L'usager numérique : quels outils pour quels usages ?
Les "gisements" de "legal hackers" dans le monde
1. Ecosystème des legal
hackers à l’international
Des « gisements » de
« legal hackers »
Où sont-ils ?
Qui sont-ils ?
Que font-ils ?
Avec @richards1000 et @jaskin
Robert Richards legalinformatics.wordpress.com
Jonathan Askin brooklaw.edu/blip
Stéphane Cottin @cottinstef 30 oct. 2014
Il me revient de vous présenter la brève mais déjà riche histoire des "legal hackers", ainsi que la géographie de leurs écosystèmes. C'est ainsi qu'ils se dénomment volontiers, il n'y a aucun a priori négatif à se qualifier de hacker, que ce soit dans son acception de pirate (on dira plutôt flibustier) ou de bidouilleur (le "cracker " n'est parfois pas loin) : je ne pense pas dénaturer la définition qu'ils voudraient bien se donner, si tant est qu'ils veuillent s'enfermer dans derrière des étiquettes vite dépassées.
Le droit est fait pour s'adapter (à défaut être adapté) à toutes les situations de la vie en société.Il est donc tout à fait naturel que, dans le milieu des technologies de l'information et de la communication, dont les évolutions sont relativement récentes et objectivement très rapides, la rencontre entre les juristes et les génies de la programmation se soit faite si vite et de manière si fusionnelle.L'aphorisme du Professeur Lawrence Lessig "Code is Law" exprimant le fait que le code (informatique) est du droit, se retourne tout aussi naturellement : "Law is Code" le droit, c'est de la programmation informatique.
Cela a été d'ailleurs naturellement et brillamment exposé il y a quelques mois à Paris à l'occasion des conclusions du picri (programme innovant du Conseil Régional d'Ile-de-France) qui a donné lieu à l'exposition de l'expérience "la fabrique de la loi", notamment par l'équipe de Regards Citoyens, avec l'aide d'autres camarades de jeu d'horizons divers.
Les rencontres entre les technologies informatiques et le droit sont anciennes (relativement parlant au vu du caractère récent de ces technologies) et profondes. Il est d'ailleurs difficile de faire la part des chose entre le droit des technologies et les technologies pour le droit. Certains n'ont pas choisi, avec bonheur.Ces terrains encore vierges pour les explorateurs des deux bords sont autant de terra incognita, de champs de recherche à défricher, à cartographier, à urbaniser ,... autant pour les juristes que pour les informaticiens. Encore faut-il qu'ils aient le courage de s'aventurer sur ces mers parfois dangereuses et ces routes non balisées.
Présenter cette histoire depuis son origine et sur l'ensemble de ses composantes géographiques et thématiques est une gageure impossible à tenir. Je qualifierai, sauf le respect que je leur dois, mes maîtres Pierre Catala, Lucien Mehl, Jean-Paul Buffelan-Lanore, volontiers de Legal Hackers ces pionniers des bases de données juridiques des années 50 à 70, tant leurs travaux et innovations nourrissent encore les bases que nous utilisons quotidiennement.
De l'autre côté de l'Atlantique, d'autres pionniers à Cornell, pour les Legal Information Institutes, avec des Tom Bruce, Claire Germain, et très vite les canadiens de Canlii (Daniel Poulain) et les australiens d'Austlii montraient la voie (ou plutôt les voies) de part et d'autres de la planète.Le mouvement de l'accès libre au droit (falm) nourrit toujours les travaux des LII.
Il est aussi impossible de passer sous silence les réflexions sur l'intelligence artificielle et le droit, rencontres improbables entre des logiques pratiques et théoriques. Les travaux de l'icail, des jurix, et de tous les colloques et summer schools sont autant de trésors à (re)découvrir et à approfondir pour les jeunes chercheurs.
Assurer une veille et connaître l'actualité sur ce monde foisonnant est finalement relativement aisé. Il n'est pas donné à tout le monde de pouvoir comprendre tout ce qui se passe, mais il y a bien un endroit où tout est analysé, commenté, annoncé depuis des années : les blogs et autres services web de Richard Roberts.Ce dernier permet à l'ensemble de ces groupes épars de se rencontrer au moins virtuellement, de suivre les actualités de chacun, d'analyser et d'anticiper les signaux faibles comme les signaux forts.
http://legalinformatics.wordpress.com/legal-informatics-research-network-google-group/
An online discussion group called Legal Informatics Research Network, on Google Groups, is associated with this blog.
Discussions on Legal Informatics Research Network concern the development of legal information systems and the study of legal information or legal information systems.
Legal information systems developers and administrators, and scholars and researchers who study legal information or legal information systems, are welcome to join the Legal Informatics Research Network.
Parmi ces derniers, et plus fort que le phénomène des legal hackers se retrouve la montée en puissance des cliniques du droit, lieux virtuels de d'expériences et de terrains de jeu de ces geeks du droit (là aussi sans aucun caractère péjoratif). Parmi ces cliniques, celle du Professeur Jonathan Askin fait figure de pionnière à la Brooklin University.