2. Introduction:
Tout au long du XXème siècle, les trois républiques ont du faire
face à de profondes transformations de la société française : les
mutations de la population active, les revendications ouvrières,
l’immigration et la place de la femme sur les plans politique et social.
L’adaptation de la République ne s’est toujours pas faite sans divisions
ni contestations.
Comment la République a-t-elle répondu aux évolutions de la société
française ?
3. La place des femmes dans la société française au XXème siècle
Quelle est l’évolution de la place de la femme dans la vie
politique et sociale en France au cours du XXème siècle ?
4. I. Vers la conquête de nouveaux droits:
Au début du XXème siècle, le droit des femmes est régi par le Code
civil napoléonien de 1804. Elles doivent obéissance à leur mari,
l’autorité est paternelle, les femmes ne peuvent pas disposer seules
de leur revenu et gérer leur patrimoine. Elles sont exclues de la
citoyenneté et du vote.
Les revendications suffragistes sont portées par l’UFSF (Union Française
pour le Suffrage des Femmes) à partir de 1909. Leur principal but est
d’obtenir en premier le droit de vote pour les femmes et la possibilité
pour elles de se présenter aux élections locales.
Avec la Première guerre mondiale, les femmes
sortent des foyers pour fournir la main d’œuvre
manquante des hommes du front. Elles vont
dans les usines fabriquer des armes et des
bombes et se rendent dans les champs pour les
travaux agricoles.
A la fin de la Grande Guerre, l’UFSF pense que le droit de
vote va leur être accordé. La Chambre des députés vote en
sa faveur en 1919 mais le Sénat refuse trois ans plus tard. Les
femmes sont renvoyées à leur devoir conjugal dans le foyer.
A plusieurs reprises entre 1928 et 1936, le Sénat refuse de
mettre à l’ordre du jour le droit de vote des femmes. Trois
femmes font leur entrer au gouvernement du Front
populaire, en 1936, en tant que secrétaires d’Etat.
Au nom du natalisme, la répression contre l’avortement et la contraception se fait croissante. Les « faiseuses
d’ange » sont très sévèrement réprimées jusqu’en 1923 car l’avortement est considéré comme un crime. Après,
il devient un délit puni jusqu’à 5 ans de prison. Il s’agit de combler le trou démographique qu’a causé la
Première guerre mondiale. Lors du Régime de Vichy, il redevient un crime; Marie-Louise GIRAUD avait pratiqué
27 avortements durant la seconde guerre mondiale, aux environs de Cherbourg, et a été condamnée à mort en
1943.
Les femmes obtiennent quelques
avancées relatives malgré tout.
Elles sont de plus en plus
nombreuses à aller à l’université.
Avec le Régime de Vichy, elles
redeviennent des mères au foyer
élevant leurs enfants pendant que
les hommes sont au STO.
5. II. Vers la recherche de l’égalité:
Le Gouvernement Provisoire de la République Française, sous l’égide de Charles de Gaulle, installé à Alger,
octroie le droit de vote aux femmes le 21 avril 1944. Elles votent pour la première fois le 29 avril 1945 aux
élections municipales. Quelques femmes sont élues maires de leur commune et la ville d’Echigey, en Côte-d’Or,
n’élit que des femmes au conseil municipal. 3% des conseillers municipaux sont des femmes en 1945.
En 1945 et 1974, 4 femmes sont nommées à la tête d’un ministère. La première
est Germaine Poinso-Chapuis qui devient, en 1947, ministre de la santé
publique et de la famille.
Arlette Laguiller, du parti Lutte Ouvrière, devient la première femme
candidate à l’élection présidentielle de 1974. Elle obtient 2,33% des voix.
En 1991, Edith Cresson est nommée premier ministre par François
Mitterrand. Moquée, victime d’attaques sexiste et suite aux échecs des
élections locales de 1992, Edith Cresson perd son poste.
En 2007, Ségolène Royal, du Parti Socialiste, est la première femme à
atteindre le second tour des élections présidentielles. Elle perd face à
Nicolas Sarkozy.
6. Durant les Trente glorieuses, le taux d’activité des femmes progresse mais l’image de la femme reste celle d’une
femme qui reste dans son foyer, favorisée par la publicité.
En 1965, les femmes obtiennent le droit d’ouvrir un compte bancaire sans l’autorisation de leur mari. Elle peut
aussi avoir un travail sans accord marital.
En 1975, tous les secteurs de
l’enseignement supérieur sont
ouverts aux femmes. Elles n’ont pu
devenir juge qu’en 1946 et
Polytechnique ne leur est ouvert
qu’en 1972.
En 2013, le port du pantalon pour
les femmes est autorisé. Depuis
1800, il était considéré comme un
« objet de travestissement » sauf
pour faire du vélo, faire du ski ou
monter à cheval.
7. Le féminisme se renouvelle dans les années 1960 et 1970 grâce à des figures de proue comme Simone de
Beauvoir. Elle publie Le deuxième sexe, un essai, en 1949, qui est très régulièrement réédité et s’impose
comme le texte fondateur du féminisme : « On ne nait pas femme, on le devient ». Le planning familial
revendique le droit aux femmes d’avoir des moyens de contraception. Le loi Neuwirth de 1967 autorise les
moyens de contraception notamment par voix orale. Toutefois, la Sécurité Sociale ne rembourse les moyens
contraceptifs qu’à partir de 1974.
Le MLF (Mouvement de Libération de la Femme) lutte
contre le « plafond de verre » qui exclue les femmes des
milieux de pouvoir ou de prestige.
8. III. La nouvelle place des femmes dans la société:
Une loi de 1970 établit l’autorité parentale conjointe. L’homme
n’est plus de le « chef de famille ».
Avorter est un délit. Simone
de Beauvoir rédige un
manifeste revendiquant
qu’un million de femmes
par an se font avorter. 343
femmes signent ce
manifeste qu’elles l’aient
fait ou non. Ce « manifeste
des 343 » ou « manifeste
des 343 salopes », publié le
5 avril 1971, expose toutes
ces femmes à des
poursuites judiciaires mais
s’inscrit dans le processus
de légalisation de
l’avortement.
Le 17 janvier 1975, la loi Veil dépénalise l’avortement. L’IMG (interruption médicale de grossesse) et l’IVG
(interruption volontaire de grossesse) sont autorisées. La première peut se pratiquer à tout moment de la
grossesse, la seconde peut se pratiquer jusqu’à la 12ème semaine de grossesse.
Plusieurs lois rentrent en vigueur sur l’égalité et la
parité entre les hommes et les femmes. A partir de
1983, la loi Yvette Roudy promeut l’égalité. En 2000,
la loi sur la parité en politique est votée.
De nouvelles générations de féministes naissent contre le sexisme, les violences faites aux femmes et les
stéréotypes du genre :
- Chiennes de garde est une association créée en 1999 par Isabelle Alonso et Florence Montreynaud. Elles
luttent contre les violences et les propos sexistes.
- Ni putes ni soumises est une association créée par Fadela Amara qui lutte contre les violences morales,
psychologiques et psychiques faites aux femmes.
En 2014, la place de la femme dans la société est
confortée avec la loi sur l’égalité réelle entre les
hommes et les femmes dans les domaines de
l’entreprise et du couple.
9. Même si les inégalités homme-femme tendent à
se réduire, elles sont toujours existantes à tous les
niveaux :
- Le salaire des femmes est 24% moins élevé que
les hommes pour des compétences égales.
- Les femmes occupent plus de temps partiel
que les hommes et sont par conséquence plus
concernées par la pauvreté.
- Elles consacrent plus de temps que les hommes
aux tâches ménagères.
- Dans la vie politique, même si le gouvernement
actuel est composé de 21 hommes et 19
femmes, les femmes sont en minorité à
l’Assemblée nationale (26.9%), au Sénat
(26.1%) et au Parlement européen (36.4%).
10. CONCLUSION:
Sous les trois républiques, les femmes ont occupé une place de
plus en plus importante dans la société. Au départ, cantonnées au
foyer, les femmes en sont sorties avec la Première guerre mondiale.
Elles ont obtenu le droit de vote en 1944, le droit à la contraception
en 1967, le droit à l’avortement en 1975, le droit à l’égalité réelle en
2014. Toutefois, les inégalités homme-femme sont toujours
présentes, le harcèlement continue, les cas de violences conjugales
existent et aucune femme n’est parvenue à la plus haute fonction du
pays.