Compte Rendu d´Activités ParisTech Alumni Brésil 2014 et 1T2015
Brésil , tracasseries bureaucratiques les echos business carriere 06jan0214
1. Tous droits réservés - Les Echos 6/1/2014 P.Les Echos Busi
Tracasseriesbureaucratiques
Recruter un étranger est
compliqué au Brésil. Les
candidatures, nombreuses,
se heurtent à quantité de
lourdeurs administratives.
Jacques Métadier a un souci. Ce
DRH d’Accor peine à embaucher
des directeurs d’hôtel français. Pas
en raison d’un manque de candidats, mais parce que la procédure
est compliquée.
Un parcours du combattant
« L’entreprise doit d’abord prouver
qu’elle a réellement besoin de ce
recrutement extérieur », dit-il. Pour
lesvisas,c’estaussilacroixetlabannière, même pour ceux qui ont déjà
eu une expérience antérieure au
Brésil. Jean-Christophe Marc, qui a
lancé les opérations de Larousse
pour Vivendi Universal Publishing
dans le pays dans les années 2000, a
décidé de revenir au Brésil récemment, mais il a eu beaucoup de fil à
retordre pour régulariser sa situation avant de décrocher un poste de
directeur international dans une
entreprise locale de maroquinerie
de luxe (Victor Hugo). « Un parcours du combattant », résume-t-il.
La structure administrative est
lourde, « parfois autiste », selon
Charles-Henry Chenut. « Une fois
qu’on dépose un dossier sur le guichet, souvent personne ne répond à
nos demandes. Ou bien l’administration formule des exigences qui dépassent tout entendement ! Il faut du
temps et de l’argent », explique-t-il.
L’importance du « QI »
Une fois passée la barrière administrative, il faut penser à son « QI », à
lamodebrésilienne.C’estcelui« qui
indique », mélange de références,
dans un pays où les réseaux exercent une forte influence, et de piston (encore que cela soit de moins
en moins vrai, surtout dans les
grandes entreprises). « Il faut parfois y aller au culot, ne pas hésiter à se
faire recommander », ajoute Pauline Charoki, directrice de l’Institut
d’études françaises et européennes
de São Paulo (Ifesp). Un chasseur de
têtes le confirme. « Au Brésil, le
recrutement est encore assez peu
externalisé. Beaucoup d’entreprises
embauchent sur la base du bouche-àoreille », explique Patrick Hollard,
de Michael Page.
Les progressions des salaires
Côté rémunération, c’est plutôt la
bonnesurprise,surtoutlorsquel’on
opère sur les créneaux porteurs.
« Les progressions des salaires sont
plus rapides qu’en France. En compensation, le coût de la vie est plus
élevé [et le taux de change est très
volatil]. Dans la structuration des
packages, la part de rémunération
variable est beaucoup plus importante et les bonus plus agressifs »,
ajoute Patrick Hollard.
« Rue des entrepreneurs »
Avec un demi-siècle de Brésil derrière lui, Jean-Pierre Bernard vient
d’y faciliter la création de huit entreprises françaises en dix-huit mois
dans des domaines aussi variés que
la collecte des égouts sous vide, la
logistique ou encore la boulangeriepâtisserie. Pas de miracle : « Certains
ontbeaucoupdemaletnegagnentpas
forcément beaucoup d’argent ! »
Rien n’est gagné d’avance, résume
Frédéric Donier, de Crescendo. « Il y
a une tendance nationaliste très nette
au Brésil, même si les gens le disent
rarement. Il ne faut surtout pas se
montrer donneur de leçons, mais
faire preuve d’humilité. Donc faire
une formation ici peut aider à ce cheminement », explique cet ancien des
Mines de Saint-Etienne, qui est
retournésurlesbancsdelafacbrésilienne pour se perfectionner dans la
finance et le coaching. — T. O.