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Diaporamas ‘De l’offense à la réconciliation’
Série ‘Mémoire et reconnaissance de crimes du passé’
5 - La mémoire de la Shoah
Étienne Godinot 11.05.2023
La série de diaporamas
‘De l’offense à la réconciliation’
Sommaire - Rappel
Série 1 : Mémoire et reconnaissance de crimes du passé
1 - Introduction
2 - La mémoire de l’esclavage
3 - La mémoire du colonialisme
4 - La mémoire du génocide des Arméniens
5 - La mémoire de la Shoah
6 - La mémoire des crimes du communisme
7 - La mémoire des crimes commis par les États-Unis
8 - La mémoire des crimes des Khmers rouges au Cambodge
9 - La mémoire du génocide du Rwanda
10 - La mémoire des crimes commis pendant les guerres en ex-Yougoslavie
11 - La mémoire de l’apartheid en Afrique du Sud
12 - La mémoire des crimes commis par les institutions religieuses
Série 2 : Justice, pardon et réconciliation
1 - Justice, pardon et réconciliation : dissiper les malentendus
2 - Pardon et réconciliation entre personnes
3 - Pardon et réconciliation entre groupes humains
4 - La réconciliation franco-allemande
5-1 - L’Algérie et la France : de 1830 à 1962
5-2 - L’Algérie et la France : depuis 1962
6 - Le Japon et les traces de sa période impériale en Asie du Sud-Est
7 - La Chine. Une volonté de revanche ?
8 - Institutions en faveur des droits humains.
9 - Relire et dépasser le passé pour inventer l’avenir
La mémoire
de la Shoah (1933-1945)
La Shoah (en hébreu, "catastrophe") ou Holocauste est
l'entreprise d'extermination systématique, menée par l'Allemagne
nazie contre le peuple juif pendant la Seconde Guerre mondiale, qui
conduit à la disparition d’environ 6 millions de Juifs, soit les 2/3 des
Juifs d'Europe et environ 40 % des Juifs du monde.
Les Juifs, désignés par les nazis comme leurs "ennemis
irréductibles" et assimilés par leur idéologie à une race inférieure,
sont affamés jusqu'à la mort dans les ghettos de Pologne et d'Union
soviétique occupée, ou assassinés par l'emploi de méthodes
diverses : fusillades massives ; travail forcé et sous-alimentation
dans les camps de concentration ; gazage dans les "camions à gaz"
ou dans les chambres à gaz des centres d'extermination. Dans ce
dernier cas, les corps, privés de sépulture, sont éliminés par l'usage
intensif des fours crématoires et la dispersion des cendres.
Cet aspect de la Shoah en fait le seul génocide industrialisé
de l’histoire.
Les victimes :
Juifs, Tsiganes, opposants politiques,
victimes de handicap, homosexuels
Au sens strict du terme, la Shoah désigne l'extermination des
Juifs, mais d'autres groupes furent aussi persécutés : les Tsiganes, les
handicapés mentaux, les opposants politiques au nazisme, notamment
les communistes (dès 1933, avec l'ouverture des premiers camps de
concentration, destinés aux Allemands antinazis), les Témoins de
Jéhovah, les Chrétiens, les personnes victimes de handicap physique
ou psychique, les homosexuels et d'autres groupes considérés comme
déviants ou asociaux, comme les délinquants, vagabonds, etc.
Dès septembre 1939, les trois millions de juifs de la Pologne sont
un immense réservoir de main-d'œuvre réduite en esclavage. Les Juifs
sont enfermés dans des quartiers spéciaux (les ghettos), souvent déjà
peuplés de Juifs avant la guerre. Le travail forcé, l'entassement dans
des logements peu ou pas chauffés, à l'hygiène difficile à maintenir, le
manque de nourriture et la répression policière, provoquent une forte
mortalité.
Une propagande de haine et de mensonge
Dès 1940, Hitler engage son programme d'extermination. À
Varsovie, 500 000 Juifs sont déportés dans différents camps de travail
et d’extermination. Certains lieux publics sont interdits aux Juifs, ils sont
obligés de porter sur leurs vêtements une étoile de tissu jaune marquée
Jude, "Juif".
Des films et des expositions sont utilisés pour répandre les idées
antisémites dans la population.
Images : - Le Juif éternel ou Le Péril juif (Der Ewige Jude) est un film allemand de propagande
nazie, antisémite, sorti en 1940 et supervisé par Joseph Goebbels. Il dépeint l’idée d’un complot
international ourdi par les Juifs, présentés comme des sous-hommes, parasites et d'assassins,
dont la menace est impossible à contenir, justifiant ainsi la ‘solution finale’.
- Le Juif et la France est une exposition raciste et antisémite organisée de septembre 1941 à
janvier 1942 à Paris. Elle est organisée et financée par la propagande de l'occupant allemand à
travers ‘l'Institut d'étude des questions juives’ (IEQJ). Elle s'appuie sur le travail de George
Montandon, professeur à ‘l'École d'anthropologie de Paris’ et auteur du livre Comment
reconnaître le Juif ?
Des camps de concentration, de travail, d’internement,
d’extermination, d’euthanasie
en Allemagne, en Alsace et en Pologne
Börgermoor-Papenburg (1933), Oranienburg (mars
1933), Dachau (mars 1933), Breslau-Dürrgoy (mars
1933), Wuppertal-Kemna (juin 1933), Benninghausen
(mars 1933), Kislau (avril 1933), Heuberg (mai 1933),
Lichtenburg (juin 1933), Esterwegen-Hummling (juin
1933), Hamburg-Wittmoor (juin 1933), Hambourg-
Fühlsbüttel (août 1933), Bad Sulza (oct. 1933),
Moringen-Solling (oct. 1933), Stettin-Bredow (oct. 1933),
Ulm-Kuhberg (déc. 1933), Colditz (janv. 1934), Berlin-
Tempelhof (déc. 1934), Oranienburg-Sachsenhausen
(juin 1936), Buchenwald (juillet 1937), Mauthausen-
Gusen (mars 1938), Flossenbürg (mai 1938),
Neuengamme (déc. 1938), Ravensbrück (mai 1939),
Stutthof-Dantzig (août 1939), Grafeneck-Gomadingen
(janv. 1940), Pirna-Sonnenstein (janvier 1940), Hartheim-
Alkoven (mars 1940), Bergen-Belsen (janv. 1940),
Hamadar (janv. 1941), Natzweiler-Struthof (mai 1941),
Dora-Mittelbau (août 1943).
Images : - Le programme Aktion T4 en vue de l’élimination des
handicapés physiques et mentaux
- Fours crématoires à Dachau
Des camps d’extermination
Dans les pays occupés par l'armée allemande, les victimes
de la Shoah sont traquées par la Gestapo*, parfois avec la
complicité des autorités locales, comme en France. Elles sont
arrêtées par l'armée allemande, les SS* ou bien la police, la
gendarmerie ou des forces paramilitaires locales. Elles sont
déportées vers des camps de concentration situés en Allemagne, où
elles effectuent des travaux forcés, au côté d'autres prisonniers,
souvent jusqu'à la mort.
À partir de la ‘conférence de Wannsee’, réunion des dirigeants
nazis à Berlin en janvier 1942, les ghettos sont vidés, et les Juifs
raflés en Europe sont acheminés dans des wagons de marchandises
vers des camps de travail forcé et de mise à mort : camps d'extermi-
nation de Auschwitz et Auschwitz-Birkenau (1,1 million de morts),
Treblinka (870 000 morts), Belzec (650 000 morts), Sobibor (450 000
morts), Chelmno (150 000 morts), Maidanek (80 000 morts).
* Gestapo : Geheime StaatsPolizei (‘Police secrète d’État’). SS : SchutzStaffel (‘Escadron de
protection’). La SS crée sa propre armée, la Waffen-SS.
Images : - Les trains de la mort
- Les détenus au camp de Buchenwald lors de sa libération par l’armée soviétique
- La conférence de Wansee
Les camps de l’horreur
À l'arrivée, les déportés sont dépouillés de leurs quelques
biens matériels, puis triés. Les enfants, les vieillards, les hommes
malades et les femmes sont le plus souvent envoyés dans de
fausses douches et gazés avec du Zyklon B, un puissant insecti-
cide toxique. Les corps sont ensuite brûlés dans les fours créma-
toires.
Les hommes valides sont employés dans des usines de la SS
et exterminés par le travail très dur, la faim, la maladie (typhus,
tuberculose, fièvre typhoïde, dysenterie, etc.), les violences
physiques ou la chambre à gaz.
Ils sont également tenus de se présenter lors d'interminables
séances d'appel. D'autres sont destinés comme cobayes dans les
expériences des "médecins" nazis comme Josef Mengele.
Images : - Derrière les barbelés, les femmes et les enfants
- Les latrines à Auschwitz : humilier, déshumaniser
La résistance au régime nazi
La résistance à l’impérialisme et au totalitarisme du 3ème Reich a
combiné des actions violentes (guérilla, sabotages meurtriers, opérations
militaires dont la plus massive a été le débarquement des forces alliées
en Normandie en juin 1944) et des actions non-violentes (distribution de
tracts, presse et radios clandestines, protection de personnes menacées,
fabrication de faux papiers, manifestations, refus individuels d’obéissance,
actions collectives de désobéissance civile).
Nous renvoyons les lecteurs au diaporama "La résistance civile
non-armée en Europe pendant la 2ème Guerre mondiale" dans la série des
diaporamas de l’IRNC "Préparer une défense civile non-violente".
Citons toutefois ici, pour donner envie d’y voir de plus près,
- la résistance des Autrichiens et des Allemands : Franz Jägerstätter, le
réseau de la Weisse Rose, les épouses de la Rosenstrasse, etc.
- la résistance des Églises allemandes (Clemens August von Galen,
évêque de Münster; la Bekennende Kirche (‘Église confessante’) et
Dietrich Bonhoeffer, etc.)
- la résistance des Églises en France (la communauté protestante,
notamment au Chambon-sur-Lignon; l’évêque de Toulouse, Jules Saliège,
etc. ../..
La résistance non-violente
au régime nazi
- La résistance non-violente en Norvège (démission des magistrats de
la Cour Suprême, désobéissance des enseignants)
- la résistance non-violente de la population au Danemark, qui porte
massivement l’étoile jaune en solidarité avec les Juifs,
- la protection des Juifs en Belgique, en Bulgarie,
- la résistance des médecins aux Pays-Bas,
- l’éducation clandestine en Pologne,
- les manifestations contre le nazisme à Prague, à Paris,
- la désobéissance civile des policiers de Nancy protégeant les Juifs,
- la grève des mineurs dans le Nord de la France, la résistance à la
réquisition pour travailler en Allemagne dans le cadre du ‘Service du
Travail Obligatoire’ (STO)
- la résistance des administrations, notamment par le ‘Noyautage des
Administrations Publiques’ (NAP, et Super NAP pour les hauts-
fonctionnaires).
Les généraux allemands
face à la résistance non-violente
Basil Liddell Hart, un des plus grands historiens militaires du
20ème siècle, a pu interroger, pendant leur captivité en Angleterre, les
généraux allemands qui avaient commandé des troupes d'occupation
en Europe, sur les différentes formes de résistance qu'ils avaient
rencontrées.
Il écrit : "Les déclarations de ces généraux révélaient l'efficacité
de la résistance non-violente (...) D'après leur propres déclarations, ils
avaient été incapables d'y faire face. Ils étaient experts en violence, et
avaient été entraînés à affronter des adversaires qui employaient des
méthodes violentes. Mais d'autres formes de résistance les
déconcertaient, et cela d'autant plus que les moyens employés
étaient subtils et secrets. Ils étaient soulagés quand la résistance
devenait violente et quand, aux méthodes non-violentes, venaient se
joindre des actions de guérilla. Car il était plus facile d'appliquer des
mesures sévères de répression contre les deux formes de résistance
à la fois"
Le procès de Nuremberg
Le procès de Nuremberg est intenté par les puissances alliées
contre 22 des principaux responsables du Troisième Reich, accusés de
complot et crimes contre la paix, crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
ll se tient du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946 dans le palais de justice
de Nuremberg et constitue la première étape de la mise en œuvre d'une
juridiction pénale internationale.
Il aboutit à la condamnation à mort par pendaison de 12 condam-
nés.* Des peines de prison allant jusqu'à la perpétuité sont prononcées contre
7 prévenus.**
1) Les crimes contre la paix sont « la direction, la préparation, le
déclenchement ou la poursuite d’une guerre d’agression, etc. » La guerre,
considérée jusque-là comme la prérogative d'un État souverain, peut
désormais être considérée comme un crime en droit international.
* Martin Bormann, Hans Frank, Wilhelm Frick, Hermann Göring, Alfred Jodl, Ernst Kaltenbrunner,
Wilhelm Keitel, Joachim von Ribbentrop, Alfred Rosenberg, Fritz Sauckel, Arthur Seyß-Inquart et Julius
Streicher.
** Karl Dönitz, Walther Funk, Rudolf Hess, Konstantin von Neurath, Erich Raeder, Baldur von Schirach et
Albert Speer.
Le devoir de désobéissance
2) Les crimes de guerre sont des violations des lois et coutu-
mes de guerre, dont l'assassinat et les mauvais traitements des popu-
lations civiles ou des prisonniers militaires, la déportation des popula-
tions civiles, l'exécution d’otages, le pillage de biens, la dévastation et
la destruction de villes ou villages sans motifs.
3) Les crimes contre l'humanité sont « l’assassinat, l’extermina-
tion, la réduction en esclavage, la déportation et tout acte inhumain
commis contre toutes les populations civiles, avant ou pendant la
guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou
religieux, etc. »
Le Tribunal* juge que « le fait d’avoir agi sur l’ordre de son
gouvernement ou celui d’un supérieur hiérarchique ne dégage pas la
responsabilité de (l’agent) s’il a eu moralement la faculté de choisir. »
*Le Tribunal reprend l’argumentation de Sir Hartley Shawcross, représentant l’accusa-
tion pour le Royaume-Uni : « Le loyalisme politique, l’obéissance militaire sont des choses
excellentes, mais elles n’exigent ni ne justifient la perpétration d’actes manifestement injusti-
fiables. Il arrive un moment où un être humain doit refuser d’obéir à son chef, s’il doit aussi
obéir à sa conscience. Même le simple soldat qui sert dans les rangs de l’armée de son pays
n’est pas tenu d’obéir à des ordres illégaux. »
Image : Hartley Shawcross (1902-2003), avocat et homme politique anglais; procureur au
procès de Nuremberg
Le devoir de mémoire
Le 23 janvier 2020 était commémorée la libération du camp
d’Auschwitz. À cette occasion, plusieurs sondages ont suscité l’effroi,
révélant que près d’un jeune sur 4 en France ignore tout de la Shoah et
que près d’un jeune sur 8 ne parvient pas à la situer dans le temps.
Ceci montre que l’exercice de devoir de mémoire en France subit de
très grosses lacunes, nonobstant les efforts répétés.
Le devoir de mémoire est le titre français donné en 1995 à un
ouvrage posthume de Primo Levi, reprenant un entretien accordé en
1983 à deux historiens italiens. Déjà en 1986, Serge Barcellini évoquait
« le devoir permanent de mémoire ».
Si nous ne percevons pas les liens qui unissent notre présent
au passé - et plus particulièrement aux violences et aux crimes dont
notre histoire est constituée - nous ne sommes pas à même d’en
prévenir le retour éventuel…
Entretenir la mémoire de la Shoah
Hannah Arendt, en relatant le procès d’Eichman*, dénonçait la
banalisation du mal : à force de le voir tous les jours, on finit par ne
plus y prêter attention. Les auteurs de l’horreur de la Shoah n’y
pensaient même plus vraiment, dans la mesure où cela relevait de leur
quotidien. En particulier, Eichman traitait de l’extermination des Juifs
avec une distance qui fait froid dans le dos.
Pour entretenir la mémoire de la Shoah et ne pas laisser les
nouvelles générations l’oublier, on peut notamment envisager trois
pistes :
- Emmener les jeunes visiter les musées historiques de la Shoah et de
la 2ème Guerre mondiale, et notamment le ‘Mémorial de la Shoah’;
- Les emmener sur les sites des camps de concentration et particuliè-
rement celui d’Auschwitz. On peut même imaginer que le voyage à
Auschwitz soit un passage obligé pour tout jeune au sein de l’Union
européenne, financé par l’UE.
- Faire connaître aux jeunes les livres, documentaires et films consa-
crés à la Shoah et aux grands crimes de l’histoire de l’humanité.
* Adolf Eichmann (1906-1962) est chargé de l'organisation de la Shoah. Ayant
échappé à la Justice après la capitulation allemande, et notamment au procès de Nuremberg, il
est retrouvé puis capturé par des agents du Mossad en mai 1960 à Buenos-Aires. Il est exfiltré
vers Israël, condamné à mort et exécuté à l'issue d'un retentissant procès tenu à partir d'avril
1961 à Jérusalem.
Yad Vashem
Yad Vashem (‘un monument et un nom’) est un mémorial situé à Jérusalem, cons-
truit en mémoire des victimes juives de la Shoah. Le Parlement israélien, la Knesset, a
décidé sa construction en 1953 en votant la ‘loi du mémorial’. Il se trouve dans la forêt de
Jérusalem, sur le versant ouest du mont Herzl (‘Mont du Souvenir’) à 804 mètres d'altitude.
Un nouveau bâtiment a été inauguré en mars 2005.
L’ensemble se compose de plusieurs bâtiments et jardins extérieurs : une salle de la
mémoire ; un musée historique ; une galerie d'art ; des archives ; la ‘Vallée des commu-
nautés détruites’ ; ‘le Hall des noms’ ; le mémorial des enfants ; un centre éducatif.
‘L'École internationale d'études de la Shoah’ a intégré un bâtiment neuf comportant
dix-sept salles de classe, un centre multimédia, un espace d'exposition.
Les ‘Justes parmi les nations’
Des personnes non juives sont également honorées à Yad
Vashem : les ‘Justes parmi les nations’. Ils ont sauvé des Juifs pendant
la guerre, souvent au risque de leur vie.
L’aide apportée par ‘les Justes’ prend des formes variées :
cacher des Juifs sous son toit ou dans sa propriété; procurer de faux
papiers et de fausses identités; aider les Juifs à circuler clandestinement
et à s’enfuir; sauver des enfants, etc.
Près de 28 000 personnes, vivantes ou décédées, sont hono-
rées comme ‘Justes’. Il peut s’agir aussi d’organisations ou de
collectivités. Par exemple, la commune française du Chambon-sur-
Lignon, dont les habitants avaient fait de leur village un refuge pour les
Juifs, est honorée par un jardin et une stèle.
Un trombinoscope sur le site de l’IRNC présente une cinquantaine de
figures de Justes : https://www.irnc.org/IRNC/Diaporamas/345
Images : L’Allée des Justes dans les jardins de Yad Vashem
‘Monument au Juste inconnu’ au Yad Vashem, par Shelomo Selinger.
Des mémoriaux et musées
à travers le monde
Bien des espaces sont dédiés à la mémoire de l’Holocauste :
- les mémoriaux accompagnés de centres de documentation et de
recherche sur la Shoah, à Jérusalem, Berlin, Paris, Washington,
Budapest, Varsovie, Sydney, Montréal, etc.
- les plaques commémoratives apposées sur la façade d’établisse-
ments scolaires et les monuments aux morts (monuments aux Martyrs
de la Résistance, monument aux héros du Ghetto de Varsovie, etc.),
- à Berlin, des petites plaques de bronze sur les trottoirs devant les
maisons de Juifs exterminés,
- les lieux de l’horreur devenus musées (Auschwitz-Birkenau, Treblinka,
Bełżec, Sobibór, Chełmno, Majdanek, Dachau, Maison Anne Frank,
Drancy, Camp des Milles, etc.),
- les nouveaux musées du Judaïsme (Paris, Berlin, Amsterdam…) qui
abordent logiquement le sujet, etc.
Photos : United States Holocaust Memorial Museum à Washington (Etats-Unis).
Monument aux héros du ghetto à Varsovie (Pologne)
Holocaust Memorial Center à Budapest (Hongrie)
Musée de l’Holocauste à Montréal (Canada)
Sydney Jewish Museum (Australie)
Le Mémorial aux Juifs assassinés d'Europe
à Berlin
Le ‘Mémorial aux Juifs assassinés d'Europe’ (Denkmal für die ermordeten Juden
Europas), également appelé Mémorial de l'Holocauste (Holocaust-Mahnmal), est un
monument situé au centre de Berlin, inauguré en mai 2005.
Il se présente comme un champ de 19 000 m2, couvert de 2 711 stèles de béton
disposées en maillage. Ces stèles sont destinées à produire une atmosphère de malaise et
de confusion, représentant un système supposé ordonné qui a perdu le contact avec la
raison humaine.
Sous ce champ de stèles se trouve la ‘Place de l'Information’ (Ort der Information),
qui contient le nom de toutes les victimes juives recensées par le musée du souvenir et du
centre de recherches de l'extermination des Juifs en Europe Yad Vashem, créé en 1953 à
Jérusalem-Ouest.
Quatre salles thématiques fournissent des informations sur les victimes à honorer et les sites
authentiques de commémoration. La Salle des lieux (Raum der Orte) présente 220 lieux de persécution
et d'extermination des Juifs européens et d’autres victimes, au travers de films et de photos historiques.
Le Portail commémoratif (Gedenkstättenportal) propose des informations sur les sites consacrés à la
Shoah (musées et mémoriaux) en Europe.
Un mémorial est consacré aussi à Berlin aux 500 000 Roms
et Tsiganes exterminés sous le 3è Reich (photo ci-contre).
La Fondation pour la mémoire de la Shoah
à Paris
La ‘Fondation pour la mémoire de la Shoah’ (FMS) a pour vocation de
soutenir des projets ayant trait à :
• l’histoire et la recherche sur la Shoah (bourses, aides à la
recherche…) ;
• la pédagogie (voyages scolaires, formation des professeurs…) ;
• la mémoire et à sa transmission (réhabilitation des lieux de mémoire,
documentaires, publications…) ;
• la solidarité envers les survivants de la Shoah (programmes médico-
sociaux) ;
• la culture juive (manifestations culturelles, éducation…) ;
• la lutte contre l'antisémitisme et au dialogue interculturel (actions
éducatives, publications, films…).
• Elle apporte un soutien permanent au ‘Mémorial de la Shoah’ à Paris
et à Drancy.
Documentation, histoire, bandes dessinées
Littérature
Films et documentaires
Films et documentaires
■

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Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 05. La mémoire de la Shoah

  • 1. Diaporamas ‘De l’offense à la réconciliation’ Série ‘Mémoire et reconnaissance de crimes du passé’ 5 - La mémoire de la Shoah Étienne Godinot 11.05.2023
  • 2. La série de diaporamas ‘De l’offense à la réconciliation’ Sommaire - Rappel Série 1 : Mémoire et reconnaissance de crimes du passé 1 - Introduction 2 - La mémoire de l’esclavage 3 - La mémoire du colonialisme 4 - La mémoire du génocide des Arméniens 5 - La mémoire de la Shoah 6 - La mémoire des crimes du communisme 7 - La mémoire des crimes commis par les États-Unis 8 - La mémoire des crimes des Khmers rouges au Cambodge 9 - La mémoire du génocide du Rwanda 10 - La mémoire des crimes commis pendant les guerres en ex-Yougoslavie 11 - La mémoire de l’apartheid en Afrique du Sud 12 - La mémoire des crimes commis par les institutions religieuses Série 2 : Justice, pardon et réconciliation 1 - Justice, pardon et réconciliation : dissiper les malentendus 2 - Pardon et réconciliation entre personnes 3 - Pardon et réconciliation entre groupes humains 4 - La réconciliation franco-allemande 5-1 - L’Algérie et la France : de 1830 à 1962 5-2 - L’Algérie et la France : depuis 1962 6 - Le Japon et les traces de sa période impériale en Asie du Sud-Est 7 - La Chine. Une volonté de revanche ? 8 - Institutions en faveur des droits humains. 9 - Relire et dépasser le passé pour inventer l’avenir
  • 3. La mémoire de la Shoah (1933-1945) La Shoah (en hébreu, "catastrophe") ou Holocauste est l'entreprise d'extermination systématique, menée par l'Allemagne nazie contre le peuple juif pendant la Seconde Guerre mondiale, qui conduit à la disparition d’environ 6 millions de Juifs, soit les 2/3 des Juifs d'Europe et environ 40 % des Juifs du monde. Les Juifs, désignés par les nazis comme leurs "ennemis irréductibles" et assimilés par leur idéologie à une race inférieure, sont affamés jusqu'à la mort dans les ghettos de Pologne et d'Union soviétique occupée, ou assassinés par l'emploi de méthodes diverses : fusillades massives ; travail forcé et sous-alimentation dans les camps de concentration ; gazage dans les "camions à gaz" ou dans les chambres à gaz des centres d'extermination. Dans ce dernier cas, les corps, privés de sépulture, sont éliminés par l'usage intensif des fours crématoires et la dispersion des cendres. Cet aspect de la Shoah en fait le seul génocide industrialisé de l’histoire.
  • 4. Les victimes : Juifs, Tsiganes, opposants politiques, victimes de handicap, homosexuels Au sens strict du terme, la Shoah désigne l'extermination des Juifs, mais d'autres groupes furent aussi persécutés : les Tsiganes, les handicapés mentaux, les opposants politiques au nazisme, notamment les communistes (dès 1933, avec l'ouverture des premiers camps de concentration, destinés aux Allemands antinazis), les Témoins de Jéhovah, les Chrétiens, les personnes victimes de handicap physique ou psychique, les homosexuels et d'autres groupes considérés comme déviants ou asociaux, comme les délinquants, vagabonds, etc. Dès septembre 1939, les trois millions de juifs de la Pologne sont un immense réservoir de main-d'œuvre réduite en esclavage. Les Juifs sont enfermés dans des quartiers spéciaux (les ghettos), souvent déjà peuplés de Juifs avant la guerre. Le travail forcé, l'entassement dans des logements peu ou pas chauffés, à l'hygiène difficile à maintenir, le manque de nourriture et la répression policière, provoquent une forte mortalité.
  • 5. Une propagande de haine et de mensonge Dès 1940, Hitler engage son programme d'extermination. À Varsovie, 500 000 Juifs sont déportés dans différents camps de travail et d’extermination. Certains lieux publics sont interdits aux Juifs, ils sont obligés de porter sur leurs vêtements une étoile de tissu jaune marquée Jude, "Juif". Des films et des expositions sont utilisés pour répandre les idées antisémites dans la population. Images : - Le Juif éternel ou Le Péril juif (Der Ewige Jude) est un film allemand de propagande nazie, antisémite, sorti en 1940 et supervisé par Joseph Goebbels. Il dépeint l’idée d’un complot international ourdi par les Juifs, présentés comme des sous-hommes, parasites et d'assassins, dont la menace est impossible à contenir, justifiant ainsi la ‘solution finale’. - Le Juif et la France est une exposition raciste et antisémite organisée de septembre 1941 à janvier 1942 à Paris. Elle est organisée et financée par la propagande de l'occupant allemand à travers ‘l'Institut d'étude des questions juives’ (IEQJ). Elle s'appuie sur le travail de George Montandon, professeur à ‘l'École d'anthropologie de Paris’ et auteur du livre Comment reconnaître le Juif ?
  • 6. Des camps de concentration, de travail, d’internement, d’extermination, d’euthanasie en Allemagne, en Alsace et en Pologne Börgermoor-Papenburg (1933), Oranienburg (mars 1933), Dachau (mars 1933), Breslau-Dürrgoy (mars 1933), Wuppertal-Kemna (juin 1933), Benninghausen (mars 1933), Kislau (avril 1933), Heuberg (mai 1933), Lichtenburg (juin 1933), Esterwegen-Hummling (juin 1933), Hamburg-Wittmoor (juin 1933), Hambourg- Fühlsbüttel (août 1933), Bad Sulza (oct. 1933), Moringen-Solling (oct. 1933), Stettin-Bredow (oct. 1933), Ulm-Kuhberg (déc. 1933), Colditz (janv. 1934), Berlin- Tempelhof (déc. 1934), Oranienburg-Sachsenhausen (juin 1936), Buchenwald (juillet 1937), Mauthausen- Gusen (mars 1938), Flossenbürg (mai 1938), Neuengamme (déc. 1938), Ravensbrück (mai 1939), Stutthof-Dantzig (août 1939), Grafeneck-Gomadingen (janv. 1940), Pirna-Sonnenstein (janvier 1940), Hartheim- Alkoven (mars 1940), Bergen-Belsen (janv. 1940), Hamadar (janv. 1941), Natzweiler-Struthof (mai 1941), Dora-Mittelbau (août 1943). Images : - Le programme Aktion T4 en vue de l’élimination des handicapés physiques et mentaux - Fours crématoires à Dachau
  • 7. Des camps d’extermination Dans les pays occupés par l'armée allemande, les victimes de la Shoah sont traquées par la Gestapo*, parfois avec la complicité des autorités locales, comme en France. Elles sont arrêtées par l'armée allemande, les SS* ou bien la police, la gendarmerie ou des forces paramilitaires locales. Elles sont déportées vers des camps de concentration situés en Allemagne, où elles effectuent des travaux forcés, au côté d'autres prisonniers, souvent jusqu'à la mort. À partir de la ‘conférence de Wannsee’, réunion des dirigeants nazis à Berlin en janvier 1942, les ghettos sont vidés, et les Juifs raflés en Europe sont acheminés dans des wagons de marchandises vers des camps de travail forcé et de mise à mort : camps d'extermi- nation de Auschwitz et Auschwitz-Birkenau (1,1 million de morts), Treblinka (870 000 morts), Belzec (650 000 morts), Sobibor (450 000 morts), Chelmno (150 000 morts), Maidanek (80 000 morts). * Gestapo : Geheime StaatsPolizei (‘Police secrète d’État’). SS : SchutzStaffel (‘Escadron de protection’). La SS crée sa propre armée, la Waffen-SS. Images : - Les trains de la mort - Les détenus au camp de Buchenwald lors de sa libération par l’armée soviétique - La conférence de Wansee
  • 8. Les camps de l’horreur À l'arrivée, les déportés sont dépouillés de leurs quelques biens matériels, puis triés. Les enfants, les vieillards, les hommes malades et les femmes sont le plus souvent envoyés dans de fausses douches et gazés avec du Zyklon B, un puissant insecti- cide toxique. Les corps sont ensuite brûlés dans les fours créma- toires. Les hommes valides sont employés dans des usines de la SS et exterminés par le travail très dur, la faim, la maladie (typhus, tuberculose, fièvre typhoïde, dysenterie, etc.), les violences physiques ou la chambre à gaz. Ils sont également tenus de se présenter lors d'interminables séances d'appel. D'autres sont destinés comme cobayes dans les expériences des "médecins" nazis comme Josef Mengele. Images : - Derrière les barbelés, les femmes et les enfants - Les latrines à Auschwitz : humilier, déshumaniser
  • 9. La résistance au régime nazi La résistance à l’impérialisme et au totalitarisme du 3ème Reich a combiné des actions violentes (guérilla, sabotages meurtriers, opérations militaires dont la plus massive a été le débarquement des forces alliées en Normandie en juin 1944) et des actions non-violentes (distribution de tracts, presse et radios clandestines, protection de personnes menacées, fabrication de faux papiers, manifestations, refus individuels d’obéissance, actions collectives de désobéissance civile). Nous renvoyons les lecteurs au diaporama "La résistance civile non-armée en Europe pendant la 2ème Guerre mondiale" dans la série des diaporamas de l’IRNC "Préparer une défense civile non-violente". Citons toutefois ici, pour donner envie d’y voir de plus près, - la résistance des Autrichiens et des Allemands : Franz Jägerstätter, le réseau de la Weisse Rose, les épouses de la Rosenstrasse, etc. - la résistance des Églises allemandes (Clemens August von Galen, évêque de Münster; la Bekennende Kirche (‘Église confessante’) et Dietrich Bonhoeffer, etc.) - la résistance des Églises en France (la communauté protestante, notamment au Chambon-sur-Lignon; l’évêque de Toulouse, Jules Saliège, etc. ../..
  • 10. La résistance non-violente au régime nazi - La résistance non-violente en Norvège (démission des magistrats de la Cour Suprême, désobéissance des enseignants) - la résistance non-violente de la population au Danemark, qui porte massivement l’étoile jaune en solidarité avec les Juifs, - la protection des Juifs en Belgique, en Bulgarie, - la résistance des médecins aux Pays-Bas, - l’éducation clandestine en Pologne, - les manifestations contre le nazisme à Prague, à Paris, - la désobéissance civile des policiers de Nancy protégeant les Juifs, - la grève des mineurs dans le Nord de la France, la résistance à la réquisition pour travailler en Allemagne dans le cadre du ‘Service du Travail Obligatoire’ (STO) - la résistance des administrations, notamment par le ‘Noyautage des Administrations Publiques’ (NAP, et Super NAP pour les hauts- fonctionnaires).
  • 11. Les généraux allemands face à la résistance non-violente Basil Liddell Hart, un des plus grands historiens militaires du 20ème siècle, a pu interroger, pendant leur captivité en Angleterre, les généraux allemands qui avaient commandé des troupes d'occupation en Europe, sur les différentes formes de résistance qu'ils avaient rencontrées. Il écrit : "Les déclarations de ces généraux révélaient l'efficacité de la résistance non-violente (...) D'après leur propres déclarations, ils avaient été incapables d'y faire face. Ils étaient experts en violence, et avaient été entraînés à affronter des adversaires qui employaient des méthodes violentes. Mais d'autres formes de résistance les déconcertaient, et cela d'autant plus que les moyens employés étaient subtils et secrets. Ils étaient soulagés quand la résistance devenait violente et quand, aux méthodes non-violentes, venaient se joindre des actions de guérilla. Car il était plus facile d'appliquer des mesures sévères de répression contre les deux formes de résistance à la fois"
  • 12. Le procès de Nuremberg Le procès de Nuremberg est intenté par les puissances alliées contre 22 des principaux responsables du Troisième Reich, accusés de complot et crimes contre la paix, crimes de guerre et crimes contre l'humanité. ll se tient du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946 dans le palais de justice de Nuremberg et constitue la première étape de la mise en œuvre d'une juridiction pénale internationale. Il aboutit à la condamnation à mort par pendaison de 12 condam- nés.* Des peines de prison allant jusqu'à la perpétuité sont prononcées contre 7 prévenus.** 1) Les crimes contre la paix sont « la direction, la préparation, le déclenchement ou la poursuite d’une guerre d’agression, etc. » La guerre, considérée jusque-là comme la prérogative d'un État souverain, peut désormais être considérée comme un crime en droit international. * Martin Bormann, Hans Frank, Wilhelm Frick, Hermann Göring, Alfred Jodl, Ernst Kaltenbrunner, Wilhelm Keitel, Joachim von Ribbentrop, Alfred Rosenberg, Fritz Sauckel, Arthur Seyß-Inquart et Julius Streicher. ** Karl Dönitz, Walther Funk, Rudolf Hess, Konstantin von Neurath, Erich Raeder, Baldur von Schirach et Albert Speer.
  • 13. Le devoir de désobéissance 2) Les crimes de guerre sont des violations des lois et coutu- mes de guerre, dont l'assassinat et les mauvais traitements des popu- lations civiles ou des prisonniers militaires, la déportation des popula- tions civiles, l'exécution d’otages, le pillage de biens, la dévastation et la destruction de villes ou villages sans motifs. 3) Les crimes contre l'humanité sont « l’assassinat, l’extermina- tion, la réduction en esclavage, la déportation et tout acte inhumain commis contre toutes les populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux, etc. » Le Tribunal* juge que « le fait d’avoir agi sur l’ordre de son gouvernement ou celui d’un supérieur hiérarchique ne dégage pas la responsabilité de (l’agent) s’il a eu moralement la faculté de choisir. » *Le Tribunal reprend l’argumentation de Sir Hartley Shawcross, représentant l’accusa- tion pour le Royaume-Uni : « Le loyalisme politique, l’obéissance militaire sont des choses excellentes, mais elles n’exigent ni ne justifient la perpétration d’actes manifestement injusti- fiables. Il arrive un moment où un être humain doit refuser d’obéir à son chef, s’il doit aussi obéir à sa conscience. Même le simple soldat qui sert dans les rangs de l’armée de son pays n’est pas tenu d’obéir à des ordres illégaux. » Image : Hartley Shawcross (1902-2003), avocat et homme politique anglais; procureur au procès de Nuremberg
  • 14. Le devoir de mémoire Le 23 janvier 2020 était commémorée la libération du camp d’Auschwitz. À cette occasion, plusieurs sondages ont suscité l’effroi, révélant que près d’un jeune sur 4 en France ignore tout de la Shoah et que près d’un jeune sur 8 ne parvient pas à la situer dans le temps. Ceci montre que l’exercice de devoir de mémoire en France subit de très grosses lacunes, nonobstant les efforts répétés. Le devoir de mémoire est le titre français donné en 1995 à un ouvrage posthume de Primo Levi, reprenant un entretien accordé en 1983 à deux historiens italiens. Déjà en 1986, Serge Barcellini évoquait « le devoir permanent de mémoire ». Si nous ne percevons pas les liens qui unissent notre présent au passé - et plus particulièrement aux violences et aux crimes dont notre histoire est constituée - nous ne sommes pas à même d’en prévenir le retour éventuel…
  • 15. Entretenir la mémoire de la Shoah Hannah Arendt, en relatant le procès d’Eichman*, dénonçait la banalisation du mal : à force de le voir tous les jours, on finit par ne plus y prêter attention. Les auteurs de l’horreur de la Shoah n’y pensaient même plus vraiment, dans la mesure où cela relevait de leur quotidien. En particulier, Eichman traitait de l’extermination des Juifs avec une distance qui fait froid dans le dos. Pour entretenir la mémoire de la Shoah et ne pas laisser les nouvelles générations l’oublier, on peut notamment envisager trois pistes : - Emmener les jeunes visiter les musées historiques de la Shoah et de la 2ème Guerre mondiale, et notamment le ‘Mémorial de la Shoah’; - Les emmener sur les sites des camps de concentration et particuliè- rement celui d’Auschwitz. On peut même imaginer que le voyage à Auschwitz soit un passage obligé pour tout jeune au sein de l’Union européenne, financé par l’UE. - Faire connaître aux jeunes les livres, documentaires et films consa- crés à la Shoah et aux grands crimes de l’histoire de l’humanité. * Adolf Eichmann (1906-1962) est chargé de l'organisation de la Shoah. Ayant échappé à la Justice après la capitulation allemande, et notamment au procès de Nuremberg, il est retrouvé puis capturé par des agents du Mossad en mai 1960 à Buenos-Aires. Il est exfiltré vers Israël, condamné à mort et exécuté à l'issue d'un retentissant procès tenu à partir d'avril 1961 à Jérusalem.
  • 16. Yad Vashem Yad Vashem (‘un monument et un nom’) est un mémorial situé à Jérusalem, cons- truit en mémoire des victimes juives de la Shoah. Le Parlement israélien, la Knesset, a décidé sa construction en 1953 en votant la ‘loi du mémorial’. Il se trouve dans la forêt de Jérusalem, sur le versant ouest du mont Herzl (‘Mont du Souvenir’) à 804 mètres d'altitude. Un nouveau bâtiment a été inauguré en mars 2005. L’ensemble se compose de plusieurs bâtiments et jardins extérieurs : une salle de la mémoire ; un musée historique ; une galerie d'art ; des archives ; la ‘Vallée des commu- nautés détruites’ ; ‘le Hall des noms’ ; le mémorial des enfants ; un centre éducatif. ‘L'École internationale d'études de la Shoah’ a intégré un bâtiment neuf comportant dix-sept salles de classe, un centre multimédia, un espace d'exposition.
  • 17. Les ‘Justes parmi les nations’ Des personnes non juives sont également honorées à Yad Vashem : les ‘Justes parmi les nations’. Ils ont sauvé des Juifs pendant la guerre, souvent au risque de leur vie. L’aide apportée par ‘les Justes’ prend des formes variées : cacher des Juifs sous son toit ou dans sa propriété; procurer de faux papiers et de fausses identités; aider les Juifs à circuler clandestinement et à s’enfuir; sauver des enfants, etc. Près de 28 000 personnes, vivantes ou décédées, sont hono- rées comme ‘Justes’. Il peut s’agir aussi d’organisations ou de collectivités. Par exemple, la commune française du Chambon-sur- Lignon, dont les habitants avaient fait de leur village un refuge pour les Juifs, est honorée par un jardin et une stèle. Un trombinoscope sur le site de l’IRNC présente une cinquantaine de figures de Justes : https://www.irnc.org/IRNC/Diaporamas/345 Images : L’Allée des Justes dans les jardins de Yad Vashem ‘Monument au Juste inconnu’ au Yad Vashem, par Shelomo Selinger.
  • 18. Des mémoriaux et musées à travers le monde Bien des espaces sont dédiés à la mémoire de l’Holocauste : - les mémoriaux accompagnés de centres de documentation et de recherche sur la Shoah, à Jérusalem, Berlin, Paris, Washington, Budapest, Varsovie, Sydney, Montréal, etc. - les plaques commémoratives apposées sur la façade d’établisse- ments scolaires et les monuments aux morts (monuments aux Martyrs de la Résistance, monument aux héros du Ghetto de Varsovie, etc.), - à Berlin, des petites plaques de bronze sur les trottoirs devant les maisons de Juifs exterminés, - les lieux de l’horreur devenus musées (Auschwitz-Birkenau, Treblinka, Bełżec, Sobibór, Chełmno, Majdanek, Dachau, Maison Anne Frank, Drancy, Camp des Milles, etc.), - les nouveaux musées du Judaïsme (Paris, Berlin, Amsterdam…) qui abordent logiquement le sujet, etc. Photos : United States Holocaust Memorial Museum à Washington (Etats-Unis). Monument aux héros du ghetto à Varsovie (Pologne) Holocaust Memorial Center à Budapest (Hongrie) Musée de l’Holocauste à Montréal (Canada) Sydney Jewish Museum (Australie)
  • 19. Le Mémorial aux Juifs assassinés d'Europe à Berlin Le ‘Mémorial aux Juifs assassinés d'Europe’ (Denkmal für die ermordeten Juden Europas), également appelé Mémorial de l'Holocauste (Holocaust-Mahnmal), est un monument situé au centre de Berlin, inauguré en mai 2005. Il se présente comme un champ de 19 000 m2, couvert de 2 711 stèles de béton disposées en maillage. Ces stèles sont destinées à produire une atmosphère de malaise et de confusion, représentant un système supposé ordonné qui a perdu le contact avec la raison humaine. Sous ce champ de stèles se trouve la ‘Place de l'Information’ (Ort der Information), qui contient le nom de toutes les victimes juives recensées par le musée du souvenir et du centre de recherches de l'extermination des Juifs en Europe Yad Vashem, créé en 1953 à Jérusalem-Ouest. Quatre salles thématiques fournissent des informations sur les victimes à honorer et les sites authentiques de commémoration. La Salle des lieux (Raum der Orte) présente 220 lieux de persécution et d'extermination des Juifs européens et d’autres victimes, au travers de films et de photos historiques. Le Portail commémoratif (Gedenkstättenportal) propose des informations sur les sites consacrés à la Shoah (musées et mémoriaux) en Europe. Un mémorial est consacré aussi à Berlin aux 500 000 Roms et Tsiganes exterminés sous le 3è Reich (photo ci-contre).
  • 20. La Fondation pour la mémoire de la Shoah à Paris La ‘Fondation pour la mémoire de la Shoah’ (FMS) a pour vocation de soutenir des projets ayant trait à : • l’histoire et la recherche sur la Shoah (bourses, aides à la recherche…) ; • la pédagogie (voyages scolaires, formation des professeurs…) ; • la mémoire et à sa transmission (réhabilitation des lieux de mémoire, documentaires, publications…) ; • la solidarité envers les survivants de la Shoah (programmes médico- sociaux) ; • la culture juive (manifestations culturelles, éducation…) ; • la lutte contre l'antisémitisme et au dialogue interculturel (actions éducatives, publications, films…). • Elle apporte un soutien permanent au ‘Mémorial de la Shoah’ à Paris et à Drancy.