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Créer un réseau Wifi Ad-Hoc

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Créer un réseau Wifi Ad-Hoc
1. Introduction
2. Rapides notions théoriques sur le réseau
1. Topologie (forme) d’un réseau
2. Les réseaux IP
3. Attribuer des adresses IP
3. Création d’un réseau Wifi Ad-Hoc basique
1. Le Wifi en bref
2. Création du réseau Ad-Hoc avec Network-manager sous Debian
4. Mise en place d’un serveur DHCP
1. Survol du DHCP
2. Installation d’un serveur DHCP sous Debian
3. Configuration des clients DHCP avec Network Manager
5. Relier des réseaux entre eux
1. Réseaux indépendants ?
2. Introduction au routage
3. Configuration d’un routeur
4. Configuration des autres postes
6. Pistes pour perfectionner
1. Partager une connexion Internet
2. Augmenter la portée d’un réseau Wifi Ad-Hoc
3. Annoncer les services réseau avec ZeroConf
7. Ressources externes
1. Documentation sur le réseau
2. Documentation sur le Wifi
3. Documentation sur ZeroConf
8. Remerciements

Introduction
Ce petit récapitulatif tire son origine de la semaine de conférences Recherche et Innovation à
laquelle j’ai assisté en septembre 2009 au début de mon année d’Info Spé à l’ÉPITA. Nous
avions alors tous les jours pas mal de temps libre entre deux conférences, et nous étions
plusieurs à apporter nos ordinateurs portables, histoire de s’occuper un peu pendant ce
temps.
Puis l’idée nous est venue de mettre nos ordinateurs en réseau : avec les jeux multi-joueurs
on s’amuse plus, en LAN c’est bien connu ! Seulement, il me semble que le réseau Wifi de
l’école ne permet pas de communiquer entre postes itinérants, il fallait donc créer un réseau
parallèle, et le côté « on bricole notre petit réseau » était assez attirant (du moins pour moi).
Du coup c’était l’occasion de tenter quelque chose… Je vais tenter de retracer ici les étapes,
méthodes pour monter un réseau sans fil Ad-Hoc (explications plus loin) utilisable, et
quelques pistes à tenter avec les gens motivés pour perfectionner.
Une fois que le réseau et les machines « essentielles » à son fonctionnement sont en place,
la configuration des autres postes (ceux qui ne font que se connecter aux autres machines,
typiquement) est assez simple quelque soit le système utilisé. Je vais donner les démarches
à suivre valables pour Debian GNU/Linux (et donc pour Ubuntu, et dérivés), mais on peut tout
à fait transposer ça sous *BSD, Windows, Mac OS, ou autre, il ne s’agira ensuite que
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d’adapter la configuration aux logiciels utilisés.
Je vais tenter de simplifier (peut-être parfois jusqu’à erroner) mes explications dans le but
d’exposer le strict nécessaire pour bâtir un réseau qui fonctionne puis comprendre et réparer
les pannes les plus courantes. Bien sûr si vous détectez une véritable erreur ou une
simplification vicieuse dans mon discours, merci de me contacter pour régler ça. Pour ceux
qui veulent aller plus loin, je liste à la fin de la page quelques liens vers des sites plus
exhaustifs que le mien.

Rapides notions théoriques sur le réseau
Cette partie très théorique (mais la seule vraiment théorique) donne quelques bases en
réseau tout court (IP machine/réseau). Elle est bien utile si on veut comprendre ce que l’on
fait (et puis franchement après vous en saurez pas mal sur le sujet), mais elle n’est pas
indispensable.
Pour les gens pressés, peu curieux ou déjà bien au courant, sautez cette section (quitte à y
revenir plus tard) et allez directement à la partie Création d’un réseau Wifi Ad-Hoc basique.
En effet, cette section n’est utile que pour améliorer le réseau Ad-hoc de base (seconde
partie de cette page, à partir de la Mise en place d’un serveur DHCP).

Topologie (forme) d’un réseau
Basiquement, un réseau est dans notre cas l’établissement de liaisons entre plusieurs
ordinateurs de sorte à ce qu’ils puissent communiquer entre eux. Assez vague, et rien de très
nouveau jusque là : tout se complique lorsqu’on cherche comment tout se met en place, ou
comment ça fonctionne. On note aussi qu’il est possible (et c’est très utile) de relier plusieurs
réseaux entre eux. Il existe mille et une formes de réseau, mais nous allons nous intéresser à
la forme la plus courante : les réseaux Ethernet et ses dérivés.
Tout d’abord, faisons la distinction entre un hôte et une interface réseau. Une interface est
comme son nom l’indique un point de contact entre un hôte (c’est-à-dire tout type
d’ordinateur) et un réseau. Un hôte peut avoir autant d’interfaces qu’il a de cartes réseau
(une carte Ethernet, une carte Wifi, …), voire plus avec la technique d’interfaces virtuelles
(que je n’aborderai pas ici). Ainsi, un hôte ne peut pas être connecté à plus de réseaux qu’il
n’a d’interfaces. On fait souvent l’abus de dire « hôte » pour désigner une interface de cet
hôte, mais il n’y a pas de confusion dans le contexte.
Partons de l’exemple le plus courant : le réseau familial constitué de la machin-box et des
différents ordinateurs de la maison. Les ordinateurs font tous partie du même réseau privé,
tandis que la box joue deux rôles :
le rôle du switch : c’est le point d’échange entre les différents ordinateurs du réseau.
Toutes les liaisons physiques se font entre un ordinateur et le switch, et donc tout ce
qui est échangé sur le réseau passe par ce dispositif, c’est donc en quelque sorte son
« cœur » .
le rôle du routeur : c’est une interface entre plusieurs réseau : le réseau privé d’un côté
(aussi appelé LAN pour Local Area Network, ou réseau local, ou encore WLAN pour
Wireless Local Area Network ou réseau local sans fil dans le cas d’un réseau… sans fil)
et le grand réseau, Internet (aussi appelé WAN pour Wide Area Network). C’est grâce à
ce dispositif que les ordinateurs du réseau privé peuvent accéder à Internet, et
réciproquement.
Du point de vue du switch, le routeur peut être vu comme un simple ordinateur faisant partie
du réseau. On a donc bien dans l’objet machin-box deux entités bien distinctes. Le switch
relie les ordinateurs au sein d’un même réseau tandis que le routeur relie les réseaux entre
eux.

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En supposant qu’un switch supporte des liaisons filaires en Ethernet et des liaisons sans-fil
en Wifi, l’utilisation des deux types de connectivité ne change rien du point de vue topologie
du réseau : relier un ordinateur avec du filaire ou du Wifi ne dépend que de vos choix, mais
n’influera pas sur le réseau lui-même. Le filaire assure en général un débit meilleur et
constant dans les conditions habituelles chez les particuliers tandis que le Wifi permet une
meilleure mobilité mais est plus sensible aux interférences.

Les hubs étant désormais dépassés (les switchs sont de nos jours aussi abordables
financièrement et sont plus efficaces du point de vue technique), nous avons vu les
principaux équipements d’un réseau : les ordinateurs simples, reliés à un seul réseau, les
switchs, reliant les ordinateurs et les routeurs, qui sont en fait des ordinateurs pouvant se
connecter à plusieurs réseaux simultanément, et configurés de telle manière à faire un pont
entre les réseaux auxquels ils sont connectés.

Les réseaux IP
La topologie d’un réseau est une chose, mais relier physiquement les ordinateurs ne suffit
pas : encore faut-il que ceux-ci parlent le même langage pour se comprendre. En
informatique, on parle de protocole. À l’image du monde réel, un protocole informatique est
une spécification d’interaction entre deux entités. Votre navigateur « parle » HTTP avec les
serveurs Web, votre ordinateur « parle » DNS avec un serveur DNS pour convertir un nom de
domaine en adresse IP, votre modem « parle » PPPoE pour vous relier à Internet si vous avez
une connexion ADSL, etc.
Ces protocoles permettent un échange bien défini entre deux entités (un client et un serveur
dans le cas des protocoles réseau) afin de réaliser une action bien précise. HTTP permet
d’effectuer des requêtes sur des ressources (les développeurs Web connaissent bien les
méthodes GET et POST, mais moins PUT et DELETE appliquées sur les ressources, des
URL) tandis que SMTP est le protocole utilisé pour envoyer des mails, etc.
Le protocole qui nous intéresse ici est IP (Internet Protocol), en particulier la version 4 (IPv4),
actuellement (en août 2010) la version la plus utilisée (il serait de bon goût de mettre à jour
cette page au moment où Internet basculera entièrement en IPv6). Comme on peut
l’imaginer, ce protocole sert à créer des réseaux… IP ! Nous allons nous intéresser à un

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morceau seulement de la spécification : ce qui nous permettra de monter notre réseau.
Intéressons-nous d’abord aux identifiants, c’est-à-dire à la manière de désigner un objet
quand on « parle » IP. L’identifiant de base en IP, comme vous l’avez sûrement déjà entendu
est l’adresse IP. Celle-ci est un bloc de quatre nombres (allant de 0 à 255 compris : des
octets) séparés par des points (c’est juste une manière de l’écrire). Par exemple :
213.186.58.151 est une adresse IP écrite pour les humains. Les ordinateurs manipulent en
revanche plus facilement un seul entier pour une adresse ; par exemple l’adresse précédente
213.186.58.151 est mémorisée par l’ordinateur en tant que l’entier 3585751703. Pourquoi ?
C’est bien simple : on convertit chaque nombre entre 0 et 255 (chaque octet) par son
équivalent en binaire (8 bits par octet), et on colle le tout pour faire un seul nombre binaire
(ce nombre a 4 × 8 bits = 32 bits, donc).

Comme pratiquement tout le temps en informatique, on en revient à attribuer un numéro pour
identifier les choses. Ah. Mais alors qu’est-ce que les adresses IP servent à identifier ? Eh
bien deux types d’entité : une adresse IP sert à identifier soit un réseau, soit un ordinateur du
réseau (un « hôte », ou host). À ce moment-là, comment une adresse IP peut-elle désigner
ces deux choses en même temps ? C’est assez simple : on utilise certains bits pour identifier
le réseau, et tous les autres pour identifier la machine sur le réseau en question, c’est là
qu’intervient le masque de sous-réseau (netmask pour subnet mask).
Un masque de sous-réseau est simplement un nombre ayant la même taille que l’adresse IP,
c’est-à-dire ayant le même nombre de bits (en l’occurence 32 bits pour une IPv4). Pour
comprendre comment l’utiliser, il faut représenter le masque ainsi que l’adresse IP associée
sous forme de nombre binaire. On associe ansi chaque bit de l’adresse IP au bit du masque
correspondant. Plusieurs opérations permettent de tirer des informations de ce couple
adresse IP-masque de sous-réseau. Soit A l’adresse IP et M le masque de sous-réseau :
faire un ET logique entre les deux nombres(A ET M) calcule l’adresse du réseau ;
faire un ET logique entre l’adresse IP et le négatif du masque (A ET NON M) calcule
l’adresse de l’ordinateur au sein du réseau ;
faire un OU logique entre l’adresse IP et le négatif du masque (A OU NON M) calcule
l’adresse de diffusion du réseau (ou broadcast), qui sert en bref à envoyer un message
à tous les postes du réseau. À l’inverse, l’unicast consiste à adresser un paquet à un
seul hôte dans le réseau (en utilisant son adresse IP propre). Pour plus d’informations
sur l’unicast, le broadcast, le multicast, l’anycast, … consultez Wikipédia :-)
([fr.Wikipédia] Unicast)
Rassurez-vous, lorsqu’on monte un petit réseau local sans trop d’envergure, il n’y a pas
besoin de faire des calculs aussi lourds, mais quand on apprend il est intéressant de voir
comment ça marche. Du coup, je sens que quelques exemples feraient passer le morceau.
Prenons A = 192.168.1.13 et M = 255.255.255.0 (c’est une adresse IP de machine qu’il est
possible de trouver dans le réseau privé de pas mal de Machin-box), et effectuons ces calculs
pour en apprendre plus sur le réseau de cette machine. Tout d’abord les conversions en
binaire (je garde les points pour plus de lisibilité) :
Opération
binaire

Donnée
Adresse IP
Masque

A
M

Résultat en binaire

Résultat en
décimal

11000000.10101000.00000001.00001101 192.168.1.13
11111111.11111111.11111111.00000000 255.255.255.0

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Adresse du
réseau
Numéro du
poste
Adresse de
diffusion

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A ET M

11000000.10101000.00000001.00000000 192.168.1.0

A ET NON M

00000000.00000000.00000000.00001101 0.0.0.13

A OU NON M

11000000.10101000.00000001.11111111 192.168.1.255

Notez bien que le masque a toujours cette forme-là : les uns à gauche (ils représentent la
partie réseau) et les zéros à droite (ils représentent la partie hôte). Il me semble qu’il est
techniquement possible de les mélanger, mais l’architecture réseau se compliquerait alors
tellement qu’un tel choix serait idiot. Du coup, au lieu de noter le couple adresse IP-masque
comme A.B.C.D/E.F.G.H, on peut souvent écrire A.B.C.D/N où N est le nombre de « 1 »
présent dans le masque, sachant qu’ils sont tous groupés à gauche : c’est la notation CIDR
(Classless Inter-Domain Routing). On écrirait donc dans notre exemple 192.168.1.13/24.
Avec la notation CIDR, on va bien plus vite : 24 est le nombre de bits qui servent à identifier le
réseau (24 = 3 × 8, donc 3 octets), soit 192.168.1 (c’est le préfixe = identifiant du réseau), et
32 − 24 = 8 bits servent à identifier la machine, soit 13 ici (c’est le suffixe = identifiant du
réseau).
Il est aussi utile de remarquer que l’adresse du réseau est la plus basse (une IP est un
nombre, donc c’est le nombre le plus petit du réseau), tandis que que l’adresse de diffusion
est la plus haute (le nombre le plus grand du réseau).
Prenons un autre exemple un chouilla plus complexe : analysons le réseau de la machine
A/M = 172.18.154.56/14 (le « /14 indique que le masque est 255.252.0.0). La seule vraie
complexité vient du fait que la séparation réseau-hôte au niveau de l’adresse IP en forme
binaire ne coïncide pas avec la séparation entre deux octets ; par conséquent un des 4 octets
« mélange » hôte et IP et la différence n’est bien nette qu’en binaire (voir le code couleur,
rouge pour la partie réseau et bleu pour la partie hôte).
Opération
binaire

Donnée
Adresse IP
Masque
Adresse du
réseau
Numéro du
poste
Adresse de
diffusion

Résultat en binaire

Résultat en
décimal

A
M

10101100.00010010.10011010.00111000 172.18.154.56

A ET M

10101100.00010000.00000000.00000000 172.16.0.0

A ET NON M

00000000.00000010.10011010.00111000 0.2.154.56

A OU NON M

10101100.00010011.11111111.11111111 172.19.255.255

11111111.11111100.00000000.00000000 255.252.0.0

Une chose à retenir quand on parle de réseau IP est que l’échange de données se fait selon
une commutation de paquets, c’est-à-dire qu’au lieu d’envoyer et de recevoir un flot (ou flux)
de données avec un ensemble statique de correspondants comme en téléphonie classique
(sauf exception très rare), les données à envoyer ou recevoir sont fragmentées en plusieurs
paquets, ce qui rend possible le fait de parler à plusieurs personnes en même temps et de
changer de correspondants sans connexion-déconnexion du réseau (impossible avec un
téléphone). Chaque paquet contient l’adresse IP du destinataire et l’adresse IP de
l’expéditeur, et les différents intermédiaires (qui s’occupent uniquement de transmettre le
paquet à la bonne machine) ne font que lire l’adresse de destination (seule la machine visée
s’occupe de l’adresse IP de l’expéditeur, afin de lui répondre).

Attribuer des adresses IP
La sous-section précédente explique qu’une adresse IP et un masque permettent ensemble
de déterminer l’adresse du réseau et l’adresse de la machine désignée au sein de ce réseau.
En se mettant à la place de l’administrateur réseau, on se demande maintenant comment

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choisir et attribuer des adresses IP lors de la création d’un réseau.
Bien sûr, pour que le réseau fonctionne, tous les ordinateurs le composant doivent avoir au
moins une adresse IP, et une adresse IP ne doit être associée qu’à un seul ordinateur à la
fois, ou à rien du tout. Autrement dit, au sein d’un même réseau, deux ordinateurs ne peuvent
pas posséder le même numéro de poste, et tous les ordinateurs doivent avoir la même
adresse de réseau (et donc le même masque).
Ces conditions suffiraient si le réseau était condamné à être isolé de tout le reste. En effet,
théoriquement il est possible d’utiliser tout le panel d’adresses disponible en IPv4, soit très

grossièrement 232 = 4 milliards d’adresses. Les problèmes viennent lorsqu’on décide de
connecter le réseau à un autre… comme Internet par exemple ! La condition supplémentaire
quand on considère les réseaux interconnectés est que chaque ordinateur à qui un hôte peut
envoyer un paquet doit avoir une adresse IP différente. C’est un peu tordu, mais avec les
techniques de NAT, il est possible de contourner la condition qui aurait dû être : « chaque
ordinateur doit avoir une adresse IP unique dans l’ensemble des réseaux connectés ».
Ainsi, il est nécessaire qu’une entité unique au niveau mondial régule l’attribution d’adresses
IP. C’est l’IANA qui satisfait ce rôle. Celle-ci déclare qu’une adresse IP est par défaut utilisable
sur Internet, à l’exception d’une quinzaine de plages d’adresses IP listée ici (personnellement
je ne les connais pas par cœur…) : [fr.Wikipédia.org] Plages d’adresses IP spéciales.
Il est ainsi fait la distinction entre les IP publiques (qu’une organisation dédiée peut attribuer à
des hôtes, et utilisables sur Internet, ou WAN) et privées (c’est-à-dire en LAN). Je ne rentrerai
pas dans l’explication du mécanisme d’attribution des adresses publiques : seules les
adresses privées nous intéressent ici. Elles sont utilisables pour n’importe qui souhaitant
créer un réseau. L’important est que ces adresses ne soient pas utilisées sur le net. Les
paquets qui utilisent ces adresses sont de toute façon supprimés dès qu’ils tentent d’aller sur
Internet.
DONC, l’information intéressante ici est : si vous voulez créer un réseau local (c’est-à-dire
utilisant des adresses privées), vous pouvez utiliser les plages IP suivantes (elles étaient
dans la liste publiée par l’IANA) :
10.0.0.0/8 (de 10.0.0.0 à 10.255.255.255)
172.16.0.0/12 (de 172.16.0.0 à 172.31.255.255)
192.168.0.0/16 (de 192.168.0.0 à 192.168.255.255)

Deux remarques cependant : premièrement, vous pouvez parfaitement n’utiliser que des
portions de ces plages d’adresses. Par exemple, la majorité des Machin-box sont configurées
par défaut pour créer un réseau sur la plage 192.168.1.0/24 (de 192.168.1.0 à
192.168.1.255).
De plus, lorsqu’il s’agit d’attribuer les adresses aux hôtes, il faut bien exclure l’adresse haute
(c’est l’adresse de diffusion, ou broadcast et l’adresse basse (c’est l’adresse du réseau
lui-même). Sur le réseau de la plupart des Machin-box, l’adresse haute est 192.168.1.255 et
l’adresse basse est 192.168.1.0 ; les adresses utilisables pour les ordinateurs sont donc de
192.168.1.1 à 192.168.1.254, soit 254 adresses au total.
Voilà, ouf, vous pouvez respirer. ;-) Cette partie-là m’avait beaucoup intéressé quand j’ai
appris ces notions, mais je conçois parfaitement que ça en rebute certains (que par ailleurs je
félicite d’avoir lu jusqu’ici). Pour tous les autres, avides de connaissances, il reste encore des
choses à apprendre, et donc je vous renvoie aux ressources externes, et puis dans quelques
mois ou années, il faudra reconstituer ses connaissances avec l’arrivée de l’IPv6 ! Maintenant,
place à la pratique !!

Création d’un réseau Wifi Ad-Hoc basique
Cette section explique rapidement les particularités d’un réseau Wifi puis liste les étapes pour
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configurer chaque poste dans le cas d’un réseau Wifi Ad-Hoc autonome et isolé, tout ce qu’il
y a de plus basique

Le Wifi en bref
Le Wi-Fi (pour Wireless-Fidelity) est tout d’abord une norme (IEEE 802.11 suivit d’une lettre,
plus la lettre est loin dans l’alphabet, mieux c’est en gros). Celle-ci permet, pour les cartes
réseaux qui suivent cette norme, de constituer un réseau avec les autres équipements dits
« Wifi ». Rien de bien mirobolant, c’est en fin de compte une norme comme l’Ethernet, sauf
que c’est pour les réseaux sans-fil. Pour la petite histoire, la fréquence des ondes
électromagnétiques utilisée par les équipements Wifi est positionnée sur celle utilisée par les
micro-ondes (c’est-à-dire les ondes qui font chauffer les molécules d’eau). C’est dû à la
législation dans certains pays (tous ? dont la France en tout cas), où l’utilisation d’un bande
de fréquence est règlementée. Du coup si on utilise une fréquence déjà utilisée mais pas
pour communiquer, ça passe…
On va retenir deux modes de fonctionnement pour les réseaux Wifi : le mode
« Infrastructure », ou avec point d’accès, et le mode « Ad-hoc » ou de pair à pair. Le mode
infrastructure met en place, à l’image du réseau Ethernet, un point d’accès Wifi, c’est-à-dire
un type de switch. La flexibilité du système permet d’utiliser plusieurs points d’accès
connectés entre eux pour couvrir une zone large et ainsi permettre le passage de client
itinérant d’un point d’accès à un autre sans déconnexion…
Mais bon, le cas le plus courant est toujours la Machin-box, qui fait office de point d’accès
Wifi. Soit le poste qu’on veut relier au réseau est à portée du point d’accès (auquel cas ça
fonctionne), soit pas (je vous laisse deviner ce qu’il se passe). L’avantage est que pour que
deux postes communiquent, il suffit que les deux captent le point d’accès : pas besoin que
les deux postes se captent réciproquement.

À cause de la distance, deux stations sont hors de portée l’une de l’autre. Elles peuvent
cependant communiquer car tous les échanges se font par l’intermédiaire du point
d’accès Wifi.

C’est le mode Ad-Hoc que nous allons utiliser ici. Si vous avez un point d’accès comme une
Fonéra, autant l’utiliser (on peut trouver ça plus pratique qu’un réseau Ad-Hoc), mais je vous
laisser consulter la documentation disponible sur le Web.
Le mode Ad-Hoc, donc… Un réseau Wifi Ad-Hoc est en fait constitué uniquement des postes
du réseau, sans point d’accès. C’est ce qui permet de mettre en réseau plus ou moins
simplement des ordinateurs équipés de carte Wifi (quasiment tout le temps depuis quelques
années) de manière improvisée. J’entends par là, par exemple : on se retouve à plusieurs
dans le train, mais on n’a pas de point d’accès à proximité, alors hop ! on se monte un réseau
Ad-Hoc, et voilà le travail ! C’est bien sûr ce qui s’est passé pendant cette semaine de

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conférence dont je parlais au début.
Les ordinateurs connectés à un réseau Ad-Hoc communiquent donc directement entre eux.
La conséquence directe et que deux ordinateurs reliés au réseau ne pourront pas forcément
communiquer s’ils ne se captent pas. On peut mettre en place un système de routage pour
résoudre ce problème, mais c’est tout de suite plus compliqué (et donc moins improvisé pour
le coup) ; je détaille ça dans les parties Relier les réseaux entre eux et Augmenter la portée
d’un réseau Wifi Ad-Hoc.

À cause de la distance, des deux stations sont hors de portée l’une de l’autre. Le
réseau Ad-Hoc de base ne leur permet donc pas de communiquer entre elles
directement. Cependant, une configuration plus fine (avec un intermédiaire) permettrait
de résoudre le problème.

Création du réseau Ad-Hoc avec Network-manager sous Debian
La mise en place du réseau se fait en deux étapes. La première est de spécifier les
paramètres qui serviront à créer le réseau : c’est faisable à n’importe quel moment, et on n’a
à le faire qu’une seule fois (puisque les paramètres sont enregistrés). La deuxième est de se
connecter au réseau (ce qui le créera, étant donné la forme d’un réseau Ad-Hoc), ce qui doit
être fait à chaque fois qu’on veut se relier au réseau, avec les autres, ce qui doit être fait à
chaque arrivée.

Première étape : faites un clic droit sur l’icône de Network Manager, puis sélectionnez
l’item « Modification des connexions… ».

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Dans la fenêtre qui apparaît, allez dans l’onglet « Sans fil », puis cliquez sur le bouton
« Ajouter ».

La fenêtre qui apparaît vous permet de configurer votre réseau. Le champ « Nom de la
connexion » n’a aucune incidence sur le réseau que vous allez créer ; il sert à Network
Manager à nommer l’ensemble des paramètres pour pouvoir vous le proposer dans un
menu au moment de se connecter. L’option « Connecter automatiquement » n’a pas
d’importance.
Dans l’onglet « Sans fil », donnez-lui un nom (SSID), de préférence avec des
caractères non spéciaux (0 à 9, a à z et A à Z) et spécifiez le mode « Ad Hoc ». Dans
l’onglet « Paramètres IPv4 », spécifiez la méthode « Manuelle », puis dans la partie
« Adresses », cliquez sur le bouton « Ajouter » et remplissez les champs selon vos
préférences pour le réseau. Par exemple, pour ceux qui n’ont pas lu la première partie
théorique :
Adresse : 192.168.42.1 ;
ce sera l’adresse IP de l’ordinateur sur lequel vous faites le réglage, il faut donc
en choisir une différente par ordinateur que vous connecterez au réseau.
L’intervalle est de 192.168.42.1 à 192.168.42.254.
Masque de réseau : 255.255.255.0 ;
ce sera le même masque pour tous les ordinateurs du réseau.
Passerelle : vous pouvez ne pas en mettre (0.0.0.0 signifie : personne), c’est le
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cas par défaut sauf si vous mettez plus tard en place un ordinateur qui fera
passerelle vers un autre réseau (comme Internet, ou celui de l’école), auquel cas
il suffit de mettre à la place l’adresse IP de l’ordinateur qui fait office de
passerelle.

Deuxième étape : faites un clic gauche sur l’icône de Network Manager, et sélectionnez
« Se connecter à un réseau sans fil invisible ».

Une fenêtre apparaît ; choisissez dans le champ « Connexion » le nom du réseau que
vous avez créé (dans mon exemple, c’était « MonReseauAdHoc »), puis cliquez sur
« Se connecter ».

L’icône de Network Manager se met à indiquer que l’ordinateur tente la connexion…
Quelques secondes plus tard, un message devrait apparaître vous confirmant que la
connexion est établie… Et c’est gagné !
Si vous voulez tester la connexion, vous pouvez utiliser ping en ligne de commande :
# On suppose que votre adresse est 192.168.42.1
# tandis que celle d’un autre ordinateur sur le réseau est 192.168.42.2
# et que 192.168.42.3 n’est utilisée par personne

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# Tappez Ctrl-C pour arrêter le ping
ping 192.168.42.1
PING 192.168.42.1 (192.168.42.1) 56(84) bytes of data.
64 bytes from 192.168.42.1: icmp_req=1 ttl=64 time=0.085 ms
64 bytes from 192.168.42.1: icmp_req=2 ttl=64 time=0.072 ms
64 bytes from 192.168.42.1: icmp_req=3 ttl=64 time=0.072 ms
^C
--- 192.168.42.1 ping statistics --3 packets transmitted, 3 received, 0% packet loss, time 1999ms
rtt min/avg/max/mdev = 0.072/0.076/0.085/0.009 ms
# Aucun paquet perdu : votre ordinateur se ping bien !
ping 192.168.42.2
(TODO)
# Aucun paquet perdu : votre ordinateur communique sans mal avec l’autre
ping 192.168.42.3
PING 192.168.42.3 (192.168.42.3) 56(84) bytes of data.
From 192.168.42.1 icmp_seq=1 Destination Host Unreachable
From 192.168.42.1 icmp_seq=2 Destination Host Unreachable
From 192.168.42.1 icmp_seq=3 Destination Host Unreachable
^C
--- 192.168.42.3 ping statistics --4 packets transmitted, 0 received, +3 errors, 100% packet loss, time 3018ms
pipe 3
# 100 % de paquets perdus : normal, cette adresse IP n’est pas utilisée…

Eh bien voilà, vous avez un réseau ! À vous maintenant de le rendre intéressant… Je vous
laisse chercher par vous-même comment installer un serveur Web, un serveur IRC, un
serveur Tetrinet, etc… Il restera ensuite à annoncer à ceux qui se connectent au réseau quels
serveurs sont disponibles sur quelles machines ! La suite de ce document liste quelques
possibilités pour rendre l’utilisation de votre réseau plus simple et pratique.

Mise en place d’un serveur DHCP
Un réseau construit en ne suivant que la partie précédente présente quelques inconvénients
majeurs. Un des plus basique est la nécessité d’une autorité (personne réelle) centrale qui
attribue des adresses IP à chaque poste qui veut se connecter, ce qui implique que chaque
personne voulant se relier au réseau doit contacter une personne, et que celle-ci retienne
quelle adresse elle a attribué à qui. Un serveur DHCP permet, entre autres, d’automatiser ce
processus.

Survol du DHCP
DHCP (pour Dynamic Host Configuration Protocol) est le nom d’un protocole servant, comme
son nom l’indique, à configurer automatiquement un hôte voulant se connecter au réseau.
Généralement, un serveur DHCP attribue aux hôtes au minimum une adresse IP et un
masque de réseau, mais il peut aussi diffuser l’adresse de la passerelle par défaut (voir la
partie Ponts (routeurs) entre deux réseaux), ou l’adresse des serveurs DNS.
Ce processus automatique libère l’administrateur réseau d’une lourde charge de travail
(surtout pour les réseaux qui changent souvent) mais aussi est bien plus fiable : ce travail
manuel digne d’une fourmi, un peu comme les calculs arithmétiques, est effectué la quasitotalité du temps sans erreur par un ordinateur, au contraire d’un humain. Les ordinateurs
configurés à la mains sont dits configurés statiquement (ils ont des adresses IP statiques)
tandis que les ordinateurs configurés par DHCP sont dits configurés dynamiquement (ils ont
des adresses IP dynamiques).
Ce protocole prévoit au sein d’un même segment de réseau (ce qui est équivalent au réseau
Ad-Hoc tout entier dans notre cas) un ordinateur tout le temps disponible faisant tourner un
serveur DHCP. Cet ordinateur est supposé configuré statiquement tandis que le programme

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serveur est configuré pour attribuer aux hôtes se connectant les adresses IP d’une certaine
plage. Il est possible de faire cohabiter des hôtes configurés statiquement et d’autres
configurés dynamiquement, la seule condition étant que les hôtes ayant des adresses
statiques n’empruntent pas d’adresse que le serveur DHCP est censé distribuer. Bien sûr, si
jamais le serveur est inaccessible, les hôtes configurés dynamiquement ne peuvent plus se
connecter au réseau, ce serveur doit donc être très disponible.
Voici globalement le déroulement de l’interaction entre un serveur et un client DHCP :
le client (n’ayant pas encore d’adresse IP) envoie par diffusion (le fameux broadcast)
une requête au serveur DHCP (DHCP DISCOVER) ;
le serveur reçoit la requête et fait une ou plusieurs propositions d’adresse IP au client
(DHCP OFFER) ;
le client reçoit les propositions, en choisit une, et la demande au serveur ( DHCP
REQUEST) ;
le serveur reçoit la demande et renvoie au client sa nouvelle adresse ainsi que son
masque de réseau, la durée de validité de ce bail et éventuellement d’autres
paramètres (DHCP ACK) ;
le client prend en compte les paramètres reçus et est configuré, youpi !.
Pour les curieux : :
Le serveur DHCP peut répondre au client uniquement (c’est-à-dire sans broadcast)
même si ce dernier n’a pas encore d’adresse IP propre en utilisant l’adresse physique
(adresse MAC) que le client lui a donné. Pour un paquet allant du serveur au client,
l’adresse IP de destination est alors 0.0.0.0.
Si le serveur DHCP est hors d’atteinte du client (les routeurs, par exemple, bloquent les
messages de diffusion), alors il est possible d’installer un relai DHCP « du côté » du
client. Ce relai est configuré statiquement et connait l’adresse IP du serveur : ainsi, il
peut contourner la limitation en broadcast du routeur en communiquant au serveur en
unicast. Son travail n’est alors que de transmettre les requettes DHCP du client au
serveur, et les réponses DHCP du serveur au client.

Installation d’un serveur DHCP sous Debian
Attention ! N’oubliez pas de désactiver votre serveur DHCP quand vous vous connectez à un
réseau qui n’est pas le vôtre : vous perturberiez la configuration de celui-ci !
Personnellement, j’ai désactivé la mise en marche du serveur DHCP sur ma machine afin de
ne l’activer que quand je crée mon réseau.
Passons à l’installation : munissez-vous de votre shell favori en superutilisateur ( root) pour
saisir la commande :
aptitude install dhcp3-server

Puis répondez aux questions qui vous sont posées (généralement « êtes-vous sûr de […] »).
Une fois le(s) paquet(s) installé(s), il reste à configurer le serveur. Pour cela, il suffit d’éditer,
voire de créer le fichier /etc/dhcp/dhcpd.conf. Ici, pour l’exemple, je suppose que votre
serveur DHCP est sur la machine 192.168.42.1/24, qu’il distribue des adresses dans
l’intervalle 192.168.42.20 à 192.168.42.254 (comprises), et que la passerelle par défaut est
192.168.42.2.
# Configuration du serveur/service DHCPd
# pour votre réseau (Ad-Hoc ?) local
#
#
#
#

Serveurs DNS (ici, OpenDNS ; facultatif) :
Cette entrée n’est utile que lorsque votre réseau est relié à Internet.
La liste des serveurs séparés par des virgules (en général : un serveur
primaire et un serveur secondaire)

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option domain-name-servers 208.67.222.222, 208.67.220.220;
# Masque de réseau puis adresse de diffusion (nécessaires)
option subnet-mask 255.255.255.0;
option broadcast-address 192.168.42.255;
# Temps de renouvellement d’un bail par défaut puis durée maximale d’un bail
# (nécessaires)
default-lease-time 3600;
max-lease-time 7200;
# Un serveur DHCP peut s’occuper de plusieurs « sous-réseaux ».
# Le cas qui nous intéresse ici : le serveur s’occupe de tout le réseau :
# on indique donc l’adresse du réseau entier et son masque de réseau
subnet 192.168.42.0 netmask 255.255.255.0
{
# Intervalle des adresses IP que le serveur doit distribuer (nécessaire)
range 192.168.42.20 192.168.42.254;
# Passerelle par défaut (facultatif)
option routers 192.168.42.2;

}

# Si vous voulez que certains hôtes — en plus de votre serveur DHCP, donc —
aient une adresse IP fixe, relevez leur adresse MAC. Le nom d’hôte (ici
monrouteur) est arbitraire. Bien sûr, les adresses IP fixes doivent
être host de l’intervalle des adresses IP distribuées dynamiquement.
host monrouteur {
# Adresse MAC
hardware ethernet 12:34:56:78:90:AB;
# Adresse IP attribuée
fixed-address 192.168.42.2;
}
# Mode autoritaire : ce serveur DHCP est le seul de votre réseau
authoritative;

Après avoir enregistré le fichier de configuration, il ne reste plus qu’à redémarrer le serveur
DHCP :
service isc-dhcp-server restart

Configuration des clients DHCP avec Network Manager
Dans la configuration des hôtes avec Network Manager plus haut, on attribue des adresse IP
statiques. Si un serveur DHCP est installé sur le réseau, il est toujours possible d’utiliser des
adresses IP fixes comme indiqué plus haut du moment qu’on reste hors de l’intervalle gérée
par le serveur DHCP. En revanche, se connecter à un réseau muni d’un serveur DHCP est
bien plus simple ! Il existe deux possibilités : soit on s’y connecte depuis la première fois, soit
on s’y est déjà connecté étant configuré avec une adresse IP fixe.
Occupons-nous d’abord du cas le plus simple (celui qui intéressera tous les nouveaux
connectés au réseau). Il est nécessaire et suffisant que vous soyez à portée du réseau
Ad-Hoc (et en particulier à portée de son serveur DHCP). Faites un clic droit sur l’icône de
Network Manager : celui-ci vous liste dans un menu les SSIDs des réseaux que vous captez.
Cliquez sur le réseau Ad-Hoc qui vous intéresse… et attendez que la magie opère ! Si la
connexion est réussie (et si le serveur DHCP et opérationnel et que votre carte Wifi est dans
de bonnes conditions, c’est ce qui devrait se passer), il n’y a plus rien à faire. En effet,
Network Manager tente par défaut de se configurer avec un serveur DHCP.
Dans le cas où vous vous êtes déjà connecté au réseau, mais en configuration statique,
reprenez l’éditeur de configuration de Network Manager, éditez le réseau voulu, puis dans la
fenêtre de configuration, onglet « Paramètres IPv4 », choisissez l’option « Automatique » du
menu « Méthode ». Enfin, retentez de vous connecter au réseau sans-fil de la manière que
vous voulez.

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Relier des réseaux entre eux
À cause de la portée des cartes Wifi ou pour toute autre raison, on peut se retrouver obligé
de scinder un réseau Ad-Hoc en deux. On a alors plusieurs réseaux, voisins certes, mais
isolés. Cette partie indique comment mettre ceux-ci en contact, c’est-à-dire comment
permettre aux hôtes des deux réseaux de communiquer entre eux.

Réseaux indépendants ?
Notre but étant de relier au moins deux réseaux, il faut savoir qu’à partir du moment où les
réseaux utilisent le protocole IP, il y a forcément un moyen de les relier, qu’ils soient en
Ethernet, en Wifi, ou autre… Après, les relier est un terme vague. J’entends ici par « relier »
faire en sorte que chaque ordinateur d’un réseau puisse initier (et mener à terme) un
échange avec n’importe quel ordinateur d’un autre réseau, de la même manière que si ces
deux hôtes étaient dans le même réseau. C’est en quelque sorte « étendre » ce dernier. C’est
d’ailleurs de cette manière qu’Internet est construit : on relie plusieurs réseaux pour en former
un plus grand.
La condition la plus basique est simple (et on l’a déjà évoquée) : si relier des réseaux forment
un nouveau réseau, alors il faut que les IP ne soient pas utilisées plusieurs fois
simultanément : une IP ne correspond qu’à un seul ordinateur à un instant donné.
La deuxième condition est tout simplement de devoir placer un ordinateur en périphérie de
plusieurs réseaux, constituant un pont entre ceux-ci : ce sont les fameux routeurs.
Concrètement, on munit un ordinateur d’autant de cartes réseaux que de réseaux à relier, et
on le configure « comme il faut », puis vient la configuration de tous les hôtes afin de leur
faire tenir compte de ce pont.

Un routeur est un point de contact entre plusieurs réseaux, et est matériellement un hôte
partout où il est présent : il a ses propres adresses IP, précisément une (différente) par
réseau. Il transfère les paquets provenant d’un réseau à destination d’un autre réseau.

Introduction au routage
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Tout d’abord : qu’est-ce que le routage ? La réponse est simple : c’est l’ensemble des
mécanismes qui orientent un paquet IP de son expéditeur à son destinataire au sein de
réseaux. Cela concerne les hôtes émetteurs et récepteurs ainsi que tous les routeurs situés
aux périphéries des réseaux intermédiaires.
Pour faire rapide, l’ordinateur qui émet le paquet regarde l’adresse de destination de ce
dernier. À ce moment-là, deux possibilités : soit l’hôte visé est dans le même réseau (auquel
cas on lui transmet le paquet), soit à l’inverse l’hôte visé est sur un autre réseau. C’est ce
dernier cas qui est le plus intéressant : l’émetteur regarde sa liste de routes, y lit quel est le
meilleur routeur sur le réseau pour acheminer le paquet et enfin le lui transmet. À son tour, le
routeur se comporte comme un émetteur, pour transmettre à l’hôte directement si possible ou
pour transmettre le paquet à un autre routeur, et ainsi de suite. Il y a plusieurs choses à
retenir :
Pour tous les intermédaires, la seule information utile au routage est l’adresse IP de
destination du paquet. L’adresse IP de l’expéditeur est aussi renseignée dans le paquet,
mais elle ne sert qu’à l’hôte recevant le paquet : elle lui permet de répondre.
Ce système fonctionne même si les routeurs ne connaissent pas la structure globale du
réseau. En effet, il leur suffit de savoir dans quel réseau il est et où retransmettre le
paquet pour tel ou tel réseau ; ensuite, s’adresser aux bons intermédiaires est suffisant.
J’ai parlé de route sans définir ce que c’était, mais on peut en avoir une idée avec l’explication
précédente. Une route consiste à dire « pour envoyer les paquets vers tel réseau, il suffit de
transmettre le paquet à tel routeur ». La liste des routes (table de routage IP, en général
intégrée dans le noyau) est accessible sous Unix avec la commande route (en
superutilisateur). Ces routes se présentent sous la forme : Destination, Passerelle, Masque
de réseau (ces champs sont représentés par des IP) ainsi que d’autres informations
additionnelles (comme l’interface réseau utilisée, le nombre de routeurs intermédiaires, …).
L’association de « Destination » et de « Masque de réseau » permet de déterminer le réseau
concerné (c’est-à-dire l’intervalle d’IP que cette route permet d’atteindre) tandis que
« Passerelle » désigne l’IP du routeur à qui transmettre le paquet. Il faut bien sûr que ce
routeur soit directement accessible, sans intermédiaire. Si « Passerelle » vaut 0.0.0.0, cela
signifie que l’hôte est sur le même réseau, directement accessible, sans routeur
intermédiaire.
Une route particulière (pas toujours présente) s’appelle la route par défaut. L’adresse IP
« Destination » est 0.0.0.0 et le masque est 0.0.0.0, ce qui veut dire que cette route permet
d’atteindre n’importe quel hôte (toutes les adresses IP sont atteignables). C’est la route qui
relie généralement les ordinateurs en périphérie d’Internet (c’est-à-dire M. Toutlemonde) ; le
masque 0.0.0.0 montre qu’ils perçoivent Internet comme un seul réseau comportant toutes
les adresse IP. Dans ce cas, la passerelle est naturellement appelée la passerelle par défaut.
Les routes sont généralement classées. Les routes les plus précises, les plus spécifiques
(c’est-à-dire vers de petits réseaux) sont généralement au début de la table de routage,
tandis que les routes concernant les gros réseaux sont plutôt vers la fin. Ainsi, la route par
défaut est théoriquement la dernière de la liste, ce qui est logique : c’est la route la plus
générale, la moins spécifique, vers le plus gros des réseaux.
Un hôte voulant transmettre un paquet consultera donc sa liste de routes dans l’ordre : si
cette liste ne contient pas de route spécifique vers le réseau voulu, l’hôte cherchera des
routes de moins en moins « précises », jusqu’à arriver à la route par défaut. Si aucune route
ne convient et s’il n’y a pas de route par défaut, le paquet est jeté, et une notification est
envoyée à l’émetteur du paquet pour le prévenir.
Un exemple ne sera pas de trop pour faire passer le morceau. ;-) Je vais reprendre la
stucture du réseau d’exemple de la section précédente, ajouter un réseau, et munir le routeur
central ainsi que l’ordinateur émetteur de tables de routage (mis à part pour le router, je ne
précise pas à quelle interface réseau correspond la route, puisqu’il n’y a qu’une seule
interface). On voudra dans un premier temps regarder comment un paquet transite de
172.16.0.3 à 172.16.1.2, puis de 10.42.42.69 à 172.168.0.3.
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Un seul routeur fait ici le lien entre quatre réseaux :
172.16.0.0/24 où le routeur a l’adresse IP 172.16.0.4 (interface réseau eth0) ;
172.16.1.0/24 où le routeur a l’adresse IP 172.16.1.1 (interface réseau wlan0) ;
172.16.2.0/24 où le routeur a l’adresse IP 172.16.2.1 (interface réseau eth1) ;
10.0.0.0/8 où le routeur a l’adresse IP 10.11.12.13 (interface réseau eth2).

Table de routage de 172.16.0.3
Route no Destination

Passerelle

Masque de réseau

1

172.16.0.0

0.0.0.0

255.255.255.0

2

172.16.0.0

172.16.0.4

255.255.252.0

3

10.0.0.0

172.16.0.4

255.0.0.0

Table de routage de 10.42.42.69
Route no Destination

Passerelle

Masque de réseau

1

10.0.0.0

0.0.0.0

255.0.0.0

2

172.16.0.0

10.11.12.13

255.255.252.0

Table de routage du routeur
Route no Destination

Passerelle

Masque de réseau Interface

1

172.16.0.0

0.0.0.0

255.255.255.0

eth0

2

172.16.1.0

0.0.0.0

255.255.255.0

wlan0

3

172.16.2.0

0.0.0.0

255.255.255.0

eth1

4

10.0.0.0

0.0.0.0

255.0.0.0

eth2

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Dans la table de routage de l’hôte 172.16.0.3, on voit bien que la route 1 pourrait être
supprimée, les paquets arriveraient bien à destination grâce à la route 2 : la route 1 est plus
spécifique que la route 2 (regardez attentivement les masques). Cependant, la route 1
permet de ne pas passer par le routeur, ce qui est bien plus efficace (et accessoirement
soulage le routeur d’un trafic inutile).
Pour notre premier trajet, suivons un paquet IP émis par 172.16.0.3 à destination de
172.16.1.2. C’est cette dernière adresse que nous allons utiliser pour faire le routage :
Parcourons dans un premier temps la table de routage de notre hôte de départ,
172.16.0.3. La route 1 ne peut pas être utilisée étant donné que l’adresse IP
172.16.1.2 n’appartient pas au réseau 172.16.0.0/255.255.255.0. En revanche, c’est
le cas de la route 2 : notre adresse de destination appartient au réseau
172.16.0.0/255.255.252.0. On transmet donc le paquet à la passerelle de la route 2 :
172.16.0.4…
Notre routeur reçoit le paquet et se met à son tour à parourir sa table de routage. Par le
même processus, la route 1 est écartée, tandis que la route 2 prend en charge un
réseau dont 172.16.1.2 fait partie. Cette route 2 indique que le trajet est direct : la
passerelle est 0.0.0.0, signifiant que le réseau est accessible sans routeur
intermédiaire. Notre routeur transmet donc le paquet directement à 172.16.1.2 par
l’interface wlan0.
L’hôte 172.16.1.2 reçoit un paquet IP qui lui est destiné. Notre paquet a bien été routé :
le tour est joué !
Intéressons-nous maintenant au trajet du paquet allant de 10.42.42.69 à 192.168.0.3 :
Le paquet est créé sur 10.42.42.69, il faut parcourir sa table de routage : la route 1 ne
correspond pas au réseau de destination, mais c’est le cas pour la route 2. Celle-ci
amène à la passerelle 10.11.12.13, on transmet donc directement le paquet à ce
routeur.
Le routeur reçoit un paquet dont la destination est 192.168.0.3. Il consulte lui aussi sa
table de routage : la première route convient ! Cette route permet d’accèder directement
au destinataire du paquet : on transmet donc directement celui-ci sur l’interface eth0.
L’ordinateur 172.16.0.3 reçoit un paquet IP qui lui est adressé : mission accomplie !
On est maintenant en mesure de remarquer ceci : si l’on rajoute un nouveau réseau, mettons
192.168.0.0/24, il est nécessaire de reconfigurer l’ensemble des hôtes (routeurs compris).
En effet, aucune route ne couvre pour le moment ce réseau. Cependant, si tous les hôtes
(routeurs non compris) ont une passerelle par défaut, alors il suffit de reconfigurer les
routeurs seulement : les hôtes enverrons les paquets à destination de ce nouveau réseau à
leur passerelle par défaut (un routeur, donc), et celui-ci saura comment les router.
Cette solution peut être satisfaisante, mais si le trafic est intense dans votre réseau, et que
chaque réseau a accès à plusieurs routeurs (c’est-à-dire que votre réseau est bien maillé,
n’est pas en forme d’étoile), il peut être intéressant de répartir le trafic en configurant les
routes finement tel que les routes empruntées soient toujours les plus courtes. Pour faire une
analogie, si on dit à tout le monde de passer par Paris, pour ensuite rediriger tout le monde
suivant la distination, il va y avoir beaucoup de trafic à Paris, et le jour où il y aura un
accident ou des embouteillages, plus rien ne fonctionnera. Toute la difficulté est alors de
renseigner des panneaux un peu partout en France pour prendre le chemin le plus court (et
de tenir ces informations à jour !), de sorte qu’un accident ne sera gênant que localement.
On dit dans ce dernier cas que le réseau est acentré : il n’y a pas de centre, tous les nœuds
sont autonomes.
Notez au passage que des programmes destinés à créer des routes en fonction du
voisinnage, puis de les annoncer aux autres routeurs à travers le réseau existent. Ces
programmes utilisent le vieux protocole RIP (Routing Information Protocol) ou le plus récent

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OSPF (Open Short Path First). Comme les routes varient et sont générées automatiquement,
on parle de routage dynamique par opposition au routage statique.

Configuration d’un routeur
La configuration d’un routeur simple se fait en deux parties (après bien sûr avoir configuré les
interfaces réseau) : paramétrer les routes avec l’utilitaire route, puis configurer le pare-feu
Netfilter avec l’utilitaire iptables (tous les deux avec les droits d’administrateur). Dans le cas
de notre réseau Ad-hoc, il faut forcément en guise de routeur un ordinateur qui puisse se
connecter au minimum à deux réseaux. Cet ordinateur a donc deux cartes réseau. Soit il a
deux interfaces Wifi, auquel cas il ne reste qu’à configurer le routage proprement dit, soit
vous avez deux ordinateurs, chacun ayant une carte Wifi et une carte Ethernet.

Configuration des autres postes
Deux possibilités : soit paramétrer chaque poste avec des routes bien spécifiques, soit
s’appuyer sur le serveur DHCP pour utiliser des routes par défaut sur tous les postes.

Pistes pour perfectionner
Il existe mille et une manière de peaufiner, d’améliorer, de rajouter, … Cette partie en donne
quelques pistes qui peuvent être intéressantes dans notre contexte. La section suivante liste
des liens vers des documentations utiles pour aller plus loin.

Partager une connexion Internet
Cette amélioration semble assez simple sur le plan technique, mais peut poser quelques
problèmes niveau responsabilité. Il s’agit en fait de créer des routes par défaut pour tous les
hôtes pour qu’au bout du chemin un routeur connecté au Wifi de l’école (par exemple) fasse
du NAT (Network Address Translating). Il fait ainsi passer l’ensemble de votre réseau Ad-Hoc
pour lui-même aux yeux du PIE.
La solution du NAT est nécessaire puisque le Wifi n’a aucune route pour votre réseau
Ad-Hoc. Et c’est justement la faiblesse de l’opération : si des gens utilisent votre connexion à
mauvais escient, vous en êtes responsable, puisque ça vient de votre connexion !

Augmenter la portée d’un réseau Wifi Ad-Hoc
Il existe des projets qui permettent de configurer automatiquement la table de routage en
fonction des hôtes voisins dans un réseau Ad-Hoc (c’est du routage dynamique). Ainsi, si un
ordinateur A du réseau est hors de portée de l’ordinateur B, mais que l’ordinateur C capte les
deux ordinateurs, alors un paquet devant aller de A à B transite par la passerelle C et arrive à
destination. Il faut pour cela faire l’installation et la configuration sur tous les postes.

Annoncer les services réseau avec ZeroConf
ZeroConf (pour Zero Configuration Networking) est un ensemble de protocoles conçus par
Apple. Comme son nom l’indique, ZeroConf permet aux ordinateurs en réseau d’annoncer les
services qu’ils mettent à disposition (comme un serveur Web, une imprimante, …) de manière
à ce que chaque client ZeroConf sur le réseau puisse découvrir les services à disposition
(Service discovery). ZeroConf permet aussi, au sein d’un même réseau seulement, d’utiliser
des noms de domaine sans serveur DNS : si votre ordinateur s’appelle gudul, alors les

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ordinateurs utilisant ZeroConf peuvent obtenir son adresse IP à partir du nom de domaine
gudul.local., ce qui est fort pratique. Une autre possibilité offerte par ZeroConf est, dans un
réseau local sans serveur DHCP de s’attribuer une adresse IP dans le réseau
169.254.0.0/16.
Bien sûr, pour profiter des avantages de ZeroConf, il faut installer le nécessaire sur son
poste. Bonjour (anciennement appelé Rendez-vous) est le nom de l’implémentation de
ZeroConf sur Mac OS X, présente à partir de Léopard, il me semble (ou alors Tiger). Sous
GNU/Linux et les BSD (dont Mac OS X), l’implémentation s’appelle Avahi et est installée par
défaut sur les distributions « grand public », tandis que sous Windows, ça n’a pas l’air très
simple…
Il faut savoir que l’utilisation de ZeroConf sur un réseau est un plus : c’est en soi un nouveau
service (qui permet d’en découvrir d’autres), mais il n’est en rien indispensable. Les hôtes qui
ne supportent pas ce protocole pourront tout de même utiliser le réseau, sans toutefois
profiter des avantages de ZeroConf. Notez bien aussi que ce protocole se base massivement
sur du multicast. Cela risque donc de ne pas passer certains routeurs suivant leur
configuration (dans le cas où votre réseau est fragmenté). De plus, cela engendre un trafic
réseau plus important, ce n’est donc pas très courtois de l’utiliser sur un réseau sans
autorisation de son propriétaire/administrateur. Mais dans le cas d’un réseau Ad-Hoc c’est
tout à fait adapté. :-)

Ressources externes
Pour les curieux, il peut être intéressant de revoir en profondeur les notions abordées ici :
d’autres documents le permettent depuis pas mal de temps ; j’en liste quelques uns.

Documentation sur le réseau
[Linux-france.org] Tutoriel sur les serveurs : documentation très complète de la mise en
place de la connexion Internet à l’installation d’un serveur sous Debian Gnu/Linux
(guide et explications techniques)
[NBS System.com] Howto Iptables / Netfilter : guide et explications techiques sur le
pare-feu Netfilter sous Gnu/Linux
[Elivieraj.free.fr] Firewall et sécurité d’un réseau personnel sous Linux
[Vanaryon.eu] Ubuntu Server : introduction : petit guide sur l’installation des services les
plus courants pour Ubuntu (devrait être valable pour toute dérivée de Debian)

Documentation sur le Wifi
[fr.Wikipédia] Routage AdHoc : quelques pistes vers des protocoles spécialisés dans le
routage de réseaux Ad-Hoc. Suivre les liens amène à différents projets.

Documentation sur ZeroConf
[Geekfault.org] ZeroConf : Réseaux IP sans configuration : horizon rapide des
possibilités de Zeroconf
[Debian.org] Wiki : ZeroConf : portail des possibilités de ZeroConf sur Debian.
Avahi.org : site officiel du projet Avahi.

Remerciements
Un grand merci à :
15/11/2013 22:30
Créer un réseau Wifi Ad-Hoc

20 sur 20

http://canartichaut.kawie.fr/creer-reseau-wifi-adhoc/

Léopold Baillard, pour sa courageuse relecture et ses précieux apports et corrections.
Créé début août 2010 et dernière mise à jour le 25 août 2010.

Site personnel de Pierre-Marie de Rodat
Produit avec hyde.

15/11/2013 22:30

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  • 1. Créer un réseau Wifi Ad-Hoc 1 sur 20 http://canartichaut.kawie.fr/creer-reseau-wifi-adhoc/ Canartichaut Accueil Parcours EPITA Divers Créer un réseau Wifi Ad-Hoc 1. Introduction 2. Rapides notions théoriques sur le réseau 1. Topologie (forme) d’un réseau 2. Les réseaux IP 3. Attribuer des adresses IP 3. Création d’un réseau Wifi Ad-Hoc basique 1. Le Wifi en bref 2. Création du réseau Ad-Hoc avec Network-manager sous Debian 4. Mise en place d’un serveur DHCP 1. Survol du DHCP 2. Installation d’un serveur DHCP sous Debian 3. Configuration des clients DHCP avec Network Manager 5. Relier des réseaux entre eux 1. Réseaux indépendants ? 2. Introduction au routage 3. Configuration d’un routeur 4. Configuration des autres postes 6. Pistes pour perfectionner 1. Partager une connexion Internet 2. Augmenter la portée d’un réseau Wifi Ad-Hoc 3. Annoncer les services réseau avec ZeroConf 7. Ressources externes 1. Documentation sur le réseau 2. Documentation sur le Wifi 3. Documentation sur ZeroConf 8. Remerciements Introduction Ce petit récapitulatif tire son origine de la semaine de conférences Recherche et Innovation à laquelle j’ai assisté en septembre 2009 au début de mon année d’Info Spé à l’ÉPITA. Nous avions alors tous les jours pas mal de temps libre entre deux conférences, et nous étions plusieurs à apporter nos ordinateurs portables, histoire de s’occuper un peu pendant ce temps. Puis l’idée nous est venue de mettre nos ordinateurs en réseau : avec les jeux multi-joueurs on s’amuse plus, en LAN c’est bien connu ! Seulement, il me semble que le réseau Wifi de l’école ne permet pas de communiquer entre postes itinérants, il fallait donc créer un réseau parallèle, et le côté « on bricole notre petit réseau » était assez attirant (du moins pour moi). Du coup c’était l’occasion de tenter quelque chose… Je vais tenter de retracer ici les étapes, méthodes pour monter un réseau sans fil Ad-Hoc (explications plus loin) utilisable, et quelques pistes à tenter avec les gens motivés pour perfectionner. Une fois que le réseau et les machines « essentielles » à son fonctionnement sont en place, la configuration des autres postes (ceux qui ne font que se connecter aux autres machines, typiquement) est assez simple quelque soit le système utilisé. Je vais donner les démarches à suivre valables pour Debian GNU/Linux (et donc pour Ubuntu, et dérivés), mais on peut tout à fait transposer ça sous *BSD, Windows, Mac OS, ou autre, il ne s’agira ensuite que 15/11/2013 22:30
  • 2. Créer un réseau Wifi Ad-Hoc 2 sur 20 http://canartichaut.kawie.fr/creer-reseau-wifi-adhoc/ d’adapter la configuration aux logiciels utilisés. Je vais tenter de simplifier (peut-être parfois jusqu’à erroner) mes explications dans le but d’exposer le strict nécessaire pour bâtir un réseau qui fonctionne puis comprendre et réparer les pannes les plus courantes. Bien sûr si vous détectez une véritable erreur ou une simplification vicieuse dans mon discours, merci de me contacter pour régler ça. Pour ceux qui veulent aller plus loin, je liste à la fin de la page quelques liens vers des sites plus exhaustifs que le mien. Rapides notions théoriques sur le réseau Cette partie très théorique (mais la seule vraiment théorique) donne quelques bases en réseau tout court (IP machine/réseau). Elle est bien utile si on veut comprendre ce que l’on fait (et puis franchement après vous en saurez pas mal sur le sujet), mais elle n’est pas indispensable. Pour les gens pressés, peu curieux ou déjà bien au courant, sautez cette section (quitte à y revenir plus tard) et allez directement à la partie Création d’un réseau Wifi Ad-Hoc basique. En effet, cette section n’est utile que pour améliorer le réseau Ad-hoc de base (seconde partie de cette page, à partir de la Mise en place d’un serveur DHCP). Topologie (forme) d’un réseau Basiquement, un réseau est dans notre cas l’établissement de liaisons entre plusieurs ordinateurs de sorte à ce qu’ils puissent communiquer entre eux. Assez vague, et rien de très nouveau jusque là : tout se complique lorsqu’on cherche comment tout se met en place, ou comment ça fonctionne. On note aussi qu’il est possible (et c’est très utile) de relier plusieurs réseaux entre eux. Il existe mille et une formes de réseau, mais nous allons nous intéresser à la forme la plus courante : les réseaux Ethernet et ses dérivés. Tout d’abord, faisons la distinction entre un hôte et une interface réseau. Une interface est comme son nom l’indique un point de contact entre un hôte (c’est-à-dire tout type d’ordinateur) et un réseau. Un hôte peut avoir autant d’interfaces qu’il a de cartes réseau (une carte Ethernet, une carte Wifi, …), voire plus avec la technique d’interfaces virtuelles (que je n’aborderai pas ici). Ainsi, un hôte ne peut pas être connecté à plus de réseaux qu’il n’a d’interfaces. On fait souvent l’abus de dire « hôte » pour désigner une interface de cet hôte, mais il n’y a pas de confusion dans le contexte. Partons de l’exemple le plus courant : le réseau familial constitué de la machin-box et des différents ordinateurs de la maison. Les ordinateurs font tous partie du même réseau privé, tandis que la box joue deux rôles : le rôle du switch : c’est le point d’échange entre les différents ordinateurs du réseau. Toutes les liaisons physiques se font entre un ordinateur et le switch, et donc tout ce qui est échangé sur le réseau passe par ce dispositif, c’est donc en quelque sorte son « cœur » . le rôle du routeur : c’est une interface entre plusieurs réseau : le réseau privé d’un côté (aussi appelé LAN pour Local Area Network, ou réseau local, ou encore WLAN pour Wireless Local Area Network ou réseau local sans fil dans le cas d’un réseau… sans fil) et le grand réseau, Internet (aussi appelé WAN pour Wide Area Network). C’est grâce à ce dispositif que les ordinateurs du réseau privé peuvent accéder à Internet, et réciproquement. Du point de vue du switch, le routeur peut être vu comme un simple ordinateur faisant partie du réseau. On a donc bien dans l’objet machin-box deux entités bien distinctes. Le switch relie les ordinateurs au sein d’un même réseau tandis que le routeur relie les réseaux entre eux. 15/11/2013 22:30
  • 3. Créer un réseau Wifi Ad-Hoc 3 sur 20 http://canartichaut.kawie.fr/creer-reseau-wifi-adhoc/ En supposant qu’un switch supporte des liaisons filaires en Ethernet et des liaisons sans-fil en Wifi, l’utilisation des deux types de connectivité ne change rien du point de vue topologie du réseau : relier un ordinateur avec du filaire ou du Wifi ne dépend que de vos choix, mais n’influera pas sur le réseau lui-même. Le filaire assure en général un débit meilleur et constant dans les conditions habituelles chez les particuliers tandis que le Wifi permet une meilleure mobilité mais est plus sensible aux interférences. Les hubs étant désormais dépassés (les switchs sont de nos jours aussi abordables financièrement et sont plus efficaces du point de vue technique), nous avons vu les principaux équipements d’un réseau : les ordinateurs simples, reliés à un seul réseau, les switchs, reliant les ordinateurs et les routeurs, qui sont en fait des ordinateurs pouvant se connecter à plusieurs réseaux simultanément, et configurés de telle manière à faire un pont entre les réseaux auxquels ils sont connectés. Les réseaux IP La topologie d’un réseau est une chose, mais relier physiquement les ordinateurs ne suffit pas : encore faut-il que ceux-ci parlent le même langage pour se comprendre. En informatique, on parle de protocole. À l’image du monde réel, un protocole informatique est une spécification d’interaction entre deux entités. Votre navigateur « parle » HTTP avec les serveurs Web, votre ordinateur « parle » DNS avec un serveur DNS pour convertir un nom de domaine en adresse IP, votre modem « parle » PPPoE pour vous relier à Internet si vous avez une connexion ADSL, etc. Ces protocoles permettent un échange bien défini entre deux entités (un client et un serveur dans le cas des protocoles réseau) afin de réaliser une action bien précise. HTTP permet d’effectuer des requêtes sur des ressources (les développeurs Web connaissent bien les méthodes GET et POST, mais moins PUT et DELETE appliquées sur les ressources, des URL) tandis que SMTP est le protocole utilisé pour envoyer des mails, etc. Le protocole qui nous intéresse ici est IP (Internet Protocol), en particulier la version 4 (IPv4), actuellement (en août 2010) la version la plus utilisée (il serait de bon goût de mettre à jour cette page au moment où Internet basculera entièrement en IPv6). Comme on peut l’imaginer, ce protocole sert à créer des réseaux… IP ! Nous allons nous intéresser à un 15/11/2013 22:30
  • 4. Créer un réseau Wifi Ad-Hoc 4 sur 20 http://canartichaut.kawie.fr/creer-reseau-wifi-adhoc/ morceau seulement de la spécification : ce qui nous permettra de monter notre réseau. Intéressons-nous d’abord aux identifiants, c’est-à-dire à la manière de désigner un objet quand on « parle » IP. L’identifiant de base en IP, comme vous l’avez sûrement déjà entendu est l’adresse IP. Celle-ci est un bloc de quatre nombres (allant de 0 à 255 compris : des octets) séparés par des points (c’est juste une manière de l’écrire). Par exemple : 213.186.58.151 est une adresse IP écrite pour les humains. Les ordinateurs manipulent en revanche plus facilement un seul entier pour une adresse ; par exemple l’adresse précédente 213.186.58.151 est mémorisée par l’ordinateur en tant que l’entier 3585751703. Pourquoi ? C’est bien simple : on convertit chaque nombre entre 0 et 255 (chaque octet) par son équivalent en binaire (8 bits par octet), et on colle le tout pour faire un seul nombre binaire (ce nombre a 4 × 8 bits = 32 bits, donc). Comme pratiquement tout le temps en informatique, on en revient à attribuer un numéro pour identifier les choses. Ah. Mais alors qu’est-ce que les adresses IP servent à identifier ? Eh bien deux types d’entité : une adresse IP sert à identifier soit un réseau, soit un ordinateur du réseau (un « hôte », ou host). À ce moment-là, comment une adresse IP peut-elle désigner ces deux choses en même temps ? C’est assez simple : on utilise certains bits pour identifier le réseau, et tous les autres pour identifier la machine sur le réseau en question, c’est là qu’intervient le masque de sous-réseau (netmask pour subnet mask). Un masque de sous-réseau est simplement un nombre ayant la même taille que l’adresse IP, c’est-à-dire ayant le même nombre de bits (en l’occurence 32 bits pour une IPv4). Pour comprendre comment l’utiliser, il faut représenter le masque ainsi que l’adresse IP associée sous forme de nombre binaire. On associe ansi chaque bit de l’adresse IP au bit du masque correspondant. Plusieurs opérations permettent de tirer des informations de ce couple adresse IP-masque de sous-réseau. Soit A l’adresse IP et M le masque de sous-réseau : faire un ET logique entre les deux nombres(A ET M) calcule l’adresse du réseau ; faire un ET logique entre l’adresse IP et le négatif du masque (A ET NON M) calcule l’adresse de l’ordinateur au sein du réseau ; faire un OU logique entre l’adresse IP et le négatif du masque (A OU NON M) calcule l’adresse de diffusion du réseau (ou broadcast), qui sert en bref à envoyer un message à tous les postes du réseau. À l’inverse, l’unicast consiste à adresser un paquet à un seul hôte dans le réseau (en utilisant son adresse IP propre). Pour plus d’informations sur l’unicast, le broadcast, le multicast, l’anycast, … consultez Wikipédia :-) ([fr.Wikipédia] Unicast) Rassurez-vous, lorsqu’on monte un petit réseau local sans trop d’envergure, il n’y a pas besoin de faire des calculs aussi lourds, mais quand on apprend il est intéressant de voir comment ça marche. Du coup, je sens que quelques exemples feraient passer le morceau. Prenons A = 192.168.1.13 et M = 255.255.255.0 (c’est une adresse IP de machine qu’il est possible de trouver dans le réseau privé de pas mal de Machin-box), et effectuons ces calculs pour en apprendre plus sur le réseau de cette machine. Tout d’abord les conversions en binaire (je garde les points pour plus de lisibilité) : Opération binaire Donnée Adresse IP Masque A M Résultat en binaire Résultat en décimal 11000000.10101000.00000001.00001101 192.168.1.13 11111111.11111111.11111111.00000000 255.255.255.0 15/11/2013 22:30
  • 5. Créer un réseau Wifi Ad-Hoc 5 sur 20 Adresse du réseau Numéro du poste Adresse de diffusion http://canartichaut.kawie.fr/creer-reseau-wifi-adhoc/ A ET M 11000000.10101000.00000001.00000000 192.168.1.0 A ET NON M 00000000.00000000.00000000.00001101 0.0.0.13 A OU NON M 11000000.10101000.00000001.11111111 192.168.1.255 Notez bien que le masque a toujours cette forme-là : les uns à gauche (ils représentent la partie réseau) et les zéros à droite (ils représentent la partie hôte). Il me semble qu’il est techniquement possible de les mélanger, mais l’architecture réseau se compliquerait alors tellement qu’un tel choix serait idiot. Du coup, au lieu de noter le couple adresse IP-masque comme A.B.C.D/E.F.G.H, on peut souvent écrire A.B.C.D/N où N est le nombre de « 1 » présent dans le masque, sachant qu’ils sont tous groupés à gauche : c’est la notation CIDR (Classless Inter-Domain Routing). On écrirait donc dans notre exemple 192.168.1.13/24. Avec la notation CIDR, on va bien plus vite : 24 est le nombre de bits qui servent à identifier le réseau (24 = 3 × 8, donc 3 octets), soit 192.168.1 (c’est le préfixe = identifiant du réseau), et 32 − 24 = 8 bits servent à identifier la machine, soit 13 ici (c’est le suffixe = identifiant du réseau). Il est aussi utile de remarquer que l’adresse du réseau est la plus basse (une IP est un nombre, donc c’est le nombre le plus petit du réseau), tandis que que l’adresse de diffusion est la plus haute (le nombre le plus grand du réseau). Prenons un autre exemple un chouilla plus complexe : analysons le réseau de la machine A/M = 172.18.154.56/14 (le « /14 indique que le masque est 255.252.0.0). La seule vraie complexité vient du fait que la séparation réseau-hôte au niveau de l’adresse IP en forme binaire ne coïncide pas avec la séparation entre deux octets ; par conséquent un des 4 octets « mélange » hôte et IP et la différence n’est bien nette qu’en binaire (voir le code couleur, rouge pour la partie réseau et bleu pour la partie hôte). Opération binaire Donnée Adresse IP Masque Adresse du réseau Numéro du poste Adresse de diffusion Résultat en binaire Résultat en décimal A M 10101100.00010010.10011010.00111000 172.18.154.56 A ET M 10101100.00010000.00000000.00000000 172.16.0.0 A ET NON M 00000000.00000010.10011010.00111000 0.2.154.56 A OU NON M 10101100.00010011.11111111.11111111 172.19.255.255 11111111.11111100.00000000.00000000 255.252.0.0 Une chose à retenir quand on parle de réseau IP est que l’échange de données se fait selon une commutation de paquets, c’est-à-dire qu’au lieu d’envoyer et de recevoir un flot (ou flux) de données avec un ensemble statique de correspondants comme en téléphonie classique (sauf exception très rare), les données à envoyer ou recevoir sont fragmentées en plusieurs paquets, ce qui rend possible le fait de parler à plusieurs personnes en même temps et de changer de correspondants sans connexion-déconnexion du réseau (impossible avec un téléphone). Chaque paquet contient l’adresse IP du destinataire et l’adresse IP de l’expéditeur, et les différents intermédiaires (qui s’occupent uniquement de transmettre le paquet à la bonne machine) ne font que lire l’adresse de destination (seule la machine visée s’occupe de l’adresse IP de l’expéditeur, afin de lui répondre). Attribuer des adresses IP La sous-section précédente explique qu’une adresse IP et un masque permettent ensemble de déterminer l’adresse du réseau et l’adresse de la machine désignée au sein de ce réseau. En se mettant à la place de l’administrateur réseau, on se demande maintenant comment 15/11/2013 22:30
  • 6. Créer un réseau Wifi Ad-Hoc 6 sur 20 http://canartichaut.kawie.fr/creer-reseau-wifi-adhoc/ choisir et attribuer des adresses IP lors de la création d’un réseau. Bien sûr, pour que le réseau fonctionne, tous les ordinateurs le composant doivent avoir au moins une adresse IP, et une adresse IP ne doit être associée qu’à un seul ordinateur à la fois, ou à rien du tout. Autrement dit, au sein d’un même réseau, deux ordinateurs ne peuvent pas posséder le même numéro de poste, et tous les ordinateurs doivent avoir la même adresse de réseau (et donc le même masque). Ces conditions suffiraient si le réseau était condamné à être isolé de tout le reste. En effet, théoriquement il est possible d’utiliser tout le panel d’adresses disponible en IPv4, soit très grossièrement 232 = 4 milliards d’adresses. Les problèmes viennent lorsqu’on décide de connecter le réseau à un autre… comme Internet par exemple ! La condition supplémentaire quand on considère les réseaux interconnectés est que chaque ordinateur à qui un hôte peut envoyer un paquet doit avoir une adresse IP différente. C’est un peu tordu, mais avec les techniques de NAT, il est possible de contourner la condition qui aurait dû être : « chaque ordinateur doit avoir une adresse IP unique dans l’ensemble des réseaux connectés ». Ainsi, il est nécessaire qu’une entité unique au niveau mondial régule l’attribution d’adresses IP. C’est l’IANA qui satisfait ce rôle. Celle-ci déclare qu’une adresse IP est par défaut utilisable sur Internet, à l’exception d’une quinzaine de plages d’adresses IP listée ici (personnellement je ne les connais pas par cœur…) : [fr.Wikipédia.org] Plages d’adresses IP spéciales. Il est ainsi fait la distinction entre les IP publiques (qu’une organisation dédiée peut attribuer à des hôtes, et utilisables sur Internet, ou WAN) et privées (c’est-à-dire en LAN). Je ne rentrerai pas dans l’explication du mécanisme d’attribution des adresses publiques : seules les adresses privées nous intéressent ici. Elles sont utilisables pour n’importe qui souhaitant créer un réseau. L’important est que ces adresses ne soient pas utilisées sur le net. Les paquets qui utilisent ces adresses sont de toute façon supprimés dès qu’ils tentent d’aller sur Internet. DONC, l’information intéressante ici est : si vous voulez créer un réseau local (c’est-à-dire utilisant des adresses privées), vous pouvez utiliser les plages IP suivantes (elles étaient dans la liste publiée par l’IANA) : 10.0.0.0/8 (de 10.0.0.0 à 10.255.255.255) 172.16.0.0/12 (de 172.16.0.0 à 172.31.255.255) 192.168.0.0/16 (de 192.168.0.0 à 192.168.255.255) Deux remarques cependant : premièrement, vous pouvez parfaitement n’utiliser que des portions de ces plages d’adresses. Par exemple, la majorité des Machin-box sont configurées par défaut pour créer un réseau sur la plage 192.168.1.0/24 (de 192.168.1.0 à 192.168.1.255). De plus, lorsqu’il s’agit d’attribuer les adresses aux hôtes, il faut bien exclure l’adresse haute (c’est l’adresse de diffusion, ou broadcast et l’adresse basse (c’est l’adresse du réseau lui-même). Sur le réseau de la plupart des Machin-box, l’adresse haute est 192.168.1.255 et l’adresse basse est 192.168.1.0 ; les adresses utilisables pour les ordinateurs sont donc de 192.168.1.1 à 192.168.1.254, soit 254 adresses au total. Voilà, ouf, vous pouvez respirer. ;-) Cette partie-là m’avait beaucoup intéressé quand j’ai appris ces notions, mais je conçois parfaitement que ça en rebute certains (que par ailleurs je félicite d’avoir lu jusqu’ici). Pour tous les autres, avides de connaissances, il reste encore des choses à apprendre, et donc je vous renvoie aux ressources externes, et puis dans quelques mois ou années, il faudra reconstituer ses connaissances avec l’arrivée de l’IPv6 ! Maintenant, place à la pratique !! Création d’un réseau Wifi Ad-Hoc basique Cette section explique rapidement les particularités d’un réseau Wifi puis liste les étapes pour 15/11/2013 22:30
  • 7. Créer un réseau Wifi Ad-Hoc 7 sur 20 http://canartichaut.kawie.fr/creer-reseau-wifi-adhoc/ configurer chaque poste dans le cas d’un réseau Wifi Ad-Hoc autonome et isolé, tout ce qu’il y a de plus basique Le Wifi en bref Le Wi-Fi (pour Wireless-Fidelity) est tout d’abord une norme (IEEE 802.11 suivit d’une lettre, plus la lettre est loin dans l’alphabet, mieux c’est en gros). Celle-ci permet, pour les cartes réseaux qui suivent cette norme, de constituer un réseau avec les autres équipements dits « Wifi ». Rien de bien mirobolant, c’est en fin de compte une norme comme l’Ethernet, sauf que c’est pour les réseaux sans-fil. Pour la petite histoire, la fréquence des ondes électromagnétiques utilisée par les équipements Wifi est positionnée sur celle utilisée par les micro-ondes (c’est-à-dire les ondes qui font chauffer les molécules d’eau). C’est dû à la législation dans certains pays (tous ? dont la France en tout cas), où l’utilisation d’un bande de fréquence est règlementée. Du coup si on utilise une fréquence déjà utilisée mais pas pour communiquer, ça passe… On va retenir deux modes de fonctionnement pour les réseaux Wifi : le mode « Infrastructure », ou avec point d’accès, et le mode « Ad-hoc » ou de pair à pair. Le mode infrastructure met en place, à l’image du réseau Ethernet, un point d’accès Wifi, c’est-à-dire un type de switch. La flexibilité du système permet d’utiliser plusieurs points d’accès connectés entre eux pour couvrir une zone large et ainsi permettre le passage de client itinérant d’un point d’accès à un autre sans déconnexion… Mais bon, le cas le plus courant est toujours la Machin-box, qui fait office de point d’accès Wifi. Soit le poste qu’on veut relier au réseau est à portée du point d’accès (auquel cas ça fonctionne), soit pas (je vous laisse deviner ce qu’il se passe). L’avantage est que pour que deux postes communiquent, il suffit que les deux captent le point d’accès : pas besoin que les deux postes se captent réciproquement. À cause de la distance, deux stations sont hors de portée l’une de l’autre. Elles peuvent cependant communiquer car tous les échanges se font par l’intermédiaire du point d’accès Wifi. C’est le mode Ad-Hoc que nous allons utiliser ici. Si vous avez un point d’accès comme une Fonéra, autant l’utiliser (on peut trouver ça plus pratique qu’un réseau Ad-Hoc), mais je vous laisser consulter la documentation disponible sur le Web. Le mode Ad-Hoc, donc… Un réseau Wifi Ad-Hoc est en fait constitué uniquement des postes du réseau, sans point d’accès. C’est ce qui permet de mettre en réseau plus ou moins simplement des ordinateurs équipés de carte Wifi (quasiment tout le temps depuis quelques années) de manière improvisée. J’entends par là, par exemple : on se retouve à plusieurs dans le train, mais on n’a pas de point d’accès à proximité, alors hop ! on se monte un réseau Ad-Hoc, et voilà le travail ! C’est bien sûr ce qui s’est passé pendant cette semaine de 15/11/2013 22:30
  • 8. Créer un réseau Wifi Ad-Hoc 8 sur 20 http://canartichaut.kawie.fr/creer-reseau-wifi-adhoc/ conférence dont je parlais au début. Les ordinateurs connectés à un réseau Ad-Hoc communiquent donc directement entre eux. La conséquence directe et que deux ordinateurs reliés au réseau ne pourront pas forcément communiquer s’ils ne se captent pas. On peut mettre en place un système de routage pour résoudre ce problème, mais c’est tout de suite plus compliqué (et donc moins improvisé pour le coup) ; je détaille ça dans les parties Relier les réseaux entre eux et Augmenter la portée d’un réseau Wifi Ad-Hoc. À cause de la distance, des deux stations sont hors de portée l’une de l’autre. Le réseau Ad-Hoc de base ne leur permet donc pas de communiquer entre elles directement. Cependant, une configuration plus fine (avec un intermédiaire) permettrait de résoudre le problème. Création du réseau Ad-Hoc avec Network-manager sous Debian La mise en place du réseau se fait en deux étapes. La première est de spécifier les paramètres qui serviront à créer le réseau : c’est faisable à n’importe quel moment, et on n’a à le faire qu’une seule fois (puisque les paramètres sont enregistrés). La deuxième est de se connecter au réseau (ce qui le créera, étant donné la forme d’un réseau Ad-Hoc), ce qui doit être fait à chaque fois qu’on veut se relier au réseau, avec les autres, ce qui doit être fait à chaque arrivée. Première étape : faites un clic droit sur l’icône de Network Manager, puis sélectionnez l’item « Modification des connexions… ». 15/11/2013 22:30
  • 9. Créer un réseau Wifi Ad-Hoc 9 sur 20 http://canartichaut.kawie.fr/creer-reseau-wifi-adhoc/ Dans la fenêtre qui apparaît, allez dans l’onglet « Sans fil », puis cliquez sur le bouton « Ajouter ». La fenêtre qui apparaît vous permet de configurer votre réseau. Le champ « Nom de la connexion » n’a aucune incidence sur le réseau que vous allez créer ; il sert à Network Manager à nommer l’ensemble des paramètres pour pouvoir vous le proposer dans un menu au moment de se connecter. L’option « Connecter automatiquement » n’a pas d’importance. Dans l’onglet « Sans fil », donnez-lui un nom (SSID), de préférence avec des caractères non spéciaux (0 à 9, a à z et A à Z) et spécifiez le mode « Ad Hoc ». Dans l’onglet « Paramètres IPv4 », spécifiez la méthode « Manuelle », puis dans la partie « Adresses », cliquez sur le bouton « Ajouter » et remplissez les champs selon vos préférences pour le réseau. Par exemple, pour ceux qui n’ont pas lu la première partie théorique : Adresse : 192.168.42.1 ; ce sera l’adresse IP de l’ordinateur sur lequel vous faites le réglage, il faut donc en choisir une différente par ordinateur que vous connecterez au réseau. L’intervalle est de 192.168.42.1 à 192.168.42.254. Masque de réseau : 255.255.255.0 ; ce sera le même masque pour tous les ordinateurs du réseau. Passerelle : vous pouvez ne pas en mettre (0.0.0.0 signifie : personne), c’est le 15/11/2013 22:30
  • 10. Créer un réseau Wifi Ad-Hoc 10 sur 20 http://canartichaut.kawie.fr/creer-reseau-wifi-adhoc/ cas par défaut sauf si vous mettez plus tard en place un ordinateur qui fera passerelle vers un autre réseau (comme Internet, ou celui de l’école), auquel cas il suffit de mettre à la place l’adresse IP de l’ordinateur qui fait office de passerelle. Deuxième étape : faites un clic gauche sur l’icône de Network Manager, et sélectionnez « Se connecter à un réseau sans fil invisible ». Une fenêtre apparaît ; choisissez dans le champ « Connexion » le nom du réseau que vous avez créé (dans mon exemple, c’était « MonReseauAdHoc »), puis cliquez sur « Se connecter ». L’icône de Network Manager se met à indiquer que l’ordinateur tente la connexion… Quelques secondes plus tard, un message devrait apparaître vous confirmant que la connexion est établie… Et c’est gagné ! Si vous voulez tester la connexion, vous pouvez utiliser ping en ligne de commande : # On suppose que votre adresse est 192.168.42.1 # tandis que celle d’un autre ordinateur sur le réseau est 192.168.42.2 # et que 192.168.42.3 n’est utilisée par personne 15/11/2013 22:30
  • 11. Créer un réseau Wifi Ad-Hoc 11 sur 20 http://canartichaut.kawie.fr/creer-reseau-wifi-adhoc/ # Tappez Ctrl-C pour arrêter le ping ping 192.168.42.1 PING 192.168.42.1 (192.168.42.1) 56(84) bytes of data. 64 bytes from 192.168.42.1: icmp_req=1 ttl=64 time=0.085 ms 64 bytes from 192.168.42.1: icmp_req=2 ttl=64 time=0.072 ms 64 bytes from 192.168.42.1: icmp_req=3 ttl=64 time=0.072 ms ^C --- 192.168.42.1 ping statistics --3 packets transmitted, 3 received, 0% packet loss, time 1999ms rtt min/avg/max/mdev = 0.072/0.076/0.085/0.009 ms # Aucun paquet perdu : votre ordinateur se ping bien ! ping 192.168.42.2 (TODO) # Aucun paquet perdu : votre ordinateur communique sans mal avec l’autre ping 192.168.42.3 PING 192.168.42.3 (192.168.42.3) 56(84) bytes of data. From 192.168.42.1 icmp_seq=1 Destination Host Unreachable From 192.168.42.1 icmp_seq=2 Destination Host Unreachable From 192.168.42.1 icmp_seq=3 Destination Host Unreachable ^C --- 192.168.42.3 ping statistics --4 packets transmitted, 0 received, +3 errors, 100% packet loss, time 3018ms pipe 3 # 100 % de paquets perdus : normal, cette adresse IP n’est pas utilisée… Eh bien voilà, vous avez un réseau ! À vous maintenant de le rendre intéressant… Je vous laisse chercher par vous-même comment installer un serveur Web, un serveur IRC, un serveur Tetrinet, etc… Il restera ensuite à annoncer à ceux qui se connectent au réseau quels serveurs sont disponibles sur quelles machines ! La suite de ce document liste quelques possibilités pour rendre l’utilisation de votre réseau plus simple et pratique. Mise en place d’un serveur DHCP Un réseau construit en ne suivant que la partie précédente présente quelques inconvénients majeurs. Un des plus basique est la nécessité d’une autorité (personne réelle) centrale qui attribue des adresses IP à chaque poste qui veut se connecter, ce qui implique que chaque personne voulant se relier au réseau doit contacter une personne, et que celle-ci retienne quelle adresse elle a attribué à qui. Un serveur DHCP permet, entre autres, d’automatiser ce processus. Survol du DHCP DHCP (pour Dynamic Host Configuration Protocol) est le nom d’un protocole servant, comme son nom l’indique, à configurer automatiquement un hôte voulant se connecter au réseau. Généralement, un serveur DHCP attribue aux hôtes au minimum une adresse IP et un masque de réseau, mais il peut aussi diffuser l’adresse de la passerelle par défaut (voir la partie Ponts (routeurs) entre deux réseaux), ou l’adresse des serveurs DNS. Ce processus automatique libère l’administrateur réseau d’une lourde charge de travail (surtout pour les réseaux qui changent souvent) mais aussi est bien plus fiable : ce travail manuel digne d’une fourmi, un peu comme les calculs arithmétiques, est effectué la quasitotalité du temps sans erreur par un ordinateur, au contraire d’un humain. Les ordinateurs configurés à la mains sont dits configurés statiquement (ils ont des adresses IP statiques) tandis que les ordinateurs configurés par DHCP sont dits configurés dynamiquement (ils ont des adresses IP dynamiques). Ce protocole prévoit au sein d’un même segment de réseau (ce qui est équivalent au réseau Ad-Hoc tout entier dans notre cas) un ordinateur tout le temps disponible faisant tourner un serveur DHCP. Cet ordinateur est supposé configuré statiquement tandis que le programme 15/11/2013 22:30
  • 12. Créer un réseau Wifi Ad-Hoc 12 sur 20 http://canartichaut.kawie.fr/creer-reseau-wifi-adhoc/ serveur est configuré pour attribuer aux hôtes se connectant les adresses IP d’une certaine plage. Il est possible de faire cohabiter des hôtes configurés statiquement et d’autres configurés dynamiquement, la seule condition étant que les hôtes ayant des adresses statiques n’empruntent pas d’adresse que le serveur DHCP est censé distribuer. Bien sûr, si jamais le serveur est inaccessible, les hôtes configurés dynamiquement ne peuvent plus se connecter au réseau, ce serveur doit donc être très disponible. Voici globalement le déroulement de l’interaction entre un serveur et un client DHCP : le client (n’ayant pas encore d’adresse IP) envoie par diffusion (le fameux broadcast) une requête au serveur DHCP (DHCP DISCOVER) ; le serveur reçoit la requête et fait une ou plusieurs propositions d’adresse IP au client (DHCP OFFER) ; le client reçoit les propositions, en choisit une, et la demande au serveur ( DHCP REQUEST) ; le serveur reçoit la demande et renvoie au client sa nouvelle adresse ainsi que son masque de réseau, la durée de validité de ce bail et éventuellement d’autres paramètres (DHCP ACK) ; le client prend en compte les paramètres reçus et est configuré, youpi !. Pour les curieux : : Le serveur DHCP peut répondre au client uniquement (c’est-à-dire sans broadcast) même si ce dernier n’a pas encore d’adresse IP propre en utilisant l’adresse physique (adresse MAC) que le client lui a donné. Pour un paquet allant du serveur au client, l’adresse IP de destination est alors 0.0.0.0. Si le serveur DHCP est hors d’atteinte du client (les routeurs, par exemple, bloquent les messages de diffusion), alors il est possible d’installer un relai DHCP « du côté » du client. Ce relai est configuré statiquement et connait l’adresse IP du serveur : ainsi, il peut contourner la limitation en broadcast du routeur en communiquant au serveur en unicast. Son travail n’est alors que de transmettre les requettes DHCP du client au serveur, et les réponses DHCP du serveur au client. Installation d’un serveur DHCP sous Debian Attention ! N’oubliez pas de désactiver votre serveur DHCP quand vous vous connectez à un réseau qui n’est pas le vôtre : vous perturberiez la configuration de celui-ci ! Personnellement, j’ai désactivé la mise en marche du serveur DHCP sur ma machine afin de ne l’activer que quand je crée mon réseau. Passons à l’installation : munissez-vous de votre shell favori en superutilisateur ( root) pour saisir la commande : aptitude install dhcp3-server Puis répondez aux questions qui vous sont posées (généralement « êtes-vous sûr de […] »). Une fois le(s) paquet(s) installé(s), il reste à configurer le serveur. Pour cela, il suffit d’éditer, voire de créer le fichier /etc/dhcp/dhcpd.conf. Ici, pour l’exemple, je suppose que votre serveur DHCP est sur la machine 192.168.42.1/24, qu’il distribue des adresses dans l’intervalle 192.168.42.20 à 192.168.42.254 (comprises), et que la passerelle par défaut est 192.168.42.2. # Configuration du serveur/service DHCPd # pour votre réseau (Ad-Hoc ?) local # # # # Serveurs DNS (ici, OpenDNS ; facultatif) : Cette entrée n’est utile que lorsque votre réseau est relié à Internet. La liste des serveurs séparés par des virgules (en général : un serveur primaire et un serveur secondaire) 15/11/2013 22:30
  • 13. Créer un réseau Wifi Ad-Hoc 13 sur 20 http://canartichaut.kawie.fr/creer-reseau-wifi-adhoc/ option domain-name-servers 208.67.222.222, 208.67.220.220; # Masque de réseau puis adresse de diffusion (nécessaires) option subnet-mask 255.255.255.0; option broadcast-address 192.168.42.255; # Temps de renouvellement d’un bail par défaut puis durée maximale d’un bail # (nécessaires) default-lease-time 3600; max-lease-time 7200; # Un serveur DHCP peut s’occuper de plusieurs « sous-réseaux ». # Le cas qui nous intéresse ici : le serveur s’occupe de tout le réseau : # on indique donc l’adresse du réseau entier et son masque de réseau subnet 192.168.42.0 netmask 255.255.255.0 { # Intervalle des adresses IP que le serveur doit distribuer (nécessaire) range 192.168.42.20 192.168.42.254; # Passerelle par défaut (facultatif) option routers 192.168.42.2; } # Si vous voulez que certains hôtes — en plus de votre serveur DHCP, donc — aient une adresse IP fixe, relevez leur adresse MAC. Le nom d’hôte (ici monrouteur) est arbitraire. Bien sûr, les adresses IP fixes doivent être host de l’intervalle des adresses IP distribuées dynamiquement. host monrouteur { # Adresse MAC hardware ethernet 12:34:56:78:90:AB; # Adresse IP attribuée fixed-address 192.168.42.2; } # Mode autoritaire : ce serveur DHCP est le seul de votre réseau authoritative; Après avoir enregistré le fichier de configuration, il ne reste plus qu’à redémarrer le serveur DHCP : service isc-dhcp-server restart Configuration des clients DHCP avec Network Manager Dans la configuration des hôtes avec Network Manager plus haut, on attribue des adresse IP statiques. Si un serveur DHCP est installé sur le réseau, il est toujours possible d’utiliser des adresses IP fixes comme indiqué plus haut du moment qu’on reste hors de l’intervalle gérée par le serveur DHCP. En revanche, se connecter à un réseau muni d’un serveur DHCP est bien plus simple ! Il existe deux possibilités : soit on s’y connecte depuis la première fois, soit on s’y est déjà connecté étant configuré avec une adresse IP fixe. Occupons-nous d’abord du cas le plus simple (celui qui intéressera tous les nouveaux connectés au réseau). Il est nécessaire et suffisant que vous soyez à portée du réseau Ad-Hoc (et en particulier à portée de son serveur DHCP). Faites un clic droit sur l’icône de Network Manager : celui-ci vous liste dans un menu les SSIDs des réseaux que vous captez. Cliquez sur le réseau Ad-Hoc qui vous intéresse… et attendez que la magie opère ! Si la connexion est réussie (et si le serveur DHCP et opérationnel et que votre carte Wifi est dans de bonnes conditions, c’est ce qui devrait se passer), il n’y a plus rien à faire. En effet, Network Manager tente par défaut de se configurer avec un serveur DHCP. Dans le cas où vous vous êtes déjà connecté au réseau, mais en configuration statique, reprenez l’éditeur de configuration de Network Manager, éditez le réseau voulu, puis dans la fenêtre de configuration, onglet « Paramètres IPv4 », choisissez l’option « Automatique » du menu « Méthode ». Enfin, retentez de vous connecter au réseau sans-fil de la manière que vous voulez. 15/11/2013 22:30
  • 14. Créer un réseau Wifi Ad-Hoc 14 sur 20 http://canartichaut.kawie.fr/creer-reseau-wifi-adhoc/ Relier des réseaux entre eux À cause de la portée des cartes Wifi ou pour toute autre raison, on peut se retrouver obligé de scinder un réseau Ad-Hoc en deux. On a alors plusieurs réseaux, voisins certes, mais isolés. Cette partie indique comment mettre ceux-ci en contact, c’est-à-dire comment permettre aux hôtes des deux réseaux de communiquer entre eux. Réseaux indépendants ? Notre but étant de relier au moins deux réseaux, il faut savoir qu’à partir du moment où les réseaux utilisent le protocole IP, il y a forcément un moyen de les relier, qu’ils soient en Ethernet, en Wifi, ou autre… Après, les relier est un terme vague. J’entends ici par « relier » faire en sorte que chaque ordinateur d’un réseau puisse initier (et mener à terme) un échange avec n’importe quel ordinateur d’un autre réseau, de la même manière que si ces deux hôtes étaient dans le même réseau. C’est en quelque sorte « étendre » ce dernier. C’est d’ailleurs de cette manière qu’Internet est construit : on relie plusieurs réseaux pour en former un plus grand. La condition la plus basique est simple (et on l’a déjà évoquée) : si relier des réseaux forment un nouveau réseau, alors il faut que les IP ne soient pas utilisées plusieurs fois simultanément : une IP ne correspond qu’à un seul ordinateur à un instant donné. La deuxième condition est tout simplement de devoir placer un ordinateur en périphérie de plusieurs réseaux, constituant un pont entre ceux-ci : ce sont les fameux routeurs. Concrètement, on munit un ordinateur d’autant de cartes réseaux que de réseaux à relier, et on le configure « comme il faut », puis vient la configuration de tous les hôtes afin de leur faire tenir compte de ce pont. Un routeur est un point de contact entre plusieurs réseaux, et est matériellement un hôte partout où il est présent : il a ses propres adresses IP, précisément une (différente) par réseau. Il transfère les paquets provenant d’un réseau à destination d’un autre réseau. Introduction au routage 15/11/2013 22:30
  • 15. Créer un réseau Wifi Ad-Hoc 15 sur 20 http://canartichaut.kawie.fr/creer-reseau-wifi-adhoc/ Tout d’abord : qu’est-ce que le routage ? La réponse est simple : c’est l’ensemble des mécanismes qui orientent un paquet IP de son expéditeur à son destinataire au sein de réseaux. Cela concerne les hôtes émetteurs et récepteurs ainsi que tous les routeurs situés aux périphéries des réseaux intermédiaires. Pour faire rapide, l’ordinateur qui émet le paquet regarde l’adresse de destination de ce dernier. À ce moment-là, deux possibilités : soit l’hôte visé est dans le même réseau (auquel cas on lui transmet le paquet), soit à l’inverse l’hôte visé est sur un autre réseau. C’est ce dernier cas qui est le plus intéressant : l’émetteur regarde sa liste de routes, y lit quel est le meilleur routeur sur le réseau pour acheminer le paquet et enfin le lui transmet. À son tour, le routeur se comporte comme un émetteur, pour transmettre à l’hôte directement si possible ou pour transmettre le paquet à un autre routeur, et ainsi de suite. Il y a plusieurs choses à retenir : Pour tous les intermédaires, la seule information utile au routage est l’adresse IP de destination du paquet. L’adresse IP de l’expéditeur est aussi renseignée dans le paquet, mais elle ne sert qu’à l’hôte recevant le paquet : elle lui permet de répondre. Ce système fonctionne même si les routeurs ne connaissent pas la structure globale du réseau. En effet, il leur suffit de savoir dans quel réseau il est et où retransmettre le paquet pour tel ou tel réseau ; ensuite, s’adresser aux bons intermédiaires est suffisant. J’ai parlé de route sans définir ce que c’était, mais on peut en avoir une idée avec l’explication précédente. Une route consiste à dire « pour envoyer les paquets vers tel réseau, il suffit de transmettre le paquet à tel routeur ». La liste des routes (table de routage IP, en général intégrée dans le noyau) est accessible sous Unix avec la commande route (en superutilisateur). Ces routes se présentent sous la forme : Destination, Passerelle, Masque de réseau (ces champs sont représentés par des IP) ainsi que d’autres informations additionnelles (comme l’interface réseau utilisée, le nombre de routeurs intermédiaires, …). L’association de « Destination » et de « Masque de réseau » permet de déterminer le réseau concerné (c’est-à-dire l’intervalle d’IP que cette route permet d’atteindre) tandis que « Passerelle » désigne l’IP du routeur à qui transmettre le paquet. Il faut bien sûr que ce routeur soit directement accessible, sans intermédiaire. Si « Passerelle » vaut 0.0.0.0, cela signifie que l’hôte est sur le même réseau, directement accessible, sans routeur intermédiaire. Une route particulière (pas toujours présente) s’appelle la route par défaut. L’adresse IP « Destination » est 0.0.0.0 et le masque est 0.0.0.0, ce qui veut dire que cette route permet d’atteindre n’importe quel hôte (toutes les adresses IP sont atteignables). C’est la route qui relie généralement les ordinateurs en périphérie d’Internet (c’est-à-dire M. Toutlemonde) ; le masque 0.0.0.0 montre qu’ils perçoivent Internet comme un seul réseau comportant toutes les adresse IP. Dans ce cas, la passerelle est naturellement appelée la passerelle par défaut. Les routes sont généralement classées. Les routes les plus précises, les plus spécifiques (c’est-à-dire vers de petits réseaux) sont généralement au début de la table de routage, tandis que les routes concernant les gros réseaux sont plutôt vers la fin. Ainsi, la route par défaut est théoriquement la dernière de la liste, ce qui est logique : c’est la route la plus générale, la moins spécifique, vers le plus gros des réseaux. Un hôte voulant transmettre un paquet consultera donc sa liste de routes dans l’ordre : si cette liste ne contient pas de route spécifique vers le réseau voulu, l’hôte cherchera des routes de moins en moins « précises », jusqu’à arriver à la route par défaut. Si aucune route ne convient et s’il n’y a pas de route par défaut, le paquet est jeté, et une notification est envoyée à l’émetteur du paquet pour le prévenir. Un exemple ne sera pas de trop pour faire passer le morceau. ;-) Je vais reprendre la stucture du réseau d’exemple de la section précédente, ajouter un réseau, et munir le routeur central ainsi que l’ordinateur émetteur de tables de routage (mis à part pour le router, je ne précise pas à quelle interface réseau correspond la route, puisqu’il n’y a qu’une seule interface). On voudra dans un premier temps regarder comment un paquet transite de 172.16.0.3 à 172.16.1.2, puis de 10.42.42.69 à 172.168.0.3. 15/11/2013 22:30
  • 16. Créer un réseau Wifi Ad-Hoc 16 sur 20 http://canartichaut.kawie.fr/creer-reseau-wifi-adhoc/ Un seul routeur fait ici le lien entre quatre réseaux : 172.16.0.0/24 où le routeur a l’adresse IP 172.16.0.4 (interface réseau eth0) ; 172.16.1.0/24 où le routeur a l’adresse IP 172.16.1.1 (interface réseau wlan0) ; 172.16.2.0/24 où le routeur a l’adresse IP 172.16.2.1 (interface réseau eth1) ; 10.0.0.0/8 où le routeur a l’adresse IP 10.11.12.13 (interface réseau eth2). Table de routage de 172.16.0.3 Route no Destination Passerelle Masque de réseau 1 172.16.0.0 0.0.0.0 255.255.255.0 2 172.16.0.0 172.16.0.4 255.255.252.0 3 10.0.0.0 172.16.0.4 255.0.0.0 Table de routage de 10.42.42.69 Route no Destination Passerelle Masque de réseau 1 10.0.0.0 0.0.0.0 255.0.0.0 2 172.16.0.0 10.11.12.13 255.255.252.0 Table de routage du routeur Route no Destination Passerelle Masque de réseau Interface 1 172.16.0.0 0.0.0.0 255.255.255.0 eth0 2 172.16.1.0 0.0.0.0 255.255.255.0 wlan0 3 172.16.2.0 0.0.0.0 255.255.255.0 eth1 4 10.0.0.0 0.0.0.0 255.0.0.0 eth2 15/11/2013 22:30
  • 17. Créer un réseau Wifi Ad-Hoc 17 sur 20 http://canartichaut.kawie.fr/creer-reseau-wifi-adhoc/ Dans la table de routage de l’hôte 172.16.0.3, on voit bien que la route 1 pourrait être supprimée, les paquets arriveraient bien à destination grâce à la route 2 : la route 1 est plus spécifique que la route 2 (regardez attentivement les masques). Cependant, la route 1 permet de ne pas passer par le routeur, ce qui est bien plus efficace (et accessoirement soulage le routeur d’un trafic inutile). Pour notre premier trajet, suivons un paquet IP émis par 172.16.0.3 à destination de 172.16.1.2. C’est cette dernière adresse que nous allons utiliser pour faire le routage : Parcourons dans un premier temps la table de routage de notre hôte de départ, 172.16.0.3. La route 1 ne peut pas être utilisée étant donné que l’adresse IP 172.16.1.2 n’appartient pas au réseau 172.16.0.0/255.255.255.0. En revanche, c’est le cas de la route 2 : notre adresse de destination appartient au réseau 172.16.0.0/255.255.252.0. On transmet donc le paquet à la passerelle de la route 2 : 172.16.0.4… Notre routeur reçoit le paquet et se met à son tour à parourir sa table de routage. Par le même processus, la route 1 est écartée, tandis que la route 2 prend en charge un réseau dont 172.16.1.2 fait partie. Cette route 2 indique que le trajet est direct : la passerelle est 0.0.0.0, signifiant que le réseau est accessible sans routeur intermédiaire. Notre routeur transmet donc le paquet directement à 172.16.1.2 par l’interface wlan0. L’hôte 172.16.1.2 reçoit un paquet IP qui lui est destiné. Notre paquet a bien été routé : le tour est joué ! Intéressons-nous maintenant au trajet du paquet allant de 10.42.42.69 à 192.168.0.3 : Le paquet est créé sur 10.42.42.69, il faut parcourir sa table de routage : la route 1 ne correspond pas au réseau de destination, mais c’est le cas pour la route 2. Celle-ci amène à la passerelle 10.11.12.13, on transmet donc directement le paquet à ce routeur. Le routeur reçoit un paquet dont la destination est 192.168.0.3. Il consulte lui aussi sa table de routage : la première route convient ! Cette route permet d’accèder directement au destinataire du paquet : on transmet donc directement celui-ci sur l’interface eth0. L’ordinateur 172.16.0.3 reçoit un paquet IP qui lui est adressé : mission accomplie ! On est maintenant en mesure de remarquer ceci : si l’on rajoute un nouveau réseau, mettons 192.168.0.0/24, il est nécessaire de reconfigurer l’ensemble des hôtes (routeurs compris). En effet, aucune route ne couvre pour le moment ce réseau. Cependant, si tous les hôtes (routeurs non compris) ont une passerelle par défaut, alors il suffit de reconfigurer les routeurs seulement : les hôtes enverrons les paquets à destination de ce nouveau réseau à leur passerelle par défaut (un routeur, donc), et celui-ci saura comment les router. Cette solution peut être satisfaisante, mais si le trafic est intense dans votre réseau, et que chaque réseau a accès à plusieurs routeurs (c’est-à-dire que votre réseau est bien maillé, n’est pas en forme d’étoile), il peut être intéressant de répartir le trafic en configurant les routes finement tel que les routes empruntées soient toujours les plus courtes. Pour faire une analogie, si on dit à tout le monde de passer par Paris, pour ensuite rediriger tout le monde suivant la distination, il va y avoir beaucoup de trafic à Paris, et le jour où il y aura un accident ou des embouteillages, plus rien ne fonctionnera. Toute la difficulté est alors de renseigner des panneaux un peu partout en France pour prendre le chemin le plus court (et de tenir ces informations à jour !), de sorte qu’un accident ne sera gênant que localement. On dit dans ce dernier cas que le réseau est acentré : il n’y a pas de centre, tous les nœuds sont autonomes. Notez au passage que des programmes destinés à créer des routes en fonction du voisinnage, puis de les annoncer aux autres routeurs à travers le réseau existent. Ces programmes utilisent le vieux protocole RIP (Routing Information Protocol) ou le plus récent 15/11/2013 22:30
  • 18. Créer un réseau Wifi Ad-Hoc 18 sur 20 http://canartichaut.kawie.fr/creer-reseau-wifi-adhoc/ OSPF (Open Short Path First). Comme les routes varient et sont générées automatiquement, on parle de routage dynamique par opposition au routage statique. Configuration d’un routeur La configuration d’un routeur simple se fait en deux parties (après bien sûr avoir configuré les interfaces réseau) : paramétrer les routes avec l’utilitaire route, puis configurer le pare-feu Netfilter avec l’utilitaire iptables (tous les deux avec les droits d’administrateur). Dans le cas de notre réseau Ad-hoc, il faut forcément en guise de routeur un ordinateur qui puisse se connecter au minimum à deux réseaux. Cet ordinateur a donc deux cartes réseau. Soit il a deux interfaces Wifi, auquel cas il ne reste qu’à configurer le routage proprement dit, soit vous avez deux ordinateurs, chacun ayant une carte Wifi et une carte Ethernet. Configuration des autres postes Deux possibilités : soit paramétrer chaque poste avec des routes bien spécifiques, soit s’appuyer sur le serveur DHCP pour utiliser des routes par défaut sur tous les postes. Pistes pour perfectionner Il existe mille et une manière de peaufiner, d’améliorer, de rajouter, … Cette partie en donne quelques pistes qui peuvent être intéressantes dans notre contexte. La section suivante liste des liens vers des documentations utiles pour aller plus loin. Partager une connexion Internet Cette amélioration semble assez simple sur le plan technique, mais peut poser quelques problèmes niveau responsabilité. Il s’agit en fait de créer des routes par défaut pour tous les hôtes pour qu’au bout du chemin un routeur connecté au Wifi de l’école (par exemple) fasse du NAT (Network Address Translating). Il fait ainsi passer l’ensemble de votre réseau Ad-Hoc pour lui-même aux yeux du PIE. La solution du NAT est nécessaire puisque le Wifi n’a aucune route pour votre réseau Ad-Hoc. Et c’est justement la faiblesse de l’opération : si des gens utilisent votre connexion à mauvais escient, vous en êtes responsable, puisque ça vient de votre connexion ! Augmenter la portée d’un réseau Wifi Ad-Hoc Il existe des projets qui permettent de configurer automatiquement la table de routage en fonction des hôtes voisins dans un réseau Ad-Hoc (c’est du routage dynamique). Ainsi, si un ordinateur A du réseau est hors de portée de l’ordinateur B, mais que l’ordinateur C capte les deux ordinateurs, alors un paquet devant aller de A à B transite par la passerelle C et arrive à destination. Il faut pour cela faire l’installation et la configuration sur tous les postes. Annoncer les services réseau avec ZeroConf ZeroConf (pour Zero Configuration Networking) est un ensemble de protocoles conçus par Apple. Comme son nom l’indique, ZeroConf permet aux ordinateurs en réseau d’annoncer les services qu’ils mettent à disposition (comme un serveur Web, une imprimante, …) de manière à ce que chaque client ZeroConf sur le réseau puisse découvrir les services à disposition (Service discovery). ZeroConf permet aussi, au sein d’un même réseau seulement, d’utiliser des noms de domaine sans serveur DNS : si votre ordinateur s’appelle gudul, alors les 15/11/2013 22:30
  • 19. Créer un réseau Wifi Ad-Hoc 19 sur 20 http://canartichaut.kawie.fr/creer-reseau-wifi-adhoc/ ordinateurs utilisant ZeroConf peuvent obtenir son adresse IP à partir du nom de domaine gudul.local., ce qui est fort pratique. Une autre possibilité offerte par ZeroConf est, dans un réseau local sans serveur DHCP de s’attribuer une adresse IP dans le réseau 169.254.0.0/16. Bien sûr, pour profiter des avantages de ZeroConf, il faut installer le nécessaire sur son poste. Bonjour (anciennement appelé Rendez-vous) est le nom de l’implémentation de ZeroConf sur Mac OS X, présente à partir de Léopard, il me semble (ou alors Tiger). Sous GNU/Linux et les BSD (dont Mac OS X), l’implémentation s’appelle Avahi et est installée par défaut sur les distributions « grand public », tandis que sous Windows, ça n’a pas l’air très simple… Il faut savoir que l’utilisation de ZeroConf sur un réseau est un plus : c’est en soi un nouveau service (qui permet d’en découvrir d’autres), mais il n’est en rien indispensable. Les hôtes qui ne supportent pas ce protocole pourront tout de même utiliser le réseau, sans toutefois profiter des avantages de ZeroConf. Notez bien aussi que ce protocole se base massivement sur du multicast. Cela risque donc de ne pas passer certains routeurs suivant leur configuration (dans le cas où votre réseau est fragmenté). De plus, cela engendre un trafic réseau plus important, ce n’est donc pas très courtois de l’utiliser sur un réseau sans autorisation de son propriétaire/administrateur. Mais dans le cas d’un réseau Ad-Hoc c’est tout à fait adapté. :-) Ressources externes Pour les curieux, il peut être intéressant de revoir en profondeur les notions abordées ici : d’autres documents le permettent depuis pas mal de temps ; j’en liste quelques uns. Documentation sur le réseau [Linux-france.org] Tutoriel sur les serveurs : documentation très complète de la mise en place de la connexion Internet à l’installation d’un serveur sous Debian Gnu/Linux (guide et explications techniques) [NBS System.com] Howto Iptables / Netfilter : guide et explications techiques sur le pare-feu Netfilter sous Gnu/Linux [Elivieraj.free.fr] Firewall et sécurité d’un réseau personnel sous Linux [Vanaryon.eu] Ubuntu Server : introduction : petit guide sur l’installation des services les plus courants pour Ubuntu (devrait être valable pour toute dérivée de Debian) Documentation sur le Wifi [fr.Wikipédia] Routage AdHoc : quelques pistes vers des protocoles spécialisés dans le routage de réseaux Ad-Hoc. Suivre les liens amène à différents projets. Documentation sur ZeroConf [Geekfault.org] ZeroConf : Réseaux IP sans configuration : horizon rapide des possibilités de Zeroconf [Debian.org] Wiki : ZeroConf : portail des possibilités de ZeroConf sur Debian. Avahi.org : site officiel du projet Avahi. Remerciements Un grand merci à : 15/11/2013 22:30
  • 20. Créer un réseau Wifi Ad-Hoc 20 sur 20 http://canartichaut.kawie.fr/creer-reseau-wifi-adhoc/ Léopold Baillard, pour sa courageuse relecture et ses précieux apports et corrections. Créé début août 2010 et dernière mise à jour le 25 août 2010. Site personnel de Pierre-Marie de Rodat Produit avec hyde. 15/11/2013 22:30