantes  (nom,  prénom, âge) et non iden fiantes  (son  état  général  au  moment  du  don,  sa  situa on  professionnelle  et  familiale,  ses  caractéris ques  physiques,  ses  mo va ons  rédigées par ses soins). Il  convient  de  préciser  que  si  la  loi  est  votée,  il  n'y  aura  pas  de  rétroac vité  pour  les  enfants  issus  de  la  PMA.  Les  stocks  de  gamètes et d’embryons recueillis  avant la révision de la loi devront  être détruits. Pour autant, on ne  pourra  forcer  les  donneurs  à  rencontrer leurs « enfants ». A.S. Le  projet  de  loi  prévoit  la  créa on  d’une commission d’accès aux données  non  iden fiantes  et  à  l’iden té  du  «  ers  donneur  »,  liée  au  ministère  des  Solidarités  et  de  la  Santé.  Ce e  instance  recevra  toutes  les  demandes  des  personnes  nées  de  dons  et  demandera  à  l’agence  de  biomédecine  de communiquer les informa ons. Les  Français  et  Françaises  ayant  déjà  donné  leurs  gamètes  ou  embryons  avant  la  révision  de  la  loi  pourront  également  se  rapprocher  de  ce e  commission  pour  dire  s’ils  et  elles  souhaitent donner ou non leur iden té  aux enfants issus de don. Concernant  les  adultes  issus  de  don  avant  la  loi,  ils  pourront  se  rapprocher  de  la  commission  afin  de  savoir  si  leur  donneur a accepté de lever l’anonymat. Comment accéder à ces informa ons ? Il a été envisagé de rémunérer les dons  mais ce e idée a vite été abandonnée. Les  autorités  misent  plutôt  sur  une  période  longue  de    transi on  afin  de  cons tuer  un  nouveau  stock.  Pendant  ce e  période  de  transi on  les  dons  existants  seront  u lisés,  tandis  que  les  nouveaux  seront  récoltés  selon  les  nouveaux  critères  d’anonymat.  Sera  proposée  une  date  pivot  par  décret  à  par r de laquelle la nouvelle loi entrera  en applica on. Ce décret perme ra de  cons tuer un nouveau stock répondant  aux  exigences  de  la  nouvelle  loi.  Ce e  date pivot ne devra pas dépasser un an. Le  gouvernement  pense  lancer  une  campagne  d’informa on  afin  de  sensibiliser la popula on sur le don de  gamètes, ovocytes et embryons. Que propose le  gouvernement ? Après  le  vote  de  la  loi,  le  stock  de  gamètes  et  d’embryon  devra  être  détruit  car  il  est  régi  par  le  cadre  de  l’ancienne loi. On est alors en droit de se demander si  la  levée  de  l’anonymat  ne  fera  pas  diminuer  le  nombre  de  dons.  Dans  le  même  temps,  la  demande  risque  aussi  d’augmenter  car  le  nombre  de  personnes  profitant  de  la  PMA  sera  plus important. Actuellement, la situa on est équilibrée  pour le don de spermes mais il y a une  pénurie  pour  les  ovocytes.  Le  délai  d’accès est de l’ordre de 12 à 18 mois.  Le  nombre  de  demandes  est  de  3000  par  an.  Et  selon  l’étude  d’impact,  il  devrait passer à 5000. Vers un problème  de stock ?
  • 23. 23 La crise des opiacés fait rage 130  morts  par  jour  aux  Etats‐Unis,  déclenchement d’un plan d’urgence, une  na on en alerte…tout porte à croire à la  propaga on  d’un  virus  dangereux.  Les  coupables  ?  Les  antalgiques  opioïdes.  Face  à  l’envergure  de  l’épidémie,  la  France contre‐a aque.  En  tête  devant  les  accidents  de  la  route  et  les  décès  par  armes  à  feu,  les  décès  par  overdose  d’opioïdes  représentent  la  première  cause  de  mortalité  évitable  aux  Etats‐Unis.  Les  chiffres  sont  édifiants  :  près  de  400  000  décès  entre  1999  et  2016  et  70  000  morts  en  2017.  L’origine  du  mal  remonte  au  milieu  des  années  90  avec  l’élargissement  de  la  prescrip on  légale  des  antalgiques  opiacés  aux  douleurs  chroniques.  Réservées  aux  douleurs  cancéreuses, des molécules telles que l’oxycodone ont pu  être  administrées  aux  pa ents,  à  grand  renfort  de  campagne publicitaire et de coups de pouce financiers des  laboratoires.  Ce e  éléva on  de  la  consomma on  s’est  accompagnée  d’une  augmenta on  de  décès  par  overdose.  L’histoire  s’est  ensuite  répétée  en  2010  et  en  2013,  les  La situa on est très différente en  raison de l’interdic on de tout  abus de prescrip on, de  promo on et publicité sur les  médicaments. En dix ans,  l’u lisa on des antalgiques  opioïdes a augmenté, pour  répondre à une meilleure prise en  charge de la douleur. Les  antalgiques de palier I  (paracétamol, aspirine et AINS)  restent de loin les plus  consommés (78% en 2017),  devant les antalgiques opioïdes  faibles comme le tramadol et la  codéine (20%) et forts tels que le  sulfate de morphine, le fentanyl,  l’oxycodone (2%). Le tramadol et  l’oxycodone, marquant la plus  forte augmenta on de leur  consomma on, ont entraîné  l’éléva on du recensement des  effets indésirables graves :  hospitalisa on, intoxica on,  dépendance, décès. Selon le  rapport de l’ANSM publié en 2019  (Etat des lieux de la  consomma on des antalgiques  opioïdes et leurs usages  probléma ques), le tramadol est  l’an douleur opioïde provoquant  le plus des troubles d’usage et de  décès. Plus prescrit que les  antalgiques opiacés forts, il  conduit au même risque d’abus,  de dépendance, d’overdose, de  dépression respiratoire et de  décès. A par r du 15 avril 2020,  sa durée de prescrip on ne pourra  plus excéder 3 mois, limitant ainsi  le mésusage.   Depuis 2017, l’ANSM a établi un  plan d’ac on afin de réduire les  risques : améliora on des  connaissances des professionnels  de santé et du grand public sur les  antalgiques opioïdes, surveillance  sanitaire renforcée (créa on de  l’Observatoire Français des  Médicaments Antalgiques), accès  facilité à l’an dote naloxone et  encadrement de la dispensa on  médicamenteuse avec, par  exemple, la prescrip on sur  ordonnance de la codéine,  dextrométhorphane,  éthylmorphine et noscapine.  vagues de décès étant respec vement liées aux overdoses  par  héroïne  et  par  les  fentanyloïdes,  50  à  100  fois  plus  puissants  que  la  morphine.  Les  pa ents  devenus  dépendants  se  sont  tournés  vers  des  produits  plus  forts,  plus  dangereux  car  échappant  à  tout  contrôle  et  disponibles dans la rue ou sur le marché noir interna onal.   Les  prescrip ons  d’antalgiques  opiacés  forts  ont  certes  baissé, mais le public, touché par les overdoses en héroïne  et opioïdes de synthèse, reste large et inhabituel :  adultes  jeunes (40 ans en moyenne), caucasiens, mères de famille  ac ves et nouveau‐nés a eints de syndrome de sevrage à  la naissance. Devant ce constat, l’état d’urgence sanitaire a  été  déclaré  par  le  Président  Trump  fin  2017,  pour  comba re la disposi on sur le marché noir de l’héroïne par  les cartels de la drogue mexicaine, ainsi que la produc on  clandes ne  d’opioïdes  de  synthèse  par  des  laboratoires  chinois.  Les  procès  visant  les  groupes  pharmaceu ques  distributeurs  des  opioïdes  de  synthèse  ont  aussi  débuté.  Certains ont déjà été condamnés à de lourdes amendes et  sanc ons  pour  publicité  mensongère  sur  l’absence  de  risque  de  dépendance.  D’autres,  comme  le  laboratoire  américain Insys, ont conclu des accords à l’amiable avec le  ministère la Jus ce américain, afin d’éteindre les plaintes et  indemniser les vic mes. Et en France ? Devenu mondial, le combat contre ce e épidémie atypique  con nue, en s’appuyant notamment sur la surveillance des  pa ents  à  risque,  la  disponibilité  des  traitements  de  subs tu on  et  la  lu e  contre  les  trafics  de  drogue.  Fait  notable  et  récent,    l’oxycodone,  majoritairement  coupable  de la crise, vient d’être re rée de la liste des médicaments  essen els  de  l’OMS.  Son  avenir  est  désormais  compté.  D.D. 
  • 24. 24 Cherche médicaments désespérément... Cela  ne vous  a  sûrement  pas  échappé  à vous  acteurs  de  terrain : beaucoup (trop) de médicaments sont en rupture. Car oui, depuis plusieurs mois, notre pays est confronté à  une crise sanitaire majeure. Les rayons des pharmacies sont  désespérément vides. Pour  l’ANSM  (Agence  Na onale  de  Sécurité  du  Mécicament),  les  chiffres  sont  plus  qu’inquiétants.  En  dix  ans,  le  nombre  de  ruptures  de  spécialités  a  été  mul plié  par  dix  !    Même  les  médicaments  dits  “d'intérêt  thérapeu que  majeur”  sont  largement  concernés.  Pour  rappel, ces produits, sans alterna ve pour le pa ent en cas  de  rupture,  peuvent  entraîner  une  mise  en  jeu  de  son  pronos c vital.  Alors face à ce constat, les autorités de santé réagissent et  me ent en œuvre un véritable plan de bataille.  Depuis septembre 2019, un comité de pilotage chargé de  lu er contre la pénurie de médicaments est à la manœuvre.  Associa ons  de  pa ents,  industriels  pharmaceu ques  et  professionnels de santé cons tuent les membres de ce e  nouvelle  commission.  Les  premières  décisions  sont  a endues  pour  le  début  de  l’année  2020.    Certaines  mesures ont néanmoins déjà été évoquées dans la presse.  Par  exemple,  le  gouvernement  souhaiterait  imposer  aux  industriels du secteur la cons tu on de stocks de plusieurs  mois.  Un  “matelas  de  protec on”  perme ant  de  tenir  quelque temps en cas d’arrêt de produc on. Une  autre  mesure  évoquée  reposerait  sur  des  sanc ons  financières contre les acteurs du secteur. En cas de rupture,  le  laboratoire  se  verrait  contraint  de  payer  des  pénalités.  Pour marquer la volonté des autorités de santé d’éviter la  situa on  actuelle,  les  industriels  devront  également  prendre  à  leur  charge  une  obliga on  d’importa on.  En  d’autres  termes,  pour  les  médicaments  d'intérêt  thérapeu que  majeur,  le  laboratoire  devra  trouver  une  solu on  thérapeu que  alterna ve  afin  d’assurer  la  con nuité des traitements. Depuis  plusieurs  mois,  professionnels  de  santé  et  pa ents  subissent  des  pénuries  de médicaments à répé on. Face à ce e  situa on,  les  autorités  de  santé  essaient  de trouver des solu ons. Enfin,  une  autre  mesure  soumise  par  certains  parlementaires  est  la  mise  en  place  d’une  produc on  “made in France” des médicaments essen els. Sur le papier,  ce e  idée  a  de  quoi  séduire.  Mais  malheureusement,  la  produc on de médicament est un processus complexe qui  nécessite  de  forts  inves ssements  financiers  et  une  mise  en oeuvre longue.  Les  causes  de  ce e  situa on  sont  aujourd’hui  bien  connues. La mondialisa on de la produc on, une poli que  tarifaire  toujours  plus  basse,  l’émergence  de  nouveaux  marchés  ou  encore  l’absence  d’innova on  thérapeu que  cons tuent probablement les problèmes de fond. Aujourd'hui  pour  des  raisons  économiques,  la  produc on  est  délocalisée  dans  des  pays  à  faible  coût  de  main  d’oeuvre.  De  plus,  certains  médicaments  ne  sont  plus  produits que dans une seule usine au niveau mondial. Il est  alors  facile  de  comprendre,  comme  un  effet  papillon,  les  conséquences  mondiales  d’un  problème  de  produc on  locale. Un  autre  point  à  prendre  en  compte  dans  ce e  probléma que  est  l’émergence  de  nouveaux  pays  consommateurs  de  médicaments.  Depuis  une  dizaine  d’années  le  marché,  notamment  asia que,  devient  grand  consommateur  de  principes  ac fs.  Ce e  consomma on  entraîne,  par  effet  boule  de  neige,  un  déséquilibre  des  besoins mondiaux.  La mise en applica on des mesures annoncées va prendre  du temps. Or, justement certains pa ents ne disposent pas  de ce temps d’a ente. R..L. Source : OpenClipart‐Vectors, Rudy and Peter Ski erians sur Pixabay
  • 25. 25 Désengorger les urgences : un coup de main des kinés ? Depuis des années, la satura on des services d’urgence est  une  ques on  au  cœur  des  revendica ons  des  personnels  hospitaliers. La contesta on s’est accentuée au mois de mars  dernier  avec  un  mouvement  de  grève  dans  les  hôpitaux  parisiens,  qui  s’est  étendu  progressivement  à  l’ensemble  du  territoire. Pour répondre à ce mouvement social, la ministre  de la Santé à l'époque Agnès Buzin a présenté en septembre  un « pacte de refonda on des urgences ». Ce plan propose  d’inves r  754  millions  d’euros  sur  trois  ans  afin  de  désengorger les services d’urgences. Le  développement  d’une  offre  alterna ve  aux  urgences  nécessite  de  faire  appel  à  un  nombre  croissant  de  professionnels de santé. Pour ce faire, la ministre de la santé  a  proposé  d’élargir  les  compétences  de  professionnels  non‐ médecins, notamment les kinésithérapeutes pour prendre en  accès direct les pa ents. En  France,  quand  un  pa ent  veut  consulter  un  masseur‐ kinésithérapeute,  il  doit  préalablement  consulter  son  médecin  traitant  afin  d’obtenir  une  ordonnance,  c’est  ce  qu’on  appelle  le  parcours  de  soin.  Si  le  pa ent  ne  respecte  pas ce parcours, il s’expose à une augmenta on de son reste  à charge, voire le non‐remboursement des frais engagés.  L’ouverture  de  l’accès  direct  signifierait  que  les  pa ents  pourraient  consulter  un  kinésithérapeute  sans  avoir  à  rencontrer quiconque au préalable et sans avoir été orienté  par un autre professionnel de santé. Ce e consulta on serait  alors remboursée par la sécurité sociale dans les condi ons  habituelles.  L’accès direct au kinésithérapeute existe déjà dans un certain  nombre  de  pays,  en  Amérique  du  nord,  en  Australie  mais  aussi chez nous, en Europe. Le kinésithérapeute occupe alors  une  place  centrale  dans  le  diagnos c  et  la  prise  en  charge  des  maladies  musculosquele ques  (lombalgies,  douleurs  ar culaires  ou  encore  les  pe ts  trauma smes).  Ce e  modalité  d’accès  s’est  développée  essen ellement  dans  les  pays dans lesquels les frais de santé sont très élevés et pour  lesquels l’accès à un médecin est plus difficile.    Dans  son  projet,  l'ex‐ministre  de  la  santé  Agnès  Buzyn  proposait  un  accès  direct  aux  kinésithérapeutes  pour  la  Afin  de  fluidifier  le  parcours  de  soins,  la  ministre de la santé à l'époque a annoncé  le  développement  d’un  accès  direct  aux  kinésithérapeutes,  sans  passer  par  un  médecin. lombalgie  et  l’entorse  de  cheville.  Pour  ce  faire,  des  protocoles  de  coopéra on  entre  médecins  et  kinésithérapeutes  détailleront  les  traitements  à  me re  en  place, et les actes médicaux que les kinésithérapeutes seront  autorisés à réaliser en plus de leurs compétences habituelles.  Ces  protocoles  devaient  entrer  en  vigueur  d’ici  la  fin  de  l’année  2019,  mais  la  réforme  a  pris  du  retard.  On  les  annonce désormais au cours de l’année 2020. L’Ordre  et  les  syndicats  de  masseurs‐kinésithérapeutes  ont  unanimement  salué  ce e  mesure,  parlant  d’une  «  avancée  majeure  »  pour  la  profession  qui verrait  ses  «  compétences  diagnos ques  enfin  reconnues  ».  Coté  médecins,  les  réac ons  sont  plus  mi gées.  Si  certains  sou ennent  ce e  mesure,  la  confédéra on  des  syndicats  médicaux  français  dénonce « un démantèlement sauvage du mé er de médecin  »,  reprochant  au  gouvernement  d’organiser  une  déléga on  de  tâches  aux  paramédicaux  sans  consulter  les  principaux  intéressés.  Si  ces  annonces  semblent  présager  des  changements  importants  pour  les  pa ents,  leur  impact  est  à  nuancer.  En  effet,  les  protocoles  de  coopéra ons  entre  médecins  et  kinésithérapeutes devront répondre à un cahier des charges  exigeant  qui  risque  de  limiter  très  fortement  le  nombre  de  professionnels concernés. Ainsi, cet accès sera possible selon  des  condi ons  géographiques,  mais  nécessitera  aussi  des  condi ons  minimales  de  forma on  et  d’expérience  professionnelle.  L’un des objec fs de ce e réforme est de réduire les temps  d’a ente  en  simplifiant  le  parcours  de  soin  des  pa ents.  Perme re  aux  pa ents  de  consulter  des  professionnels  de  santé non médecin dans les zones sous dotées devrait donc  résoudre  ces  difficultés.  Malheureusement,  les  territoires  dépourvus  de  médecins,  ont  généralement  aussi  un  déficit  pour tous les autres professionnels de santé. Il n’est pas rare  d’avoir  au  moins  quinze  jours  de  délais  pour  obtenir  un  rendez‐vous chez un kiné. Dans ces condi ons, par sûr que  l’accès direct résolve le problème d’accès aux soins urgents  pour les pa ents. FR.S.
  • 26. Santé et Bien-être 26 LOMBALGIE ET GROSSESSE Les  douleurs  lombaires  restent  un  problème  de  santé  publique  en  France,  mais  les  douleurs  de  dos  de  la  femme  enceinte  se  différencient  des  autres  lombalgies.  Plutôt  fréquentes,  en  par culier  lors  du  dernier  trimestre,  ces  douleurs  ont  pour  origine  le  grand  bouleversement corporel qui accompagne  une grossesse. A endre un bébé, c'est voir  son corps se modifier! Certaines  pa entes  peuvent  être  excédées  par  la  banalisa on  de  ces  douleurs  par  le  corps  médical,  là  où  d'autres  peuvent  hésiter  à  en  parler  considérant cela normal... Explica ons. Elles  sont  mul ples.  On  retrouve  des  douleurs  ligamentaires  des  ar cula ons  sacro  iliaques,  gênes  dans  le  bas  du  dos,  douleurs  du  pubis  et  de  l'aine,  sensa ons  de  pesanteur,  douleurs  pelviennes,  scia que...  Autant  de  réalités  différentes  pour  des  femmes  enceintes souffrant de «lombalgie». Quel type de douleurs ? Grâce aux hormones de la  grossesse  (oestrogènes,  progestérone,  relaxine),  l'organisme  féminin  permet  le  développement  du fœtus et la prépara on  à  l’accouchement.  Il  en  découle  une  hyperlaxité  et  une  diminu on  de  la  stabilité  ar culaire  du  bassin.  Le  système  ligamentaire  est  ainsi  mis  à  mal  et  le  système  musculo‐squele que  fait  tout  pour  s'adapter,  avec  quelques  difficultés  parfois...sans que cela soit  une pathologie. Ce qui peut expliquer  ces douleurs Quand  les  douleurs  deviennent  difficiles  à  gérer,  consultez  votre  médecin  traitant.  Les  médicaments  proposés  sont  restreints  en  raison  des  contre‐ indica ons  liées  à  la  grossesse.  Les  femmes  sont  souvent  très  ré centes  à  en  prendre,  même  autorisés.  Des  douleurs  brutales,  qui  ne  cessent  jamais,  soulagées  par  rien  ou  encore  des  contrac ons,  saignements,  brûlures  urinaires  doivent  vous  faire  consulter votre médecin. Des  séances  de  kinésithérapie  peuvent  être  prescrites.  Les  kinésithérapeutes  u lisent  des  techniques variées et adaptées: Exercices de mobilité  doux sur ballon de gym, massage, thérapie manuelle,  appren ssage  de  meilleures  posi ons,  travail  de  l’ouverture  thoracique  et  de  la  respira on,  conseils  de posture. L’ostéopathie  est  une  technique  par culièrement  appréciée  également  chez  les  parturientes.  Les  techniques  employées  sont  essen ellement  douces  et rassurent les femmes. Qui consulter ? Les hormones de la grossesse  en cause Les contraintes posturales changent pendant  la grossesse avec la croissance du fœtus Le diamètre du bassin doit  s'élargir  et  le  bassin  basculer  vers  l'avant.  Le  bas  du  dos  se  creuse  beaucoup  (on  parle  d'hyperlordose),  le  poids  du  bébé  amenant  encore  plus  le  bassin  en  avant.  L'utérus  prend  du  volume,  grandit  vers  le  haut  et  remonte  jusqu'à  la  cage  thoracique. Il  passe  d’une  situa on  pelvienne  à  une  situa on  abdomino‐pelvienne  en  début de grossesse, puis à  une  situa on  abdomino‐ thoracique  en  fin  de  grossesse.  La  ceinture  musculaire  abdominale  est  affaiblie  par  l'allongement  des  muscles  abdominaux. 
  • 27. 27 Dans la majorité des cas, les douleurs disparaissent après la  grossesse, mais dans 30 à 45% des cas, la lombalgie persiste  après  l’accouchement  (2)  pour  disparaître  dans  90%  des  cas  (3) au cours des six premiers mois.  L'après bébé est de plus en plus occulté dans le parcours de la  maternité,  contrastant  avec  la  médicalisa on  des  mois  de  grossesse.  N'hésitez  pas  à  en  parler  à votre  médecin  si  cela  dure encore. L'ostéopathie reste une bonne idée ici. Portez  le  moins  possible  de  charges  lourdes  les  premières  semaines suivant l'accouchement. Prenez le temps d'effectuer  la  rééduca on  périnéale  très  souvent  nécessaire,  avec  un.e  kinésthérapeute ou un.e sage‐femme. MC.N. Et après l’accouchement ? Que pouvez‐vous faire ? Références (1) Dr Bernade e de Gasquet, ceinture Physiomat® (2) Borg‐Stein, J., Dugan, S.A. et Gruber, J.  Musculoskeletal aspects of pregnancy. Am J Phys  Med Rehab. Mar 2005, Vol. 84, 3, pp. 180‐92 (3) Fouquet, B., Borie, M.J. et Pellieux, S. Rachis  lombaire et grossesse. Revue du rhuma sme. sept  2005, Vol. 72, 8, pp. 707‐714 La mobilité et le sport Bouger reste important et peut vous soulager,  privilégiez  la  marche  à  pied  qui  aidera  également le retour veineux. Evitez les sports  trop  contraignants,  avec  de  forts  impacts… course à pied en par cu‐lier.  La nata on ou encore la balnéothérapie sont  excellentes, le corps est placé en décharge, ce  qui rend les mouvements plus faciles. La nage  sur  le  dos  est  à  préférer,  la  brasse  sera  abandonnée  rapidement  par  le  creux  lombaire qu'elle accentue encore. Ne  faites  pas  d'exercices  «classiques»  d’'abdominaux si vous pensez ainsi renforcer  la  ceinture  du  ventre  pour  gainer,  ceux‐ci  travaillent  déjà  suffisamment;  conservez  un  certain tonus abdominal seulement. Evidemment, plus la grossesse avance et plus  il sera compliqué de bouger avec aisance. Cherchez  à  vous  grandir  le  plus  possible  au  quo dien, dans vos posi ons assises comme  debout. Les supports ou matériels orthopédiques Les  coussins  de  posi onnement  (en  micro  billes  de  polystyrène  en  général)  perme ent  une  bonne  installa on  de  la  femme  enceinte  assise ou couchée. La  qualité  de  la  literie  n'est  pas  à  négliger,  un  bon  sou en  est  nécessaire.  Allongée  sur  le  côté  gauche,  veillez  à  conserver  un  bon  alignement avec vos cervicales. Le  port  d'une  ceinture  élas que  étroite  de  main en,  au  niveau  du  trochanter  (les  hanches),  peut  soulager  les  douleurs  en  posi on  debout ainsi qu’aider les problèmes  circulatoires  et  les  sensa ons  de  pesanteur.  Elle  main ent  le  bassin  sans comprimer le ventre (1). L’hygiène et l’alimenta on Une  prise  de  poids  raisonnable  limitera  les  contraintes  mécaniques  sur les ar cula ons et les ligaments,  pas  toujours  facile  évidemment!…  conservez  ou  adoptez  une  alimenta on  équilibrée  au  moins.  Evitez  le  port  de  charges  lourdes  également. Prenez  du  repos  sans  culpabiliser  pendant  ce  temps  de  la  grossesse!  Vive la sieste! La chaleur dans le dos ou les bains chauds qui soulagent