Budget municipal: inquiétude sur une restructuration sans priorité politique
1. Antoine Détourné, PS ARRAS 280/04/2014 Seul le prononcé fait foi
Intervention budgétaire Conseil Municipal
28/04/2014
Monsieur le Maire, cher(s) collègues,
Le vote du budget municipal est un moment que nous considérons comme très politique dans la vie
de notre commune : il s’agit en effet de nous prononcer sur la répartition et l’évolution des
ressources communes à toutes les arrageoises et les arrageois.
En tant que membres de l’opposition, nous pourrions nous contenter de voter contre le budget par
principe, comme une sorte de réflexe pavlovien. Mais ce serait ce moquer des arrageoises et des
arrageois et nous pensons leur devoir mieux. Voici donc ce qui motive notre refus de voter ce
budget, et qu’il faut prendre comme une contribution au débat municipal.
1. Nous ne voulons pas signer de « chèque en blanc » pour l’avenir alors que celui semble bien
sombre en matière d’investissement.
En effet, pour l’année 2013, le budget laissait apparaître une hausse de la section d’investissement,
celle-ci fut bien trompeuse puisqu’elle était constituée essentiellement de reports de crédits… que
nous constatons cette année puisque les investissements sont clairement en baisse. 2013 précédait
2014, qui comme chacun sait était une année électorale. Certains diraient que c’est de bonne guerre.
Pour autant je ne le crois pas car cela dissimule une situation bien inquiétante : les nuages
s’amoncellent et la capacité d’action de notre commune semble se réduire.
J’en veux pour preuve l’effondrement de près de 85% de notre capacité d’épargne nette ! Les marges
de manœuvre financière de notre ville se réduisent en matière d’investissement.
On pourrait contester les choix coûteux opérés de privilégier les lourds investissements dans le
Casino (5M d’euros) ou le centre de Tennis (1,5M euros), dans la mesure où ils sont fréquentés très
largement au-delà des habitants de notre ville, mais il faut reconnaître que les arrageoises et les
arrageois ont validé ce choix par leur vote.
En revanche, on ne peut regretter, comme l’ont déjà fait les socialistes arrageois, les modalités de ce
financement et l’absence de compétence « équipements culturels » et « équipements sportifs » au
niveau communautaire comme c’est le cas dans beaucoup d’agglomérations car c’est à cette échelle
que se pense la fréquentation et le rayonnement de tels équipements.
Du reste, si l’on continue sur cette voie, pour retrouver des marges de manœuvre, quelques
solutions viennent immédiatement à l’esprit :
- S’endetter : pourquoi pas mais avec une épargne nette si faible, cela est risqué
2. Antoine Détourné, PS ARRAS 280/04/2014 Seul le prononcé fait foi
- Solliciter des subventions d’autres collectivités : les ressources sont hélas également en
contraction et cela sera sans doute de plus en plus rare
- Faire des économies de fonctionnement
2. En matière de fonctionnement, justement, ce budget est également peu rassurant.
Vous annoncez d’ores et déjà le remplacement d’un seul départ à la retraite sur trois. Cela ressemble
à un début de plan d’action, et je pense qu’il faut l’appeler plan de restructuration. Il est difficile
toutefois de deviner quel champ de l’action municipale sera en priorité touché dans la mesure où les
documents que nous avons à notre disposition ne nous donne pas la pyramide des âges du personnel
communal. Tout juste peut-on, malgré l’inquiétude, espérer que cela se fasse au mieux dans le
dialogue.
Surtout, faute d’affirmer des priorités claires, il est aujourd’hui impossible de savoir quels seront les
domaines qui devront participer aux efforts, lesquels seront préservés. Nous voulons par exemple
que vous nous confirmiez le fait que le budget de l’éducation sera sacralisé et ne puisse pas être
touché par ce plan de restructuration. Pour éclairer ce plan de restructuration, nous réclamons des
engagements pluriannuels, notamment en matière de modernisation et d’embellissement de nos
écoles
Le temps de présentation d’un budget est souvent l’occasion de démontrer une cohérence entre
l’affectation des ressources et les engagements politiques. Il règne ici un flou gênant également sur
les redéploiements que vous dites vouloir effectuer.
3. Ce flou jette une ombre sur vos promesses de campagne
Etant donné cette situation budgétaire, je peine à croire que vous pourrez durant la durée de votre
mandat tenir la promesse d’une stabilité des taux d’imposition.
Ou alors, si vous tenez cette promesse, vous serez obligé soit de trouver d’autres ressources, par
exemple vous séparer d’une partie du patrimoine communal, soit de renoncer à d’autres.
Comment financerez-vous…
Une piscine nouvelle à Grimaldi ? Réaliser un nouveau groupe scolaire Val de Scarpe ? Faire un
nouveau marché couvert en cœur de ville ? Créer un « éco-resort » au Val de Scarpe ? Créer une salle
des fêtes et de loisir dans les quartiers sud ? Aménager de nouveaux parkings en centre-ville et en
arrière-gare ? Faire la rénovation thermique des écoles ? Aménager l’hospice Saint-Pierre ?
Ce budget ne répond pas à ces questions, nous ne pouvons-nous engager à le soutenir.