1. Marshall B. Rosenberg, (1934-2015) docteur en psychologie clinique,
victime de violence raciale, fut confronté à deux questions fondamentales :
• Si nous, humains, aimons tant contribuer au bien-être les uns des autres,
pourquoi certains parmi nous génèrent-ils tant de violence et de souffrance
dans leurs interactions, même avec ceux qu’ils aiment?
• Comment se fait-il que certaines personnes, comme Etty Hillesum,
parviennent à rester constructives et aimantes,
même dans des circonstances horribles et violentes?’
Il développa la Communication Non Violente,
c’est-à-dire une autre façon de penser, de s’exprimer et d’exercer son pouvoir,
qui se différencie nettement de celle dont la plupart d’entre nous
– où que ce soit dans le monde – avons été éduqués à communiquer et à interagir.
Clin d’œil sur la Communication non violente (CNV)
par Alain Ducass, le 2 décembre 2021
Collection « Clin d’œil »
sur les trésors des sciences humaines
https://energetic.fr/clin-doeil
2. CNV : distinguer ce qui crée la violence et/ou la paix
Communication violente Communication non-violent5e CNV
Jugements moralisateurs imposés du dessus : « le
problème avec toi… » ou « c’est mal », « le tu qui
tue », « si tu te compares
Observer sans juger ,
Refus de responsabilité personnelle : « on me l’a
ordonné » ; « c’est la règle » ; « c’est plus fort que
moi » ;
Exprimer son sentiment en disant « je »
Imposition d’exigences : « il faut » ; « tu dois » ; « Il
n’y a qu’à » ; si tu ne fais pas ceci, alors je »
Effectuer une demande :
Réactions instinctives du tac au tac Respirer, repérer son sentiment, ses besoins et ses
valeurs frustrées
Conseils non sollicités Attendre le bon moment
Double langage : « oui … mais » Choisir entre le compliment ou la demande
Semi absence : « faire deux choses à la fois » Ecoute empathique :
…/… …/…
3. Observer sans évaluer est la plus haute forme d’intelligence humaine, selon J Krishnamurti
Cela ouvre des fenêtres dans le dialogue mais ce n’est pas facile
Lorsque nous mélangeons observation et évaluation,
notre interlocuteur entend gé,néralement une critique
Je peux admettre que tu me dises ce que j’ai fait et ce que je n’ai pas fait,
Et je peux admettre tes interprétation, mais je t’en prie, ne mélange pas les deux
CNV : Observer sans évaluer
Observation mêlée
d’évaluation
Observation exempte d’évaluation
Tu es trop généreux Quand tu reçois ton argent de poche, je vois que tu le
donnes très vite
Il traîne dans son travail Il commence à réviser la veille de ses examens
Les immigrés ne savent pas
entretenir leur jardin
Je n’ai jamais vu notre voisin tondre sa pelouse
Paul écrit très mal J’ai du mal à déchiffrer son écriture
Image tirée de :
https://se-sentir-bien.com/cnv-observer-sans-evaluer/
4. Dans la vie courante ou dans le monde des affaires, il est fréquent que des comportements nous heurtent
Nous avons vu qu’il était prudent de ne pas juger et évaluer ce comportement
En effet si nous nous sentons mal face à ce comportement, notre mal-être peut avoir d’autres causes
Pour le savoir, il s’agit d’aller plus en profondeur pour détecter notre émotion, notre besoin frustré, notre
sentiment, en faisant là encore la distinction entre un sentiment et une pensée :
CNV : Identifier son sentiment et ses besoins
Pensée Sentiment Besoin
Je me sens nul Je suis triste de ne pas bien
savoir
Je voudrais pouvoir
m’exprimer aisément
Je me sens
incompris
Je suis inquiet du manque
de réaction des autres
J’aurais besoin de
compliments
Je me sens
ignoré
Je suis triste d’être seul J’ai un besoin inassouvi de
rencontre
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http://dessinsmisslilou.over-blog.com
5. Les actes d’autrui peuvent être le facteur déclenchant mais jamais la cause de nos sentiments.
Lorsque nous recevons un message négatif, nous avons quatre manières pour réagir,
et autant d’étapes pour passer de l’esclavage à la libération affective.
CNV : Assumer la responsabilité de ses sentiments
4. Chercher à comprendre les
sentiments et besoins de l’autre,
(et lui montrer de l’empathie)
2. Rejeter le message
et renvoyer la violence
(exécrable)
3. Identifier nos besoins
à l’origine de nos sentiments,
en assumer la responsabilité
(et les exprimer au bon moment)
1. Introjecter le message et entrer
dans la culpabilité et la honte
(esclavage),
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www.frvocabulary.blogspot.com
www.reagirpourbeaucaire.fr
www.nouvelles.umontreal.ca
www.nospensees.fr
6. Une fois notre besoin identifié, nous pouvons formuler une demande précise,
en acceptant intérieurement que l’autre accepte ou refuse.
Pour augmenter les chances qu’il accepte, nous pouvons :
• Attendre d’être au clair avec ce que nous désirons vraiment ;
• Adopter un ton paisible ;
• Formuler une demande claire, positive et concrète ;
• L’expliquer autant que possible en exprimant si possible notre besoin sous-
jacent ;
• Accepter un possible refus, en privilégiant la relation à l’action
• Être sincère quand nous disons « s’il vous plait » pour éviter que la demande
soit perçue comme une exigence ;
• Vérifier auprès de l’interlocuteur qu’il a compris la demande, en demandant
un retour ;
• Rectifier paisiblement si l’interlocuteur a interprété faussement la demande.
Si nous sommes face à un groupe, Il importe d’être précis sur notre intention quand nous prenons la parole
Inversement, nous pouvons demander à celui qui parle de dire quelle est son intention et ce qu’il attend de nous,
Et nous pouvons exprimer notre propre besoin.
CNV : Formuler une demande précise
en augmentant les chances d’être entendu
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7. Toute personne qui soufre, ou qui délivre un message fort a besoin de respect.
Elle se sentira incomprise et blessée si nous agissons trop vite en conseillant, surenchérissant, moralisant, consolant,
déviant, expliquant, corrigeant…
il convient tout d’abord d’identifier :
• Les faits (ce que les autres ont observé)
• Les sentiments de l’autre
• Les besoins de l’autre
• La demande de l’autre
Il est ensuite recommandé d’utiliser l’écouter réflexive
(reformulation exacte) si l’interlocuteur parle avec émotion :
Si j’ai bien compris….vous avez vu… vous avez ressenti ….
Vous auriez besoin de … et vous attendez… Est-ce bien cela ?
L’empathie guérit
On peut maintenir une attitude empathique
jusqu’à ce que le rythme de la voix diminue et qu’une détente apparaît.
Si la relation est trop dure, on peut hurler notre souffrance ou s retirer provisoirement
CNV : Montrer de l’empathie envers les autres
en étant pleinement présent à eux
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8. La CNV appliquée à nous-même nous permet de nous relier à nous-même avec bienveillance
En nous écoutant sans juger, nous coupons les jugements portés sur nous dans le passé, qui nous empêchent de voir
ce que nous avons de beau et d’unique.
Au lieu de nous dire « je dois » traduisons « je choisis »
Lorsque nous commentons une erreur ou subissons un échec
nous pouvons appliquer le deuil en CNV qui consiste en :
1. Nous relier à nos sentiments et à nos besoins actuels ;
2. Nous pardonner en ayant de la compassion pour le
besoin que nous cherchions à combler maladroitement ;
3. Trouver les motivations positives derrière nos choix
ou bien faire d’autres choix ;
Ayons de la compassion envers nous-même
en nous libérant des obligations non choisies.
Et en cherchant les vrais besoins derrière les moyens :
avoir de l’argent, de l’approbation, ou éviter la punition,
la honte, la culpabilité.
CNV : Montrer de la bienveillance envers soi-même
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9. Comme les autres émotions, la colère a une fonction vitale
Ne pas confondre la cause et le facteur déclenchant : Nous ne sommes pas en colère à cause de ce que les autres
disent ou font mais à cause de nos pensées de reproche ou de jugement.
CNV : Exprimer pleinement la colère
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Si l’on a l’impression que notre souffrance provient du comportement de
quelqu’un, nous aurons tendance à nous venger MAIS :
• La colère est mauvaise conseillère ;
• La vengeance engendre l’escalade de la vengeance ;
• La vengeance ne répondra pas à nos besoins profonds ;
Si nous ressentons de la colère, la CNV nous invite à :
• Respirer profondément et remercier la colère de nous signaler un problème ;
• Identifier les jugements qui occupent notre pensée ;
• Retrouver le contact avec nos besoins ;
• S’efforcer de comprendre les besoins de l’autre et lui montrer de l’empathie ;
• Exprimer paisiblement nos besoins actuels et formuler éventuellement une
demande.
10. Pour illustrer l'application de la démarche CNV, Marshall Rosenberg utilise
la métaphore de la girafe et du chacal. La girafe représente la personne en
situation de communication non-violente, le chacal symbolise la violence
présente dans les situations de communication. Ainsi l'apprentissage de la CNV
consiste à passer d'une communication "chacal" à une communication "girafe"
Pour en savoir plus :
Niveau monde :
• Center for Nonviolent Communication http://www.cnvc.org/
Niveau francophone :
• A-Certif : association pour la certification en CNV en francophonie https://www.cnv-certification.com/
Collection « Clin d’œil »
https://energetic.fr/clin-doeil
Ce n° a été conçu et imagé
par alain.ducass@energeTIC.fr
catalyseur de changement