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Les personnages du Pays de Fouesnant - -php9e6 waa
1. ROBERT CARIC, UN GRAND CHAMPION
DE LUTTE BRETONNE
René BLEUZEN
Amélie, qui coule une vieillesse tranquille dans un joli petit hameau pleuvennois, a
été toute surprise de trouver dans l'article consacré à la lutte bretonne du bulletin 21 de
FOEN IZELLA, le nom d’Alexandre CADIOU accolé à la photo de son défunt mari,
Robert CADIC, avec son écharpe de champion 1930 !!!!!!
Pour l'information de nos lecteurs, elle nous dit
très brièvement ce que fut la carrière de ce lutteur
d'exception, qu'elle a épousé à Gourin le 24 avril 1935
et qui est décédé à l’âge de 67 ans, après une
douloureuse maladie, dans la maison qu'ils avaient
choisi de construire dans ce pays fouesnantais, qu'il
aimait, et dont le nom résonnait à ses oreilles à travers
ceux de tous les champions, qu'il y avait connus et
fréquentés.
Robert CADIC était né le 15 novembre 1912
dans la commune de Guiscriff (Morbihan) où ses
parents, cultivateurs, tenaient la ferme Treuzéva. Dans
la cour de son école il était déjà un costaud parmi les
camarades du même âge. Très tôt il quittait l'école et
restait à la maison pour participer aux travaux de la
ferme. Il avait un tempérament de feu et, conscient de
ses possibilités "physiques il se mettait à la lutte
bretonne, la compétition qui se pratiquait alors durent
toute la saison des fêtes et des pardons et qui éclipsait
tous les autres sports.
Dès son arrivée il a bousculé la hiérarchie des
lourds, on ne parlait que de Robert CADIC, aucun
adversaire ne lui résistait et son arrivée sur la sciure de
la lice de combat, provoquait le silence, qui était
comme l'annonce d'un privilège d'être présent pour le
combat du plus grand. A 18 ans, en 1930, il avait
l'écharpe de champion de Bretagne catégorie " lourds "
et champion interceltique. Il conservait son titre de
champion de Bretagne en 1931, 1932, 1933, 1934 et
1935.
Cette année il convolait avec Amélie
GUERGOAT, et ils quittaient la Bretagne pour
s'installer à Paris. Robert se faisait policier et il y a fait
carrière jusqu'au grade d'inspecteur principal.
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2. Mais du même coup il disait adieu à
la lutte bretonne qui ne se pratiquait que
dans la province dont elle portait le nom.
La carrière sportive de Robert CADIC ne
s'arrêtait pas là. A peine arrivé à Paris, où
sa réputation de champion hors pair
l'avait précédé, il était sollicité par le
comité de Paris-Rungis, qui organisait la
finale de la lutte professionnelle
internationale, pour une démonstration de
lutte bretonne. Sa maîtrise du jeu fit
sensation, les journalistes ont écrit qu'il
avait été admiré pour la façon dont il
dominait ses adversaires.
Doté d'un tempérament de
compétiteur, et la lutte lui manquant, il
allait alors vers le judo qu'il a pratiqué
plusieurs années au plus haut niveau. En
1950 il participait au championnat de
France avec le club de l'école
Polytechnique et seule une maladresse, le
priva du titre.
Mais Robert et Amélie, bretons pure souche, n'envisageaient pas de finir leurs jours
loin de leur province. Au sortir de la vie active, après prospection, ils jetaient leur dévolu
sur ce petit coin de campagne de l'allée Vibert, à deux pas du bourg de Pleuven, et ils y
faisaient bâtir la maison de leur rêve. Robert y est décédé en 1980 et Amélie continue de
cultiver la mémoire de son champion qui l'a quittée trop tôt, en feuilletant les écrits et les
photos qui illustrent une carrière brève mais exceptionnelle.
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