2. Au menu cette semaine
• L’actu mise à nu :
– Alta Vista perd la vue
– Le travail domestique pèse lourd
– Les slogans qui en disent long
• Point de vue : la malbouffe
• Innovations et tendances :
– Qui a besoin du cloud ?
– Nike, a green brand in the Making
– McDonald’s et Coca-Cola ont leur revanche
4. Alta Vista perd la vue
• Les nostalgiques des débuts du web ont
dû laisser couler une petite larme ce
lundi, quand Alta Vista, lancé en 1995, a
définitivement coupé le moteur.
• Racheté par Yahoo en 2003 (via le rachat
d’Overture), Alta Vista était le plus
anciens des moteurs de recherche. Il était
même considéré par certains comme
l’ancêtre de Google.
• Alta Vista était tombé à 13 M de requêtes
par jour, contre 2,5 Md pour Google.
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5. La travail domestique pèse lourd
• Dans l’étude « La consommation faite
maison », l’Insee montre que les
Français passent plus de temps à gérer
des tâches domestiques qu’au travail.
• A 765 heures/an, les 1ères pèsent la
moitié du 2ème, mais seule la moitié des
adultes a un travail rémunéré. Au global,
le travail domestique représente 292
Mds € (base du smic), soit 15% du PIB.
• C’est grâce à cette richesse que des
économies comme l’Italie, et dans une
moindre mesure la France, absorbent en
partie la crise.Cliquez sur l’image pour lire l’article
7. L’œil de Red Guy sur les slogans pub
• Les claims et signatures publicitaires sont le reflet de
d’atmosphère qui règne sur un marché. A ce titre, la
lecture du palmarès publié par Souslelogo.com, qui a
analyse près de 4.000 marques est hélas révélatrice.
• La mode est aux mots simples, « efficaces », sans
fioritures. On est loin de l’année 2010 où les mots
beauté, amour ou passion avaient le plus progressé.
Cette année, c’est le mot prix qui bondit, tandis que
créateur, idées, partager ou ensemble s’enfoncent
dans le classement. On est au raz du bitume…
• Plus généralement, il ressort que les mêmes 50 mots
sont ressassés jusqu’à plus soif. Faut-il s’étonner
qu’ils mobilisent aussi peu les consommateurs?
10. La France, pays de la bonne bouffe…
• Il est paradoxal que notre pays, qui a su élever le fait de
s’alimenter au rang d’un art dûment certifié par l’Unesco,
fasse preuve de si peu de discernement lorsqu’il s’agit de
se nourrir au quotidien.
• Crises alimentaires et alertes sur la santé se succèdent
sans que le moindre sursaut – si ce n’est d’une minorité
encore peu audible – semble créer la prise de conscience
nécessaire.
11. … qui évolue mal
• La qualité de l’alimentation du consommateur d’aujourd’hui
est l’otage d’une guerre économique dont les acteurs sont
nombreux et les armes inégales.
• Petite revue des efforts et manipulations qui structurent ce
que nous ingérons quotidiennement.
• L’initiative est casse-gueule, car toute tentative d’analyse est
délicate à nuancer sur ce sujet, mais disons qu’il s’agit là
d’un point de vue positivement motivé…
12. Le progrès continue, mais quel progrès ?
• Le progrès a donné aux grandes économies les moyens
d’améliorer l’ordinaire et la conservation ou l’hygiène de
beaucoup de produits ont été améliorés.
• Les innovations (celles qui comptent) sont aujourd’hui
axées sur de nouvelles priorités : praticité, gain de temps…
• Parallèlement on constater que certains choix économiques
ont des conséquences parfois tragiques sur la santé et que
de nombreux reculs sur la qualité des produits alimentaires
sont patents.
13. Les forces en présence
• Mais le passé, la réputation et les intérêts des différents
acteurs divergent ou convergent au fil du temps. Mais avant
tout, qui sont-ils ?
Les (petits) producteurs
Les (petits) commerçants
Les Industriels
Les (grands) distributeurs)
Les Pouvoirs PublicsLes Associations
14. Les Industriels
• Aucune possibilité de les mettre tous
dans le même panier :
– Certains sont conscients des enjeux
actuels, qu’ils mâtinent néanmoins
de réalisme parfois risqué.
– D’autres sont centrés sur le profit et
font des impasses très douteuses (cf
le fameux « minerai » révélé par le
scandale sur la viande de cheval).
• Ligne de défense : la pression sur les
prix des distributeurs impose des choix
ayant des répercussions sur la qualité.
15. Les (petits) Producteurs
• En France, une exploitation agricole
disparait toutes les demi-heures. Si l’on
met de côté les exploitations mal
gérées, attaquées par l’urbanisation ou
dont la passation est complexe, il reste
beaucoup de cas d’abandon pour des
raisons économiques.
• Accusation : malgré quelques efforts
(Monoprix ou Système U notamment),
les pressions diverses de la distribution
sur les prix, les conditionnement, la
logistique et autres sont insupportables,
au sens financier du terme.
16. Les (grands) Distributeurs
• Engagés dans une guerre sans merci
sur les prix, ils mettent effectivement la
pression sur les autres acteurs afin de
mettre en évidence leur compétitivité.
Et tous les coups sont permis !
• Les autres fondamentaux (services,
choix, qualité des MDD…), parfois mis
en avant, sont fréquemment sacrifiés.
• Ligne de défense : ils se battent pour le
panier de la ménagère. Mais à quel prix
pour la santé publique (responsabilité
partagée avec certains industriels…) ?
17. Les (petits) Commerçants
• Après avoir longtemps courbé l’échine,
certains petits commerçant tentent de
se réinventer en :
– se modernisant,
– apportant des services ‘plus’,
– se spécialisant sur des niches
rentables (épices, confitures, etc),
– menant une guerre médiatique qui
en fait des stars (cf Le Bourdonnec).
• Ligne d’attaque : l’approvisionnement,
la défense de vrais produits locaux et
traçables.
18. Les Associations
• Il y en a pour chaque faction, mais les
plus riches, émanant des industriels ou
de la distribution, jouent avant tout pour
leur camp, quitte à jouer contre la
« qualité France » (cf le lobby des
industriels du fromage à Bruxelles…).
• Les associations de consommateurs
sont démunies, y compris celles qui
émanent de l’Etat.
• Ligne d’attaque : l’information (labels de
qualité, étiquettes…), le boycott (surtout
dans les pays anglo-saxons), etc.
19. Les Pouvoirs Publics
• L’Etat français reste soucieux de santé,
d’hygiène et le consommateur y est
protégé plus qu’ailleurs (trop parfois...).
• Toutefois le pouvoir du gouvernement
reste limité malgré tout, car soumis :
– au manque de moyens et de temps,
– à la capacité d’alerte des citoyens,
– aux diktats de Bruxelles
• Ligne d’attaque : des arbitrages parfois
bienvenus… et des règlementations
souvent partiales ou tatillonnes.
20. Quelques armes
• Ce panorama, qui reflète imparfaitement une situation
complexe (il faudrait citer les experts, les labos, etc.), ne va
pas sans un rapide tour d’horizon des armes utilisées
Le lobbying
Le boycott
Les labels
Le débat public
La justiceInternet
21. Les labels
• Il s’agit en principe d’une initiative
heureuse qui tente une forme de
classification des produits alimentaires.
• Mais le succès des premiers labels de
qualité ou de traçabilité, voire de
respect environnemental, signes d’une
attente des consommateurs, a suscité
une foison de labels plus ou moins
légitimes qui perturbent leur lecture.
• Résultat : les gens sont perdus et se
laissent berner par des label purement
commerciaux, voire mensongers.
23. Les lobbies
• Ils agissent aussi bien à Bruxelles que
dans les couloirs de nos ministères et
de l’Assemblée.
• Consacrés à la défense d’intérêts
particuliers – parfois collectifs –, ils
reflètent un fort déséquilibre entre les
parties : les industriels et les syndicats
professionnels disposent de moyens
infiniment plus puissants et abondants
que les défenseurs des consommateurs.
• Résultat : ceux-ci privilégient d’autres
moyens moins coûteux.
24. Le débat public
• Le story-telling existe aussi lorsque les
histoires ne sont pas très belles mais
qu’elles méritent d’être portées à la
connaissance des gens.
• Alimenté par des études pas toujours
sûres, voire pilotées par des groupes
d’intérêt, le débat public nécessite des
contrepoids sérieux (experts, journalistes
spécialisés, autorités) pour éviter les
amalgames. Ce n’est pas toujours le cas.
• Résultat : un débat essentiel, mais
parfois biaisé ou mal informé.
25. Le boycott
• Le boycott n’est pas très implantée en
France vs les marchés anglo-saxons.
On peut penser à celui qui vient de faire
plier Starbucks sur le plan fiscal au UK.
• Cette situation est en partie due à la loi
française car les actions de boycott, très
contrôlées par la loi de 1977, les
assimile à des "actes discriminatoires".
• Mais il existe des boycotts de fait (plats
préparés et lasagnes récemment ?...)
• Résultat : les activistes préfèrent
d’autres formes d’action.
26. Internet
• Internet constitue une arme redoutable
de défense – voire d’attaque – pour les
gens et groupements qui ne disposent
pas de moyens autres.
• Le pouvoir d’interpellation est d’autant
plus fort que
– la cause est jugée cruciale,
– Le combat est largement partagé,
– Les messages sont mordants !
• Résultat : les marques vont devoir
répondre plus souvent de leurs actes,
qu’ils soient bien ou mal intentionnés.
27. La Justice
• Des procès ont été intentés pour
protéger les gens de la malbouffe.
• De manière un peu injuste, même si les
attaques ne sont pas sans fondement,
ce sont souvent les marques les plus
emblématiques comme Coca-Cola ou
McDonald’s qui sont visées.
• En France, le gouvernement travaille à
la libéralisation des « class actions »
qui permettront des actions groupées.
• Résultat : les actions en justice
pourraient se multiplier
28. A chacun ses chances
• Le combat est, on le voit, moins inégal que certains veulent
le penser, sauf sans doute pour le grande distribution dont
le poids dans le CA de beaucoup de marques pèse lourd
dans ces bras de fer (mais le ciel n’est pas sans nuages
pour elle non plus sur ce plan…).
• La focalisation actuelle sur les prix permet de faire passer
bien des impasses sanitaires. Les crises et scandales
alimentaires, ici et ailleurs, amplifiés par internet et les
réseaux sociaux, risquent de rebattre les cartes.
29. Les alternatives fleurissent…
• Si aucune marque ou enseigne ne ressort quand on tape
« nutrition » ou « nourriture saine », on ne peut nier les
quelques efforts faits par certaines (les distributeurs déjà
cités ou Danone par ex.) pour rassurer les consommateurs.
• En outre, de nombreuses alternatives existent pour les gens
de se fournir en produits mieux tracés :
– Les petits commerces « engagés » sur la qualité,
– Les sites directs : Natoora, Monmarché.fr, Paysan.fr, etc.
– Les Amap (abonnement à un panier fermier hebdo)
30. … et la transparence progresse
• En définitive, le consommateur qu’on prétend expert – il ne
l’est guère dans ce domaine… – utilise peu l’arme la plus
absolue dont il dispose : son porte-monnaie ! Comme si le
manque de temps et d’information l’empêchaient de nourrir
son libre arbitre en toute sérénité…
31. Une communication qui communique
• Les milliards dépensés chaque année en communication
devraient inciter les entreprises à prendre la mesure de cette
attente : des pubs aux packagings et aux PLV, comment faire
comprendre honnêtement mais sans naïveté aux gens ce
qu’ils mangent ? Comment, pour les meilleures, prendre la
tête d’une croisade pour rendre les différences tangibles ?
• Quant aux marques et enseignes qui trichent (par intention,
action ou omission, comme à confesse) et se font pincer, elles
risquent de plus en plus de passer un sale quart d’heure qui
pourra en amener certaines au cimetière des marques ou des
sociétés.
32. Reste un grand mystère…
• Alors qu’il consent à payer beaucoup plus cher des voitures
allemandes ou les grandes marques de mode incarnant la
qualité, le consommateur français persiste à se nourrir à
l’aveuglette et à exiger des produits alimentaires de bonne
qualité – y compris le bio – au même prix que les
préparations douteuses qu’on lui propose à bas prix.
• Les efforts/arguments publicitaires de la grande distribution
ne sont sans doute pas étrangers à cette illusion collective.
Tant qu’elle durera, des "bons" producteurs, des fabricants
sincères et des commerçants consciencieux disparaîtront .
• Il y a comme qui dirait urgence…
34. Qui a besoin du cloud ?
• Le labo de Swinburne Tech (Austr.) a mis au point une méthode de stockage
permettant de graver 1 petabits de données (= 1.000.000.000.000.000 bits)
sur un seul DVD. De quoi enregistrer quelques photos de vacances !...
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35. Nike, a green brand in the Making
• Nike, qui a parfois été épinglé pour des pratiques discutables, se refait une
virginité. Il propose aux designers une appli permettant de connaître le
composition « durable » de n’importe quel textile.
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36. McDonald’s et Coca-Cola ont leur revanche
• Pour venger leur rôle de boucs émissaires de la malbouffe (cf notre point de
vue), McDonald’s et Coca-Cola ont été les marques les plus primées aux FAB
(Food and Beverages) Awards le mois dernier en Angleterre.
Cliquez sur l’image pour voir l’article et certaines créations
37. Index des liens
• Alta Vista perd la vue : http://www.presse-citron.net/yahoo-altavista-nexiste-plus
• Le travail domestique pèse lourd : http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1423/ip1423.pdf
• Les slogans en disent long : http://www.souslelogo.com/?les-mots-les-plus-utilises-
dans-les-slogans-publicitaires-en-2012&a=om&b=axabcTfXTo
• Qui a besoin du cloud ? : http://www.gizmag.com/petabyte-dvd-data-
storage/28181/?utm_source=Gizmag+Subscribers&utm_campaign=b94927de9c-UA-
2235360-4&utm_medium=email&utm_term=0_65b67362bd-b94927de9c-91168513
• Nike, a green brand in the Making :
http://www.sustainablebrands.com/news_and_views/supply_chain/nike-unveils-new-
app-help-designers-create-more-sustainable-apparel
• McDonald’s et Coca-Cola ont leur revanche :
http://www.contagiousmagazine.com/2013/05/the_2013_fab_awards_winners.php