L'atelier L'art d'être parent à l'ère numérique fait un survol des différentes activités que les enfants aiment faire en ligne et offre des conseils et des stratégies sur tous les sujets, notamment les paramètres de sécurité de Facebook, le magasinage en ligne, la cybeintimidation et la protection de votre ordinateur contre les virus.
Bienvenue à L’art d’être parent à l’ère numérique ! Cette présentation a été conçue afin de vous soutenir dans la gestion de la vie numérique de vos enfants.
Les enfants surfent sur la vague Internet de plus en plus jeunes, ce qui oblige en contrepartie les parents à s’impliquer dans la vie numérique de leurs enfants beaucoup plus tôt qu’auparavant. Afin d’assurer la sécurité de leurs enfants, de nombreux parents utilisent des logiciels et des filtres de contrôle parental. Ceux-ci sont certes utiles mais, comme les roues stabilisatrices d’un vélo, ils amortissent certains chocs mais ne sont qu’une partie de la stratégie globale visant à enseigner à l’enfant comment conduire sa bicyclette et naviguer dans le trafic. Comme pour le vélo, la participation du parent est nécessaire afin d’aider l’enfant à utiliser adéquatement Internet. Ceci est d’autant plus important qu’au fur et à mesure qu’ils vieillissent, les enfants sont plus susceptibles d’accéder au Web en dehors du milieu familial. _________________________ Image (source) : CCKmom, Creative Commons Attribution 2.0 Générique <http://www.flickr.com/photos/cookiecrumbkids/228824637/>
Bien que nous puissions parfois nous sentir dépassés technologiquement comparativement à nos enfants, nous avons un rôle important à jouer afin qu’ils puissent naviguer de manière sécuritaire dans les espaces qu’ils visitent et les activités auxquelles ils participent en ligne. Pour ce faire, nous devons certainement en apprendre le plus possible mais sans pour autant avoir besoin d’être des technologues.
Sur Internet, les jeunes sont à l’affût de quatre éléments principaux : - le divertissement - la socialisation - l’information et - un espace personnel [1] Ces éléments se chevauchent fréquemment dans les espaces numériques. Par exemple, sur les sites de réseautage social, les adolescents joueront à des jeux, demanderont à leurs amis de l’aide pour les devoirs, prendront des nouvelles de leurs copains et, de manière plus générale, « se tiendront ensemble », le tout souvent de façon simultanée. [2] _________________________ [1] Lerner, R. M., & L.D. Steinberg. Handbook of adolescent psychology . John Wiley & Sons Ltd., 2009. [2] Zamaria, C. and F. Fletcher. Canada Online! The Internet, media and emerging technologies: Uses, attitudes, trends and international comparisons 2007. Canadian Internet Project, 2008. <http://www.canadianinternetproject.ca/en/publications.htm>
Parce que Internet offre un divertissement ininterrompu, les enfants doivent apprendre à atteindre un équilibre entre l’amusement numérique et leurs responsabilités familiales et scolaires. Passer « trop de temps » en ligne est l’une des récriminations les plus courantes des parents en ce qui a trait à l’utilisation Internet de leurs enfants.
Pour les enfants et les adolescents (et également nombre d’adultes), Internet représente un terrain de jeux à guichet unique, offert sur demande.
À titre de mesure permettant de diminuer le temps excessif passé en ligne, les parents peuvent tout simplement garder les téléphones cellulaires et les ordinateurs hors de la chambre des enfants : ceci réduira de moitié le temps passé en ligne. [1] Cette mesure offre par ailleurs l’occasion de pouvoir discuter avec vos enfants de leur vie numérique tandis qu’ils naviguent sur le Web dans une pièce commune de la maison. _________________________ [1] HabiloMédias, Jeunes Canadiens dans un monde branché , 2005. < http://habilomedias.ca/sites/default/files/pdfs/publication-report/full/JCMBII-sondage-eleves.pdf>
Nous entendons beaucoup parler de la cyberdépendance, notamment en ce qui a trait au jeu en ligne, mais le fait de passer beaucoup de temps en ligne ne veut pas nécessairement dire que votre enfant est dépendant. [1] Si vous êtes inquiet, il existe certains signes avant-coureurs qui vous aideront à identifier lorsque « trop » peut devenir un problème réel : - Le jeu auquel votre enfant s’adonne est-il répétitif ? - Est-ce qu’il y passe la plupart de ses temps libres ? - Est-ce que ses relations en dehors du jeu se dégradent ? - En fait-il une obsession ? - Le fait de jouer a-t-il des conséquences sur son rendement scolaire ? - Semble-t-il être incapable de s’arrêter, même lorsqu’il est conscient qu’il y a un problème ? - Se fâche-t-il ou a-t-il des sautes d’humeur lorsqu’il ne peut pas jouer ? - Semble-t-il indifférent face à son hygiène personnelle ou à la propreté de sa chambre ? [2] Si votre enfant présente plusieurs de ces comportements, vous souhaiterez peut-être consulter un spécialiste. [3] ___________________ [1] Gladwell, Carole and Dr. Janice Currie. Online Gaming: Child’s Play or Obsession? Kids Help Phone, septembre 2009. [2] Gaon, Thomas. « Psychopathologie des jeux en ligne, » Cliniques des technologies de l’information et de la communication Carnet/PSY hors-série , ed. Sylvain Missonnier, 2007. [3] Tolchinsky, Anatol et Stephen D. Jefferson. « Problematic Video Game Play in a College Sample and Its Relationship to Time Management Skills and Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder Symptomology, » Cyberpsychology, Behavior, and Social Networking 14:9 (2011), 489-496.
Une autre conséquence reliée au fait de passer beaucoup de temps en ligne : les risques augmentent d’y rencontrer des contenus pour adultes que ce soit délibérément ou par accident. De ce fait, plusieurs experts recommandent que les enfants de moins de 10 ans ne naviguent jamais sur Internet sans supervision. Toutefois, il est important de se rappeler qu’il est bien plus probable que les jeunes soient exposés à du matériel pornographique par le truchement des magazines, de la télévision ou de la musique que par celui des sites Web ou des jeux vidéo. Les publicités montrées ici font la promotion de jeans, d’un savon, d’un papier hygiénique et du lait. Comparativement aux autres médias, Internet est en fait le média où les jeunes sont le moins susceptibles d’être exposés à du matériel pornographique. [1] _________________________ [1] Jayson, Sharon. « Kids see more sex on TV than online, research suggests, » USA Today , 8 ao û t 2011. < http://yourlife.usatoday.com/parenting-family/story/2011/08/Kids-see-more-sex-on-TV-than-online-research-suggests/49843626/1>
Bien que la plupart des contenus à caractère sexuel rencontrés par les jeunes puissent provenir des autres médias, des études ont démontré qu’un grand nombre de garçons adolescents recherchaient sciemment les contenus pornographiques en ligne. Par exemple, un tiers des garçons interrogés au cours d’une étude albertaine ont avoué avoir visionné des films pornographiques « trop souvent pour les compter ». [1] Il est important de comprendre qu’il s’agit là d’une activité Internet commune à nombre d’adolescents. Bien que nous sachions que les jeunes accèdent à des contenus pornographiques, nous ne savons toutefois pas quel en sera l’impact à long terme sur leurs attitudes et comportements, surtout lorsque leur principale source d’information sur la sexualité provient de la pornographie. _________________________ [1] « One In Three Boys Heavy Porn Users, Study Shows, » Science Daily , 25 février 2007. < http://www.sciencedaily.com/releases/2007/02/070223142813.htm>
Selon les sondages, nous savons que les jeunes sont très intéressés à obtenir des informations crédibles et fiables en matière de sexualité et qu’ils favorisent Internet en tant que source d’information. [1] Les parents peuvent aider leurs enfants à en apprendre davantage sur une saine sexualité et contrer l’imagerie pornographique et les représentations sexualisées provenant des médias en leur offrant de bonnes informations et en discutant avec eux de ce que sont des relations saines. Ces conversations permettront aux parents de s’attaquer à un sujet épineux au cours d’une série de discussions décontractées et adaptées à l’âge de l’enfant plutôt que d’avoir « LA discussion » au moment où l’adolescent entreprend ses premières relations. Vous pouvez appuyer votre point de vue personnel par des informations fiables disponibles en ligne. Par exemple, le site masexualite.ca est une excellente ressource, à la fois pour les adolescents et pour les parents, qui répond aux questions relatives à la sexualité et aux relations selon les groupes d’âge et qui offre des informations provenant de recherches et du milieu médical, le tout dans un style attrayant. [2] _________________________ [1] Flicker, Sarah et al. Sexpress: The Toronto Teen Survey Report . Planned Parenthood Toronto, 2009. [2] Masexualite.ca. <http://www.masexualite.ca/>
Les cyberprédateurs sont une autre grande préoccupation des parents. Bien que nous entendions beaucoup parler du « danger des étrangers » en ligne, il est important de savoir que les adolescents sont beaucoup plus susceptibles d’utiliser les sites de réseautage social et leurs téléphones cellulaires pour bavarder avec leurs amis que pour entrer en contact avec des personnes qu’ils ne connaissent pas. De plus, les jeunes qui ont des amis numériques qu’ils n’ont jamais rencontrés hors ligne ont été mis en contact avec eux par des personnes qu’ils connaissent ; c’est donc dire que le nombre réel de « vrais » étrangers communiquant avec les jeunes est minime.
Contrairement à ce que l’on peut croire, lorsqu’une avance sexuelle survient en ligne, les personnes impliquées sont généralement du même âge et non pas des adultes et des jeunes. De plus, la plupart des adolescents savent réagir à ces avances importunes en les ignorant ou en bloquant tout simplement l’expéditeur. Il existe certains jeunes qui sont plus à risque d’être victimes d’abus sexuels en ligne : les jeunes filles de 13 à 15 ans sont les plus vulnérables, notamment celles qui se mettent dans des situations dangereuses en discutant avec des étrangers, en flirtant, en parlant de sexe en ligne et en publiant des informations personnelles et intimes. Mais nous devons savoir que ces jeunes ne sont pas seulement à risque parce qu’ils sont sur Internet : ils ont fort probablement des comportements à risque hors ligne aussi.
Un secteur d’Internet potentiellement à risque et qui retient beaucoup moins l’attention que le « danger des étrangers » est le magasinage en ligne. L’utilisation de sites de revente, tels Craigslist et eBay, est une activité fort populaire auprès des adultes et des jeunes ; toutefois, au milieu de toutes les bonnes affaires offertes se retrouvent une panoplie d’arnaques. Une bonne dose de cyberflair est nécessaire pour discerner de qui vous achetez votre marchandise. Heureusement, de tels sites facilitent le travail de recherche des consommateurs grâce à des outils qui les aideront à juger de l’historique et des sceaux d’accréditation d’un vendeur. (N’oubliez pas de cliquer sur tout élément affiché afin de vous assurer de son authenticité.) Votre navigateur vous signale également si toute information financière envoyée pour effectuer un achat sera sécurisée en affichant un petit cadenas au bas de l’écran ou le « HTTPS » dans sa barre d’adresse. Outre tous ces indices, ce vieil adage est toujours d’actualité : si une affaire semble trop belle pour être vraie, c’est probablement le cas !
Il existe d’autres procédés pouvant aider les parents à sécuriser davantage le magasinage en ligne de leurs enfants. D’abord, nombre de marchandises convoitées par les enfants et les adolescents peuvent être achetées à l’aide de cartes-cadeaux, lesquelles peuvent être prépayées et utilisées ensuite. Ainsi, les transactions sont moins risquées puisque le seul crédit à risque est le solde de la carte-cadeau.
Il est également bon de se rappeler que le cybermagasinage ne s’effectue pas toujours sur des sites de commerce électronique. Bien que beaucoup de sites de divertissement pour enfants semblent gratuits, les entreprises en retirent quand même quelque chose. Le contenu « gratuit » demeure profitable en permettant aux entreprises d’annoncer des produits, de recueillir des informations et de créer des relations avec les jeunes consommateurs. Certains sites offrent parfois une expérience de base « gratuite », mais vous devrez payer pour obtenir des suppléments ou un abonnement supérieur afin d’avoir accès à toutes les fonctions du site. Souvent, le contenu lui-même est une publicité déguisée en jeu, et c’est là que la pensée critique prend toute son importance. Vous développerez cette pensée critique chez vos enfants en leur posant des questions sur leurs sites commerciaux préférés, par exemple : - Qui paie pour maintenir ce site en ligne ? - Pourquoi l’offrent-ils gratuitement ? - Qu’essaient-ils de me vendre ? - Combien des informations personnelles exigées sont-elles nécessaires ? - Pourquoi désirent-ils ces informations ? - Devrai-je payer pour des suppléments ?
La confidentialité est une autre préoccupation liée aux sites Web commerciaux. Une adresse courriel est la première chose que requièrent nombre de sites avant de laisser jouer les enfants. Si le fait que vos enfants soient suivis à la trace par les mercaticiens ou inondés de pourriels vous inquiète, songez à leur ouvrir un compte de courriel Web factice tel que Hotmail ou Gmail essentiellement pour ces besoins. Ce compte servira de filtre et pourra tout simplement être supprimé ou abandonné lorsque vous n’en aurez plus besoin. La plupart des ordinateurs sont dotés d’un navigateur préinstallé, mais d’autres options existent. Firefox et Chrome, que vous pouvez télécharger gratuitement, offrent plusieurs fonctions de sécurité et de confidentialité afin de bloquer les publicités et de contrer le suivi effectué par les témoins et les maliciels. Ces mesures techniques vous permettront de sécuriser votre ordinateur contre les pourriels, les logiciels de suivi et les bannières publicitaires, mais les enfants se doivent tout de même d’apprendre à reconnaître les publicités qui se fondent au contenu « gratuit » qu’ils apprécient tant.
Cette notion de « gratuité » est un important sujet à discuter avec vos enfants parce que tant de choses sont offertes gratuitement sur Internet que nous nous attendons à ce que ce soit la norme. De surcroît, certains sites illégaux offrant de visionner des programmes piratés ont un look si léché qu’ils amènent les visiteurs à croire en leur validité. Malheureusement, il ne s’agit pas toujours d’une erreur de bonne foi : beaucoup de jeunes croient en toute conscience qu’un album téléchargé illégalement est un délit moins grave que le vol d’un CD en magasin. [1] _________________________ [1] Wingrove, T., A. L. Korpas et V. Weisz. « Why were millions of people not obeying the law? Motivational influences on non-compliance with the law in the case of music piracy, » Psychology, Crime & Law , 17:3 (2011), 261-276.
Outre le côté éthique de la chose, il existe nombre de bonnes raisons d’exercer un téléchargement responsable. Tout d’abord, cela offre un appui aux créateurs de contenus Internet ; ensuite, cela réduit les risques que votre ordinateur soit infecté par des maliciels et des fichiers malveillants. Télécharger des fichiers et suivre des liens sont deux des façons les plus courantes de compromettre des ordinateurs. On doit enseigner aux enfants dès leur plus jeune âge à ne pas suivre de liens ou télécharger de fichiers s’ils ne savent pas hors de tout doute s’ils sont légitimes.
Avoir une pensée critique face aux contenus Internet est essentiel afin de pouvoir déterminer si une information trouvée en ligne est fiable ou digne d’intérêt. Bien qu’Internet puisse présenter beaucoup d’informations erronées, il y existe une telle panoplie de bons éléments qu’il serait injustifié de le rejeter à titre de source d’information. Il ne suffit que d’un peu de savoir-faire pour obtenir le meilleur d’une recherche Web.
Même des élèves brillants peuvent être bernés : un enseignant racontait comment deux de ses élèves de 5e année ont appris une leçon sur l’importance de vérifier les informations trouvées en ligne alors qu’elles travaillaient sur un projet. Comme il s’agissait de deux très bonnes élèves, il fut très surpris lorsqu’elles lui demandèrent si elles pouvaient utiliser la photo d’un os de pénis de Sasquatch trouvée en ligne. Bien sûr, le site Web sur lequel elles avaient trouvé la photo était indubitablement mensonger, mais il reste que ces premières de classe avaient été complètement dupées. Heureusement, le tir a été corrigé avant leur évaluation finale ! Le site sur lequel ces jeunes filles avaient trouvé l’information en question est le parfait exemple d’un site pastiche : un site satirique qui utilise l’humour pour le plaisir, pour faire passer un message politique ou pour démontrer l’importance d’authentifier les informations trouvées sur Internet.
Quelques enseignants ont conçu des sites Web, tels « Save the Tree Octopus » et « All About Explorers », pour encourager les jeunes à prendre avec un grain de sel les informations qu’ils trouvent en ligne. Afin d’aider vos enfants à user de scepticisme, vous pourriez visiter certains de ces sites et voir combien de temps il leur faut pour s’apercevoir de la duperie. Les informations visiblement fausses étant plus faciles à repérer que les informations altérées, les jeunes doivent être rapidement en mesure de reconnaître non seulement les contenus visiblement faux mais également ceux dont la duplicité est plus subtile.
Par exemple, quand ils font leurs devoirs, les enfants pourraient tomber sur des sites à caractère haineux déguisés en sites Web crédibles – on les appelle parfois des sites de contrefaçon. Un bref aperçu du site Martinlutherking.org démontre ce qui semble une source crédible – mais c’est en réalité un site à caractère haineux subtil conçu par l’organisation de propagande Stormfront pour discréditer le travail de Martin Luther King.
Il n’est pas nécessaire pour les jeunes d’aller où que ce soit pour rencontrer la désinformation : les arnaques et les canulars pourraient bien leur parvenir directement dans leur boîte de courrier électronique. Qu’il s’agisse d’une chaîne de courriels répandant des allégations douteuses ou d’un courriel d’hameçonnage à l’affût de leurs informations financières, les jeunes doivent user du même scepticisme pour les messages qu’ils reçoivent (même s’ils semblent provenir d’amis) que pour les informations qu’ils recherchent pour faire leurs devoirs.
Bien que certaines écoles les mettent en garde contre son utilisation, Wikipédia demeure un premier arrêt pour plusieurs élèves effectuant leurs devoirs. Les enseignants sont dubitatifs face à Wikipédia parce que son contenu n’est pas formellement rédigé, mais il n’en reste pas moins une source équivalente à toute autre source si vous savez comment authentifier ce que vous y trouvez. Afin d’aider vos enfants à y arriver, voici un exercice facile à faire avec eux : ouvrez une entrée Wikipédia et apportez-y quelques modifications. Chaque article Wikipédia offre un onglet intitulé « Modifier » au haut de sa page. Vous pouvez cliquer dessus et modifier le contenu de l’article sans même détenir un compte. Cette activité est une excellente expérience « eurêka ! » pour les enfants de tous âges puisqu’elle démontre à la fois la plus grande faiblesse et la plus grande force de Wikipédia. Le site est assujetti aux opinions partiales de ses contributeurs, mais les lecteurs ont aussi le pouvoir de le corriger. Vous pouvez utiliser cet exemple afin d’illustrer de façon générale le besoin de vérifier toute information trouvée sur le Web. Vous pouvez également aider votre enfant à apprendre comment évaluer la crédibilité des différents articles Wikipédia en soulignant les indicateurs de qualité qui dénotent qu’un article a besoin d’être retravaillé ou non. Wikipédia n’est pas le seul endroit du Web qui ne soit pas toujours fiable. Puisque tout un chacun peut publier son opinion sur Internet, il est toujours important de se demander qui se cache derrière chaque contenu.
Qu’ils clavardent sur les réseaux sociaux, rencontrent leurs amis dans des mondes virtuels ou envoient des textos à partir de leur téléphone mobile, les enfants tout comme les adolescents ont adopté le côté social du monde numérique.
Les plus jeunes adorent les mondes virtuels tels que Club Penguin, Neopets, Fantage et Stardoll. Là, ils peuvent essayer de nouvelles identités, créer leurs propres espaces et interagir avec les autres d’une façon qu’ils ne peuvent reproduire hors ligne. Les opérateurs de ces sites essaient de maintenir la sécurité et le bien-être des jeunes visiteurs en surveillant ou en limitant le clavardage et en interdisant le partage de renseignements personnels. Parce que, comme nous le savons, les enfants sont très capables de contourner de telles restrictions, ces fonctionnalités ne sont donc jamais à toute épreuve. Les enfants s’adonnent souvent à des jeux amoureux sur ces sites. « Tourne le poisson » est un jeu populaire sur Club Penguin au cours duquel les participants s’embrassent (bien que les baisers ne consistent qu’à dire « mouah ») et il y existe des pressions pour trouver un « amoureux » ou une « amoureuse » pingouin. Enfin, le site n’est pas en reste de comportements méchants, tout comme à l’école ou au parc.
Pour les adolescents, et parfois les préadolescents, la socialisation en ligne peut se résumer en un mot : Facebook. Parce que Facebook est le choix par excellence des jeunes Canadiens en matière de réseautage social, nous l’utiliserons comme exemple pour nos conseils en matière de sécurité et de confidentialité. Néanmoins, ces conseils s’appliquent tout aussi bien à n’importe quel site où les jeunes partagent leurs informations personnelles, se rencontrent et écrivent des commentaires dans un environnement semi-public. Le succès de Facebook vient de la façon dont il promeut et rehausse les relations du monde réel. La plupart des membres utilisent leurs propres noms et photos, non pas pour rencontrer des étrangers mais pour communiquer en ligne avec leurs amis (et leur famille !).
Si, en tant que parent, vous n’utilisez pas Facebook ou tout autre réseau social sur lequel vos enfants évoluent, vous le devriez ! Si vous ne désirez pas créer votre propre compte, demandez à votre adolescent de vous montrer les différents paramètres à partir de son compte : en une heure, vous serez probablement en mesure de comprendre le fonctionnement des principales fonctionnalités. La seule connaissance du vocabulaire Facebook vous sera d’une grande utilité lorsque vous discuterez avec vos enfants de ce qui se passe dans leur vie virtuelle.
Étant donné la rapidité avec laquelle Facebook et les autres sites de réseautage social évoluent, vous pourriez devoir aller un peu plus loin dans vos recherches afin d’être au fait des derniers paramètres de confidentialité. Par exemple, au bas de chaque page Facebook se trouve le lien « Confidentialité », lequel vous offrira des explications sur les paramètres en question. Vous pouvez également effectuer des recherches en ligne pour obtenir les conseils d’autres internautes et pour comparer les fonctions de sécurité et de confidentialité d’un site de réseautage social à un autre.
En plus de bien comprendre les fonctions de confidentialité de Facebook, les jeunes doivent aussi faire preuve de jugement et de prudence lorsqu’ils choisissent avec qui ils socialisent. Beaucoup d’entre eux, par simple politesse, se sentent obligés d’ajouter quiconque demande à être inclus dans leur liste d’amis. Parce que supprimer, bloquer et limiter régulièrement les autres utilisateurs Facebook est un bon moyen de gérer les risques, les jeunes doivent être conscients qu’il n’y a rien de mal à ne pas toujours dire « oui ».
Nos enfants doivent aujourd’hui observer de toutes nouvelles règles éthiques sur les pages de réseautage social. L’identification de photo (lorsque vous identifiez les personnes dans une photo que vous avez publiée) peut être un réel problème pour les adolescents, surtout lorsqu’ils sont identifiés sur des photos qui ont été publiées sans leur permission. La règle pratique que nous devons enseigner à nos enfants est de demander la permission avant d’identifier une personne et d’y penser à deux fois avant de publier toute photo qui pourrait venir plus tard les hanter, eux et leurs amis ! Facebook offre des instructions sur la façon de retirer votre nom si vous avez été identifié sur une photo ; vous devrez toutefois demander à la personne qui a publié la photo de la retirer elle-même.
Une fois que vous en saurez plus sur le fonctionnement de Facebook, vous pourrez négocier certaines règles de base avec vos enfants telles que : - N’accepte les demandes d’amis que des personnes que tu connais. - Ne propage pas de rumeurs à propos des autres. - N’utilise pas une vraie photo comme image principale (qui peut être vue partout sur le Web). - Utilise un pseudonyme ou ne publie pas ton nom de famille. - Configure un profil limité pour tes connaissances. - N’ajoute pas d’applications (logiciels tiers de Facebook). - Ne téléverse pas la photo de quelqu’un sans sa permission. - Ne donne pas tes mots de passe et ne demande pas le mot de passe de quelqu’un d’autre. Bien que les jeunes de moins de 13 ans ne soient pas supposés pouvoir détenir un compte Facebook, plusieurs en possèdent un (avec ou sans la permission de leurs parents) ; il est dont très important de discuter avec vos enfants de réseautage social (et des autres enjeux Internet) le plus tôt possible. Pour les parents qui craignent de demander les mots de passe de leurs enfants, voici une astuce : achetez une tirelire qui ne peut être ouverte sans être cassée. Demandez que votre enfant écrive ses mots de passe sur un papier qu’il mettra ensuite dans la tirelire. Votre enfant saura ainsi que vous ne pouvez pas fouiller dans ses comptes sans qu’il le sache et que vous aurez accès à ses comptes dans un cas d’extrême urgence seulement.
Les enfants reçoivent parfois des cybermessages anonymes d’intimidation, mais ceux-ci ne sont généralement pas troublants puisqu’ils peuvent aisément être supprimés ou bloqués. L’intimidation incessante est, quant à elle, beaucoup plus sérieuse. Le mot cyberintimidation évoque l’image d’un bourreau anonyme et de son innocente victime, mais dans les faits, les rôles ne sont pas toujours aussi tranchés. En réalité, beaucoup de jeunes jouent le rôle à la fois d’intimidateur et de victime. Les enfants décrivent cela comme un « drame » où les antagonistes sont engagés dans une lutte à finir en ligne et hors ligne. Afin d’éviter la cyberintimidation et les drames, les jeunes doivent être conscients de combien il est important de faire attention à ce qu’ils publient et partagent en ligne, de penser aux conséquences possibles de ce qu’ils font, de penser aux différentes personnes qui verront leur publication et de penser à la façon dont une personne pourrait interpréter un message. [1] _________________________ [1] Hinduja, Sameer and Justin W. Patchin. Cyberbullying: Identification, Prevention and Response . Cyberbullying Research Center, 2010.
Les enfants utilisent Facebook et les messages textes pour les mêmes raisons que leurs parents passaient des heures au téléphone lorsqu’ils étaient ados : pour bavarder et potiner. La différence est que les entrées Facebook et les messages textes laissent des traces. De ce fait, les enfants devraient être conscients que ce qu’ils publient dans ces environnements pourrait être pris hors contexte. Par exemple, les messages peuvent être copiés et montrés à d’autres personnes qui ne devaient pas les voir ; un message ne comportant qu’un seul mot peut sembler abrupt ; le sarcasme peut y perdre tout son sens. Les enfants ont également le devoir d’observer un comportement éthique lorsqu’il est question des renseignements personnels des autres, qu’il s’agisse d’un message texte ou d’une identification de photo. À l’ère du partage facile, voilà bien une compétence dont ils auront besoin pour le reste de leur vie réseautée.
Si vous croyez que votre enfant est impliqué dans une relation d’intimidation en ligne, voici quelques indices révélateurs : - Il évite d’utiliser Internet et le téléphone cellulaire ; - Il semble fâché ou déprimé après les avoir utilisés ; - Il se coupe de ses amis et de sa famille ; - Il ne veut pas discuter de ce qu’il fait en ligne ; - Il essaie de cacher l’écran en présence d’autres personnes. Si votre enfant fait l’objet d’intimidation, le plus important est de vous assurer qu’il se sente en sécurité et de lui fournir votre soutien. Aidez votre enfant à décider du meilleur plan d’action, lequel pourrait inclure de communiquer avec l’école (si l’intimidation implique un camarade de classe), de parler aux parents de l’autre enfant, de rapporter l’intimidation aux administrateurs du service ou du site sur lequel elle se produit ou de communiquer avec le service de police si des menaces ont été proférées.
Cela peut paraître bizarre de parler d’espace personnel dans un média aussi ouvert et mondial qu’Internet, mais pour beaucoup d’enfants et d’adolescents, la facilité avec laquelle il est possible de s’y créer une vie numérique loin des yeux des adultes est ce qui les attire le plus. Il n’y a là rien d’inhabituel puisque les adolescents ont depuis toujours été les instigateurs de leur propre sous-culture ; toutefois, Internet recèle des enjeux uniques qui font de l’établissement et du respect des limites de la confidentialité un réel défi. Une mère racontait le moment où sa fille de 14 ans avait créé son propre blogue. Comme on lui avait souligné combien il était bon, elle avait décidé de le visiter elle-même. Lorsqu’elle voulut en féliciter sa fille, cette dernière s’est indignée de cette « atteinte à sa vie privée ». À la blague, cette mère a dit ne pas avoir réalisé que le blogue était destiné à tout le monde sur la planète, sauf elle !
En tant que parent, il vous appartient de décider de votre propre niveau de confort en matière d’accès aux cybercomptes de vos enfants. Pour la plupart des familles, la confiance et la communication sont plus efficaces que la surveillance : il existe de toute façon pour les enfants une panoplie de moyens de la contourner. Mais nous devons également trouver un équilibre entre confidentialité et protection. Un compromis qui semble bien fonctionner est de demander à vos enfants les mots de passe de leurs comptes, lesquels ne seront utilisés qu’en cas d’extrême urgence. Si vous décidez d’utiliser des logiciels de surveillance parce que vous vous inquiétez pour la sécurité de vos enfants, soyez franc et dites-leur que vous surveillez leurs activités. Le fait d’espionner vos enfants minera la relation de confiance nécessaire pour qu’ils se sentent à l’aise de se confier à vous s’ils devaient avoir des problèmes.
Les parents peuvent également aider leurs enfants en leur apprenant à s’assurer que leurs espaces personnels soient aussi privés qu’ils le désirent. Lorsque les jeunes créent des espaces personnels, ils les créent généralement pour un public cible. Les problèmes surviennent lorsque ce qu’ils publient est lu par un public à qui il n’est pas destiné . En plus de se rappeler de « tourner son idée sept fois avant de publier », les jeunes doivent apprendre comment surveiller et gérer leur présence en ligne. Pour les adolescents détenant un profil Facebook, il n’y aura rien de plus révélateur qu’une petite visite sur des sites d’évaluation de la confidentialité, tels Reclaim Privacy (www.reclaimprivacy.org) et Profile Watch (www.profilewatch.org). Là, ils pourront vérifier combien leurs profils sont étalés au grand jour sur Internet. Facebook offre également des fonctionnalités à cet effet.
Les parents, tout comme les jeunes, ont également besoin de bonnes informations pour se sentir compétents quand il est question du monde numérique. Pour de plus amples informations sur les sujets traités au cours de cette présentation, visitez le site WebAverti.ca. HabiloMédias a également créé un tutoriel amusant et instructif, Devenir e-Parent , conçu pour vous aider à mieux gérer la vie virtuelle de votre famille.
De plus, le site Web d’HabiloMédias présente une panoplie de jeux pour la famille qui aideront vos enfants à avoir un regard plus critique sur les médias.
Quoi qu’il en soit, il demeure que l’outil par excellence pour que vos enfants profitent du meilleur du Web, c’est vous. Les enfants nous le répètent sans cesse : en matière de conseils et d’influence, les parents seront toujours en tête de liste. Les parents qui établissent clairement des limites et leurs attentes en matière d’utilisation Internet et mobile, et qui en discutent activement, augmentent la réceptivité de leurs enfants face à leurs interventions et aux règles de sécurité et ce, même lorsqu’ils sont plus vieux. [1] Aussi, garder votre sens de l’humour vous aidera assurément ! _________________________ [1] Byrne, Sahara, Ph.D. et Theodore Lee. « Toward Predicting Youth Resistance to Internet Risk Prevention Strategies, » Journal of Broadcasting & Electronic Media , 55:1 (2011), 90-113.
Au cours de cette présentation, nous avons beaucoup parlé de l’importance de la communication, et pour cause : nous savons qu’un jour ou l’autre, nos enfants feront leurs propres choix. Et lorsqu’ils seront arrivés à cette étape, nous voulons être la petite voix qui leur rappellera de s’arrêter et de réfléchir, mais surtout, vous serez la personne à qui ils pourront parler si les choses tournent mal.
L’art d’être parent à l’ère numérique ! a été conçue par HabiloMédias, ressource canadienne reconnue pour son expertise en matière d’éducation aux médias et de littératie numérique. HabiloMédias veut s’assurer que les enfants et les jeunes développent leur esprit critique pour devenir des citoyens numériques bien informés face aux médias.
Cet atelier a été réalisé grâce au soutien financier de Bell.