Chers ami.e.s
En ces temps de confinements et de questionnements autour de l'épidémie de Covid-19 qui touche la France et le reste du monde, la SFJM vous accompagne du mieux qu'elle peut en diffusant régulièrement des messages de prévention et de bonnes pratiques. Mais il est aussi important de continuer de discuter, de débattre, de s'interroger sur tous les autres enjeux de santé publique, qui nous, qui vous concernent. C'est donc dans ce contexte particulier, inédit, que notre association de journalistes médicaux et professionnels de santé est heureuse de vous présenter le deuxième numéro de sa revue SFJM. Un numéro sur lequel nous travaillons depuis de longs mois et dont la publication intervient, il est vrai, dans une période où nos yeux sont rivés sur un seul et unique sujet, à raison. Nous vous offrons néanmoins un peu de lecture sur d'autres thèmes importants à travers notre dossier sur l'hôpital de demain, nos pages actualités médicales, bien être et développement personnel.
5. 5
Société française
de Journalisme
Médical
Associa on loi 1901
1 avenue de Verdun 94450
Limeil Brevannes
Orane LEROY‐RIVIERRE
présidente
André SIMONNET
vice‐président
rédacteur en chef
Amélie LEFÈVRE
vice‐présidente
Marianne MAUGEZ
secrétaire
Céline GUYOMAR
vice‐secrétaire
Olivier MONTÉGUT
trésorier
responsable logo
Rodolphe JANTZEN
directeur de publica on
maque ste
Professeur Olivier HENRY
Membre d'honneur
Journalistes santé :
Amélie LEFÈVRE
André SIMONNET
Céline GUYOMAR
Christelle PIERROT
Cihan BIRCAN
Domi lle DENEUFVE
Flavie PERIBOIS
François‐Régis SARHAN
Jean KODILA
Marianne MAUGEZ
Marion AUBERT‐MUCCA
Marie‐Céline NANNI
Morgane MAYENC
Nathalie HODÉE
Olivier MONTEGUT
Orane LEROY‐RIVIERRE
Philippe LENOIR
Romain LECOINTRE
Icônes : fla con.com
p.26 Lombalgie et grossesse
p.28 Sport et grossesse : une équa on à plusieurs inconnues ?
p.30 Conseils pour les enfants
p.31 Protec on de l'enfance
p.32 Kalya, une start‐up qui vous veut du bien
p.34 Qu’est‐ce que l’art‐thérapie ?
p.34 « J’aurais voulu être un ar ste »
p.36 Méditez, c’est bon pour la santé !
p.37 Grève et marche à pied, un duo bon pour la santé
p.19 Coronavirus
p.20 Les tests géné ques “DTC” : ne vendez pas votre ADN !
p.22 Révision de la loi bioéthique : la levée de l’anonymat et
ses conséquences
p.23 La crise des opiacés fait rage
p.24 Cherche médicaments désespérément...
p.25 Désengorger les urgences : un coup de main des kinés ?
bien-être
Information médicale
Source : lifeforstock / Freepik
6. Société Française de
Journalisme Médical
6
La SFJM, un réseau de
professionnels pour
vulgariser l’information santé
Des professionnels de santé et de
l’informa on ont créé en France une
associa on dénommée « Société
française de journalisme médical » (SFJM)
dans le but principal de vulgariser au plus
grand public et le plus largement possible
l’informa on liée à la santé.
Portée sur les fonts bap smaux en septembre 2018 par les
étudiants du diplôme universitaire en informa on et
journalisme médical de la promo on 2017‐2018, par la
volonté du Pr Olivier Henry son responsable, la SFJM a déjà,
en une année d’existence, réalisé plusieurs défis. Les
membres n’ont pas a endu la reconnaissance un peu tardive
au Journal officiel (le 13 avril 2019) pour se me re au travail.
« Avec la crise que traverse actuellement le secteur de la santé
en France, il est essen el que le plus grand nombre de français
soit informé et comprenne ce qu'il se passe dans les hôpitaux », a
indiqué la présidente de la SFJM, Orane Leroy‐Rivierre.
En réalité, la SFJM veut rendre l’informa on sur la santé
accessible à tous, souligne sa présidente, précisant que « le
discours de la SFJM est basé sur des sujets qui ont fait leurs
preuves scien fiques ».
L’ar cle 2 de ses statuts de l’associa on (loi 1901) s pule
qu’elle « a pour but de promouvoir le journalisme médical. Elle
perme ra la mise en rela on entre ses adhérents, journalistes
spécialisés en santé et les différents médias (presse écrite,
radiophonique, télévisée et web). Elle devra également contribuer
à la pérennisa on du diplôme universitaire d’informa on et
journalisme médical de l’université de Paris‐Est Créteil Val de
Marne et à son contenu, à la diffusion des savoirs dans le
domaine de l’informa on en santé ».
Les membres de la SFJM posant avec la présentatrice du JT de 20h (en avant‐plan devant le micro)
7. 7
Visiblement sa sfaite du chemin déjà parcouru, Orane Leroy‐
Rivierre souligne que « les membres de l’associa on se
réunissent autour d’une passion commune qui est la
communica on santé, aidés par leur regard d’experts riches
de leur savoir, leur savoir‐faire et leur pra que ».
Ainsi, à l’ac f de la SFJM on note deux séminaires couplés
chacun d’une assemblée générale. Plus que de simples
retrouvailles, Orane reconnaît que ces séminaires sont un
grand moment de brassage des différentes promo ons du
DU d’informa on et journalisme médical mais aussi et
surtout « l’occasion de faire une sorte de forma on con nue
à travers la visite des différents médias ».
C’est dans ce e logique que les membres de la SFJM ont pu
visiter en avril 2019 à Toulouse l’Agence de presse
spécialisée en radio (l’A2PRL) ainsi que la Chaîne de
télévision France 3 Bourgogne Franche Comté à Dijon en
octobre de la même année. Chacune de ces visites a permis
aux membres d’assister en direct à la présenta on des
journaux parlés et télévisés.
Toujours dans le but de rendre l’informa on santé plus visible
et plus accessible, la SFJM a créé en décembre 2019 un
compte instagram in tulé « Notre info santé by SFJM » qui
traite de manière hebdomadaire l’actualité santé.
Dans les perspec ves à très court terme, l’associa on vise la
diffusion du présent numéro (le 2ème) de la revue SFJM à
grande échelle, plus que le premier publié en septembre
2019 et qui n’a été essen ellement diffusé qu’en ligne. « Le
souhait est que notre revue soit présente en salle d’a ente
des professionnels de santé et pourquoi pas sur le comptoir
des pharmaciens », suggère Orane.
Outre le média web (compte instagram) et le média presse
écrite (revue SFJM), l’associa on espère conquérir les
supports vidéo et audio qui selon Orane sont des « projets
d’avenir pour lesquels le temps et le dynamisme de
l’associa on nous diront s'ils sont réalisables à moyen ou à
long terme ».
A travers ses différents supports de communica on, la SFJM
aimerait répondre à la demande des professionnels qui
souhaiteraient qu’un sujet ou une probléma que de santé
soit mis en lumière dans la presse notamment en ce e
période où le secteur de la santé en France est mis à rude
épreuve.
La SFJM prévoit également ce e année 2020 deux autres
séminaires toujours ponctués chacun par une assemblée
Un bilan sa sfaisant
Des perspec ves prome euses
Les membres de la SFJM à l’issue de la visite de la Chaîne de Télévision
France 3 Bourgogne Franche Comté (Dijon le 4 octobre 2019)
générale. L’une aura lieu au printemps à Aix en Provence et
l’autre au tout début de l’automne à Paris qui, rappelons‐le,
abrite le siège de l’associa on (Hôpital Emile Roux AP‐HP, 1
avenue de Verdun, 94450 Limeil Brévannes).
« Il s’agira encore et toujours de rencontrer les nouveaux
membres et de poursuivre la forma on ini ale reçue grâce
au DU. A ces deux occasions, nous organiserons comme
d’habitude des sor es‐découvertes en lien avec la presse ou
la santé », annonce la présidente.
D’une quinzaine de membres à sa créa on, l’associa on
compte à ce jour une trentaine d’adhérents toutes
promo ons confondues. « Au départ seuls les étudiants de la
promo on 2017‐2018 en faisaient par e. Mais chemin
faisant ceux des autres promo ons ont rejoint le groupe
apportant ainsi un grand dynamisme et un souffle nouveau
avec une diversité de profils allant des médecins aux
journalistes en passant par des pharmaciens, des infirmières,
des kinés …. », se réjouit Orane avant de conclure que seuls
les tulaires du DU en informa on et journalisme médical
délivré par l’université Paris‐Est Créteil sont pour l’heure
autorisés à adhérer à la SFJM. J.K.
8. 8
Je suis un kinésithérapeute qui bosse en libéral
depuis 10 ans. Je me suis lancé depuis deux ans
sur Instagram à travers le personnage de
Majormouvement pour donner des conseils au
plus grand nombre et valoriser ma profession.
Influenceur santé :
Interview de
Majormouvement
Qui est Majormouvement ?
Comment t’est venue l’idée de
vulgariser la kinésithérapie ?
Ça date d’un pe t moment et de deux
vecteurs principaux : premièrement, de
voir des personnes non issues du milieu
médical qui donnent des conseils médicaux
et qui sont très loin des recommanda ons
scien fiques; en deuxième lieu, de voir que
les Américains le faisaient depuis quelques
années et le faisaient très bien.
Selon toi, qu’est ce qui fait que
les gens te suivent ?
Je pense que c’est lié au fait que je sois le
premier à m’être lancé… Cela a a ré – au
départ ‐ un peu de curiosité ! Le fait que les
personnes con nuent à me suivre, c’est
probablement parce que « je ne me prends
pas la tête » dans ce que j’essaie de diffuser.
Je parle de « kiné » mais pas que, même si ça
reste 80 % de mon contenu. Surtout quand je
le crée, je tente de le faire avec légèreté. Ce
n’est pas un cours ultra théorique, « super
chiant », qui ne concerne que la kiné pour les
kinés par les kinés. J’essaie de me re un peu
de plaisir dans tout cela !
Quels sont les futurs projets
pour ton compte instagram ?
Très honnêtement, je n’en ai pas ! J’aime avoir la liberté
de la créa on de mon contenu. Si je devais avoir des
projets, ça deviendrait vite des objec fs et je n’ai pas
envie d’en avoir. Mon plaisir à court terme c’est de
toujours prendre du plaisir !
Quand je prends du plaisir, c’est là où j’ai le plus de
volonté de créa on et d’idées. Ça fait deux ans que je
fonc onne comme cela, j’an cipe mais j’essaie toujours
de rester libre. A.S.
Peux‐tu nous décrire les
coulisses de tes vidéos ?
Mon mé er de kiné me prend beaucoup de temps. C’est
impossible de créer une vidéo par jour, ça serait une
charge mentale énorme. J’écris à l’avance mes vidéos, je
tourne 50% de mes vidéos en une journée. C’est
épuisant! J’ai un copain qui me fait le montage et grâce à
ça j’ai un stock de vidéos. Si j’ai trop de travail, j’ai
toujours une vidéo à poster.
Un « influenceur » est une personne très suivie sur les réseaux
sociaux qui influence, exerce une ac on sur un groupe
d’individus au service de la santé par exemple. Parmi eux,
Majormouvement fait figure de pionnier et compte désormais
plus de 171 000 abonnés. Il a eu la gen llesse de répondre à nos
ques ons.
@majormouvement
9. 9
@notreinfosante La rougeole : une
maladie pas si « infan le » que ça !
Suite à l’épidémie de rougeole sur les îles Samoa qui a tué 81 personnes (surtout des
nourrissons) et la recrudescence en Europe de ce e dernière, la SFJM vous rappelle ce qu’il
faut savoir.
La rougeole est une infec on virale. Sa période d’incuba on dure entre 7 et 18 jours. Cela
veut dire que le virus est présent dans le corps entre 7 et 18 jours avant le début des
premiers symptômes.
1 individu contagieux peut en contaminer 20 ! La contagiosité s’étend sur 10 jours : du
5ème jour précédant l’appari on des boutons au 5ème jour suivant l’appari on. Autrement
dit vous pouvez transme re le virus avant même de savoir que vous êtes malade. Le virus
se transmet par la toux, les éternuements, les sécré ons nasales.
Les symptômes sont : la fièvre élevée, la toux, les écoulements du nez et des yeux rouges,
une grande fa gue, des boutons après plusieurs jours, d’abord sur le visage puis sur tout le
corps.
Les principales complica ons graves peuvent être une pneumonie, une encéphalite
(inflamma on du cerveau) pouvant conduire au décès.
En vous vaccinant vous protégez les personnes à risque de rougeole grave qui elles ne
peuvent pas se faire vacciner : femmes enceintes, personnes sous chimiothérapie,
personnes immunodéprimées .
Le vaccin comprend 2 injec ons, de nos jours obligatoires pour les nourrissons à 12 mois
et entre 16‐18 mois. Ra rapage possible à tout moment chez l’enfant et l’adulte.
Si vous n’é ez pas vacciné et que vous avez eu la rougeole, vous ne pourrez plus avoir la
maladie. En revanche, il est fortement recommandé de vous faire vacciner contre les deux
autres maladies du vaccin ROR : la rubéole et les oreillons. O.LR.
@notreinfosante PAPILLOMAVIRUS
Le combat contre les HPV se mène aussi chez les messieurs !
Le vaccin contre les papillomavirus humains (HPV) est désormais recommandé aux jeunes
garçons.
La Haute Autorité de Santé (HAS) vient de publier une recommanda on en ce sens.
Objec f : une mise en œuvre à l’été 2020.
Le vaccin, déjà recommandé pour les jeunes filles, le sera bientôt pour les garçons âgés
entre 11 et 14 ans.
Il s’agit de lu er contre ces virus sexuellement transmissibles, responsables de plusieurs
cancers. « Pour qu’un vaccin soit efficace, il faut une couverture maximale. Il était donc
important d’élargir ce e vaccina on aux hommes, eux aussi possiblement porteur de ce
virus et qui peuvent tout autant le transme re », es me Stéphanie Mo on, chirurgien
gynécologique au CHU de Toulouse, interrogée par Olivier Montegut pour la SFJM et
a2prl. O.M.
Notre info santé by SFJM
L’actualité santé pour le grand public & les professionnels
Papillomavirus au microscope électronique
(source : Wikipédia)
Illustra on compte instagram @notreinfosante
10. 10
Quel
pour
L’exécu f espère « redonner de l’oxygène » à un système à
bout de souffle. En novembre dernier, la désormais ex‐
ministre de la santé Agnès Buzyn a présenté un plan pour
répondre à la crise de l’hôpital public.
1,5 milliards d’euros sur 3 ans.
Pour l’année 2020, 300 millions d’euros ont été ajoutés au
budget déjà voté dans le cadre du projet de financement de
la sécurité sociale. Sur trois ans, ce sont au total 1 milliard
et demi d’euros qui devraient être inves s. Le
gouvernement prévoit aussi un plan d’inves ssement de
150 millions d’euros pour l’achat de matériel et la
rénova on de certains bâ ments.
Et la de e ?
L’Etat propose de reprendre sur 3 ans, 10 milliards d’euros
de la de e qui plombe les hôpitaux publics ; soit un ers de
la de e totale du secteur. « Un geste fort » selon le
ministère de la santé mais cela ne devrait concerner que
certains hôpitaux. Il faut dire que la de e a augmenté de
plus de 40% en 3 ans, freinant considérablement les
inves ssements.
Soulager les soignants.
Objec f : soulager les mé ers en tension. La prime
d’engagement dans la carrière hospitalière sera revalorisée
pour les médecins et paramédicaux afin de pallier le
manque de voca ons. Pour les 40 000 infirmiers et aides‐
soignants de la région parisienne, ce sera une prime
annuelle de 800 euros. Ce qui devrait donner un peu plus
de souplesse pour leur perme re de trouver un logement.
Les aides‐soignants spécialisés en gériatrie se verront aussi
récompensés : 100 euros nets mensuels. Pour les autres
régions, des enveloppes seront distribuées aux hôpitaux
qui pourront les répar r « au mérite » à leurs soignants. 60
Pour sor r de la crise qui gronde dans
les hôpitaux, le gouvernement a ouvert
les vannes : reprise de la de e, coup de
pouce aux budgets, primes...
Explica ons.
Il FAUT SAUVER LE SOLDAT
HOSTO
DOSSIER
11. 11
Hôpital
demain ?
Le plan vient réformer d’abord les études de
médecine, me ant fin au controversé numerus
clausus et son concours couperet d’admission en
2ème année de médecine / pharmacie /
maïeu que, dès la rentrée de septembre 2020.
Les effec fs seront déterminés par les universités
en fonc on des besoins du territoire. Objec f :
augmenter de 20% le nombre d’étudiants formés,
tout en diversifiant leurs profils via les passerelles
entre les cursus. Le concours de l’internat sera lui
aussi réformé. Les étudiants en 3ème année de
3ème cycle effectueront 6 mois de stages
supervisés par un médecin pour répondre à la
crise des déserts médicaux.
Le plan prévoit aussi une réorganisa on des
hôpitaux en labellisant 500 à 600 « hôpitaux de
proximité » recentrés sur la médecine générale et
la gériatrie… là où les CHU deviendront des
centres de référence régionaux pour la médecine
de pointe.
Le plan prévoit également un nouveau mé er :
assistant médical. 4 000 seront recrutés d’ici à
2022 pour seconder les généralistes dans leurs
tâches administra ves.
000 d’entre eux pourraient être concernés par une prime
annuelle allant jusqu’à 300 euros. Pas ques on en revanche
d’acter une hausse générale des salaires, l’exécu f ne se
risquant pas à ouvrir la boîte de Pandore.
Redonner une place aux
médecins.
Agnès Buzyn a annoncé vouloir réformer de fond en
comble le statut des pra ciens hospitaliers en allant vers
plus de reconnaissance des ac vités non cliniques
(enseignement, recherche, publica ons scien fiques) et
ouvrir, pour les médecins, la possibilité de devenir chef
d’établissement.
Ma santé 2022.
Ces mesures d’ordre budgétaire viennent s’ajouter au plan
Ma Santé 2022 portant sur la réorganisa on des soins.
Présenté en septembre 2018, ce vaste programme de
réforme a pour ambi on de faire du système de santé, d’ici
à la fin du quinquennat, « l’un des piliers de l’Etat
Providence du XXIème siècle » a déclaré Emmanuel
Macron. O.M.
12. 12
QUELLES SERAIENT LES
URGENCES IDEALES ?
Un service d’urgences est un bon reflet de la société dans
laquelle on évolue. Il est souvent vu comme le point
d’a errissage de nombreux problèmes d’ingérences
médicales et médico‐sociales. Ce microcosme sanitaire
regroupe tous types de personnes malades qui n’ont, pour la
plupart, qu’un seul point commun : la détresse sous toutes
ses formes. Bien évidemment, la détresse est graduée selon
le niveau éduca onnel et intellectuel des pa ents.
Dans une société qui se veut de plus en plus matérialiste et
individualiste, la santé a été réduite à un objet de
consomma on. Elle est devenue un bien au‐delà d’un droit.
Le culte du corps, l’hédonisme, la culture de l’immédiateté,
du paraître et de l’hyperconsomma on compulsive, le tout‐
gratuit, l’évolu on de la spiritualité (et donc la peur de la
mort), ont fait changer les mœurs dans le rapport corps/
système de soins. La frustra on prend de plus grandes
propor ons et nous voulons une réponse à nos moindres
soucis d’une manière instantanée, telle une recherche sur
Google. Les chiffres ne trompent pas, le nombre de passages
aux urgences a doublé en 20 ans. Les délais actuels d’a ente
sont ceux que nous connaissons tous.
L’engouement pour les services d’urgences est tout d’abord
lié à un problème en amont. Pour avoir un service d’urgences
idéal, corriger ce versant est primordial. En effet, bon nombre
de pa ents consultant ce service n’ont pas eu de rendez‐
vous avec leur médecin traitant dans des délais raisonnables…
quand ils en ont un. En effet, la pénurie des médecins
généralistes et des médecins effectuant des gardes est
criante. Ce e pénurie est la résultante de la mise en place du
numerus clausus au début des années 70. Combien de
pa ents arrivent aux urgences en avouant que leur médecin
ne peut les voir que dans x jours ? Combien de pa ents
arrivent aux urgences sachant que leur médecin est en
vacances et n’ont pu trouver de remplaçant ? Un service
d’urgences ne devrait accueillir que des urgences véritables,
non pas être une succursale de la médecine de ville. Si le
nombre de passage aux urgences est devenu si important,
c’est aussi en raison du vieillissement de la popula on avec
son lot de maladies chroniques qui engluent les services par
leur lourdeur de prise en charge. Les urgences idéales se
devraient d’orienter dès le départ les pa ents n’ayant pas
voca on à s’y trouver. A ce propos, bon nombre de pa ents
pourraient être admis directement dans les services après
examen (clinique voire paraclinique) établis par les médecins
traitants.
Résoudre les problèmes en amont…
Les urgences idéales devraient avoir des locaux adaptés aux
besoins. Dans les urgences idéales, les pa ents ne devraient
pas être examinés dans les couloirs, ni même y a endre au
milieu d’autres brancards. La médecine d’urgence est une
médecine d’an cipa on et force est de constater que, du
point de vue administra f, bon nombre d’établissements sont
en inadéqua on avec les besoins sanitaires. Les urgences
idéales ne devraient pas avoir de bed manager ou par ciper
au no bed challenge (Lancée le 10 janvier 2018, l’ini a ve
consiste à recueillir chaque ma n, « après la relève et avant
10 heures », le nombre de pa ents qui ont passé la nuit au
service d’urgences faute de lit d’aval).
Les médecins des urgences ne devraient pas passer leur
temps derrière leur téléphone à négocier durant des heures
des examens complémentaires ou une hospitalisa on. Les
médecins urgen stes sont là pour soigner, n'ont pas à être
des chercheurs de lits. Dans les urgences idéales, le médecin
serait présent pour examiner, soigner et écouter ses pa ents.
Dans les urgences idéales, le médecin urgen ste ne devrait
pas a endre des heures pour orienter son pa ent.
…et en aval
Que ce soit l’éduca on du pa ent, l’orienta on correcte du
malade via une plateforme unique dédiée à l’urgence sans
oublier l’introduc on de moyens à la fois humain et matériels
par nos poli ciens, le reflet d’un service d’urgence est le
reflet d’une responsabilité collec ve. Internet a fait des
dégâts, nous le constatons au quo dien. Les pa ents sont
pris d’une peur panique en lisant certains diagnos cs pour
des signes cliniques communs à d’autres maladies bénignes.
Détraquer un maillon de la chaîne reviendra à causer des
problèmes dans l’organisa on d’un service d’urgences.
La mise en place des urgences idéales passe par une responsabilité collec ve.
13. 13
Face à une crise sans précédent, les urgences sont au bord
de l’implosion. On enregistre depuis quelques temps un bon
nombre de démissions dans un contexte déjà compliqué
d’une pénurie d’urgen ste (il en manquerait environ 800
actuellement). Toujours dans la mouvance, près de 1 200
médecins hospitaliers, dont 600 chefs de service et 470
responsables d’unités, ont officiellement annoncé, mardi 14
janvier, lors d’une conférence de presse, leur démission de
leurs fonc ons d’administra on, de ges on et de
représenta on, en l’absence de négocia on avec le
gouvernement sur les moyens de l’hôpital public. C.B.
Début de l’implosion
Référenceswww.lequo diendumedecin.fr
www.lemonde.fr
Urgence aux urgences :
les patients ont
des solutions
« J’ai bien vu les pancartes annonçant la grève à l’entrée de
l’hôpital » nous explique Marie, « mais ma maman a 90 ans et
elle est tombée. Ce n’est que sa cheville mais je ne me voyais
pas aller chez son médecin traitant puis chez le radiologue pour
retourner chez le médecin… je suis rassurée de me trouver ici,
elle va être prise en charge totalement ». Le constat est le
même pour la majorité des pa ents et de leurs
accompagnants. L’hôpital n’est plus synonyme d’urgence
vitale mais c’est le recours le plus accessible dans un système
de soin où on a parfois l’impression de se noyer tant les
règles semblent complexes. Que faire en cas de médecin
traitant absent ? Vers qui se tourner s’il est présent mais
débordé ?
La téléconsulta on est une solu on plébiscitée par Hannah :
« en cas de bobo où même moi je sais ce que j’ai, la
téléconsulta on me semble être une bonne idée. On explique
et on reçoit l’ordonnance, c’est choue e et personne ne perd
son temps, ni le médecin ni moi ». De son côté, Emilie préfère
garder un contact physique avec le médecin « l’ausculta on
est importante selon moi et je veux garder ce lien avec le
docteur. Il faudrait une structure intermédiaire entre l’hôpital
et le cabinet privé. Le week‐end, une maison médicale de garde
Comme dans de nombreux hôpitaux, le
service des urgences de Beauvais (60) est
en grève depuis plusieurs mois. Manque
de personnel, a ente interminable et ras
le bol général. Pour autant la
fréquenta on ne faiblit pas. Qu’en
pensent les pa ents ? Témoignages.
est ouverte à Beauvais et je trouve ça très bien. Il faudrait
qu’elle soit ouverte toute la semaine car quand on a une gastro
on ne peut pas a endre une semaine pour avoir un rendez‐vous
chez son généraliste ». Et oui les idées fusent, car pendant
leur a ente les pa ents ont le temps de réfléchir à leurs
solu ons. Nos « experts » s’accordent donc sur l’idée de la
maison médicale ra achée à l’hôpital avec des médecins
salariés par l’établissement. « En étant payé par l’hôpital, ils ne
craindraient pas d’abandonner leur cabinet ou leurs pa ents ».
Pour éviter la cohue, ce e maison médicale ne serait
accessible que sur rendez‐vous : « la prise de rendez‐vous
serait faite par un médecin ou un infirmier après avoir expliqué
le mo f de la consulta on, hors de ques on d’accepter
quelqu’un pour un renouvellement de traitement chronique »
précise Jean outré d’avoir vu un pa ent au guichet des
urgences pour avoir son médicament contre le diabète. Mais
les pa ents ne pensent pas qu’à eux : « avec de meilleurs
horaires qu’aux urgences ouvertes 24h/24 les médecins
pourraient souffler un peu ». Car il y a un autre point sur
lequel tout le monde tombe d’accord, il faut soulager les
soignants : « ils font des heures et des heures, c’est infernal. Ils
sont la base du système alors il faut les préserver » conclut
Jean. Ma.M.
14. 14
Ailleurs en
Europe :
le modèle de
Stockholm
Difficile d’imaginer un hôpital faisant
l’unanimité auprès des pa ents, de son
personnel et des poli ques à l’heure
où le notre est en proie à une grave
crise existen elle. Et pourtant, cet
hôpital semble bien exister à
Stockholm en Suède, il porte le nom
d’hôpital Saint Göran.
Numéro 1 au palmarès des hôpitaux suédois dans sa
catégorie, les performances de Saint Göran laissent
rêveur : service d’urgence efficace, pa ents et employés
sa sfaits, et cerise sur le gâteau, un coût de
fonc onnement inférieur de 10% à celui de ses
semblables. Sûr de ses méthodes, lors du dernier appel
d’offre, le groupe Capio à la tête de cet hôpital, s’est
même offert le luxe de vendre ses services au comté de
Stockholm 10% moins chers qu’auparavant.
Les rece es de ce succès ? soigner mieux pour moins
cher. S’ajoutent des moyens à la hauteur des ambi ons :
un staff adapté aux besoins avec plus de médecins et
plus d’infirmières que dans les autres hôpitaux, des
enquêtes de sa sfac on systéma ques pour les pa ents
afin de mieux cerner leurs besoins et a entes,
l’u lisa on des technologies numériques, des employés
acteurs et décisionnaires dans leur service, bref une
organisa on aux pe ts soins.
Fleuron de l’hôpital, le service des urgences de Saint
Göran illustre à merveille ce combo gagnant. Il a vu
passer 86000 pa ents en 2016, accueil équivalent à
celui des plus gros services d’urgences parisiens, avec sa
part croissante de personnes âgées connue pour ralen r
le flux des urgences. Et pourtant, le temps moyen
d’a ente pour voir un médecin était de moins de 26 min
en 2016. Seuls 23% des pa ents restaient plus de 4h
aux urgences et 1% (versus 4% en France) plus de 8
heures.
Pour arriver à ces performances, la méthode des
urgences de Saint Göran commence par un tri des
pa ents à dimensions mul ples. Le premier niveau
consiste à dis nguer ce qui relève des urgences et ce qui
n’en relève pas. Le second niveau est effectué par un
binôme infirmier‐médecin expérimenté perme ant une
orienta on rapide et per nente des pa ents en
médecine, chirurgie ou orthopédie. Ce tri à deux têtes,
infirmière/médecin, est une ini a ve du personnel, ré
du constat que l’a ente des pa ents aux urgences était
mieux vécue lorsque ces derniers voyaient un médecin
dans l’heure suivant leur arrivée.
L’hôpital Saint Göran a par ailleurs noué des liens avec
les structures spécialisées, hôpitaux gériatriques et
services de cardiologie, lui perme ant de court‐circuiter
une prise en charge aux urgences inu le en adressant
directement les pa ents relevant de ce type de soins
dans ces structures. Échanges de bons procédés, Saint
Göran offre en retour aux hôpitaux gériatriques un accès
facilité à ses services.
Autre élément d’efficience, un service de radiologie est
présent au sein du service des urgences entraînant une
rapidité d’accès aux examens complémentaires de ce
type.
Enfin, la ges on informa sée des lits est mise à jour en
temps réel, perme ant aux soignants des urgences de
réserver leur lit en évitant les appels téléphoniques
chronophages.
On entend déjà quelques voix s’élever et dire que Saint
Göran est un hôpital privé, sûrement plus cher que les
autres hôpitaux. Il n’en est rien car la priva sa on mide
du système de santé en Suède n’a pas encore conduit à
la redoutée médecine à deux vitesses. En effet, l’hôpital
Saint Göran, comme la plupart des ins tu ons privées,
est sous contrat avec les pouvoirs publics, garan ssant
un accès égal à celui des structures publiques et aux
mêmes condi ons tarifaires. D’autres argueront que
rapidité et économies ne vont généralement pas de pair
Et si l’hôpital de demain se trouvait en Suède ?
15. 15
On ne parle pas ici de cabinets de médecine générale
indépendants comme on peut voir chez nous mais de
véritables pe tes structures de soins comprenant un pool de
médecins et d’autres professionnels paramédicaux. La place
des infirmières y est importante et leurs préroga ves
beaucoup plus développées qu’en France. Il est
généralement équipé d’un laboratoire d’analyse médicale,
d’une salle d’urgence et d’une salle de pe te chirurgie. Ainsi,
des actes comme la prise en charge chirurgicale d’abcès,
panaris ou encore d’ongle incarné pourront être effectués au
sein du centre de santé par le médecin généraliste assisté
d’une infirmière.
L’équipement du centre de santé est adapté à l’offre de soins
locale, autrement dit, selon la distance qui le sépare de
l’hôpital le plus proche.
En cas de problème de santé, le pa ent suédois prendra
contact par téléphone avec le centre de santé local auquel il
est ra aché. Il parlera avec une infirmière qui l’orientera vers
une consulta on médicale ou paramédicale ou qui
simplement le conseillera. Seules 30% des demandes environ
abou ssent à une consulta on avec un médecin.
Si le mo f de consulta on au centre santé requiert une
hospitalisa on ou un examen spécialisé, le pa ent sera alors
adressé à l’hôpital. Le médecin qui recevra le pa ent du
centre de santé aura accès à son dossier médical car en
Suède les dossiers médicaux sont na onaux et partagés,
garan ssant une fluidité des parcours pa ents et une
op misa on des échanges entre la médecine de ville et la
médecine hospitalière.
Pour aller plus loin
Qu'est‐ce qu'un centre de santé suédois ?
avec qualité. Force est de constater que Saint Göran fait vite et bien. En témoigne la sa sfac on
toujours croissante des pa ents qui est supérieure à celle des autres hôpitaux suédois, ainsi que
sa place de 3ème en terme de qualité des soins au classement suédois des hôpitaux de sa
catégorie.
Pour conclure et comprendre l’efficacité impérieuse de l’hôpital suédois, dont Saint Göran est
un des exemples les plus abou s, il faut savoir que le système de santé suédois actuel est le
fruit d’une profonde réforme opérée dans les années 90 alors que le pays était en
récession et ne pouvait plus assurer la pérennité d’un système de soins à l’époque très
coûteux. L’hôpital étant un poste de dépense majeur, il a subi de plein fouet la cure
d’austérité et 45% de ses lits ont été fermés à la faveur d’un transfert de
compétence de l’hôpital vers « le domicile ». La Suède a
choisi de développer ses soins primaires, au travers de 1200
centres de santé, et les soins à domicile. Les soins
quo diens sont ainsi dispensés dans un cadre moins
pathogène et moins couteux. L’hôpital peut se concentrer
sur les soins spécialisés. La formule semble fonc onner car
en dépit de délais d’a entes trop longs pour certains actes
et d’inégalité d’accès sur le territoire, le sytème de santé
suédois s’affiche toujours dans le top 10 des classements
mondiaux alors que la France en est sor e.
Le lagom suédois appliqué à l’hôpital semble avoir trouvé le
juste équilibre entre maîtrise des coûts de santé et respect
de ses fondements que sont l’équité d’accès et la qualité des
soins. De quoi nous inspirer pour construire notre hôpital de
demain. C.G.
Dossier élaboré avec l’aimable collabora on du Docteur Axel
Rodhe, médecin suédois pour LIVI France
Hôpital Saint‐Göran, Stockholm, Suède (source : Wikipédia)
lagom : art de vivre à la suédoise.
L’expression désigne une philosophie
empreinte de modéra on et de
conscience de ce qui est juste.
16. 16
IPAL’infirmière de pra que avancée est
apparue en 2018 dans le paysage des
mé ers de la santé. Ce nouveau mé er
est l’une des solu ons perme ant la
prise en charge complexe de certains
pa ents au sein même de l’hôpital mais
aussi en libéral. Qu’en est‐il réellement ?
prise en charge des pa ents en insuffisance rénale, en
fonc on de la spécialité choisie lors de sa deuxième
année de forma on.
« L’IPA par cipera ainsi à la prise en charge globale d’un
pa ent dont elle assurera le suivi. La conduite
diagnos que et les choix thérapeu ques restant à
définir par le médecin référent du pa ent », peut‐on
encore lire dans le décret.
Environ 1000 IPA vont ainsi sor r des bancs de l’école
ces prochains mois. Les premiers d’une longue série,
espèrent les autorités.
Mais ce chiffre paraît bien dérisoire comparé au 600 000
infirmiers et 296 755 médecins en exercice sur le
territoire. 2
L’infirmière de pra que avancée est une nouvelle
profession créée par le décret du 18 juillet 2018. Au
terme de deux années d’études supplémentaires au
Diplôme d’Etat infirmier et après 3 années d’exercice,
une infirmière peut aujourd’hui prétendre à pouvoir
exercer en tant qu’IPA. Ce e nouvelle spécialité
correspond ainsi à un grade Master.
Le souhait du gouvernement concernant leurs modalités
d’exercices : « Répondre à des probléma ques d’accès
aux soins et à des tensions de démographie médicale,
notamment en accompagnant l’évolu on des besoins de
santé de la popula on » .1
L’IPA peut alors exercer en milieu hospitalier ou en
libéral, dans des domaines de compétences tels que la
médecine générale avec le suivi de pa ents
polypathologiques ou bien encore la néphrologie et la
Une
nouvelle
profession
au secours
des patients
Source : Ma hias sur pexels.com
17. 17
Références1 solidarites‐sante.gouv.fr
2 ONI
3 www.libera on.fr
Dans une étude scien fique menée par des chercheurs
français et publiée récemment dans la revue « Bri sh
médical journal quality & Safety », ce e concep on «
simplificatrice » est remise en cause. L’engorgement des
services des urgences d’après ce e étude est souvent
associé à des critères de « vulnérabilité sociale » et non à
des passages qui seraient qualifiés d’« inu les ».
L’étude coordonnée par le Dr Youri Yordanov, urgen ste
à l’hôpital Saint‐ Antoine AP‐HP Paris avec l’aide, entre
autres, de la Société française de médecine d’urgence
(SFMU) a porté sur un échan llon de 29.407 pa ents
adultes en France.
En effet, l’étude dénonce le concept de « visites
inappropriées » qui est couramment avancé pour
expliquer la surcharge des urgences. « On passe tout
notre temps à culpabiliser les pa ents alors que l’on a
souvent affaire à des pa ents vulnérables sur le plan socio‐
économique et qui n’ont pas d’autres choix », a indiqué à
l’Agence France presse le Dr Youri.
Trois critères ont été pris en compte pour démontrer que
les visites aux urgences sont plutôt « appropriées ». Deux
critères subjec fs où l’on demandait à l’urgen ste,
premièrement d’apprécier le degré d’adéqua on au
recours, sur une échelle allant de 0 à 10 puis dire si la
demande de soins aurait pu être prise en charge par un
médecin généraliste le jour même ou le lendemain.
Le troisième critère portait sur l’u lisa on des
ressources du service au cours du passage aux urgences.
Ainsi, sur les 29 407 adultes, les passages inappropriés
aux urgences représentent seulement 6% de l’ensemble
des consulta ons.
L’étude révèle qu’ « au niveau individuel, la probabilité des
visites inadéquates aux urgences diminue avec l’âge des
pa ents et avec un domicile loin des pa ents. Elle était en
revanche plus importante en l’absence de sécurité sociale et
d’assurance ou mutuelle complémentaire ». Cela dit, près
de 10% de pa ents déclaraient être venus aux urgences
faute de médecin généraliste disponible en ville, conclut
l’étude. J.K.
Saturation du service des
urgences en France :
Quelles causes ?
Une opinion assez répendue sou ent
que la satura on du service des
urgences en France est due à des
consulta ons « inappropriées » pour
lesquelles les pa ents pouvaient
chercher à consulter plutôt le médecin
traitant.
Néanmoins, l’extension des champs de compétences de
l’IPA à la psychiatrie (août 2019) est un réel point posi f
quant à la prise en charge des pa ents en santé mentale
et confirme que le gouvernement n’est pas dans le déni
quant à la déser fica on de certaines branches de la
médecine.
D’autres spécialités pourraient aussi voir le jour
notamment en ce qui concerne la gériatrie ou bien
encore l’oxyologie (urgences, situa on de catastrophe).
Seul point noir au tableau, la rémunéra on. Une
rémunéra on qui ne semble pas sa sfaire ces nouveaux
professionnels de santé, au point que certains
actuellement en forma on pensent retourner exercer en
tant qu’IDE à l’issue de leur forma on.3
A peine créé, L’IPA apparaît déjà comme un nouveau
maillon essen el à la chaîne du soin dans les prochaines
années. Mais il paraît peu probable que ce soit une aide
et une solu on immédiate pour répondre à des
probléma ques d’accès aux soins et à des tensions de
démographie médicale. F.P.
18. 18
Bichat :
un exemple à suivre
Et si les urgences idéales existaient déjà ? Et si c’étaient
celles de l’hôpital de Paris Bichat. Temps d’a ente réduit,
sa sfac on des pa ents, prise en charge efficace : ce e
prouesse a été réalisée sous l’impulsion de son chef de
service le Professeur Enrique Casalino. Il a réaménagé le
fonc onnement du service, il y a une dizaine d’années.
Explica ons.
Le réaménagement du service d’urgences de l’hôpital
Bichat a été structurel et organisa onnel, on a
redistribué les tâches. Le pa ent est tout d’abord
accueilli par une infirmière qui évalue la gravité de sa
pathologie. Ainsi, un tri en amont évite une a ente trop
longue dans les couloirs.
Le rôle clé des infirmières à
l’accueil et la prescrip on
Pour la « bobologie » ‐ ces pa ents qui ne souffrent pas
d’urgences vitales – on renvoie vers un médecin
généraliste. Cela représente environ un ers des cas. Les
médecins généralistes en ques on travaillent
directement dans l’hôpital. Ce e prise en charge évite la
monopolisa on d’un box et laisse la place pour des
pa ents plus graves. Le médecin peut prescrire la
radiographie nécessaire, le traitement adéquat, gérer les
infec ons bénignes et le pa ent n’a end pas.
Aux « urgences idéales » de l’hôpital Bichat, l’infirmière
peut prescrire des radiographies, des médicaments
antalgiques de palier 1 (paracétamol, ibuprofène), des
analyses médicales. Ce e augmenta on de
compétences donne du temps médical au médecin et
permet d’accélérer la prise en charge, la sor e du pa ent
n’en est que plus rapide.
De plus, la communica on entre les soignants est
améliorée. Ils se réunissent quatre fois par jours ‐ du
brancardier à l’aide‐soignant, au médecin ‐ tout le
monde est présent pour échanger sur les pa ents.
Comme le rappelle le Professeur Enrique Casalino, chef
de service des urgences à l’hôpital Bichat : « cela permet
de créer une culture où chaque dossier est disputé, déba u,
et échangé. On accélère le processus de décision ».
Pour désengorger les urgences et en extrapolant à
l’hôpital, il serait opportun d’opter pour des
changements d’organisa ons. « Des innova ons connues
dans le monde en er » rappelle le Professeur Casalino… et
d’ajouter : « le problème des urgences relève davantage du
management et de la dynamique d’équipe ».
On pourrait aussi recourir à des logiciels indiquant le
nombre de lits disponibles en ligne – ce qui éviterait une
perte de temps pour les médecins et les infirmières dans
ce e recherche permanente de « places ».
Ce « système de services d’urgences » pourrait être
expérimenté dans les hôpitaux de proximité dans un
premier temps. On désengorgerait les hôpitaux des
grandes villes, les médecins de campagnes ne seraient
plus livrés à eux‐mêmes, et les pa ents auraient un
meilleur accès au soin notamment en campagne.
L'ex‐ministre de la santé Agnes Buzin est passée visiter
plusieurs fois le service d’urgences de Paris Bichat et son
fonc onnement. Peut‐être a‐t‐elle transmis ses
impressions à son successeur Olivier Véran… peut‐être
s’en inspirera‐t‐il ? A.S.
19. 19
Information médicale
Coronavirus
Pour les personnes revenant d’une
zone où circule le virus
Pendant les 14 jours suivant le retour :
• Surveillez votre température 2 fois par jour
• Surveillez l’appari on de symptômes d’infec on
respiratoire (toux difficultés à respirer…)
• Lavez‐vous les mains régulièrement ou u lisez une
solu on hydro‐alcoolique
• Evitez tout contact avec les personnes fragiles (femmes
enceintes, malades chroniques, personnes âgées…)
• Evitez de fréquenter des lieux où se trouvent des
personnes fragiles (hôpitaux, maternités, structures
d’hébergement pour personnes âgées…)
• Évitez toute sor e non indispensable (grands
rassemblements, restaurants, cinéma…)
• Travailleurs/étudiants : vous pouvez retourner travailler
en l’absence de symptômes. Si possible, privilégiez le
télétravail.
• Les enfants, collégiens, lycéens peuvent être envoyés à la
crèche, à l’école, au collège ou au lycée.
Défini on de cas et conduite à tenir
pour les professionnels de santé
Les autorités sanitaires françaises ont demandé aux
professionnels de santé prenant en charge un pa ent
suspect d’infec on par le COVID‐19 (cf. Défini on de cas ‐
Santé publique France) de prendre contact avec le Samu‐
Centre 15 pour analyse et mise en place des premières
mesures de prise en charge. Il conviendra de ne pas
l’orienter d’emblée vers les structures d’accueil des
urgences afin d’éviter le contact avec d’autres pa ents.
Consulter la défini on de cas et la conduite à tenir sur le
site de Santé publique France
Consulter les fiches d’informa on pour les professionnels
de la mission Coordina on opéra onnelle risque
épidémique et biologique (COREB) na onale.
Consulter les messages d’alerte DGS‐Urgent diffusés par la
Direc on générale de la santé.
On ne le présente plus. Dans un contexte
d'évolu on rapide de la situa on, nous
rappelons simplement ici les
recommanda ons pour limiter sa
propaga on. Consultez le point
épidémiologique interna onal actualisé
sur le site de Santé publique France. Et
surtout, ne paniquez pas et restez le plus
possible à la maison !
En cas de signes d’infection
respiratoire (fièvre ou sensation de
fièvre, toux, difficultés respiratoires)
Dans les 14 jours suivant le retour d’une zone où circule le
virus (voir la défini on de cas de Santé publique France) :
• Contactez le Samu Centre 15 en faisant état de vos
symptômes et de votre séjour récent
• Evitez tout contact avec votre entourage et portez un
masque
• Ne vous rendez pas chez votre médecin traitant ou aux
urgences, pour éviter toute poten elle contamina on.
• Les professionnels de santé et établissements de santé
ont été informés et des recommanda ons sur la prise en
charge d’éventuels cas en France leur ont été délivrées.
#StayHome
20. 20
La connaissance de la carte
d’iden té géné que d’un
pa ent perme ra aux
médecins de prescrire le
médicament le plus
efficace ; c’est tout le défi
des années à venir pour la
santé!
Ce e médecine de
précision passera par
l’examen de l’ADN de
chaque pa ent. Déjà
certaines thérapies, par
exemple en cancérologie,
reposent sur ce principe.
La recherche de muta on
géné que permet
d’orienter le choix des
médicaments qui seront
proposés aux pa ents.
Dans un futur très proche,
les tests géné ques pour
connaître la composi on
de l’ADN aideront les
médecins à trouver la
meilleure thérapie.
Le génome
Montre moi ton ADN, je te
donnerai le bon médicament !
tests génétiques “DTC” :
ne vendez pas votre ADN !
“Prévente spéciale Saint‐Valen n :
seulement 59€”, “Qui êtes‐vous ?”,
“Une femme de 76 ans découvre ses
origines après 40 ans de recherche”,
“Découvrez à quel point vous êtes
proches du Néandertal”....
Vous avez sans doute vu passer ces
publicités en ligne ces derniers mois.
Les tests ADN en vente directe au
consommateur ou dits “DTC” (“Direct
To Consumer”) fleurissent et sont
banalisés dans notre société. Mais
pourquoi sont‐ils dangereux ?
Pourquoi les révisions des lois de
Bioéthique sont en train de renforcer
les interdic ons autour de ces tests ?
Explica ons.
Il y a quelques jours, en discutant avec un collègue
chirurgien, il me dit qu’il a envoyé son ADN pour
connaître ses origines, et qu’il ne voit pas le problème ni
les dérives de ces tests. “C’est mon ADN, cela ne regarde
que moi.”
Comme lui, des milliers de personnes en France ont déjà
eu recours à ces pra ques. Il y a trois types de tests
disponibles via internet : à visée “récréa ve” pour
connaître vos origines, à visée “prédic ve” pour connaître
vos prédisposi ons géné ques à diverses affec ons, à
visée “diagnos que” pour connaître des varia ons dans
votre ADN poten ellement responsables de maladies
géné ques de gravité variable ou votre risque de
transmission d’une maladie dans votre descendance.
Savez‐vous premièrement que c’est illégal en France ? La
législa on française prévoit que « le fait, pour une
personne, de solliciter l'examen de ses caractéris ques
géné ques [...] en dehors des condi ons prévues par la loi est
puni de 3 750 € d’amende. (ar cle 226‐28‐1 du code pénal)
». De plus, la révision des lois de bioéthiques promet
d’interdire la publicité faite autour de ces examens.
Deuxièmement, ces analyses ne sont jamais réalisées en
France, et vos données ne sont donc pas protégées par la
CNIL. Pour revenir à la discussion que j’ai eu, non vous
n’êtes pas le seul concerné par votre ADN ! Il peut
impacter toute votre famille, n’oubliez pas que vous le
partagez avec chacun de vos apparentés. Donc quand
vous envoyez vos données géné ques dans une
entreprise privée à l’étranger, vous envoyez également
les données de toute votre famille. Je vous invite à vous
poser la ques on suivante : accepteriez‐vous de payer
pour donner vos photos de famille à des entreprises
privées qui en auraient un droit de commerce et de
réu lisa on ?
Puis‐je savoir d’où je viens ?
Concernant vos origines, il s’agit de sta s ques, les
résultats ont une part de vérité mais dépendent
notamment des bases de données sur lesquelles
s’appuient l’entreprise. Le vrai business derrière c’est bien
l’u lisa on de vos données à des visées de recherche.
N’oubliez pas que ce sont eux qui ont tout à y gagner,
quand ce test vous est bradé à 59€ alors que réaliser
l’analyse leur coûte bien plus cher, c’est bien pour une
raison, vous payez et ils s’emparent de votre ADN. Ces
entreprises ont alors certes accès à vos données
“récréa ves” mais aussi, de fait, à vos données
médicales.
21. 21
La pharmacogénomique est la science
qui étudie la rela on entre notre
patrimoine géné que et l’efficacité des
médicaments. Car oui c’est un constat
que nous pouvons tous faire, certains
pa ents sont plus ou moins répondeurs à
des traitements.
Et pour expliquer ce e différence, il faut
aller au plus profond de notre ADN; c’est
là où tout se joue!
Des muta ons de notre code géné que
sont l’explica on de ce e variabilité
d’ac on des médicaments.
A l’avenir la connaissance de la carte
d’iden té géné que de chaque individu
perme ra de choisir le médicament le
plus efficace.
C’est le but de la pharmacogénomique.
Sources :
www.na onalgeographic.fr
biotechlerncenter.interpharma.ch
Pharmacogénomique ?
Comment connaître son ADN pour guérir
“En avril dernier, on es mait à 26
millions le nombre de personnes
ayant réalisé ces tests”
Concernant vos prédisposi ons, l’écueil principal est la
fiabilité. Comment ça marche ? Le laboratoire qui réalise
votre test regarde des varia ons de votre ADN, il s’agit en
fait de probabilités de développer certaines affec ons
(diabète, maladies auto‐immunes, alopécie ‐ chute des
cheveux). Ces probabilités ont été établies vis‐à‐vis là
encore de popula ons de référence par des études
d’associa on et non pour un individu seul. Ces résultats
n’ont pas montré de preuves suffisantes pour les u liser
dans le milieu médical.
Puis‐je savoir ce que j’ai ?
Concernant un diagnos c d’une affec on géné que
précise, il y a deux probléma ques majeures:
l’interpréta on et l’impact psychologique. L’interpréta on
car, contrairement à ce que tout un chacun peut
supposer, la géné que est encore actuellement une
science de l’incer tude. Nous sommes encore loin de
savoir tout lire et tout comprendre dans notre génome.
C’est la raison pour laquelle les tests géné ques doivent
être encadrés, prescrits et rendus par des professionnels
de santé. Formés dans ce domaine, ils sont capables
d’interpréter et d’expliquer de manière détaillée ces
résultats. Imaginez si vous vous retrouvez demain avec un
résultat incertain dans un gène connu pour être
responsable d’une affec on cardiaque pouvant causer
une mort subite alors que vous n’aviez aucun cas dans
votre famille ? D’où l’impact psychologique. Les tests de
diagnos c pré‐symptoma que (diagnos c d’une affec on
géné que réalisé avant les symptômes de la pathologie)
sont encadrés en France, avec des consulta ons, la
présence obligatoire d’un.e psychologue et plusieurs
confirma ons nécessaires pour des pathologies bien
iden fiées dans des contextes familiaux.
#DNALEAKS
Des risques de dérives enfin, il y en a et ils sont
nombreux. Des tests ADN peuvent, par ces biais, être
réalisés à votre insu : il existe des entreprises prome ant
de “lever vos doutes quant à la fidélité ou non de votre
compagnon ou compagne”, sans oublier bien sûr les tests
de maternité/paternité entraînant des levées d’anonymat
sauvages.
Autre dérive, les risques d’eugénisme: première
démonstra on par ce e société américaine qui a créé
une applica on de rencontre pour éviter d’être en couple
avec une personne “non compa ble”, avec laquelle vous
risqueriez de transme re une maladie géné que à votre
descendance. N’oubliez pas qu’une grande propor on de
celles‐ci sont liées à un mode de survenue de « novo »,
c’est à dire une anomalie survenant spontanément lors de
la forma on de l’embryon. Deuxième démonstra on: une
clinique de “fer lité” en Californie vous propose de
choisir la couleur des yeux de votre enfant.
De l’incer tude à la protec on de vos données
personnelles en passant par les dérives secondaires
poten elles, ne cédez pas à la tenta on de plonger dans
le monde fascinant de la géné que sans y être encadré!
Faites vous accompagner par des professionnels de santé.
R.L.
22. 22
Révision de la loi bioéthique :
la levée de l’anonymat
et ses conséquences
La levée de l’anonymat sur le
don des gamètes et d’embryons
remet en cause le paradigme de
la dona on. En effet, ce don est
anonyme et non lucra f encore
à ce jour. Après le vote défini f
‐ courant de l’été 2020 ‐, les
enfants issus de la PMA
(procréa on médicalement
assistée) pourront connaître
l’iden té de leurs donneurs
avec des informa ons
iden fiantes et d’autres « non
iden fiantes » à leur âge adulte.
Avec le vote de la loi courant
2020, les couples de femmes et
les femmes célibataires pourront
aussi profiter de la PMA, pour
l’heure uniquement autorisée
aux couples hétérosexuels. Pour
la procréa on, le don double de
gamètes sera autorisé.
Auparavant, seuls les gamètes
d’un seul des deux parents
l’étaient. Les adultes souhaitant
donner leurs gamètes
(spermatozoïdes ou ovocytes) ou
embryons devront accepter que
leur iden té puisse être donnée
aux enfants issus de dons.
Les enfants issus de ce don à
l’âge de 18 ans pourront accéder
à deux types d’informa ons
d’après le projet de loi: des
informa ons iden fiantes (nom,
prénom, âge) et non iden fiantes
(son état général au moment du
don, sa situa on professionnelle
et familiale, ses caractéris ques
physiques, ses mo va ons
rédigées par ses soins).
Il convient de préciser que si la
loi est votée, il n'y aura pas de
rétroac vité pour les enfants
issus de la PMA. Les stocks de
gamètes et d’embryons recueillis
avant la révision de la loi devront
être détruits. Pour autant, on ne
pourra forcer les donneurs à
rencontrer leurs « enfants ». A.S.
Le projet de loi prévoit la créa on
d’une commission d’accès aux données
non iden fiantes et à l’iden té du «
ers donneur », liée au ministère des
Solidarités et de la Santé. Ce e
instance recevra toutes les demandes
des personnes nées de dons et
demandera à l’agence de biomédecine
de communiquer les informa ons.
Les Français et Françaises ayant déjà
donné leurs gamètes ou embryons
avant la révision de la loi pourront
également se rapprocher de ce e
commission pour dire s’ils et elles
souhaitent donner ou non leur iden té
aux enfants issus de don.
Concernant les adultes issus de don
avant la loi, ils pourront se rapprocher
de la commission afin de savoir si leur
donneur a accepté de lever l’anonymat.
Comment accéder
à ces informa ons ?
Il a été envisagé de rémunérer les dons
mais ce e idée a vite été abandonnée.
Les autorités misent plutôt sur une
période longue de transi on afin de
cons tuer un nouveau stock. Pendant
ce e période de transi on les dons
existants seront u lisés, tandis que les
nouveaux seront récoltés selon les
nouveaux critères d’anonymat. Sera
proposée une date pivot par décret à
par r de laquelle la nouvelle loi entrera
en applica on. Ce décret perme ra de
cons tuer un nouveau stock répondant
aux exigences de la nouvelle loi. Ce e
date pivot ne devra pas dépasser un an.
Le gouvernement pense lancer une
campagne d’informa on afin de
sensibiliser la popula on sur le don de
gamètes, ovocytes et embryons.
Que propose le
gouvernement ?
Après le vote de la loi, le stock de
gamètes et d’embryon devra être
détruit car il est régi par le cadre de
l’ancienne loi.
On est alors en droit de se demander si
la levée de l’anonymat ne fera pas
diminuer le nombre de dons. Dans le
même temps, la demande risque aussi
d’augmenter car le nombre de
personnes profitant de la PMA sera
plus important.
Actuellement, la situa on est équilibrée
pour le don de spermes mais il y a une
pénurie pour les ovocytes. Le délai
d’accès est de l’ordre de 12 à 18 mois.
Le nombre de demandes est de 3000
par an. Et selon l’étude d’impact, il
devrait passer à 5000.
Vers un problème
de stock ?
23. 23
La crise des opiacés fait rage
130 morts par jour aux Etats‐Unis,
déclenchement d’un plan d’urgence, une
na on en alerte…tout porte à croire à la
propaga on d’un virus dangereux. Les
coupables ? Les antalgiques opioïdes.
Face à l’envergure de l’épidémie, la
France contre‐a aque.
En tête devant les accidents de la route et les décès par
armes à feu, les décès par overdose d’opioïdes
représentent la première cause de mortalité évitable aux
Etats‐Unis. Les chiffres sont édifiants : près de 400 000
décès entre 1999 et 2016 et 70 000 morts en 2017.
L’origine du mal remonte au milieu des années 90 avec
l’élargissement de la prescrip on légale des antalgiques
opiacés aux douleurs chroniques. Réservées aux douleurs
cancéreuses, des molécules telles que l’oxycodone ont pu
être administrées aux pa ents, à grand renfort de
campagne publicitaire et de coups de pouce financiers des
laboratoires. Ce e éléva on de la consomma on s’est
accompagnée d’une augmenta on de décès par overdose.
L’histoire s’est ensuite répétée en 2010 et en 2013, les
La situa on est très différente en
raison de l’interdic on de tout
abus de prescrip on, de
promo on et publicité sur les
médicaments. En dix ans,
l’u lisa on des antalgiques
opioïdes a augmenté, pour
répondre à une meilleure prise en
charge de la douleur. Les
antalgiques de palier I
(paracétamol, aspirine et AINS)
restent de loin les plus
consommés (78% en 2017),
devant les antalgiques opioïdes
faibles comme le tramadol et la
codéine (20%) et forts tels que le
sulfate de morphine, le fentanyl,
l’oxycodone (2%). Le tramadol et
l’oxycodone, marquant la plus
forte augmenta on de leur
consomma on, ont entraîné
l’éléva on du recensement des
effets indésirables graves :
hospitalisa on, intoxica on,
dépendance, décès. Selon le
rapport de l’ANSM publié en 2019
(Etat des lieux de la
consomma on des antalgiques
opioïdes et leurs usages
probléma ques), le tramadol est
l’an douleur opioïde provoquant
le plus des troubles d’usage et de
décès. Plus prescrit que les
antalgiques opiacés forts, il
conduit au même risque d’abus,
de dépendance, d’overdose, de
dépression respiratoire et de
décès. A par r du 15 avril 2020,
sa durée de prescrip on ne pourra
plus excéder 3 mois, limitant ainsi
le mésusage.
Depuis 2017, l’ANSM a établi un
plan d’ac on afin de réduire les
risques : améliora on des
connaissances des professionnels
de santé et du grand public sur les
antalgiques opioïdes, surveillance
sanitaire renforcée (créa on de
l’Observatoire Français des
Médicaments Antalgiques), accès
facilité à l’an dote naloxone et
encadrement de la dispensa on
médicamenteuse avec, par
exemple, la prescrip on sur
ordonnance de la codéine,
dextrométhorphane,
éthylmorphine et noscapine.
vagues de décès étant respec vement liées aux overdoses
par héroïne et par les fentanyloïdes, 50 à 100 fois plus
puissants que la morphine. Les pa ents devenus
dépendants se sont tournés vers des produits plus forts,
plus dangereux car échappant à tout contrôle et
disponibles dans la rue ou sur le marché noir interna onal.
Les prescrip ons d’antalgiques opiacés forts ont certes
baissé, mais le public, touché par les overdoses en héroïne
et opioïdes de synthèse, reste large et inhabituel : adultes
jeunes (40 ans en moyenne), caucasiens, mères de famille
ac ves et nouveau‐nés a eints de syndrome de sevrage à
la naissance. Devant ce constat, l’état d’urgence sanitaire a
été déclaré par le Président Trump fin 2017, pour
comba re la disposi on sur le marché noir de l’héroïne par
les cartels de la drogue mexicaine, ainsi que la produc on
clandes ne d’opioïdes de synthèse par des laboratoires
chinois. Les procès visant les groupes pharmaceu ques
distributeurs des opioïdes de synthèse ont aussi débuté.
Certains ont déjà été condamnés à de lourdes amendes et
sanc ons pour publicité mensongère sur l’absence de
risque de dépendance. D’autres, comme le laboratoire
américain Insys, ont conclu des accords à l’amiable avec le
ministère la Jus ce américain, afin d’éteindre les plaintes et
indemniser les vic mes.
Et en France ?
Devenu mondial, le combat contre ce e épidémie atypique
con nue, en s’appuyant notamment sur la surveillance des
pa ents à risque, la disponibilité des traitements de
subs tu on et la lu e contre les trafics de drogue. Fait
notable et récent, l’oxycodone, majoritairement coupable
de la crise, vient d’être re rée de la liste des médicaments
essen els de l’OMS. Son avenir est désormais compté.
D.D.
24. 24
Cherche médicaments
désespérément...
Cela ne vous a sûrement pas échappé à vous acteurs de
terrain : beaucoup (trop) de médicaments sont en rupture.
Car oui, depuis plusieurs mois, notre pays est confronté à
une crise sanitaire majeure. Les rayons des pharmacies sont
désespérément vides.
Pour l’ANSM (Agence Na onale de Sécurité du
Mécicament), les chiffres sont plus qu’inquiétants. En dix
ans, le nombre de ruptures de spécialités a été mul plié
par dix ! Même les médicaments dits “d'intérêt
thérapeu que majeur” sont largement concernés. Pour
rappel, ces produits, sans alterna ve pour le pa ent en cas
de rupture, peuvent entraîner une mise en jeu de son
pronos c vital.
Alors face à ce constat, les autorités de santé réagissent et
me ent en œuvre un véritable plan de bataille.
Depuis septembre 2019, un comité de pilotage chargé de
lu er contre la pénurie de médicaments est à la manœuvre.
Associa ons de pa ents, industriels pharmaceu ques et
professionnels de santé cons tuent les membres de ce e
nouvelle commission. Les premières décisions sont
a endues pour le début de l’année 2020. Certaines
mesures ont néanmoins déjà été évoquées dans la presse.
Par exemple, le gouvernement souhaiterait imposer aux
industriels du secteur la cons tu on de stocks de plusieurs
mois. Un “matelas de protec on” perme ant de tenir
quelque temps en cas d’arrêt de produc on.
Une autre mesure évoquée reposerait sur des sanc ons
financières contre les acteurs du secteur. En cas de rupture,
le laboratoire se verrait contraint de payer des pénalités.
Pour marquer la volonté des autorités de santé d’éviter la
situa on actuelle, les industriels devront également
prendre à leur charge une obliga on d’importa on. En
d’autres termes, pour les médicaments d'intérêt
thérapeu que majeur, le laboratoire devra trouver une
solu on thérapeu que alterna ve afin d’assurer la
con nuité des traitements.
Depuis plusieurs mois, professionnels de
santé et pa ents subissent des pénuries
de médicaments à répé on. Face à ce e
situa on, les autorités de santé essaient
de trouver des solu ons.
Enfin, une autre mesure soumise par certains
parlementaires est la mise en place d’une produc on
“made in France” des médicaments essen els. Sur le papier,
ce e idée a de quoi séduire. Mais malheureusement, la
produc on de médicament est un processus complexe qui
nécessite de forts inves ssements financiers et une mise
en oeuvre longue.
Les causes de ce e situa on sont aujourd’hui bien
connues. La mondialisa on de la produc on, une poli que
tarifaire toujours plus basse, l’émergence de nouveaux
marchés ou encore l’absence d’innova on thérapeu que
cons tuent probablement les problèmes de fond.
Aujourd'hui pour des raisons économiques, la produc on
est délocalisée dans des pays à faible coût de main
d’oeuvre. De plus, certains médicaments ne sont plus
produits que dans une seule usine au niveau mondial. Il est
alors facile de comprendre, comme un effet papillon, les
conséquences mondiales d’un problème de produc on
locale.
Un autre point à prendre en compte dans ce e
probléma que est l’émergence de nouveaux pays
consommateurs de médicaments. Depuis une dizaine
d’années le marché, notamment asia que, devient grand
consommateur de principes ac fs. Ce e consomma on
entraîne, par effet boule de neige, un déséquilibre des
besoins mondiaux.
La mise en applica on des mesures annoncées va prendre
du temps. Or, justement certains pa ents ne disposent pas
de ce temps d’a ente. R..L.
Source : OpenClipart‐Vectors, Rudy and Peter Ski erians sur Pixabay
25. 25
Désengorger les urgences :
un coup de main des kinés ?
Depuis des années, la satura on des services d’urgence est
une ques on au cœur des revendica ons des personnels
hospitaliers. La contesta on s’est accentuée au mois de mars
dernier avec un mouvement de grève dans les hôpitaux
parisiens, qui s’est étendu progressivement à l’ensemble du
territoire. Pour répondre à ce mouvement social, la ministre
de la Santé à l'époque Agnès Buzin a présenté en septembre
un « pacte de refonda on des urgences ». Ce plan propose
d’inves r 754 millions d’euros sur trois ans afin de
désengorger les services d’urgences.
Le développement d’une offre alterna ve aux urgences
nécessite de faire appel à un nombre croissant de
professionnels de santé. Pour ce faire, la ministre de la santé
a proposé d’élargir les compétences de professionnels non‐
médecins, notamment les kinésithérapeutes pour prendre en
accès direct les pa ents.
En France, quand un pa ent veut consulter un masseur‐
kinésithérapeute, il doit préalablement consulter son
médecin traitant afin d’obtenir une ordonnance, c’est ce
qu’on appelle le parcours de soin. Si le pa ent ne respecte
pas ce parcours, il s’expose à une augmenta on de son reste
à charge, voire le non‐remboursement des frais engagés.
L’ouverture de l’accès direct signifierait que les pa ents
pourraient consulter un kinésithérapeute sans avoir à
rencontrer quiconque au préalable et sans avoir été orienté
par un autre professionnel de santé. Ce e consulta on serait
alors remboursée par la sécurité sociale dans les condi ons
habituelles.
L’accès direct au kinésithérapeute existe déjà dans un certain
nombre de pays, en Amérique du nord, en Australie mais
aussi chez nous, en Europe. Le kinésithérapeute occupe alors
une place centrale dans le diagnos c et la prise en charge
des maladies musculosquele ques (lombalgies, douleurs
ar culaires ou encore les pe ts trauma smes). Ce e
modalité d’accès s’est développée essen ellement dans les
pays dans lesquels les frais de santé sont très élevés et pour
lesquels l’accès à un médecin est plus difficile.
Dans son projet, l'ex‐ministre de la santé Agnès Buzyn
proposait un accès direct aux kinésithérapeutes pour la
Afin de fluidifier le parcours de soins, la
ministre de la santé à l'époque a annoncé
le développement d’un accès direct aux
kinésithérapeutes, sans passer par un
médecin.
lombalgie et l’entorse de cheville. Pour ce faire, des
protocoles de coopéra on entre médecins et
kinésithérapeutes détailleront les traitements à me re en
place, et les actes médicaux que les kinésithérapeutes seront
autorisés à réaliser en plus de leurs compétences habituelles.
Ces protocoles devaient entrer en vigueur d’ici la fin de
l’année 2019, mais la réforme a pris du retard. On les
annonce désormais au cours de l’année 2020.
L’Ordre et les syndicats de masseurs‐kinésithérapeutes ont
unanimement salué ce e mesure, parlant d’une « avancée
majeure » pour la profession qui verrait ses « compétences
diagnos ques enfin reconnues ». Coté médecins, les
réac ons sont plus mi gées. Si certains sou ennent ce e
mesure, la confédéra on des syndicats médicaux français
dénonce « un démantèlement sauvage du mé er de médecin
», reprochant au gouvernement d’organiser une déléga on
de tâches aux paramédicaux sans consulter les principaux
intéressés.
Si ces annonces semblent présager des changements
importants pour les pa ents, leur impact est à nuancer. En
effet, les protocoles de coopéra ons entre médecins et
kinésithérapeutes devront répondre à un cahier des charges
exigeant qui risque de limiter très fortement le nombre de
professionnels concernés. Ainsi, cet accès sera possible selon
des condi ons géographiques, mais nécessitera aussi des
condi ons minimales de forma on et d’expérience
professionnelle.
L’un des objec fs de ce e réforme est de réduire les temps
d’a ente en simplifiant le parcours de soin des pa ents.
Perme re aux pa ents de consulter des professionnels de
santé non médecin dans les zones sous dotées devrait donc
résoudre ces difficultés. Malheureusement, les territoires
dépourvus de médecins, ont généralement aussi un déficit
pour tous les autres professionnels de santé. Il n’est pas rare
d’avoir au moins quinze jours de délais pour obtenir un
rendez‐vous chez un kiné. Dans ces condi ons, par sûr que
l’accès direct résolve le problème d’accès aux soins urgents
pour les pa ents. FR.S.
26. Santé et Bien-être
26
LOMBALGIE ET GROSSESSE
Les douleurs lombaires restent un
problème de santé publique en France,
mais les douleurs de dos de la femme
enceinte se différencient des autres
lombalgies. Plutôt fréquentes, en
par culier lors du dernier trimestre, ces
douleurs ont pour origine le grand
bouleversement corporel qui accompagne
une grossesse. A endre un bébé, c'est voir
son corps se modifier!
Certaines pa entes peuvent être
excédées par la banalisa on de ces
douleurs par le corps médical, là où
d'autres peuvent hésiter à en parler
considérant cela normal... Explica ons.
Elles sont mul ples. On retrouve
des douleurs ligamentaires des
ar cula ons sacro iliaques, gênes
dans le bas du dos, douleurs du
pubis et de l'aine, sensa ons de
pesanteur, douleurs pelviennes,
scia que... Autant de réalités
différentes pour des femmes
enceintes souffrant de «lombalgie».
Quel type de douleurs ?
Grâce aux hormones de la
grossesse (oestrogènes,
progestérone, relaxine),
l'organisme féminin
permet le développement
du fœtus et la prépara on
à l’accouchement. Il en
découle une hyperlaxité
et une diminu on de la
stabilité ar culaire du
bassin. Le système
ligamentaire est ainsi mis
à mal et le système
musculo‐squele que fait
tout pour s'adapter, avec
quelques difficultés
parfois...sans que cela soit
une pathologie.
Ce qui peut expliquer
ces douleurs
Quand les douleurs deviennent difficiles à gérer,
consultez votre médecin traitant. Les médicaments
proposés sont restreints en raison des contre‐
indica ons liées à la grossesse. Les femmes sont
souvent très ré centes à en prendre, même
autorisés.
Des douleurs brutales, qui ne cessent jamais,
soulagées par rien ou encore des contrac ons,
saignements, brûlures urinaires doivent vous faire
consulter votre médecin.
Des séances de kinésithérapie peuvent être
prescrites. Les kinésithérapeutes u lisent des
techniques variées et adaptées: Exercices de mobilité
doux sur ballon de gym, massage, thérapie manuelle,
appren ssage de meilleures posi ons, travail de
l’ouverture thoracique et de la respira on, conseils
de posture.
L’ostéopathie est une technique par culièrement
appréciée également chez les parturientes. Les
techniques employées sont essen ellement douces
et rassurent les femmes.
Qui consulter ?
Les hormones de la grossesse en cause
Les contraintes posturales changent pendant
la grossesse avec la croissance du fœtus
Le diamètre du bassin doit
s'élargir et le bassin
basculer vers l'avant. Le
bas du dos se creuse
beaucoup (on parle
d'hyperlordose), le poids
du bébé amenant encore
plus le bassin en avant.
L'utérus prend du volume,
grandit vers le haut et
remonte jusqu'à la cage
thoracique.
Il passe d’une situa on
pelvienne à une situa on
abdomino‐pelvienne en
début de grossesse, puis à
une situa on abdomino‐
thoracique en fin de
grossesse. La ceinture
musculaire abdominale
est affaiblie par
l'allongement des muscles
abdominaux.
27. 27
Dans la majorité des cas, les douleurs disparaissent après la
grossesse, mais dans 30 à 45% des cas, la lombalgie persiste
après l’accouchement (2) pour disparaître dans 90% des cas
(3) au cours des six premiers mois.
L'après bébé est de plus en plus occulté dans le parcours de la
maternité, contrastant avec la médicalisa on des mois de
grossesse. N'hésitez pas à en parler à votre médecin si cela
dure encore. L'ostéopathie reste une bonne idée ici.
Portez le moins possible de charges lourdes les premières
semaines suivant l'accouchement. Prenez le temps d'effectuer
la rééduca on périnéale très souvent nécessaire, avec un.e
kinésthérapeute ou un.e sage‐femme. MC.N.
Et après
l’accouchement ?
Que pouvez‐vous faire ?
Références
(1) Dr Bernade e de Gasquet, ceinture Physiomat®
(2) Borg‐Stein, J., Dugan, S.A. et Gruber, J.
Musculoskeletal aspects of pregnancy. Am J Phys
Med Rehab. Mar 2005, Vol. 84, 3, pp. 180‐92
(3) Fouquet, B., Borie, M.J. et Pellieux, S. Rachis
lombaire et grossesse. Revue du rhuma sme. sept
2005, Vol. 72, 8, pp. 707‐714
La mobilité et le sport
Bouger reste important et peut vous soulager,
privilégiez la marche à pied qui aidera
également le retour veineux. Evitez les sports
trop contraignants, avec de forts impacts…
course à pied en par cu‐lier.
La nata on ou encore la balnéothérapie sont
excellentes, le corps est placé en décharge, ce
qui rend les mouvements plus faciles. La nage
sur le dos est à préférer, la brasse sera
abandonnée rapidement par le creux
lombaire qu'elle accentue encore.
Ne faites pas d'exercices «classiques»
d’'abdominaux si vous pensez ainsi renforcer
la ceinture du ventre pour gainer, ceux‐ci
travaillent déjà suffisamment; conservez un
certain tonus abdominal seulement.
Evidemment, plus la grossesse avance et plus
il sera compliqué de bouger avec aisance.
Cherchez à vous grandir le plus possible au
quo dien, dans vos posi ons assises comme
debout.
Les supports ou matériels orthopédiques
Les coussins de posi onnement (en
micro billes de polystyrène en
général) perme ent une bonne
installa on de la femme enceinte
assise ou couchée.
La qualité de la literie n'est pas à
négliger, un bon sou en est
nécessaire. Allongée sur le côté
gauche, veillez à conserver un bon
alignement avec vos cervicales.
Le port d'une ceinture élas que
étroite de main en, au niveau du
trochanter (les hanches), peut
soulager les douleurs en posi on
debout ainsi qu’aider les problèmes
circulatoires et les sensa ons de
pesanteur. Elle main ent le bassin
sans comprimer le ventre (1).
L’hygiène et l’alimenta on
Une prise de poids raisonnable
limitera les contraintes mécaniques
sur les ar cula ons et les ligaments,
pas toujours facile évidemment!…
conservez ou adoptez une
alimenta on équilibrée au moins.
Evitez le port de charges lourdes
également.
Prenez du repos sans culpabiliser
pendant ce temps de la grossesse!
Vive la sieste!
La chaleur dans le dos ou les bains chauds qui soulagent