Les temps sont durs et cela se lit dans le bilan de nos entreprises qui peinent à retrouver le chemin d’une croissance forte et pérenne. Elles étaient déjà sous le choc de la crise mondiale de 2008-2009 quand elles furent de nouveau ébranlées par la déferlante post-révolution, qui a porté à son point culminant les contestations, les grèves et les revendications sur fond d’exacerbation de la concurrence mondiale.
Le choc de la révolution fut loin d’être l’unique écueil à entraver la marche pourtant laborieuse des entreprises tunisiennes, qui durent subir, de plein fouet, les effets de la crise de la zone euro …
A l’évocation de ces seuls obstacles, la liste n’est pas exhaustive, on est à la fois surpris et impressionné par la hardiesse et l’audace des chefs d’entreprise qui ont fait contre mauvaise fortune bon cœur. Ils n’ont pas abdiqué. A peine s’ils ont reculé. Dans l’adversité, ils y ont même trouvé les moyens, la nécessité morale d’avancer contre vents et marées. On ne saluera jamais assez leur instinct d’entrepreneur et pour certains, leur patriotisme économique. Ils ont maintenu le cap sur l’avenir, donné de la Tunisie l’image d’un pays assoiffé de réussite qui crée, innove et se projette dans la mondialisation pour exister et ne pas se laisser rayer de la carte industrielle mondiale. Ils ont intégré au plus profond de leur management et de leur mode de gouvernance les revendications et les demandes sociales et politiques, nées de l’élan révolutionnaire.
En retour, ils revendiquent pour eux- mêmes et pour leurs propres entreprises un environnement et un climat d’affaires et d’investissement assainis, apaisés, expurgés des effets néfastes d’une bureaucratie tentaculaire et tatillonne, peu compatible avec le système démocratique qui se met en place. Il faut aussi et surtout en finir avec ces revendications excessives, décalées par rapport à la réalité économique, qui mettent en péril l’entreprise et l’emploi. Avis au prochain gouvernement qui aura fort à faire pour ramener le calme, la sécurité et la sérénité.
Le reste, c'est-à-dire la croissance, suivra. Les chefs d’entreprise n’en pensent pas le contraire.