3. Bon, je voudrais acheter une maison mais je n’ai pas d’apport personnel et je ne peux pas payer chaque mois. Vous pouvez m’aider? Bien s ûr ! Pourquoi un apport personnel puisque le prix de la maison augmentera toujours.
4. Pour quelques années, le taux d’intér êt sera très bas. On l’augmentera plus tard, OK? Pas de problème. Mais…mon patron est un peu casse-pieds et pourrait ne pas certifie r mon salaire. C’est gênant? Pas du tout. On vous fait un crédit «spécial menteur» et vous certifiez vous-mêmes emploi et revenu .
5. C’ e st vraiment super de vouloir travailler avec un type comme moi. En fait, ce n’est pas nous qui pr êtons l’argent, donc on se fout de savoir si vous allez rembourser. On touche notre commission. Fantastique! Allons-y !
7. Mieux vaut se débarrasser de ces pr êts immobiliers foireux. Ils commencent à puer. Heureusement, les petits génies de New York vont les passer dans leur boite magique. Appelons les tout de suite!
11. J’ai trouvé! D’abord, on crée un nouveau titre et on utilise les crédits foireux comme collatéral. On appellera ça CDO (peut- être CMO) et on peut les vendre à des investisseurs en leur promettant de les payer avec le remboursement des prêts.
13. Oui, pris séparément, ils sont foireux mais si on en fait un paquet, seulement une partie tournera mal, certainement pas le tout. Et comme les prix des maisons ne cessent de monter, pas besoin de se faire du mouron.
15. Le CDO marche comme ça: il y a trois tranches, la bonne, la moins bonne et l’horrible.
16. Si certains pr êts sont défaillants, comme c’est presque sûr, on va promettre de payer d’abord ceux qui possèdent la «bonne» tranche, puis ceux de la «moins bonne» et enfin les acheteurs de la «vraiment horrible».
17. Je piges. Comme le risque est moindre pour les «bons», on leur paye un intér êt plus bas. Les «moins bons» auront un peu plus et les «vraiment horribles» vont se goinfrer.
18. C’est encore mieux que ça. On va assurer la «bonne» tranche. Les agences de notation nous donneront pas conséquent une très bonne note, entre AAA et A. On aura peut- être du BBB à B pour la «moins bonne». Et pour «l’horrible», pas de notation.
19. Comme ça, vous avez réussi à créer des titres notés AAA et BBB à partir d’un tas de pr êts immobiliers foireux et dangereux. Patron, vous êtes génial.
21. Les enfoirés de la SEC ne nous laisseront pas les vendre à la veuve et à l’orphelin, donc ce sera pour nos clients institutionnels sophistiqués.
22. Des compagnies d’assurance, des banques, des petits bleds en Norvège, des écoles au Kansas, bref tous ceux qui cherchent un investissement s ûr et de haute qualité.
23. Mais personne ne voudra acheter la tranche «horrible», non ? Evidemment, ils ne sont pas si b êtes. On la garde pour nous et on se paye un gros intérêt.
24. Super, mais comme nous utilisons les pr êts qui puent seulement comme collatéral du nouveau titre, nous les avons toujours sur les bras. Ils devraient apparaître à notre bilan?
25. Pas question. Ceux qui fabriquent les normes comptables nous permettent de créer une coquille aux Iles Cayman, qui prendra ces cochonneries dans son bilan. On va l’appeler SUV, véhicule à destination spéciale.
26. Fantastique, mais on ne fait que déplacer ces ordures. Bien s ûr, mais on leur a démontré qu’il était vital pour la santé du système financier US que les investisseurs ne comprennent rien à ces transactions complexes.
28. Monsieur, en tant qu’investisseur et citoyen, je vous demande de contraindre nos institutions financières à la plus grande transparence dans leur information financière.