1. Le 27 février 2015
Qu’est-ce qu’une frontière pour les Français ?
Etude Harris Interactive pour Grenoble Ecole de Management
Dans le cadre du Festival de Géopolitique qui se déroulera du 12 au 15 mars 2015, Grenoble École de
Management a demandé à l’institut Harris Interactive d’interroger un échantillon représentatif de la
population française sur le concept de « frontière » de façon générale.
Quels sont les principaux enseignements de cette enquête ?
Spontanément, les Français associent les frontières à des « passoires » inefficaces pour contenir
les flux migratoires, des frontières qui sont devenues peu visibles à leurs yeux entre les différents
pays d’Europe : 61% jugent qu’elles n’existent pas ou plus à cette échelle.
Nuage de mots automatiquement généré à partir de l’exhaustivité des réponses spontanées à la question ouverte.
La taille d’un mot dans le visuel représente sa fréquence d’utilisation : le mot écrit en plus gros caractères est celui qui a été le plus utilisé
par les sondés dans leurs réponses. L’emplacement d’un mot au sein du nuage n’a pas de signification particulière, pas plus que sa couleur.
Les personnes interrogées perçoivent l’existence de frontières d’un œil plus positif (36%) que
négatif (25%), une majorité relative les abordant toutefois de manière neutre (39%) : selon les
Français, les frontières participent au sentiment d’appartenance (83%), permettent des relations
diplomatiques stables (74%) et, dans une moindre mesure, protègent les citoyens d’un pays de
menaces extérieures (58%).
Dans l’idéal, les Français estiment que l’enjeu des frontières doit être posé à un niveau
international (73%) plutôt que strictement national (25%), et leur appréciation du concept repose
principalement sur un cadre légal : une frontière sépare avant tout des espaces appliquant des lois
différentes (49%).
Sur le cas plus précis des frontières hexagonales, deux Français sur trois (64%) jugent qu’elles ne
sont aujourd’hui pas assez surveillées, ce qu’ils considèrent pourtant quasi unanimement possible
(91%, et même 52% « tout à fait possible »).
2. Jean-Marc Huissoud, Directeur du Centre d’Etudes en Géopolitique et Gouvernance de GEM et co-
organisateur du Festival, livre son analyse :
« Ces résultats montrent un certain flou dans la conscience des français quant aux enjeux
frontaliers. Tout d’abord parce la frontière est beaucoup plus incarnée aujourd’hui entre l’Europe et le
reste du monde qu’entre pays européens. Des frontières sont perçues entre « continents » de manière
forte, ce qui relève de l’imaginaire plus que de la réalité. C’est peut-être une manière discrète de
transgresser le discours sur le choc des civilisations, difficile à exprimer comme tel en France. Mais
encore une fois, une forme de conscience européenne se trahit dans ces résultats.
De plus, ce sondage évoque beaucoup plus une frontière « filtre » qu’une frontière « barrière ». Ce
que la frontière incarne c’est surtout du droit. Les différences « radicales » (langues, religions)
obtiennent des identifications faibles.
La demande enfin, contexte oblige, est surtout de sécurité et s’assortit d’une utopie de contrôle fort.
Mais contre toute attente, les questions d’emploi, de protectionnisme économique, sont absentes ou
sous-jacentes, de même que la question des migrations.
Finalement la frontière semble être une barrière contre l’absence de gouvernance, une manifestation
d’une volonté d’identité et de choix collectif, sans que l’une soit exclusive de l’autre, tant qu’il n’est
pas une menace. »
Jean-François Fiorina, Directeur adjoint de GEM, se félicite de son côté de la pertinence du choix du
thème de cette 7ème
édition du Festival : « Les résultats de ce sondage montrent que le sujet des
frontières interpelle les français, encore plus en cette période mouvementée. Cette 7ème
édition du
Festival de Géopolitique place une nouvelle fois Grenoble Ecole de Management au cœur de sa
mission de School for Business for society. »
Enquête réalisée en ligne du 17 au 19 février 2015. Echantillon de 1 029 personnes
représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables
suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
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