2. Introduc)on
• Le
long
XIIIème
siècle,
qui
conduit
de
1180
a
1328,
cons5tue
une
étape
majeure
dans
le
développement
du
territoire
soumise
aux
rois
capé5ens.
Il
prend
le
nom
générique
de
«
France
»
dans
la
5tulature
royale,
alors
que
se
meIent
en
place
les
premières
structures
d’un
Etat
qui
le
surplombe.
CeIe
vaste
révéla5on
de
la
France,
elle
commence
au
Xème
siècle,
à
l’avènement
des
Capets.
Chaque
province
a
des
lors
son
histoire
;
chacune
prend
une
voix,
et
se
raconte
elle-‐
même.
• Une
fois
passées
les
terreurs
de
l’an
Mil,
l’humanité
se
réveille
et
se
redresse.
Une
sorte
d’explosion
d’énergie
se
produit
en
Occident,
s’élevant
en
cathédrales,
se
déployant
en
conquêtes.
Les
croisades
réunissent
les
deux
faits
dominants
du
Moyen-‐Age,
esprit
guerrier
et
foi.
Le
Moyen-‐Age
se
conclut
par
saint
Louis,
incarna5on
paradoxale
de
l’idéal
de
la
foi
médiévale
et
de
sa
fin.
• Les
cathédrales
cristallisent
et
illustrent
magnifiquement
toutes
les
données
essen5elles
du
temps.
Elles
témoignent
de
l’essor
de
l’économie,
qui
favorise
des
inves5ssements
locaux,
de
la
modernité
des
techniques
qui
en
permeIent
la
construc5on
et
du
rôle
majeur
de
la
religion
et
de
la
foi,
absolument
consubstan5elles
au
quo5dien
des
individus
et
de
la
société.
En
outre,
la
cathédrale
enregistre,
dans
son
architecture
et
son
décor,
l’affirma5on
de
la
monarchie.
L’art
gothique
s’avère
au
premier
chef
un
art
royal.
3. Introduc)on
• S’ouvre
vers
1260/1270
une
crise
qui
marque
les
limites
du
système
féodal,
totalement
contradictoire
avec
l’inves5ssement
produc5f.
Bien
des
paysans
sombrent
dans
la
misère,
le
revenu
des
pe5ts
seigneurs
s’affaiblit.
• Le
pouvoir
a
besoin
d’ennemis:
la
guerre,
en
Flandre
ou
bien
en
Aquitaine,
jus5fie
les
débuts
d’une
fiscalité
d’Etat.
De
plus,
la
luIe
contre
le
pape,
les
héré5ques,
les
Templiers
et
les
sorciers
permet
de
mobiliser
l’opinion
en
faveur
de
la
royauté.
• Roi
embléma5que,
a
la
fois
preux,
sage
et
pieux,
porte
rapidement
sur
les
autels,
saint
Louis
est
devenu
en
quelque
sorte
le
patron
de
la
monarchie
française,
notamment
au
temps
de
Louis
XIV.
Saint-‐Louis,
Louis
IX,
par
le
Greco.
4. Tableau
de
la
France
• L’histoire
de
France
commence
avec
la
langue
française.
La
langue
est
le
signe
principal
d’une
na5onalité.
Le
premier
monument
de
la
notre
est
le
serment
dicte
par
Charles-‐le-‐chauve
a
son
frère,
au
traite
de
843.
Serments
de
Strasbourg.
En
840,
à
la
mort
de
Louis
le
Pieux,
la
guerre
commence
immédiatement
entre
ses
fils.
Charles
s'unit
à
Louis
le
Germanique,
contre
Lothaire
Ier
leur
frère
aîné,
qui
veut
les
exclure
du
partage
de
l'empire.
Ensemble,
ils
remportent
en
841
la
bataille
de
Fontenoy-‐en-‐Puisaye,
en
Bourgogne.
Le
14
février
842,
ils
renforcent
leur
alliance
en
prononçant
réciproquement
les
serments
de
Strasbourg,
prononcés
en
langue
romane
et
en
langue
tudesque
afin
d'être
compris
par
les
troupes
de
l'ouest
comme
de
l'est
de
la
Francie.
5. La
Bretagne
• La
Bretagne,
âpre
et
basse,
simple
quartz
et
granit,
grand
écueil
place
au
coin
de
la
France
pour
porter
le
coup
des
courants
de
la
Manche
;
d’autre
part,
la
verte
et
rude
Auvergne,
vaste
incendie
éteint
avec
ses
quarante
volcans.
La
Bretagne
bretonnante,
pays
devenu
tout
étranger
au
notre,
justement
parce
qu’il
est
reste
trop
fidele
a
notre
état
primi5f
;
peu
français,
tant
il
est
gaulois.
A
ses
deux
portes,
la
Bretagne
a
deux
villes
:
Saint-‐Malo
et
Nantes,
la
ville
des
corsaires
et
celle
des
négriers.
Saint-‐Malo.
Nantes.
6. L’Auvergne
• L’Auvergne
est
un
pays
froid
sous
un
ciel
déjà
méridional,
ou
l’on
gèle
sur
les
laves.
Les
Limousins,
plus
laborieux
qu’industrieux,
ils
ont
beau
émigrer
tous
les
ans
des
montagnes,
ils
rapportent
quelque
argent,
mais
peu
d’idées.
• La
chèvre,
c’est
l’animal
de
celui
qui
ne
possède
rien,
bête
aventureuse,
qui
vit
sur
le
commun,
animal
niveleur,
fut
l’instrument
d’une
invasion
dévastatrice,
la
Terreur
du
désert.
7. Les
Ardennes
• Ardennes
:
manufactures
d’armes,
tanneries,
ardoisières,
tout
cela
n’égaye
pas
le
pays.
Mais
la
race
est
dis5nguée
:
quelque
chose
d’intelligent,
de
sobre,
d’économe,
la
figure
un
peu
sèche
et
taillée
a
vives
arrêtes.
8. Flandre
• Flandre:
sur
ces
grasses
et
plantureuses
campagnes,
uniformément
riches
d’engrais,
de
canaux,
d’exubérante
et
grossière
végéta5on,
herbes,
hommes
et
animaux,
poussent
a
l’envi,
grossissent
a
plaisir.
Le
bœuf
et
le
cheval
y
gonflent,
à
jouer
l’éléphant.
La
Flandre
est
une
Lombardie
prosaïque,
a
qui
manquent
la
vigne
et
le
soleil.
Rijsel,
hoofdstad
van
Vlaanderen
-‐
Lille,
capitale
de
la
Flandre.
9. La
guerre
contre
l’Anglais
• La
guerre
des
guerres,
le
combat
des
combats,
c’est
celui
de
l’Angleterre
et
de
la
France,
le
reste
est
épisode.
La
luIe
contre
l’Angleterre
a
rendu
à
la
France
un
immense
service.
Elle
a
confirme,
précise
sa
na5onalité.
A
force
de
se
serrer
contre
l’ennemi,
les
provinces
se
sont
trouvées
un
peuple.
C’est
en
voyant
de
près
l’Anglais
qu’elles
ont
sen5
qu’elles
étaient
France.
La
Seine
marche
et
porte
la
pensée
de
la
France,
de
Paris
vers
la
Normandie,
vers
l’Océan,
l’Angleterre,
la
lointaine
Amérique.
Statue
de
Du
Guesclin
Marquis
de
Montcalm.
10. La
conquête
normande
de
l’Angleterre
• Avant
de
prendre
les
armes,
Guillaume
déclara
qu’il
s’en
rapportait
au
jugement
du
pape.
L’invasion
de
l’Angleterre
prit
le
caractère
d’une
croisade,
une
foule
d’hommes
d’armes
affluèrent
de
toute
l’Europe
près
de
Guillaume.
Les
Saxons
combaIaient
a
pied
avec
de
courtes
haches,
les
Normands
a
cheval
avec
de
longues
lances.
Les
Saxons
ne
construisaient
pas
de
châteaux,
ainsi
une
bataille
perdue,
tout
était
perdue.
• L’Angleterre
tout
en5ère
fut
mesurée,
décrite;
soixante
mille
fiefs
de
chevaliers
y
furent
créés
aux
dépens
des
Saxons,
et
le
résultât
consigne
dans
le
livre
noir
de
la
conquête,
le
Doomsday
book,
le
livre
du
jour
du
Jugement.
• Le
roi
d’Angleterre
5ra
de
la
noblesse
même
un
impôt,
sous
l’honorable
nom
d’escuage.
C’était
une
dispense
d’aller
à
la
guerre.
Les
barons,
fa5gues
d’appels
con5nuels,
aimaient
mieux
donner
quelque
argent
que
de
suivre
leur
aventureux
souverain
dans
les
entreprises
où
il
s’embarquait
;
et
lui,
il
s’arrangeait
fort
de
cet
échange.
Au
lieu
du
service
capricieux
et
incertain
des
barons,
il
achetait
celui
des
soldats
mercenaires,
Gascons,
Brabançons,
Gallois
et
autres.
Doomsday
Book.
11. La
France
• Pousse
donc
ma
belle
et
forte
France,
pousse
les
longs
flots
de
ton
onduleux
territoire
au
Rhin,
à
la
Méditerranée,
à
l’Océan.
JeIe
a
la
dure
Angleterre
la
dure
Bretagne,
la
tenace
Normandie
;
a
la
grave
et
solennelle
Espagne,
oppose
la
dérision
gasconne,
a
l’Italie
la
fougue
provençale
;
au
massif
empire
germanique,
les
solides
et
profonds
bataillons
de
l’Alsace
et
de
la
Lorraine
;
a
l’enflure,
a
la
colère
belge,
la
sèche
et
sanguine
colère
de
la
Picardie,
la
sobriété,
la
réflexion,
l’esprit
disciplinable
et
civilisable
des
Ardennes
et
de
la
Champagne.
L’Angleterre
est
un
pays,
l’Allemagne
est
un
empire,
la
France
est
une
personne.
12. Temps
nouveaux:
le
règne
de
Philippe
Auguste
(1180-‐1223)
• La
grande
époque
de
l’architecture
gothique
correspond
au
règne
de
Philippe
Auguste.
Alors
s’achèvent
les
cathédrales
de
Laon
et
de
Paris
et
commence
la
construc5on
des
cathédrales
de
Chartres,
Bourges,
Soissons,
Rouen,
Amiens
ou
Reims.
• La
dynamique
de
la
France
du
nord,
qui
voisine
avec
la
Flandre
et
la
Champagne,
les
poles
majeurs
de
l’ar5sanat
et
du
commerce
en
Occident,
favorise
la
poussée
capé5enne
vers
l’ouest
et
le
sud.
Le
règne
de
Philippe
Auguste
permet
la
levée
de
l’hypothèque
Plantagenet
et
s’avère
celui
de
la
plus
forte
dilata5on
du
domaine
royal
au
cours
du
Moyen
Age.
Avec
lui
débute
l’âge
d’or
capé5en,
car
aucun
pouvoir
ne
se
peut
désormais
comparer
a
la
royauté
française.
• En
1204,
Philippe
II
choisit
une
5tulature
nouvelle.
Au
5tre
de
«
roi
des
Francs
»,
il
subs5tue
celui
de
roi
de
France:
l’autorité
royale
a
dorénavant
pour
base
un
territoire,
elle
ne
par5cipe
plus
des
liens
d’homme
a
homme.
• Héritages:
Suger,
abbé
de
Saint-‐Denis,
sanctuaire
fondamental
de
la
monarchie,
a
développe
l’idée
qu’il
existe
une
pyramide
féodale,
qui,
de
fief
en
fief,
conduit
a
son
sommet,
occupe
par
le
roi,
qui
n’est
le
vassal
de
quiconque
et
ne
prête
hommage
a
personne.
• Louis
VII
laisse
son
fils
face
a
un
conten5eux
redoutable.
D’un
part,
le
conflit
avec
le
Plantagenet,
dont
les
domaines
sont
immenses
compares
au
domaine
royal,
demeure
latent.
D’autre
part,
les
maitres
des
deux
régions
les
plus
riches
du
royaume,
la
Flandre
et
la
Champagne,
tendent
a
l’autonomie
dans
leurs
terres
et
cherchent
par
ailleurs
a
contrôler
le
pouvoir
royal.
13. Temps
nouveaux:
le
règne
de
Philippe
Auguste
(1180-‐1223)
• Louis
VII
laisse
son
fils
face
a
un
conten5eux
redoutable.
D’un
part,
le
conflit
avec
le
Plantagenet,
dont
les
domaines
sont
immenses
compares
au
domaine
royal,
demeure
latent.
D’autre
part,
les
maitres
des
deux
régions
les
plus
riches
du
royaume,
la
Flandre
et
la
Champagne,
tendent
a
l’autonomie
dans
leurs
terres
et
cherchent
par
ailleurs
a
contrôler
le
pouvoir
royal.
• Une
décennie
difficile
(1180-‐1190):
Les
vic5mes
principales
des
guerres
médiévales
sont
les
paysans,
dont
on
pille
les
biens
et
ravage
les
cultures.
Les
belligérants
évitent
les
sièges
longs
et
les
batailles
rangées.
L’expulsion
des
juifs,
décrétée
en
avril
1182,
qui
s’accompagne
de
la
saisie
de
leurs
biens,
apparaît
en
premier
chef
comme
un
moyen
de
financer
en
par5e
l’effort
de
guerre
développée
au
cours
de
la
première
décennie
du
règne.
Le
roman
des
rois.
C’est
une
chronique
de
la
monarchie
capéYenne
rédigée
a
Saint-‐Denis.
Gisant
de
Richard
Cœur
de
Lyon
a
l’abbaye
de
Fontevrault.
Le
traite
de
Gisors
(1180)
renouvèle
la
paix
entre
les
rois
de
France
et
d’Angleterre,
qui
concluent
une
alliance
offensive
et
défensive.
14. Temps
nouveaux:
le
règne
de
Philippe
Auguste
(1180-‐1223)
• Henri
Plantagenet
avait
élargi
l’empire
familial
par
son
mariage
avec
Aliénor
d’Aquitaine,
5tulaire
du
domaine
des
comtes
de
Poi5ers,
juste
divorcée
de
Louis
VII.
Il
se
fait
ensuite
reconnaître
roi
d’Angleterre
en
1154,
avant
d’amorcer
la
conquête
de
l’Irlande
et
d’étendre
encore
de
son
emprise
con5nentale,
par
la
prise
de
contrôle
de
la
Bretagne
et
l’affermissement
de
son
autorité
sur
les
pays
charentais.
Le
vassal
paraît
ainsi
beaucoup
plus
puissant
que
son
seigneur,
le
roi
capé5en,
confine
toujours
aux
vielles
terres
de
son
domaine.
• Les
bonnes
manières
de
table,
l’art
de
la
danse,
toujours
pra5quée
en
groupe,
et
la
courtoisie
illustrent
la
cour
d’Henri
II.
C’est
le
moment
ou
surgissent
les
premiers
mé5ers
du
luxe,
notamment
celui
des
émailleurs,
que
Limoges
rassemble.
Gisants
d’Henri
II
et
d’Aliénor
d’Aquitaine.
Abbaye
de
Fontevrault.
15. • La
première
cons5tu5on
écrite
de
la
monarchie
capé5enne:
Le
Trésor
est
confie
aux
Templiers
et
les
clés
en
sont
remises
a
Pierre
le
Marechal
et
a
6
notables
parisiens,
qui
ont
également
la
garde
du
sceau
royal.
• Les
villes
dotées
du
régime
communal
avec
l’appui
du
roi
se
trouvent
ensuite
sous
le
patronage
de
la
couronne,
ce
qui
élargît
l’influence
royale.
Philippe
Auguste
y
trouve
des
avantages
militaires,
puisque
les
villes
avec
leurs
remparts
puissants
et
leurs
milices
nombreuses
représentent
points
d’appui
et
réserves
d’effec5fs.
Enfin,
il
5sse
des
liens
poli5ques
solides
avec
les
bourgeoises
citadines,
tant
dans
les
domaines
que
dans
les
fiefs
de
ses
barons.
Temps
nouveaux:
le
règne
de
Philippe
Auguste
(1180-‐1223)
• Philippe
aIaque,
assure
qu’Henri
II
ne
parviendra
pas
bien
longtemps
a
contrôler
les
lionceaux
des
flancs
d’Aliénor
d’Aquitaine
–
Richard,
Geoffroy,
le
comte
de
Bretagne
et
Jean,
le
maitre
d’Aquitaine,
trois
frères
qui
de
plus
se
jalousent.
Philippe
Auguste
noue
des
rela5ons
privilégiées
avec
Richard,
inquiet
de
voir
son
père
sembler
lui
préférer
Jean
et
peut-‐être
songer
a
le
déshériter.
• En
novembre
1188,
ce
même
Richard
rompt
avec
son
père
et
porte
son
hommage
a
Philippe
pour
la
Normandie
et
l’Aquitaine…
qu’il
lui
reste
néanmoins
a
saisir
et
contrôler.
• En
Terre
Sainte,
Saladin
a
écrasé
les
La5ns
a
la
bataille
de
Hayn
en
juillet
1187.
La
nécessité
d’organiser
une
contre-‐
offensive
sous
la
forme
d’une
croisade
pour
sauver
ce
qui
reste
des
Etats
la5ns
d’Orient.
Richard
a,
le
premier
répondu
a
l’appel
du
«
saint
voyage
»
prenant
la
croix,
a
Tours,
en
novembre
1187.
Le
roi
de
France
en
profite
pour
faire
approuver,
en
mars,
par
une
assemblée
de
barons
et
de
prélats,
une
taxe
a
l’effet
de
couvrir
les
frais
de
l’expédi5on.
Elle
doit
être
levée
sur
les
biens
meubles
et
les
revenus
de
ceux
qui
ne
prennent
pas
la
croix.
Geoffroy,
comte
de
Bretagne
Richard
cœur
de
Lion
16. Temps
nouveaux:
le
règne
de
Philippe
Auguste
(1180-‐1223)
• Fleurs
de
Lis
contre
léopards:
le
printemps
de
l’Etat
monarchique
(1190-‐1200):
Pour
l’heure,
la
rivalité
entre
les
deux
maisons
royales
paraît
comme
suspendue.
• Capture
par
les
séides
du
duc
d’Autriche
auquel
l’opposait
un
différend
Richard
Cœur
de
Lion
se
voit
bientôt
transféré
dans
les
geôles
de
l’empereur
de
Germanie,
Henri
IV.
Durant
sa
cap5vité,
Philippe
a
traite
avec
Jean
sans
Terre
et
s’est
empare
de
la
Normandie
septentrionale,
du
Vexin,
d’Evreux,
et
de
la
Touraine.
Richard
débarque
en
mai
1194
et
les
hos5lités
commencent.
• Il
a
dans
son
camp
Guillaume
le
Marechal,
jouteur
émérite,
le
meilleur
chevalier
du
siècle,
mais
la
guerre
féodale
est
en
train
de
muter.
Elle
devient
un
conflit
de
puissances,
dont
l’argent
est
le
nerf.
Richard
fait
édifier
en
deux
années,
de
1196
a
1198,
un
temps
record,
la
formidable
forteresse
qui
prend
le
nom
de
Château
Gaillard.
Jean
sans
Terre.
Guillaume
le
Marechal.
17. Temps
nouveaux:
le
règne
de
Philippe
Auguste
(1180-‐1223)
• La
période
des
années
1190-‐1200
paraît
défavorable
au
roi
de
France.
Le
roi
d’Angleterre,
appuyé
par
les
grands
féodaux,
comme
le
comte
de
Flandre,
le
duc
de
Bretagne,
et
des
seigneurs
moins
importants,
comme
Renaud
de
Boulogne
ou
Guillaume
de
Thouars,
a
pris
l’avantage.
• Cependant
la
monarchie
se
construit:
les
offices
de
cour
ne
sont
plus
confies
a
des
hauts
barons,
mais
a
des
hommes
nouveaux,
jeunes
et
de
rang
modeste.
• La
chute
de
la
maison
Plantagenet:
Jean
sans
Terre
n’a
pas
la
personnalité
flamboyante
de
son
frère,
Richard
Cœur
de
Lion.
Il
a
de
la
difficulté
a
s’entendre
avec
ses
vassaux.
Philippe
Auguste
envahit
la
Normandie
et
lance
Arthur
de
Bretagne
a
la
conquête
du
Poitou.
Il
s’aIaque
a
Mirebeau,
clé
du
Poitou,
ou
se
sont
enfermes
la
reine
Aliénor
et
Jean
sans
Terre.
• Arthur
de
Bretagne
est
fait
prisonnier
par
Jean
sans
Terre.
Emprisonne
a
Falaise,
Arthur
disparaît
dans
des
circonstances
mal
élucidées.
• Philippe
Auguste
met
le
siège
devant
la
formidable
forteresse
de
Château
Gaillard
en
1203.
Jean
sans
Terre
préfère
passer
en
Angleterre,
abandonnant
la
place
a
son
des5n:
Château
Gaillard
capitule
en
1204.
La
totalité
du
duché
Normand
bascule
alors.
Ce
processus
d’intégra5on
paisible
se
repère
presque
a
l’iden5que
dans
la
comte
d’Anjou.
• L’autonomie
du
roi
vis-‐à-‐vis
du
pape:
Innocent
III,
le
nouveau
pape,
entend
a
faire
prévaloir
le
pouvoir
spirituel
sur
les
pouvoirs
temporels.
La
résistance
du
roi
aux
demandes
d’Innocent
III,
s’exprime
dans
l’affaire
albigeoise.
Ce
conflit
provoque
finalement
la
première
des
croisades
intérieures
a
la
chré5enté.
Cependant,
le
roi
refuse
obs5nément
d’intervenir
en
Languedoc
quand
Innocent
III
le
sollicite.
18. Temps
nouveaux:
le
règne
de
Philippe
Auguste
(1180-‐1223)
• La
croisade
contre
les
Albigeois
est
donc
pon5ficale
et
féodale;
a
l’instar
de
la
première
croisade
en
Orient,
elle
rassemble,
sous
l’autorité
du
souverain
pon5fe,
une
large
part
de
la
chevalerie
occidentale,
mais
le
roi
de
France
n’y
par5cipe
pas
et
ne
l’a
pas
souhaitée.
• Le
dimanche
de
Bouvines:
Une
formidable
coali5on
an5
capé5enne
s’organise,
cimentée
par
les
rancunes
de
plusieurs
puissants
féodaux
a
l’encontre
de
Philippe
et,
surtout,
par
les
subsides
anglais
que
Jean
promet
a
foison
et
verse
a
profusion.
• La
bataille
décisive,
la
seule
que
Philippe
Auguste
ait
jamais
engagée,
a
donc
lieu
a
proximité
de
Lille,
au
gue
de
Bouvines,
le
dimanche
27
juillet
1214.
Le
choc
est
violent,
mais
assez
bref,
entre
l’ost
du
roi
de
France
et
l’armée
des
coalises.
Au
terme
de
quelques
heures
de
combat,
les
coalises
sont
défaits
et
sont
mis
en
fuite.
Les
conséquences
de
ceIe
journée
sont
immenses.
Un
long
et
enthousiaste
triomphe
marque
de
véritables
noces
entre
le
souverain
et
la
na5on
enfin
enclose.
• Le
crédit
de
Jean
sans
Terre
paraît
ruine
pour
de
bon
auprès
de
ses
sujets
qui
s’interrogent
sur
les
fluctua5ons
déconcertantes
de
sa
poli5que.
La Bataille de Bouvines oppose les troupes royales françaises de Philippe
Auguste, renforcées par les milices communales et soutenues par Frédéric II de
Hohenstaufen, à une coalition anglo-germano-flamande menée par Otton IV.
19. Temps
nouveaux:
le
règne
de
Philippe
Auguste
(1180-‐1223)
• La
monarchie
dans
sa
plénitude:
la
fin
du
règne
et
ses
prolongements:
Peu
leIre,
c’est
un
bon
vivant.
Moins
brillant
chevalier
que
son
compé5teur
Richard
Cœur
de
Lion,
il
sait
cependant
combaIre
s’il
le
faut.
• Les
services
de
la
monarchie
ont
cesse
d’être
ambulatoires.
Et
le
roi
réside
le
plus
souvent
dans
son
palais
de
l’ile
de
la
Cite.
Philippe
Auguste
fait
enfermer
la
ville
dans
un
rempart.
Paris
est
devenu
une
ville
ac5ve
et
peuplée,
au
cœur
d’un
réseau
de
routes
importantes
et
voies
d’eau.
La
ville
abrite
le
centre
du
pouvoir,
elle
est
une
capitale,
la
première
est
la
plus
importante
d’Occident.
• Bouvines
a
libère
la
monarchie
capé5enne
des
pressions
qu’elle
subissait
au
nord.
Elle
se
trouve
désormais
en
capacité
de
passer
a
l’offensive.
Par
ailleurs,
en
Angleterre,
la
plupart
des
barons,
des
ecclésias5ques
et
des
villes
d’Angleterre
entre
en
rébellion
contre
Jean
sans
Terre.
Le
15
juin
1215,
le
roi
doit,
par
la
Magna
Carta,
la
Grande
Charte,
admeIre
la
limita5on
et
le
contrôle
de
son
pouvoir.
La Magna Carta.
Le sceau de
Philippe Auguste.
Le lys est
l’emblème
d’élection céleste..
20. Temps
nouveaux:
le
règne
de
Philippe
Auguste
(1180-‐1223)
• En
aout
1222,
Louis
VIII
est
sacre
a
Reims
il
a
36
ans.
En
décembre,
le
pape
sollicite
son
concours
au
Languedoc,
il
lui
offre
la
terre
conquise.
Le
Poitou,
l’Aunis,
le
Saintonge
sont
annexes
au
domaine
royal.
La
monarchie
capé5enne
a
conquis
une
façade
sur
l’Atlan5que.
Louis
VIII
décide
alors
d’accomplir
une
promenade
militaire
dans
le
Languedoc.
Il
meurt
en
novembre
a
Montpensier.
Louis
IX
est
couronne
le
même
moi.
• Blanche
de
Cas5lle
exerce
la
régence
en
son
nom.
Le
comte
de
Toulouse
poursuit
la
luIe
durant
quelques
temps,
mais
les
pressions
de
la
bourgeoisie
toulousaine,
son
principal
appui
jusqu’à
la,
l’obligent
a
traiter
au
printemps
de
1229.
Le
souverain
dispose
désormais
d’une
puissance
qui
éclipse
et
écrase
toutes
les
autres
dans
le
royaume
et
incite
a
la
soumission
plus
qu’a
la
révolte.
• Une
image
religieuse
apparaît
dans
la
plupart
des
cathédrales
–
il
s’agit
du
couronnement
de
la
Vierge.
CeIe
représenta5on
rappelle
que
Marie,
en
coopérant
a
l’œuvre
de
Dieu
par
sa
foi,
son
espérance
et
sa
charité,
est
devenue
la
mère
féconde
symboliquement
rassembles
dans
sa
personne,
elle
compose
la
figure
de
l’Eglise
mys5que
et
de
son
achèvement
dans
les
siècles
des
siècles.
• Il
est
certain
qu’avec
le
règne
de
Philipe
Auguste,
débute
un
âge
d’or
capé5en
qui
redonne
a
la
monarchie
l’éclat
qu’elle
est
supposée
avoir
connu
a
l’époque
du
premier
empereur
d’Occident.
Couronnement
de
la
Vierge.
Portail
nord
de
la
cathédrale
Notre-‐Dame
de
Paris.
Blanche
de
CasLlle.
21. Roi
de
France
et
roi
d’Angleterre
• Pendant
la
seconde
croisade,
celle
de
Louis
VII
et
de
l’empereur
Conrad,
les
Allemands
étaient
en
grand
nombre
ceIe
fois.
La
femme
de
Louis
VII
est
Éléonore
d’Aquitaine
–
elle
demande
le
divorce
et
se
marie
avec
Henri
Plantagenet,
duc
d’Anjou,
pe5t
fils
de
Guillaume
le
Conquérant,
duc
de
Normandie,
et
bientôt
roi
d’Angleterre.
En
épousant
Éléonore,
il
épouse
avec
elle
la
France
occidentale,
de
Nantes
aux
Pyrénées.
• Saladin
avait
frappe
deux
coups
sur
les
ennemis
de
l’islamisme.
D’une
part,
il
envahit
l’Egypte,
détrôna
les
Fatemites.
De
l’autre,
il
renversa
le
pe5t
royaume
de
Jérusalem,
dé{t
et
prit
le
roi
Lusignan
à
la
bataille
de
Tibériade
et
s’empara
de
la
ville
sainte.
• La
France
avait,
presque
seule,
accompli
la
première
croisade.
L’Allemagne
avait
puissamment
contribue
a
la
seconde.
La
troisième
fut
populaire,
surtout
en
Angleterre.
Saladin
par
Gustave
Dore.
22. Richard
et
le
siège
de
saint
Jean
d’Acre
• Richard
était
le
mauvais
fils
d’Henri
II,
le
fils
de
la
colère,
dont
toute
la
vie
fut
comme
un
accès
de
violence
furieuse,
s’acquit
parmi
les
Sarrasins
un
renom
impérissable
de
vaillance
et
de
cruauté.
Lorsque
la
garnison
d’Acre
eut
été
forcée
de
capituler,
Saladin
refusant
de
racheter
les
prisonniers,
il
les
fit
tous
égorger
entre
les
deux
camps.
CeIe
valeur
et
tous
ces
efforts
produisirent
peu
de
résultats.
Toutes
les
na5ons
de
l’Europe
étaient
représentées
au
siège
d’Acre,
mais
aussi
toutes
les
haines
na5onales.
Chacun
combaIait
comme
pour
son
compte
et
tachait
de
nuire
aux
autres,
bien
loin
de
les
seconder.
Il
y
avait
dans
le
camp
deux
rois
de
Jérusalem,
Guy
de
Lusignan
soutenu
par
Philippe
Auguste
et
Conrad
de
Tyr
appuyé
par
Richard.
Le
long
siège
de
Jérusalem
est
pour
le
Moyen
Age
comme
le
siège
de
Troie.
Conrad
de
Tyr.
Guy
de
Lusignan.
Saint
Jean
d’Acre.
23. La
France
dans
les
Croisades
• De
toutes
parts,
l’Eglise
triomphait
dans
l’Europe
par
l’épée
des
Français.
En
Sicile
et
en
Espagne,
en
Angleterre
et
dans
l’empire
grec,
ils
avaient
commence
ou
accompli
la
croisade
contre
les
ennemis
du
pape
et
de
la
foi.
L’Europe
ne
pouvait
se
croire
une
et
le
devenir
qu’en
se
voyant
en
face
de
l’Asie.
L’Allemagne
avait
sa
croisade
en
Italie,
l’Espagne
chez
elle-‐même.
La
guerre
sainte
de
Jérusalem,
résolue
en
France
au
concile
de
Clermont,
prêchée
par
le
Français,
Pierre-‐l’Ermite,
fut
accomplie
surtout
par
des
Français.
Il
appartenait
à
la
France
de
contribuer
plus
que
tous
les
autres
au
grand
évènement
qui
fit
de
l’Europe
une
na5on.
Les
fabuleux
desYns
de
Robert
de
Guiscard
et
de
Tancrède
de
Hauteville
servirent
comme
une
émulaYon
aux
autres
Seigneurs
normands.
La
lourde
féodalité
s’est
mobilisée,
déracinée
de
la
terre.
Elle
allait
et
venait,
elle
vivait
sur
les
grandes
routes
de
la
croisade,
entre
la
France
et
Jérusalem.
Le
roi
seul
restait
fidele
au
sol
de
la
France,
plus
grand
chaque
jour
par
l’absence
et
la
préoccupa5on
des
barons.
Telle
fut,
après
la
première
croisade,
la
résurrec5on
du
roi
et
du
peuple.
L a
c r o i s a d e
c o r r e s p o n d
à
l’affranchissement
du
peuple
dans
les
communes,
affranchissement
de
la
femme,
affranchissement
de
la
philosophie,
de
la
pensée
pure.
24. La
Croisade
• Dieu
est
Dieu,
voilà
l’Islamisme,
c’est
la
religion
de
l’unité.
Ce
Dieu
serait
jaloux
de
ses
propres
symboles.
Il
veut
être
seul
à
seul
avec
l’homme.
Ils
ont
enferme
la
femme
au
sérail,
mais
elle
les
y
enferme
avec
elle
:
ils
n’ont
pas
voulu
de
la
vierge,
et
ils
se
baIent
depuis
1.000
ans
pour
Fa5ma.
Les
Arabes,
peuple
commerçant,
accueillaient
bien
d’abord
les
pèlerins.
Tout
changea
lorsque
le
calife
Hakem,
fils
d’une
chré5enne,
se
donna
lui-‐même
pour
une
incarna5on.
Il
maltraita
cruellement
les
chré5ens
qui
prétendaient
que
le
Messie
était
déjà
venu,
et
les
juifs
qui
s ’ o b s 5 n a i e n t
à
l’aIendre
encore.
25. Les
mondes
français
au
XIIIème
siècle
• A
la
cour
de
Londres,
comme
a
celle
de
Saint-‐Jean
d’Acre
en
Syrie
Pales5ne,
un
temps
même,
a
celle
de
Constan5nople,
et
plus
durablement
au
palais
de
Famagouste
a
Chypre,
les
élites
parlent
et
écrivent
la
langue
française
et
leurs
noms
rappellent
«
la
douce
France
».
• Une
limite
franche
–
les
rivages
marins:
A
Marseille,
quatre
ou
cinq
équipages
s’unissent
afin
de
cerner
les
bancs
de
thons
rouges
lors
de
leur
passage
au
large
des
calanques;
ils
les
déroutent
en
les
affolant,
les
acculent
dans
des
nasses
de
plus
en
plus
étroites
et,
finalement,
les
hommes
tuent
les
poissons
incapables
de
fuir,
emprisonnes
comme
ils
le
sont
dans
une
étroite
poche
poche
terminale.
Toujours
en
Méditerranée,
le
lamparo,
un
fanal
allume
de
nuit
sur
la
proue
des
embarca5ons
afin
que
sa
lumière
ayre
les
sardines
–
donne
son
nom
a
un
type
de
pèche
très
pra5que
du
cote
de
Marseille.
• Des
1199,
Jean
sans
Terre
récompense
son
gouverneur
de
Guyenne
en
le
gra5fiant
de
50
livres
angevines
prises
sur
la
vente
des
deux
premières
baleines
péchées
par
des
Basques.
• Dans
les
eaux
plus
froides
de
la
mer
du
Nord
et
de
Manche
orientale,
la
harengaison
devient
la
grande
affaire.
C’est
que
le
hareng
fait
vivre
toute
une
popula5on
de
matelots
miséreux.
• Le
sel,
u5lise
comme
an5sep5que,
a
des
usages
ar5sanaux.
Il
sert
notamment
au
tannage
des
peaux.
En
outre,
il
demeure
le
seul
moyen
de
prolonger
la
conserva5on
des
vivres,
et
la
demande
en
sel
ne
cesse
de
s’accroitre.
Sceau
des
poissonniers
de
Bruges.
A
Bruges,
comme
dans
toutes
les
villes
du
Nord
du
royaume,
le
hareng
est
roi!
Les
Marais
Salants
de
Guérande.
Il
s’agit
d’abord
augmenter
progressivement
la
concentraYon
de
sel
en
conduisant
l’eau
de
mer
d’un
bassin
a
l’autre.
26. Les
mondes
français
au
XIIIème
siècle
• La
marqueterie
des
terroirs
agricoles:
Selon
Marc
Bloch,
il
y
a
trois
civilisa5ons
agraires:
i)
les
grands
espaces
emblaves
du
centre
parisien
et
de
l’Est
de
la
France,
aux
villages
groupes,
ii)
le
bocage
et
l’habitat
disperse
des
régions
de
l’Ouest,
iii)
l’indétermina5on
paysagère
du
Midi,
ou
l’individualisme
paysan
prévaudrait
en
dépit
des
fortes
contraintes
posées
par
le
relief.
Mille
nuances
viennent
tempérer
ceIe
distribu5on
schéma5que
et
contribuent
a
a
l’infinie
marqueterie
des
paysages
tradi5onnels.
• Dans
le
grand
Sud-‐Ouest
se
mul5plient
les
créa5ons
de
villages
neufs,
castelnaus
a
l’ombre
d’un
château
et
surtout
bas5des
,
celles-‐la
dépourvues
de
forteresse
seigneuriale.
• La
marqueterie
des
terroirs
agricoles:
Selon
Marc
Bloch,
il
y
a
trois
civilisa5ons
agraires:
i)
les
grands
espaces
emblaves
du
centre
parisien
et
de
l’Est
de
la
France,
aux
villages
groupes,
ii)
le
bocage
et
l’habitat
disperse
des
régions
de
l’Ouest,
iii)
l’indétermina5on
paysagère
du
Midi,
ou
l’individualisme
paysan
prévaudrait
en
dépit
des
fortes
contraintes
posées
par
le
relief.
Mille
nuances
viennent
tempérer
ceIe
distribu5on
schéma5que
et
contribuent
a
a
l’infinie
marqueterie
des
paysages
tradi5onnels.
• Un
universel
ou
presque
-‐
le
vignoble:
La
vin
est
d’abord
la
boisson
eucharis5que,
et
donc
nul
ne
s’étonnera
que
les
ecclésias5ques
y
aient
apporte
de
tout
temps
un
soin
jaloux.
La
treille
mobilise
beaucoup
l’énergie
des
moines,
c’est
non
seulement
parce
qu’il
leur
est
indispensable
dans
la
liturgie,
mais
aussi
parce
qu’il
s’agit,
au
contraire
de
l’eau
souvent
pollue
et
malsaine,
d’une
boisson
saine,
car
fermentée
même
si
le
degré
d’alcool,
autour
de
6
a
8
degrés,
demeure
faible,
faute
d’apports
de
sucre.
• Le
transport
se
révèle
être
le
facteur
essen5el
de
la
réussite
d’un
cru
médiéval.
Les
vins
du
Midi
méditerranéen
en
pâ5ssent
gravement,
faute
de
voies
fluviales
aisément
pra5cables
vers
Paris
ou
la
Flandre.
Castelnaus,
sauvetés
et
basYdes
du
Sud-‐Ouest.
Moine
goutant
du
vin.
27. Le
vin
• Le
raisin
est
un
fruit
de
passage.
La
taille
sèche
(ou
taille
dʼhiver)
pra5quée
de
décembre
a
mars,
est
dite
“longue”
ou
“courte”,
selon
le
nombre
dʼyeux
(bourgeons)
conserves
appelés
a
porter
des
grappes.
Des
ceIe
phase
ini5ale,
le
vigneron
doit
arbitrer
entre
une
produc5on
abondante
dʼun
vin
de
qualité
courante
et
la
grande
qualité
exigeant
des
rendements
moindres.
• La
longue
diges5on
de
la
fermenta5on...
Le
contrôle
de
lʼindividu
pensant
sur
la
nature:
Dionysos
conquiert
la
maitrise
du
vin
sur
les
géants,
symbole
de
la
nature
bes5ale.
• Le
succès
du
monachisme
bénédic5n
contribua
a
lʼexpasion
du
vin:
la
regle
de
saint
Benoit,
installant
le
vin
en
boisson
supérieure
aux
autres
et
permeIant
aux
moines
de
boire
une
ra5on
quo5dienne,
a
précipité
la
planta5on
de
vignes
dans
chaque
abbaye.
Thomas
dʼAquin:
“Le
vin
réconforte,
le
sang
du
Christ
assure
la
rédemp5on.”
l'Abbaye
de
Saint
André
de
Sorède.
C'est
en
1115
que
les
moines
de
Cîteaux
construisent
le
château
du
Clos
de
Vougeot
afin
d'exploiter
la
vigne
qu'ils
ont
plantée
aux
alentours.
28. Les
mondes
français
au
XIIIème
siècle
• Des
niches
écologiques
diversement
appréciées:
On
transforme
les
étangs
en
viviers
naturels
ou
le
poisson
g r a n d i t
e n
t o u t e
q u i é t u d e :
pra5quement
toutes
les
retenues
d’eau
des5nées
a
ac5onner
la
roue
d’un
moulin.
• Philippe
Auguste
publie
en
1219
la
première
ordonnance
connue,
règlementant
les
coupes
fores5ères
connues,
règlementant
les
coupes,
la
glandee
des
porcs,
le
ramassage
du
bois
mort
–
on
peut
y
voir
l’acte
fondateur
de
l’administra5on
des
Eaux
et
Forets.
Ce
patrimoine
sylvicole
présente
en
effet
pour
le
roi
un
double
intérêt:
i)
il
s’y
adonne
a
sa
distrac5on
favorite,
la
chasse,
ii)
il
lui
rapporte
beaucoup
,
d’autant
que
le
cours
du
bois
est
a
la
hausse
sur
tout
le
siècle.
• Le
breuil
est
un
enclos
ferme
par
des
haies
vives,
puis,
de
plus
en
plus,
par
un
mur
de
maçonnerie:
c’est
une
authen5que
réserve
de
chasse
–
on
parle
aussi
de
garenne
ou
de
parc
–
facile
a
surveiller,
ou
les
bêtes
sauvages
se
reproduisent
sans
pouvoir
s’échapper.
Sceau
des
poissonniers
de
Bruges.
A
Bruges,
comme
dans
toutes
les
villes
du
Nord
du
royaume,
le
hareng
est
roi!
Cabanes
en
pierre
sèches
du
Breuil
(Dordogne)
29. Les
mondes
français
au
XIIIème
siècle
• Diversité
du
royaume
et
de
ses
marges:
Une
ligne
courant
du
Poitou
au
lac
Léman
partage
l’espace
français,
sur
les
plans:
-‐
linguis5que
(les
parlers
d’oc
et
d’oïl),
-‐
juridique
(les
pays
de
coutume
au
Nord,
ceux
de
droit
écrit
au
Sud),
-‐
ethnologique
(la
tuile
rouge
ronde
ou
canal
et
le
souvenir
de
l’apport
romain
dans
le
Midi,
l’ardoise
et
le
chaume
au
Nord),
-‐
ar5s5que
(la
fin
amors
des
troubadours
d’un
cote,
les
chansons
de
geste
a
et
l’épopée
arthurienne
des
trouvères
septentrionaux
de
l’autre).
• A
l’écrit,
presque
tous
les
notables
du
nord
du
royaume
lisent
et
comprennent
le
français
du
roi,
même
s’ils
ne
le
prononcent
pas
exactement
comme
lui;
s’adressant
a
des
méridionaux
de
la
langue
d’oc
–
un
nom
invente
pour
designer
les
provinces
du
Sud
au
parler
si
étrange
–
la
chancellerie
capé5enne
emploie
le
la5n,
langue
universelle
et
gage
qu’elle
sera
compris,
au
moins
des
élites.
• Un
provincialisme
bien
tempéré:
En
ville,
le
luxe
tapageur
ou
simplement
l’aisance
affichée
de
certains
heurtent
la
sensibilité
d’un
siècle
qui
réfléchît
a
la
pauvreté
du
Christ
–
Louis
IX
reprend
a
son
compte
et
durcit
la
tradi5onnelle
législa5on
prohibant
l’étalage
d’un
luxe
indécent.
Le
roi
et
son
entourage
doivent
en
imposer
par
une
apparence
digne
de
leur
rang,
tout
en
affichant
une
retenue
de
bon
aloi
devant
Dieu
et
les
pauvres.
• La
ques5on
flamande:
La
ques5on
linguis5que
ne
se
pose
pas
comme
aujourd'hui
en
Flandre.
Le
fond
du
problème
résulte
de
la
réussite
excep5onnelle
de
toute
la
région
et
plus
par5culièrement
de
l’industrie
tex5le
des
villes
de
Flandre.
30. Les
mondes
français
au
XIIIème
siècle
• Le
comte
de
Flandre
est
vassal
du
royaume,
mais
aussi
de
l’empereur,
ce
qui
lui
ménage
une
certaine
liberté
d’ac5on:
a
Bouvines,
Ferrand
se
bat
aux
cotes
d’OIon
de
Brunschwick.
• Tant
que
le
comte
ne
sera
pas
un
Capé5en
fidele,
le
roi
n’hésitera
pas
a
miner
de
l’intérieur
le
pouvoir
de
ce
grand
seigneur
en
soutenant
le
par5
des
riches
marchands
urbains
–
a
l’inverse
de
ce
qu’il
pra5que
sur
ses
terres!
Le
comte
s’appuie,
lui,
sur
le
menu
peuple,
exploitant
ses
récrimina5ons
a
l’encontre
du
patriciat.
• A
par5r
de
1286,
les
mé5ers,
le
patronat
de
l’ar5sanat,
se
dressent
contre
les
patriciens
mis
en
difficulté
par
le
début
du
retournement
de
la
conjoncture
économique.
Ces
derniers
se
réconcilient
avec
le
comte,
entrainant
l’interven5on
puis
la
déroute
de
l’ost
du
roi
de
France,
renverse,
par
les
milices
urbaines
dans
la
boue
de
Courtrai,
11
juillet
1302:
suprême
humilia5on
pour
Philipe
le
Bel…
On
se
moquera
longtemps
de
ceIe
bataille
des
éperons
d’or,
accessoires
de
la
gloriole
chevaleresque
tombes
entre
les
mains
de
leurs
rudes
vainqueurs.
• L’aIrac5on
française
hors
les
fron5ères:
Aix
devient
la
véritable
capitale
de
la
Provence,
ou
réside
le
juge
mage
qui
remplace
le
comte
de
Provence
durant
ses
absences.
Partout
l’autorité
royale
et
la
paix
s’imposent
aux
sujets.
Les
ul5mes
velléités
de
résistance
des
grands
nobles
provençaux
ont
été
vite
balayes.
Mais
le
modèle
capé5en
s’impose
dans
le
mode
de
gouvernement
du
comte,
la
civilisa5on
provençale
demeure
plutôt
tournée
vers
l’Italie,
plus
proche
culturellement,
moins
agressive
dans
ses
manières
aussi.
Roi
de
France
Comte
de
Flandre
Patriciat
Marchands
Peuple
Ouvriers
Charles
d’Anjou,
comte
de
Provence.
31. La
bataille
de
Courtrai
• Les
combaIants
des
Flandres
contre
les
Français
de
Philippe
le
Bel
:
comme
ils
ne
pouvaient
tous
recevoir
l’eucharis5e,
chaque
homme
se
baissa,
prit
la
terre
et
la
mit
dans
sa
bouche.
• Quatre
mille
éperons
dores
furent
pendus
dans
la
cathédrale
de
Courtrai.
CeIe
terrible
défaite,
qui
avait
tout
extermine
toute
l’avant-‐
garde
de
l’armée
de
France,
c’est-‐a-‐dire
la
plupart
des
grands
seigneurs,
ceIe
bataille
qui
ouvrait
tant
de
successions,
qui
faisait
tomber
tant
de
fiefs
a
des
mineurs
sous
la
tutelle
du
roi.
32. Les
mondes
français
au
XIIIème
siècle
• Le
cas
par5culier
de
la
Navarre:
Ce
pe5t
royaume
s’étend
sur
35.000
kilomètres
carres
environ.
Escomptant
profiter
du
vide
du
pouvoir,
en
1276,
les
Cas5llans
voudraient
l’annexer.
En
1285,
Philippe
le
Bel
devient
roi
de
Navarre
en
épousant
Jean,
et
ses
trois
fils
le
sont
a
sa
suite
au
début
du
XIVème
siècle.
• Philippe
le
Bel
n’a
jamais
visite
son
royaume
d’outre-‐Pyrennees;
le
futur
Louis
X
le
Hu5n
consent
a
se
faire
couronner
a
Pampelune
fin
1307,
mais
ne
s’aIarde
pas;
ses
frères
n’y
viennent
jamais.
La
Navarre
se
trouve
donc
administrée
par
des
gouverneurs
qui
sont
en
fait
des
officiers
de
la
couronne
de
France.
• Le
pape
prend
ses
quar5ers
en
Avignon:
Rome
n’est
plus
le
centre
du
monde,
même
pas
le
cœur
de
l’Italie
dont
les
cites
de
Lombardie
et
de
Toscane
animent
de
leurs
incessantes
rivalités
la
croissance
économique
et
les
innova5ons
ins5tu5onnelles.
• Rome
fait
en
outre
l’objet
d’une
perpétuelle
rivalité
entre
ses
grands
lignages
princiers
qui,
Colonna
ou
bien
Orsini,
essaient
chacun
a
son
tour,
d’en
prendre
le
contrôle.
• Innocent
IV
organise
un
premier
concile
œcuménique
a
Lyon
en
1245.
il
rompt
ainsi
avec
la
tradi5on
des
conciles
œcuméniques
romains.
Ce
concile
généralise
le
principe
de
la
confession
obligatoire
des
ses
péchés
a
un
prêtre
au
moins
une
fois
l’an
pour
chacun
des
bap5ses
adultes.
• L’archevêque
de
Bordeaux,
Bertrand
de
Got,
un
Gascon,
sujet
du
roi
d’Aquitaine,
prend
son
chemin
vers
l’Italie
(1305).
A
Lyon,
l’aIend
Philippe
IV,
et
l’on
procède
sans
plus
aIendre
au
sacre
pon5fical;
puis
le
nouveau
pape
hésite
devant
le
guêpier
romain,
l’affronte
un
temps,
le
quiIe
en
mars
1309,
songe
alors
a
se
fixer
a
Vienne,
mais
s’arrête
en
Avignon
qui
appar5ent
a
Charles
II
d’Anjou,
roi
de
Naples
et
comte
de
Provence.
Charles
II
d’Anjou,
roi
de
Naples
et
comte
de
Provence.
33. Les
mondes
français
au
XIIIème
siècle
• Jean
XXII
entame
un
pon5ficat
de
18
ans
(1316-‐1334).
Couronne
a
Lyon,
c’est
lui
qui
va
établir
de
façon
durable
le
siège
pon5fical
a
Avignon.
Avignon
est
une
terre
d’Empire
mais
se
situe
a
a
une
encablure
du
royaume,
dont
le
Rhône
les
sépare
seul.
• Avignon
cons5tue
une
place
financière,
ar5sanale
et
commerçante
de
première
grandeur,
puisque
les
sommes
collectées
pour
la
Chambre
pon5ficale
(le
Trésor
du
pape)
y
affluent
puisque
les
dignitaires
de
l’Eglise
y
entre5ennent
un
train
de
vie
majestueux.
• Le
français
par
delà
les
monts:
De
longue
date,
des
Francos
ont
franchi
les
monts
pour
aller
se
baIre
dans
les
Espagnes,
soit
comme
mercenaires,
soit
comme
volontaires
de
la
guerre
contre
les
musulmans
d’Andalousie.
• Prépondérance
également
du
français
en
Italie
qui
s’explique
par
au
moins
trois
phénomènes
concomitants:
-‐
il
fait
office
de
langue
commune
pour
tous
les
Occidentaux
établis
ou
trafiquant
dans
le
bassin
oriental
de
la
Méditerranéen,
et
parmi
ceux-‐ci,
les
Italiens,
marins
ou
marchands.
-‐
les
rela5ons
commerciales
entretenues
avec
la
Flandre
(ou
le
français
est
la
langue
des
affaires)
et
les
foires
de
Champagne,
l’importance
du
marche
parisien
mo5vent
chez
l’appren5
marchand
un
appren5ssage
précoce
de
l’idiome
de
ses
futurs
clients.
-‐
Enfin,
l’aIrac5on
de
l’université
de
Paris
force
a
apprendre
le
dialecte
des
logeurs
et
des
passants.
Avignon
–
cite
des
papes.
Jean
XXII.
34. Les
mondes
français
au
XIIIème
siècle
• La
France
d’outre
mer:
La
Syrie
franque.
La
prise
de
Jérusalem
le
15
juillet
1099
par
les
croises
parvenus
au
terme
de
leur
pèlerinage
arme
posait
plus
de
problèmes
qu’elle
n’en
résolvait:
tandis
que
les
conquérants
de
la
Ville
sainte,
pour
la
plupart,
reprenaient
leur
chemin
vers
l’Occident,
il
fut
décidé
d’occuper
«
l’héritage
du
Christ
».
• Des
1144,
la
principauté
d’Edesse
s’effondre,
puis
en
1187
Saladin
inflige
aux
Francs
a
Hayn
une
terrible
défaite,
qui
décapite
le
royaume
et
entraine
la
perte
de
Jérusalem
avec
de
nombreuses
autres
villes
et
places
fortes
de
la
Pales5ne,
y
compris
Acre
qui,
une
fois
reprise,
devient
la
capitale
d’un
royaume
la5n
atrophie,
jusqu’à
sa
chute
défini5ve
en
1291.
• Les
Francs
installes
en
terre
sainte
sont
dans
leur
grande
majorité
originaire
de
la
moi5e
septentrionale
du
royaume
ou
des
comtes
romans
de
l’Empire,
a
l’image
de
Godefroy
de
Bouillon,
fils
du
comte
de
Boulogne
et
héri5er
de
la
Basse
Lorraine.
• Dans
les
quatre
Etats
francs,
un
clergé
la5n
se
surimpose
a
ceux
des
Eglises
grecques
et
orientales
en
place
depuis
des
siècles,
ses
prélats
étant
le
plus
souvent
recrutes
en
France.
Saint-‐Jean
d’Acre.
Elle
fut
prise
en
1104
par
les
croises
et
devint
la
capitale
mariYme
du
royaume
de
Jérusalem,
grâce
a
son
port
en
eau
profonde.
Les
Hospitaliers
y
installèrent
leur
quarYer
général.
Il
comportait
des
salles
goYques
imposantes.
35. Les
mondes
français
au
XIIIème
siècle
• Apres
le
désastre
de
Hayn,
Philippe
Auguste
et
Richard
Cœur
de
Lyon
prennent
la
croix
et
débarquent
en
Syrie
avec
leurs
armées:
Philippe
quiIe
néanmoins
ce
terrain
d’opéra5on
des
la
reprise
d’Acre
en
1191,
après
deux
années
de
siège.
• Saint
Louis
s’aIarde
quatre
années
en
Pales5ne
dont
il
relève
les
défenses.
• Toutes
ces
croisades
ont
donc
échoue,
et
l’aytude
belliqueuse
indiscriminée
des
pèlerins
venus
un
temps
servir
sous
les
armes
en
Terre
sainte,
a
souvent
inquiété
les
poulains,
les
Francs
établis
a
demeure
en
Orient.
En
effet,
ces
croises
fougueux
marquent
une
propension
a
aIaquer
indis5nctement
tout
Oriental
qui
se
présente
a
leurs
yeux.
De
façon
paradoxale,
Frédéric
II,
l’empereur
excommunie
pour
avoir
trop
retarde
son
départ
pour
la
croisade,
réussît
mieux
que
le
roi
de
France
en
obtenant
la
res5tu5on
de
Jérusalem
aux
La5ns
par
le
traite
de
Jaffa
en
1229.
Le
krak
des
chevaliers.
Le
nom
de
Krak
dérive
d’un
terme
syriaque
signifiant
forteresse.
Ce
château
a
été
édifié
par
les
Hospitaliers
a
parYr
de
1170.
36. Les
mondes
français
au
XIIIème
siècle
• Des
la
première
croisade,
après
1905,
une
espérance
eschatologique
a
soulevé
les
masses
de
l’occident
chré5en.
L’idée
de
la
réalisa5on
a
Jérusalem
d’un
monde
de
perfec5on,
après
l’élimina5on
des
ennemis
du
Christ,
juifs
et
mahométans,
a
provoque
un
élan
religieux
extraordinaire
et
lance
sur
les
route
des
milliers
de
pauvres,
derrière
des
prédicateurs,
dont
Pierre
l’Ermite
cons5tue
la
figure
la
plus
marquante.
• En
1212,
le
pape
Innocent
III
ordonne
des
processions
générales
pour
obtenir
du
Ciel
la
paix
de
l’Eglise
universelle
et
le
succès
des
chré5ens
contre
les
héré5ques
occitans
et
contre
les
Sarrasins
de
le
péninsule
ibérique
ou
de
l’Orient.
Ce
message
rencontre
un
écho
immédiat
parmi
ceux
que
les
chroniqueurs
dénomment
«
pueri
»
-‐
ce
sont
en
fait
tous
ceux
qui
se
trouvent
en
situa5on
de
dépendance,
sont
mal
intégrés
dans
la
société,
en
posi5on
précaire
ou
marginale:
domes5ques,
servantes,
bergers
des
campagnes,
d’ou
le
nom
de
pastoureaux.
Dans
le
royaume
de
France,
ceIe
vague
messianique
met
a
sa
tête
un
berger,
E5enne
de
Cloyes.
Les
pastoureaux
apparaissent
bientôt
comme
des
fauteurs
de
troubles
compromeIant
l’ordre
public
et
sont
considérés
comme
des
suppôts
de
Satan.
Avec
leur
chef
charisma5que,
le
«
Maitre
de
Hongrie
»,
un
Cistercien
en
rupture
de
monastère,
ils
sont
massacres
et
pendus
dans
les
environs
de
Bourges.
Les
Pastoureaux.
Ils
traversèrent
d’abord
la
Flandre
et
la
Picardie
et
airaient,
comme
l’aimant
aire
le
fer,
a
travers
les
villages
et
les
champs
par
leurs
appels
trompeurs
,
les
bergers
et
les
plus
simples
des
pécheurs.
Les
bergers
abandonnaient
leurs
troupeaux
et
sans
averYr
leurs
familles.
La
reine
Blanche
de
CasYlle
qui,
seule
gouvernait
alors
le
royaume
de
France
avec
une
merveilleuse
habileté,
les
laissait
faire,
parce
qu’elle
espérait
qu’ils
porteraient
secours
a
son
fils,
le
saint
roi
Louis
IX
en
terre
sainte.
Parvenus
a
Orléans,
ils
ajaquèrent
les
clercs
de
l’université
et
en
tuèrent
beaucoup
–
ils
envahissent
les
synagogues
et
dépouillèrent
des
Juifs.
37. Les
mondes
français
au
XIIIème
siècle
Le
retour
du
croise.
Hughes
de
Vaudémont
est
accueilli
a
son
retour
de
terre
sainte
par
son
épouse,
Anne
de
Bourgogne.
Renouant
avec
les
origines
spirituelles
de
la
marche
vers
Jérusalem,
le
croise
est
figure
non
en
militaire
mais
en
pèlerin.
La
longue
barbe
qu’il
arbore
souligne
la
sagesse
du
revenant.
• Le
royaume
de
Chypre:
Richard
Cœur
de
Lion
enlève,
en
mai
1191,
l’ile
de
Chypre
–
il
transfère
sa
conquête
aux
Templiers
qui
la
vendent
a
l’un
de
ses
vassaux
poitevins,
Guy
de
Lusignan.
Nombre
de
Francs
d’Orient,
chasses
de
leurs
domaines
par
l’avancée
de
Saladin
après
Hayn
(1187)
trouvent
refuge
a
Chypre.
• La
Chypre
la5ne
est
une
société
coloniale
dominée
par
une
minorité
franque.
La
cour
de
Nicosie
parle
français.
Et
l’importance
stratégique
de
Chypre
est
bien
mis
en
évidence
lors
de
la
première
croisade
de
Louis
IX:
il
y
établît
une
base
de
ravitaillement
qui
provoque
l’étonnement
de
tous
les
contemporains.
Mais
les
Francs
de
cet
extrême
poste
avance
de
la
Chré5enté
la5ne
se
meridionalisent
tout
naturellement,
avant
de
s’italianiser
pour
de
bon
au
XIVème
siècle.
Louis
IX
arrive
a
Chypres.
La
nef
royale
bénéficie
d’une
innovaYon
capitale:
le
gouvernail
axial,
dit
d’étambot,
mis
au
point
dans
les
mers
du
Nord
de
l’Europe,
assure
désormais
une
bien
meilleure
gouverne
aux
grosses
unîtes.
38. Les
mondes
français
au
XIIIème
siècle
• Poussières
d’Empire:
Ourdis
par
les
Véni5ens,
armateurs
et
patrons
de
la
floIe
qui
porte
les
croises,
le
détournement
de
la
quatrième
croisade,
la
prise
et
le
saccage
de
Constan5nople
en
1204
sont
finalement
entérinés
par
le
pape
Innocent
III
qui
espère
parvenir
de
ceIe
manière
a
l’union
des
Eglises
la5ne
et
grecque
sous
l’autorité
éminente
du
trône
de
saint
Pierre.
Apparu
dans
ces
circonstances
tumultueuses,
l’empire
la5n
d’Orient
contrôle
d’abord
une
par5e
de
la
Grèce
con5nentale
et
de
l’Asie
mineure
byzan5ne.
39. Les
mondes
français
au
XIIIème
siècle
• Retour
en
Sicile:
La
Sicile
normande
avait
vu
éclore
une
société
pluriculturelle
fort
originale:
dominée
par
une
aristocra5e
occidentale,
elle
juxtaposait
apports
arabo-‐musulmans,
grecs
byzan5ns
et
français.
Le
Saint
Siege,
en
conflit
permanent
avec
Frédéric
II,
dans
la
première
moi5e
du
XIIIème
siècle,
cherche,
après
sa
dispari5on
en
1250
a
subs5tuer
a
ses
héri5ers
un
prince
qui
serait
tout
dévoué
a
la
papauté.
• Charles
d’Anjou,
frère
de
Louis
IX,
reçoit
de
Clément
IV
(un
pape
«
français
»)
l’inves5ture
du
royaume
de
Sicile
en
1265.
il
prend
en
personne
la
tête
de
la
croisade
dirigée
contre
Manfred,
le
fils
de
Frédéric
II.
Charles
implante
dans
son
royaume
les
méthodes
de
gouvernement
appliques
en
France.
L’autorité
souveraine
se
trouve
concentrée
dans
les
cours
de
Palerme
ou
de
Naples,
ou
les
Français
et
Provençaux
reçoivent
les
offices
principaux.
• La
conquête
du
royaume
de
Sicile
ouvre
de
larges
possibilités
aux
ambi5ons
de
Charles
d’Anjou.
Il
envisage
même
un
temps
de
restaurer
l’empire
la5n,
reconquis
par
les
Grecs
en
1261.
il
incarne
en
Méditerranée
un
impérialisme
capé5en,
que
rendent
possible
l’acquisi5on
par
le
roi
de
France
d’une
façade
sur
le
liIoral
du
Languedoc
et
la
mainmise
par
mariage
sur
la
Provence.
• Cependant,
les
entreprises
et
les
ambi5ons
angevines
dressent
contre
elles
de
nombreux
adversaires:
l’empereur
byzan5n,
Michel
VIII
Paléologue,
puis
Gênes
et
Barcelone,
ports
sans
arrière
pays
comme
base
d’appui.
• Le
13
mars
1382,
un
accident
survenu
a
Palerme,
entre
un
groupe
de
sergents
français
et
des
Siciliens
provoque
une
émeute.
La
foule
cerne
les
hommes
du
détachement
et
les
massacre,
tandis
que
sonnent
les
Vêpres.
Apres
les
Vêpres,
Charles
d’Anjou
se
replie
sur
Naples
et
la
Terre
ferme,
ou
il
meurt
en
janvier
1285.
Clement
IV
invesLt
Charles
d'Anjou
du
royaume
de
Sicile.
40. Louis
IX
devient
saint
Louis
• L’Eglise
perdant
son
caractère
de
sainteté,
ce
caractère
va
passer
a
un
laïque,
a
un
roi,
a
un
roi
de
France.
Les
peuples
vont
transporter
leur
respect
au
sacerdoce
laïc,
à
la
royauté.
Le
pieux
Louis
IX
porte
ainsi,
a
son
insu,
un
coup
terrible
a
l’Eglise.
• Et
le
pape
n’a
vaincu
le
mys5cisme
indépendant
(les
Albigeois)
qu’en
ouvrant
lui-‐
même
de
grandes
écoles
de
mys5cisme,
les
ordres
mendiants.
Les
ordres
de
saint
Dominique
et
de
saint
François,
sur
lesquels
le
pape
essaya
de
soutenir
l’Eglise
en
ruine,
eurent
une
mission
commune
la
prédica5on.
Le
premier
âge
des
monastères,
l’âge
du
travail
et
de
la
culture,
ou
les
bénédic5ns
avaient
défriche
la
terre
et
l’esprit
des
barbares,
cet
âge
était
passe.
Celui
des
prédicateurs
de
la
croisade,
des
moines
de
Cîteaux
et
de
Clairvaux
avaient
fini
avec
la
croisade.
Mais
les
moines
sédentaires
et
reclus
ne
servaient
plus
guère,
lorsque
les
héré5ques
couraient
le
monde
pour
répandre
leurs
doctrines.
Contre
de
tels
pécheurs,
l’Eglise
eut
ses
prêcheurs,
c’est
le
nom
même
de
l’ordre
de
saint
Dominique.
• Ces
apôtres
effrénés
de
la
grâce
couraient
partout
pieds
nus,
jouant
tous
les
mystères
dans
leurs
sermons,
trainant
après
eux
les
femmes
et
les
enfants
,
riant
a
Noel,
pleurant
le
Vendredi
saint,
développant
sans
retenue
tout
ce
que
le
chris5anisme
a
d’éléments
drama5ques.
Tout
puissant
génie
drama5que
qui
poussait
saint
François
a
l’imita5on
complète
de
Jésus.
Une
dévo5on
sensuelle
embrassa
la
chré5enté.
Jamais
ceIe
cinquième
croisade
n’avait
été
plus
nécessaire
et
plus
légi5me.
Agressive
jusque
la,
elle
devenait
défensive.
On
aIendait
dans
tout
l’Orient
un
grand
et
terrible
évènement,
c’était
comme
le
bruit
des
grandes
eaux
avant
le
déluge,
comme
le
craquement
des
digues,
comme
le
premier
murmure
des
cataractes
du
ciel.
Les
Mongols
s’étaient
ébranles
du
Nord
et
peu
a
peu
descendaient
par
toute
l’Asie.
L’empereur
la5n
de
Constan5nople
venait
exposer
à
saint
Louis
son
danger,
son
dénuement
et
sa
misère.
Les
Mongols
avaient
pris
Jérusalem
abandonnée
de
ses
habitants
;
ces
barbares,
par
un
jeu
perfide
;
ces
barbares,
par
un
jeu
perfide,
mirent
partout
des
croix
sur
les
murs,
les
habitants
trop
crédules,
revinrent
et
furent
massacres.
Ce
n’était
pas
une
simple
guerre,
une
simple
expédi5on
que
saint
Louis
projetait,
mais
la
fonda5on
d’une
grande
colonie
en
Egypte.
Saint
Louis
crut
les
Mongols
favorables
au
chris5anisme
d’après
leur
haine
pour
les
Musulmans
et
se
ligua
avec
eux
contre
les
deux
papes
de
l’islamisme
que
sont
les
califes
de
Bagdad
et
du
Caire.
Rien
ne
manquait
au
malheur
et
à
l’humilia5on
de
saint
Louis.
Les
Arabes
chantèrent
sa
défaite,
et
plus
d’un
peuple
chré5en
en
fit
des
feux
de
joie.
Il
resta
pourtant
un
an
a
la
terre
sainte
pour
aider
a
la
défendre,
au
cas
que
les
mameluks
poursuivissent
leur
victoire
hors
de
l’Egypte.
Il
releva
les
murs
des
villes,
for5fia
Césarée,
Jaffa,
Sidon,
Saint
Jean
d’Acre.
La
plus
grande
par5e
de
l’armée
resta
sous
le
soleil
d’Afrique,
dans
la
profonde
poussière
soulevée
par
les
vents,
au
milieu
des
cadavres
et
de
la
puanteur,
des
morts.
Tout
autour
rodaient
les
Maures
qui
enlevaient
toujours
quelqu’un.
En
huit
jours,
la
peste
avait
éclate.
La
croisade
de
saint
Louis
fut
la
dernière
croisade.
Le
Moyen
Age
avait
donne
son
idéal,
sa
fleur
et
son
fruit,
il
devait
mourir.
En
Philippe
le
Bel,
le
pe5t
fils
de
saint
Louis,
commencent
les
temps
modernes.
41. Le
roman
des
rois
Queribus.
En
1239,
le
régent
du
royaume
d’Aragon
vend
Queribus
a
Louis
IX
–
Le
château
sert
longtemps
de
refuge
aux
chevaliers
en
rupture
de
ban
et
aux
«
bons
hommes
»
de
la
dissidence
religieuse.
Ce
dernier
sanctuaire
de
l’hérésie
tombe
en
1255.
• Moine
de
la
pres5gieuse
abbaye
royale,
Primat
entame
dans
les
années
1260,
a
la
demande
expresse
de
saint
Louis,
la
transla5on
en
français
du
texte
la5n
des
Chroniques
de
Saint-‐Denis:
il
présente
en
defini5ve
le
Roman
aux
Rois
a
Philippe
III
le
Hardi
en
1274.
• Le
royaume:
un
France
inabou5e:
Des
fron5ères
héritées
d’un
autre
temps
–
Depuis
le
traite
de
Verdun,
auquel
étaient
parvenus
les
fils
de
Louis
le
Pieux
en
843:
quatre
rivières
bornent
le
royaume
de
France
occidentale
en
passe
de
devenir
la
France:
L’Escaut,
la
Meuse,
la
Saône
et
le
Rhône.
• L’empereur
se
trouve
donc
être
le
voisin
du
roi
capé5en
(d’autant
qu’il
est
également
roi
d’Italie)
mais
tout
une
couronne
de
comtes
est
de
langue
romane
et
se
trouve
vite
travaillée
par
la
civilisa5on
française
et
même
par
le
pres5ge
du
roi
de
Paris.
• Philippe
Auguste
et
Louis
VIII
ont
considérablement
réduit
l’emprise
des
Plantagenet
dans
l’Ouest
de
la
France.
Toutefois
ces
derniers
conservent
l’Aquitaine,
ce
qui
ne
laisse
pas
de
poser
problème.
Fidele
a
son
aspira5on
d’incarner
le
roi
garant
de
l’équité
et
faiseur
de
paix,
Louis
IX
entreprend
de
vider
pour
de
bon
le
conten5eux
entretenu
depuis
deux
généra5ons
avec
son
cousin
d’Angleterre.
Par
le
traite
de
Paris,
paraphe
en
1259,
il
res5tue
le
Limousin,
le
Quercy
et
le
Périgord
a
Henri
III
contre
le
renoncement
défini5f
de
ce
dernier
a
la
Normandie.
• D’une
façon
générale,
toute
la
noblesse
anglaise
ou
presque
porte
es
noms
d’origine
française,
elle
se
targue
de
parler
le
français
(en
réalité
plutôt
un
dialecte
franco
normand).
42. Le
roi
de
France
et
le
roi
d’Angleterre
• Pendant
la
seconde
croisade,
celle
de
Louis
VII
et
de
l’empereur
Conrad,
les
Allemands
étaient
en
grand
nombre
ceIe
fois.
La
femme
de
Louis
VII
est
Éléonore
d’Aquitaine
–
elle
demande
le
divorce
et
se
marie
avec
Henri
Plantagenet,
duc
d’Anjou,
pe5t
fils
de
Guillaume
le
Conquérant,
duc
de
Normandie,
et
bientôt
roi
d’Angleterre.
En
épousant
Éléonore,
il
épouse
avec
elle
la
France
occidentale,
de
Nantes
aux
Pyrénées.
Gisant
d’Aliénor
d’Aquitaine.
43. Le
roman
des
rois
L’arbre
de
Jesse.
Une
telle
figuraYon
établît
un
lien
étroit
entre
la
royauté
(que
Dieu
établît
pour
gouverner
le
premier
peuple
élu)
et
le
Christ,
que
le
souverain
capéYen
approche
par
l’oncYon
reçue
lors
de
son
sacre.
La
présence
des
lys,
meuble
des
armes
de
France,
porte
son
sens.
• Le
mystère
du
sacre:
La
personne
du
roi
est
sacrée.
Un
mode
sans
roi
sombrerait
dans
l’anarchie,
pensait-‐on.
Heureusement,
un
roi
pieux,
juste
et
pacifique
devient
le
garant
d’un
royaume
prospère.
• L’aura
de
sainteté
qui
vient
nimber
la
personne
de
Louis
IX
incarne
parfaitement
ceIe
réussite
conjointe
du
juste
qu’il
incarne
parmi
les
hommes
et
du
croyant
auprès
du
Seigneur.
Tel
un
prêtre
consacre,
le
roi
communie
en
ceIe
occasion
sous
les
deux
espèces.
Il
demeure
cependant
laïc.
La
personne
du
roi
échappe
a
la
sphère
profane
et
acquiert
un
statut
sacerdotal
inédit.
En
conséquence
de
quoi,
le
roi
de
France
a
la
don
de
guérir
la
maladie
royale
–
les
écrouelles.
• Les
Capé5ens
se
succèdent
de
père
en
fils
jusqu’à
la
crise
ouverte
en
1328,
par
la
dispari5on
sans
héri5er
male
de
Charles
IV,
le
dernier
fils
de
Philippe
le
Bel.
• Retour
a
la
lignée
de
Charlemagne:
Maire
du
Palais
depuis
déjà
longtemps,
Pépin
le
Bref
avait
choisi
finalement
de
chasser
du
trône
le
dernier
roi
fantoche
merovingien,
descendant
dégénéré
de
Clovis,
selon
les
dires
de
sa
propagande.
Son
coup
d’Etat,
perpétré
en
751,
fut
aussitôt
entérine
par
la
la
papauté.
Son
fils
Charles
reçut
la
couronne
impériale
des
mains
du
pape
la
Noel
de
l’an
800
et
le
pres5ge
du
grand
conquérant
acheva
de
dissiper
les
derniers
doutes
que
certains
pouvaient
entretenir
sur
la
légi5mité
de
la
dynas5e.
Un
pa5ent
travail
généalogique
permet
aux
clercs
des
premiers
rois
capé5ens
d’affirmer
que
le
trône
de
France
est
revenu
a
la
lignée
de
Charlemagne
–
«
Redditus
ad
s5rpem
Karoli
».
• La
monarchie
capé5enne
dispose
assurément
d’un
mode
successoral
plus
sur
que
celui
d’une
couronne
devenue
élec5ve.
Le
Capé5en
ne
se
trouve
pas
non
plus
astreint
a
effectuer
une
expédi5on
toujours
risquée
a
travers
les
Alpes
et
la
plaine
du
Po,
dominée
par
Milan
et
les
remuantes
communes
de
la
Ligue
Lombarde,
a
seule
fin
d’honorer
la
tradi5on
du
couronnement
romain.
44. Le
roman
des
rois
Gisants
de
la
dynasLe
merovingienne
a
l’abbaye
de
Saint-‐Denis.
• Un
changement
de
nature
dans
la
rela5on
entre
la
monarchie
et
ses
sujets
se
manifeste
avec
le
choix
fait
par
Philippe
Auguste,
en
1204,
a
l’heure
de
ses
succès
décisifs
en
Normandie,
de
se
dire
Rex
Franciae,
roi
de
France,
et
non
plus
Rex
Francorum,
roi
des
Francs.
• Louis
IX
encourage
l’abbé
de
Saint-‐Denis,
Mathieu
de
Vendôme,
a
entreprendre,
a
par5r
de
1262,
un
vaste
programme
de
réorganisa5on
de
l’espace
intérieur
de
son
abba5ale:
au
sud,
il
regroupe
les
tombeaux
merovingiens
et
carolingiens,
jusqu’à
la
disperses
au
hasard
de
leur
inhuma5on
originelle,
au
nord,
les
tout
premiers
capé5ens.
• Et
comme
deux
rois
ne
sauraient
coexister,
le
roi
régnant
n’assiste
jamais
a
l’enterrement
de
son
prédécesseur
auprès
de
leurs
ancêtres.
L’abbaye
de
Saint-‐Denis,
plus
que
la
cathédrale
de
Reims
fréquentée
le
temps
du
sacre
seulement,
est
le
véritable
cœur
spirituel
de
la
monarchie
capé5enne.
L’Oriflamme
a
la
Cathédrale
de
Chartres.
L’oriflamme
est
une
bannière
de
soie
rouge,
conservée
a
Saint-‐Denis,
que
le
roi
vient
chercher
quand
il
entre
en
guerre
et
rapport
a
la
clôture
des
hosYlités.
45. Le
roman
des
rois
• L’image
présentée
a
ses
sujets:
Sous
Louis
VIII,
l’aumônerie
royale
connaît
plus
de
trois
cents
établissements
de
ladres
(lépreux)
repar5s
a
travers
le
Domaine
(avec
Saint-‐
Lazare
notamment).
Le
roi
veille
avec
aIen5on
sur
l’équipement
hospitalier
de
sa
capitale:
l’Hôtel-‐Dieu,
bien
soutenu
par
le
Trésor,
propose
des
condi5ons
d’accueil
et
de
soins
excep5onnelles,
en
par5culier
pour
les
femmes
près
d’accoucher;
et
saint
Louis
fonde
en
1254
l’hôpital
des
Quinze-‐Vingts,
des5ne
a
accueillir,
leur
vie
durant,
trois
cents
aveugles
sans
ressources.
• Le
peuple
se
trouve
associé
aux
grandes
heures
ponctuant
la
montée
en
puissance
de
la
monarchie:
la
mémoire
na5onale
a
retenu
le
cortège
d’enthousiasme
qui
accompagne
Philippe
Auguste
sur
son
chemin
de
retour
vers
Paris
après
son
triomphe
de
Bouvines.
• Autre
vecteur
de
communica5on
certes
plus
sélec5f
par
le
public
touche,
la
monnaie
et
les
empreintes
qu’elle
diffuse.
Louis
IX
par5cipe
a
la
réintroduc5on
en
Occident
du
bimétallisme
or/argent.
• Le
roi
en
son
royaume:
Les
premiers
Capé5ens
avaient
tous
vécu
dans
une
ambiance
très
familiale,
sans
grand
décorum,
entoures
d’un
personnel
domes5que
réduit
en
nombre
et
dans
le
cadre
architectural
austère
des
châteaux
forts
sans
aucun
confort.
• Vers
1190,
en
parallèle
aux
travaux
d’extension
de
l’enceinte
de
sa
capitale,
Philippe
Auguste
entreprend
l’édifica5on
du
Louvre.
Le
nouveau
château
se
présente
comme
une
formidable
forteresse,
de
plan
rectangulaire,
d’environ
70
mètres
sur
70.
Ecu
d’or
de
Louis
IX.
PeLt
royal
d’or
de
Philippe
le
Bel.