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Panorama des risques
Avril 2011
Scénario de
                                 croissances
                                        2011




2 I Panorama des risques / Avril 2011
Scénario de croissances 2011




                             Scénario de croissances 2011
                                et évolution des risques
Divers évènements survenus au premier trimestre 2011 poussent Coface à réviser à la baisse sa prévision
de croissance mondiale à 3,2% en 2011 contre 3,4% précédemment. Par ailleurs, avec les données
quasi définitives du quatrième trimestre 2010, la croissance en 2010 ressort à 4,2%.




                                                   Croissance du PIB (% T/T-1)

    2,5
                                                                                                        États-Unis
                                                                                                        Japon
    2,0
                                                                                                        Allemagne
                                                                                                        France
    1,5                                                                                                 Espagne
                                                                                                        Italie
                                                                                1,1
                                                                                                        Royaume-Uni
      1
                                                                                                0,7
                       0,4                   0,5             0,5           0,5
    0,5
                                                                0,3                        0,3
                                                                                                                 0,1
                                         0
      0

                        -0,3                                                                                           -0,5
    -0,5
             T3 2009           T4 2009                 T1 2010        T2 2010         T3 2010          T4 2010




Entre 2010 et 2011, le ralentissement de l'économie mondiale devient substantiel avec 1 point de
pourcentage de PIB.




                                                                                       Panorama des risques / Avril 2011 I 3
Coface                 2007      2008        2009         2010      2011p               Coface

  Production mondiale              4,2       2,0        -1,6           4,2      3,2        Production mondiale

   Pays industrialisés             2,4      0,1         -3,5           2,5      1,7         Pays industrialisés
       États-Unis                  1,9       0          -2,6           2,8      2,5             États-Unis
         Japon                     2,4      -1,2        -5,2            4       0,3               Japon

        Zone euro                  2,8       0,4        -4,0           1,8      1,3              Zone euro
        Allemagne                  2,7        1         -4,7           3,7      2,3              Allemagne
       Royaume-Uni                 2,7      0,1         -4,9           1,3       1              Royaume-Uni
          France                   2,4      0,2         -2,5          1,5       1,6                France
            Italie                 1,4      -1,3        -5,2          1,3        1                   Italie
         Espagne                   3,6       0,9        -3,7          -0,1      0,5               Espagne

     Pays émergents                 7,9      5,6        1,8           6,9       5,6           Pays émergents
      Asie émergente               10,1      6,9        6,0            9,0      7,2            Asie émergente
      Amérique latine               5,6      4,2        -1,7           6,2      4,2            Amérique latine
    Europe émergente                5,7      3,0        -4,0           4,0      3,7          Europe émergente
             CEI                    8,6      5,5        6,6            4,4      4,7                   CEI
       Moyen-Orient                 5,5      5,8        1,6           3,9       3,8             Moyen-Orient
  Afrique subsaharienne             6,9      5,7        1,6            4,6      4,8        Afrique subsaharienne
           Chine                   14,2      9,6        9,1           10,3      8,8                 Chine
            Inde                    9,2      6,7        7,4            8,8      8,0                  Inde
           Brésil                   5,7      5,2        -0,6           7,5      4,0                 Brésil
          Russie                    8,1      5,6        -7,9           4,0      4,5                Russie

   Commerce mondial                7,3       2,8        -10,7         14,5      6,5         Commerce mondial

Le ralentissement économique est dû à une conjonction de facteurs négatifs affectant l'économie
mondiale. Deux facteurs étaient déjà pris en compte dans la précédente prévision de Coface.



La crise souveraine dans la zone euro                           sance de 1,3% en 2011, une perte de seulement 0,1
se poursuit avec le recours du Portugal à l’Europe.             point de PIB par rapport à la prévision précédente.
Le pays est plongé dans une crise politique (dont l’ori-        Un résultat toujours peu brillant, marqué par la pour-
gine est le plan de rigueur budgétaire) et la récession         suite des politiques budgétaires restrictives dans de
attendue en 2011 est révisée à -1,3%. Coface révise             nombreuses économies et des spreads toujours éle-
également à la baisse la croissance de l’Italie (affectée       vés pour de nombreux pays jugés fragiles au plan
entre autres par la crise libyenne) à 1%. Les perfor-           financier.
mances de l’Allemagne devraient rester satisfaisantes,          Il faut ajouter qu’une restructuration de la dette souve-
mais légèrement en retrait par rapport à ce qui était           raine d’un pays membre ne peut pas être écartée : le
attendu, à 2,3%, en raison de la hausse des prix des            début de l’année 2011 a été marqué par des rumeurs
intrants. Au total, la zone euro afficherait une crois-         récurrentes s’agissant de la Grèce. Les mécanismes




4 I Panorama des risques / Avril 2011
Scénario de croissances 2011


d’aide de l’UE – en cours de finalisation – prévoient la     affecterait sensiblement les banques européennes,
possibilité d’une « participation du secteur privé », par    très exposées au risque souverain de la zone euro.
exemple sous la forme d’un abandon partiel de la dette       La montée du risque souverain dans la zone euro aura
(au pire), mais seulement à partir de la mi-2013.            un coût avec un accès plus difficile au crédit alors que
La Grèce a déjà renégocié les conditions de son aide         la confiance des investisseurs et des ménages est
octroyée par l’UE en mai 2010 (baisse des taux, allon-       encore fragile. Le crédit bancaire reste un des vecteurs
gement des maturités). Les capacités de soutien des          de transmission de la crise souveraine vers les entre-
mécanismes européens devraient être augmentées               prises. Or ce dernier connaît un point bas en Europe,
pour « acheter du temps » pour les 4 pays supposés           alors qu’avec la reprise, il devrait accompagner le
fragiles (Grèce, Portugal, Irlande et Espagne). Le nou-      redémarrage de l’investissement. Or les banques,
veau gouvernement irlandais tente d’ailleurs de rené-        entravées par leur forte exposition au risque souverain,
gocier les conditions de l’aide multilatérale, selon         seront réticentes à financer la croissance. Dans cer-
l’exemple grec. Il n’a pas pu obtenir de tels aménage-       tains cas tels que le Portugal et l’Irlande, on observe
ments pour le moment en raison du blocage entourant          actuellement une contraction de l’offre de crédit,
la question de la hausse de son taux d’imposition des        susceptible de s’accentuer dans les mois à venir,
sociétés. Tout sera fait par les institutions européennes    provoquant de nouvelles défaillances d’entreprises.
pour éviter une réduction de valeur de la dette qui




                                         Crédit bancaire aux entreprises
                                            (taux de croissance, %)
    30%
                                                                                              France
    25%
                                                                                              Royaume-Uni
    20%                                                                                       Italie
                                                                                              Allemagne
    15%
    10%
      5%
      0%
     -5%
   -10%
   -15%
       dé 0
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      av 8

      ao 9

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Crédit bancaire aux entreprises
                                                   (taux de croissance, %)
       50%
                                                                                                              Grèce
       40%
                                                                                                              Portugal
       30%                                                                                                    Espagne
                                                                                                              Irlande
       20%
       10%
        0%
      -10%
      -20%
      -30%
      -40%
      -50%
                    4

                   04


                    5

                   05


                                                  6

                                                 06



                                                                7

                                                               07


                                                                              8

                                                                             08


                                                                                            9

                                                                                           09


                                                                                                          0

                                                                                                         10


                                                                                                                    1
                 .0




                 .0




                                               .0




                                                             .0




                                                                           .0




                                                                                         .0




                                                                                                       .1




                                                                                                                  .1
               il.




               il.




                                             il.




                                                           il.




                                                                         il.




                                                                                       il.




                                                                                                     il.
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                                                                                     nv




                                                                                                   nv




                                                                                                                nv
            ju




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                                          ju




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                                                                      ju




                                                                                    ju




                                                                                                  ju
          ja




          ja




                                        ja




                                                      ja




                                                                    ja




                                                                                  ja




                                                                                                ja




                                                                                                              ja

Hors zone euro, la croissance du Royaume-Uni est                    Mais des éléments nouveaux viennent assombrir
également revue à la baisse à 1% (contre 1,3%),                     la conjoncture de 2011
compte tenu d’un quatrième trimestre 2010 en                        La hausse des prix de l’énergie affectera
récession.                                                          l’activité. Pour 2011, la prévision du prix moyen
Le commerce mondial ralentit après le rebond                        du baril de brent est de l’ordre de 100$/b, soit une
extraordinaire de 2010. On reviendrait selon l’OMC                  hausse de 25 % par rapport à 2010. Le prix moyen
à un rythme de 6,5%, qui reste très porteur contre                  du baril s’est établi à 79,8 $ en 2010. Il s’est établi
14,5% en 2010 et -10,7% en 2009.                                    à 104,45 $ de janvier à fin mars 2011.




6 I Panorama des risques / Avril 2011
Scénario de croissances 2011




                                                 Prix du Brent
                                                 (dollar/baril)


   150 -
   140 -
   130 -
                                                                                     moyenne 2008. 98 $/b
   120 -
              2011 moy = 104,4 $/b                                                          Prix moyen au 31 décembre 2010
   110 -
                                                                                                        79,8 $/b
   100 -
    90 -                                                  2007. 72,5 $/b
                                                                                                                      moyenne 2009.
    80 -                                                                                                                61,37 $/b

    70 -                                                                                             2006. 65,2 $/b

    60 -
    50 -                                                                   2005. 54,5 $/b
                                                      2004. 38,2 $/b
    40 -                                                                                    2003. 28,8 $/b

    30 -
    20 -
    10 -
          r




                               s




                                                     in




                                                                                   e




                                                                                                             e
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                                                                                 br




                                                                                                           br
                                                  ju
      nv




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                                                                               em




                                                                                                          m
    ja




                                                                                                        ce
                                                                             pt




                                                                                                      dé
                                                                           se




Coface estime que les événements du Moyen-Orient,               Au-delà, cependant, la reconstruction et la nécessité
et notamment les troubles politiques à Bahreïn dans             de trouver des énergies de substitution à la capacité
lesquels l'Arabie saoudite s’implique, l'intervention           nucléaire manquante, dans un Japon pauvre en
militaire en Libye et la possibilité que le mouvement           ressources énergétiques, devraient pousser les prix
de révolutions politiques s’étende à d'autres pays de           mondiaux du pétrole à la hausse, de même que
la zone devraient maintenir les cours à un niveau               ceux du gaz et du charbon. Dans ce contexte, la
élevé. La catastrophe naturelle au Japon en mars                révision des prix du brut est de 25% par rapport à la
2011, suivie d’une crise nucléaire, devrait avoir, dans         prévision précédente. En gros, cette hausse du brut
un premier temps, un effet dépressif sur les cours en           grignoterait 0,1 à 0,2 point de PIB de croissance
raison du recul à court terme de la croissance dans             pour les grands pays importateurs, notamment aux
ce pays, 3ème importateur de pétrole dans le monde.             Etats-Unis (désormais à 2,5%), en Allemagne (2,3%),
                                                                en Corée du Sud (3,5%) ou en Inde (8%).




                                                                                            Panorama des risques / Avril 2011 I 7
Aux plans géopolitique et économique, l’Arabie
    saoudite est l’économie déterminante pour l’évo-
    lution à long terme des prix du pétrole. Il est le
    premier producteur de pétrole du monde (certaines
    années devancé par la Russie), captant 16% de la
    production mondiale.
    Membre-phare de l’OPEP, l’Arabie Saoudite est
    capable d’ajuster sa production en volume pour
    orienter les cours. Il a annoncé une hausse de la
    production de 500 000 b/j à 900 000 de b/j pour
    stabiliser les cours et compenser la perte de produc-
    tion libyenne.




        Principaux pays consommateurs de pétrole                               Principaux pays producteurs de pétrole
            (données 2009 - Source BP - US EIA)                                 (données 2009 - Source BP - US EIA)


                  Royaume-Uni 2,9 %        Italie 2,6 %
                  France 3,2 %                                                               Russie 15,8 %
                  Iran 2,9 %                                                                                                      Arabie Saoudite
                                                             États-Unis                                                           15,6 %
        Mexique 3,6 %                                        32,5 %
                                                                          Algérie 3,3 %
Canada 3,7 %
                                                                          Nigeria 3,5 %
Corée du Sud
3,8 %                                                                     Norvège 3,7 %
Arabie
Saoudite 4,2 %                                                            Irak 3,8 %
                                                                                                                                         États-Unis
                                                                                                                                         14,6 %
Allemagne 4,2 %                                                           Venezuela
                                                                          3,9 %
Brésil 4,4 %                                                              Koweït 4,0 %

        Russie 4,7 %                                                      Brésil 4,1 %
                                                                                                                                  Iran 6,7 %
                                                          Chine 14,4 %           EAU 4,5 %
                  Inde 5,4 %
                                                                                 Mexique 4,8 %
                                 Japon 7,7 %
                                                                                                     Canada 5,3 %   Chine 6,4 %




 8 I Panorama des risques / Avril 2011
Scénario de croissances 2011


Les catastrophes en chaîne survenues au                   9% du PIB mondial (6% en PIB PPA). L’impact de
Japon (tremblement de terre, tsunami et crise             ces événements dramatiques sur l’économie mondiale
nucléaire) auront un coût pour la croissance mon-         est difficile à mesurer : tout dépendra de l‘évolution
diale. Coface révise la croissance du PIB japonais à      des accidents nucléaires. Il pourrait être de courte
0,3%, alors que le pays représente tout de même           durée mais sera tangible.




Le séisme et le tsunami au Japon pourrait être la catastrophe la plus coûteuse de l’histoire

Date     Catastrophe                   Estimation du coût économique                   En % du PIB
                                       en Mds de dollars
1995     Séisme Kobé (Japon)           100 Mds $                                       1,9%
2004     Tsunami (Indonésie,           10 Mds $ (dont 4,5 Mds $ pour                   1,8% (Indonésie) / 0,6%
         Thailande, Sri Lanka)         l'Indonésie et 1 Md $ pour la Thaïlande)        (Thaïlande)
2005     Ouragan Katrina               125 Mds $ (Insurance Information                Entre 1% et 1,1%
         (Etats-Unis)                  Institute) -140 Mds $ (Carnegie)
2008     Séisme Sichuan (Chine)        85 Mds $                                        1,9%
2011     Séisme + tsunami (Japon)      235 Mds $ (Banque Mondiale)                     entre 4,3% et 5,7%
                                       309 Mds $ (gouvernement japonais)




Le rôle du Japon est important dans la chaîne de          Chine a déclaré qu’elle n’avait des stocks de compo-
production mondiale, désormais très intégrée. Les         sants en provenance du Japon que jusqu’à début
processus productifs sont décomposés de manière           avril et que sa production pourrait être sérieusement
internationale. Il y aura donc d’abord des ruptures       affectée à court terme. Le Japon reste un exportateur
d’approvisionnement de l’offre, et pas seulement au       essentiel de produits intermédiaires industriels :
Japon. Le secteur automobile mondial sera directe-        il exporte 10,7% des circuits intégrés, 8,5% des
ment affecté : le Japon représente 14% des exporta-       machines outils, 7,5% de l’acier et 7% des instruments
tions mondiales de véhicules et Toyota a annoncé des      d’optique.
ruptures d’approvisionnement sur le marché américain.     Il est le premier fournisseur de batteries au lithium.
Le Japon est également un fournisseur majeur de           La très forte spécialisation du Japon dans les
pièces détachées du secteur. Ainsi, Peugeot prévoit       produits de haut de gamme, notamment dans les
des perturbations dans sa production de moteur            composants électroniques, rend difficile une
diesel en Europe et l’unité de production Volvo en        diversification des sources d’approvisionnement.




                                                                                  Panorama des risques / Avril 2011 I 9
L’impact de la crise japonaise sur le reste du monde               ces pays sont en revanche dépendants des importa-
peut donc se faire via le canal de l’offre qui semble              tions en provenance du Japon, notamment de biens
a priori prépondérant sur celui de la demande :                    intermédiaires utilisés dans la chaîne d’assemblage,
le Japon représente environ 5% des importations                    principalement dans le secteur électronique. Ainsi,
mondiales de biens. La demande intérieure japo-                    15% des importations coréennes, 21% des importa-
naise était structurellement anémique avant cette                  tions taïwanaises, 20% des importations thaïlandaises
crise mais il est bien clair qu’elle sera atteinte. Les            et 13% des importations chinoises viennent du Japon.
touristes japonais se feront plus rares (en Europe et              Ces pays pourraient donc être affectés par une éven-
en Asie). La demande mondiale pourrait être très                   tuelle pénurie de composants électroniques. L’impact
affectée par le canal psychologique, si le désastre                négatif sur la production manufacturière asiatique
nucléaire venait à s’aggraver.                                     pourrait toutefois être atténué par la réorientation des
                                                                   sources d’approvisionnement. Ce mouvement serait
Impact sur l’Asie émergente                                        en effet favorisé par l’existence de surcapacités dans
Si la Corée, Taiwan ou la Thaïlande sont peu dépendants            les usines des pays avancés. Néanmoins, comme
du Japon comme marché d’exportation (le Japon ne                   indiqué précédemment, la très forte spécialisation du
représente que 8% des exportations chinoises, 6%                   Japon dans les produits de haut de gamme, notam-
des exportations coréennes, 7% des exportations                    ment dans les composants électroniques, rend cet
taïwanaises et 12% des exportations thaïlandaise),                 exercice de diversification des sources d’approvision-




                                            Poids du Japon dans les exportations
                                                et les importations mondiales
                                                             (%)


            20%
                                                                                                Exportations mondiales

            15%                                      13,9%                                      Importations mondiales
                                                                                                Exportations
                                                                   10,7%
            10%                                                                 8,5%
                                                                                           7,5%                7%
                           5%
              5%                         4,7%


              0%
                                                               té s
                                                                     és




                                                                             ou s
                                                                                   s



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                                                                                                         ifi ts
                                                                                                               es
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                                                                               ne
                                                                                til
                                                   ile




                                                                                                       nt n
                                                                  gr




                                                                                                            qu
                                                                                        Ac




                                                                                                    ie e
                                                 ob




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                                                                                                 sc trum
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                                                                          M
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                                                                                                     s
                                           Au




                                                                                                  In




10 I Panorama des risques / Avril 2011
Scénario de croissances 2011


nement complexe, d’autant qu’il existe plusieurs rangs        japonais. Le yen devrait donc s’apprécier à court terme.
de sous-traitance. Par ailleurs, le secteur du tourisme       Sa tendance à plus long terme est difficile à mesurer
de la région, et surtout de Taiwan, devrait pâtir de la       au-delà des effets techniques. D’autant qu’une coordi-
situa- tion. En revanche, l’impact sur l’économie indienne    nation des banques centrales les plus importantes
– peu ouverte – et l’économie vietnamienne – qui              s’est mise en place pour limiter l’appréciation de la
exporte principalement des produits agricoles et à faible     devise nippone sur les marchés et soutenir les expor-
valeur ajoutée (pêche, textile) – sera faible.                tations japonaises. Dans ce contexte, l’excédent de la
Enfin, le Japon est un fournisseur essentiel de produits      balance courante japonaise pourrait se réduire sensi-
chimiques, de papiers, d’acier, de pièces pour engins         blement. Il était de près de 5% du PIB avant la crise et
de travaux publics.                                           de 3,6% en 2010.


Impact sur les flux de capitaux vers l’étranger               La gestion de la surchauffe dans les pays
Le Japon est le troisième exportateur mondial de capi-        émergents implique de réviser leur taux de
taux avec 11,5% de l’ensemble des capitaux expor-             croissance à 5,6% en 2011 après 6,9% en 2010
tés, après l’Allemagne (13,3%) et la Chine (24,2%).           Les perspectives restent les mêmes s’agissant de
Il est un gros acheteur d’obligations du trésor américain     l’Amérique latine où un atterrissage en douceur est à
(880 Mds USD) derrière la Chine (1160 Mds USD).               l’œuvre, singulièrement au Brésil (4%), mais aussi en
La vente possible d’actifs de cette catégorie, accom-         Argentine (5,5%), car la croissance de 2010 était très
pagnée d’achats moins importants, pourrait pousser            au-dessus du potentiel. Le continent passerait donc
les taux américains à la hausse et faire s’apprécier le       de 6,2% en 2010 à 4,2% en 2011. La CEI et l’Afrique
dollar.                                                       pourraient plutôt profiter de la hausse des prix de
Ce phénomène pourrait être concomitant à la fin du            l’énergie et des matières premières minérales avec des
quantitative easing (QE2) de la Fed prévu fin juin, ce        croissances respectivement de 4,7% et 4,8% en
qui pourrait pousser la Fed à mettre en place un QE3          2011. Le Moyen-Orient, qui concentre une grande
où a adopter d’autres mesures non conventionnelles.           partie des réserves de pétrole, bénéficierait assez peu
Les obligations d’Etats européens pourraient égale-           des hausses de cours dans la mesure où les boulever-
ment pâtir de tels mouvements. En revanche, l’impact          sements politiques les empêcheront d’en profiter. Au
sur les IDE vers la Thaïlande, le Vietnam ou sur les          total, la zone Moyen-Orient Afrique du Nord afficherait
transferts des travailleurs philippins expatriés au Japon     3,8% en 2011 contre 3,9 en 2010, malgré la hausse
devrait être marginal dans ces trois pays.                    substantielle des cours des hydrocarbures.

                                                              C’est l’Asie émergente qui ralentit le plus parmi les
Impact sur le yen                                             pays émergents (à 7,2%, ce qui reste très porteur,
Le cataclysme a poussé momentanément le yen à la              contre 9% en 2010) avec des révisions des crois-
baisse le 12 mars, puis son appréciation est repartie         sances de la Chine (8,8% contre 10,3% en 2010) et
significativement, en raison des anticipations des mar-       de l’Inde (8% contre 8,8% en 2010) en raison de la
chés sur les rapatriements d’actifs au Japon par les          hausse des prix de l’énergie et des mesures de poli-
assureurs et les entreprises, mais aussi par le dénoue-       tique monétaire (hausse de taux d’intérêt, appréciation
ment de positions de carry trade par les particuliers         du taux de change et contrôle quantitatif du crédit




                                                                                  Panorama des risques / Avril 2011 I 11
dans le cas chinois) destinées à lutter contre la sur-                                    taux en Inde (l’inflation passerait de 9,5% en 2010 à
chauffe. C’est également le cas en Corée, en Thaï-                                        7,8% en 2011) alors que la hausse des prix continuera
lande et en Indonésie.                                                                    à s’accélérer au Vietnam, atteignant 13,5% en 2011
Les graphiques ci-dessous montrent que c’est surtout                                      en moyenne annuelle.
au Vietnam et en Inde que l’inflation atteint des niveaux                                 En moyenne, toujours selon Natixis, les hausses de
inquiétants. En moyenne, pour les 11 principales éco-                                     taux d’intérêt en Asie ne seraient que de 0,4 point de
nomies d’Asie, l’inflation annuelle passerait de 6,7%                                     base. Toutefois, les situations au regard de l’inflation
en 2010 à 8,4% en 2011 ce qui constitue une montée                                        sont très disparates. En Malaisie, à Taiwan ou à Hong
des prix substantielle. Les prévisions de Natixis tablent                                 Kong, l’inflation, même si elle augmente en 2011,
sur une (relative) efficacité de la politique de hausse de                                n’atteindra pas des niveaux préoccupants.




            16
                         13,4                                                                                                                 Inflation 2010
            14                                                                                                                                Inflation 2011
            12
            10
                                                                        8,35
                8                   7,8
                                               6,8
                6                                             5,4
                                                                                   4,8          4,4         4,1        3,9
                4                                                                                                                 3,1          2,8
                2                                                                                                                                       1,5

                0
                          m


                                   de


                                              ie


                                                          r


                                                                     e


                                                                               es


                                                                                           ne


                                                                                                       ée




                                                                                                                                e


                                                                                                                                e
                                                                                                                  g




                                                                                                                                                   an
                                                         ou


                                                                    n




                                                                                                                             nd


                                                                                                                              si
                                                                                                                   n
                                            és
                        na




                                                                              in




                                                                                                      or
                                                                 en




                                                                                         hi




                                                                                                                                                 iw
                                In




                                                                                                                Ko




                                                                                                                            ai
                                                       ap




                                                                                                                           la
                                          n




                                                                            pp


                                                                                       C
                      et




                                                                                                  C




                                                                                                                          al


                                                                                                                                               Ta
                                                               oy
                                       do




                                                                                                                         aï
                                                 ng




                                                                                                              g
                    Vi




                                                                                                                        M
                                                                         ili




                                                                                                           on


                                                                                                                       Th
                                                              M
                                    In




                                                                     Ph
                                               Si




                                                                                                          H




          12
                        10,5
                                                                                                                                         Taux d’intérêt 2010
          10
                                                                                                                                         Taux d’intérêt 2011

            8
                                        7          7
                                                               6,5        6,31
            6

            4
                                                                                         3,25          3
                                                                                                                   2,5
            2                                                                                                                1,625
                                                                                                                                              0,5           0,4
            0
                      m


                                   de



                                                    e


                                                   es



                                                                          ne


                                                                                       ée



                                                                                                      e


                                                                                                                  e


                                                                                                                             an



                                                                                                                                         g



                                                                                                                                                        r
                                                                                                                                                       ou
                                                  si




                                                                                                    si


                                                                                                                nd




                                                                                                                                          n
                    na




                                                in




                                                                                    or
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                                                                                   C


                                                                                                al




                                                                                                                         Ta
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                                                                                                            aï




                                                                                                                                                 ng
                                                                                                                                   g
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                                                                                                                              H




12 I Panorama des risques / Avril 2011
Scénario de croissances 2011


L’inflation observée dans la plupart des pays émer-           Dans un second temps, en outre, le ralentissement de
gents ne semble pas provenir d’un problème structu-           la demande intérieure est rendu nécessaire, dans cer-
rel de déphasage entre la demande et l’offre, mais            tains cas, par un creusement des déficits courants dans
plutôt d’une inflation importée, de biens alimentaires et     un contexte de reflux de capitaux. Ces déséquilibres
énergétiques. En Chine, par exemple, l’inflation sous-        courants concernent peu l’Asie, à l’exception notable
jacente (hors prix alimentaire et énergétique) est restée     de l’Inde et du Vietnam (dont la situation externe
inférieure à 2-3% en 2010 et au 1er trimestre 2011.           devient préoccupante). Au Brésil, en Turquie et en
                                                              Afrique du Sud, les déficits courants se creusent.
                                                              En tout état de cause, le ralentissement de l’économie
Pour cette raison, l’IPC peut être un indicateur trom-
                                                              chinoise (d’une certaine manière souhaité par les auto-
peur pour capter le risque social associé aux hausses
                                                              rités) est très incertain car les instruments visant à
de prix. En effet, les autorités des pays d’Asie ont
                                                              refroidir l’économie n’ont pas, jusqu’à maintenant, fait
conscience que les hausses des prix des produits pri-
                                                              leur preuve. Une croissance de 8,8% reste un taux
maires surviennent dans un contexte de croissance
                                                              élevé et il est possible que l’économie chinoise,
certes forte, mais souvent inégalitaire, et donc por-
                                                              comme chaque année, affiche au final un taux encore
teuse de risques de tensions sociales. Les populations
                                                              plus élevé.
les plus défavorisées sont plus sensibles aux prix des
denrées alimentaires. En Inde toutefois, on détecte
une corrélation entre l’inflation sous-jacente et l’indice
IPC, les prix des biens alimentaires provoquant une
hausse des coûts qui se transmet aux prix finaux.
Toujours selon le FMI, l’inflation sous-jacente en Inde
augmente ; elle était négative fin 2008 et est montée
à 10% début 2010.
Les hausses de taux d’intérêt peuvent-elles être effi-
caces pour enrayer la hausse des prix si celle-ci
provient en grande partie des hausses des cours de
produits de base ? En fait, les autorités monétaires ont
à cœur d’immobiliser la liquidité pour lutter contre les
bulles. Ainsi, la politique de hausse de taux d’intérêt
peut-elle avoir un effet attractif sur les dépôts et donc
favoriser l’épargne au détriment de la consommation
et empêcher un surcroît de demande qui viendrait
renforcer l’inflation observée des biens alimentaires.




                                                                                   Panorama des risques / Avril 2011 I 13
Europe




14 I Panorama des risques / Avril 2011
Europe




          Les mesures d’austérité affectent les demandes intérieures
                portugaise et britannique, et le dégonflement
                      de la bulle immobilière à Chypre
              engendre des difficultés dans le secteur bancaire
                            et chez les ménages.

                   Les notes @rating du Portugal et de Chypre
             sont déclassées en A4 et en A3, la surveillance positive
                    sur celle du Royaume-Uni (A3) est levée.




                               Modification de note
                                                Portugal
                            Déclassement en A4 de la note A3
                                    (depuis juin 2009)

Le crédit bancaire reste atone, alors que les entreprises, dont les marges d’autofinancement sont faibles,
en sont dépendantes. Le pays s’impose une sévère cure d’austérité, dictée par la nécessité de réduire
un important déficit public, qui devrait entraîner une chute de la demande intérieure et le faire replonger
dans la récession en 2011. En dépit des mécanismes de soutien mis en place au sein de la zone euro,
les taux d’intérêt des obligations d’Etat portugaises ont atteint des niveaux record. Lourdement endetté
et confronté à de faibles perspectives de croissance, le pays a été contraint de recourir à l’aide de
l’Europe, la crise politique actuelle ayant hâté le processus.


Une économie susceptible de replonger dans              ont pesé négativement sur la demande intérieure
la récession en 2011 du fait du durcissement            dans la seconde moitié de l’année 2010, entraînant
de l’austérité                                          même une baisse de l’activité économique au dernier
La hausse de la taxation, la réduction des transferts   trimestre. Seules les exportations ont conservé un
sociaux et des salaires dans la fonction publique, de   rôle moteur. Le durcissement des mesures d’austé-
même que des conditions de crédit plus restrictives,    rité budgétaire risque de replonger le pays dans la




                                                                           Panorama des risques / Avril 2011 I 15
récession en 2011, dans un contexte déjà marqué par           Le pays a cédé des parts de marché et affiche l’un des
le niveau élevé de l’endettement des ménages, un              déficits courants les plus élevés de la zone. Le poids de
taux de chômage important, un crédit atone, ainsi que         sa dette extérieure, comme celui de la dette des
par une faible profitabilité et une faible capacité d’auto-   ménages et des entreprises, s’est fortement alourdi.
financement des entreprises. La consommation                  Les banques sont devenues dépendantes des finan-
devrait retourner en territoire négatif, l’investissement     cements de la BCE et ont sensiblement accru leurs
reculant, quant à lui, pour la troisième année consécu-       détentions de titres de la dette publique. La détériora-
tive. En outre, la demande étrangère devrait connaître        tion de la situation économique et financière se double
un léger tassement. Toutefois, la contribution du             d’une crise politique. Le refus de l’opposition d’entéri-
commerce extérieur à la croissance devrait rester             ner un nouveau plan de rigueur a, en effet, entraîné la
légèrement positive.                                          démission du Premier ministre. Ceci ouvre la voie à
Des déséquilibres macroéconomiques                            des élections anticipées et a précipité le recours à une
qui se sont accumulés                                         aide internationale.

Les mesures initiales de soutien à la croissance et la        Des entreprises fragilisées
récession ont entraîné un creusement du déficit bud-          La progression des faillites s’est maintenue à un
gétaire et une hausse prononcée de la dette publique,         rythme élevé en 2010. Les secteurs les plus touchés
à plus de 80% du PIB. Le pays a pris des mesures              sont ceux de la confection, du textile, du cuir, de la
d’assainissement plus rapidement que la Grèce et son          construction et de l’ameublement. L’activité dans la
secteur bancaire n’a pas subi de pertes liées à l’explo-      construction continue de décroître et le commerce de
sion d’une bulle immobilière, à la différence de l’Ir-        détail continue d’enregistrer une baisse de son chiffre
lande. Cependant, les tensions se sont fortement              d’affaires en dehors de la distribution alimentaire.
accrues sur le marché de la dette portugaise, dont les        Le textile voit sa production décroître tendanciellement.
taux d’intérêt atteignent des niveaux record, et la           Il devra continuer d’investir dans de nouvelles techno-
contraction du PIB va rendre plus compliquée l’at-            logies et méthodes de production afin de résister à la
teinte des objectifs budgétaires du gouvernement.             concurrence indienne et chinoise. L’agroalimentaire,
Après la Grèce et l’Irlande, déjà secourues par l’Europe      le principal secteur industriel du pays, semble, quant
et le FMI en 2010, le Portugal ressort à l’heure actuelle     à lui, plutôt bien résister à la crise. D’importants efforts
comme le pays le plus fragile de la zone euro. L’Etat         de modernisation et d’innovation ont été entrepris.
portugais a été contraint, à son tour, de recourir à          Le secteur a la capacité d’explorer de nouveaux
l’aide extérieure. En dépit de certaines avancées,            marchés et de s’ajuster. Toutefois, il reste très atomisé,
l’économie reste handicapée par une faible producti-          dépendant des matières premières et doit faire face
vité, un manque de compétitivité et un niveau général         à la pression de la grande distribution. Enfin, dans le
d’endettement élevé. Les rigidités du marché du travail,      secteur automobile (filiales de groupes étrangers) les
une règlementation pesante, l’insuffisance de concur-         perspectives à l’export (97% de la production) sont
rence et un manque de qualification de la main-d’œuvre        plutôt favorables, mais les ventes domestiques souffri-
expliquent la faiblesse de la productivité. Conjuguée à       ront de la récession en 2011.
une forte progression des salaires, celle-ci a entraîné
une perte de compétitivité.




16 I Panorama des risques / Avril 2011
Europe



                                Modification de note
                                             Royaume-Uni
                    Levée de la surveillance positive sur la note A3

L’économie britannique a affiché une récession au quatrième trimestre 2010, et la confiance des
ménages s’est fortement dégradée. Les mesures d’austérité mises en place par le gouvernement
de coalition vont contraindre les dépenses des Britanniques qui devraient reculer cette année. De plus,
les exportations devraient ralentir sous l’effet de la demande moins dynamique en provenance des
principaux partenaires commerciaux, notamment de l’Union européenne.



Malgré une croissance bien orientée en 2010,                autour de 4%, la quasi-stagnation des salaires réels,
la confiance des ménages s'est dégradée au                  la détérioration du marché du travail avec un taux de
4ème trimestre                                              chômage autour de 8%. Dans ce contexte, les
Après la forte récession de 2009, l'activité s'est bien     ménages très endettés (plus de 150% de leur revenu
redressée l'année dernière (+1,3%), tirée principale-       disponible), tenteront d'amorcer un mouvement de
ment par la bonne tenue de la demande domestique,           désendettement. Néanmoins, ils devraient encore
liée à la reconstitution des stocks. Les exportations       cette année tirer sur leur épargne (5,4% du RD au pre-
                                                            mier trimestre 2011). La valeur du patrimoine immobi-
ont profité de la dépréciation de la livre sterling, mais
                                                            lier s'est peu ou prou maintenue en 2010. Cette
leur progression n'a pas été aussi dynamique qu'at-
                                                            année, l'atonie des transactions immobilières devrait
tendu, notamment dans le secteur des services. Les
                                                            pousser les prix à la baisse, d'environ 10% par rapport
perspectives de durcissement de la politique budgé-
                                                            au point haut de 2010. L'investissement public chu-
taire ont fortement affecté la confiance des consom-
                                                            tera de manière très prononcée, et celui des entre-
mateurs à la fin de l'année dernière. Le quatrième
                                                            prises ne progressera que faiblement. Le déficit de la
trimestre a enregistré un recul de 0,5%, en grande
                                                            balance courante se réduira grâce au ralentissement
partie dû aux mauvaises conditions climatiques.
                                                            marqué des importations, en ligne avec une demande
La progression de la croissance                             domestique moins soutenue. Malgré la persistance
sera modeste en 2011                                        probable d'un taux de change favorable, le dyna-
L'activité ralentira cette année (+1%), freinée par les     misme des exportations de biens et services sera par-
mesures de rigueur économique mises en place par la         tiellement enrayé par le ralentissement attendu de la
coalition gouvernementale. Plusieurs éléments pous-         demande des principaux clients du Royaume-Uni,
seront les ménages à réduire leur consommation : les        la zone euro en particulier qui représente 50% des
coupes claires réalisées dans les dépenses publiques,       expéditions vers l'étranger. Grâce à la réduction des
la hausse de la TVA de 2,5 points de pourcentage            dépenses de l'Etat, le déficit budgétaire se contractera.
en janvier 2011, l'augmentation des prix de l'énergie       En revanche, la dette publique continuera de grimper,
et des produits alimentaires qui poussera l'inflation       à plus de 80% du PIB (contre 52% avant la crise).




                                                                                 Panorama des risques / Avril 2011 I 17
La politique monétaire devrait, quant à elle, rester       trésoreries restent tendues. Cette situation pourrait
accommodante, avec un taux directeur de 0,5%.              faire courir un risque de rupture dans les stocks et les
Néanmoins des interrogations subsistent quant aux          livraisons. Face à la prudence des ménages, la distri-
décisions que pourrait prendre la Bank of England          bution pourrait être amenée à mettre en place des
dans l'éventualité d'une augmentation du taux direc-       politiques commerciales plus agressives qui détériore-
teur de la BCE. En cas de détérioration plus marquée       raient leurs marges. Les fabricants et détaillants de
de l'activité, elle pourrait étendre les mesures non       produits durables, les restaurants, agences de
conventionnelles, tel le quantitative easing décidé en     voyage, distribution de produits de loisirs seront les
2010.                                                      plus touchés par le ralentissement des dépenses pri-
                                                           vées. Les constructions résidentielle et commerciale
Le crédit bancaire tarde à redémarrer et les               pâtiront d'une demande beaucoup moins soutenue et
faillites se maintiennent à un niveau élevé                devront donc être surveillées cette année. Les faillites
L'assainissement des bilans bancaires et les nouvelles     ont baissé de plus de 12% en 2010, ce qui reflète
régulations imposées par Basle III contraindront           l'expérience de paiement de Coface. Néanmoins, le
encore cette année le crédit. Cela affectera particuliè-   niveau des défaillances demeure élevé.
rement les petites et moyennes entreprises dont les




                                   Modification de note
                                                   Chypre
                               Déclassement en A3 de la note A2
                                    (depuis décembre 2010)

La reprise est atone en raison du dégonflement durable de la bulle immobilière qui affecte les ménages
et les banques chypriotes. Ces dernières sont en outre exposées au souverain grec et aux risques de
défaut accru des ménages et entreprises helléniques, qui captent un large part des crédits chypriotes.


Une reprise freinée par un niveau élevé                    soldées par l’éclatement de la bulle immobilière aux-
d’endettement privée et des finances                       quels les banques et les ménages ont été fortement
publiques fragilisées                                      exposés. La hausse du chômage, le resserrement du
En 2011, la croissance restera atone, autour de 1%.        crédit et le poids de la dette des ménages pèseront
Elle ne retrouvera pas ces prochaines années la            ainsi sur la consommation privée. Les recettes touris-
moyenne de 4% de la période 2004-2008. Ces années          tiques devraient continuer de pâtir de l’atonie du mar-
de surchauffe, financées par le recours à l’endette-       ché européen et de la dégradation des infrastructures
ment privé qui a atteint 280% du PIB en 2009, se sont      touristiques. De même, le secteur pharmaceutique et




18 I Panorama des risques / Avril 2011
Europe


de la chimie continueront de subir une érosion de leur        40% des crédits alloués par les banques chypriotes
compétitivité. L’investissement restera faible en raison      le sont à des ménages et des entreprises grecques.
de la difficile reprise du marché de l’immobilier et de la    Le système bancaire chypriote apparaît donc particu-
construction. En outre, les dépenses publiques seront         lièrement fragilisé par la poursuite de la récession en
contraintes par la faiblesse des recettes fiscales et les     Grèce et fait face par ailleurs à un risque de restructu-
mesures engagées depuis 2010 pour réduire le déficit          ration de la dette publique grecque et à un ralentisse-
public. Les cotisations de retraite ont été relevées en       ment marqué de l’activité en Grèce. En outre, les
2009, la TVA à 15% pourrait être augmentée de 1%              banques commerciales et le réseau coopératif mutua-
en 2011, cependant il est peu probable que le gouver-         liste sont également exposés au ralentissement des
nement procède à l’augmentation du taux d’impôt sur           secteurs domestiques de l’immobilier et de la cons-
les sociétés (10%) qui risquerait de remettre en cause        truction. Dans cette perspective, la situation du secteur
la position du pays en tant que plateforme régionale          devrait sensiblement se détériorer en 2011 en dépit
de services aux entreprises. Aussi, à terme, en l’ab-         des mesures prises tardivement par les autorités de
sence d’une réorientation du régime de croissance             supervision visant notamment les niveaux de réserve
fondé sur un faible taux d’imposition, le déficit budgé-      obligatoire.
taire devrait continuer à croître et la dette publique
pourrait dépasser dès 2011 la barre des 60% du PIB.
                                                              Un très lent processus de négociation
                                                              pour la réunification
Des vulnérabilités croissantes                                Les négociations en vue de la réunification de l’île,
dans le secteur financier                                     qui ont redémarré en septembre 2008, ont fait peu de
Le système bancaire chypriote a mieux résisté à la            progrès. La partie nord de l’île demeure occupée par
crise que ceux des autres pays de la zone euro.               25000 soldats turcs. Malgré les efforts réalisés jusqu’à
En 2010, les banques sont restées rentables avec un           présent par les présidents grec et turc, il reste beau-
bon niveau de capitalisation et des ratios de liquidité       coup à faire pour aplanir les divergences (partage du
confortables. Toutefois, ce secteur présente des              pouvoir, règlement du dossier des propriétés spoliées).
risques en raison de sa taille et de sa concentration,        En outre, depuis la victoire à l’élection présidentielle
relativement importantes pour l’économie chypriote.           chypriote turque d’avril 2010 de Dervish Eroglu, leader
En effet, le total des actifs du secteur s’élève à plus de    du parti nationaliste, il est peu probable que le proces-
10 fois le PIB du pays. Par ailleurs, la forte exposition     sus de réunification aboutisse à court terme.
du secteur bancaire à l’économie grecque est une
source importante de vulnérabilité. Les banques com-
merciales chypriotes détiennent des obligations émises
par l’Etat et les banques grecques, elles prêtent égale-
ment aux ménages et aux entreprises helléniques,
via leurs filiales et succursales. Fin 2010, les trois plus
grandes banques commerciales chypriotes avaient
une exposition à la Grèce qui s’élevait jusqu’à 53% de
l’actif, dont 23 milliards d’euros de prêts concédés
aux ménages et entreprises grecques.




                                                                                   Panorama des risques / Avril 2011 I 19
Asie




20 I Panorama des risques / Avril 2011
Asie




Au Japon, le séisme et le tsunami, conjugués à la crise nucléaire,
     auront un impact sur la chaîne de production mondiale
et sur la croissance de l’Archipel qui est revue à la baisse (0.3%).
La note A1, meilleur risque, est mise sous surveillance négative.

Au Vietnam, l’économie pourrait connaître un atterrissage brutal,
  dû à la forte détérioration de la situation financière du pays.
               La note @rating est déclassée en C.




                                                 Panorama des risques / Avril 2011 I 21
Modification de note
                                                     Japon
                      Mise sous surveillance négative de la note A1
Rappel : la note du Japon a été dégradée en mars 2009 en A2, et a retrouvé sa note d’avant
 la crise A1 en septembre 2010, en raison du rebond de ses exportations dans un contexte
                    régional dynamique et de la décélération des faillites.

Il est difficile à ce stade de déterminer précisément l’impact des trois chocs subis par l’économie japo-
naise. Néanmoins, il est certain que les entreprises (notamment les PME sous-traitantes de grands
groupes) localisées dans les zones touchées et dans les départements dépendants pour la fourniture
énergétique des centrales nucléaires sinistrées, seront très fragilisées. Elles doivent en effet faire face à
la destruction des infrastructures, aux interruptions dans les chaînes de fabrication, et à l’approvisionnement
erratique en électricité et en eau. Dans ce contexte, les exportations, moteur traditionnel de l’activité,
devraient considérablement ralentir, alors que la consommation des ménages se contractera.
La croissance a donc été revue à la baisse en 2011, à 0,3%.



Vive croissance en 2010 portée par un rebond                 ont porté un coup d'une violence inédite au pays. Les
spectaculaire des exportations                               interruptions de fourniture d'électricité et d'eau, conju-
Le Japon a étonné par l'accélération, même limitée,          guées à la destruction des infrastructures routières,
de la consommation des ménages (1,9%), soutenue              portuaires et ferroviaires, pèseront sur la production
par la politique budgétaire très réactive des autorités,     des usines implantées dans les régions sinistrées (les
et par le rebond spectaculaire des exportations (24%)        quatre préfectures touchées représentent 6,2% du
en 2010 qui ont profité de la demande dynamique des          PIB) mais également dans les départements alimentés
autres économies asiatiques (54% des expéditions).           par les centrales nucléaires du nord-est du pays, et
Les exportations ont ainsi retrouvé le niveau perdu          davantage industrialisés (Kanagawa et Shizuoka). Les
pendant la crise. La croissance en 2010 a donc bondi         secteurs les plus touchés sont l'automobile, l'électro-
                                                             nique, la sidérurgie, la pharmacie et l'agroalimentaire.
à 3,9%, progression jamais atteinte depuis 1991.
                                                             Les exportations, dont on prévoyait déjà le ralentisse-
                                                             ment avant ces événements dramatiques, pourraient
Le séisme et le tsunami affecteront
                                                             ainsi décélérer sur plusieurs mois. Cela concernera
la croissance sur plusieurs mois
                                                             particulièrement les ventes de composants électro-
Au 4ème trimestre 2010, la croissance s'est grippée,         niques et d'autres produits intermédiaires à la Chine,
sous l'effet de la contraction à la fois des exportations,   à la Corée du Sud et à Taiwan, indispensables à l'as-
handicapées par l'appréciation du yen, et de la              semblage de produits finis destinés au Japon, aux
consommation des ménages anticipant un retour à la           Etats-Unis et à l'Europe notamment. L'existence de
stagnation, voire au recul, de leur revenu disponible.       surcapacités de production au Japon pourrait néan-
C'est dans ce contexte de fragilité de l'économie que        moins atténuer cet effet négatif. Par ailleurs, le yen fort
se sont produits le séisme et le tsunami de mars 2011.       continuera d'handicaper la compétitivité-prix des
Ces cataclysmes, conjugués à la crainte nucléaire,           produits nippons. Il devrait en effet se maintenir à un




22 I Panorama des risques / Avril 2011
Asie



niveau de change élevé, sous l'effet des rapatriements       par le séisme te le tsunami, mais de nombreuses PME
d'actifs détenus à l'étranger et du dénouement d'opé-        sous-traitantes et des pôles de haute technologie y
rations de carry trade par les compagnies d'assurance,       sont également implantées. Le modèle de production
les entreprises et les ménages. Cette tendance sera          japonais du juste à temps, qui élimine l'accumulation
toutefois atténuée par la politique monétaire de la Bank     de stocks, amplifie l'impact des arrêts de production.
of Japan qui dispose de réserves de change très éle-         L'absence de pièces indispensables à la fabrication
vées pour stabiliser la devise nippone et soutenir ainsi     entraîne l'arrêt des chaînes d'assemblage et le ration-
les exportations. Les ménages seront affectés par            nement d'électricité mis en place pourrait entraîner
cette nouvelle crise sans précédent et, même si la soli-     des pertes lors de la fabrication des produits, par
darité et la cohésion nationales soutiendront les plus       exemple, dans le secteur des pièces électroniques,
touchés d'entre eux, leur confiance pourrait être dura-      dont le Japon assure 21% de la production mondiale
blement ébranlée. Leurs dépenses devraient donc              et qui demande une précision extrême. De plus, les
également reculer, d'autant que l'épargne des                entreprises sous-traitantes pourraient voir un renché-
ménages s'est considérablement réduite au fil des            rissement des intrants qu'elles ne pourront probable-
années pour se situer en 2010 autour de 2,5% du              ment pas répercuter sur leurs clients, étant liées par
revenu disponible. Les effets négatifs pourraient s'es-      des contrats annuels. Il s'en suivra des pressions sur
tomper autour de l'été, pour donner lieu alors à un          leurs marges. Cette catégorie d'entreprises affichait
rebond de l'activité, tiré par la reconstruction. L’inten-   même avant le début de la crise financière de grandes
sité de la reprise sera toutefois conditionnée par la        fragilités (faible rentabilité, forte dépendance à un seul
capacité de Tepco (Tokyo Electric Power co.) à limiter       grand client, accès difficile au crédit). Cette situation
la contamination radioactive à l’environnement et à          contraste d'ailleurs avec celle des grandes entreprises
rétablir l’approvisionnement en électricité. Le coût des     qui ont reconstitué leurs capacités d'autofinancement
destructions à ce jour n'a pas été définitivement éva-       (autour de 60% mi-2009, il est repassé fin 2010 à
lué. Le financement de cette reconstruction ne devrait       115%). De plus, la persistance du niveau élevé du yen
toutefois pas être source d'inquiétude, le Japon ayant       ainsi que les leçons tirées du cataclysme pourraient
les moyens financiers pour faire face à cette situation.     servir de catalyseur au mouvement déjà large de délo-
La dette publique affiche certes un niveau très élevé        calisation de la production manufacturière, ce qui fragili-
(225% du PIB), mais elle est détenue à 95% par des           serait encore davantage les entreprises sous-traitantes.
résidents et les actifs de l'Archipel à l'étranger sont      Enfin, même si le risque de contamination nucléaire ne
considérables (60% du PIB). Le gouvernement peut             se concrétise pas ou reste de faible ampleur, les
également s'appuyer sur une épargne nationale consé-         consommateurs exprimeront probablement une
quente (25% du PIB) constituée principalement par les        méfiance au regard des produits en provenance du
entreprises. Dans ce contexte la croissance a éte revue      Japon, quels qu'ils soient. Ce sera particulièrement le
à la baisse, à 0,3%.                                         cas pour les industries agroalimentaires. L'impact de
                                                             ces désastres sur l'environnement (émanations radio-
                                                             actives et complexes pétrochimiques en feu), outre le
Les petites et moyennes entreprises apparais-
                                                             problème de santé publique qu'il génèrera, affectera
sent les plus vulnérables
                                                             très durablement l'activité agricole.
De grands groupes japonais et étrangers possèdent
des unités de production dans les régions touchées




                                                                                   Panorama des risques / Avril 2011 I 23
Modification de note
                                                  Vietnam
                                 Déclassement en C de la note B
                                        (depuis juin 2008)


En raison de la détérioration de la situation financière du pays (creusement du déficit courant, défiance
des résidents contre le dong, dévaluations plus fréquentes et plus prononcées, système bancaire
dollarisé, réserves de change extrêmement faibles) et du risque d’atterrissage brutal.




Détérioration significative de la situation                 Anticipant de nouvelles dévaluations, les résidents
financière : risque de change et de liquidité               convertissent leurs portefeuilles en or et en dollars. Sur
élevé                                                       le marché informel, le dong s’échange contre le dollar
Depuis 2007, le déficit courant vietnamien se creuse        avec une décote considérable. Sur le reste de l’année
(-9 % du PIB en 2010 contre -0,3% en 2006) en raison        2011, le déficit courant substantiel et la forte crois-
de l’ouverture de l’économie (entrée à l’OMC), du           sance des agrégats monétaires (le crédit a augmenté
dynamisme de l’investissement qui a nécessité des           de 45% en 2009 et de 35% en 2010) pourraient
importations massives de biens d’équipement et des          entraîner un nouveau décrochage de la monnaie.
rapatriements de profits des entreprises étrangères         Toutefois, les contrôles de capitaux en place (la
implantées au Vietnam. En 2011, le déficit courant          convertibilité du dong est restreinte) limitant la possibi-
pourrait encore s’accentuer en raison de la hausse          lité des attaques spéculatives contre le dong, l’intro-
des prix alimentaires et énergétiques. Il sera couvert à    duction des restrictions aux importations d’or, puisque
hauteur de 80% par les IDE, le reste étant financé par      l’or est habituellement une valeur refuge contre la
de la dette bancaire.                                       dépréciation du dong pour les résidents, et le différen-
Dans ce contexte d’insuffisantes entrées de capitaux        tiel de taux important entre les contrats libellés en
et de forte l’inflation, les pressions à la baisse sur le   dong et ceux libellés en dollars (permettant de mainte-
dong ont été vives et ont poussé les autorités à déva-      nir le carry trade) pourraient atténuer les sorties mas-
luer le dong à 6 reprises depuis juin 2008 dans le          sives de capitaux de résidents et de non résidents.
cadre d’un régime de taux de change fixe. Si en 2008-       Par ailleurs, le niveau des réserves a atteint un niveau
2009, les dévaluations étaient marginales, 2010-2011        extrêmement faible (entre 6 et 8 semaines d’importa-
a été marqué par des dévaluations plus fréquentes et        tions selon les estimations) rendant le pays peu résis-
plus prononcées (8,5% en février 2011). Malgré ces          tant face à un retrait brutal de capitaux.
dévaluations, le risque de change reste élevé.




24 I Panorama des risques / Avril 2011
Asie



Système bancaire fragile car peu capitalisé                             Ralentissement attendu de la croissance
et fortement dollarisé                                                  Après avoir rebondi en 2010 portée par la reprise de la
Les banques sont très vulnérables au risque de change                   demande interne et des exportations, la croissance
du fait de leur forte dollarisation (16% des crédits                    pourrait ralentir en 2011 (5% attendu contre 6,7% en
domestiques sont libellés en dollars et 22% des                         2010). La demande interne devrait en effet pâtir de la
dépôts sont en devises). Le crédit a connu une forte                    forte inflation (13,4% attendu en 2011) et du resserre-
croissance (+150% à prix constants depuis 2005)                         ment de la politique monétaire. Néanmoins, les flux
passant de 48% du PIB en 2003 à 120% en 2010.                           d’IDE entrants devraient se maintenir en lien avec le
En outre, malgré les progrès récents (ouverture plus                    mouvement de délocalisation qui conduit les entre-
franche aux capitaux étrangers et début de privatisa-                   prises asiatiques à développer des unités de produc-
tions de banques publiques), le risque demeure élevé                    tion au Vietnam. En témoigne les délocalisations
en raison de la faible capitalisation, du niveau impor-                 chinoises liée à la hausse progressive du yuan et à la
tant de créances douteuses (10% selon le consensus                      progression récente des salaires : le salaire mensuel
contre 2% officiellement) et du manque de transpa-                      moyen d’un travailleur vietnamien est de 96 $, soit
rence et de supervision.                                                environ les deux tiers du salaire moyen chinois.
                                                                        Les secteurs exportateurs (textile, chaussure, électro-
Risque souverain significatif : dette publique                          nique) devrait afficher un fort dynamisme. De même,
élevée et manque de transparence                                        le secteur des services (tourisme, transport, communi-
                                                                        cation, services financiers) affichera de bonnes perfor-
La dette publique devrait augmenter, alors même
                                                                        mances. Enfin, la croissance du secteur primaire – qui
qu’elle est libellée pour moitié en devises étrangères,
                                                                        concentre 74% de l’emploi rural – devrait rester vive
ce qui la rend vulnérable au risque de change. Par ail-
                                                                        grâce aux meilleures conditions climatiques attendues.
leurs, la pratique qui consiste à placer hors budget
diverses dépenses rend les comptes publics opaques.
Le risque de défaut de l’Etat s’accroît donc.                           Lacunes persistantes en termes
Il est cependant à noter que le gouvernement a réussi                   d’environnement des affaires
fin janvier 2010 une émission souveraine sur les mar-                   Le Parti Communiste continue de contrôler l’ensemble
chés internationaux (1) pour un montant d’un milliard de                de la vie politique, économique et sociale du pays. Le
dollars. Le placement de ces obligations de maturité                    11ème Congrès National, qui se tiendra en janvier 2011,
10 ans, à rendement 6,95% suggère que les marchés                       sera marqué par de nombreux changements de per-
internationaux restent confiants dans la capacité du                    sonnes aux plus hauts échelons, sans toutefois remet-
pays à honorer ses engagements. Même si elle a été                      tre en cause la continuité des politiques économiques.
sursouscrite, l’émission obligataire vietnamienne                       Néanmoins, les problèmes de gouvernance et surtout
affiche cependant un spread de 333 points de base                       de corruption demeurent le talon d’Achille du pays,
par rapport aux Bons du Trésor américain, au dessus                     comme en témoigne le scandale autour de la faillite du
des spreads indonésiens (228 points de base) ou des                     groupe public de construction navale Vinashin.
spreads philippins (184 points de base pour l’émission
obligataire de 1,5 Md $ de janvier 2010).

(1) Il s’agit de la deuxième émission sur les marchés internationaux,
    la première de 750 Mns $ date de 2005.




                                                                                            Panorama des risques / Avril 2011 I 25
Afrique du Nord
                        Proche et
                   Moyen-Orient




26 I Panorama des risques / Avril 2011
Afrique du Nord, Proche et Moyen-Orient




        Transition politique en Tunisie et en Egypte,
très grave détérioration en Libye et agitation sociopolitique
  au Bahreïn et en Syrie, autant d’événements qui auront
 des répercussions négatives sur la situation économique
                 et financière de ces pays.
 Les notes @rating sont mises sous surveillance négative,
                      voire déclassées.




                                             Panorama des risques / Avril 2011 I 27
Modification de note
                                                     Tunisie
                      Mise sous surveillance négative de la note A4

Les incertitudes politiques devant peser négativement sur l’activité économique et entraîner une dété-
rioration supplémentaire des finances publiques et des comptes extérieurs.



Incertitudes politiques et nombreux défis                    une politique d’aménagement du territoire en faveur
sociaux et économiques à relever                             de l’intérieur du pays, défavorisé par rapport aux
Après l’éviction mi-janvier 2011 de l’ex-président Ben       régions côtières, est indispensable.
Ali, au pouvoir depuis 1987, un gouvernement intéri-
maire d’union nationale a été formé dans le but              Activité dépendante de l’évolution
notamment d’organiser des élections présidentielle et        de la situation politique
législatives dans les mois à venir. Cette situation nou-     Un rebond de la croissance s’est produit en 2010,
velle est porteuse de nombreuses incertitudes, la tran-      l’activité ayant notamment bénéficié de la reprise
sition vers un régime stable n’étant pas assurée au vu       modérée dans l’Union Européenne (UE), qui reste le
de la prééminence de l’ancien parti présidentiel, le         partenaire le plus important de la Tunisie, représentant
Rassemblement constitutionnel démocratique, ainsi            plus des trois quarts des exportations, des recettes
que des divisions et de l’affaiblissement de l’opposi-       touristiques, des envois de fonds des expatriés et des
tion.                                                        investissements directs étrangers (IDE).
Par ailleurs, les nouvelles autorités sont confrontées à     La croissance devrait nettement se tasser en 2011
de multiples défis sociaux et économiques. Le chô-           (autour de 0,5%), principalement en raison des Incerti-
mage, qui touche officiellement environ 15% de la            tudes politiques, beaucoup dépendant de l’issue de la
population (mais jusqu’au double selon d’autres              période de transition. L’activité sera également tribu-
sources) et particulièrement les jeunes diplômés,            taire du ralentissement attendu dans l’UE et de l’im-
demeure un enjeu majeur. Il nourrit un important senti-      pact des événements politiques sur le secteur du
ment de frustration et a conduit aux manifestations à        tourisme. On pourrait, cependant, assister à une
l’origine de la chute de l’ex-président. En outre, se        relance des investissements. L’investissement public
pose la question du devenir de pans de l’économie            devrait bénéficier d’indispensables mises à niveau des
(distribution commerciale et automobile, hôtellerie,         infrastructures dans les régions les plus défavorisées.
transport aérien, banques) qui étaient sous l’emprise        Quant à l’investissement privé, qui avait été freiné par
du clan Ben Ali-Trabelsi. De plus, les fruits de la crois-   le népotisme de l’ancien clan présidentiel, il devrait
sance ont été distribués inégalitairement, non seule-        être relancé.
ment socialement mais aussi géographiquement, et




28 I Panorama des risques / Avril 2011
Afrique du Nord, Proche et Moyen-Orient




Par ailleurs, la Tunisie devrait continuer à chercher de    Les exportations pourraient stagner en 2011, à cause
nouveaux gisements de croissance, en diversifiant ses       des Incertitudes politiques et de la mollesse de la
débouchés extérieurs et en développant la montée en         demande de l'UE, l'exploration de nouveaux marchés,
gamme des secteurs, notamment dans le textile, en           particulièrement en Afrique, risquant d’être repoussée.
intégrant conception et design, mais aussi dans l’élec-     En revanche, la robustesse de la demande intérieure,
tronique, les technologies de l’information et les ser-     et notamment de l’investissement, pourrait se traduire
vices (55% du PIB), avec le tourisme et la finance.         par une légère progression des importations et donc
                                                            par le maintien d’un déficit commercial significatif.
Détérioration des déficits jumeaux                          Celui-ci ne serait qu’en partie atténué par les transferts
La possible relance des investissements publics,            des expatriés et, à un bien moindre degré, par des
diverses actions visant à améliorer le niveau de vie et à   recettes touristiques en chute et, au total, le déficit
réduire le chômage, ainsi que les subventions aux prix      courant devrait se dégrader sensiblement. De plus,
de certains produits de base se traduiront par le creu-     ce déficit ne devrait être que partiellement couvert par
sement du déficit public. Néanmoins, depuis quelques        les flux d’IDE, la Tunisie risquant de constituer un cadre
années, le niveau de la dette publique s’est réduit par     moins attractif pour ceux-ci, temporairement du moins.
rapport au PIB (43 %) et avoisine désormais la
moyenne des pays émergents comparables. En outre,
cette dette est contractée à 70% auprès d’institutions
multilatérales à des termes concessionnels, et le
risque souverain s’en trouve donc atténué.




                                                                                 Panorama des risques / Avril 2011 I 29
Modification de note
                                                     Bahreïn
                                 Déclassement en A4 de la note A3
                                     (depuis septembre 2003)
La très forte agitation sociopolitique depuis la mi-février 2011 a conduit à une intervention militaire
de l’Arabie Saoudite sous l’égide du Conseil de Coopération du Golfe et à la proclamation de l’état
d’urgence le 15 mars 2011. Ces événements devraient avoir une incidence négative sur la situation
économique et financière de l’archipel et notamment sur son rôle de place financière régionale.



Climat sociopolitique problématique                           Ce contexte pourrait influer négativement sur un envi-
Dans le sillage des révolutions tunisienne et égyp-           ronnement des affaires jusqu’ici favorable, en raison
                                                              d’efforts déployés pour stimuler le secteur privé, attirer
tienne, l’agitation sociale et politique s’est intensifiée
                                                              davantage d'investissements étrangers et améliorer
depuis la mi-février 2011, les chiites, représentant
                                                              les compétences locales, efforts motivés par la néces-
environ 70% de la population, s’estimant marginalisés
                                                              sité de diversifier l'économie.
économiquement et politiquement par les sunnites.
Les manifestants, à majorité chiite, demandent un
                                                              Recul prévisible de la croissance en 2011
changement politique, et notamment une réforme
                                                              en raison des tensions politiques
constitutionnelle axée sur un renforcement des pou-
voirs du Parlement. Lors des élections législatives           L’impact sur l’économie de cette crise devrait
                                                              conduire à une croissance limitée à environ 3% en
d’octobre 2010, Al-Wefaq, principal groupe d’opposi-
                                                              2011, au lieu de 5% initialement prévu.
tion chiite, était arrivé en tête sans obtenir la majorité,
devant le mouvement d'indépendants pro-gouverne-               La situation d’instabilité a d’ores et déjà des répercus-
mentaux, allié à des partis sunnites.                         sions négatives sur le secteur touristique et commer-
                                                              cial, traditionnellement bénéficiaire de la venue de
Dans ce climat très tendu, s’ajoutant aux incertitudes
                                                              Saoudiens. Cela est également illustré par l’annulation
géopolitiques, principalement liées à la proximité de
                                                              du Grand prix de F1 (qui était prévu mi-mars 2011) et
l’Iran, des troupes saoudiennes ont été déployées à           d’autres grandes manifestations commerciales
Bahrein le 14 mars 2011, à la demande des autorités           (salons, congrès).
de Manama, sous l’égide de la force commune du
                                                              De plus, le risque de nouvelles confrontations ternit la
Conseil de Coopération du Golfe (CCG) et le roi de
                                                              réputation de stabilité financière de Bahrein et des ins-
Bahreïn, Hamad Ben Issa Al-Khalifa, d’obédience               titutions financières sont enclines à transférer leurs
sunnite, a proclamé le 15 mars l'état d'urgence pour          activités à Doha ou Dubaï, considérées comme des
trois mois.                                                   localisations moins risquées. Or, le secteur financier
                                                              offshore de Bahrein, dont le rôle est jusqu’ici préémi-




30 I Panorama des risques / Avril 2011
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  • 2. Scénario de croissances 2011 2 I Panorama des risques / Avril 2011
  • 3. Scénario de croissances 2011 Scénario de croissances 2011 et évolution des risques Divers évènements survenus au premier trimestre 2011 poussent Coface à réviser à la baisse sa prévision de croissance mondiale à 3,2% en 2011 contre 3,4% précédemment. Par ailleurs, avec les données quasi définitives du quatrième trimestre 2010, la croissance en 2010 ressort à 4,2%. Croissance du PIB (% T/T-1) 2,5 États-Unis Japon 2,0 Allemagne France 1,5 Espagne Italie 1,1 Royaume-Uni 1 0,7 0,4 0,5 0,5 0,5 0,5 0,3 0,3 0,1 0 0 -0,3 -0,5 -0,5 T3 2009 T4 2009 T1 2010 T2 2010 T3 2010 T4 2010 Entre 2010 et 2011, le ralentissement de l'économie mondiale devient substantiel avec 1 point de pourcentage de PIB. Panorama des risques / Avril 2011 I 3
  • 4. Coface 2007 2008 2009 2010 2011p Coface Production mondiale 4,2 2,0 -1,6 4,2 3,2 Production mondiale Pays industrialisés 2,4 0,1 -3,5 2,5 1,7 Pays industrialisés États-Unis 1,9 0 -2,6 2,8 2,5 États-Unis Japon 2,4 -1,2 -5,2 4 0,3 Japon Zone euro 2,8 0,4 -4,0 1,8 1,3 Zone euro Allemagne 2,7 1 -4,7 3,7 2,3 Allemagne Royaume-Uni 2,7 0,1 -4,9 1,3 1 Royaume-Uni France 2,4 0,2 -2,5 1,5 1,6 France Italie 1,4 -1,3 -5,2 1,3 1 Italie Espagne 3,6 0,9 -3,7 -0,1 0,5 Espagne Pays émergents 7,9 5,6 1,8 6,9 5,6 Pays émergents Asie émergente 10,1 6,9 6,0 9,0 7,2 Asie émergente Amérique latine 5,6 4,2 -1,7 6,2 4,2 Amérique latine Europe émergente 5,7 3,0 -4,0 4,0 3,7 Europe émergente CEI 8,6 5,5 6,6 4,4 4,7 CEI Moyen-Orient 5,5 5,8 1,6 3,9 3,8 Moyen-Orient Afrique subsaharienne 6,9 5,7 1,6 4,6 4,8 Afrique subsaharienne Chine 14,2 9,6 9,1 10,3 8,8 Chine Inde 9,2 6,7 7,4 8,8 8,0 Inde Brésil 5,7 5,2 -0,6 7,5 4,0 Brésil Russie 8,1 5,6 -7,9 4,0 4,5 Russie Commerce mondial 7,3 2,8 -10,7 14,5 6,5 Commerce mondial Le ralentissement économique est dû à une conjonction de facteurs négatifs affectant l'économie mondiale. Deux facteurs étaient déjà pris en compte dans la précédente prévision de Coface. La crise souveraine dans la zone euro sance de 1,3% en 2011, une perte de seulement 0,1 se poursuit avec le recours du Portugal à l’Europe. point de PIB par rapport à la prévision précédente. Le pays est plongé dans une crise politique (dont l’ori- Un résultat toujours peu brillant, marqué par la pour- gine est le plan de rigueur budgétaire) et la récession suite des politiques budgétaires restrictives dans de attendue en 2011 est révisée à -1,3%. Coface révise nombreuses économies et des spreads toujours éle- également à la baisse la croissance de l’Italie (affectée vés pour de nombreux pays jugés fragiles au plan entre autres par la crise libyenne) à 1%. Les perfor- financier. mances de l’Allemagne devraient rester satisfaisantes, Il faut ajouter qu’une restructuration de la dette souve- mais légèrement en retrait par rapport à ce qui était raine d’un pays membre ne peut pas être écartée : le attendu, à 2,3%, en raison de la hausse des prix des début de l’année 2011 a été marqué par des rumeurs intrants. Au total, la zone euro afficherait une crois- récurrentes s’agissant de la Grèce. Les mécanismes 4 I Panorama des risques / Avril 2011
  • 5. Scénario de croissances 2011 d’aide de l’UE – en cours de finalisation – prévoient la affecterait sensiblement les banques européennes, possibilité d’une « participation du secteur privé », par très exposées au risque souverain de la zone euro. exemple sous la forme d’un abandon partiel de la dette La montée du risque souverain dans la zone euro aura (au pire), mais seulement à partir de la mi-2013. un coût avec un accès plus difficile au crédit alors que La Grèce a déjà renégocié les conditions de son aide la confiance des investisseurs et des ménages est octroyée par l’UE en mai 2010 (baisse des taux, allon- encore fragile. Le crédit bancaire reste un des vecteurs gement des maturités). Les capacités de soutien des de transmission de la crise souveraine vers les entre- mécanismes européens devraient être augmentées prises. Or ce dernier connaît un point bas en Europe, pour « acheter du temps » pour les 4 pays supposés alors qu’avec la reprise, il devrait accompagner le fragiles (Grèce, Portugal, Irlande et Espagne). Le nou- redémarrage de l’investissement. Or les banques, veau gouvernement irlandais tente d’ailleurs de rené- entravées par leur forte exposition au risque souverain, gocier les conditions de l’aide multilatérale, selon seront réticentes à financer la croissance. Dans cer- l’exemple grec. Il n’a pas pu obtenir de tels aménage- tains cas tels que le Portugal et l’Irlande, on observe ments pour le moment en raison du blocage entourant actuellement une contraction de l’offre de crédit, la question de la hausse de son taux d’imposition des susceptible de s’accentuer dans les mois à venir, sociétés. Tout sera fait par les institutions européennes provoquant de nouvelles défaillances d’entreprises. pour éviter une réduction de valeur de la dette qui Crédit bancaire aux entreprises (taux de croissance, %) 30% France 25% Royaume-Uni 20% Italie Allemagne 15% 10% 5% 0% -5% -10% -15% dé 0 av 4 ao 5 dé 5 av 5 ao 6 dé 6 av 6 ao 7 dé 7 av 7 ao 8 dé 8 av 8 ao 9 dé 9 av 9 ao 0 10 .1 0 .0 .0 0 .0 .0 0 .0 .0 0 .0 .0 0 .0 .0 0 .1 c. c. c. c. c. c. c. ril ût ril ût ril ût ril ût ril ût ril ût dé Panorama des risques / Avril 2011 I 5
  • 6. Crédit bancaire aux entreprises (taux de croissance, %) 50% Grèce 40% Portugal 30% Espagne Irlande 20% 10% 0% -10% -20% -30% -40% -50% 4 04 5 05 6 06 7 07 8 08 9 09 0 10 1 .0 .0 .0 .0 .0 .0 .1 .1 il. il. il. il. il. il. il. nv nv nv nv nv nv nv nv ju ju ju ju ju ju ju ja ja ja ja ja ja ja ja Hors zone euro, la croissance du Royaume-Uni est Mais des éléments nouveaux viennent assombrir également revue à la baisse à 1% (contre 1,3%), la conjoncture de 2011 compte tenu d’un quatrième trimestre 2010 en La hausse des prix de l’énergie affectera récession. l’activité. Pour 2011, la prévision du prix moyen Le commerce mondial ralentit après le rebond du baril de brent est de l’ordre de 100$/b, soit une extraordinaire de 2010. On reviendrait selon l’OMC hausse de 25 % par rapport à 2010. Le prix moyen à un rythme de 6,5%, qui reste très porteur contre du baril s’est établi à 79,8 $ en 2010. Il s’est établi 14,5% en 2010 et -10,7% en 2009. à 104,45 $ de janvier à fin mars 2011. 6 I Panorama des risques / Avril 2011
  • 7. Scénario de croissances 2011 Prix du Brent (dollar/baril) 150 - 140 - 130 - moyenne 2008. 98 $/b 120 - 2011 moy = 104,4 $/b Prix moyen au 31 décembre 2010 110 - 79,8 $/b 100 - 90 - 2007. 72,5 $/b moyenne 2009. 80 - 61,37 $/b 70 - 2006. 65,2 $/b 60 - 50 - 2005. 54,5 $/b 2004. 38,2 $/b 40 - 2003. 28,8 $/b 30 - 20 - 10 - r s in e e ie ar br br ju nv m em m ja ce pt dé se Coface estime que les événements du Moyen-Orient, Au-delà, cependant, la reconstruction et la nécessité et notamment les troubles politiques à Bahreïn dans de trouver des énergies de substitution à la capacité lesquels l'Arabie saoudite s’implique, l'intervention nucléaire manquante, dans un Japon pauvre en militaire en Libye et la possibilité que le mouvement ressources énergétiques, devraient pousser les prix de révolutions politiques s’étende à d'autres pays de mondiaux du pétrole à la hausse, de même que la zone devraient maintenir les cours à un niveau ceux du gaz et du charbon. Dans ce contexte, la élevé. La catastrophe naturelle au Japon en mars révision des prix du brut est de 25% par rapport à la 2011, suivie d’une crise nucléaire, devrait avoir, dans prévision précédente. En gros, cette hausse du brut un premier temps, un effet dépressif sur les cours en grignoterait 0,1 à 0,2 point de PIB de croissance raison du recul à court terme de la croissance dans pour les grands pays importateurs, notamment aux ce pays, 3ème importateur de pétrole dans le monde. Etats-Unis (désormais à 2,5%), en Allemagne (2,3%), en Corée du Sud (3,5%) ou en Inde (8%). Panorama des risques / Avril 2011 I 7
  • 8. Aux plans géopolitique et économique, l’Arabie saoudite est l’économie déterminante pour l’évo- lution à long terme des prix du pétrole. Il est le premier producteur de pétrole du monde (certaines années devancé par la Russie), captant 16% de la production mondiale. Membre-phare de l’OPEP, l’Arabie Saoudite est capable d’ajuster sa production en volume pour orienter les cours. Il a annoncé une hausse de la production de 500 000 b/j à 900 000 de b/j pour stabiliser les cours et compenser la perte de produc- tion libyenne. Principaux pays consommateurs de pétrole Principaux pays producteurs de pétrole (données 2009 - Source BP - US EIA) (données 2009 - Source BP - US EIA) Royaume-Uni 2,9 % Italie 2,6 % France 3,2 % Russie 15,8 % Iran 2,9 % Arabie Saoudite États-Unis 15,6 % Mexique 3,6 % 32,5 % Algérie 3,3 % Canada 3,7 % Nigeria 3,5 % Corée du Sud 3,8 % Norvège 3,7 % Arabie Saoudite 4,2 % Irak 3,8 % États-Unis 14,6 % Allemagne 4,2 % Venezuela 3,9 % Brésil 4,4 % Koweït 4,0 % Russie 4,7 % Brésil 4,1 % Iran 6,7 % Chine 14,4 % EAU 4,5 % Inde 5,4 % Mexique 4,8 % Japon 7,7 % Canada 5,3 % Chine 6,4 % 8 I Panorama des risques / Avril 2011
  • 9. Scénario de croissances 2011 Les catastrophes en chaîne survenues au 9% du PIB mondial (6% en PIB PPA). L’impact de Japon (tremblement de terre, tsunami et crise ces événements dramatiques sur l’économie mondiale nucléaire) auront un coût pour la croissance mon- est difficile à mesurer : tout dépendra de l‘évolution diale. Coface révise la croissance du PIB japonais à des accidents nucléaires. Il pourrait être de courte 0,3%, alors que le pays représente tout de même durée mais sera tangible. Le séisme et le tsunami au Japon pourrait être la catastrophe la plus coûteuse de l’histoire Date Catastrophe Estimation du coût économique En % du PIB en Mds de dollars 1995 Séisme Kobé (Japon) 100 Mds $ 1,9% 2004 Tsunami (Indonésie, 10 Mds $ (dont 4,5 Mds $ pour 1,8% (Indonésie) / 0,6% Thailande, Sri Lanka) l'Indonésie et 1 Md $ pour la Thaïlande) (Thaïlande) 2005 Ouragan Katrina 125 Mds $ (Insurance Information Entre 1% et 1,1% (Etats-Unis) Institute) -140 Mds $ (Carnegie) 2008 Séisme Sichuan (Chine) 85 Mds $ 1,9% 2011 Séisme + tsunami (Japon) 235 Mds $ (Banque Mondiale) entre 4,3% et 5,7% 309 Mds $ (gouvernement japonais) Le rôle du Japon est important dans la chaîne de Chine a déclaré qu’elle n’avait des stocks de compo- production mondiale, désormais très intégrée. Les sants en provenance du Japon que jusqu’à début processus productifs sont décomposés de manière avril et que sa production pourrait être sérieusement internationale. Il y aura donc d’abord des ruptures affectée à court terme. Le Japon reste un exportateur d’approvisionnement de l’offre, et pas seulement au essentiel de produits intermédiaires industriels : Japon. Le secteur automobile mondial sera directe- il exporte 10,7% des circuits intégrés, 8,5% des ment affecté : le Japon représente 14% des exporta- machines outils, 7,5% de l’acier et 7% des instruments tions mondiales de véhicules et Toyota a annoncé des d’optique. ruptures d’approvisionnement sur le marché américain. Il est le premier fournisseur de batteries au lithium. Le Japon est également un fournisseur majeur de La très forte spécialisation du Japon dans les pièces détachées du secteur. Ainsi, Peugeot prévoit produits de haut de gamme, notamment dans les des perturbations dans sa production de moteur composants électroniques, rend difficile une diesel en Europe et l’unité de production Volvo en diversification des sources d’approvisionnement. Panorama des risques / Avril 2011 I 9
  • 10. L’impact de la crise japonaise sur le reste du monde ces pays sont en revanche dépendants des importa- peut donc se faire via le canal de l’offre qui semble tions en provenance du Japon, notamment de biens a priori prépondérant sur celui de la demande : intermédiaires utilisés dans la chaîne d’assemblage, le Japon représente environ 5% des importations principalement dans le secteur électronique. Ainsi, mondiales de biens. La demande intérieure japo- 15% des importations coréennes, 21% des importa- naise était structurellement anémique avant cette tions taïwanaises, 20% des importations thaïlandaises crise mais il est bien clair qu’elle sera atteinte. Les et 13% des importations chinoises viennent du Japon. touristes japonais se feront plus rares (en Europe et Ces pays pourraient donc être affectés par une éven- en Asie). La demande mondiale pourrait être très tuelle pénurie de composants électroniques. L’impact affectée par le canal psychologique, si le désastre négatif sur la production manufacturière asiatique nucléaire venait à s’aggraver. pourrait toutefois être atténué par la réorientation des sources d’approvisionnement. Ce mouvement serait Impact sur l’Asie émergente en effet favorisé par l’existence de surcapacités dans Si la Corée, Taiwan ou la Thaïlande sont peu dépendants les usines des pays avancés. Néanmoins, comme du Japon comme marché d’exportation (le Japon ne indiqué précédemment, la très forte spécialisation du représente que 8% des exportations chinoises, 6% Japon dans les produits de haut de gamme, notam- des exportations coréennes, 7% des exportations ment dans les composants électroniques, rend cet taïwanaises et 12% des exportations thaïlandaise), exercice de diversification des sources d’approvision- Poids du Japon dans les exportations et les importations mondiales (%) 20% Exportations mondiales 15% 13,9% Importations mondiales Exportations 10,7% 10% 8,5% 7,5% 7% 5% 5% 4,7% 0% té s és ou s s r ifi ts es s ie in uit ne til ile nt n gr qu Ac ie e ob hi irc sc trum ac m C M to s Au In 10 I Panorama des risques / Avril 2011
  • 11. Scénario de croissances 2011 nement complexe, d’autant qu’il existe plusieurs rangs japonais. Le yen devrait donc s’apprécier à court terme. de sous-traitance. Par ailleurs, le secteur du tourisme Sa tendance à plus long terme est difficile à mesurer de la région, et surtout de Taiwan, devrait pâtir de la au-delà des effets techniques. D’autant qu’une coordi- situa- tion. En revanche, l’impact sur l’économie indienne nation des banques centrales les plus importantes – peu ouverte – et l’économie vietnamienne – qui s’est mise en place pour limiter l’appréciation de la exporte principalement des produits agricoles et à faible devise nippone sur les marchés et soutenir les expor- valeur ajoutée (pêche, textile) – sera faible. tations japonaises. Dans ce contexte, l’excédent de la Enfin, le Japon est un fournisseur essentiel de produits balance courante japonaise pourrait se réduire sensi- chimiques, de papiers, d’acier, de pièces pour engins blement. Il était de près de 5% du PIB avant la crise et de travaux publics. de 3,6% en 2010. Impact sur les flux de capitaux vers l’étranger La gestion de la surchauffe dans les pays Le Japon est le troisième exportateur mondial de capi- émergents implique de réviser leur taux de taux avec 11,5% de l’ensemble des capitaux expor- croissance à 5,6% en 2011 après 6,9% en 2010 tés, après l’Allemagne (13,3%) et la Chine (24,2%). Les perspectives restent les mêmes s’agissant de Il est un gros acheteur d’obligations du trésor américain l’Amérique latine où un atterrissage en douceur est à (880 Mds USD) derrière la Chine (1160 Mds USD). l’œuvre, singulièrement au Brésil (4%), mais aussi en La vente possible d’actifs de cette catégorie, accom- Argentine (5,5%), car la croissance de 2010 était très pagnée d’achats moins importants, pourrait pousser au-dessus du potentiel. Le continent passerait donc les taux américains à la hausse et faire s’apprécier le de 6,2% en 2010 à 4,2% en 2011. La CEI et l’Afrique dollar. pourraient plutôt profiter de la hausse des prix de Ce phénomène pourrait être concomitant à la fin du l’énergie et des matières premières minérales avec des quantitative easing (QE2) de la Fed prévu fin juin, ce croissances respectivement de 4,7% et 4,8% en qui pourrait pousser la Fed à mettre en place un QE3 2011. Le Moyen-Orient, qui concentre une grande où a adopter d’autres mesures non conventionnelles. partie des réserves de pétrole, bénéficierait assez peu Les obligations d’Etats européens pourraient égale- des hausses de cours dans la mesure où les boulever- ment pâtir de tels mouvements. En revanche, l’impact sements politiques les empêcheront d’en profiter. Au sur les IDE vers la Thaïlande, le Vietnam ou sur les total, la zone Moyen-Orient Afrique du Nord afficherait transferts des travailleurs philippins expatriés au Japon 3,8% en 2011 contre 3,9 en 2010, malgré la hausse devrait être marginal dans ces trois pays. substantielle des cours des hydrocarbures. C’est l’Asie émergente qui ralentit le plus parmi les Impact sur le yen pays émergents (à 7,2%, ce qui reste très porteur, Le cataclysme a poussé momentanément le yen à la contre 9% en 2010) avec des révisions des crois- baisse le 12 mars, puis son appréciation est repartie sances de la Chine (8,8% contre 10,3% en 2010) et significativement, en raison des anticipations des mar- de l’Inde (8% contre 8,8% en 2010) en raison de la chés sur les rapatriements d’actifs au Japon par les hausse des prix de l’énergie et des mesures de poli- assureurs et les entreprises, mais aussi par le dénoue- tique monétaire (hausse de taux d’intérêt, appréciation ment de positions de carry trade par les particuliers du taux de change et contrôle quantitatif du crédit Panorama des risques / Avril 2011 I 11
  • 12. dans le cas chinois) destinées à lutter contre la sur- taux en Inde (l’inflation passerait de 9,5% en 2010 à chauffe. C’est également le cas en Corée, en Thaï- 7,8% en 2011) alors que la hausse des prix continuera lande et en Indonésie. à s’accélérer au Vietnam, atteignant 13,5% en 2011 Les graphiques ci-dessous montrent que c’est surtout en moyenne annuelle. au Vietnam et en Inde que l’inflation atteint des niveaux En moyenne, toujours selon Natixis, les hausses de inquiétants. En moyenne, pour les 11 principales éco- taux d’intérêt en Asie ne seraient que de 0,4 point de nomies d’Asie, l’inflation annuelle passerait de 6,7% base. Toutefois, les situations au regard de l’inflation en 2010 à 8,4% en 2011 ce qui constitue une montée sont très disparates. En Malaisie, à Taiwan ou à Hong des prix substantielle. Les prévisions de Natixis tablent Kong, l’inflation, même si elle augmente en 2011, sur une (relative) efficacité de la politique de hausse de n’atteindra pas des niveaux préoccupants. 16 13,4 Inflation 2010 14 Inflation 2011 12 10 8,35 8 7,8 6,8 6 5,4 4,8 4,4 4,1 3,9 4 3,1 2,8 2 1,5 0 m de ie r e es ne ée e e g an ou n nd si n és na in or en hi iw In Ko ai ap la n pp C et C al Ta oy do aï ng g Vi M ili on Th M In Ph Si H 12 10,5 Taux d’intérêt 2010 10 Taux d’intérêt 2011 8 7 7 6,5 6,31 6 4 3,25 3 2,5 2 1,625 0,5 0,4 0 m de e es ne ée e e an g r ou si si nd n na in or hi iw In Ko né ai ap la pp C et C al Ta do aï ng g Vi M ili on Th In Ph Si H 12 I Panorama des risques / Avril 2011
  • 13. Scénario de croissances 2011 L’inflation observée dans la plupart des pays émer- Dans un second temps, en outre, le ralentissement de gents ne semble pas provenir d’un problème structu- la demande intérieure est rendu nécessaire, dans cer- rel de déphasage entre la demande et l’offre, mais tains cas, par un creusement des déficits courants dans plutôt d’une inflation importée, de biens alimentaires et un contexte de reflux de capitaux. Ces déséquilibres énergétiques. En Chine, par exemple, l’inflation sous- courants concernent peu l’Asie, à l’exception notable jacente (hors prix alimentaire et énergétique) est restée de l’Inde et du Vietnam (dont la situation externe inférieure à 2-3% en 2010 et au 1er trimestre 2011. devient préoccupante). Au Brésil, en Turquie et en Afrique du Sud, les déficits courants se creusent. En tout état de cause, le ralentissement de l’économie Pour cette raison, l’IPC peut être un indicateur trom- chinoise (d’une certaine manière souhaité par les auto- peur pour capter le risque social associé aux hausses rités) est très incertain car les instruments visant à de prix. En effet, les autorités des pays d’Asie ont refroidir l’économie n’ont pas, jusqu’à maintenant, fait conscience que les hausses des prix des produits pri- leur preuve. Une croissance de 8,8% reste un taux maires surviennent dans un contexte de croissance élevé et il est possible que l’économie chinoise, certes forte, mais souvent inégalitaire, et donc por- comme chaque année, affiche au final un taux encore teuse de risques de tensions sociales. Les populations plus élevé. les plus défavorisées sont plus sensibles aux prix des denrées alimentaires. En Inde toutefois, on détecte une corrélation entre l’inflation sous-jacente et l’indice IPC, les prix des biens alimentaires provoquant une hausse des coûts qui se transmet aux prix finaux. Toujours selon le FMI, l’inflation sous-jacente en Inde augmente ; elle était négative fin 2008 et est montée à 10% début 2010. Les hausses de taux d’intérêt peuvent-elles être effi- caces pour enrayer la hausse des prix si celle-ci provient en grande partie des hausses des cours de produits de base ? En fait, les autorités monétaires ont à cœur d’immobiliser la liquidité pour lutter contre les bulles. Ainsi, la politique de hausse de taux d’intérêt peut-elle avoir un effet attractif sur les dépôts et donc favoriser l’épargne au détriment de la consommation et empêcher un surcroît de demande qui viendrait renforcer l’inflation observée des biens alimentaires. Panorama des risques / Avril 2011 I 13
  • 14. Europe 14 I Panorama des risques / Avril 2011
  • 15. Europe Les mesures d’austérité affectent les demandes intérieures portugaise et britannique, et le dégonflement de la bulle immobilière à Chypre engendre des difficultés dans le secteur bancaire et chez les ménages. Les notes @rating du Portugal et de Chypre sont déclassées en A4 et en A3, la surveillance positive sur celle du Royaume-Uni (A3) est levée. Modification de note Portugal Déclassement en A4 de la note A3 (depuis juin 2009) Le crédit bancaire reste atone, alors que les entreprises, dont les marges d’autofinancement sont faibles, en sont dépendantes. Le pays s’impose une sévère cure d’austérité, dictée par la nécessité de réduire un important déficit public, qui devrait entraîner une chute de la demande intérieure et le faire replonger dans la récession en 2011. En dépit des mécanismes de soutien mis en place au sein de la zone euro, les taux d’intérêt des obligations d’Etat portugaises ont atteint des niveaux record. Lourdement endetté et confronté à de faibles perspectives de croissance, le pays a été contraint de recourir à l’aide de l’Europe, la crise politique actuelle ayant hâté le processus. Une économie susceptible de replonger dans ont pesé négativement sur la demande intérieure la récession en 2011 du fait du durcissement dans la seconde moitié de l’année 2010, entraînant de l’austérité même une baisse de l’activité économique au dernier La hausse de la taxation, la réduction des transferts trimestre. Seules les exportations ont conservé un sociaux et des salaires dans la fonction publique, de rôle moteur. Le durcissement des mesures d’austé- même que des conditions de crédit plus restrictives, rité budgétaire risque de replonger le pays dans la Panorama des risques / Avril 2011 I 15
  • 16. récession en 2011, dans un contexte déjà marqué par Le pays a cédé des parts de marché et affiche l’un des le niveau élevé de l’endettement des ménages, un déficits courants les plus élevés de la zone. Le poids de taux de chômage important, un crédit atone, ainsi que sa dette extérieure, comme celui de la dette des par une faible profitabilité et une faible capacité d’auto- ménages et des entreprises, s’est fortement alourdi. financement des entreprises. La consommation Les banques sont devenues dépendantes des finan- devrait retourner en territoire négatif, l’investissement cements de la BCE et ont sensiblement accru leurs reculant, quant à lui, pour la troisième année consécu- détentions de titres de la dette publique. La détériora- tive. En outre, la demande étrangère devrait connaître tion de la situation économique et financière se double un léger tassement. Toutefois, la contribution du d’une crise politique. Le refus de l’opposition d’entéri- commerce extérieur à la croissance devrait rester ner un nouveau plan de rigueur a, en effet, entraîné la légèrement positive. démission du Premier ministre. Ceci ouvre la voie à Des déséquilibres macroéconomiques des élections anticipées et a précipité le recours à une qui se sont accumulés aide internationale. Les mesures initiales de soutien à la croissance et la Des entreprises fragilisées récession ont entraîné un creusement du déficit bud- La progression des faillites s’est maintenue à un gétaire et une hausse prononcée de la dette publique, rythme élevé en 2010. Les secteurs les plus touchés à plus de 80% du PIB. Le pays a pris des mesures sont ceux de la confection, du textile, du cuir, de la d’assainissement plus rapidement que la Grèce et son construction et de l’ameublement. L’activité dans la secteur bancaire n’a pas subi de pertes liées à l’explo- construction continue de décroître et le commerce de sion d’une bulle immobilière, à la différence de l’Ir- détail continue d’enregistrer une baisse de son chiffre lande. Cependant, les tensions se sont fortement d’affaires en dehors de la distribution alimentaire. accrues sur le marché de la dette portugaise, dont les Le textile voit sa production décroître tendanciellement. taux d’intérêt atteignent des niveaux record, et la Il devra continuer d’investir dans de nouvelles techno- contraction du PIB va rendre plus compliquée l’at- logies et méthodes de production afin de résister à la teinte des objectifs budgétaires du gouvernement. concurrence indienne et chinoise. L’agroalimentaire, Après la Grèce et l’Irlande, déjà secourues par l’Europe le principal secteur industriel du pays, semble, quant et le FMI en 2010, le Portugal ressort à l’heure actuelle à lui, plutôt bien résister à la crise. D’importants efforts comme le pays le plus fragile de la zone euro. L’Etat de modernisation et d’innovation ont été entrepris. portugais a été contraint, à son tour, de recourir à Le secteur a la capacité d’explorer de nouveaux l’aide extérieure. En dépit de certaines avancées, marchés et de s’ajuster. Toutefois, il reste très atomisé, l’économie reste handicapée par une faible producti- dépendant des matières premières et doit faire face vité, un manque de compétitivité et un niveau général à la pression de la grande distribution. Enfin, dans le d’endettement élevé. Les rigidités du marché du travail, secteur automobile (filiales de groupes étrangers) les une règlementation pesante, l’insuffisance de concur- perspectives à l’export (97% de la production) sont rence et un manque de qualification de la main-d’œuvre plutôt favorables, mais les ventes domestiques souffri- expliquent la faiblesse de la productivité. Conjuguée à ront de la récession en 2011. une forte progression des salaires, celle-ci a entraîné une perte de compétitivité. 16 I Panorama des risques / Avril 2011
  • 17. Europe Modification de note Royaume-Uni Levée de la surveillance positive sur la note A3 L’économie britannique a affiché une récession au quatrième trimestre 2010, et la confiance des ménages s’est fortement dégradée. Les mesures d’austérité mises en place par le gouvernement de coalition vont contraindre les dépenses des Britanniques qui devraient reculer cette année. De plus, les exportations devraient ralentir sous l’effet de la demande moins dynamique en provenance des principaux partenaires commerciaux, notamment de l’Union européenne. Malgré une croissance bien orientée en 2010, autour de 4%, la quasi-stagnation des salaires réels, la confiance des ménages s'est dégradée au la détérioration du marché du travail avec un taux de 4ème trimestre chômage autour de 8%. Dans ce contexte, les Après la forte récession de 2009, l'activité s'est bien ménages très endettés (plus de 150% de leur revenu redressée l'année dernière (+1,3%), tirée principale- disponible), tenteront d'amorcer un mouvement de ment par la bonne tenue de la demande domestique, désendettement. Néanmoins, ils devraient encore liée à la reconstitution des stocks. Les exportations cette année tirer sur leur épargne (5,4% du RD au pre- mier trimestre 2011). La valeur du patrimoine immobi- ont profité de la dépréciation de la livre sterling, mais lier s'est peu ou prou maintenue en 2010. Cette leur progression n'a pas été aussi dynamique qu'at- année, l'atonie des transactions immobilières devrait tendu, notamment dans le secteur des services. Les pousser les prix à la baisse, d'environ 10% par rapport perspectives de durcissement de la politique budgé- au point haut de 2010. L'investissement public chu- taire ont fortement affecté la confiance des consom- tera de manière très prononcée, et celui des entre- mateurs à la fin de l'année dernière. Le quatrième prises ne progressera que faiblement. Le déficit de la trimestre a enregistré un recul de 0,5%, en grande balance courante se réduira grâce au ralentissement partie dû aux mauvaises conditions climatiques. marqué des importations, en ligne avec une demande La progression de la croissance domestique moins soutenue. Malgré la persistance sera modeste en 2011 probable d'un taux de change favorable, le dyna- L'activité ralentira cette année (+1%), freinée par les misme des exportations de biens et services sera par- mesures de rigueur économique mises en place par la tiellement enrayé par le ralentissement attendu de la coalition gouvernementale. Plusieurs éléments pous- demande des principaux clients du Royaume-Uni, seront les ménages à réduire leur consommation : les la zone euro en particulier qui représente 50% des coupes claires réalisées dans les dépenses publiques, expéditions vers l'étranger. Grâce à la réduction des la hausse de la TVA de 2,5 points de pourcentage dépenses de l'Etat, le déficit budgétaire se contractera. en janvier 2011, l'augmentation des prix de l'énergie En revanche, la dette publique continuera de grimper, et des produits alimentaires qui poussera l'inflation à plus de 80% du PIB (contre 52% avant la crise). Panorama des risques / Avril 2011 I 17
  • 18. La politique monétaire devrait, quant à elle, rester trésoreries restent tendues. Cette situation pourrait accommodante, avec un taux directeur de 0,5%. faire courir un risque de rupture dans les stocks et les Néanmoins des interrogations subsistent quant aux livraisons. Face à la prudence des ménages, la distri- décisions que pourrait prendre la Bank of England bution pourrait être amenée à mettre en place des dans l'éventualité d'une augmentation du taux direc- politiques commerciales plus agressives qui détériore- teur de la BCE. En cas de détérioration plus marquée raient leurs marges. Les fabricants et détaillants de de l'activité, elle pourrait étendre les mesures non produits durables, les restaurants, agences de conventionnelles, tel le quantitative easing décidé en voyage, distribution de produits de loisirs seront les 2010. plus touchés par le ralentissement des dépenses pri- vées. Les constructions résidentielle et commerciale Le crédit bancaire tarde à redémarrer et les pâtiront d'une demande beaucoup moins soutenue et faillites se maintiennent à un niveau élevé devront donc être surveillées cette année. Les faillites L'assainissement des bilans bancaires et les nouvelles ont baissé de plus de 12% en 2010, ce qui reflète régulations imposées par Basle III contraindront l'expérience de paiement de Coface. Néanmoins, le encore cette année le crédit. Cela affectera particuliè- niveau des défaillances demeure élevé. rement les petites et moyennes entreprises dont les Modification de note Chypre Déclassement en A3 de la note A2 (depuis décembre 2010) La reprise est atone en raison du dégonflement durable de la bulle immobilière qui affecte les ménages et les banques chypriotes. Ces dernières sont en outre exposées au souverain grec et aux risques de défaut accru des ménages et entreprises helléniques, qui captent un large part des crédits chypriotes. Une reprise freinée par un niveau élevé soldées par l’éclatement de la bulle immobilière aux- d’endettement privée et des finances quels les banques et les ménages ont été fortement publiques fragilisées exposés. La hausse du chômage, le resserrement du En 2011, la croissance restera atone, autour de 1%. crédit et le poids de la dette des ménages pèseront Elle ne retrouvera pas ces prochaines années la ainsi sur la consommation privée. Les recettes touris- moyenne de 4% de la période 2004-2008. Ces années tiques devraient continuer de pâtir de l’atonie du mar- de surchauffe, financées par le recours à l’endette- ché européen et de la dégradation des infrastructures ment privé qui a atteint 280% du PIB en 2009, se sont touristiques. De même, le secteur pharmaceutique et 18 I Panorama des risques / Avril 2011
  • 19. Europe de la chimie continueront de subir une érosion de leur 40% des crédits alloués par les banques chypriotes compétitivité. L’investissement restera faible en raison le sont à des ménages et des entreprises grecques. de la difficile reprise du marché de l’immobilier et de la Le système bancaire chypriote apparaît donc particu- construction. En outre, les dépenses publiques seront lièrement fragilisé par la poursuite de la récession en contraintes par la faiblesse des recettes fiscales et les Grèce et fait face par ailleurs à un risque de restructu- mesures engagées depuis 2010 pour réduire le déficit ration de la dette publique grecque et à un ralentisse- public. Les cotisations de retraite ont été relevées en ment marqué de l’activité en Grèce. En outre, les 2009, la TVA à 15% pourrait être augmentée de 1% banques commerciales et le réseau coopératif mutua- en 2011, cependant il est peu probable que le gouver- liste sont également exposés au ralentissement des nement procède à l’augmentation du taux d’impôt sur secteurs domestiques de l’immobilier et de la cons- les sociétés (10%) qui risquerait de remettre en cause truction. Dans cette perspective, la situation du secteur la position du pays en tant que plateforme régionale devrait sensiblement se détériorer en 2011 en dépit de services aux entreprises. Aussi, à terme, en l’ab- des mesures prises tardivement par les autorités de sence d’une réorientation du régime de croissance supervision visant notamment les niveaux de réserve fondé sur un faible taux d’imposition, le déficit budgé- obligatoire. taire devrait continuer à croître et la dette publique pourrait dépasser dès 2011 la barre des 60% du PIB. Un très lent processus de négociation pour la réunification Des vulnérabilités croissantes Les négociations en vue de la réunification de l’île, dans le secteur financier qui ont redémarré en septembre 2008, ont fait peu de Le système bancaire chypriote a mieux résisté à la progrès. La partie nord de l’île demeure occupée par crise que ceux des autres pays de la zone euro. 25000 soldats turcs. Malgré les efforts réalisés jusqu’à En 2010, les banques sont restées rentables avec un présent par les présidents grec et turc, il reste beau- bon niveau de capitalisation et des ratios de liquidité coup à faire pour aplanir les divergences (partage du confortables. Toutefois, ce secteur présente des pouvoir, règlement du dossier des propriétés spoliées). risques en raison de sa taille et de sa concentration, En outre, depuis la victoire à l’élection présidentielle relativement importantes pour l’économie chypriote. chypriote turque d’avril 2010 de Dervish Eroglu, leader En effet, le total des actifs du secteur s’élève à plus de du parti nationaliste, il est peu probable que le proces- 10 fois le PIB du pays. Par ailleurs, la forte exposition sus de réunification aboutisse à court terme. du secteur bancaire à l’économie grecque est une source importante de vulnérabilité. Les banques com- merciales chypriotes détiennent des obligations émises par l’Etat et les banques grecques, elles prêtent égale- ment aux ménages et aux entreprises helléniques, via leurs filiales et succursales. Fin 2010, les trois plus grandes banques commerciales chypriotes avaient une exposition à la Grèce qui s’élevait jusqu’à 53% de l’actif, dont 23 milliards d’euros de prêts concédés aux ménages et entreprises grecques. Panorama des risques / Avril 2011 I 19
  • 20. Asie 20 I Panorama des risques / Avril 2011
  • 21. Asie Au Japon, le séisme et le tsunami, conjugués à la crise nucléaire, auront un impact sur la chaîne de production mondiale et sur la croissance de l’Archipel qui est revue à la baisse (0.3%). La note A1, meilleur risque, est mise sous surveillance négative. Au Vietnam, l’économie pourrait connaître un atterrissage brutal, dû à la forte détérioration de la situation financière du pays. La note @rating est déclassée en C. Panorama des risques / Avril 2011 I 21
  • 22. Modification de note Japon Mise sous surveillance négative de la note A1 Rappel : la note du Japon a été dégradée en mars 2009 en A2, et a retrouvé sa note d’avant la crise A1 en septembre 2010, en raison du rebond de ses exportations dans un contexte régional dynamique et de la décélération des faillites. Il est difficile à ce stade de déterminer précisément l’impact des trois chocs subis par l’économie japo- naise. Néanmoins, il est certain que les entreprises (notamment les PME sous-traitantes de grands groupes) localisées dans les zones touchées et dans les départements dépendants pour la fourniture énergétique des centrales nucléaires sinistrées, seront très fragilisées. Elles doivent en effet faire face à la destruction des infrastructures, aux interruptions dans les chaînes de fabrication, et à l’approvisionnement erratique en électricité et en eau. Dans ce contexte, les exportations, moteur traditionnel de l’activité, devraient considérablement ralentir, alors que la consommation des ménages se contractera. La croissance a donc été revue à la baisse en 2011, à 0,3%. Vive croissance en 2010 portée par un rebond ont porté un coup d'une violence inédite au pays. Les spectaculaire des exportations interruptions de fourniture d'électricité et d'eau, conju- Le Japon a étonné par l'accélération, même limitée, guées à la destruction des infrastructures routières, de la consommation des ménages (1,9%), soutenue portuaires et ferroviaires, pèseront sur la production par la politique budgétaire très réactive des autorités, des usines implantées dans les régions sinistrées (les et par le rebond spectaculaire des exportations (24%) quatre préfectures touchées représentent 6,2% du en 2010 qui ont profité de la demande dynamique des PIB) mais également dans les départements alimentés autres économies asiatiques (54% des expéditions). par les centrales nucléaires du nord-est du pays, et Les exportations ont ainsi retrouvé le niveau perdu davantage industrialisés (Kanagawa et Shizuoka). Les pendant la crise. La croissance en 2010 a donc bondi secteurs les plus touchés sont l'automobile, l'électro- nique, la sidérurgie, la pharmacie et l'agroalimentaire. à 3,9%, progression jamais atteinte depuis 1991. Les exportations, dont on prévoyait déjà le ralentisse- ment avant ces événements dramatiques, pourraient Le séisme et le tsunami affecteront ainsi décélérer sur plusieurs mois. Cela concernera la croissance sur plusieurs mois particulièrement les ventes de composants électro- Au 4ème trimestre 2010, la croissance s'est grippée, niques et d'autres produits intermédiaires à la Chine, sous l'effet de la contraction à la fois des exportations, à la Corée du Sud et à Taiwan, indispensables à l'as- handicapées par l'appréciation du yen, et de la semblage de produits finis destinés au Japon, aux consommation des ménages anticipant un retour à la Etats-Unis et à l'Europe notamment. L'existence de stagnation, voire au recul, de leur revenu disponible. surcapacités de production au Japon pourrait néan- C'est dans ce contexte de fragilité de l'économie que moins atténuer cet effet négatif. Par ailleurs, le yen fort se sont produits le séisme et le tsunami de mars 2011. continuera d'handicaper la compétitivité-prix des Ces cataclysmes, conjugués à la crainte nucléaire, produits nippons. Il devrait en effet se maintenir à un 22 I Panorama des risques / Avril 2011
  • 23. Asie niveau de change élevé, sous l'effet des rapatriements par le séisme te le tsunami, mais de nombreuses PME d'actifs détenus à l'étranger et du dénouement d'opé- sous-traitantes et des pôles de haute technologie y rations de carry trade par les compagnies d'assurance, sont également implantées. Le modèle de production les entreprises et les ménages. Cette tendance sera japonais du juste à temps, qui élimine l'accumulation toutefois atténuée par la politique monétaire de la Bank de stocks, amplifie l'impact des arrêts de production. of Japan qui dispose de réserves de change très éle- L'absence de pièces indispensables à la fabrication vées pour stabiliser la devise nippone et soutenir ainsi entraîne l'arrêt des chaînes d'assemblage et le ration- les exportations. Les ménages seront affectés par nement d'électricité mis en place pourrait entraîner cette nouvelle crise sans précédent et, même si la soli- des pertes lors de la fabrication des produits, par darité et la cohésion nationales soutiendront les plus exemple, dans le secteur des pièces électroniques, touchés d'entre eux, leur confiance pourrait être dura- dont le Japon assure 21% de la production mondiale blement ébranlée. Leurs dépenses devraient donc et qui demande une précision extrême. De plus, les également reculer, d'autant que l'épargne des entreprises sous-traitantes pourraient voir un renché- ménages s'est considérablement réduite au fil des rissement des intrants qu'elles ne pourront probable- années pour se situer en 2010 autour de 2,5% du ment pas répercuter sur leurs clients, étant liées par revenu disponible. Les effets négatifs pourraient s'es- des contrats annuels. Il s'en suivra des pressions sur tomper autour de l'été, pour donner lieu alors à un leurs marges. Cette catégorie d'entreprises affichait rebond de l'activité, tiré par la reconstruction. L’inten- même avant le début de la crise financière de grandes sité de la reprise sera toutefois conditionnée par la fragilités (faible rentabilité, forte dépendance à un seul capacité de Tepco (Tokyo Electric Power co.) à limiter grand client, accès difficile au crédit). Cette situation la contamination radioactive à l’environnement et à contraste d'ailleurs avec celle des grandes entreprises rétablir l’approvisionnement en électricité. Le coût des qui ont reconstitué leurs capacités d'autofinancement destructions à ce jour n'a pas été définitivement éva- (autour de 60% mi-2009, il est repassé fin 2010 à lué. Le financement de cette reconstruction ne devrait 115%). De plus, la persistance du niveau élevé du yen toutefois pas être source d'inquiétude, le Japon ayant ainsi que les leçons tirées du cataclysme pourraient les moyens financiers pour faire face à cette situation. servir de catalyseur au mouvement déjà large de délo- La dette publique affiche certes un niveau très élevé calisation de la production manufacturière, ce qui fragili- (225% du PIB), mais elle est détenue à 95% par des serait encore davantage les entreprises sous-traitantes. résidents et les actifs de l'Archipel à l'étranger sont Enfin, même si le risque de contamination nucléaire ne considérables (60% du PIB). Le gouvernement peut se concrétise pas ou reste de faible ampleur, les également s'appuyer sur une épargne nationale consé- consommateurs exprimeront probablement une quente (25% du PIB) constituée principalement par les méfiance au regard des produits en provenance du entreprises. Dans ce contexte la croissance a éte revue Japon, quels qu'ils soient. Ce sera particulièrement le à la baisse, à 0,3%. cas pour les industries agroalimentaires. L'impact de ces désastres sur l'environnement (émanations radio- actives et complexes pétrochimiques en feu), outre le Les petites et moyennes entreprises apparais- problème de santé publique qu'il génèrera, affectera sent les plus vulnérables très durablement l'activité agricole. De grands groupes japonais et étrangers possèdent des unités de production dans les régions touchées Panorama des risques / Avril 2011 I 23
  • 24. Modification de note Vietnam Déclassement en C de la note B (depuis juin 2008) En raison de la détérioration de la situation financière du pays (creusement du déficit courant, défiance des résidents contre le dong, dévaluations plus fréquentes et plus prononcées, système bancaire dollarisé, réserves de change extrêmement faibles) et du risque d’atterrissage brutal. Détérioration significative de la situation Anticipant de nouvelles dévaluations, les résidents financière : risque de change et de liquidité convertissent leurs portefeuilles en or et en dollars. Sur élevé le marché informel, le dong s’échange contre le dollar Depuis 2007, le déficit courant vietnamien se creuse avec une décote considérable. Sur le reste de l’année (-9 % du PIB en 2010 contre -0,3% en 2006) en raison 2011, le déficit courant substantiel et la forte crois- de l’ouverture de l’économie (entrée à l’OMC), du sance des agrégats monétaires (le crédit a augmenté dynamisme de l’investissement qui a nécessité des de 45% en 2009 et de 35% en 2010) pourraient importations massives de biens d’équipement et des entraîner un nouveau décrochage de la monnaie. rapatriements de profits des entreprises étrangères Toutefois, les contrôles de capitaux en place (la implantées au Vietnam. En 2011, le déficit courant convertibilité du dong est restreinte) limitant la possibi- pourrait encore s’accentuer en raison de la hausse lité des attaques spéculatives contre le dong, l’intro- des prix alimentaires et énergétiques. Il sera couvert à duction des restrictions aux importations d’or, puisque hauteur de 80% par les IDE, le reste étant financé par l’or est habituellement une valeur refuge contre la de la dette bancaire. dépréciation du dong pour les résidents, et le différen- Dans ce contexte d’insuffisantes entrées de capitaux tiel de taux important entre les contrats libellés en et de forte l’inflation, les pressions à la baisse sur le dong et ceux libellés en dollars (permettant de mainte- dong ont été vives et ont poussé les autorités à déva- nir le carry trade) pourraient atténuer les sorties mas- luer le dong à 6 reprises depuis juin 2008 dans le sives de capitaux de résidents et de non résidents. cadre d’un régime de taux de change fixe. Si en 2008- Par ailleurs, le niveau des réserves a atteint un niveau 2009, les dévaluations étaient marginales, 2010-2011 extrêmement faible (entre 6 et 8 semaines d’importa- a été marqué par des dévaluations plus fréquentes et tions selon les estimations) rendant le pays peu résis- plus prononcées (8,5% en février 2011). Malgré ces tant face à un retrait brutal de capitaux. dévaluations, le risque de change reste élevé. 24 I Panorama des risques / Avril 2011
  • 25. Asie Système bancaire fragile car peu capitalisé Ralentissement attendu de la croissance et fortement dollarisé Après avoir rebondi en 2010 portée par la reprise de la Les banques sont très vulnérables au risque de change demande interne et des exportations, la croissance du fait de leur forte dollarisation (16% des crédits pourrait ralentir en 2011 (5% attendu contre 6,7% en domestiques sont libellés en dollars et 22% des 2010). La demande interne devrait en effet pâtir de la dépôts sont en devises). Le crédit a connu une forte forte inflation (13,4% attendu en 2011) et du resserre- croissance (+150% à prix constants depuis 2005) ment de la politique monétaire. Néanmoins, les flux passant de 48% du PIB en 2003 à 120% en 2010. d’IDE entrants devraient se maintenir en lien avec le En outre, malgré les progrès récents (ouverture plus mouvement de délocalisation qui conduit les entre- franche aux capitaux étrangers et début de privatisa- prises asiatiques à développer des unités de produc- tions de banques publiques), le risque demeure élevé tion au Vietnam. En témoigne les délocalisations en raison de la faible capitalisation, du niveau impor- chinoises liée à la hausse progressive du yuan et à la tant de créances douteuses (10% selon le consensus progression récente des salaires : le salaire mensuel contre 2% officiellement) et du manque de transpa- moyen d’un travailleur vietnamien est de 96 $, soit rence et de supervision. environ les deux tiers du salaire moyen chinois. Les secteurs exportateurs (textile, chaussure, électro- Risque souverain significatif : dette publique nique) devrait afficher un fort dynamisme. De même, élevée et manque de transparence le secteur des services (tourisme, transport, communi- cation, services financiers) affichera de bonnes perfor- La dette publique devrait augmenter, alors même mances. Enfin, la croissance du secteur primaire – qui qu’elle est libellée pour moitié en devises étrangères, concentre 74% de l’emploi rural – devrait rester vive ce qui la rend vulnérable au risque de change. Par ail- grâce aux meilleures conditions climatiques attendues. leurs, la pratique qui consiste à placer hors budget diverses dépenses rend les comptes publics opaques. Le risque de défaut de l’Etat s’accroît donc. Lacunes persistantes en termes Il est cependant à noter que le gouvernement a réussi d’environnement des affaires fin janvier 2010 une émission souveraine sur les mar- Le Parti Communiste continue de contrôler l’ensemble chés internationaux (1) pour un montant d’un milliard de de la vie politique, économique et sociale du pays. Le dollars. Le placement de ces obligations de maturité 11ème Congrès National, qui se tiendra en janvier 2011, 10 ans, à rendement 6,95% suggère que les marchés sera marqué par de nombreux changements de per- internationaux restent confiants dans la capacité du sonnes aux plus hauts échelons, sans toutefois remet- pays à honorer ses engagements. Même si elle a été tre en cause la continuité des politiques économiques. sursouscrite, l’émission obligataire vietnamienne Néanmoins, les problèmes de gouvernance et surtout affiche cependant un spread de 333 points de base de corruption demeurent le talon d’Achille du pays, par rapport aux Bons du Trésor américain, au dessus comme en témoigne le scandale autour de la faillite du des spreads indonésiens (228 points de base) ou des groupe public de construction navale Vinashin. spreads philippins (184 points de base pour l’émission obligataire de 1,5 Md $ de janvier 2010). (1) Il s’agit de la deuxième émission sur les marchés internationaux, la première de 750 Mns $ date de 2005. Panorama des risques / Avril 2011 I 25
  • 26. Afrique du Nord Proche et Moyen-Orient 26 I Panorama des risques / Avril 2011
  • 27. Afrique du Nord, Proche et Moyen-Orient Transition politique en Tunisie et en Egypte, très grave détérioration en Libye et agitation sociopolitique au Bahreïn et en Syrie, autant d’événements qui auront des répercussions négatives sur la situation économique et financière de ces pays. Les notes @rating sont mises sous surveillance négative, voire déclassées. Panorama des risques / Avril 2011 I 27
  • 28. Modification de note Tunisie Mise sous surveillance négative de la note A4 Les incertitudes politiques devant peser négativement sur l’activité économique et entraîner une dété- rioration supplémentaire des finances publiques et des comptes extérieurs. Incertitudes politiques et nombreux défis une politique d’aménagement du territoire en faveur sociaux et économiques à relever de l’intérieur du pays, défavorisé par rapport aux Après l’éviction mi-janvier 2011 de l’ex-président Ben régions côtières, est indispensable. Ali, au pouvoir depuis 1987, un gouvernement intéri- maire d’union nationale a été formé dans le but Activité dépendante de l’évolution notamment d’organiser des élections présidentielle et de la situation politique législatives dans les mois à venir. Cette situation nou- Un rebond de la croissance s’est produit en 2010, velle est porteuse de nombreuses incertitudes, la tran- l’activité ayant notamment bénéficié de la reprise sition vers un régime stable n’étant pas assurée au vu modérée dans l’Union Européenne (UE), qui reste le de la prééminence de l’ancien parti présidentiel, le partenaire le plus important de la Tunisie, représentant Rassemblement constitutionnel démocratique, ainsi plus des trois quarts des exportations, des recettes que des divisions et de l’affaiblissement de l’opposi- touristiques, des envois de fonds des expatriés et des tion. investissements directs étrangers (IDE). Par ailleurs, les nouvelles autorités sont confrontées à La croissance devrait nettement se tasser en 2011 de multiples défis sociaux et économiques. Le chô- (autour de 0,5%), principalement en raison des Incerti- mage, qui touche officiellement environ 15% de la tudes politiques, beaucoup dépendant de l’issue de la population (mais jusqu’au double selon d’autres période de transition. L’activité sera également tribu- sources) et particulièrement les jeunes diplômés, taire du ralentissement attendu dans l’UE et de l’im- demeure un enjeu majeur. Il nourrit un important senti- pact des événements politiques sur le secteur du ment de frustration et a conduit aux manifestations à tourisme. On pourrait, cependant, assister à une l’origine de la chute de l’ex-président. En outre, se relance des investissements. L’investissement public pose la question du devenir de pans de l’économie devrait bénéficier d’indispensables mises à niveau des (distribution commerciale et automobile, hôtellerie, infrastructures dans les régions les plus défavorisées. transport aérien, banques) qui étaient sous l’emprise Quant à l’investissement privé, qui avait été freiné par du clan Ben Ali-Trabelsi. De plus, les fruits de la crois- le népotisme de l’ancien clan présidentiel, il devrait sance ont été distribués inégalitairement, non seule- être relancé. ment socialement mais aussi géographiquement, et 28 I Panorama des risques / Avril 2011
  • 29. Afrique du Nord, Proche et Moyen-Orient Par ailleurs, la Tunisie devrait continuer à chercher de Les exportations pourraient stagner en 2011, à cause nouveaux gisements de croissance, en diversifiant ses des Incertitudes politiques et de la mollesse de la débouchés extérieurs et en développant la montée en demande de l'UE, l'exploration de nouveaux marchés, gamme des secteurs, notamment dans le textile, en particulièrement en Afrique, risquant d’être repoussée. intégrant conception et design, mais aussi dans l’élec- En revanche, la robustesse de la demande intérieure, tronique, les technologies de l’information et les ser- et notamment de l’investissement, pourrait se traduire vices (55% du PIB), avec le tourisme et la finance. par une légère progression des importations et donc par le maintien d’un déficit commercial significatif. Détérioration des déficits jumeaux Celui-ci ne serait qu’en partie atténué par les transferts La possible relance des investissements publics, des expatriés et, à un bien moindre degré, par des diverses actions visant à améliorer le niveau de vie et à recettes touristiques en chute et, au total, le déficit réduire le chômage, ainsi que les subventions aux prix courant devrait se dégrader sensiblement. De plus, de certains produits de base se traduiront par le creu- ce déficit ne devrait être que partiellement couvert par sement du déficit public. Néanmoins, depuis quelques les flux d’IDE, la Tunisie risquant de constituer un cadre années, le niveau de la dette publique s’est réduit par moins attractif pour ceux-ci, temporairement du moins. rapport au PIB (43 %) et avoisine désormais la moyenne des pays émergents comparables. En outre, cette dette est contractée à 70% auprès d’institutions multilatérales à des termes concessionnels, et le risque souverain s’en trouve donc atténué. Panorama des risques / Avril 2011 I 29
  • 30. Modification de note Bahreïn Déclassement en A4 de la note A3 (depuis septembre 2003) La très forte agitation sociopolitique depuis la mi-février 2011 a conduit à une intervention militaire de l’Arabie Saoudite sous l’égide du Conseil de Coopération du Golfe et à la proclamation de l’état d’urgence le 15 mars 2011. Ces événements devraient avoir une incidence négative sur la situation économique et financière de l’archipel et notamment sur son rôle de place financière régionale. Climat sociopolitique problématique Ce contexte pourrait influer négativement sur un envi- Dans le sillage des révolutions tunisienne et égyp- ronnement des affaires jusqu’ici favorable, en raison d’efforts déployés pour stimuler le secteur privé, attirer tienne, l’agitation sociale et politique s’est intensifiée davantage d'investissements étrangers et améliorer depuis la mi-février 2011, les chiites, représentant les compétences locales, efforts motivés par la néces- environ 70% de la population, s’estimant marginalisés sité de diversifier l'économie. économiquement et politiquement par les sunnites. Les manifestants, à majorité chiite, demandent un Recul prévisible de la croissance en 2011 changement politique, et notamment une réforme en raison des tensions politiques constitutionnelle axée sur un renforcement des pou- voirs du Parlement. Lors des élections législatives L’impact sur l’économie de cette crise devrait conduire à une croissance limitée à environ 3% en d’octobre 2010, Al-Wefaq, principal groupe d’opposi- 2011, au lieu de 5% initialement prévu. tion chiite, était arrivé en tête sans obtenir la majorité, devant le mouvement d'indépendants pro-gouverne- La situation d’instabilité a d’ores et déjà des répercus- mentaux, allié à des partis sunnites. sions négatives sur le secteur touristique et commer- cial, traditionnellement bénéficiaire de la venue de Dans ce climat très tendu, s’ajoutant aux incertitudes Saoudiens. Cela est également illustré par l’annulation géopolitiques, principalement liées à la proximité de du Grand prix de F1 (qui était prévu mi-mars 2011) et l’Iran, des troupes saoudiennes ont été déployées à d’autres grandes manifestations commerciales Bahrein le 14 mars 2011, à la demande des autorités (salons, congrès). de Manama, sous l’égide de la force commune du De plus, le risque de nouvelles confrontations ternit la Conseil de Coopération du Golfe (CCG) et le roi de réputation de stabilité financière de Bahrein et des ins- Bahreïn, Hamad Ben Issa Al-Khalifa, d’obédience titutions financières sont enclines à transférer leurs sunnite, a proclamé le 15 mars l'état d'urgence pour activités à Doha ou Dubaï, considérées comme des trois mois. localisations moins risquées. Or, le secteur financier offshore de Bahrein, dont le rôle est jusqu’ici préémi- 30 I Panorama des risques / Avril 2011