1. Matinée sur la prise en charge des
mutilations sexuelles féminines
Martha Diomande
Jean philippe harlicot
2. Les objectifs de l’intervention
• Connaî tre les différentes excisions
• Savoir amorcer une rencontre médicale avec
une patiente excisée
• Connaî tre les conséquences obstétricales et
gyneco de l’excision
• Connaitre les possibilités de réparation
chirurgicales
3. Le plan de l’intervention
• Généralités
– Le problème dans le monde et en cote d’ivoire
– Les différents types d’excisions
– Les raisons de l’excision en général
– Les conséquences médico psy de l’excision
• La prise en charge
– La confrontation professionnel de soin femme excisée,
l’attente d’une patient et la réaction du professionnel de soin
– La prise en charge obstétricale, accouchement et post
partum
– La prise en charge traditionnelle africaine
– Les réparations chirurgicales aujourd’hui
• Comment éviter l’excision en France
5. 4. Données socio-culturelles
2 - 3 millions2 - 3 millions
Source : Conférence 10 Juin 2004 - GAMS
130 millions130 millions
En 2005, dans le Monde, il y avait …
Chaque année, dans le Monde :
de femmes mutilées sexuellement
En 2004, en France, il y avait entre …
fillettes et/ou adolescentes
mutilées ou menacées de l’être
43 000 et 65 00043 000 et 65 000
fillettes et/ou adolescentes
encourent le même risque
FREQUENCE DES MSF ?
7. 4. Données socio-culturelles
Réalisation :
excision et incision à l’aide d’un couteau, rasoir ou de ciseaux
ou parfois de substances corrosives
sutures avec des épines.
Soins :
solutions à bases de plantes utilisées pour la cicatrisation
jambes des fillettes parfois attachées 15 jours
COMMENT ?
9. Afrique Sub-saharienne et du Nord-est
Asie : Indonésie, Malaisie, Inde
Péninsule arabique : Yémen, Oman, Syrie, Emirats, Arabie saoudite
Amérique du Sud : Pérou, Brésil
Europe occidentale et Amérique du Nord à cause des mouvements migratoires
4. Données socio-culturelles
OÙ ?
10. … EN AFRIQUE
4. Données socio-culturelles
RÉ PARTITION GÉ OGRAPHIQUE DES MSF
11. 4. Données socio-culturelles
Ty
pe MGF
Prév
alence
Type
enquête et Date
Benin I et
II
50% EDS 2001
Burkina-
Faso
I et
II
70% EDS 2003
Cameroun I et
II
20% --
Cote
d’Ivoire
I et
II
60% EDS 1999
Djibouti I, II
et III
98% --
Egypte I, II
et III
97% EDS 2003
Erythrée I, II
et III
90% EDS 2002
Prévalence des MSF dans les 28 pays africains où elles sont pratiquées.
Les taux de prévalence varient en fonction :
- du pays
- des découpages ethniques
Sources : UNICEF, The State of the World’s Children – 2005 / S. Bessis 2004 « Le guide des MGF : les MGF dans le monde »
I.Gillette-Faye « Répartition géo. des MGF en France et dans le monde » / E.Kelly et J.Adams Hillard 2005 « Female genital
mutilation »
Type
MGF
Préva
lence
Type
enquête et Date
Libéria I et II 60% EDS 2001
Mali I, II et
III
94% --
Mauritanie I et II 25% EDS 2001
Niger I et II 20% EDS 1998
Nigéria I, II,III
et IV
50% EDS 2003
Ouganda I et II 5% --
Rép.
Centrafricaine
I et II 50% MICS
2000
Rép. Dém.
Congo
I et II 5% --
RÉ PARTITION GÉ OGRAPHIQUE DES MSF
12. 4. Données socio-culturelles
Source : UNICEF, The State of the World’s Children –
Distribution de femmes mutilées par type de mutilation en Afrique (%)
RÉ PARTITION GÉ OGRAPHIQUE DES MSF
… EN AFRIQUE
13. 4. Données socio-culturelles
Les motivations sont très variées …
Croyances : croyance que …
… le dard pouvait tuer l’homme
… un nouveau-né qui touche le clitoris, meurt
… le nouveau-né est bisexuel excision et circoncision
Esthétique : vestige de l’homme
Initiatique : rite de passage
Sexuelle : répression de la sexualité
•Et la religion ?
POURQUOI ?
15. 4. Données socio-culturelles
Femmes qui ont subi une mutilation et femmes qui approuvent ou pas cette pratique (%)
POUR OU CONTRE LES MSF ?
Femmes âgées de 15-49 ans qui ont subi
une MGF
Femmes âgées de 15-49 ans qui disent que
les MGF doivent continuer
16. 4. Données socio-culturelles
Source : UNICEF, The State of the World’s Children –
Prévalence de mutilation féminine, selon la domiciliation urbaine ou rurale (%)
DOMICILIATION DES MSF ?
Femmes âgées de 15-49 ans
habitant dans des zones rurales
Femmes âgées de 15-49 ans
habitant dans des zones urbaines
17. Source : UNICEF, The State of the World’s Children –
Femmes de 15-49 ans ayant subi une mutilation, par type de religion (%)
4. Données socio-culturelles
MSF ET RELIGION ?
Femmes âgées de 15-49 ans
de religion musulmane
Femmes âgées de 15-49 ans
de religion chrétienne
19. 51
G.S.F.
G.A.M.S
4. Donné es é pidé miologiques
Quelques chiffres sur
les MGF
Source : UNICEF, The State of the World’s Children – 2005
Femmes de 15-49 ans ayant subi une mutilation, par type de religion (%)
Femmes âgées de
15-49 ans
de religion
musulmane
Femmes âgées de
15-49 ans
de religion
chrétienne
20. G.S.F.
4. Donné es socio-culturelles
Quelques chiffres sur
les MGF
Source : Liz Creel – Abandonner l’excision féminine - 2002
21. 3
Donné es socio-culturelles
Quelques chiffres sur
les MGF
Femmes ayant subi une infibulation (%)
Filles ayant subi une infibulation (%)
Source : UNICEF, The State of the World’s Children – 2005
24. .
MSF : Dé finitions
Circoncision ou "sunna":
ablation du prépuce et du gland du clitoris.
Excision ou clitoridectomie 80% :
ablation du clitoris
et souvent des petites lèvres.
Mutilation la plus fréquente
25. .
MSF : Dé finitions
Circoncision ou "sunna":
ablation du prépuce et du gland du clitoris.
Excision ou clitoridectomie 80% :
ablation du clitoris et souvent des petites lèvres.
Mutilation la plus fréquente
Infibulation ou circoncision pharaonique 15% :
excision et ablation des grandes lèvres
suture ou cicatrisation dirigée è fermeture de la vulve
laisse une petite ouverture pour les urines et les règles
Mutilation la plus sévère
26. 27
G.A.M.S
MSF : Dé finitions
Infibulation circoncision pharaonique 15% :
excision et ablation des grandes lèvres
suture ou cicatrisation dirigée
è fermeture de la vulve
laisse une petite ouverture
pour les urines et les règles
Mutilation la plus sévère
28. 2. Typologie des Mutilations Sexuelles
Féminines
TYPE I : circoncision avec excision du prépuce clitoridien sans
excision du clitoris
TYPE II : excision du clitoris avec excision partielle ou totale des
petites lèvres (80 % des mutilations )
TYPE III : infibulation avec fermeture quasi-complète de l’orifice
vulvaire (15 % des mutilations)
TYPE IV : autres procédés de mutilation
4 TYPES
Classification de l'OMS (Classification du Dr Robin Cook, 1995)
29. 2. Différents Types de Mutilations
sexuelles
Excision du prépuce et du
clitoris
Excision du prépuce
Source : HUSTON P. Rapport compilé pour le groupe de travail fédéral interministériel sur les
mutilations des organes génitaux féminins. Bureau pour santé des femmes, Santé Canada, Automne
2000.
TYPE I
30. 3. Typologie des Mutilations
Sexuelles fé minines : Type I
Excision du prépuce et du clitoris
Source : Organisation Nationale des Femmes Immigrantes et des Femmes appartenant à une minorité visible du Canada.
Mutilation des organes génitaux féminins. Manuel de travail, 1998.
31. 2. Différents Types de Mutilations
sexuelles
Excision du clitoris avec excision des petites lèvres
Avant Après
Source : HUSTON P. Rapport compilé pour le groupe de travail fédéral interministériel sur les
mutilations des organes génitaux féminins. Bureau pour santé des femmes, Santé Canada, Automne
2000.
TYPE II
32. 2. Différents Types de Mutilations
sexuelles
Excision du clitoris et des petites lèvres
Source : P.
Foldes
Source : Organisation Nationale des Femmes Immigrantes et des Femmes appartenant à
une minorité visible du Canada. Mutilation des organes génitaux féminins. Manuel de travail,
1998.
TYPE II
33. 2. Différents Types de Mutilations
sexuelles
Infibulation avec fermeture quasi-complète de la vulve
Source : HUSTON P. Rapport compilé pour le groupe de travail fédéral interministériel sur les
mutilations des organes génitaux féminins. Bureau pour santé des femmes, Santé Canada,
Automne 2000.
Avant Après
TYPE III
34. 2. Différents Types de Mutilations
sexuelles
Source : P.
Foldes
Source : Organisation Nationale des Femmes Immigrantes et
des Femmes appartenant à une minorité visible du Canada.
Mutilation des organes génitaux féminins. Manuel de travail,
1998.
TYPE III
35. Diffé rents Types de Mutilations
Sexuelles : Type III
Infibulation intermédiaire
Clitoris (C)
Petites lèvres (B)
Grandes lèvres (A)
EXEMPLES : TYPE III
Source : P. Foldes
Source : site Wikipedia.org
36. 2. Différents Types de Mutilations
sexuelles
Etirement des petites lèvres
TYPE IV
Source : WHO « Female Genital Mutilation » - 2001
39. *
COMPLICATIONS SEXUELLES ET
PSYCHOLOGIQUES
L’épreuve de la mutilation = anxiété,
dépression...
L’angoisse des rapports sexuels
L’angoisse de l’accouchement
Troubles de la sexualité = dyspareunie,
frigidité…
Et, …le sentiment d’être différente
40. *
Nigeria
1836 femmes dont 45% « coupées »
Mariage : n.s
1er
rapport et fréquence : n.s.
Orgasme : n.s.
Douleurs abdominales : RR 1,54
Infections vaginales : RR 2,81
Ulcérations génitales : RR 4,85
Zone érogène :
Clitoris : RR 0,35
Sein : RR 1,91
FE OKONOUFUA BJOG 2002
SEXUALITÉ DES FEMMES COUPÉ ES
41. Techniques Chirurgicales
En dehors de l’accouchement
Complications en dehors de l’
accouchement
Kystes épidermiques :
kystes d’inclusion résection
Névromes :
décharge nerveuse libération
Désinfibulation :
repérage de l’urètre, incision section médiane, suture
•Clitoridoplastie :
libération des f. bulbocaverneux du clitoris
technique de Foldes
43. Consé quences mé dicales
Complications Immé diates
COMPLICATIONS PHYSIQUES IMMÉ DIATES
Infections Infection locale
Infection généralisée
Choc septique
Infection V.I.H.
Tétanos
Gangrène
Problèmes urinaires Rétention urinaire
Œdème de l’urètre
Dysurie
Blessures Lésions des organes adjacentsSource : Guideline Mutilations génitales féminines: recommandations suisses à l’intention des professionnels de la santé – 2005
DOULEURS
44. Consé quences mé dicales
Complications à Long Terme
Problèmes urinaires Infections urinaires à répétition
Vaginite chronique
Troubles de la miction
Incontinence urinaire
Calculs vaginaux
Traumatisme psychique
Problèmes cicatriciels Abcès récidivants
Chéloïdes, kystes dermoïdes, névromes
Hématocolpos => stérilité RR 5 MGF III
(Réf. L Almroth Lancet 2005)
Source : Guideline Mutilations génitales féminines: recommandations suisses à l’intention des professionnels de la santé – 2005
COMPLICATIONS PHYSIQUES À LONG TERME
45. Consé quences mé dicales
Complications à Long Terme
COMPLICATIONS OBSTÉ TRICALES
Problèmes durant la
grossesse
Sous-alimentation (pour éviter la naissance d’un gros bébé)
Infibulation à Difficulté lors des examens vaginaux
Impossibilité de cathériser la vessie
Impossibilité de mesurer le ph subpartu
Infibulation à Augmentation de la durée de la 2è
phase du
travail
Problèmes durant
l’accouchement
Excisions à Augmentation des déchirures périnéales 22%
versus 3%
Hémorragie du post-partum
Infibulation à Infection de plaies périnéales
Infibulation à Fistules vésico ou recto-vaginales
Source : Guideline Mutilations génitales féminines: recommandations suisses à l’intention des professionnels de la santé – 2005
VARIABLES EN FONCTION DU
TYPE DE MGF
46. Césarienne RR 1,31/ 1,29
Hémorragie RR 1,69/ 1,21
Durée de séjour RR 1,98/1,51
Hypotrophie RR n.s..
Réanimation néonatale RR 1,66/1,28
Mortalité néonatale RR 1,55/1,32
COMPLICATIONS À LONG TERME POUR LES MGF II ET MGF III
Source : GSF – Mme Gosselin - Conf du 15 Juin 2006
Consé quences mé dicales
Complications à Long Terme
47. Consé quences mé dicales
Complications à Long Terme
COMPLICATIONS SEXUELLES ET PSYCHIQUES
Sexualité Dyspareunie, dysfonction sexuelle, frigidité
Sténose vaginale
Angoisse de l’accouchement
Angoisse des rapports sexuels
Problèmes psychiques ou
psychologiques
Dépression
Syndrome post-traumatique
Sentiment d’être différente pour les femmes immigrées
Troubles du comportement, anxiété
Source : Guideline Mutilations génitales féminines: recommandations suisses à l’intention des professionnels de la santé – 2005
49. La prise en charge
• La confrontation professionnel de soin
femme excisée
50. Prise en charge Pluridisciplinaire
1.Unité de prise en charge chirurgicale
2.Equipe pluridisciplinaire
Sage-femme
Psychologue
Sociologue
Chirurgien, anesthésiste
1.Accompagnement primordial, tout au long de la démarche de
réparation
Accompagnement des femmes pour une réparation
clitoridienne
51. 8. Prise en charge Pluridisciplinaire
Premier contact
Circuit des
patientes
Sage-femme :
informations,
explications …
Psychologue : si désir de la patiente
Sexologue : systématique
Chirurgien
Consultations
52. .
Prise en charge Pluridisciplinaire
Equipe pluridisciplinaire
Partage d’informations
Réadaptation de l’accompagnement
Date opératoire
Intervenants extérieurs
Ethno-psycho-thérapeute
Étudiants
Observateurs
Staff
mensuel
53. Prise en charge Pluridisciplinaire
L’excision et son contexte
La découverte du « statut d’excisée » : traumatisme de l’après-coup
Problématiques psychologiques en jeu : l’excision à perte de sens
Approche psychologique : le
traumatisme
Approche psychologique : entretiens dans démarche de
réparation
L’aboutissement d’un parcours difficile
Les motivations : toutes différentes
Le risque des attentes démesurées
L’examen gynécologique : attention aux mots utilisés
L’information sur la réparation
Approche psychologique : applications
pratiques
54. Prise en charge Pluridisciplinaire
Approche clinique
Evaluation de la réparation en cours
Prudence dans l’approche car appréciation sexualité femme mutilée
difficile à évaluer
Approche, évaluation et accompagnement différents pour chaque
femme mutilée
Demande principale : « rétablissement de mon identité de femme »
Après, la sexualité reste à construire
55. La prise en charge
• La prise en charge obstétricale
56. *
Elles sont variables en fonction du type de mutilation …
COMPLICATIONS OBSTÉ TRICALES
EXCISION
Augmentation des déchirures périnéales
INFIBULATION
Obstacle à la surveillance pendant
l’accouchement
• Obstacle à la progression fœtale
césarienne, hypoxie foetale
• Rétention prolongée du fœtus dans la filière
génitale
fistules = incontinence = répudiation
57. 6 pays africains : Burkina, Nigeria, Kenya, Soudan, Ghana, Sénégal
28.983 femmes ayant accouché devenir obstétrical
40% de MGF au Ghana à 72% au Soudan
MGF type III : Soudan 73% , Sénégal, Nigeria et Ghana 1%
5. Conséquences médicales
OMS – Lancet 3 Juin 2006
COMPLICATIONS OBSTÉ TRICALES
58. Césarienne RR 1,31 / 1,29
Hémorragie RR 1,69 / 1,21
Durée de séjour RR 1,98 /1,51
Hypotrophie RR n.s..
Réanimation néonatale RR 1,66 /1,28
Mortalité néonatale RR 1,55 /1,32
POUR LES MSF II ET MSF III
5. Conséquences médicales
COMPLICATIONS À LONG TERME
60. Etude de cas : King Abdulaziz University Hospital AA Rouzi BJOG 2001
Étude rétrospective cas-témoins
158/116 témoins
Déroulement 90 % versus 76%
Durée du travail n.s.
Épisiotomie 40% n.s.
Déchirure 11% n.s.
•Poids NN 3200g n.s.
•APGAR 9,8 n.s.
Hémorragie n.s.
•Durée du séjour 1,6 n.s.
Techniques Chirurgicales
Quelques é tudes
Désinfibulation pendant
l’accouchement
61. Techniques Chirurgicales
Dé sinfibulation et Accouchement
Désinfibulation :
repérage de l’urètre, incision section médiane, suture
Ré-infibulation ???
Pendant l’
accouchement
64. La prise en charge
• La prise en charge traditionnelle africaine
65. La prise en charge
• Les réparations chirurgicales
66. 1.Préparation psychologique sur les changements du corps, le rôle
des organes érectiles
2.Informations sur les principes techniques, les suites opératoires
immédiates, les incidents et les résultats espérés
3.Enquête préalable sur la sexualité afin d’évaluer l’amélioration
envisageable
4.Suivi médico-psychologique
Techniques Chirurgicales
Les é tapes
Etapes
67. PRISE EN CHARGE
CHIRUGICALE
• Sur le plan historique , ce sont surtout les
séquelles des mutilations qui ont dans un
premier temps mobilisé les chirurgiens
• En premier lieu , les séquelles des grandes
infibulation, avec la fermeture vaginale, les
kystes par inclusions et le hématocolpos.
68. Certains gestes
- sont pratiqués en dehors de la grossesse
- Exérèse de kyste épidermique
- Libération des Névromes
- Désinfibulation en cas de dyspareunie, de troubles
mictionnels ou des règles
- Clitoridoplastie ( Dr foldes)
- sont pratiqués pendant la grossesse
- Désinfibulation pendant l’accouchement
PRISE EN CHARGE
CHIRUGICALE
69. CHIRURGIE
RÉ PARATRICE
Cet exposé a pour but de décrire le procédé de reconstruction du
clitoris après excision rituelle ,technique chirurgicale initialement
mise au point par le Docteur Pierre FOLDES. Après résection de la
cicatrice, le genou, puis le corps du clitoris sont libérés en
préservant l'innervation.
•La technique de restauration du clitoris se fonde sur le fait que
celui-ci est beaucoup plus long qu’on ne pense et qu’on peut donc
en partant de sa partie interne, reconstituer sa partie externe (la
seule à être excisée) y compris un gland tout à fait sensible.
Anatomy of the clitoris.
O'Connell HE, Sanjeevan KV, Hutson JM.
Department of Urology, NeuroUrology and Continence Unit, Royal
Melbourne Hospital, Victoria, Australia. Helen.O'Connell@nh.org.au
70. •Le clitoris se prolonge sur plus de 10 cm le long de l'os pubien.
•Lors de l'excision, on en sectionne la partie apparente: le gland
clitoridien.
•L'opération consiste à remettre à jour la partie enfouie, à libé rer les
ligaments qui la retiennent au pubis et à la remettre à sa place
pour former un nouveau gland.
• Au bout de quelques mois, les nerfs sont à nouveau sensibles.
•Des études récentes ont permis de préciser l'anatomie exacte des pédicules
vasculo nerveux, essentiellement sagittaux .
•L'opération dure 45 minutes, sous anesthé sie gé né rale, bien qu'elle soit
tout à fait réalisable sous anesthésie régionale. On évite ainsi de générer un
nouveau traumatisme. L'excision est, pour beaucoup de ses victimes,
assimilé e à un viol.
• Anatomical relationship between urethra and clitoris.
O'Connell HE, Hutson JM, Anderson CR, Plenter RJ.
CHIRURGIE
RÉ PARATRICE
103. Appeler soit :
le procureur de la République au Tribunal de grande instance du lieu de
résidence,
les services sociaux et médico-sociaux, notamment le Service
départemental de protection maternelle et infantile et le Service
départemental de l’aide sociale à l’enfance.
QUE FAIRE en cas de menace d’excision de
fillettes ou d’adolescentes, en France ou à
l’étranger ?
(Sources : Protégeons nos petites filles de l’excision – 2005 - Site : www.droits-femmes.gouv.fr
et Plaquette « AGIR FACE AUX MUTILATIONS SEXUELLES FEMININES » – Préfecture de la Région d’Ile de France)
Consé quences mé dico-lé gales
Que faire si menace d’excision ?
Dans certains cas, la tutelle aux prestations sociales (aux
allocations familiales notamment) pourra être ordonnée.
108. Consé quences mé dico-lé gales
Lé gislations europé enne et occidentale
Allemagne
L’excision tombe sous le coup des articles 223 et suivant du code pénal. Des
doutes subsistent quant à savoir s’il faut considérer l’excision comme une
simple blessure ou comme une atteinte grave à l’intégrité physique.
Théoriquement la peine encourue peut aller jusqu’à 10 ans de prison.
Italie
En 2004, débat entre un gynécologue italien, d’origine somalienne, qui
proposait de remplacer l’excision par une piqûre du clitoris sous contrôle
médical, et les associations militant contre les MGF.
Suède : 1982 Pays-Bas : 1993
Suisse : 1983 Australie : 1996 (infibulation interdite)
Angleterre : 1985 États-Unis : 1996
Hors Union
européenne
(Source : Commission des droits de l’homme - 2004 )
109. Consé quences mé dico-lé gales
Lé gislation africaine
En
Afrique
Type
MGF
Loi
contre MGF
Code pénal
permettant de condamner
MGF
Campagne
s lutte contre MGF
Benin I et II 2003 -- Oui
Burkina-Faso I et II 1987 Oui Oui
Cameroun I et II Non Oui Non
Cote d’Ivoire I et II 1998 -- Non
Djibouti I, II
et III
1995 Oui : art 333 proscrit
excision
Non
Egypte I, II
et III
1997 Oui Non
Erythrée I, II
et III
Non Non Oui
Ethiopie I, II
et III
Non Oui Oui
Gambie I et II Non Oui Non
Ghana I et II 1994 Oui Oui
Sources : I.Gillette-Faye « Répartition géo. des MGF en France et
dans le monde »
2004 - http://www.commission-droits-homme.fr/travauxCncdh/
mutilationsSexuelles.html
Amnesty International 1997 « Les MGF en Afrique :infos par pays »
E.Kelly et J.Adams Hillard 2005 « Female genital mutilation »
FGM legislation for 25 african countries Site : www.npwj.org
La fréquence et la nature des complications immédiates et chroniques dépendent de l’hygiène locale, de l’habileté et de l’expérience de l’opératrice ou opérateur, ainsi que de la résistance de la victime (si l’enfant se débat avec force, le risque de complication augmente). - les complications immédiates : la douleur aiguë, le choc, l’hémorragie, la rétention d’urine, l’ulcération de la région génitale et les lésions des tissus adjacents. L’hémorragie et les infections (tétanos, gangrène, septicémie, etc.) peuvent entraîner la mort. Plus récemment, on s’est inquiété du risque de transmission du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) lorsque le même instrument est utilisé pour plusieurs opérations, mais ce risque n’a pas encore fait l’objet de recherches concluantes. Dans certains cas où l’infibulation empêche la pénétration vaginale, on sait que la pénétration anale est pratiquée. Les lésions qui en résultent peuvent également favoriser la transmission du VIH. - les complications durables : des mictions difficiles, des infections récurrentes des voies urinaires, l’infécondité, des cicatrices chéloïdes, des abcès, des dysménorrhées (règles douloureuses), des fistules vésico-vaginales ou recto-vaginales, la dyspareunie (rapports sexuels douloureux), des problèmes pendant la grossesse et lors de l’accouchement. Ces complications peuvent entraîner des problèmes néonatals, voire le décès de l’enfant et/ou de la mère. - les complications psychologiques et la santé psychosexuelle : les mutilations génitales féminines peuvent laisser des séquelles durables dans la vie et dans l’esprit des femmes qui les ont subies. Les complications psychologiques de ces mutilations peuvent être profondément enfouies dans le subconscient de la fillette et déclencher l’apparition de troubles du comportement. La perte de confiance dans les dispensateurs de soins de santé est également considérée comme une conséquence grave. A plus long terme, les femmes risquent de souffrir de frustration, d’anxiété de dépression, d’irritabilité chronique ou de frigidité. Elles peuvent connaître des problèmes conjugaux en raison de dysfonctionnements sexuels entraînés chez les deux partenaires par des rapports sexuels douloureux ou une sensibilité sexuelle réduite