Quel avenir devons-nous prédire à ce ce mode de travail à la demande ?
Deviendra t-il une référence ?
Le recrutement d’un talent au sein d’une équipe virtuelle deviendra t-il autant naturel que de faire une recherche d’informations sur Google aujourd’hui ?
Quelle approche juridique sera de vigueur en cas de litige contractuel ?
L'appel aux prud'hommes existera t-il encore ?
Les futures générations, bien que parfaitement conscientes de leur avenir en terme d'employabilité, seront-elles en phase avec cette "approche de la vie" ?
Les instances sociales et sociétales voient-elles leurs derniers jours ou ont-elles encore capacité à se repenser afin d'accompagner chaque humain vers la recherche d'un équilibre personnel et professionnel ?
Est-ce l'avenir de chaque futur employé, après l'évolution progressive vers celui d'intrapreneur ?
Autant de questions à penser ouvertement, librement, ensemble !
It's social time !
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Le travail 3.0
Nouvelle façon de travailler ?
ANNE AUDIBERT MODIFIE ERIC LEGER | LE 08/08/2015
Notre économie peine à redémarrer et la crise économique semble
être installée pour encore quelque temps. La situation de l’emploi se
tend et se complique un peu plus chaque jour. Quelles sont les nouvelles pistes
envisagées de création d'emploi ?
La situation économique en France est compliquée. D’un côté, les frais de fonctionnements des entreprises
mettent leur compétitivité à rude épreuve et les rendent plus vulnérables que jamais. D’un autre côté, les
indicateurs de performance économique sont principalement centrés sur les chiffres de l’emploi, la courbe
du chômage et la capacité des uns à trouver un emploi "régulier" dans des bureaux. L’emploi est devenu
une obsession nationale. La situation semble inextricable. Serions-nous pris entre le marteau et l’enclume ?
Ou bien y aurait-il un moyen d’envisager l’emploi autrement ?
Le professeur Rita McGrath croit véritablement que notre conception de l’emploi doit évoluer.
Dans son article publié sur le blog de la Harvard Business Review, l’enseignante remet en question
l'hypothèse selon laquelle "la normalité" est toujours la plus stable et la plus souhaitable. Elle écrit :
"Notre société tient pour acquis l'idée selon laquelle la relation relativement stable au travail est la
normalité. Quand allons-nous accepter la nouvelle réalité ?"
Toute personne à la recherche d'un emploi ou en charge d’un recrutement doit s’interroger sur ce que cela
implique pour elle et ce qu’elle en attend.
La réalité est que le modèle de recrutement traditionnel a considérablement changé et évolué ces dernières
années au point que le marché de l’emploi "régulier" pourrait ne jamais redevenir celui qu’il était avant la
crise. C'est-à-dire celui que les demandeurs d'emploi espèrent retrouver, et cela a tendance à les inquiéter.
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La perception d’un futur incertain couplé à un nouveau modèle de travail en perspective créent un
certain malaise.
Des possibilités d’emplois illimitées mais sous conditions drastiques !
Un nouveau modèle d'emploi a récemment vu le jour : le travail 3.0. C'est-à-dire une combinaison de travail
à la demande et de travail distant, au sein d’équipes virtuelles.
Le travail à la demande connait déjà un formidable essor outre-Atlantique. Il a changé la façon dont les
entreprises américaines choisissent leurs talents et répartissent leurs effectifs au sein d’équipes virtuelles
constituées de salariés et de prestataires extérieurs. Une entreprise fonctionne sur le talent. C'est leur levier
le plus important, et ce, quelle que soit leur taille.
Pourtant, il est difficile de trouver les bons talents, et leur recrutement "traditionnel" est coûteux et le
processus long. Avec le travail 3.0, l’employeur n’est plus limité à recruter dans sa région ou sa ville, il ouvre
ses recherches à tout un pays (et parfois même tout un continent) grâce à des places de marché
spécialisées. Seules la compétence et la complémentarité du talent recherché comptent.
Côté employé, le modèle du travail 3.0 ouvre également un nouveau marché de l’emploi. L’abolition des
frontières régionales permet à chacun de se positionner sur des projets qui lui tiennent à cœur et pour
lesquels il peut valoriser ses réelles aptitudes. Sa rémunération est fonction de sa prestation et non plus
du seul "emploi traditionnel" qu’il a pu trouver dans sa région. Cette évolution de l’emploi ne permet pas
encore à ce jour de tirer des conclusions alarmantes, mais la précarité (postes de type "mission" et non
plus stables), la rémunération capée à la tâche (et non plus selon une approche globale du
collaborateur) semblent alors ouvrir un nouveau mode de relation employeur / employé en perpétuelle
renégociation. Les impacts sur l'équilibre du collaborateur devront être finement analysés.
Plusieurs places de marché poids lourds américains du Travail 3.0, comme oDesk et Elance, et plus
récemment l’Australien Freelancer se sont rapidement imposés sur les marchés internationaux.
D’autres visent un marché plus petit et ultra-ciblé.
C’est le cas, par exemple, de Thumback.com qui se positionne sur la seule ville de San Francisco.
En France, les quelques acteurs ne s’adressent qu’aux freelances et sont essentiellement perçus par
leurs utilisateurs comme des vendeurs de leads. En 2011, le blog troispointzero a publié un comparatif
détaillé et très critique des plateformes françaises.
L’avenir est-il alors dans le travail 3.0 ?
Le travail à la demande croît de façon exponentielle. Les évolutions technologiques facilitent cet essor. En
2012, le marché américain a cru de 70 % et a dépassé le milliard de dollars. En France, les services
d’externalisation croissent à un rythme annuel supérieur à 50 % depuis 2006. Selon l’Observatoire Cegos,
82 % des entreprises françaises la pratiquaient en 2012.
Tandis que les récentes évolutions technologiques ont apporté le haut débit, la communication
multimédia et la collaboration, de nouveaux outils tentent de s'adapter au travail à la demande – les
outils des plateformes dédiées, des nouveaux systèmes de facturation et de paiement en ligne, le Cloud,
etc. – arrivent et vont bousculer les modèles d'organisation du travail.
Quel avenir devons-nous prédire à ce ce mode de travail à la demande ? Deviendra t-il une référence ?
Le recrutement d’un talent au sein d’une équipe virtuelle deviendra t-il autant naturel que de faire une
recherche d’informations sur Google aujourd’hui ?
Quelle approche juridique sera de vigueur en cas de litige contractuel ?
L'appel aux prud'hommes existera t-il encore ?
Les futures générations, bien que parfaitement conscientes de leur avenir en terme d'employabilité,
seront-elles en phase avec cette "approche de la vie" ?
Les instances sociales et sociétales voient-elles leurs derniers jours ou ont-elles encore capacité à se
repenser afin d'accompagner chaque humain vers la recherche d'un équilibre personnel et
professionnel ?
Est-ce l'avenir de chaque futur employé, après l'évolution progressive vers celui d'intrapreneur ?
Autant de questions à penser ouvertement, librement, ensemble !
It's social time !