1. La pharmaco-économie
Prof Ag. Aounallah-Skhiri Hajer
INSP
Hammamet, le 06 octobre 2013
Réunion de lancement des consensus
professionnels
Association de Promotion de la Pneumologie
et de l'Allergologie (APPA)
2. Introduction
• Devant la multitude des choix thérapeutiques,
• Les différences de leurs résultats (Efficacité,
Innocuité)
• L’augmentation des dépenses liées aux soins dans un
contexte de « diminution des ressources pour la
santé»
Les considérations de coûts prennent de plus en plus
d’importance
L’évaluation médicoéconomique et en particulier la
science de la pharmaco-économie se développe
3. La justification de l’évaluation
économique
L’objectif de l’évaluation économique est de
- Aider à prendre la bonne décision en matière
d’allocation des ressources pour la santé
Optimiser les dépenses de santé pour en tirer le
meilleur service à moindre coût
4. Définitions
Pharmaco-économie = analyse comparative
simultanée des coûts et des conséquences de
stratégies thérapeutiques alternatives
Coût = Total des ressources consommées pour
produire un bien ou un service
5. Typologie des coûts
1.Les coûts directs médicaux,
relatifs aux biens et services de santé relevant du secteur sanitaire
comprenant les coûts hospitaliers et les coûts ambulatoires
2.Les coûts directs non médicaux
générés par les traitements eux-mêmes
mais concernant des ressources non sanitaires (transport,
aménagement de logement, aide domestique, services sociaux)
3.Les coûts indirects
coûts non médicaux n’ayant pas de rapport direct au traitement
surtout les pertes de production du fait de l'absence au travail
mais aussi le travail domestique (non marchand), voire le temps de
loisir perdu
6. La place de l’évaluation
économique
• Dans les pays occidentaux, elle est souvent intégrée au
dispositif d'évaluation des produits de santé en aval de
l’évaluation médicale
• Ce critère est souvent présenté comme la 4ème haie
(fourth hurdle)
- Pour passer ce 4ème obstacle, la nouvelle stratégie doit
avoir un profil économique favorable, défini par son ratio
incrémental coût-efficacité
Toxicité
Qualité
Efficacité
Efficience
7. L’évaluation pharmaco-économique :
une démarche comparative
Stratégie
thérapeutique A
Ressources
consommées
Résultats
Ressources
consommées
Stratégie
thérapeutique B Résultats
Différence de coût ?
Différence d’efficacité ?
Stratégie A
Stratégie B
8. L’évaluation pharmaco-économique :
une démarche comparative
Stratégie
thérapeutique A
Ressources
consommées
Résultats
Ressources
consommées
Stratégie
thérapeutique B Résultats
Différence de coût ?
Différence d’efficacité ?
Stratégie A
Stratégie B
Vaut-il mieux affecter des ressources au programme A ou au programme B ?
- problématique d'allocation efficiente ou optimale des ressources
- on considère pour cela le ratio différentiel
9. Les étapes d’une évaluation économique
• Le travail d'analyse des coûts et des conséquences
peut être décomposé en 5 phases :
Conception (type d’étude, stratégies comparées,
horizon temporel…)
Identification
(des postes de coût, des conséquences
qualitatives ou quantitatives sur la santé)
Mesure (des éléments de coût et des
conséquences sanitaires)
Valorisation
(du volume des ressources
consommées, transformation des effets
de santé)
Interprétation (des résultats coûts/conséquences
respectifs des stratégies)
10. L’évaluation pharmaco-économique :
une démarche comparative
• Selon la manière de mesurer les effets
des traitements,
On distingue trois approches d’évaluation
économique
11. L’évaluation pharmaco-économique :
une démarche comparative
Stratégie
thérapeutique
Ressources
consommées
Résultats
Efficacité :
Morbidité
Mortalité
Utilité :
QALYs
Années ajustées
pour la qualité
Bénéfice :
Coûts économisés
Autres bénéfices
(Willingness To Pay)
ACE : analyse coût-efficacité
Coûts générés :
Coûts médicaux et
non médicaux
ACE
ACU
ACB
ACU : analyse coût-utilité
ACB : analyse coût-bénéfice
12. Les types d’évaluation économique
Analyse coût-bénéfice
(ACB)
Analyse coût-utilité
(ACU)
Analyse coût-efficacité
(ACE)
Conséquences en
unités physiques
En termes de bien-être
En termes monétaires
13. Analyse coût-efficacité
Répondre à la question :
Entre deux ou plusieurs alternatives, présentant
des coûts et des efficacités différentes, laquelle
présente le meilleur rapport entre son coût de
traitement et son efficacité clinique ?
Exp :Soit deux médicaments A et B d’efficacité
différente, quel est le coût par patient guéri pour
le médicament A par rapport au médicament B?
14. Analyse coût-efficacité
Méthode utilisée pour comparer deux ou
plusieurs médicaments non équivalents sur
le plan thérapeutique
Efficacité du traitement évaluée selon une
mesure thérapeutique prédéterminée, par
exemple:
Patients guéris
Décès évités; années de vie gagnées
Baisse de la pression artérielle ou de
l’hémoglobine glycosylée
16. Exemple d’analyse coût-
efficacité:coût de 2 alternatives
thérapeutiques (diabète)
Coût
unitaire
(USD)*
Nombre
d’unités
Nombre de
patients
Coût total
(USD)
Médicament A
Coût du médicament 40 12 100 48 000
Coût du laboratoire 20 1 100 2 000
Evénement indésirable 50 2 100 10 000
Médecin 25 2 100 5 000
Total 65 000
Médicament B
Coût du médicament 25 12 100 30 000
Coût du laboratoire 20 2 100 4 000
Evénement indésirable 50 3 100 15 000
Médecin 25 3 100 7 500
Total 56 500
17. Exemple d’analyse coût-efficacité:
bénéfices des médicaments
• Efficacité= (résultat clinique): Nombre de
patients montrant une diminution ≥ 1 % de
l’hémoglobine glycosylée sur une année
• Efficacité
Médicament A Médicament B
25 patients/100 19 patients /100
18. Analyse coût-efficacité: rapport
coût-efficacité différentiel
Comparaison entre les médicaments A et B pour 100
patients sur une année
Médicament A Médicament B
Coûts nets USD* 65 000 56 500
Efficacité
Nombre de patients montrant
une diminution ≥ 1 %
de l’hémoglobine glycosylée 25 19
Rapport coût-efficacité différentiel (ratio différetiel)=
(65 000-56 500)/(25-19) = USD 1416,67 par patient montrant une
diminution ≥ 1% de l’hémoglobine glycosylée avec A vs B
* USD = dollars des Etats-Unis d’Amérique
20. Coût du traitement et mortalité
Source: Australian Prescriber, 1996, 19(2): 52–54.
Analyse coût-efficacité de deux
thrombolytiques dans l’infarctus du
myocarde aigu (IM) en Australie (1)
Traitement classique de l’IM +
-
streptokinase
(SK)
Activateur du
plasminogène
(TPA)
Coût (millions
AUD)/1000 cas 3,5 3,7 5,5
Nb décès 120 90 80
21. • Différence entre traitement avec SK et traitement
classique de l’IM en:
• Coût du traitement = AUD 3,7 – 3,5 millions/1000 cas =
AUD 0,2 million/1000 cas = AUD 200/cas
• Nombre de décès évités = 120 – 90 = 30 décès évités
/1000 cas traités
• Rapport coût-efficacité différentiel = AUD 0,2
million/30 vies = AUD 6700 par vie sauvée
Analyse coût-efficacité de deux
thrombolytiques dans l’infarctus du
myocarde aigu (IM) en Australie (2)
22. • Différence entre traitement avec TPA et
traitement classique de l’IM :
• Coût du traitement = AUD 5,5 – 3,5 millions/1000 cas =
AUD 2,0 millions/1000 cas = AUD 2000/cas
• Nombre de décès évités = 120 – 80 = 40 décès/1000
cas traités
• Rapport coût-efficacité différentiel = AUD 2,0
millions/40 vies = AUD 50 000 par vie sauvée
Analyse coût-efficacité de deux
thrombolytiques dans l’infarctus du
myocarde aigu (IM) en Australie (3)
23. • Différence entre traitement de l’infarctus du
myocarde avec TPA et avec SK :
• Coût du traitement TPA vs. SK = AUD 2,0 – 0,2
million/1000 cas = AUD 1,8 million/1000 cas = AUD
1800/cas
• Nombre de décès évités = 90 – 80 = 10 décès/1000 cas
traités
• Rapport coût-efficacité différentiel = AUD 1,8
million/10 vies = AUD 180 000 par vie sauvée
Analyse coût-efficacité de deux
thrombolytiques dans l’infarctus du
myocarde aigu (IM) en Australie (4)
24. • Si l’on ne dispose que d’un budget de AUD 500 000, quel
médicament choisir ?
• Avec SK :
• Nombre de cas pouvant être traités = 500 000/200 = 2500 cas
• Nombre de vies pouvant être sauvées = (30/1000)x 2500 = 75 vies
• Avec TPA :
• Nombre de cas pouvant être traités = 500 000/2000 = 250 cas
• Nombre de vies pouvant être sauvées = (40/1000) x 250 = 10 vies
Analyse coût-efficacité de deux
thrombolytiques dans l’infarctus du
myocarde aigu (IM) en Australie (5)
25. -TPA légèrement plus efficace et sauve un peu plus de vies
que la SK (40 vs. 30/1000 traités),
-Mais, en tenant compte du coût, nombre de patients
traités et de vies sauvées plus élevés en utilisant la SK.
En d’autres termes, le coût excédentaire du TPA vs. SK est
si élevé (AUD 180 000 par vie sauvée) qu’avec le budget
limité dont on dispose on pourrait traiter moins de patients
et sauver moins de vies en utilisant le TPA plutôt que la SK.
Analyse coût-efficacité de deux
thrombolytiques dans l’infarctus du
myocarde aigu (IM) en Australie (6)
26. Analyse coût-efficacité :
mesure de l’efficacité
Conséquences (efficacité) mesurées par des
indicateurs naturels exprimés en unités physiques
très divers
•Très grande diversité des indicateurs possibles
•L'essentiel : choisir une mesure adéquate de l'impact
des traitements
27. Analyse coût-efficacité:
mesure de l’efficacité
La mesure peut porter sur différentes
dimensions selon le type de produit,
le type d’étude et la disponibilité des
données.
28. Analyse coût-efficacité :
mesure de l’efficacité
Mesure de morbidité
ou de mortalité
Variable clinique
Paramètre
pharmacologique
ou biologique
– demi-vie du produit,
– efficacité microbiologique,
– densité osseuse,
– Hémoglobine glyquée
– taux de cholestérol
– délai avant retour à activité
normale
– jours sans symptômes
– nombre de personnes immunisées
– complications de
l’hyperlipidémie ou du diabète
– années de vie
– décès
29. Analyse coût-efficacité
Efficacité expérimentale vs. Efficacité réelle (+++)
Efficacité intermédiaire vs. Efficacité finale
=> L’utilisation d’indicateurs d’efficacité intermédiaire soulève
deux difficultés :
• Comparaison: seuls les traitements ayant cette action
intermédiaire (baisse de la TA) qui peuvent être
comparés
• Interprétation: que signifie le coût d'un abaissement
de 20 % de la TA ?
30. Choix d'indicateurs pertinents
de l'efficacité finale
• Un ou plusieurs indicateurs?
– Les effets d'un traitement peuvent être multiples et
l'expression de l'efficacité par plusieurs indicateurs
pose le problème de son « interprétabilité »
– Un indicateur synthétique soulève des problèmes
méthodologiques d'adéquation et de pondération
– Un indicateur unique, il revient à postuler que
l'efficacité est unidimensionnelle, ce qui devra être
justifié ou au minimum explicité
31. Choix d'indicateurs pertinents
de l'efficacité finale
• Evénements évités ou durée de survie ?
– Evénements critiques évités plus ou moins
spécifiques (fractures évitées, ulcères évités,
voire décès évités)
32. Analyse coût-efficacité (ACE)
Dans certains cas, l’ACE peut se simplifier :
•En cas de résultats d'efficacité identiques entre les
différentes stratégies évaluées
•Comparaison simplifiée à la recherche du moindre
coût à efficacité donnée analyse de
minimisation de coûts (AMC):
• Entre deux alternatives thérapeutiques jugées (ou
supposées) équivalentes en terme de bénéfice
clinique, laquelle est la moins coûteuse ?
33. Analyse coût-efficacité (ACE)
•Cas particulier de l'ACE qui exige qu’on documente
l’équivalence de l’efficacité des stratégies
objectif : Apprécier l’impact économique de stratégies
indépendamment de leur efficacité clinique
Apprécier le coût des stratégies dans sa globalité
(ex. chimiothérapie : coût d’acquisition + coût d’administration + coût de
traitement des toxicités)
34. Analyse de minimisation de
coûts: exemple 1
Catégorie Médicament A Médicament B
• Prix d’acquisition USD* 8,00 USD 15,00
• Salaire du pharmacien 2,50 1,50
• Salaire de l’infirmier 2,50 2,00
• Fournitures 9,00 2,25
• Services de laboratoire 4,00 1,00
• Total USD 26,00 USD 21,75
35. Analyse coût-efficacité
Avantages de l’ACE
•Plusieurs raisons expliquent son usage fréquent :
- La croissance de l’EBM fournit de nombreuses
mesures utiles de l’efficacité
- Ce sont des indicateurs quantifiés objectivement
évalués
- Ils sont pertinents du point de vue clinique, faciles
à comprendre pour le décideur, faciles à mettre en
oeuvre
- Ils évitent la question controversée de la mesure
monétaire des bénéfices
36. Analyse coût-efficacité
-Inconvénients de l’ACE
•Elle n’est pas enracinée dans la théorie économique
L’impact des actions n’est pas mesuré en termes
monétaires ou de bien-être
•Elle est insatisfaisante :
la mesure de l’efficacité est réduite à un seul effet
de santé
les indicateurs de morbi-mortalité ignorent les effets
de qualité de vie
37. Analyse coût-utilité
Répondre à la question : entre deux alternatives dont
les profils d’efficacité/tolérance ne permettent pas de
trancher, laquelle choisir ?
Intérêts :
–Objectiver des choix thérapeutiques par la
mesure de perceptions subjectives du bien être
des patients et des préférences des patients
(impact des effets secondaires induits par les
toxicités)
38. Mesure de l'utilité : méthodes
de révélation des préférences
• Echelles visuelles analogiques
– Chaque état est repéré sur une échelle et sa place exprime
la valeur que lui accorde l'interrogé par rapport aux
références qui lui sont proposées (par exemple, 0= mort 1 =
parfaite santé)
• Utilisation des loteries (Standard gamble)
– Les états de santé envisagés, comme alternatives de l'état
actuel , sont affectés de probabilités d’occurrence
• Marchandage-temps (Time trade-off)
– Il conduit à exprimer le nombre d'années de survie dans un
état de qualité donnée, que les individus sont prêts à
échanger contre un certain nombre d'années de vie en
parfaite santé (ou de qualité supérieure)
39. Analyse coût-utilité
Type d’analyse coût-efficacité dans laquelle
le résultat clinique ou le bénéfice souhaités
sont mesurés en termes d’utilité, par
exemple en nombre d’années de vie
ajustées sur la qualité de vie (QALY) ou en
nombre d’années de vie ajustées sur
l’incapacité (DALY)
40. La qualité de vie
La mesure de la qualité de vie est un complément
(parfois un substitut) de l'évaluation de l'efficacité
– Elle est souvent indispensable pour comparer des
traitements affectant non seulement la durée de vie,
mais aussi sa qualité et est particulièrement
adaptée au contexte des pathologies chroniques ou
récurrentes.
41. La qualité de vie
– Elle permet de prendre en compte: le point de vue du
patient (ou de son représentant) et d'ajouter aux critères
d'évaluation purement médicaux (biologiques, cliniques -
souvent intermédiaires) des critères fonctionnels, sur les
plans physique, social , affectif , etc
– Elle fournit donc une appréciation du patient (ou de son
représentant ) sur les diverses conséquences de sa
maladie et/ou de son traitement.
42. Coefficient d'utilité pour différentes pathologies
0 0,3 0,5 0,7 0,9 1
Le pire Cancer Polyarthrite Asthme HTA Le meilleur
état de métastasé état de
santé santé
imaginable possible
Pour une pathologie donnée
0 0,5 0,7 1
sans traitement avec traitement
Durée de vie pondérée par le coefficient d'utilité des résultats de
santé :
QALY (Quality Adjusted Life Years)
ou AVAQ (Années de vie ajustées par la qualité)
Mesure d’utilité : le principe
43. Qualité de vie liée à la santé
• La qualité de vie liée à la santé en cas de
santé parfaite est assimilée à 1 et le décès
correspond à la valeur 0.
• Les années ajustées par la qualité de la vie
(Quality Adjusted Life Years, QALY) =
coefficient de la qualité de la vie dans un état
donné multiplié par le temps passé dans cet
état.
44. Qualité de vie liée à la santé
Avec la stratégie A, on vit 6 ans dans un état de santé qui se
dégrade de 0,7 la 1ère année à 0,1 la dernière année, QALYs =
2 (correspondant à l’aire en rose)
Avec la stratégie B on prolonge la survie de 1 an, mais compte
tenu de la qualité de vie associée, cela correspond à 3,65
QALYs. Par différence, la stratégie B permet donc d’obtenir
1,65 QALYs de plus que la stratégie A car elle prolonge la
survie et améliore la qualité de la survie.
Les QALYS appréhendent
les différences sur les
années de vie associées à
chaque traitement, et sur la
qualité de la survie .
45. Estimation du coût utilité
d’une thérapeutique
Notion de QALY
QALY = Unité de Bénéfice
clinique
Coût/utilité = Coût/QALY
46. Notion de QALY
« Quality-adjusted life year ? »
1 QALY = 1 année de vie gagnée,
corrigée par la qualité de vie (échelle de
0 à 1 ou 0 est la mort)
Coût/QALY : Ex. 10.000 DT/0,5 QALY =
20.000 DT/QALY
47. Notion de QALY
Interprétation OMS
Un traitement qui pour 1 QALY coûte :
3-5 fois produit intérieur brut/capita (Europe 80-
120.000 euros) est à rejeter
1 fois PIB/capita (F : 31000 Euros): « bon
marché ».
Idéal à recommander
Si coût négatif pour un QALY : bénéfice
Situation improbable du TTT qui rapporte !
48. Analyse coût / bénéfice
On cherche une mesure composite des résultats
• La valorisation des effets est monétaire
•Résultat de l'évaluation médico-économique
peut être exprimé sous différentes formes :
- un ratio coût/bénéfice
- un ratio bénéfice/coût, plus parlant car donnant
le bénéfice par dinar investi
- sous forme additive, le surcoût net (coût -
bénéfice) ou le bénéfice net (bénéfice - coût),
prenant la forme d'un bilan financier
49. Analyse coût / bénéfice
Un piège fréquent de l'ACB :
Valoriser en unités monétaires seulement
les bénéfices qui sont en eux-mêmes de
nature monétaire (hospitalisations évitées),
Il faudrait valoriser tous les bénéfices des
traitements
50. Analyse coût / bénéfice
•l'apport pour un patient (et sa famille) de ne pas souffrir
d’un épisode infectieux
•l'apport pour une patiente d'une technique de
stérilisation non chirurgicale permettant un retour plus
précoce au domicile et un niveau de douleur plus faible
•l'apport pour un patient du traitement d’un anévrisme de
l’aorte abdominale par radiologie interventionnelle (pose
de stent via l’artère fémorale) Vs chirurgie de l’abdomen
•Or, en pratique, on limite souvent l'évaluation à une
prise en compte de quelques bénéfices directs, ce qui ne
permet au mieux que de réaliser une ACB partielle
51. Analyse de sensibilité
• Détermine la sensibilité des estimations aux
changements de coûts et d’effets du
traitement
• Les éléments suivants doivent être pris en
compte :
– Intervalle de confiance de l’estimation ponctuelle
de l’effet du traitement
– Coûts
– Taux d’actualisation
– Durée
52. Actualisation
Utilisée dans les évaluations de coût pour tenir compte du
coût futur du bénéfice du médicament (ou de l’intervention)
Méthode utilisée pour tenir compte des effets du
médicament (ou de l’intervention) sur une période
prolongée (en raison des effets de l’inflation)
Le taux d’actualisation doit être relié aux données
économiques du pays où le médicament sera utilisé ou
l’intervention sera réalisée (exp: 5% aux Etats-Unis)
Le taux d’actualisation ne doit pas être considéré comme
certain dans une étude pharmaco-économique quelle
qu’elle soit, et tout taux arbitraire utilisé pourra avoir un effet
considérable sur les résultats de l’étude
53. Evaluation des études
pharmaco-économiques (1)
Nouveau domaine important mais difficile à évaluer
• L’étude peut ne pas être applicable dans le pays du
lecteur
• Il n’existe pas de “règle d’or” pour les études
pharmaco-économiques
• Les études sont de qualité très variable
• De nombreuses études présentent des biais favorisant
le promoteur
• Les résultats négatifs sont rarement publiés
54. Evaluation des études
pharmaco-économiques (2)
Questions fondamentales à se poser lors de la
lecture d’un article
Les patients sélectionnés pour l’étude sont-ils analogues à
ceux de votre communauté?
L’étude est-elle applicable dans votre contexte?
Les coûts des médicaments sont-ils entièrement décrits?
Les coûts des bénéfices ou de l’efficacité supposée sont-ils
entièrement décrits?
Une analyse de sensibilité a-t-elle été réalisée?
Qui est le promoteur de l’étude?
55. Evaluation des études
pharmaco-économiques (3)
Questions fondamentales à se poser (suite)
Tous les coûts associés au traitement médicamenteux, y
compris à ses résultats bons ou mauvais, sont-ils décrits
(et pas uniquement le prix des médicaments) ?
Les coûts associés aux traitements non médicamenteux
(matériel) et aux résultats négatifs (effets secondaires)
peuvent manquer
Une actualisation a-t-elle été faite pour traduire le coût des
bénéfices ou conséquences futurs en valeurs actuelles ?
56. De l’évaluation économique à
l’analyse d’impact budgétaire
• L’Analyse d’Impact Budgétaire (AIB) trouve sa
source dans les limites pratiques de l’évaluation
économique (EE)
• Elle se présente comme une analyse
complémentaire de l’EE
• L’AIB traite d’un problème différent de celui de l’EE
- Affordability Vs Efficiency
- L’acceptabilité ou accessibilité financière
57. L’objet de l’analyse d’impact
budgétaire
• Il s’agit d’estimer l’incidence financière sur le
budget d’un acteur suite à l’introduction d’une
stratégie thérapeutique
• Ce critère de la capacité à payer correspond à
l’ajout d’une 5ème haie
Toxicité
QualitéEfficacité
Efficience
Affordability
Disposition
à payer
58. En résumé
L’analyse du coût des stratégies
thérapeutiques est une étape fondamentale
pour un usage rationnel des ressources pour la
santé
Une analyse complète des médicaments est
nécessaire pour évaluer le coût réel des
médicaments et les bénéfices de leur utilisation.
59. En résumé
Les études pharmaco-économiques (PE)
doivent être évaluées.
Une analyse PE appropriée doit:
S’appuyer sur des données objectives
(tirées d’essais cliniques ou d’extrapolations
raisonnables de ces essais)
Faire appel à une évaluation simple et
vérifiable des coûts, si possible par analyse
de minimisation des coûts et analyse coût-
efficacité ou coût/utilité
60. Sources utilisées
(plusieurs diapo sont prises intégralement des sources suivantes)
• USAID , WHO & MSH. Les comités pharmaceutiques et
thérapeutiques. Session 6. Evaluation du coût des médicaments
• Levy P; LEGOS – Université Paris-Dauphine . L’analyse économique
des technologies de santé. Séminaire Novo Nordisk Tunis, 21 février
2013
• Stéphane BILLON; Université Paris-Dauphine. Evaluation médico-
économique: les instruments. 5ème Université d’été Recherche et
Evalua on en Cancérologie : 22 -25 septembre 2010
• Préfaut C. La réhabilitation du malade respiratoire chronique en SSR :
un rapport coût/bénéfice positif pour le système de santé. FHP-SSR
16 Mai 2013.
• Chicoye A. LA PHARMACO-ECONOMIE A L’USAGE DES
PHARMACIENS HOSPITALIERS . Quels sont les outils à la
disposition du Pharmacien Hospitalier ? A.P.H.O. - Avril 2001, A.C.E;
Neuilly-sur-Seine
64. Malade sévère hospitalisé
Essai projection française
Efficacité économique :
- Hospitalisation 4810 euros/an/patient
- Exacerbation 800 euros/an/patient
- Total 5610 euros/an/patient
Durée moyenne d’hospitalisation en SSR Respiratoire : 26 jours
Prix moyen de journée pour équilibre coût/efficacité idéal
5610 : 26 = 215,8 euros
65. L’utilité dans le domaine de la
santé
– L'utilité accordée à différents états de santé exprime,
au moyen d'indicateurs appropriés, les préférences que
les individus (patients, population générale) révèlent à
l'égard de ces différents états
– L‘utilité d’un médicament n’est pas prise en compte
en tant que telle, mais au travers des jugements de valeur
portés par les individus sur l'état de santé obtenu grâce
au traitement