1. Historique de la coopération décentralisée
Introduction
La coopération décentralisée
peut se définir comme « l’ensemble
des relations de coopération,
d’aide au développement, de
promotion à l’étranger, d’amitié,
d’assistance technique, d’aide
humanitaire, de gestion commune
de biens et de services … qui lient
des collectivités territoriales
françaises et leurs groupements à
des autorités locales étrangères ».
Cette définition française de la
coopération décentralisée se
différencie de la définition européenne. Cette dernière est à la fois plus restrictive et
plus large. Plus restrictive sur le plan géographique car elle se concentre uniquement
sur les « pays du Sud ou de l’Est ». Mais plus large sur le plan institutionnel car elle
peut être mise en oeuvre par « toute forme organisée de la société civile : ONG,
pouvoirs publics locaux, coopérative agricole, syndicat », et non exclusivement par
les collectivités territoriales.
Elle se différencie aussi de la définition béninoise : la coopération
décentralisée est « une relation de coopération qui lie une collectivité locale
décentralisée ou un groupement de collectivités locales béninoises à un partenaire
étranger doté de la personnalité morale ». Cette définition indique expressément que
les acteurs étrangers de la coopération décentralisée béninoise ne sont pas que des
collectivités territoriales (comme dans la définition européenne), mais peuvent être
aussi une organisation internationale ou une association internationale de ville.
Dans les trois cas de figures, la coopération décentralisée promeut la
démocratie locale, participative et le développement territorial dans une dynamique
de partage d’expériences et de technologies. Elle renforce également la proximité
entre les peuples à travers le jumelage-partenariat.
1. 1945-1982 : les premières expériences
Des jumelages pour la paix
Après la Seconde Guerre mondiale, le désir de construire une paix durable en
Europe et dans le Monde est partagé par l’ensemble des acteurs. De ce désir
naquirent les premiers projets d’amitié et d’échanges formalisés associant des
2. collectivités locales relevant d’Etats différents. Ces projets prirent d’abord la forme de
jumelages1 traditionnels :
* au sortir de la guerre, ce furent naturellement des jumelages interalliés : par
exemple, Orléans et Dundee (GB) en 1946 ; Brest et Denver (USA) en 1948.
* puis, des jumelages franco-allemands se nouèrent : il fallait consolider le
noyau dur de la paix et réconcilier les ennemis d’hier. En 1950, Montbéliard et
Ludwisbourg scellent le premier jumelage franco-allemand. En 1963, année de
la signature du traité d’amitié entre ces deux pays, plus de 120 jumelages
franco-allemands sont recensés.
* puis, à partir des années 60, ces jumelages s’étendirent aux pays européens
de l’Est : la Guerre froide déchirait l’Europe et allait à l’encontre de l’idée
d’union européenne des peuples. Passant outre la diplomatie des Etats,
certains élus locaux voulurent « maintenir une fenêtre ouverte » avec ces
populations : il s’agissait, par delà les différences de régimes et de politiques,
de reconstruire l’amitié internationale, non par le haut, à travers les appareils
d’Etats, mais aussi par le bas, à travers des réseaux d’échanges amicaux
réguliers2.
Ces jumelages furent surtout le fait des communes. Ils s’organisèrent dans le cadre
d’échanges essentiellement culturels.
Des « jumelage-coopération » pour le développement
A partir des années 70, des projets de « jumelages-coopération » virent le
jour. Trois facteurs furent déterminants : la récente émergence du Tiers-Monde ; les
grandes sécheresses du Sahel très médiatisées ; la méfiance post-mai 68 vis-à-vis
du rôle de l’Etat qui a amené toute une génération à s’engager dans les ONG avec la
connotation « Sans Frontières »3. La motivation principale n’était pas la paix, mais le
développement solidaire. Les jumelages s’étendaient au-delà de l’Europe, surtout
vers l’Afrique sub-saharienne (Burkina-Faso, Mali). Expression d’une solidarité Nord-
Sud, les jumelages-coopération unirent des collectivités locales de pays
« industrialisés » et de pays « en voie de développement » afin d’établir une nouvelle
forme de coopération, privilégiant l’économique et le matériel : c’est le temps des
coopérations « cadeaux » ou « conteneurs ». L’un des premiers jumelages de ce
genre fut conclu entre Dakar et Marseille en 1968.
Ces jumelages-coopérations furent le fait des communes mais aussi des
départements, des régions et des groupements qui voulaient désormais situer
leur développement dans un contexte international.
Elles eurent l’appui de la Fédération Mondiale des Villes Jumelées
(aujourd’hui Fédération Mondiale des Cités Unies) et du Comité National de
Jumelage Français (aujourd’hui Cités Unies France). Le second organisme est la
branche française du premier. Ils sont toujours actifs. Ils fédèrent les collectivités
1 Si les relations de jumelage existent réellement dès 1946, il faut attendre l’année 1951 pour que le
mot même de « jumelage » fasse son apparition. Il est inventé par Jean-Marie Bressand, grand
résistant, président de l’association du Monde bilingue. Il pensait qu’une éducation bilingue, favorisant
la compréhension entre les peuples, était la clé de la paix. L’Association du Monde bilingue devient en
1957 la Fédération Mondiale des Villes Jumelées (FMVJ).
2 Alain MARIE, La coopération décentralisée et ses paradoxes, Dérives bureaucratiques et
notabiliaires du développement local en Afrique, Karthala, Collection Economie et développement,
2005, 230 p.
3 Chaboud Sarah, « La coopération décentralisée est une histoire de relations humaines », in Valantin
Jacqueline (dir.) Le dialogue interculturel : une action vitale, Paris, L’Harmattan, 2008, p.96
3. fortement engagées dans la coopération internationale, fondent leur action sur la
promotion de la paix et de la démocratie, le développement et la solidarité
internationale. L'objet de ces organisations repose sur l'information, la formation, le
conseil et l'appui aux collectivités territoriales, qui le souhaitent, dans la conception et
la mise en oeuvre de leur action sur toutes les régions du monde.
2. 1982-1992 : vers une reconnaissance juridique
Les lois de décentralisation de 1982-1983
Le train de lois de décentralisation de 1982-1983, qui donna plus de pouvoirs
aux collectivités locales, permit d’accroitre le nombre de jumelages-coopérations. La
loi du 2 mars 1982 n’évoquait pas, à proprement parler, la coopération décentralisée
mais faisait mention, dans son article 65, de coopération transfrontalière. La notion
d’action extérieure des collectivités territoriales a été reconnue un an plus tard, par
la circulaire du Premier ministre du 26 mai 1983 qui créait le délégué pour l’action
extérieure des collectivités locales.
Ces lois instaurèrent un environnement particulièrement propice au
développement des initiatives des collectivités territoriales. Par ailleurs, de
nombreuses circulaires émanant des ministères d’Etat encouragèrent le mouvement.
Enfin, l’augmentation, dans les années 80 des ressources financières des
départements et des régions en firent des acteurs montants de la vie économique, y
compris à l’international.
S’il ne fallait donner qu’un exemple, on pourrait citer les actions mises en
oeuvre par le Conseil général d’Ille-et-Vilaine avec la région de Mopti, au Mali.
La loi d’orientation du 6 février 1992
La coopération décentralisée obtint sa consécration législative avec la loi
d’orientation du 6 février 1992. Pour la première fois, le terme de coopération
décentralisée apparaissait dans une loi. Celle-ci autorisa les collectivités territoriales
françaises à signer des conventions avec des autorités locales étrangères « dans la
limite de leurs compétences et dans le respect des engagements internationaux de
la France ». Elle créa également la Commission nationale de la coopération
décentralisée (CNCD).
Cette loi conféra une relative autonomie d’action aux collectivités territoriales.
Au vu des premiers bilans mitigés des « jumelages-coopérations » qui abreuvaient
au coup par coup l’Afrique de conteneurs, une réorientation du concept de
coopération s’imposa et s’amorça : les coopérations prirent alors un tour nouveau :
* en définissant des objectifs de plus longue portée : appui au processus de
décentralisation ; transfert de compétences
* en rassemblant une multitude d’acteurs sur un même projet : les projets
associent désormais sans intermédiaires les « acteurs de terrains »
(communes, associations, écoles, etc) et les « forces vives » (Ministère,
Universités, collectivités territoriales) émanant de la « société civile »4
* en engageant une coopération souple, partenariale et à échelle humaine :
celle-ci s’oppose aux arcanes bureaucratiques traditionnels de la coopération
multilatérale ou aux réseaux clientélistes des coopérations bilatérales.
4 Petiteville, 1996
4. L’Agenda 21 du Sommet de Rio de juin 1992
La loi française de février 1992 intervint alors qu’émergeait, à l’échelle
mondiale, un concept corrélé à celui de coopération décentralisée : le concept de
développement durable et sa traduction concrète, les Agendas 21.
Dès 1987, les Nations-Unies avaient défini le développement durable comme
« un développement répondant aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Ces « besoins du
présent » sont de deux ordres : d’une part, réduire la fracture socio-économique
Nord-Sud et d’autre part résoudre la crise écologique dont le caractère global
menace l’avenir des sociétés humaines.
En 1992, la déclaration de Rio au Sommet Planète Terre des Nations
Unies transforma ce concept théorique en projet d’action en proposant une nouvelle
politique publique nommée Agenda 21. L’Agenda 21 est un plan d’action pour le
XXIè siècle adopté par 173 chefs d’Etat. Il décrit en 40 chapitres les secteurs où le
développement durable doit s’appliquer dans le cadre des collectivités territoriales.
Le chapitre 28 enjoint les collectivités territoriales à mettre en oeuvre un programme
d’Agenda 21 à leur échelle, nommé Agenda 21 local, à partir « d’un mécanisme de
consultation de la population ». Ces Agendas 21 sont assez proches de la
coopération décentralisée en ce qu’ils sont non obligatoires, transversaux et qu’ils
sont tournés vers la préservation des grands équilibres mondiaux.
La coopération décentralisée, d’une part, et le développement durable, d’autre
part, impulsent donc des politiques publiques qui sont intimement liées : la prise en
compte de l’enjeu d’un rétablissement de l’équilibre entre les territoires à l’échelle
mondiale donne en effet une réelle légitimité à la coopération décentralisée.
3. 1992-2011 : le développement de la coopération
La décentralisation en Afrique
Presque en même temps que la France, un bon nombre de pays africains ont
entrepris une réforme de décentralisation : en 1996 au Mali, en 1999 au Bénin.
Cette refonte du découpage territorial hérité de l’administration coloniale française a
conduit à la création de communes, à l’élaboration de code des collectivités
territoriales. Elle a aussi permis le transfert de certaines prérogatives de l’Etat vers
les communautés de base. C’est maintenant aux collectivités locales de concevoir
les programmes d’actions en concertation avec les acteurs de la coopération
décentralisée et de gérer le suivi et les évaluations. A partir de ce changement de
nouvelles relations se sont tissées entre les partenaires du Nord et du Sud car il a
bien fallu que tous prennent en compte les nouvelles compétences des collectivités
locales sans pour autant abandonner les relations déjà tissées avec des
organisations formelles ou informelles.
Fournir des outils efficaces
L’outil financier (pour l’eau, le gaz, l’électricité, l’assainissement)
5. L’autonomisation fut d’abord financière. La loi dite « Oudin-Santini » du 9
février 2005, modifiée en décembre 2006, autorisa les services publics ou des
collectivités territoriales chargés de l’assainissement et de l’approvisionnement
en eau, gaz et électricité, à prélever sur leur budget pour financer des actions de
coopération décentralisée dans les domaines de l’eau, de l’assainissement et de la
distribution en électricité et gaz. Ce financement ne pouvait excéder 1% du budget
total.
L’outil politique
En 2004 la Commission Nationale de la Coopération Décentralisée
(CNCD) fut quelque peu remaniée. Etait ainsi organisé au sommet de l’Etat un
organe de consultation et de conseil réunissant l’ensemble des acteurs de la
coopération décentralisée. Son but est de formuler toutes propositions visant à
améliorer et renforcer les modalités d’exercice de la coopération décentralisée. Elle
est susceptible d’être informée et d’étudier des questions pouvant lui être posées par
les élus et les administrations. Elle est également tenue d’établir et de tenir à jour un
état de la coopération décentralisée menée par les collectivités territoriales. La
CNCD fut réformée par décret le 9 mai 2006 : sous l’égide du Premier ministre ou en
son absence du secrétaire d’État chargé de la Coopération et de la Francophonie, la
CNCD rassemble à parité 15 membres représentants des élus territoriaux et des
associations spécialisées dans la coopération décentralisée (id est Cités Unies
France et Association française du conseil des communes et régions d’Europe) (15
membres) et 15 membres représentants de l’Etat (id est les différents ministères).
Son secrétariat est assuré par la Délégation pour l’Action Extérieure des
Collectivités Territoriales (DAECT), actuellement dirigée par Antoine Joly. Son rôle
est en réalité d’assurer l’intendance, la préparation, l’exécution et l’orientation tout au
long de l’année de la CNCD, qui ne se réunit que quelquefois par an.
En 2009 fut créée la Direction Générale de la Mondialisation, du
développement et des Partenariats (DGM). Il s’agit en fait d’une réorganisation du
ministère des Affaires étrangères et européennes. Elle vise à donner au ministère les
moyens de jouer son rôle de conception stratégique d’une réponse globale à
l’ensemble des enjeux liés à la mondialisation. Son organigramme conserve la
DAECT et la CNCD.
L’outil juridique
La loi est ensuite venu pallier les difficultés d’exercice de la coopération
décentralisée. La loi dite « Thiollière » a été promulguée le 2 février 2007. Elle fut
rédigée à la suite du tsunami de décembre 2004 qui ravagea les côtes de l’Asie du
Sud-Est. La loi permit une plus grande liberté d’action :
* en caractérisant la coopération décentralisée comme une compétence à
part entière des collectivités territoriales en non plus comme un mode
d’exercice particulier de leurs compétences.
* en sécurisant juridiquement les interventions des collectivités territoriales à
l’internationale : elles sont à l’abri d’un recours auprès du tribunal administratif
qui jusque là avait pu mettre en cause « l’intérêt local » d’une action
internationale 5.
5 Une circulaire de 2001 du Ministère des Affaires étrangères insistait sur le fait que la coopération
décentralisée devait être animée par la notion « d’intérêt local ». Néanmoins, cette notion avait
6. * en autorisant la signature de conventions avec des autorités locales
étrangères de tout type : les conventions peuvent être signées aussi bien
avec des maires élus, que des préfets ou des gouverneurs nommés par l’Etat.
La loi de 1992, qui autorisait la signature de conventions uniquement avec des
autorités locales, ne facilitait pas le travail dans des pays non encore
décentralisés.
* en permettant aux collectivités territoriales de mettre en oeuvre une action
« à caractère humanitaire », sans avoir besoin de signer au préalable une
convention, et « si l’urgence le justifie ».
L’outil « moral »
L’outillage fut enfin « moral » dans le sens où les associations réunissant des
pays du monde entier ont justifié, par leurs déclarations, le chemin qu’avait pris la
France depuis plusieurs années. Le concept de coopération décentralisée a acquis
une légitimité nouvelle au fur et à mesure des déclarations mondiales : elles
apportaient un soutien moral à l’action française de coopération décentralisée.
Après la déclaration du sommet de Rio en 1992, les Nations-Unies ont adopté
en 2000 la déclaration du Millénaire qui définissait les Objectifs du Millénaire pour
le Développement (OMD). Ces OMD sont devenus un cadre de référence pour les
stratégies d’aide au développement, dont celle de la coopération décentralisée.
La déclaration du sommet de Johannesburg en 2002 précisa les objectifs du
développement durable à l’échelle mondiale en adoptant un plan de 153 articles
portant sur de nombreux sujets : pauvreté, consommation, globalisation, Droits de
l’homme, etc.
Conclusion
L’histoire de la coopération décentralisée se comprend donc dans un
processus à triple échelle :
- échelle locale : c’est celle de l’action. Elle est menée par les communes dès 1945,
puis, plus largement, par les collectivités territoriales à partir des années 70.
- échelle nationale : c’est celle du cadre juridique et administratif. Il est défini par
l’Etat, depuis les premières lois de décentralisation de 1982 jusqu’à la loi très libérale
de 2007. Paradoxalement, la précision et la complexification du cadre juridique au fil
des lois a engendré une souplesse d’action.
- échelle internationale : c’est celle du champ d’action. Il concerne les deux parties
en jeu dans un projet de coopération, à savoir la collectivité territoriale initiatrice
d’une part, et l’autorité étrangère, d’autre part. Cette dernière était d’abord issue
fragilisé certaines coopérations décentralisées car, suite à la jurisprudence Charbonneau, qui avait
remis en cause l’intérêt local d’une coopération, certaines collectivités territoriales eurent des
réticences à s’engager en coopération décentralisée, par peur d’une saisine du Tribunal administratif
au motif de défaut d’intérêt local. L’exemple du Conseil général des Deux-Sèvres en novembre 2004
avait fait peur : le projet de construction d’un collège au Burkina Faso et celui d’assistance technique à
un service d’incendie du Madagascar avaient été annulés par le tribunal au motif que ces opérations,
prévues par une convention de coopération décentralisée, ne pouvaient être regardées comme
« répondant à des besoins de la population deux-sévrienne ». Deux semaines plus tard, le même
motif de défaut d’intérêt local fut invoqué, pour le projet de subvention de la commune de Stains à une
ONG opérant dans un camp de réfugiés palestiniens. Avec la loi Thiollière de 2007, l’intérêt local ne
peut plus être un motif de saisine du Tribunal administratif.
7. exclusivement du monde occidental, puis de l’Europe de l’Est à partir des années 60,
avant d’englober les pays en voie de développement issu du Tiers-Monde à partir
des années 70. Depuis le sommet de Rio en 1992, les représentants nationaux des
deux parties à l’ONU se réunissent régulièrement afin de déterminer précisément les
chantiers généraux d’avenir de la coopération décentralisée.
La coopération décentralisée s’est développée au fil du temps : en 2008, 3250
collectivités territoriales françaises portaient 6000 projets de coopération à
l’international dans 115 pays.
SITES INTERNET
http://www.cites-unies-france.org/spip.php?rubrique18
http://www.ambafrance-bj.org/france_benin/spip.php?article404
http://cncd.diplomatie.gouv.fr/frontoffice/article.asp?menuid=138&lv=2&aid=211
http://www.memoireonline.com/12/10/4188/m_Contribution-a-la-relance-de-la-cooperation-
decentralisee-entre-Rilleux-la-Pape-et-Natitingou-dy2.html
http://cncd.diplomatie.gouv.fr/frontoffice/bdd-pays.asp?action=getPays&id=21
http://www.scribd.com/doc/39037494/Decentralisation-Benin
DOCUMENT 1 - CHRONOLOGIE
Années 1940
1945 Fin de la Seconde Guerre mondiale
1946 Jumelage entre Orléans et Dundee (GB)
1948 Jumelage entre Brest et Denver (USA)
Années 1950
1950 Premier jumelage franco-allemand entre Montbéliard et Ludwisbourg
1951 Jean-Marie Bressand forge le terme de « jumelage »
1957 L’Association du Monde Bilingue devient la Fédération Mondiale des Villes
Jumelées (FMVJ)
Années 1960
Premiers jumelages avec les pays du bloc soviétique
1963 Traité d’amitié franco-allemand - plus de 120 jumelages franco-allemands sont
recensés
Années 1970
Premiers jumelages-coopérations avec l’Afrique subsaharienne
Années 1980
1982 Loi de décentralisation
1983 Loi de décentralisation
1987 Les Nations-Unies définissent le développement durable
Années 1990
1992 (février) Loi d’orientation du 6 février instaurant la coopération décentralisée
1992 (juin) Sommet de Rio instaurant les Agendas 21
8. Années 2000
2000 Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)
2002 Sommet de Johannesburg
2004 Tsunami dans l’Océan Indien
2005 Loi dite « Oudin-Santini » du 9 février 2005
2007 Loi dite « Thiollière » du 2 février 2007
DOCUMENT 2 – LE MOUVEMENT MUNICIPAL ET LA COOPERATION
DECENTRALISEE AU BENIN
Depuis la tenue des premières élections locales en 2002/2003, les communes
béninoises se montrent de plus en plus dynamiques dans le mouvement municipal. Le
premier signe visible est la création en novembre 2003 de l’Association Nationale des
Communes du Bénin (ANCB). L’ANCB se fixe pour objectif entre autre de représenter les
intérêts des communes du Bénin face à l’État central et les partenaires étrangers, promouvoir
le développement local et de faire avancer le processus de la décentralisation au Bénin,
oeuvrer à la coopération décentralisée. L’ANCP bénéficie d’un appui de la coopération
allemande, du Programme des Nations Unies de Développement (PNUD), ainsi que du PDM.
A côté de cette association nationale, d’autres regroupements à l’échelle
départementale ont vu le jour en 2004 et 2005. On en dénombre une douzaine. Dans le cadre
de la coopération décentralisée, des communes béninoises entretiennent de plus en plus des
relations de partenariat, de jumelage-coopération avec des communes et régions des pays
du nord. Par ailleurs, elles participent au mouvement municipal africain (Africités) et mondial.
Par décret n° 2005-393 du 29 juin 2005, le gouvernement béninois régule la
coopération décentralisée. Ainsi, les ressources de la coopération décentralisée doivent être
budgétisées et versées dans un compte spécial, ouvert dans les livres du trésor public.
DOCUMENT 3 – LA COOPERATION DECENTRALISEE AU BENIN EN 2008
Extrait d’un mémoire de recherche : Contribution à la relance de la coopération
décentralisée entre Rilleux-la-Pape et Natitingou : dynamiques et perspectives
En matière de l'état des lieux de la coopération décentralisée au Bénin, nous nous
sommes appuyé sur une étude réalisée en 2008 par l'ambassade de France au
Bénin. Cette étude place le Bénin en cinquième position après le Burkina, le Mali, le
Sénégal et la Mauritanie en termes de coopération décentralisée. L'étude renseigne,
que les opérations comptant pour la coopération décentralisée au Bénin, vont du
simple jumelage-partenariat culturel au développement d'activités économiques en
passant par le transfert de compétences et de techniques en appui à la gestion
locale voire à la planification. En matière le partenariat Porto-Novo Grand Lyon est
un exemple parfait de réussite de partenariat et surtout de transfert de compétences.
En 2008, on recense à l'échelle nationale une trentaine de partenariat de coopération
décentralisée entre les collectivités françaises et béninoises contre plus deux cents
pour les Burkina-Faso et le Mali. Nous avons les partenariats entre Créteil, Rosny
sous Bois et Cotonou, les partenariats entre Lyon- Cergy Pontoise, Épinal et Porto-
Novo, le partenariat entre la ville d'Orléans et la commune de Parakou. On notera
également le partenariat entre Rillieux la Pape et Natitingou, le partenariat entre
Évreux et Djougou, le partenariat entre Albi et Abomey, le partenariat entre Melun et
Ouidah, le partenariat entre Gleizé et Kouandé, le partenariat entre Ville Franche sur
9. Saône et Kandi et le partenariat entre Échirolles et Honhoué dans la commune de
Houéyogbé ...etc.
En termes d'organisations plus grandes, nous avons le partenariat entre le Grand
Lyon et Porto-Novo. La région Champagne-Ardenne est en partenariat avec le sud
du Borgou sans oublier la région Picardie qui entretient une coopération avec
certaines communes des collines comme Ouessè, Savè, Dassa-Zoumè et Savalou.
Le département des Hauts de Seine travaille en partenariat avec son homologue du
Mono au Bénin. Ces divers partenariats de coopération contribuent à l'amélioration
au quotidien des conditions de vie des populations de ces différentes communes
grâces au montant qu'ils génèrent à travers l'appui institutionnel entendu comme
formation et stages des agents des communes mais aussi appuis technique et
logistique. Ces partenariats servent d'appui à l'investissement grâce à des
programmes d'investissement élaborés et financés conjointement par les deux
partenaires mais souvent aussi par d'autres partenaires tels l'Agence Française de
Développement, l'Ambassade de France ...etc. Les partenariats concernent
également des échanges culturels et sportifs et servent pour la plupart du temps à
soutenir le développement local des communes partenaires en appuyant
l'élaboration et la mise en oeuvre de leur plan communal ou municipal de
développement.
En résumé, la coopération décentralisée est un processus en construction au Bénin.
Elle s'amplifie depuis la mise en place de décentralisation. D'ailleurs beaucoup de
communes béninoises comme le souligne l'Ambassade de France au Bénin y croient
et sont à la recherche de leurs premiers partenaires étrangers afin d'obtenir de ces
dernières un appui améliorer leur fonctionnement ou se faire accompagner dans
l'exercice de leurs toutes nouvelles compétences. Ces nouvelles compétences sont
entre autres la gestion des ordures ménagères et autres déchets, l'assainissement,
la question de l'eau, l'environnement, les infrastructures, l'équipement et les
transports sans oublier les problématiques liées à la santé, à l'enseignement de base
voire supérieur et l'éducation des adultes. Les communes béninoises sont à la
recherche de partenaires pour les accompagner dans ces domaines et les
communes partenaires peuvent saisir cette opportunité pour s'engager à
l'internationale et les éduquer au développement. La coopération dans ce cas a des
avantages certains pour les communes béninoises et du Nord. Elle contribue à
l'émergence d'une démocratie à la base, renforce la gouvernance locale et permet
aux acteurs locaux de satisfaire les nombreux besoins fondamentaux jusque-là
négligés par le pouvoir central de leurs populations. Pour les collectivités du Nord
spécialement françaises, la coopération vise à renforcer les liens d'amitié et la
France et le Bénin et apparaît aux yeux de ces dernières comme un moyen
d'ouverture au monde.
DOCUMENT 4 – CNCD, DAECT, DGM ???
CNCD
http://cncd.diplomatie.gouv.fr/frontoffice/article.asp?menuid=69&lv=2&aid=147
DAECT
http://cncd.diplomatie.gouv.fr/frontoffice/article.asp?menuid=67&lv=2&aid=160