3. Gaz de schiste,
abus ou commodité de langage ?
ce peuvent être des gaz ou des huiles (pétrole)
Ils se trouvent piégés dans des roches
sédimentaires à grains fins, argileuses ou
marneuses, feuilletées (mais différentes des schistes
métamorphiques)
Il vaudrait mieux parler d’hydrocarbures non
conventionnels
5. Les hydrocarbures conventionnels
Ils proviennent de la décomposition d'une grande quantité de matière
organique coincée entre 2 couches sédimentaires au sein de la roche
mère
Ils migrent progressivement dans la roche réservoir jusqu'à une
couche imperméable sous laquelle ils viennent former une poche.
6. Les hydrocarbures non conventionnels
Ils se sont formés comme les autres dans leur roche mère
Cette roche étant très peu perméable, ils n’ont pas pu migrer et y
sont restés piégés
Caractéristiques de cette roche mère/réservoir :
Porosité (pourcentage de vide dans la roche) faible
Perméabilité (aptitude à être traversée par un liquide, dépend
des connections entre les pores) faible
7. En résumé, pour les hydrocarbures :
Roche réservoir poreuse et perméable :
hydrocarbures conventionnels faciles à extraire
Roche mère/réservoir de faible porosité et/ou de faible perméabilité :
hydrocarbures "de schiste" nécessitant d’améliorer la perméabilité,
donc de fracturer la roche.
9. Fracturation hydraulique
On fissure la roche réservoir (située à plusieurs milliers de mètres de
profondeur) à l’aide d’eau (10 à 20 000 m3 par extraction) sous très
haute pression (700 à 1000 fois la pression atmosphérique)
mélangée à du sable et un cocktail de produits chimiques, la plupart
cancérigènes ou toxiques pour les systèmes nerveux, immunitaire,
rénal ou cardiovasculaire comme les fluorocarbones, le naphtalène,
les formaldéhydes…
Ensuite on pompe le mélange gaz (ou pétrole) et eau polluée et on
récupère l’hydrocarbure
L’eau, polluée par les additifs chimiques et les hydrocarbures est
relâchée dans la nature…
10.
11. Conséquences :
Consommation énorme d’eau
Perte non contrôlée dans le sous-sol d’eau polluée par des produits
toxiques
Retour en surface d’une partie de cette eau polluée
Remontée des polluants (gaz, métaux lourds, éléments radioactifs…)
le long des tubages et des fractures, avec pollution des nappes
phréatiques, du sol et de l’air
Augmentation notable du risque de séismes
Et bien entendu augmentation des gaz à effet de serre et
réchauffement climatique quand on utilise le gaz !
Nota:
on utilise la même technique pour les forages d’exploration que pour ceux d’exploitation
12. Tout ça pour quoi ?
Payer la dette de la France ?
Les bénéfices iront dans la poche des pétroliers, pas de l’Etat
Alléger la facture énergétique de la France ?
Sans doute, mais il y a d’autres façons, moins traumatisantes
pour l’environnement et plus durables :
Lutter contre le gaspillage énergétique actuel (chauffage,
transports, délocalisation des productions, produits
jetables…)
Recours aux énergies renouvelables (biomasse, solaire,
éolien…)
Satisfaire le lobby pétrolier avec:
Une nouvelle source de profit
Un délai dans la conversion à un modèle énergétique plus
sobre
14. Les permis de recherche
Ils sont octroyés par le Ministère "de l’Industrie, de l’Energie et de
l’Economie Numérique", après instruction par la DREAL (Direction
Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du
Logement), sans consultation aucune des collectivités territoriales.
Ils concernent "la recherche de mines d’hydrocarbures liquides ou
gazeux" sans aucune précision ou restriction sur les roches réservoirs
concernées : c’est ce qui permet au Gouvernement de dire qu’il n’y a
pas de permis concernant les gaz de schiste…
La réalisation d’un forage de recherche nécessite le dépôt en
préfecture d’une "déclaration de travaux miniers" : le Préfet dispose
de 2 mois pour vérifier la conformité du dossier et éventuellement
demander des précautions particulières. Son silence vaut
approbation.
Le Préfet doit transmettre la déclaration de travaux à la Mairie, qui en
informe la population par affichage mais n’a aucun avis et encore
moins approbation à donner.
15.
16. La loi du 13 juillet 2011
Elle interdit "l’exploration et l’exploitation des mines
d’hydrocarbures liquides ou gazeux par des forages suivis de
fracturation hydraulique de la roche".
Les titulaires de permis disposaient de 2 mois pour remettre "un
rapport précisant les techniques employées ou envisagées dans le
cadre de leur activité de recherches".
Tous les titulaires ont remis ces rapports, disant qu’ils n’utiliseraient
pas la fracturation hydraulique mais sans préciser quelles seraient
les techniques utilisées. Suite à quoi 3 permis sur 64 ont été abolis.
La loi prévoyait une commission nationale chargée "d’évaluer les
risques environnementaux liés aux techniques de fracturation
hydraulique" et d’émettre "un avis public sur les conditions de mise
en œuvre des expérimentations réalisées à seule fin de recherche
scientifique et sous contrôle public". Cette commission, qui ne
comportera aucun scientifique, n’est toujours pas nommée.
18. Les Permis en Haute Savoie
Le permis M615 Gex a été donné en mai 2009 à un groupement de
sociétés anglo-saxonnes dit "Groupe eCorp", valable 5 ans
Le Groupe eCorp a remis son rapport complémentaire le 13
septembre 2011 et s’est engagé à ne pas utiliser la fracturation
hydraulique : son permis reste valable.
Il couvre 932 km2 sur la Haute Savoie, l’Ain et le Jura
Le permis 1613 Gex Sud a été demandé par le même groupement
et est en cours d’instruction au Ministère
Le permis Lyon-Annecy, demandé par un autre Groupement
recoupe le permis Gex Sud sur la Haute savoie ; il est également en
cours d’instruction.
19.
20. Le Permis de Gex
Le rapport de eCorp remis en septembre précise les intentions des
foreurs:
"Les réservoirs principaux dans la zone du permis de Gex sont les
grès du Trias inférieur et les grès molassiques plus récents".
"Bien que les études aient révélé des traces d’hydrocarbures et des
indices d’huile et de gaz de valeur non commerciale, la présence
répétée d’écoulements semble indiquer un système pétrolier dominé
par l’huile et des réservoirs caractérisés par leur faible porosité et
perméabilité"
Le programme en cours inclut "l’acquisition des données de
gravité/données magnétiques terrestre (2011)" qui contribueront, avec
la modélisation, sismique "à localiser de façon plus précise les forages
futurs
21. Le rapport prévoit les "opérations de forage en 2012 ou 2013"
La modélisation se base sur les forages précédents d’Humilly
et de Musiège
HUMILLY
MUSIEGE
22. Source:
Jean Charollais /
Danielle Decrouez
Terra Carta
Il est à noter que les forages précédents se trouvent tous à proximité de la
faille du Vuache, qui va d’Annecy au Grand Crêt d’Eau, sismiquement
active (séisme de magnitude 5 en 1996), avec la présence du CERN à
proximité
Les nappes phréatiques du Rhône et du Genevois sont situées dans la
zone du permis.
24. Les actions possibles
Pour tous:
La diffusion de l’information
la vigilance :
Affichage en Mairie
cadastre
Démarchages de terrains
Engins suspects…
Les manifestations
Pour les municipalités
Demandes répétées d’informations
Arrêtés sur l’eau, la circulation…
25.
26. A VOUS DE JOUER…
Manifestation de Lantenay le 9 octobre 2011
27. BIBLIOGRAPHIE
• Gaz de schistes: les questions qui se posent…Laboratoires de Géosciences,
d’Hydrosciences et Observatoire de Recherche Méditerranéenne sur
l’Environnement de l’Université de Montpellier 2 - Janvier 2011
• L’ABC des gaz de schistes au Canada - Office National de l’Energie –
Novembre 2009
• Les gaz non conventionnels - Note d’analyse du Centre d’Analyse Stratégique
n°215 – Mars 2011
• Shale gaz: a provisional assessment of climate change and environmental
impacts - Tyndall Centre of Manchester– Janvier 2011
• Bilan toxicologique et Chimique – Association de Toxicologie Chimie de Paris
– mai 2011
• Loi du 13 juillet 2011 sur l’interdiction de la fracturation hydraulique
• Arrêté du 28 mai 2009 accordant le « Permis de Gex »
• Rapport du groupement eCorp du 12 septembre 2011
• Risques environnementaux liés à l’extraction des gaz de schiste - Document
de synthèse pour le GIS Envirhonalp –B.Sampité INIST/CNRS – 0ctobre 2011