1. 1 euro
Le Progressiste
Mercredi 04 novembre 2009 - N° 2105
La chance de la Martinique
cʼest le travail des Martiniquais Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire
Le PPM et Volga en deuil : AU SOMMAIRE
Léon ARNOLIN est parti - Lancement du
Mouvement des
Autonomistes et
Progressistes
(pp. 3-4 et 11-12)
- ITW de Joseph
Baltide
(pp. 5 à 7)
Le 17 janvier, seule occasion de rejeter le « 74 » tel que rédigé !
2. EDITO
Rassemblement des autonomistes et progressistes :
De vraies perspectives !
Une explication épuisés par le pouvoir, renoncent à
claire et objective ce combat pour la responsabilité et
basée sur notre usent dʼartifices habiles pour le
conception de lʼAu- masquer, assument leurs choix et
tonomie, si farou- surtout expliquent au peuple les rai-
c h e m e n t son de leur capitulation. Pour notre
combattue par ceux part, nous nʼabdiquerons jamais !
là même qui au-
jourdʼhui sʼen re- Que faire en attendant de gagner
vendiquent par pur ce combat ? Rester immobiles ?
opportunisme. Surement pas, NON et trois fois
NON ! Nous devons continuer
Une explication dʼavancer, en mettant en place une
basée sur la néces- collectivité unique, première étape
ʼappel au rassemblement des
L autonomistes et progressistes
du pays, lancé par le président
du PPM le 11 octobre dernier a été
sité de conjuguer droit à lʼégalité et
droit à la responsabilité et à plus de
liberté. Un droit à lʼégalité, rompu
mécaniquement, quoi quʼen disent
du processus !
La négociation qui suivra le vote
OUI du 24 janvier portera sur la
entendu. Le Mouvement des Auto-
certains, dans le projet qui nous est mise en place de cette collectivité,
nomistes et Progressistes a été
proposé. Quoi de plus normal et non sur le changement de ré-
créé le samedi 31 octobre. Ce mou-
puisque le projet sʼappuie sur une gime politique. Cela ouvre des
vement regroupant organisations
Constitution Française dʼinspiration perspectives pour lʼavenir, en
politiques, (PPM, MPF, MPS,
jacobine. Les cas de Saint Martin et termes de négociation pour la
RDJ,…), des personnalités poli-
de la Polynésie souvent pris en conjugaison des droits fondamen-
tiques telles que Serge LARCHER
exemple sont éloquents. taux à lʼégalité et à la responsabi-
sénateur de la Martinique ou en-
core des personnalités martini- lité. Loin d’être un renoncement
C’est le combat sur lequel nous ou que sais je encore, notre pro-
quaises, sʼest doté dʼun manifeste Autonomistes nous n’avons pas
explicitant son point de vue concer- position est la seule à ouvrir de
le droit de renoncer, d’abdiquer ! vraies perspectives de responsa-
nant les consultations des 17 et24
janvier prochains. bilité assumée et collectivement
Cʼest le combat que nous devons partagée !
mener ces prochaines années,
La participation à ce mouvement,
pour amener la France à une autre POUR RENDRE POSSIBLE CE
discutée au Comité National du
conception de lʼAutonomie, qui ne FUTUR, IL NOUS FAUT D’ABORD
PPM le mercredi 28 octobre der-
soit pas une sanction pour les Peu- VOTER NON LE 17 JANVIER ET
nier, ne signifie nullement que le
ples qui souhaitent sʼassumer da- ENSUITE VOTER OUI LE 24
Parti ne mènera plus campagne,
vantage, mais une perspective JANVIER.
comme il le fait depuis des mois
dʼépanouissement et de progrès.
déjà, avec une trentaine de réu-
Une conception plus proche de Les Martiniquais ne doivent pas se
nions organisées depuis le mois de
celle de lʼEspagne ou du Portugal laisser abuser par tous ceux qui, ne
juin, à Fort de France mais égale-
qui conjugue bien mieux liberté, reculant devant rien, leur disent
ment en communes. Au contraire,
responsabilité et égalité dans une malhonnêtement que la consulta-
nous amplifierons dans les pro-
Autonomie inscrite dans leur tion du 17 ne concerne que les par-
chains jours notre campagne dʼex-
Constitution. tisans du 74, et que celle du 24
plication.
concerne ceux du 73. Ne vous
Renoncer à ce combat, c’est re- laissez pas abuser, le 17 janvier
Il ne sʼagit pas pour nous de criti-
noncer à l’idée même de l’auto- concerne tous les Martiniquais,
quer pour critiquer mais dʼapporter
nomie. Ce que l’on nous et ceux qui ne veulent pas du 74,
des explications claires permettant
demande aujourd’hui, c’est un quelle que soit la raison, doivent
au Martiniquais de se déterminer en
reniement de soi, un renonce- sortir pour s’exprimer !
toute conscience lors de la consul-
ment définitif. Cela, le PPM ne le
tation du 17 janvier 2010 puis lors
fera jamais ! Le 3 novembre 2009
de celle du 24 janvier 2010.
Didier LAGUERRE
Que ceux qui, à bout de souffle et Secrétaire Général du PPM
Le Progressiste - Page 2 - Mercredi 04 novembre 2009
3. POLITIQUE
LE M.A.P. EST LANCÉ !
« Tous ensemble pour une responsabilité pleinement et collectivement assumée ».
ment qui partage la méthode quʼil
préconise pour accéder à une véri-
table autonomie. Le MAP se pose
comme une courroie, un relais vers
la population dans notre désir et
notre volonté de lui apporter plus
dʼexplications, plus de lisibilité dans
la compréhension de ce débat. La
seule voie réaliste, cʼest la nôtre !
Cʼest la seule véritable voie pour at-
teindre lʼautonomie. Pour y arriver,
nous voulons lʼadhésion de tous.
Notre projet prend en compte le
type de société dans laquelle nous
voulons vivre ; nous sommes des
autonomistes, pas des indépendan-
tistes. Nous voulons nous inscrire
durablement dans le « tout-monde
». Nous voulons maîtriser notre
destin. Nous voulons fonctionner en
partenariat avec tous ceux qui par-
Samedi 31 octobre à 16 heures, au VALARD, du Mouvement Progres- tagent nos idées et nous permet-
dernier étage de lʼHôtel Impératrice siste Spiritain, Simon MORIN, 1er tront, avec nos réseaux, de clarifier
de Fort-de-France, était porté sur adjoint de Saint-Joseph, Serge le débat. Nous menons une cam-
les fonts baptismaux le Mouvement LARCHER, sénateur, Serge LET- pagne ultramoderne avec les outils
des Autonomistes et Progressistes. CHIMY, député-maire, Félix IS- de la communication pour défendre
Cette mouvance, qui nʼest pas un MAIN, maire et conseiller général une cause que nous pensons
parti politique de plus, est née de la de Bellefontaine-Case Pilote, digne.
volonté de démocrates martini- Maurice ANTISTE, maire et conseil-
quais- partisans ouvertement dé- ler général du François, Arnaud Nous sommes sans exclusive et
clarés et affichés de lʼautonomie au RENE-CORAIL, maire et conseiller restons ouverts à tous. Dans nos
sein de la République française et général des Trois-Ilets. Et, de la locaux du 60, Bd du Gl de Gaulle,
de lʼUnion européenne- de fédérer « société civile » : Serge CHALONS, nous accueillons tous ceux et
leurs énergies afin de porter à la Max DUFRENOT, Max AUGUIAC… toutes celles qui veulent militer et
population un message clair et res- Tous en présence de toute la travailler à la construction de ce
ponsable. presse locale, écrite, parlée et télé- pays. Ceux qui veulent partager
visuelle. avec nous une idée commune, un
Autour de Jean-Claude WILLIAM, Après les remerciements dʼusage, destin commun. Nous sommes à
professeur dʼUniversité, éminent ju- J-C. WILLIAM entra dans le vif du côté des partis politiques. Nous
riste, homme de convictions trem- sujet : « Comme vous le savez, je voulons permettre à tout un chacun
pées, nationaliste de la cause suis un nationaliste ; mais il mʼa de sʼexprimer librement en faisant
martiniquaise, on retrouvait des semblé nécessaire de mʼimpliquer œuvre pédagogique. En toute ob-
hommes et des femmes de tous ho- dans ce combat ; nous vivons un jectivité, aujourdʼhui la démarche
rizons politiques, économiques, tournant historique, un moment du PPM est la seule qui vaille, la
professionnels…de la vie réelle de unique ! Il est essentiel que ce pays seule qui convienne pour apporter
la Martinique. Citons pêle-mêle avance, mais de manière raisonnée une réponse crédible aux problé-
parmi les élus : et sécurisée. Comment ? Sur matiques de ce pays, pour qui lʼar-
Patrice DINTIMILLE, 5e adjoint de quelles bases ? A ce titre, jʼaime- ticle 73 nʼest pas un point dʼarrivée
la Municipalité du Gros-Morne, Do- rais lever toute ambiguïté : nous ne mais un point de départ ».
minique CUPIT, conseillère munici- sommes pas une émanation du
pale de Schoelcher, Christian PPM mais simplement un mouve- Pour le Sénateur LARCHER, « le
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4. POLITIQUE
d é b a t de la cause martiniquaise ; jʼentre dans un mouvement
souffre où je me battrai POUR quelque chose et non point
dʼun défi- contre quelque chose ou quelquʼun. Nous devons ex-
cit dʼexpli- plorer les champs du possible, reconstruire une autre
cation ; il y vision de notre société ». Max DUFRENOT (Congrès Po-
a un tra- pulaire Martiniquais) : « Le bon chemin pour nous,
vail à cʼest celui que préconise le PPM ». Max AUGUIAC :
f a i r e . « Le 74, cʼest lʼaventure, le 73 cʼest la voie de la res-
Nous de- ponsabilité ». Patrick DINTIMILLE : « Avec le 74, le
vons tenir quotidien des Martiniquais ne sera plus préservé ; nous
au peuple devons leur dire la vérité. Dire la vérité, ce nʼest pas
le langage faire peur ! »
de la rai- Dans son contrat avec le peuple martiniquais, le
son ; le M.A.P., approuvant le principe de la troisième voie,
chemin dans un processus démocratique par étapes, appelle à
que nous voter
proposons est le bon ». Pour Maurice ANTISTE, « nous
devons refuser lʼamalgame et rejeter sans ambiguïté NON LE 17 JANVIER 2010
ce statut dans le cadre du 74 ». Simon MORIN : « Nous à l’article 74 tel que rédigé
ne sommes inféodés à aucun parti ; cʼest démocrati- OUI LE 24 JANVIER 2010
quement que nous avons rejoint ce mouvement, tant il pour la création de la collectivité unique
est important que nous prenions des décisions pour les dans le cadre de l’article 73.
générations à venir ». Christian VALARD : « Nul ne
peut rester à lʼécart de ce débat ». Arnaud RENE-CO- Serge SOUFFLEUR
RAIL : « Lʼexplication est nécessaire. Lʼexpérimentation
est une méthode appropriée, une réponse souhaitée ».
Serge CHALONS : « Je suis un citoyen et un militant
Le Progressiste - Page 4 - Mercredi 04 novembre 2009
5. DOSSIER
LA SANTÉ EN MARTINIQUE
COMMENT SE PORTENT LA SANTÉ ET L’HÔPITAL ?
Quelle est la qualité des soins dispensée aux Martiniquais ? Peut-on faire confiance
aux professionnels qui opèrent ici ? L’Hôpital a-t-il les moyens d’assurer un service de
santé publique de qualité ?
cancérologie.. Sʼagissant de lʼIn-
dicateur Composite des Activités
de Lutte contre les Infections
Nosocomiales (ICALIN), celui du
CHU de Fort-de-France est
passé de 91 à 98/100 entre
2007 et 2009, permettant à lʼéta-
blissement de décrocher un A au
lieu dʼun C dans lʼévaluation du
Ministère de la Santé. A telle en-
seigne que lorsque nos voisins
caribéens publient leurs bro-
chures touristiques vers les
USA, ils mentionnent la proxi-
mité de notre CHU. Bien en-
tendu, le contexte actuel de
restrictions budgétaires a des in-
Toutes ces questions, à sonnel soignant de qualité tra- cidences négatives sur la situa-
l’heure où « la santé » en Mar- vaillant dans un environnement tion de « lʼhôpital » en
tinique traverse l’une de ses sanitaire acceptable… Cepen- Martinique.
crises les plus importantes, dant, nous sommes situés dans
méritent d’être posées ; pour une zone épidémiologique à Le Progressiste : Lesquelles ?
y répondre, « Le Progressiste » risques (dengues…) ; dans cer-
a rencontré Joseph BALTIDE, taines pathologies, nous avons J. BALTIDE : Ne serait-ce que
conseiller municipal PPM de ici une plus grande prévalence lʼentretien des bâtiments ! Ces
Fort-de-France en charge de la quʼen France (cancers de la insuffisances budgétaires qui
santé et de la lutte contre l’ex- prostate, du col de lʼutérus, du perdurent alimentent des déficits
clusion, président du conseil sein, diabète, hypertension arté- dʼexploitation. La pénurie de per-
d’administration du CHRU rielle). Néanmoins, quand on re- sonnels soignants (médecins, in-
Pierre Zobda-Quitman, prési- garde le nombre de centenaires, firmier(e)s) fait que nous nʼavons
dent de l’ACISE (Association on ne peut que constater que pas les moyens de renforcer des
Citoyenne pour une Insertion lʼétat de santé des Martiniquais effectifs qui souvent sont insuffi-
Solidaire et Economique). nʼest pas trop mauvais. sants. Pour les hôpitaux de Mar-
tinique, dʼune manière générale,
Le Progressiste : Justement, Le Progressiste : Est-ce à dire les difficultés sont dʼordre struc-
comment se porte la santé en que l’Hôpital, notamment le turel. Les surcoûts ne sont pas
Martinique ? CHU –par ailleurs montré du évalués à leur juste mesure.
doigt pour la qualité des soins Toutes les missions de service
Joseph BALTIDE : Cela dépend qu’il prodigue- est performant ? public (enseignement, re-
comment on lʼappréhende ! Si on cherche, accueil) sont mal éva-
regarde la santé de la popula- J.BALTIDE : Il faut savoir, quoi luées. Les budgets devraient
tion, on nʼest pas trop mal lotis. quʼon dise, que le CHU est un être réajustés à la hausse, ce
Nous sommes dans un pays qui établissement de très grande que ne permet pas le système
possède des structures et des qualité avec un haut niveau de actuel de financement !
équipements de pointe, des mé- spécialisation dans les do- Le Progressiste : Que peut-on
decins, des spécialistes, du per- maines de la cardiologie et de la faire ? Que doit-on faire ?
Le Progressiste - Page 5 - Mercredi 04 novembre 2009
6. DOSSIER
au niveau des urgences. Dans
ce contexte, il faut souligner la
très grande compétence et lʼex-
trême dévouement du personnel
qui fait un travail remarquable au-
près des malades.
Le Progressiste : Les urgences,
justement : parlons-en !
J. BALTIDE : Les « urgences »
sont un problème dans la me-
sure où lʼurgence médicale ne
doit pas être laissée à la charge
dʼun seul établissement, fût-il le
CHU. Lʼurgence est une organi-
sation dans laquelle on devrait
retrouver différents partenaires
allant de la médecine de ville
aux hôpitaux de proximité. Cette
Le Progressiste : Et les syndi-
organisation nʼexiste pas ! Tout
J. BALTIDE : Continuer à se cats dans tout cela ?
va au CHU ! Ce qui explique les
battre pour que le Gouverne- J. BALTIDE : Dans la nouvelle
difficultés de gestion.
ment prenne en compte ces in- gouvernance, il nʼy aura pas de
suffisances de dotation ! Il faut représentation du personnel
Le Progressiste : Il y a
aussi que les établissements dans le directoire. Néanmoins,
quelques mois, lors de la no-
hospitaliers comprennent que on retrouvera les représentants
mination d’un directeur pour
dans le contexte actuel il y a une syndicaux dans les instances
le CHU, votre avis suscita un
obligation de sʼorganiser pour traditionnelles : comité tech-
certain émoi. Qu’en fut-il ?
être plus efficients. Il faut, en nique, comité dʼétablissement,
Martinique, quʼon réfléchisse à comité dʼhygiène et de sécurité,
J. BALTIDE : Mon rôle dans la
une organisation dans laquelle il conseil de surveillance, etc…
nomination dʼun directeur
y ait une très grande coopération
consiste à donner un avis sur les
entre les établissements ; il ne Le Progressiste : Doit-on alors
candidatures proposées. Si cet
peut y avoir de concurrence dire que le CHU n’arrive plus à
avis est défavorable, il appartient
mais de la complémentarité. assurer correctement sa mis-
au Ministère de la Santé dʼap-
Pour lʼinstant, une grande ré- sion de service public ?
précier.
forme se met en place avec la
création des Agences Régio- J. BALTIDE : Pas du tout. Mal-
Le Progressiste : Changeons
nales de Santé qui auront une gré ces difficultés, le CHU as-
de sujet : Qu’est-ce donc que
totale mainmise sur la politique sure pleinement sa mission :
l’ACISE ?
de santé des Régions. La nou- dans lʼadministration des soins
velle Loi hospitalière qui va en- aux malades, notamment dans
trer en application début 2010 va J. BALTIDE : Cʼest une associa-
le traitement des urgences, le
changer complètement la gou- tion qui a en charge lʼinsertion
CHU –à la différence des éta-
vernance des hôpitaux : il nʼy des errants et des personnes en
blissements privés- nʼa pas la
aura plus de conseil dʼadminis- très grande difficulté. Elle ac-
possibilité de choisir les malades
tration, mais un conseil de sur- cueille ces personnes pour des
quʼil reçoit. Encore moins de re-
veillance. Le « patron » sera le prestations de bas seuil (petit
fuser ceux qui sʼy présentent.
directeur de lʼhôpital. déjeuner, douche, vêtements).
Cʼest ce qui explique bien sou-
Elle les aide dans leurs dé-
vent cette situation de saturation
marches administratives. Elle
Le Progressiste - Page 6 - Mercredi 04 novembre 2009
7. DOSSIER
Le traitement de la psychiatrie a
beaucoup évolué ; il faut aussi
des structures pour ceux qui
nʼont pas besoin de soins lourds.
Cʼest toute la politique de déve-
loppement de ces structures an-
nexes dʼaccueil qui se pose. Or,
on sʼaperçoit quʼil y a un phéno-
mène de rejet de la part de la po-
pulation. Il faut aussi du
personnel qualifié et cela, bien
entendu, coûte.
Le Progressiste : L’hôpital de
Mangot Vulcin répondra donc
à cette attente ?
les héberge dans son centre moins de deux ans, cʼest en tous J. BALTIDE : Mangot Vulcin est
du « Palasia ». Elle assure un points une réussite ! prévu pour lʼhospitalisation des
hébergement de nuit à ceux qui La « boutik » se trouve aux an- malades de Colson, mais ne
sont dans la rue. gles des rues François Arago et pourra pas tous les accueillir. Si
Garnier Pagès. Un volet, et non on ferme Colson, il faut trouver
Le Progressiste : Que fait la des moindres, est celui des dons des solutions alternatives : créer
Ville de Fort-de-France dans de vêtements aux familles né- des places de psychiatrie dans
ce domaine ? cessiteuses, en collaboration dʼautres hôpitaux ou créer des
avec les services sociaux de la structures adaptées.
J. BALTIDE : Cʼest bien simple : Ville. LʼACISE, par ailleurs, tra-
Nʼeût été la Ville, rien nʼaurait pu vaille sur le volet médical en col- Le Progressiste : Selon
se faire ! Cʼest grâce à elle que laboration avec lʼhôpital de vous, l’hôpital de demain,
lʼACISE a pu mettre en place Colson pour le traitement des c’est lequel ?
ces activités. Lʼimmeuble qui hé- pathologies psychologiques et
berge les errants est mis gratui- psychiatriques. Le travail de rue J. BALTIDE : Lʼhôpital public de
tement à la disposition de et les consultations se font avec demain, cʼest celui dʼaujourdʼhui
lʼACISE par la Ville. Par ailleurs, lʼÉMRIC (Equipe Mobile de Rue avec des moyens supplémen-
deux grosses activités dʼinser- pour les Interventions en cas de taires sans doute, mais aussi
tion ont été créées sous lʼimpul- Crise), qui est un service du dans une organisation ration-
sion de la Ville : la ferme Centre Hospitalier de Colson. La nelle et efficiente, faisant appel à
dʼinsertion des « Nuages » à Ba- majorité des personnes accueil- la coopération et à la mise en
lata (ferme biologique), avec sa lies nécessitent une prise en place de réseaux. Cela veut dire,
culture de produits maraîchers charge psychiatrique. décloisonnement, complémenta-
qui emploie régulièrement 12 rité et formations adéquates
personnes et la « Boutik Foyal » Le Progressiste : Ah ! Colson, pour rendre encore plus perfor-
qui est une initiative du député- parlons-en. mants les professionnels de
maire Serge LETCHIMY (activité santé.
de chiffonnerie et de création sur J. BALTIDE : Cʼest le seul éta-
tissu). Par ce biais, nous avons blissement en Martinique qui re- Entretien assuré par Serge
réussi à mettre au travail de ma- çoit des malades psychiatriques SOUFFLEUR
nière pérenne des individus qui lourds et qui aujourdʼhui nʼa plus
étaient en situation de désociali- les moyens de faire face à la de-
sation. Pour une institution qui a mande dʼaccueil des malades.
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8. SOCIETE
LE CRÉMATORIUM A RÉOUVERT LE 2 NOVEMBRE
Dans notre édition du 21 octobre (Le Progressiste N°
2103, p.11), nous présentions les dysfonctionnements
de La Joyaux et le mécontentement du député-maire
S. Letchimy. Lʼattente des familles dans la douleur est
en passe dʼêtre soulagée : en présence du Préfet, de la
DSDS et de Patrick Cavé –directeur de la société « Fa-
cultative Technologies » qui a construit le four et assure
son entretien- il a été décidé de réactiver provisoire-
ment le four durant le mois de novembre. Des travaux
complémentaires seront réalisés dʼici au 31 décembre
pour un arrêté dʼouverture définitive en janvier. Lʼactuel
directeur du crématorium est provisoirement écarté.
Patrick Cavé assure la direction du site et, à la de-
mande expresse du Maire, devra respecter scrupuleusement ses obligations de délégation de service public
en se conformant aux attendus du cahier des charges.
La Rédaction
CALENDRIER DES REUNIONS PPM DU 6 AU 13 NOVEMBRE
6 novembre-Saint-Esprit - Débat institutionnel - Salle Fitt-Duval -18h30
7 novembre- Schoelcher - Débat institutionnel - Chez lʼhabitant - 18h30
11 novembre – Rivière-Pilote - Débat institutionnel - Chez lʼhabitant - 18h30
13 novembre – Lorrain - Débat institutionnel - Chez lʼhabitant - 18h30
Contact : Daniel CHOMET- 06.96.29.69.40 / 05.96.71.88.01
- email : contact@ppm-martinique.fr
COMITÉ DE RÉDACTION : Appel du « Progressiste » aux Militants, aux sympathisants, à tous
les Démocrates
Daniel COMPERE qui lui ont toujours fait confiance.
Jeannie DARSIERES
« Le Progressiste », organe du Parti Progressiste Martiniquais, a
Didier LAGUERRE
Laurence LEBEAU besoin de l’aide matérielle,
Serge SOUFFLEUR intellectuelle de tous les militants, démocrates et sympathisants.
Victor TISSERAND Nous les remercions d’envoyer leurs dons (à l’ordre du PPM),
leurs articles et leurs suggestions
au siège du PPM : Ancien Réservoir de Trénelle
Fort-de-France.
Directeur de la Publication : Daniel COMPERE
18, Allée des Perruches - Rte de l’Union - 97200 Fort-de-France
Téléléphone du siège du PPM : 0596 71 88 01
Site Internet : www.ppm-martinique.fr
Email : d.compere@ool.fr
N° de CPPAP : 0511 P 11495
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9. LE P.P.M. EN DEUIL… VOLGA EN DEUIL…
LEON ARNOLIN N’EST PLUS…
e visage serein, le sourire discret, le construire la petite maison, tracer le sentier,
L regard farouchement déterminé,
Léon ARNOLIN frappait tout de suite,
de sa longue stature élancée, ceux et celles
déboiser, canaliser les eaux usées et les
pluies dévastatrices, puis embellir, peindre,
réclamer à l’oreille bienveillante d’Aimé CE-
qu’il côtoyait. Et, d’abord, les habitants de SAIRE des rues, des routes, une chapelle,
Volga- Plage, ce quartier populaire, qu’il des places, des arbres.. Son épouse, ses 10
avait construit, modelé, imaginé terre enfants ne pouvaient qu’accompagner cette
d’asile, aux côtés d’Aimé CESAIRE, Camille Œuvre, cette véritable Mission qu’il s’était
DARSIERES, Serge LETCHIMY ! assignée ; il menait tout cela tambour bat-
tant, inflexible,
Rien, à Volga, ne lui « carré », comme di-
était étranger, il sent ses compagnons
connaissait tout le de route, ferme dans
monde, il fut l’archi- ses décisions, (pa té
tecte, sans titre, de ce ni pasé lan main !), il
coin qu’il aimait n’acceptait ni la mé-
tant… diocrité, ni le laisser-
Né le 5 novembre aller, ni la paresse… Il
1928, âgé de 81 ans, travaillait, sans cesser
jusqu’au bout (ce fu- d’être affable avec
neste jeudi 29 octo- tout le monde, sans
bre !), il a donné, cesser d’être strict sur
donné de tout son l’éducation de ses en-
cœur, conseillant fants et petits en-
celui-ci, admonestant fants : Papa,
celui là, encourageant grand-père, ne rigolait
chacun à se dépasser pas, mais comme il
pour que ce quartier, était affectueux ! Alors,
qu’on voulait classer ce n’est pas étonnant
dans les normes mi- que toute cette vo-
sérabilistes, à la répu- lonté, au service de
tation douteuse, soit ses voisins, au ser-
irréprochable et un vice de tous les habi-
exemple de promotion sociale et culturelle. tants de Volga, ait abouti à des réalisations
concrètes :
Car, c’est bien de cela qu’il s’agissait pour Assainir le quartier, car il n’avait de cesse
LEON, tous ces pauvres gens, chassés de de harceler le Maire et les services munici-
tous les coins de la Martinique par l’échec paux pour maîtriser le Canal avoisinant,
de la politique économique, par l’exode construire « les pompes » et les stations de
rural, devaient, envers et contre tout, se pompage qui allaient mettre hors d’eau tout
faire une place au soleil, sur la Terre Martini- le secteur menacé, toutes les maisons,
quaise, nichée à Volga. Alors, Arnolin incitait construites au départ fragilement.
au « coup de main », invention exaltante de Aider à l’urbanisme et à la rationalité des
tous ceux qui s’entraidaient, main dans la tracés de rues, avec des habitations sou-
main, sueur et bonne volonté mêlées, pour vent construites à la hâte, dans le besoin
Le Progressiste - Page 9 - Mercredi 04 novembre 2009
10. d’avoir un toit pour abriter des familles par- aidé Serge Letchimy, d’abord à la Semaff et
fois très nombreuses. Et, avec un humour ensuite à la Municipalité, dès 2001, pour
qui épousait les réalités culturelles, on bap- conforter, embellir, promouvoir Volga-Plage,
tisait rues, passages et impasses, pour af- dont aujourd’hui personne ne conteste l’im-
firmer ce petit coin de ville : Léon Arnolin portance et la légitimité. Car, avec tous les
lui-même avec sa famille, habitait « le Pas- habitants de Volga, soudés et unis, il avait
sage Bwa drésé », que l’on atteint après « la défendu d’arrache pied son quartier contre
rue du coup de main », et celle du « mance- les tentatives de destruction et les brutaux
nillier coupé ». coups de force, dans l’Affaire des 50 pas
Conforter les Assises culturelles et poli- géométriques, ou de la Mangrove insalubre,
tiques : - Il a fait en sorte que, dans le vaste que l’Etat colonial et les forces rétrogrades
plan du Sermac, soit développée, là aussi, brandissaient, de façon inhumaine et in-
la culture : Il aide à implanter le Centre Cul- juste, au mépris de ceux qui avaient décidé
turel de Volga, où ont joué, pour le plus de faire de ce petit bout de terre, une petite
grand plaisir des habitants peu habitués à Patrie conquise de haute lutte, dans le Fort-
ces représentations, la grande Ariane de-France progressiste.
Mnouchkine ou le talentueux Joby Bernabé, LEON ARNOLIN, quel bel exemple de So-
dans son « kimafoutiésa », aux débuts flam- lidarité et de Travail désintéressé tu laisses
boyants de cette conquête culturelle. aux générations futures ! On peut dire que
Il crée et anime le Balisier Toussaint Louver- ton repos, même si, ô combien, nous regret-
ture, dont il fut longtemps le Président, aux tons ta présence, est bien mérité…
côtés des Anciens, Georgette Temple, ma-
dame Nivert et Turiaf, les Caboste..et, bien
entendu Félix Renciot, son frère Félicien, les
Ayet, Ti Charles, et tous les autres qu’on ne Jeannie DARSIERES
peut pas citer ici… Mais que de foi militante
et d’actions désintéressées se sont mani-
festées là !
Il est l’âme de l’Association Sportive et Cul-
turelle de Volga, de l’Association du Hand
Ball, président du C.O.G.SS.E.C., du centre
de gestion pour les jeunes, dans un but d’in-
sertion sociale indispensable.
Il met en œuvre l’édification d’espaces
verts, de plantes, de fleurs, le long de la Ri-
vière Monsieur, pour agrémenter les rives de
Volga et l’image accueillante de l’entrée du
quartier.
Employé municipal pendant de longues an-
nées, il n’avait besoin d’aucun titre pour ac-
complir ses tâches, et manifester son
dévouement à la cause de Volga. Et puis,
Conseiller Municipal d’Aimé CESAIRE, il a
poursuivi l’œuvre : Le Maire, et Camille Dar-
sières, conseiller général, le consultaient une famille nombreuse
pour la moindre réalisation à Volga ; il était
attentif et vigilant à leurs côtés comme il a
Le Progressiste - Page 10 - Mercredi 04 novembre 2009