4. On parlera de travail ou d’apprentissage coopératif quand chaque apprenant doit
participer à un travail commun, en créant ensemble quelque chose, chacun produisant
une part. Un leader (un chef de projet ou un responsable d’équipe) élabore le
scénario, supervise l’ensemble du projet, collecte les différentes parties produites, et si
nécessaire, régule les interactions sociales qui permettent les ajustements nécessaires
à la coopération. Le résultat du travail est la somme de toutes les parties réalisées. Les
observations ont montré qu’un scénario coopératif pouvait marcher dans une classe
et/ou à distance en utilisant les TIC,
1°, quand le professeur (ou le formateur, ou un responsable) a préalablement défini le
produit attendu;
2°, quand le professeur est capable de gérer les groupes en prenant en compte les
compétences individuelles;
3°, quand les apprenants se sentent impliqués.
5. On parlera de travail ou d’apprentissage collaboratif quand les apprenants ont à
résoudre un problème ou à élaborer ensemble une connaissance complexe. Il est
alors impossible de définir à l’avance qui va faire quoi, combien de temps cela va
prendre, quel résultat spécifique est attendu, etc. Chaque membre du groupe,
impliqué dans un scénario collaboratif, doit s’engager, même s’il n’a aucune idée
des coûts et/ou bénéfices qu’il en tirera pour lui. Il semble que cette stratégie
fonctionne quand :
1°, le groupe a des objectifs et/ou des besoins proches;
2°, le groupe partage des valeurs communes, même implicitement. L’histoire de
l’Internet au CERN, l’histoire de Linux, l’histoire de l’encyclopédie libre Wikipedia
peuvent être considérés comme des exemples de travail collaboratif.
6. Le terme d’intelligence collective a été défini, en tant que concept sociologique et
anthropologique, par Pierre Levy en 1994, comme un important élément issu de
l’organisation en réseau et de la cyberculture, dans une société réseau, "L’intelligence
collective est fondée en premier lieu sur un principe fort : chacun sait quelque chose.
[...]
le cyberespace manifeste des propriétés neuves qui en font un instrument de
coordination non hiérarchique, de mise en synergie rapide des intelligences,
d’échanges de connaissances et de navigations dans les savoirs.." Le concept
d’intelligence collective réfère le plus souvent à la capacité qu’ont les communautés
Humaines à évoluer vers une organisation d’un haut niveau de complexité et
d’intégration à travers la collaboration et l’innovation. Derrière les réseaux
technologiques, Lévy repère les immenses potentialités des interactions humaines.
Selon lui, la technologie peut rendre plus facile aux hommes la possibilité d’interagir
par-delà des distances toujours plus grandes. Dans le présent et l’avenir de
l’humanité, il affirme que le lieu physique est moins important que les interactions
des individus. Lors d’une conférence donnée à l’ENS de Lyon, en juin 2006, douze ans
après le parution de "L’intelligence collective", Pierre Lévy en souligne à nouveau le
caractère ""auto-entretenu et dynamique".» Hélène Godinet (2007) – Campus
numérique FORSE – PURH