1. Poème inédit :
Je ne sais pas,..
Au pied du mont lointain,
Au pays des ronces, de l'armoise,
Où le Chergui souffle de la chaleur et assèche les gorges.
Où le soleil est toujours au rendez-vous,
Au zénith, du matin au soir.
Au pays où l'ombre se fait rare,
Comme l'eau, comme la parole.
Seul le silence règne, habite le ciel bleu et la rouge terre.
Les oiseaux rapaces ne chantent pas, ils crient,
Les rivières, les ruisseaux ne sont plus que traces,
Plaies cicatrisées, en sinuosités, en méandres,
Tatouages éternels dans le corps meurtri du sol.
Rien ne guérit, dans cette terre, même pas l'amour !
Les hommes traversent cet espace en fantômes,
Sans visage, ni maquillage, ni raison, ni âme qui dérange.
Pressés d'être ailleurs, de fuir l'oubli, de fuir l'exil,
Vers les pays aux mille fleurs, où le ciel gris voile la terre,
Aux pays de la verdure qui rafraîchit, enchante et perdure,
Derrière la montagne noire, au-delà des tempêtes de sable,
Au-delà de leur infernal mirage et de leur miroitement d'images.
Éternel rempart entre paradis et enfers !
Dieu créa le monde à son image, monde à deux faces :
Le Bien et le Mal, la beauté et la Laideur.
À L'HOMME de marcher, à la quête du beau Bled, de la fertile terre,
De la femelle procréatrice et mère nourricière,
Là où luxuriantes prairies et infinis champs verdoyants
Captent et fascinent tout éphémère et tout éternel,
En toutes saisons, étés comme hivers.
Là-bas, derrière la montagne noire,
Plus haute que toute l'horizon, où l'enfer n'est que mauvais souvenir,
Là où on ne peut avoir qu'une raison d'être :
Vivre et laisser vivre, le passé, le présent et l'avenir
Et quand le temps vient, en paix, comme la nature,
2. En silence, sans écho, fermer enfin les yeux et mourir !
Abdelmalek Aghzaf
Le 16/06/2014,
Espace Salama 1 station Total, à l'entrée de Ksar El-Kébir.