Quelles qualifications les entreprises sont-elles en droit d’attendre des systemes educatifs ? Jusqu’ou doivent-elles s’impliquer dans la formation ?

1. E U R O P E A T W O R K
A VISION ON #4
EDUCATION JUILLET 09
Quelles qualifications les entreprises sont-elles en
droit d’attendre des systèmes éducatifs ? Jusqu’où
doivent-elles s’impliquer dans la formation initiale
et la formation continue ? Experts et responsables
RH recensent les bonnes pratiques, de plus en plus
orientées vers un "apprentissage tout au long de la
vie", gage d’employabilité pour les individus et de
compétitivité pour les entreprises.
andreas schleicher, Philippe Vivien, Michel théry, chef de département
chef de la division “indicateurs vice-président, directeur des Production et usages de la formation
et analyses” de la direction de Ressources humaines continue au Céreq.
DK LU FR SE NL BE AT S
l’Éducation au sein de l’OCDE. du groupe areva.
“il est crucial que les “Chez aREVa : plutôt “formation tout au faits et
entreprises investissent que le diplômé ‘prêt à long de la vie : encore chiffres
et participent à la l’emploi’ la formation beaucoup de chemin
gestion des universités” tout au long de la vie” à faire...”
Une publication ADP

2. EXPERT
andreas schleicher
“il est crucial que les entreprises
investissent et participent à la gestion
des universités”
Au-delà des différences entre pays, le directeur des études sur l’en-
seignement de l’OCDE appelle de ses vœux une mutation rapide de
l’enseignement en Europe. Faute de quoi, le vieux continent pourrait
perdre en compétitivité dans une économie globalisée où la connais-
sance est devenue un facteur déterminant de la productivité.
Pourquoi y a-t-il de telles disparités entre pays plein plutôt qu’à moitié vide. Ainsi l’Espagne a
européens dans les pourcentages de population vu ses chiffres de population atteignant la fin de
atteignant la fin de l’enseignement secondaire ? l’enseignement secondaire doubler en l’espace de
Très élevés au Nord, plus faibles au Sud, ces deux générations.
chiffres reflètent des situations historiques. Le
système scolaire des pays du Nord ne se contente Dans la plupart des pays européens, on voit que les
pas d’être performant en amenant le plus grand 20-24 ans sont mieux formés que leurs aînés. C’est
nombre à un niveau d’étude élevé, il développe plutôt une bonne nouvelle, non ?
aussi les compétences des personnes issues de Oui, tous les systèmes d’éducation ont progressé.
milieux défavorisés. Cela contraste avec des Mais les pays européens ne doivent pas se
pays comme la France et l’Allemagne où un contenter d’être parmi les plus performants : ils
environnement social défavorable reste un frein doivent faire mieux pour justifier des salaires
à la réussite scolaire. Quant aux pays du Sud et des coûts de main-d’œuvre élevés dans une
qui restent en retrait, j’y vois le verre à moitié économie globalisée. Regardez l’Allemagne : dans
les années soixante, très peu de pays pouvaient
andreas schleicher dirige la division “indicateurs et analyses” compter sur une telle proportion de personnes
de la direction de l’Éducation au sein de l’Organisation de hautement qualifiées. Aujourd’hui, elle se situe au
coopération et de développement économique (OCDE). treizième rang dans le classement du pourcentage
de population diplômée de l’enseignement
Il y est notamment responsable du Programme international pour le
supérieur. Son niveau d’exigence n’a pas baissé,
suivi des acquis des élèves (PISA) et du Programme des indicateurs
mais les standards d’enseignements ont augmenté
de l’éducation (INES). Lors de la conférence sur les connaissances
plus vite ailleurs. On retrouve ce schéma dans la
du Conseil de Lisbonne en 2006, il a dirigé un groupe d’étude sur
plupart des grandes économies européennes.
“l’urgence de l’enseignement”.
En 2003, Andreas Schleicher a reçu le prix “Theodor Heuss” en Au point de tirer la sonnette d’alarme ?
Allemagne pour son “engagement démocratique exemplaire” lors du Oui. Dans le “village monde” actuel, le travail
débat public autour du PISA. peut être numérisé, automatisé et sous-traité. Il
est donc confié aux personnes ou aux entreprises
Il est professeur honoraire de l’université d’Heidelberg en Allemagne.
Initialement diplômé en physique, Andreas Schleicher est titulaire
les plus efficaces et compétitives où qu’elles soient
d’un master en sciences du département de mathémathiques de sur la planète. Les pays comme la Chine ou l’Inde
l’université de Deakin en Australie. offrent de plus en plus des hautes compétences
à bas prix. Le champ de la concurrence s’est
2

3. ENsEiGNEMENt
de 14 000 pages de connaissances pour un seul
modèle de voiture ! Dans les années trente, cela ne
dépassait pas 200 pages.
Les entreprises et Que doivent donc faire les pays européens pour
les institutions ont améliorer leurs systèmes éducatifs ?
Ils doivent développer des modes d’apprentissage
la responsabilité plus stimulants et apporter davantage de soutien
aux élèves. Les systèmes doivent gagner en
conjointe de créer souplesse et en efficacité pour améliorer la qualité
les opportunités de des diplômes délivrés. Ces mutations passent
par des investissements supplémentaires. Les
formation” pays devront mettre en place des politiques de
financement et de soutien publiques et privées en
rapport avec les bénéfices collectifs et individuels
andreas schleicher,
tirés de l’enseignement. Les pays de l’Asie de
Chef de la division
“Indicateurs et Analyses” de l’Est et les États-Unis ont amélioré l’accès à
la direction de l’Éducation au l’enseignement supérieur en faisant supporter aux
sein de l’OCDE. étudiants une partie des frais d’enseignement. Le
succès des pays nordiques tient dans l’importance
déplacé : il ne porte plus sur la main-d’œuvre non des dépenses publiques allouées à l’enseignement
qualifiée. D’ici 2015, la Chine comptera deux fois supérieur, dont profitent les citoyens et la société.
plus de diplômés que les États-Unis et l’Europe En revanche, la plupart des pays d’Europe
rassemblés. Si vous êtes sceptiques quant à la occidentale pénalisent leurs universités en
qualité de ces diplômés chinois, rappelez-vous de n’accordant ni les financements publics
ce que nous disions des premières automobiles nécessaires ni l’autorisation de facturer des frais
japonaises et voyez ce qu’il en a été par la suite... pédagogiques.
Ce plaidoyer pour l’enseignement supérieur n’est-il Quels rôles les entreprises peuvent-elles jouer
pas paradoxal, quand, dans certains pays, des dans ces mutations ?
personnes surdiplômées sont sans emploi ? Citoyens, entreprises, institutions ont tous un rôle
Certains prétendent aussi que si l’enseignement à jouer, car chacun à son niveau jouit des bénéfices
progresse, les diplômes universitaires conduiront de l’enseignement. Les individus doivent avoir la
au salaire minimum. Ce n’est pas ce qu’indiquent volonté et la possibilité de se former tout au long
nos recherches. Dans la plupart des pays de de leur vie. Les entreprises et les institutions ont la
l’OCDE, l’écart de salaires entre personnes très responsabilité conjointe de créer les opportunités
qualifiées et non qualifiées augmente plus qu’il de formation. En outre, il est crucial que les
ne diminue. Et les personnes sans formation entreprises investissent et participent à la gestion
sont plus exposées au chômage. Le but n’est donc des universités, selon des règles bien établies
pas de produire davantage de diplômés. Ce qui bien sûr, afin de mieux articuler les cursus et la
compte avant tout, c’est la qualité obtenue “en demande. L’université doit accepter un mode de
sortie”. À cet égard, les systèmes d’éducation gouvernance qui prend en compte les attentes d’un
ont des difficultés à s’adapter à une demande ensemble de partenaires plus large que les seules
qui évolue vite. Songez qu’aujourd’hui, un autorités académiques. Un nouveau processus
technicien automobile doit posséder l’équivalent social est à inventer.
Outre ses contributions aux publications de l’OCDE sur l’éducation, andreas schleicher est l’auteur de :
“L’économie de la connaissance : pourquoi l’enseignement est vital pour la réussite européenne” (2006), un rapport présenté au Conseil de Lisbonne.
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4. PRATIQUES
Philippe Vivien
Chez aREVa : plutôt que l
A
REVA recrute 12 000 personnes par
an dans le monde entier, soit une
embauche toutes les 45 minutes. Il “prêt à l’emploi” la forma
au long de la vie”
s’agit bien évidemment d’accompagner sa forte
croissance, sur un marché mondial de l’énergie
en pleine expansion ; mais aussi de conserver et
transmettre son savoir-faire dans la perspective
du départ en retraite d’un grand nombre de Un CV toutes les deux minutes, 12 000 r
seniors. Dans une pyramide des âges en pleine
mutation, l’entreprise invite juniors et seniors
an. AREVA ne s’attarde pas en jugements c
à de fructueux échanges afin de préserver un ployabilité des jeunes diplômés. “La missio
capital d’expertise unique au monde. initiale est d’ouvrir les esprits, souligne le
têtes bien faites lippe Vivien. La compétence, c’est dans
DRH de ce groupe de 75 000 collaborateurs l’acquiert”.
– implantés sur tous les continents – Philippe
Vivien préfère les têtes bien faites aux têtes
bien pleines (pour reprendre l’expression chère
à Montaigne) : “Nombre de nos jeunes recrues
seront appelées à collaborer avec des collègues
issus d’autres cultures et d’autres filières. Je
m’intéresse autant à leur capacité à comprendre
ce que les autres ont appris qu’à ce qu’ils savent
eux-mêmes.” Philippe Vivien ne rêve donc
pas de filières universitaires spécialisées dans
le nucléaire et produisant chaque année des
générations de techniciens et d’ingénieurs prêts
à l’emploi. Le candidat idéal associera donc à
ses connaissances scientifiques et techniques
une bonne pratique de deux ou trois langues,
confortée par une expérience internationale, des
connaissances économiques et enfin, la culture
générale qui fera de lui un citoyen du monde
AREVA.
Bien entendu, ce sont les filières scientifiques sont particulièrement éloquentes : alors
et techniques qui conduisent aux portes des qu’elles sont aussi nombreuses que les hommes
entreprises de haute technologie. Et force est dans les effectifs des filières scientifiques de
de constater que celles-ci sont moins prisées l’enseignement secondaire, elles ne représentent
qu’autrefois dans la plupart des pays européens. plus qu’un cinquième des élèves ingénieurs.
“Même si AREVA ne connaît pas de réelles
difficultés de recrutement, nous faisons face Passerelle vers l’entreprise
à un problème d’orientation, regrette Philippe Sur le socle des connaissances construit au
Vivien. Les filières scientifiques sont devenues cours des formations initiales, l’entreprise bâtit
des filières de sélection pour d’autres secteurs les savoir-faire opérationnels. Le parcours idéal
que les nôtres, alors qu’elles devraient rester commence par un apprentissage, passerelle
des filières d’orientation vers nos métiers.” entre l’enseignement et la vie professionnelle.
Les statistiques concernant les jeunes femmes “L’apprentissage est le meilleur modèle –
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5. ENsEiGNEMENt
le diplômé
ation “tout
parfaitement mis en œuvre en déjà 80 référents, l’Allemagne suivra en
Allemagne. Pour un jeune de 2009. Il leur appartient d’imaginer et de
recrutements par 18 ans, quel atout d’avoir une mettre en œuvre les processus de transfert
critiques sur l’em- première expérience de deux
ans dans l’entreprise !” Mieux
de savoir-faire. “À chacun de voir si la bonne
méthode, c’est de laisser les rênes aux jeunes
on de la formation encore : “L’apprentissage permet en restant derrière eux, où de les conserver
DRH groupe Phi- de débuter avec une formation sous l’œil attentif des juniors”, précise Philippe
approfondie tout en gardant Vivien. Organisés en communauté virtuelle,
l’entreprise qu’on le parcours ouvert sur une les “référents” sont outillés pour partager les
réorientation quelques années meilleures pratiques. Mieux que des solutions
plus tard…”, reconnaît le DRH normatives et des schémas traditionnels, on
d’AREVA, pour qui la formule retrouve, dans la gestion des seniors comme
devrait être étendue à tous dans le recrutement des juniors, la force des
les niveaux de qualification. réseaux.
“L’apprentissage serait très
profitable pour les ingénieurs, si Ainsi se confortent en même temps la
le concept ne se heurtait à des compétence des collaborateurs, la conservation
L’apprentissage résistances culturelles.” du capital d’expertise et l’attractivité d’AREVA
pour les jeunes porteurs de potentiel. Une
serait profitable Sur cette lancée, le parcours fois recrutés, ceux-ci seront fidèles – le
dans l’entreprise se poursuit turn-over est inférieur à 3 % – et, devenus
pour la formation par une alternance de périodes quinquagénaires, ils s’entendront annoncer
des ingénieurs” actives et de formations. AREVA clairement que leur carrière est loin d’être
dispense ainsi 1 500 000 heures terminée : “Vous avez encore trois postes
Philippe Vivien, de formation continue par an dans devant vous. Sans oublier… un senior à
Vice-président, directeur des le monde, ce qui lui a valu d’être accompagner et quelques juniors à former.”
Ressources humaines du groupe primé en France pour sa mise en
Areva.
œuvre des dernières lois sur le
AREVA
sujet.
AREVA propose à ses clients des solutions technologiques
transfert d’expertise pour produire de l’énergie sans CO2 et acheminer
Si l’expertise s’acquiert en interne, c’est auprès l’électricité en toute fiabilité. Le groupe est leader
des seniors qu’on la trouve en abondance. “Plus mondial de l’énergie nucléaire. Son effectif dépasse les
je recrute des jeunes, plus je dois m’occuper des 75 000 employés, dont 68 % en Europe, 13 % sur le
seniors !”, constate Philippe Vivien. Comment continent américain, 14 % en Asie Pacifique et 5 % en
maintenir ce formidable capital de savoir- Afrique et Moyen-Orient.
faire, en partance avec le départ en retraite Avec des implantations industrielles dans 43 pays et un
de la génération qui a porté les grands projets réseau commercial couvrant plus de 100 pays, AREVA a
des années soixante-dix ? Les enzymes qui enregistré un chiffre d’affaires de 13 160 millions d’euros
vont permettre de métaboliser l’expertise, en 2008, pour un résultat net de 417 millions d’euros.
ce seront des “référents”, généralement des Créé en 2001, le groupe est coté à la Bourse de Paris.
quinquagénaires, légitimés aux yeux de tous
par leur solide expérience. La France compte
5

6. EXPERT
Michel théry et l’équipe du Céreq
“formation tout au long de la vie : encore
beaucoup de chemin à faire …”
La formation continue en Europe reste très diversement mise en
œuvre selon les pays et la taille des entreprises. Pour les spécialistes
du Centre français d’études et de recherche sur les qualifications
(Céreq), le chemin vers une formation tout au long de la vie, souhaitée
par l’Union européenne, s’annonce encore bien long...
Les chances d’un salarié d’accéder à la formation le Portugal... où, en moyenne, un salarié sur
continue sont-elles comparables en Europe ? trois bénéficie de formation continue. Mais le
Non. Nos études, menées sur plus de comportement des employeurs peut varier. Alors
100 000 entreprises en Europe, distinguent qu’en Allemagne ou au Royaume-Uni, plus de la
plusieurs groupes de pays, à commencer par ceux moitié des entreprises investissent en formation
où la formation continue est une pratique très continue, elles ne sont qu’une sur trois au Portugal
répandue. C’est le cas en France, en République ou en Espagne.
tchèque, au Luxembourg, et en Suède. À l’opposé,
on trouve des pays où le taux d’entreprises qui Vaut-il mieux être dans une grande entreprise pour
investissent en formation continue reste faible bénéficier de formation continue ?
et où peu de salariés y ont accès. Il s’agit de la Oui. On peut même dire que les chances
Pologne, la Grèce, la Roumanie, la Bulgarie, d’accès à la formation continue d’un salarié
la Hongrie. Alors qu’en France, un salarié augmentent avec la taille de son employeur.
sur deux bénéficie de 28 heures de formation Dans la plupart des pays, 90 % des entreprises
professionnelle par an en moyenne, ces chiffres de plus de 250 personnes forment leurs salariés.
tombent à un salarié sur cinq en Grèce, et à En revanche, où que l’on se trouve en Europe,
moins de cinq heures. La plupart des pays se les petites entreprises sont nettement moins
situent à mi-chemin entre ces extrêmes. Citons le formatrices. Seule une poignée de pays sort du
Royaume-Uni, la Norvège, l’Allemagne, l’Espagne, lot : au Royaume-Uni, en Norvège, au Danemark,
en Suède, trois quarts des petits employeurs
Michel Théry dirige le département "Production et usages forment leurs salariés. Partout ailleurs, l’écart
de la formation continue" du Centres d’études et de recherche entre petites et grandes entreprises se creuse.
sur les qualifications (Céreq). Son équipe réalise des études Ces chiffres pèsent sur les moyennes nationales,
nationales et internationales sur le sujet, souvent en coopération puisque près de 70 % des salariés en Europe
avec Eurostat. Dans ce cadre, Agnès Checcaglini et Isabelle travaillent dans des petites entreprises.
Marion, toutes deux chargées d’étude, ont conduit début 2008
l’analyse comparative des pratiques de formation continue en Pourquoi si peu de formation continue dans les
Europe. petites entreprises ?
Le Céreq est un établissement d’études et de recherches français, L’exemple de la France montre que ce n’est pas
basé à Marseille, et rattaché aux ministères de l’Éducation seulement un problème de coût, puisque les
nationale et du Travail. Il collabore notamment avec la direction incitations publiques et les obligations légales y
Éducation-Formation de l’Union européenne ainsi qu’avec sont en place. Par ailleurs, les petites entreprises
Eurostat. Le Céreq intervient aussi à la demande d’institutions connaissent le lien entre dépense de formation
comme l’OCDE et le Bureau international du travail (BIT). et amélioration de productivité. Elles souffrent
plutôt d’une absence d’aide au diagnostic et
6

7. ENsEiGNEMENt
Un début de
convergence des
pratiques des
isabelle Marion, agnès Checcaglini,
chargées d’études et Michel théry, chef entreprises”
de département Production et usages de
la formation continue au Céreq.
à l’orientation pour créer les conditions de la récents montrent un début de convergence des
formation. Les Norvégiens l’ont bien compris. pratiques des entreprises, mais le chemin est
Leurs grandes entreprises organisent leurs encore long. Outre les formations dites "non
formations continues en coopération avec les formelles" financées par les employeurs, la
PME. Par ailleurs, l’initiative de la formation formation continue se décline aussi en formation
revient autant au salarié qu’à l’entreprise et a lieu dite “formelle”, conduisant à un diplôme. Et là
en grande partie en dehors des heures de travail. encore, les pratiques diffèrent.
L’activité des petites entreprises est ainsi moins
perturbée. Et au niveau national, il y a moins Certains pays ont-ils encouragé ces formations
d’écart lié à l’effectif. continues "diplômantes" ?
Des dispositifs existent en Suède, au Danemark,
Les pays du Nord donnent-ils une fois de plus appuyés par des financements publics. Mais il
l’exemple ? n’y a pas que les pays du Nord. En Allemagne,
Disons qu’ils s’en sortent bien. Ces pays ont il est possible de passer son brevet de "Meister"
répondu aux aléas de la mondialisation par dans l’entreprise, avec l’aide d’une bourse de
leur modèle de flexi-sécurité, dont la formation l’état fédéral. À l’opposé, en France, la formation
continue est un des piliers. Cela veut dire aussi continue n’est que très rarement diplômante, ce
que des pays comme la Suède ont payé très qui jette une ombre sur les chiffres record du
cher pour assurer la reconversion de salariés pays. On a là l’exemple d’un système institutionnel
d’entreprises défaillantes. très dual : l’état se charge de la formation
initiale puis passe le relais aux entreprises, qui,
Se rapproche-t-on là d’un modèle de "formation c’est normal, orientent la formation continue
tout au long de la vie" ? en fonction de leurs besoins. La responsabilité
L’Europe s’est fixé des objectifs sur ce plan, de la formation ne reviendra à l’État qu’en cas
misant sur la qualification et les savoirs dans une de chômage ! En un mot, la France a confondu
économie mondialisée. La formation continue est “acquisition de connaissances tout au long de la
donc plus que jamais une priorité. Les chiffres vie” avec “formation tout au long de la vie”.
sur le thème de la formation continue, le Céreq a notamment publié :
"La formation continue dans les entreprises européennes : premiers pas vers une homogénéisation" agnès Checcaglini, isabelle Marion, Bref n°251,
Céreq, may 2008.
"Mesurer la formation tout au long de la vie. Une enquête européenne réalisée en 2003", Martine Möbus, Net.Doc n° 29, Céreq, octobre 2007.
"L’Europe de la formation tout au long de la vie reste à construire", Michel théry, Patrick Rousset, Christian Zygmunt, Céreq, Bref n° 187, juin 2002.
7

8. faits Et CHiffREs
Population ayant atteint la fin de l’enseignement secondaire
e
rd alt
iqu Pourcentage des
rB
No Me 25-64 ans ayant at-
du
M
er teint la fin de l’ensei-
gnement secondaire.
< 30
50 - 65
65 -70
70 - 80
80 - 85
> 85
ue
tiq
an
Non renseigné
Atl
an
À l’échelle internationale, on appelle
Océ
enseignement secondaire un cycle qui
commence à la fin de l’enseignement
obligatoire, généralement à 15 ou 16 ans
et qui dure entre trois et cinq ans.
e
o ir
rN
Me
Mer M
éditerranée
Source: European Communities Eurostat 2009 – Education level 2007
Le saviez-vous ?
• Dans les pays de l’OCDE, le pourcentage des • Dans les 27 pays de l’UE, 70,8 % des
25-34 ans atteignant l’enseignement supérieur est 25-64 ans atteignent la fin de l’enseignement
de 32,2 % contre 18,6 % pour les 55-64 ans. secondaire.
8

9. faits Et CHiffREs
Population ayant atteint la fin de l’enseignement secondaire, par tranche d’âge
20 - 24 ans 25 - 64 ans
CZ EE SK LT PL CH LV SE DE SI FI AT HU NO BG DK RO UK NL CY FR BE IE LU GR IT ES PT MT EU 27
Source: European Communities Eurostat 2009 – Education level 2007
Formation continue
Dépense annuelle en formation continue par salarié (en parité de pouvoir d'achat)
Nombre d'heures annuelles de formation continue par salarié
DK LU FR SE NL BE AT SI DE FI NO IT HU MT ES UK CZ CY SK PT EE PL GR LT RO BG LV EU 27
Source: European Communities Eurostat 2009 – Continuing vocational training 2005
Niveau de qualification dans les 27 pays de l’UE : type d’activité principal
Hommes Femmes
Elémentaire
8,7 %
Manuel qualifié 11,3 %
40,9 % 10,8 %
36,7 % 40,2 %
Non manuel - qualifié
37,7 %
13,6 %
Non manuel - peu qualifié
Source: European Communities Eurostat 2008– Main job occupation 2007
9

10. EUROPE AT WORK
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