1. CAUSALITE EN SCIENCES SOCIALES Federica Russo Institut Supérieur de Philosophie – UCL http://www.geocities.com/russo_fede Quelques remarques épistémologiques et méthodologiques
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Notes de l'éditeur
[attention getter] “Causalité en sciences sociales” OU “un philosophe parmi les social scientists” [need] Causalité est centrale tant en sciences sociales quant en philo. En sciences sociales, trouver les causes, des mécanismes causaux qui regissent les populations dans un but explicatif mais aussi pratique policy making. En philo, le but est plutot cognitif, en particulier vis à vis du *concept* de causalité. Tentatives de dire ce que la causalité est remontent à la Grèce ancienne, le thème de la causalité n’a jamais perdu son actualité dans la reflexion philosophique. [task] la mauvaise nouvelle est que ces débats ont été menés assez independamment l’un de l’autre. Un des buts rétablir un dialogue entre sciences et philo. Rassurez-vous, pas ici dans le but de vous apprendre votre métier, mais vous raconter ce que un philosophe peut faire en travaillant en equipe avec des scientifiques. [main message] une chose à retenir dans tout le bavardage qui va suivre = la modélisation causale a besoin d’etre accompagné d’une conceptualization d’un schème de rationnalité. Ce schème de rationnalité causale est, en une phrase “measurer des variations”.
Avant d’entrer dans le vif, aperçu de l’exposé. Contextualiser le débat philosophique. Vais soutenir l’idée qu’il faut abandoner le paradigme dominant en philo des sc. à savoir les sciences naturelles (en particulier la physique) si on veut rendre compte de façon significative de la causalité en sciences soc. Passerai la grosse partie de l’exposé à vous expliquer ce que c’est ce schème de rationnalité causale. Je donnerai des arguments empiriques (càd le raisonnement informel dans des études en sc.sc), des arguments méthodologique (càd comment ce schème opère dans certains modèles causaux), ensuite je vais montrer quels sont les fondements de cette idée de variation et je vais enfin répondre à deux possibles objections Troisième partie, conséquences sur la méthodologie. Je dirais qq chose sur la distinction entre modèles d’association et causaux.
Traditionnellement philo de sc prend comme paradigme les sc de la nature. Il y a des raisons historiques pour cela – vais pas rentrer dans les détails. La plus part du débat philosophique à propos des sciences sociales se joue sur tout autre plan – surement problèmes plus techniques liés à la modelisation ont très très peu de place dans la discussion. En ce qui concerne la causalité, l’approche dominante = Salmon. Son approche s’adapte assez bien au cadre donné par la physique. Les notions fundamentales sont celle de processus (causale) et d’intéraction entre processus. Ces processus et leurs intéractions sont à entendre vraiment au sens de la physique. (d’où l’appellation ‘mécanique’) Donc, question: est-ce que ces processus et intéraction rendent compte de la causalité en sc soc de manière satisfaisante? Etonnant, car Salmon connait bien les sciences sociale voir son modèle SR d’explication. Après une première lecture de la literature scientifique, tirer (au moins) 3 conclusions Characterisation statistique des relations causale (bien entendu, ce n’est pas un engagement en faveur de l’indeterminisme). Problème est plutot celui de l’acces epistémique connaissance des causes passe à travers les données de correlation et l’utlisation d’outils et concepts statistiques. Hypothèse causales sont formulées dans des contextes *causaux* càd, ne emergent pas d’une tabula rasa Vous semblez etre intéressés par des *variations* entre variables … et c’est sur ce point que j’insisterai par la suite. Bref, que fait-on? On repart. Essai de developper un discour sur la causalité ciblé sur les sciences sociales, donc, avant tout tenir compte des méthodes propres au sc sociales.
Par rapport à la modélisation causale, je me pose la question suivante: quel est le schème de rationalité (rationale, in english) causale à l’oeuvre dans les modèles causaux? Vais traduir de la langue des philosophes au français. Schème de rationalité = explication des principes d’une opinion, action, hypothèse, raisonnement, modèle, etc. Donc un schème de rationnalité causale = concepts qui guident le raisonnement causal, et en fonction desquelles on tire des conclusions causales. N.B. ce n’est pas une définition, car def = description de qq chose par ses proprietés. Autrement dit, je me demande pas ce que la causalité *est* ( question métaphysique) MAIS grace à quel schème de rationnalité nous pouvons *connaitre* des relations causales ( question épistémologique) On va tout de suite voir qui est l’assassin MEASURER DES VARIATIONS concept base pour la causalité est celui de variation. Maintenant que nous savons qui est l’assassin on va voir comment l’inspecteur poirot (ou plutot miss marple ) est arrivé à cette conclusion.
On commence par un grand classique de la démographie : l’étude de Caldwell “l’impacte de l’education de la mère sur la survie de l’enfant dans les pays en voie de developpement” Y a un background (mortalité enfentine dans les pays en developpement a été étudié largement, identifié un certain nombre de facteurs) Dans ce contexte *causale* investiguer davantage le role de l’education de la mère Comment établir une relation causale entre education mère et survie enfant measurer des variations Caldwell analyse different tables de contingence, en particulier, une table met un nombre de facteurs (lieu de residence de la mère, occupation et education du pere, type de marriage, education de la mère) en relation avec la mortalité enfentine. il conclut que si ces facteur explicaient completement la mortalité enfentine, et si l’eduction de la mère n’etait qu’un proxy de ces facteurs, on ne trouverait pas une telle variation dans la relation entre mortalité enfentine et education de la mère. DONC c’est la variation qui conduit Caldwell a etablir une relation causale entre ed.mère-survie enfant
Vous connaissez très bien ceci, c’est une equation structurelle. Pour être précis … c’est une forme *simple*. X et Y sont appelés de façon différente selon les domaines, par exemple les économètres aiment les variables exogènes, d’autre parlent de variables explicatives …etc Ce qui m’intéresse ici c’est l’interprétation de l’equation. Car c’est dans l’interprétation que nous allons trouver l’assassin … le schème de rationalité.
Dans le mod à struct de covariance y a 2 modèles – 1 modèle de mesure et un modèle structurel. Le mod de mesure lie les variables observées, mesure le covariances entre elles Le modèles structurel lie un # inférieur de variables latentes et les relations entre ces var expliquent de façon causale les covariances dans le mod de mesure. Oss 1: mesurer de covariance = mesurer de co- variations Oss 2: dans le modèles structurels venons de voir comment le schème de rationalité que je propose marche
Adolf Quetelet (pas besoin de le presenter chez vous utilise ce schème de rationalité causale. Dans la Physique sociale il dit que le but de son travail est d’étudier les causes qui sont en jeu dans le developpement de l’homme moyen. Quand il explique – de façon plutot informelle – par quelle méthode il prévoit de detecter et mesurer ces causes, ce qu’il décrit est la méthode comparative telle que Mill la décrira plus tard dans le system of logic. Y a plus, sa recherche des causes du developpement de l’homme moyen commence par l’observation d’une large variabilité dans les tables de contingence, et c’est cette variabilité don’t il faut rendre compte.
Dans le System of logic Mill se pose la question de comment s’assurer que deux phenomenes sont liés en tant que cause et effet. La méthode experimentale est vue comme la solution à ce problem. Mill nous dit qu’il faut suivre la règle baconienne de “faire varier les circonstances”. Pour ce faire il faut recourir à l’observation et à l’experimentation. (mill dit qu’il n’y a pas de difference logique entre les deux, ce qui est tout de meme objet de discussion … vais dans les détails ici) Oss: dans cette règle de faire varier les circonstances le schème de rationalité causale est déjà à l’oeuvre! Venons à Mill. Sa méthode experimentale s’articule en 4 différentes procedure. Méthode de concordance = comparer les cas où le phenomène a lieu Méthode de différence = comparer les cas où le phen a lieu au cas où le phen n’a pas lieu Méthode des residus = dans l’analyse d’un phen, soustraire les causes déjà connues, les effets qui restent seront dus aux causes qui nous ont echappé auparavant Méthode des variations concomitantes s’outilise quand les précedents échouent. A vrai dire dans les 4 méthodes le schème de variation intervient, meme s’il est manifeste dans le 4eme. Il est intéressant de faire remarquer que d’après Mill la méthode expérimentale n’est pas applicable dans les sciences sociales. Toutefois Durkheim soutient exactement le contraire dans Les règles de la méthode sociologique. Nous allons le voir tout de suite.
Durkheim est intéressé par le suicide en tant que phenomene sociale. Il recherche les causes sociales du suicide, càd les facteurs en fonctions desquels le taux de suicide varie . Son analyse causale est impregnée du schème de variation car c’est la variation du taux de suicide qu’il cherche à expliquer. Et c’est les causes qui determinent cette variation qu’il cherche à determiner. Dans le suicide on peut extrapoler le schème de variation tout au long de ses argumentations. Mais il est tout à fait explicite dans Les règles de méthode sociologique. Durkheim dit que la méthode comparative, et en particulier la méthode des variations concomitantes c’est ce qui fait de la sociologie une science . En d’autre termes, la recherche des causes en sociologie devient scientifique lorsque elle s’appuie sur ce schème de variation.
Invariance (ou stabilité structurelle) est le test principal pour accepter une relation causale. La causalité est, autrement dit, mise dans l’ invariance . Mais … invariance de quoi? d’une variation. à la base il y a une variation et à cette variation on impose une condition d’invariance. Ceci sert à eviter que des variation accidentelles soient intepretées de façon causale. Regularité. Conception huméenne de la causalité. Si l’on prend cette perspective (ce qui est tout de même discutable) encore on peut demander regularité de quoi? d’une variation concomitante de cause et effet. encore une fois à la base il y a la variation, et la regularité est une condition imposée à la variation. Donc, la variation précède *conceptuellement* l’invariance et la régularité. Variation est le concept base.
Y a plusieurs conséquences sur la méthodologie, vais m’arreter sur celle qui me parait la plus immédiate. distinction entre modèles d’association et modèle causaux Si on veut c’est une tentative de repondre à la question « correlation ou causalité? » ou « peut-on inférer causalité d’une correlation? » réponse : non, si on utilise un simple modèle d’association. Un simple modèle d’association ne nous permet pas d’établir des relations causales mais simplement des associations entre variables. Les modèles causaux le permettent car ils ont un ‘dispositif’ bien plus riche. …
Ce n’est pas les idées qui me manquent .. Voici qq idées de thèmes que je vais traiter par la suite