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Un militaire blessé lors des guerres de 1870 et suivantes : comment retrouver son histoire ?

Chef de projet pour l'accès sécurisé à distance aux Archives nationales (France)
Mar. 17, 2023
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Un militaire blessé lors des guerres de 1870 et suivantes : comment retrouver son histoire ?

  1. Un ancêtre blessé lors des guerres de 1870 et suivantes : comment retrouver son histoire ? Sandrine HEISER (17 mars 2023)
  2. Des blessés “oubliés” ?
  3. Des guerres de l’Ancien Régime aux conflits contemporains, les sources sont variées et réparties sur l’ensemble du territoire, voire au-delà ! Les invalides des guerres de Louis XIV (SHD) Les guerres révolutionnaires et napoléoniennes (AP-HP) La guerre de 1870- 1871 (Archives municipales) Première Guerre mondiale (SAMHA) Deuxième Guerre mondiale et conflits contemporains (SHD-Caen)
  4. Institution nationale des Invalides (INI) Depuis plus de 350 ans, l’institution des Invalides héberge et soigne les soldats blessés au combat ou trop âgés pour servir ; Il existe des registres matricules pour les invalides depuis le règne de Louis XIV. De 1670 à 1796, 111 394 entrées ont été enregistrées ; Les bénévoles de l’association des Ancêtres italiens enrichissent la base de données du site http://www.hoteldesinvalides.fr/
  5. Jean Valentin Béest est reçu à l’hôtel le 31 janvier 1710. Il est très incommodé d’un coup de fusil qu’il reçut à la bataille de Ste Croix qui lui brise la mâchoire et lui perce la langue… Il est décédé à l’hôpital le 18 février 1726 (SHD, GR 2 XY 16)
  6. Au XIXe siècle, les blessés des guerres… empirent ! Proportionnellement, il y a peu de morts au combat dans les batailles de la Révolution et de l’Empire. Malgré les efforts des praticiens, le manque d’organisation entraîne de nombreux décès des suites de maladies ou de blessures mal soignées. Mémoires de Jean-Baptiste Joseph Tyrbas de Chamberet, médecin militaire en Espagne avec la Grande Armée
  7. Expliquez-nous la Croix-Rouge… Une chronique de Gérald Roux mise en images par Valentin Colcomb france info Expliquez-nous... la Croix-Rouge - Vidéo Dailymotion En 1859, le suisse Henry Dunant découvre avec effroi les blessés de la bataille de Solférino, victimes d’infections multiples, abandonnés à leur triste sort par des secours dépassés par les événements.
  8. Découvrir les archives de la Croix-Rouge internationale (CICR) sur les prisonniers de guerre et les victimes civiles Henry Dunant décide de créer un comité de secours aux militaires blessés qui prend le nom de Comité International de la Croix- Rouge en 1876.
  9. Pour savoir quelles sources consulter ? Il faut se demander… Qui a pu produire une trace de cet événement et où peut- elle être conservée aujourd’hui ?
  10. Les sources sur les blessés de guerre : du front à la maison… en passant par l’hôpital ! Des documents militaires… aux archives médicales Au Service historique de la Défense, les matricules, les dossiers individuels, les contrôles précisent les motifs de reforme avec parfois beaucoup de détails. Contrôle et rôles peuvent mentionner les passages à l’hôpital. Pour les guerres napoléoniennes on retrouve par exemple des listes collectives aux Archives de l’AP-HP
  11. Un blessé de guerre est un mort en sursis (AD50, 251 AV 21/1-1) De l’importance des archives privées et des témoignages oraux Yvonne LAIGLE (1913-2015)
  12. LA GUERRE DE 1870-1871 Sur les traces du cuirassier Wettmann https://www.slideshare.net/ SandrineHeiser/sur-les- traces-du-cuirassier- wettmann-251441508
  13. https://le-souvenir-francais.fr/wp- content/uploads/2020/11/Recueil- Bas-Rhin-1870.pdf [En ligne, p. 107]
  14. La guerre de 1870-1871 se joue en quelques batailles ! 19 juil. 1870 La France déclare la guerre à la Prusse 4 août Les Français sont battus dès le 4 août à Wissembourg 6 août Le 6 août à Frœschwiller-Wœrth et à Forbach- Spicheren 28 sept. Les troupes allemandes mettent le siège devant Strasbourg qui tombe le 28 septembre 27 oct. En Lorraine, l’armée française se retrouve encerclée dans Metz où le général Bazaine capitule le 27 octobre
  15. Les blessés de Wissembourg Les Français ne sont pas en mesure de s’occuper de tous leurs blessés et doivent laisser sur place les blessés incapables de se déplacer. Ils sont répartis partout où on peut les abriter : églises, salles communales, écoles ou encore chez des particuliers. Les services sanitaires allemands se chargent de soigner les blessés des deux camps. L’ambulance de Soultz-sous-Forêts
  16. Archives municipales de Wissembourg Soldats décédés dans les hôpitaux militaires de Wissembourg et qui ne sont pas inscrits dans les registres d'état civil de la commune (2H6) et des officiers et soldats malades logés chez des particuliers (4H2)
  17. Liste des soldats morts dans les hôpitaux militaires et non enregistrés dans l’état civil (AMW, 2H6)
  18. Théâtre des opérations dans l’Outre-forêt au Nord de Haguenau L’ambulance de Soultz-sous-Forêts se trouve à une heure de marche de Schwabwiller (4,5 kilomètres)
  19. Service historique de la Défense (GR XZ 256) Blessés à la bataille de Woerth-Froeschwiller (6 août) soignés d’abord dans le village d’Uhrwiller, canton de Niederbronn, et amenés à Ingwiller huit jours après par un médecin allemand
  20. Émile Schweitzer (1837-1903) Les blessés et débandés de Frœschwiller entrant à Strasbourg, le soir du 6 août 1870 (ADBR 1 Fi 8 / 307)
  21. Un lourd bilan et des chiffres contrastés Pour la seule bataille du 6 août 1870, les chiffres officiels font état de : • 760 officiers et 10000 hommes tués ou blessés ; • 4188 hommes réfugiés à Strasbourg ; • 200 officiers et 6000 prisonniers. SHD, GR LB 6
  22. Service historique de la Défense, GR 34 YC 4635 Soldat au 1er bataillon de chasseurs, André WEITMANN est décédé à l’hôpital militaire de Strasbourg le 3 octobre 1870 des suites d’amputation
  23. Veitman est décédé 5 jours après la fin du siège, il a dû être inhumé dans le jardin botanique, les cimetières de la ville étant inaccessibles.
  24. Le Jardin botanique devient un lieu de sépulture, où sont enterrées les victimes. Les corps sont exhumés après le siège, à l’exception des dépouilles non identifiées placées dans un ossuaire datant de 1874, seul monument aux morts de Strasbourg pour la guerre de 1870.
  25. Les autres sources Selon les aléas du conflits, l'ensemble des régiments ne disposaient plus forcément de leur registres matriculaires ou de contrôle. Les registres ont ainsi pu être remplacés par une grande variété d’archives allant des états nominatifs aux registres de déserteurs ou encore des historiques de régiments...
  26. Il est important de ne négliger aucune source : bibliothèques, musées, publications locales, etc Tout ne se trouve pas dans les archives !
  27. Et de tels blessés, atteints à la tête ou aux membres, étaient bandés avec des mouchoirs et des textiles de cette espèce. Il semble qu’alors il n’y avait pas chez les Français de services de santé. Récit d’Albert Ungerer (17 ans en 1870), écrit en 1917. Ces malheureux ont l’air abattu et consterné ; s’ils pouvaient crier victoire ils oublieraient momentanément leurs souffrances. Mais, loin de là, ils cherchent à éluder les questions qu’on leur adresse et leurs réponses trahissent parfois une désolante vérité (…) Récit d’après le journal d’Ernest Frantz, mis en forme en 1872
  28. Premier conflit où s’illustre la Croix-Rouge, et où le nombre de morts sur le champ de bataille est supérieur à celui des infirmeries, malgré les conditions sanitaires difficiles. La guerre de 1870 met en application les principes de la convention de Genève signée en 1864 Convoi de blessés pendant la guerre de 1870, Albert LEBARQUE (Musée de la Guerre de 1870 et de l’Annexion, Gravelotte)
  29. Le musée aborde la question des soins apportés aux blessés, notamment à travers la peinture comme le Panorama de Rezonville réalisé par les peintres Édouard Detaille et Alphonse de Neuville Le frère du peintre, Julien DETAILLE, meurt lors de sa détention dans un camp de prisonniers situé à Dresde
  30. Registre d’inhumation Julien Detaille Fait prisonnier, probablement lors de la capitulation de Metz (28 octobre 1870), il fut alors envoyé en captivité en Allemagne, dans ce camp de Dresde où il décède le 7 décembre 1870
  31. Les listes des pertes Les blessés représentent une catégorie des pertes militaires, à côté des disparus, des prisonniers et des morts. En Bavière, les officiers sont nommés et la troupe mentionnée sous forme de statistiques.
  32. Retrouver un ancêtre blessé en 1914-1918
  33. En hommage à Henri LAUNEY, 3 fois blessé Alors qu'Albert Daulier disparaissait au Bois-le-Prêtre, un autre AAGP de Suzane, à peine âgé de 19 ans, passait au 24e régiment d’infanterie. Henri Launey a fait la campagne contre l’Allemagne du 18 décembre 1914 au 12 septembre 1919 et a survécu à l’hécatombe… quelques années !
  34. Les archives Le registre matricule reste le document de base qu’il convient toujours de consulter en premier lieu (ex. Henri Launey) ; À divers titres, les archives nationales, départementales et municipales sont susceptibles de conserver des documents sur Le soldat blessé et soigné ; Il ne faut pas négliger pour autant les fonds privés et les témoignages d'époque. Détail de la fiche matricule d'Henri Launey, (Archives départementales de la Manche, 1 R 1 / 177 n° 1122)
  35. Les Archives départementales de la Haute- Savoie ont publié début 2022 un remarquable ouvrage permettant de plonger dans l'intimité d'un couple à travers les correspondances adressées par Rita de Maugny à son mari Clément de 1914 à 1919. Pendant la Grande Guerre, au contact quotidien des blessés, elle réalise de nombreuses caricatures sur les hôpitaux ainsi que de petites figurines. Préfacé par Marcel Proust, son recueil Au royaume du bistouri est publié à Genève en 1921.
  36. Les bibliothèques Avant de dépouiller les archives, il est utile de démarrer ses recherches en bibliothèques, qui offrent des ressources souvent originales sur les blessés de la Grande Guerre. À l’occasion des commémorations du Centenaire, nombreuses sont les institutions qui ont réalisé des expositions virtuelles ou encore des carnets de recherche Hôpital militaire de Maison-Blanche. Étiquette attachée à un objet fabriqué par un soldat mutilé (BHVP - 100028-5)
  37. Album de photographies de Gueules cassées Le nom du blessé est caché mais on connait sa commune d’origine et son département ; On y apprend également la date de la blessure et en principe d’entrée dans l’établissement, ici non renseignée ; Le diagnostic et le traitement sont également mentionnés. http://www.biusante.parisdescartes.fr/histoire/medica/result ats/index.php?do=page&cote=pont_gc_album_01&p=52
  38. Les musées Grâce à des scénographies souvent innovantes, les musées apportent un éclairage particulier sur les soldats blessés et soignés durant la Grande Guerre. La riche documentation et les éventuels fonds privés qui y sont conservés permettent en outre de mieux appréhender le quotidien des Poilus et de contextualiser ainsi la recherche. Historial de la Grande Guerre (Péronne). Visionnable sur une borne, un film illustre l’hôpital, la rééducation des corps mutilés ainsi que les traumatismes irréversibles des blessés psychiques
  39. Le musée du Service de santé des Armées du Val-de-Grâce Il conserve les journaux des marches et opérations des formations sanitaires, comme par exemple ceux des ambulances chirurgicales automobiles. Les notices qui y sont conservées éclairent l’histoire des différents hôpitaux militaires qui ont fonctionné par la Grande Guerre ou encore la question des trains sanitaires et des navires-hôpitaux.
  40. Rechercher un hôpital Les « hôpitaux » qui ont fonctionné pendant la Première Guerre mondiale sont d’une grande hétérogénéité ce qui contribue à complexifier la recherche. Aux hôpitaux militaires dont les sources sont principalement conservées à Limoges par le SAMHA, se sont ajoutées de nombreuses autres structures sanitaires, créées à l’occasion du conflit. Le blog Histoire des hôpitaux militaires et du service de santé durant la Grande Guerre est une source de premier plan.
  41. Fonds 1914-1918 Après classement, les archives du Service de santé des armées produites durant la Grande Guerre représentent environ 3,6 kilomètres linéaires. La constitution et la structure de ce fonds ont déjà fait l’objet d’un article de référence rédigé par Baptiste Bessière et Jean Merlet. Pour en savoir plus sur « Les archives médicales de la Grande Guerre : le fonds 1914-1918 au SAMHA », consulter le texte de mis en ligne par le CRID14-18.
  42. Contrôles nominatifs établis par les régiments • La recherche dans les formations de l’avant débute le plus souvent par la consultation des listes de blessés transmises par les formations sanitaires. • À titre d’exemple, le sous-lieutenant Jean Renoir a été blessé le 27 avril 1915. • Au moment de sa blessure, il était affecté au 6e bataillon alpin de chasseurs à pied (6e BACP).
  43. S’il a bien été possible de retrouver Jean Renoir pour les trois jours passés à l’hôpital d’évacuation de Gérardmer du 28 avril au 30 avril 1915, il n’en a pas été de même pour sa convalescence à l’hôpital de Besançon. Certains fonds d’archives des formations de l’avant sont très lacunaires… voire inexistants ! Sous-lieutenant Jean Renoir
  44. Fiches modèle 29 Couvrant les années 1914-1918, Le fichier des décédés (billets d’hôpital classés par ordre alphabétique) concerne les soldats morts dans les formations sanitaires de campagne de la zone de l’avant ; de fait, il est très incomplet pour le début de la guerre.
  45. Outre l’identité du soldat, le billet d’hôpital permet de connaître la date de la blessure et, le cas échéant, le diagnostic du décès.
  46. Bulletins 46C À partir d'octobre 1916, un fichier des hospitalisés dans les formations de l’Avant permet de faciliter les recherches. Il renvoie aux bulletins 46C qui sont des documents médico-administratifs qui permettent de connaître : ● l’identité du soldat, ● les dates du séjour, ● le mode d’entrée dans la formation sanitaire, ● le diagnostic d’entrée et son origine, ● le diagnostic et le mode de sortie, ● mais également le cas échéant l’adresse de parents.
  47. À la mémoire d’une Gueule cassée Eugène FOURNIER était le grand-père maternel de l’écrivain Marc DUGAIN. C’est de son histoire que s’est inspiré l’auteur pour écrire son premier roman « La Chambre des officiers ». Le dossier de carrière du Lieutenant FOURNIER est conservé par le Service historique de la Défense à Vincennes (GR 5Ye 142 227).
  48. Grièvement blessé le 15 décembre 1914 dans les opérations autour de Nieuport, à eu le bas de la figure emporté par une grenade. A mérité d’être proposé pour la croix de la Légion d’honneur Service historique de la Défense
  49. Après la guerre... Henri Launey est revenu de la guerre, s'est marié le 24 avril 1920 et a eu 3 enfants... Mais il est finalement mort en 1938, à 42 ans, à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Il est difficile aujourd'hui de faire un lien entre sa mort prématurée et les traumatismes de guerre... comme pour beaucoup d'autres soldats blessés en 1914-1918 !
  50. Guerre de 1939-1945 et conflits suivants Quels fonds consulter ?
  51. Les archives des victimes de conflits contemporains (SHD-Caen) C’est pour la Seconde Guerre mondiale et les conflits postérieurs que les fonds conservés par l’antenne du Service historique de la Défense à Caen sont les plus riches.
  52. Mieux comprendre les destins individuels On y retrouve notamment les dossiers individuels des militaires « réformés », c’est-à-dire ayant combattu pendant la guerre mais décédés ultérieurement des suites de blessures contractées durant le service ou de maladie. Le dossier d’un militaire mort de maladie comprend des certificats médicaux.
  53. Les archives médicales et hospitalières des armées (Limoges) Le SAMHA est au cœur de l’actualité puisque le dernier versement d’archives rend compte de l’action militaire au Mali.
  54. Codes du Patrimoine… et de la santé publique Secret médical et vie privée Informations relatives à la santé Les documents dont la communication porte atteinte au secret médical sont communicables 25 ans à compter de la date de décès de l’intéressé. Si celle-ci n’est pas connue, le délai est de 120 ans à compter de la date de naissance Les archives dont la communication est susceptible de porter atteinte à la vie privée des personnes sont communicables à l’expiration d’un délai de 50 ans.
  55. Merci pour votre attention Et surtout prenez soin de vous !

Editor's Notes

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