1. Le Soir Mardi 12 novembre 2013
LE BULLETIN CLIMATIQUE
Merci qui ?
Merci la crise…
Petits achats
de CO2 entre amis
L’effet des politiques, bien entendu, mais aussi des facteurs
beaucoup moins maîtrisables.
D’une certaine manière à l’heure
de recevoir leur bulletin climatique, la Belgique (et l’Europe)
peut dire merci à la crise. Car
même si l’amélioration de l’efficacité énergétique a permis un
relatif « découplage » entre la
croissance économique et les
émissions de gaz à effet de serre,
les deux restent étroitement liés.
Le plongeon de l’activité économique, ces dernières années, a
entraîné dans son sillage la
courbe des émissions.
Après une pâle année
2008 (+1,0 %), le produit intérieur brut
belge a chuté de 2,8 %
en 2009. Il a repris des
couleurs en 2010
(+2,3 %), ralenti en
2011 (+1,8 %), puis encore pris un coup dans
l’aile en 2012 (-0,1 %).
Les gaz à effet de serre, marqueurs de l’activité économique
et de la consommation, ont suivi.
« Il n’existe pas d’étude qui évalue l’importance de cet impact »,
indique un fonctionnaire. Mais il
est clair qu’une partie du fléchissement est due à la crise, même
si certains pointent aussi l’amélioration des technologies et la
poussée des renouvelables. « En
2008, compte tenu de la croissance, on ne tenait pas les plans
de réduction d’émissions pour
2012, confirme un expert. En
2012, on peut se réjouir : la mise
ger des permis d’émettre du
CO2 ? « Non », indiquent tous les
experts. Pour comprendre ce paradoxe (notre pays fait mieux
que son objectif ), il faut se risquer dans le labyrinthe des réductions d’émissions. Et oser
quelques raccourcis…
Comme tous les pays, la Belgique a un objectif de réduction :
-7,5 % en 2012 par rapport à
1990. Une partie de cet objectif
est attribuée aux grandes entreprises qui rentrent dans un système d’échange (puis mise aux
enchères) de quotas de CO2 :
l’ETS. L’autre partie
est attribuée au nonETS (le logement, les
transports, l’agriculture, les petites entreprises…). Dès le début,
les entreprises ont reçu de généreux quotas.
La crise achève de leur
faciliter la tâche. Résultat : elles font bien
mieux que l’objectif et se retrouvent avec d’importantes
quantités de permis non utilisés
qu’elles peuvent « épargner » ou
revendre. Mais c’est au détriment des autres secteurs qui,
eux, explosent le compteur. Seule
manière d’atteindre l’objectif :
acheter du CO2 à l’étranger.
La technique consiste à financer des projets économiseurs de
CO2. Ce sont les Etats qui s’y
collent. En Belgique, le fédéral,
qui comble le déficit des Régions, a dépensé près de 170 millions. L’argent est allé vers la
gaz à effet
de serre d’un pays
L es émissions dedes peuvent
baisser pour bien
raisons.
à l’arrêt de tous les fours de la
sidérurgie a beaucoup aidé. »
Dans le courant des années 90,
en Wallonie, plusieurs cokeries
et hauts-fourneaux ont été
éteints. Pour l’économiste Philippe Defeyt, la désindustrialisation wallonne, combinée à
l’amélioration technologique des
activités subsistantes explique
« 60 % de la baisse des émissions
wallonnes. » L’augmentation des
prix de l’énergie, qui a poussé les
uns et les autres à réduire leur
consommation, a aussi joué.
Mais une « bonne » nouvelle a
son corollaire : le retour de la
croissance fera redécoller les
émissions. « C’est mécanique.
Une reprise se répercute immédiatement
sur la consommation
énergétique, l’activité
industrielle et le
transport qui tirent
les émissions. » Le
Bureau du Plan et les
instituts statistiques
régionaux prévoient
une quasi-stagnation
des émissions de CO2 entre 2012
et 2018, note Defeyt. Un syndicaliste craint même que pour
« soutenir la croissance », certains plaident pour la levée de
contraintes environnementales.
Bien vu. Ça s’entend déjà.
Un espoir : les industriels ont
souvent fermé d’abord les outils
les moins efficaces. Et certains
espèrent que la crise aura une
vertu « pédagogique » auprès
des consommateurs. Et aura ancré de nouveaux comportements
plus sobres. ■
M.d.M.
parviendrait-elle
à atteindre ses objectifs de
L a Belgique acheter à l’étranréduction sans
Chine (près du tiers), l’Inde, le
Brésil, le Vietnam, la Tanzanie, le
Costa Rica, Chypre, la Bolivie, le
Pérou, l’Argentine, le Brésil… Il
aura servi à investir dans des
centrales hydrauliques, des unités de biomasse ou des parcs éoliens. Les Régions, surtout la
Flandre, ont déboursé plus de 70
millions. Et l’on songe déjà à
l’avenir. La Flandre a lancé un
appel d’offres pour 10 millions
de tonnes de CO2 à faire valoir
après 2013. Le fédéral songe aussi à se constituer une réserve
pour atteindre l’objectif 2020 de
-15 %.
Les entreprises aussi ont joué à
ce jeu. Car le prix du CO2 à
l’étranger est inférieur
au prix du quota qui
se négocie dans l’ETS.
Encore une économie… Mais la technique a ses limites.
Car le CO2 très bon
marché acheté à
l’étranger, c’est autant
de gaz non économisé
chez nous. « Les politiques sont donc peu enclins à
faire des efforts qui pourraient
être impopulaires : il est plus
simple et peu onéreux d’acquérir
quelques millions de crédits carbone à 2-3 euros que de mettre
plus de contraintes sur le transport, l’industrie ou le bâtiment. »
Quelle part de nos réductions
n’est en réalité que du CO2 « de
papier » ? Environ 7,7 %, dit-on
à l’administration fédérale.
« 50 % », réplique-t-on chez Oxfam. Autre surprise du bulletin. ■
M.d.M.
Sous les chiffres,
la vraie empreinte
un discours un
provoc. Mais aussi un sain rapCà’estréalité. En vérité,brinémispel la
les
sions de gaz à effet de serre comptabilisées en Belgique ne correspondent pas véritablement à
notre vraie « empreinte carbone ». Pour avoir une idée de ce
que le Belge moyen « pèse » en
termes de CO2, il ne faudrait pas
seulement comptabiliser le carbone produit chez nous, mais
aussi celui que nous importons ;
celui qui intervient dans notre
consommation (alimentation,
appareils électriques et électroniques, voitures, textiles, etc.) et
dans notre production. Il faudrait aussi comptabiliser le CO2
émis pour le transport
de nos importations.
Tous ces éléments
n’entrent pas en ligne
de compte dans les calculs effectués pour
l’ONU qui utilise une
méthode
« cadastrale » comparable et
reproductible. Cependant : selon le cabinet
de consultant Factor X, l’empreinte carbone belge est en réalité plus de cinq fois supérieure
aux chiffres officiels. Chaque
Belge pèserait près de 60 tonnes
de CO2 au lieu de 11 officiellement. Des chiffres contestés : le
calcul est difficile. Il faudrait pouvoir suivre chaque produit dans
les méandres de la mondialisation.
Une autre étude parue dans les
Proceedings de l’académie américaine des sciences évalue « l’importation de CO2 » en Belgique à
5 tonnes par habitant et par an.
Nous sommes dans le « top 10 »
mondial…
La France et le Royaume-Uni
effectuent régulièrement le calcul. Pas la Belgique. « Plus de la
moitié de notre économie nationale est importée, rappelle Frédéric Chomé, patron de Factor X.
La part de produit intérieur brut
importé est, en Belgique, une des
plus élevées au monde. Il est vrai
que nous produisons peu pour
notre consommation. »
A l’inverse, la moitié des émissions de CO2 chinoises serviraient
à produire pour l’exportation.
Résultat de la délocalisation des
activités les plus polluantes dans
les pays en développement ?
« Les délocalisations
se font rarement vers
des pays très attentifs
aux contraintes environnementales », indique un chercheur.
Selon les calculs du
NTNU, institut de recherche norvégien sur
la science et la technologie, basés sur la
consommation de biens, la Belgique serait, derrière le Luxembourg, la deuxième plus lourde
empreinte carbone au monde.
Notre pays est un exportateur net
d’émissions pour les gaz à effet de
serre, confirme le Bureau du Plan
dans une étude de septembre
2012. « En 2007, les émissions
générées dans le cadre de la production de la consommation totale étaient 10 % plus élevées que
les émissions générées par le pays
même, contre seulement 7 % en
1995. » ■
M.d.M.
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