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Mme
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Cour n°2 : L'ANTIQUITÉ EN ARCHITECTURE
La civilisation É gyptienne
1- Pré
sentation de la civilisation
La civilisation originale de l’Egypte antique s’étend sur trente siècles. Sa longévité est unique dans
l’histoire du monde. Il peut paraître d’abord singulier, que dans une è
re aussi longue, l’évolution
ne soit guè
re sensible. En ré
alité
, tout en Egypte, des institutions à l’architecture elle-mê
me, é
tait
fait pour la duré
e. Les temples é
taient des «maisons d’éternité »
.
Ainsi les mêmes causes sont à l’origine à la fois de la longévité et de l’uniformité de l’architecture
é
gyptienne. Le pays est lui-mê
me à l’image de son histoire et a contribué à en fixer les caractères :
entre deux déserts, l’Égypte n’est que l’immense vallée du Nil, bornée par de hautes falaises
pierreuses, d’où les esclaves extraits les massifs monolithes dont ils bâtiront les temples. Ces aux
façades obliques, aux crêtes nues, sont à l’image des murailles naturelles, et accordent leur austère
majestéàcelle du site.
2- Situation et pé
riodes de la civilisation
La géographie de l’Égypte antique, d’un point de vue environnemental, est assez proche de celle
de l’Égypte contemporaine.
Les frontières traditionnelles de l’Égypte antique sont
assez semblables aux frontières de l’Égypte moderne.
Ainsi, dans l’Ancien Empire, le pays est délimité au
nord par la Mé
diterrané
e, au sud par la premiè
re
cataracte du Nil, à l’ouest par le dé
sert libyque et à l’est
par la mer Rouge, le Sinaï
et la ré
gion de Gaza.
L’Egypte actuelle, désert immense traverse par le Nil,
axe terrestre, (sud –nord) conjugue a un cé
leste (est-
ouest), la course du soleil. Au nord la basse Egypte, au
sud la haute Egypte, a l’est citée des vivants et a l’ouest
la cité
e des mort.
Cependant les trente siècles de l’histoire égyptienne ont
été traversés d’évènements selon diffé
rentes pé
riodes:
L’ancien empire de 2850 à 2052 av JC, il se
développa à l’époque thinite, brilla à l’époque
memphite, puis sombra dans l’anarchie vers l’an
2OOO av JC.
Le moyen empire de 2052 à1575 av JC, il fut celui
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des dynasties thé
baines.
Cependant c’est le nouvel empire de Thèbes de 1575 à715 av JC, il qui constitua l’ère la
plus brillante de l’histoire é
gyptienne du XVIe au XIe siè
cle, àlaquelle succé
da la lente
dé
cadence de la basse é
poque sous la domination de dynasties é
trangè
res et finalement
l’inclusion de l’Égypte d’abord dans le monde grec, ensuite dans le monde romain.
3- Paysage et implantations
Le paysage é
gyptien fournit une premiè
re indication pour une meilleure compré
hension du
phé
nomè
ne fondamental .Il est rare de trouver un pays d’une structure géographique aussi simple
et aussi ré
guliè
re.
La vallé
e du Nil, longue et é
troite, est bordé
e de chaque cô
tépar des dé
serts qui dé
finissent
clairement les limites de l’espace réservé à l’homme. On pourrait ainsi décrire l’Egypte comme
une oasis longitudinale de caractè
re relativement uniforme.
Le climat, qui est sec et constant, et aussi les inondations ré
guliè
res du Nil, semblent manifester un
ordre naturel immuable. Le fleuve coule du sud au nord, indiquant une premiè
re direction spatiale.
Le soleil se levant à l’est et se couchant à l’ouest trace l’autre direction. Ces deux éléments
fondamentaux de la nature é
gyptienne concourent àé
tablir une structure spatiale simple, figuré
e
dans l’hiéroglyphe monde, où est représentées la section d’une vallée, le ciel au-dessus, et le soleil
qui la traverse.
La division des terres, de part et d’autre du Nil, forme une synthèse de champs aux coordonnées
orthogonales, le fleuve définissant l’axe longitudinal.
Ici, nous trouvons par exemple les grandes pyramides comme une rangé
e de montagne artificielle,
parallè
le au Nil. De longues chaussé
es menaient, quasiment àangle droit, du pied des pyramides
jusqu’au fleuve.
Nous voyons ainsi comment, à travers l’organisation du territoire et l’architecture, s’élabore un
moyen de compléter et d’articuler la structure naturelle du pays. Le but en était de rendre visible
cette structure spatiale qui donnait à l’Egyptien le sens de son identité et de sa sécurité
existentielles.
4- Les typologies architecturales
a) La Pyramide :
Les tombes royales de rois des premiè
res dynasties sont plus importantes que les temples,
Cependant ils ont connu une é
volution surprenante à travers les siè
cles dont nous avons
distingué
es les caracté
ristiques comme suit :
1. Le Mastaba : comme toutes les tombes, il est composéde deux parties.
La partie invisible visible
- a) la chapelle : elle est destiné
e au cé
lé
brer le culte funé
raire et àrecevoir les offrandes sur la
table pré
vue àcet effet.
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La chapelle peut ê
tre richement dé
coré
e : scè
nes de culte, d'offrandes et de la vie quotidienne
(agriculture, chasse, pè
che, repas...)
- b) le serdab : c'est une piè
ce fermé
e qui abrite exclusivement les statues du mort, il n'y a jamais
de dé
coration dans cette piè
ce. Des fentes é
troites, àhauteur d'yeux, permettent aux statues du
dé
funt de communiquer avec la chapelle et de profiter des
offrandes et des rites (priè
res, encensement) effectué
s par
les prê
tres et la famille du mort.
La partie invisible souterraine, elle se compose :
- a) de la chambre funé
raire (la tombe proprement dite)
creusé
e dans la roche, elle abrite le sarcophage contenant
le corps momifiédu dé
funt. Le mobilier funé
raire et des
offrandes sont dé
posé
s dans cette piè
ce ou dans des
magasins annexes le jour des funé
railles.
- b) du puits qui a permis de descendre le sarcophage dans
le tombeau. Le puits est combléaprè
s les funé
railles pour
é
viter le pillage de la tombe.
Les offrandes sont impé
ratives car c'est grâ
ce àelles que le mort peut continuer de vivre dans le
monde souterrain
2. La pyramide àdegré
s
La premiè
re pyramide construite n'est autre qu'un mastaba
qui a é
tétransforméen pyramide à degré
s (marches) par
deux agrandissements successifs (on a en fait empilédes
mastabas sur le premier mastaba d'origine).
Cette pyramide a é
té construite pour le roi Djé
ser par
l'architecte Imhotep vers 2900 av JC, c'est le premier
monument de pierre connu. Comme dans les mastabas, la
chambre funé
raire (caveau royal) se trouve dans la partie
souterraine non visible. La pyramide de Djé
ser se situe
dans la né
cropole de Saqqarah.
La chapelle (appelé
e ici "temple funé
raire") et le serdab se trouvent non pas dans la partie
pyramidale visible mais dans deux bâ
timents accolé
s àla pyramide.
3. La pyramide lisse
Trè
s vite la pyramide àdegré
s a é
volué
, les degré
s ont é
té
comblé
s afin de donner au monument la forme d'un
té
traè
dre lisse pointant vers le ciel. La pyramide lisse la
plus cé
lè
bre (et la plus grande) est celle du pharaon
Ché
ops, elle atteignait 146 m de hauteur.
Dans la pyramide de Ché
ops on trouve trois chambres
funé
raires, deux au centre de la partie visible (3 et 6 sur
le plan), une autre dans la partie souterraine (5 sur le plan).
On n'a pas retrouvéde momie dans cette pyramide qui a
1 : Entré
e - 2 : Grande galerie - 3 : Chambre funé
raire
du roi -4 : Chambres de dé
charge - 5 : Fausse chambre
-6 : Chambre de la reine - 7 : galeries d'aé
ration
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é
tépillé
e trè
s rapidement.
b) Les hypogé
es du moyen et nouvel empire
A partir de la XVIIIè
me
dynastie (1545, 1295 av JC), au
Nouvel Empire, les pharaons ré
sident à Thé
bes, la
nouvelle capitale, ils ne se font plus enterrer dans des
pyramides mais dans des hypogé
es (tombes souterraines
creusé
es dans le roc des montagnes).
Ce changement peut s'expliquer par le fait que les
pyramides, trop repé
rables, avaient é
té rapidement
pillé
es. Ainsi, les tombeaux, gardé
s et caché
s dans la
montagne thé
baine, à200 mè
tres sous terre, devaient
ê
tre él'abri des pillards et des crues du Nil.
c) Le Temple :
Sur une plus petite é
chelle, le temple ré
pè
te la mê
me structure ; à l’image de l’oasis, organisée
selon l’axe et structurée orthogonalement il devait être une repré
sentation directe du cosmos
é
gyptien.
Fondamentalement, le plan du temple est diviséen trois parties- une cour àcolonnades, une salle
hypostyle et un sanctuaire disposés le long d’un axe ou les espaces sont de dimensions
graduellement plus restreintes, le symbolisme est é
vident.
En gé
né
ral, les é
difices é
gyptiens repré
sentent une synthè
se de trois vecteurs principaux ; la masse
mégalithique durable; l’ordre orthogonal et le sentier ou axe, transposé
s symboliquement dans
l’architecture, pour produire une représentation efficace du cosmos égyptien. D’autres édifices,
des habitations surtout, utilisent les mê
mes formes de base, mais avec moins de rigueur que dans
les grandes œuvres publiques.
Plans du temple d'Horus àEdfou
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5- Technique et maté
riaux de construction
En Egypte ancienne, les maisons des paysans de la vallé
e du Nil é
taient construites en pisé
(mortier), àpartir de mottes de limon (boue) du Nil. Ce procé
déaboutit, àla fin du 4e millé
naire
avant J.-C., àla fabrication de briques de terre crue faites dans un moule en bois et sé
ché
es àl'air.
Des briques de ce type rendent possible la construction d'un mur irré
prochable.
Dè
s l'Ancien Empire, on a sut aussi construire de vraies voû
tes de briques crues, parfois d'une
porté
e de plusieurs mè
tres. Les magasins du Ramesseum, sur la rive occidentale du Nil àLouxor
(Thè
bes-Ouest), en sont un exemple.
Comme mortier, on utilisait le mê
me maté
riau que pour les briques, mais parfois on le rendait plus
maigre que le limon des briques elles-mê
mes par adjonction de sable. Les briques en limon du Nil
é
taient le maté
riau habituel de l'architecture de l'Egypte ancienne.
Dans le Delta, tous les autres bâ
timents é
taient aussi construits dans ce maté
riau et seules quelques
parties essentielles é
taient constitué
es de pierres. Dans d'autres parties de l'Egypte, on utilisait
toujours des briques crues pour la construction de temples, leurs plafonds et toits faits le plus
souvent de troncs de palmiers couverts de nervures de palme, de nattes ou de joncs et enduits d'un
cré
pi de limon.
Les é
difices en briques crues avaient, cela va de soi, une duré
e de vie limité
e. C'est pour cette
raison que des agglomé
rations d'autrefois il ne reste plus guè
re que des collines de ruines. Il en va
autrement des constructions de pierre. C'est pourquoi ce sont elles qui constituent ce que nous
considé
rons aujourd'hui comme caracté
ristique de la vieille civilisation é
gyptienne : les pyramides
et les temples.
Dè
s l'Ancien Empire, on a sut aussi construire de vraies voû
tes de briques crues, parfois d'une
porté
e de plusieurs mè
tres. Les magasins du Ramesseum, sur la rive occidentale du Nil àLouxor
(Thè
bes-Ouest), en sont un exemple.
En Egypte ancienne, on peut admettre que l'opé
ration technique qui consiste àé
difier un temple
é
tait, dans son principe, la mê
me que pour les pyramides. Pour surmonter les diffé
rences de
hauteur, on construisait des rampes auxiliaires qui permettaient d'é
lever des blocs parfois trè
s
grands jusqu'à leur emplacement dé
finitif. L'é
rection de grands monolithes, tels les piliers,
colonnes et obé
lisques, é
tait l'opé
ration de loin la plus difficile en Egypte ancienne.
L’utilisation des rampes pour le transport des pierres
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6- Les ordres architecturaux :
1. Ordre Palmiforme
Ancien Empire (Ve dynastie) - Trè
s massive, la colonne palmiforme (en feuille de palmier) ne
repré
sente pas en ré
alitéle tronc du palmier. Passé
e de mode sous le Moyen Empire, elle renaî
t
grâ
ce aux Lagides (Ptolé
mé
es).
Le fû
t est cylindrique. Autour de la partie supé
rieure, sont disposé
es 8 ou 9 feuilles de
palmier unies entre elles.
L’extrémité supérieure qui compose le chapiteau s’arrondit et se courbe légèrement vers
l’extérieur.
L’abaque, de petite dimension est à peine visible depuis la base de la colonne
La base est simple
2. Ordre Lotiforme
Ancien Empire (Ve dynastie) - La colonne lotiforme (en fleur de lotus) est d’une forme plus
stylisé
e.
L’abaque est puissant.
Le chapiteau est forméde six calices fermé
s.
Le fû
t est fasciculé
, reproduisant six tiges de diamè
tre identique, qui se dé
veloppent depuis
le haut du chapiteau.
Cette colonne est également attestée avec un chapiteau ouvert, en particulier à l’époque
Ptolé
maïque. On trouve ce type de colonnes en pierre dans l’architecture funéraire à partir de
l’Ancien Empire et aux époques ultérieures surtout dans l’architecture des temples.
3. Ordre Papyriforme
Ancien Empire (Ve dynastie) - La colonne papyriforme (en feuille de papyrus), beaucoup plus
répandue, a une forme similaire à la colonne lotiforme, d’aspect massif.
L’abaque est assez discret.
Le fû
t est é
trangléàsa sortie de la base.
La base est base simple.
Sous le Nouvel Empire, les fûts se simplifient, présentant une tige unique dépourvue d’aspérités
(permettant l’installation de reliefs) et surmontée d’un chapiteau en forme de fleur ouverte
ressemblant à de cloche retournée. C’est à partir de ce style que se cré
ent la colonne
campaniforme.
Selon une inscription tardive, les colonnes papyriformes des cours inté
rieures des temples
repré
sentent le paysage primitif de la vallé
e du Nil, une «jungle de papyrus »
, oùse promenait la
divinitéfluviale.
4. Ordre Protodorique
Originaire du Moyen Empire, ces colonnes sont é
galement trè
s massives.
le chapiteau géométrique très simple se confond avec l’abaque.
Le fû
t possè
de des cannelures (section polygonale àseize faces).
La base est trè
s petite ou totalement inexistante.
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5. Ordre Hathorique
À partir du Moyen Empire, ce type de colonne est utilisédans les temples dé
dié
s àdes divinité
s
fé
minines.
L’abaque, représentant un sistre (instrument de prédilection de la déesse) est assez grand.
Le chapiteau montre, sur deux ou quatre de ses faces, le visage en haut relief de la dé
esse
Hathor, tête de femme encadrée d’oreilles de vache.
Le fû
t est lisse.
La base est simple.
D’autres styles - Nous trouvons é
galement deux autres types de colonnes :
6. Colonne composite
À l’époque tardive, sous les Ptolémées, apparaît le style composite qui dérive de l’ordre
campaniforme tout en ayant perdu la dé
coration vé
gé
tale sculpté
e sur le chapiteau. En fait, ce
dernier rassemble sur plusieurs registres une multitude de dé
cors emprunté
s àla flore, ce qui
donne aux artistes une plus grande liberté dans leur création. Près d’une trentaine de motifs
différents ont ainsi été répertoriés. Les chapiteaux, qui représentent l’épanouissement de la fleur
dont le fû
t est la tige, deviennent des bouquets complexes dont les variations peuvent se mê
ler à
l’infini.
7. Colonne en “piquet de tente”
Cette colonne imite les piquets en bois utilisé
s pour les tentes ou les constructions lé
gè
res en
nattes de roseaux. Des repré
sentations et des modè
les en bois existent depuis le début de l’Ancien
Empire. En revanche, seule une construction de Thoutmosis III, intégrée dans le temple d’Amon-
Rê à Karnak (l’Akhménou), témoigne de sa transposition en pierre.
7- L’organisation des villes Egyptienne
L'encadrement administratif est omnipré
sent en Égypte, lieu d'affirmation du pouvoir politique et
administration tous les bâ
timents officiels s’y implante.
Le lieu de culte, que ce soit un temple ou un sanctuaire est pré
sent dans chaque ville é
gyptienne. Il
est le monument le plus marquant de la cité
, domine par son architecture et occupe une surface
considé
rable.
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Dans toutes les villes la construction d'une enceinte é
tait toujours ordonné
e par le pharaon. Elles
pouvaient faire jusqu'à20 m de haut et de large. Des rues parallè
les et perpendiculaires organisent
la ville, elles ont la mê
me largeur (2-3 mè
tres) sauf la principale. Les rues sont é
troites pour
qu'elles soient dans l'ombre et sont orienté
es dans l'axe des vents dominants.
Les villes sont divisé
es en quartiers. Ce sont des zones sé
paré
es, parfois totalement isolé
es par des
murs. Les sé
gré
gations peuvent se faire entre : des bâ
timents particuliers (palais, temple, entrepô
ts
et magasins) ; riches/pauvres ; é
gyptiens/é
trangers ; les villes é
gyptiennes ne possé
daient pas de
place.
Exemple du complexe funé
raire de Gizeh
Après l’introduction quelque peu hésitante du motif de la pyramide à Saqqarah, nous trouvons, à
Gizeh, les premiè
res pyramides vé
ritablement achevé
es, oùles directions verticales et horizontales
s’unifient en une synthèse effective.
Les trois grandes pyramides, Ché
ops, Ché
phren et Myké
rinos, formulent et confirment
un thè
me pleinement dé
veloppé; mê
me les structures plus petites montrent, sans é
quivoque, la
volonté d’utiliser les formes stéréométriques élémentaires.
Le complexe de Gizeh se compose de trois unités similaires, situées l’une à côté de l’autre sous
une même orientation. Chacune est constituée d’une pyramide, tombeau proprement dit, d’un
temple mortuaire à son pied (utilisé pour la vénération et les offrandes aux morts) et d’une longue
chaussé
e menant au temple de la vallé
e au bord du fleuve (les corps y é
taient accueillis
pour la purification et la momification).
La pyramide de Chéops est la plus grande masse de pierre jamais érigée par l’homme. A l’origine,
elle mesurait 23O X 23O mè
tres et s’élevait à 146,6 mètres. La pyramide de Chéphren mesurait
215 X 215 mètres et s’élevait à 143,5 mètres. La pyramide de Mykérinos est beaucoup plus petite
que les deux autres.
Les temples funéraires ne nous sont parvenus qu’à l’état de ruines, mais on peut en reconstituer les
plans. Ils pré
sentent tous un tracéaxial avec, au centre, une cour àpilastres.
Les ensembles de Gizeh se caractérisent par l’extrême pureté et la simplicité de leurs formes. Les
détails d’articulation et de décoration sont abolis, pour accroître l’effet des surfaces lisses et des
formes sté
ré
omé
triques. Le temple de la vallé
e de Ché
phren, bien conservé
, le montre avec
é
vidence ; la salle hypostyle en T n’utilise, pour sa construction, que des piliers monolithiques, des
linteaux et des dalles de granit. C’est là la première réalisation complète d’une structure spatiale
orthogonale dans l’architecture égyptienne. Mais la primauté de la masse reste le facteur dominant,
àGizeh, les espaces paraissent avoir é
técreusé
s dans de grandes masses de pierre, la construction
massive atteint, dans la pyramide, sont plus haut niveau.
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Conclusion
Il nous reste, comme conclusion, àparler de l'esthé
tique. Les Égyptiens, avant tout, recherchent
l'effet dans l'immense et dans le massif.
Les Pyramides, le Sphinx, les statues de Memnon, et bien d'autres monuments admiré
s de toute
antiquité
, frappent l'imagination bien plus par leurs dimensions colossales que par leurs formes ou
leurs grâ
ces. Multiplier, augmenter, agrandir le plus possible, sans concevoir de limites, tel est le
but de tout constructeur é
gyptien.
Et pourtant, malgréla recherche du grand, les effets de dé
tail ne sont pas mé
prisé
s, bien au
contraire; mais, àdessein ou non, ils disparaissent ordinairement dans la masse.
Un pylô
ne, dont tout l'effet ré
side seulement dans la hauteur, dans la forme et dans la simplicité
grandiose, n'en est pas moins couvert, du bas jusqu'en haut, sans qu'un seul pouce de pierre soit
né
gligé
, de mille repré
sentations et de mille inscriptions, si haut placé
es parfois qu'on peut àpeine
les distinguer aujourd'hui aux jumelles ou au té
lé
objectif. Les hypogé
es, muré
s pour toujours
aussitô
t aprè
s les funé
railles, les sanctuaires des temples, qui, n'é
tant jamais é
clairé
s, n'ont jamais
pu ê
tre admiré
s, sont couverts de peintures et de sculptures patiemment et minutieusement
exé
cuté
es.
Né
anmoins, si les Égyptiens voulaient, avant tout, le grand et le massif, ils n'en savaient pas moins,
lorsqu'un monument devait ê
tre petit, lui donner du charme et de la lé
gè
reté
.
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