présentes dans les analyses d’air, dont le folpel, un fongicide utilisé pour lutter contre le mildiou
(classé cancérigène probable aux États-Unis).
90 substances recherchées
En Gironde, la campagne de mesures s’est déroulée dans plusieurs sites viticoles entre le
Médoc, le Blayais, l’Entre-deux-Mers ou encore Léognan, dans la banlieue de Bordeaux. Des
capteurs passifs (sorte d’éponge où se déposent les polluants) ont été installés en 2021 dans
cinq parcelles différentes, à des distances variables des habitations (de 5 à 515 mètres), afin de
détecter 77 substances pesticides volatiles. Treize substances supplémentaires ont été
recherchées en 2022, avec un autre capteur positionné à 25 mètres des vignes pendant dix
semaines. Un capteur avait également été installé dans une école de Gauriac, au sud de Blaye.
Pour Générations futures, les résultats sont clairs : « les préleveurs situés à 10, 25, 50 ou même
60 mètres des vignes capturent des quantités encore importantes de pesticides, supérieures
aux quantités représentant le « bruit de fond » mesuré à plus de 500 mètres des vignes ». Le
bruit de fond correspond aux quantités de pesticides retrouvées partout en France, y compris
au cœur des villes. « L’étude montre clairement et une nouvelle fois que dans les zones viticoles,
il y a une surexposition des populations aux pesticides présents dans l’air », note Pauline
Cervan, membre de Générations futures.
Le folpel omniprésent
Autre enseignement, le folpel représente jusqu’à 90 % des substances retrouvées. « C’est un
produit problématique dont on demande l’interdiction, rappelle François Veillerette, fondateur et
porte-parole de l’ONG. On a des concentrations jusqu’à 13 000 nanogrammes à cinq mètres, et
encore 2 004 Ng à 60 mètres, c’est très largement supérieur au bruit de fond. Nous demandons
au gouvernement d’appuyer la demande d’interdiction du folpel auprès de l’Efsa (Autorité
européenne de sécurité des aliments, NDLR), car il arrive en fin d’homologation. On ne va pas
en reprendre pour dix ans de plus ! »
Contacté ce jeudi, le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) n’a pas souhaité
faire de commentaires. De son côté, en l’absence de normes sur la présence de pesticides dans
l’air, Générations futures se borne à « démontrer une surexposition » malgré les ZNT, sans tirer
de conclusions scientifiques sur la santé des riverains.