SlideShare a Scribd company logo
1 of 2
Download to read offline
VIII Le Parisien
VIII MARDI 22 SEPTEMBRE 2020
60SPORTSIDF 60
PARSANDRINELEFÈVRE,ROMAIN
BAHEUXETJULIENLESAGE
AU FOOTBALL
«Onestàlamoitié
desinscriptions
parrapportàlamême
époquel’andernier»
Depuis la tribune, le président
du club rappelle gentiment à
l’ordre un groupe de jeunes
enfants qui se dirige vers la
sortiedustade.«Ilfautpasser
de l’autre côté du terrain
maintenant pour sortir », leur
lance Antonio de Almeida, le
dirigeant. Ce mercredi de
septembre, après des longs
mois de frustration, c’est jour
de reprise des entraînements
pour les licenciés du RC Ar-
pajonnais, club de foot qui re-
groupe quatre villes du sud
Essonne.Etmalgrélasignalé-
tique,avecdesflèchespeintes
sur la piste d’athlétisme, dès
l’entrée du stade Louis-Babin
à La Norville, les habitudes
sonttenaces.
« On aura besoin d’un cer-
tain temps pour prendre nos
marques et faire respecter le
protocole sanitaire », poursuit
de Almeida. « Avant, on de-
mandait aux enfants d’aider à
ranger le matériel, on hésite
maintenant, même si cela
donne plus de travail aux
éducateurs»,indiqueThomas
Lacoste,responsabledel’éco-
ledefoot.Leclubaégalement
fait condamner les deux
autres accès du stade pour li-
miter et surveiller les allers-
retours. Les entraîneurs, eux,
doivent lister les joueurs pré-
sents—ainsiquelesparents—
afin de la communiquer à
l’agence régionale de santé
(ARS)encasdebesoin.
Arriverdéjàentenue
Certaines pratiques semblent
déjàbienancréesdanslequo-
tidien.Lelongdelamaincou-
rante, les parents portent un
masque malgré la chaleur.
Même obligation pour les
éducateursetentraîneurs.Les
jeunes de plus de 11 ans doi-
ventaussirespecterleportdu
masque jusqu’à leur entrée
sur la pelouse. Parmi les nou-
velles habitudes, il convient
désormais de venir en tenue
aux entraînements. Afin de
faciliter le nettoyage et la dé-
sinfection des vestiaires, leur
accès n’est autorisé que pour
les matchs des seniors, le di-
manche.
«Cesontlesmairesquidé-
cident pour les vestiai-
res. Nous, on a le droit, mais il
est fortement recommandé
de se doucher chez soi, expli-
que Antonio de Almeida,
65ansdontcinqdécenniesau
club.Ilfautlimiterletempsde
présence des joueurs et leur
nombre. Pour le moment, on
préfèrelaisserleséquipesde-
hors. Mais comment fera-t-
onquandilpleuvra?»
Cen’estpaslaseuleincerti-
tude qui plane. La saison der-
nière, le club comptait 594 li-
cenciés,ilenespère450.«On
estàlamoitiédesinscriptions
par rapport à la même épo-
quel’andernier,maisonrefu-
se de paniquer. Certains pa-
rentsvontattendrel’évolution
de la situation sanitaire avant
d’adhérer, pense le dirigeant.
Je sens une vraie volonté des
parents à voir leurs enfants
reprendre une activité sporti-
ve. Je n’ai d’ailleurs eu qu’une
seule demande de rembour-
sement. On a quand même
fait un geste commercial en
mettant la licence à 180 € au
lieu de 200 € pour les renou-
vellements.»
Av e c u n b u d g e t d e
150 000 €, le club essonnien,
qui n’a pas pu organiser les
rémunérateurs tournois de
fin de saison et risque de voir
sa buvette tourner à vide, ne
peut se permettre un geste
plus généreux. D’autant plus
que l’achat des masques, du
gel hydroalcoolique, des pro-
duits désinfectants pour les
ballons et le matériel et de
toute la signalétique n’est pas
sans impact sur les finances.
« On a le soutien des collecti-
vités, mais on attend encore
ungestedelaLiguedePariset
COVID-19
Lecasse-tête
desactivités
sportives
Aprèsdelongsmoisdesevrage,l’heuredelarentrée
asonnédanslesclubsdesport.Unerepriseparticulièreoù
ilconvientsurtoutdes’adapterauprotocolesanitaire.
La Norville
(Essonne),
le 9 septembre.
Les éducateurs
sont obligés
de porter un
masque. Pas les
enfants lorsqu’ils
foulent la pelouse.
du district de l’Essonne, souf-
fle le dirigeant. Mais il faut
qu’on s’adapte, c’est notre
quotidienàtous.»
A L’ESCRIME
«Onapuisédansnotre
réservedetrésorerie
afinquetouslesenfants
aientleurfleuret»
Autre endroit, autres règles à
respecter.Surlemur,desaffi-
chettes signalent l’emplace-
ment réservé à l’unique pa-
rent autorisé à assister aux
entraînements. « Ce n’est to-
léré que pour le cours des
4-6 ans. Les enfants ont sou-
vent besoin d’une présence »,
précise Lionel Ghesquier,
président du club d’escrime
deClermont(Oise).
Fini — au moins pour quel-
ques mois — l’époque où les
parents, assis sur des bancs,
discutaient tout en scrutant
les premiers pas d’escri-
meurs de leurs enfants. Le
protocole sanitaire est, là aus-
si, strict et parfaitement or-
chestré au sein de ce club de
87 licenciés. La salle est suffi-
sammentgrande,mêmesiles
vestiaires restent fermés. Les
jeunes viennent désormais
entenue(prêtéepourl’année),
se lavent les mains en arri-
vant, suivent un itinéraire à
sensuniqueetnes’échangent
pluslesarmes.Clermont (Oise) . Chaque escrimeur doit avoir son propre fil de corps.
LP/S.L.
twipe_ftp
Le Parisien IXMARDI 22 SEPTEMBRE 2020 IX
Wagner pour un premier en-
traînement, à l’occasion de la
fête des associations de la vil-
le où ils résident, Vélizy-Villa-
coublay (Yvelines). « Il y a un
côté bizarre car on nous im-
pose le port du masque dans
les parties communes, mais
on n’a pas accès aux vestiai-
res et, lorsqu’on entre sur le
terrain, il n’y a plus de restric-
tions. On joue à 6 comme
d’habitude et tout le monde
avec le même ballon… »,
s’étonne Damien, volleyeur
amateurdepuisdixans.
«Onatrèsmalvécu
leconfinement»
« Evidemment, cette rentrée
sportive est différente, mais
nos enfants ont absolument
besoin de se défouler, ajoute
Garlonn, qui est devenue, elle,
accro à la course à pied « en-
tre copines ». C’est indispen-
sable pour l’équilibre de la fa-
mille. On a très mal vécu le
confinement. Le petit dernier
a besoin d’exercice, et il a fallu
s’adapter.»
Conscient du privilège de
vivre en pavillon, le couple,
originairedeBretagne,amul-
tiplié les activités pendant
trois mois : « Tant que la forêt
était ouverte, on sortait une
heure pour jouer. Ensuite, on
a organisé dans le jardin des
petits jeux, acheter une pisci-
negonflable.»
PourDamien,quireconnaît
«avoirpriscinqkilospendant
le confinement », et Garlonn,
le budget sport de la tribu
s’élève à 1 500 € par an. Un
sacrifice qui « vaut vraiment
le coup » pour l’informaticien
et son épouse, entrepreneuse
danslegraphisme.
STÉPHANECORBY
TÉMOIGNAGE
Nosenfantsont
absolumentbesoin
desedéfouler
aGARLONN
UNE MÈRE DE FAMILLE
DE VÉLIZY-VILLACOUBLAY
GARLONN est arrivé à l’école
un jeudi « avec la boule au
ventre. » La mère de famille
de 41 ans venait d’apprendre
qu’un enfant de la classe de
petite section de son fils Ro-
bin, 3 ans, était positif au Co-
vid-19.«J’étaistotalementan-
goissée, le visage blême,
raconte la maman de quatre
enfants. On a l’impression
quetouts’écroule.»
Elle et son mari Damien,
42ans,ontmalgrétoutdécidé
d’inscrire leurs chérubins à
une activité sportive. Charlot-
te, l’aînée de 14 ans qui prati-
quait la natation depuis huit
ans, a choisi le volley, comme
ses sœurs Margaux, 11 ans, et
Lison, 9 ans, son papa et son
petit frère qui découvre le ba-
by-volley.
« Pendant le confinement,
mon envie a plongé (sic), con-
fie l’adolescente. Ça me pre-
nait de plus en plus de temps,
et je me suis lassée de nager.
J’avais aussi envie d’une acti-
vitécollective.»
Toutelafamilles’estrendue
le 12 septembre au gymnase
« On a puisé dans notre ré-
serve en trésorerie pour
acheter des fleurets afin que
touslesenfantsaientleleur»,
précise le président, qui a
souhaitéqueletarifdeslicen-
ces ne soit pas augmenté.
Chaqueescrimeurdoitégale-
ment avoir son propre fil de
corps, ce câble qui permet de
compter les points. Et désor-
mais, seul le « responsable
Covid » a le droit de le bran-
cher ou de le débrancher. Car
le cours doit se faire en toute
sécurité, avec un maître d’ar-
mes qui conserve son mas-
que. Les mesures ont forcé-
mentuncoût.
Signalersaprésence
« La Ligue a doté les clubs de
lingettes et de produits désin-
fectants, nous avons acheté
des masques pour les béné-
voles », précise Lionel Ghes-
quier. Les clubs de l’Oise ont
aussi bénéficié d’une « sub-
vention protocole Covid » de
1 500 €. Les risques sont li-
mités au maximum, et cha-
queescrimeurdoitsignalersa
présence sur une feuille
d’émargement, transmise « si
besoin»àl’ARS.Cesmesures
sont forcément compliquées
à mettre en place, d’autant
qu’ellessontévolutives.
«Noussommesbénévoles,
sourit le président, mais tout
ceci fait partie du contrat de
responsabilités du président.
Traditionnellement, nous
connaissons un pic d’affluen-
cel’annéedesJO.Or,mêmesi
Tokyo 2020 a été reporté,
beaucoup de gens viennent
faireunessai.Sansdoutepar-
ce que notre sport, qui se pra-
tique avec un masque et une
tenuespécifique,rassure.»
AU JUDO
«Chaquejeuneason
binômeattitrépourles
combatsd’entraînement»
Dans ce club de judo du Val-
de-Marne, le tatami luit enco-
re du désinfectant dont il a été
généreusement enduit quel-
ques minutes plus tôt. Face
aux quatorze enfants âgés de
6 à 8 ans qui assistent à ce
premier entraînement depuis
la rentrée, Frédéric Colico se
tient en kimono et masqué.
«Toutlemondemetsestongs
pointées vers l’extérieur du
tatami pour ne pas marcher
sur le sol et ramener des mi-
crobes », lance la ceinture
noire, membre du bureau de
l’US Ivry, à ses élèves. Quel-
ques minutes plus tôt, il a in-
terrompu sa séance pour as-
perger les mains d’un judoka
degelhydroalcoolique.
« On fait tout ce que l’on
peut pour limiter les risques
aumaximum.Jenelestouche
plus pour leur montrer les
prises, chaque jeune a son bi-
nômeattitrépourlescombats
d’entraînement,etonleurim-
posedenettoyerleurkimono,
Ivry (Val-de-Marne),
le 14 septembre. « On fait tout
ce que l’on peut pour limiter
les risques au maximum.
Je ne touche plus les élèves
pour leur montrer les prises »,
explique le professeur de judo,
Frédéric Colico.
soulignecebénévole.Mainte-
nant, c’est un art martial. On
nepeutéviterlescontacts.»
Limiterlenombrede
personnesàl’intérieur
Ce lundi, devant la salle de
sport où se déroulent les en-
traînements, se forme un bal-
let entre les parents qui vien-
nent déposer leur enfant et
ceux qui viennent l’inscrire.
Dans le hall, le président Ha-
chemDouirirabroueceuxqui
pénètrent dans le bâtiment
sans avoir été invités à s’as-
seoir. « On doit faire en sorte
qu’un minimum de person-
nes s’agglutinent à l’intérieur,
glisse-t-il. Je redoute l’hiver
oùonauradescasdegrippes,
dont les symptômes se rap-
prochent de ceux du Covid-
19. La mairie nous a prévenus
qu’elle arrêterait toute l’activi-
té pour deux semaines à la
premièresuspicion.»
Non loin de là, Julie finit
d’inscrire pour la première
fois Jana, sa fille de 5 ans. « Il
n’y a pas plus de risques
qu’elle ramène la maladie ici
qu’au parc ou à l’école, souli-
gne la maman. Les enfants
ontsuffisammentétémaltrai-
tés psychologiquement avec
les mesures sanitaires, il faut
qu’ilspuissents’exprimer.»
A l’US Ivry, tout le monde
n’a pas fait le même calcul.
L’an dernier, à la même épo-
que, le club comptait 250 li-
cenciés. Aujourd’hui, ils sont
50demoins.«Çatouchetou-
Vélizy-Villacoublay (Yvelines), le 12 septembre. Garlonn et Damien avec leurs quatre enfants : Charlotte,
Margaux, Lison et le petit Robin.
tes les catégories d’âge, souf-
fle Hachem Douiri. Certains
ont peur. » « Il faut compren-
dre l’appréhension des gens
et montrer que l’on fait tout
pourquelejudos’adapteàces
conditions particulières »,
conclut Frédéric Colico. Un
vraidéfipourlesdirigeantsde
clubdésormais.

More Related Content

What's hot

L’école de la Juve au Lussy
L’école de la Juve au LussyL’école de la Juve au Lussy
L’école de la Juve au LussyMathieu Corrado
 
Pif 4 juil à sept 2012
Pif 4 juil à sept 2012Pif 4 juil à sept 2012
Pif 4 juil à sept 2012doddominik
 
SKI NORDIQUE - Le nouvel élan du Ski-club La Sagne / Performances prometteuse...
SKI NORDIQUE - Le nouvel élan du Ski-club La Sagne / Performances prometteuse...SKI NORDIQUE - Le nouvel élan du Ski-club La Sagne / Performances prometteuse...
SKI NORDIQUE - Le nouvel élan du Ski-club La Sagne / Performances prometteuse...Ducommun Jérôme
 
5 bonnes raisons de devenir partenaire des Gothiques d'Amiens
5 bonnes raisons de devenir partenaire des Gothiques d'Amiens5 bonnes raisons de devenir partenaire des Gothiques d'Amiens
5 bonnes raisons de devenir partenaire des Gothiques d'AmiensBertrand Quique
 
Vie à Lasne 135 - partie 2
Vie à Lasne 135 - partie 2Vie à Lasne 135 - partie 2
Vie à Lasne 135 - partie 2comlasne
 

What's hot (10)

L’école de la Juve au Lussy
L’école de la Juve au LussyL’école de la Juve au Lussy
L’école de la Juve au Lussy
 
170309 - FFBB Infos 091
170309 - FFBB Infos 091170309 - FFBB Infos 091
170309 - FFBB Infos 091
 
Pif 4 juil à sept 2012
Pif 4 juil à sept 2012Pif 4 juil à sept 2012
Pif 4 juil à sept 2012
 
SKI NORDIQUE - Le nouvel élan du Ski-club La Sagne / Performances prometteuse...
SKI NORDIQUE - Le nouvel élan du Ski-club La Sagne / Performances prometteuse...SKI NORDIQUE - Le nouvel élan du Ski-club La Sagne / Performances prometteuse...
SKI NORDIQUE - Le nouvel élan du Ski-club La Sagne / Performances prometteuse...
 
Sur le Buzzer n°12
Sur le Buzzer n°12Sur le Buzzer n°12
Sur le Buzzer n°12
 
Brochure CCME 2018
Brochure CCME 2018Brochure CCME 2018
Brochure CCME 2018
 
5 bonnes raisons de devenir partenaire des Gothiques d'Amiens
5 bonnes raisons de devenir partenaire des Gothiques d'Amiens5 bonnes raisons de devenir partenaire des Gothiques d'Amiens
5 bonnes raisons de devenir partenaire des Gothiques d'Amiens
 
Infobad23 mai-2015
Infobad23 mai-2015Infobad23 mai-2015
Infobad23 mai-2015
 
140417 - FFBB Infos 021
140417 - FFBB Infos 021140417 - FFBB Infos 021
140417 - FFBB Infos 021
 
Vie à Lasne 135 - partie 2
Vie à Lasne 135 - partie 2Vie à Lasne 135 - partie 2
Vie à Lasne 135 - partie 2
 

Similar to Activites sportives

Magazine janvier-2017
Magazine janvier-2017Magazine janvier-2017
Magazine janvier-2017Eric Joureau
 
SportMag Octobre 2014
SportMag Octobre 2014SportMag Octobre 2014
SportMag Octobre 2014JSF Nanterre
 
Magazine été-2017
Magazine été-2017Magazine été-2017
Magazine été-2017Eric Joureau
 
Revue de presse remise en jeu
Revue de presse remise en jeuRevue de presse remise en jeu
Revue de presse remise en jeulaboussole
 
Sportmag avril 2015 - Mam Jaiteh
Sportmag avril 2015 - Mam JaitehSportmag avril 2015 - Mam Jaiteh
Sportmag avril 2015 - Mam JaitehJSF Nanterre
 

Similar to Activites sportives (7)

Magazine juin
Magazine juinMagazine juin
Magazine juin
 
Magazine janvier-2017
Magazine janvier-2017Magazine janvier-2017
Magazine janvier-2017
 
TMB-P3L_Brochure2023_Web.pdf
TMB-P3L_Brochure2023_Web.pdfTMB-P3L_Brochure2023_Web.pdf
TMB-P3L_Brochure2023_Web.pdf
 
SportMag Octobre 2014
SportMag Octobre 2014SportMag Octobre 2014
SportMag Octobre 2014
 
Magazine été-2017
Magazine été-2017Magazine été-2017
Magazine été-2017
 
Revue de presse remise en jeu
Revue de presse remise en jeuRevue de presse remise en jeu
Revue de presse remise en jeu
 
Sportmag avril 2015 - Mam Jaiteh
Sportmag avril 2015 - Mam JaitehSportmag avril 2015 - Mam Jaiteh
Sportmag avril 2015 - Mam Jaiteh
 

More from Miloé Santé

Cerveau & Incertitudes
Cerveau & IncertitudesCerveau & Incertitudes
Cerveau & IncertitudesMiloé Santé
 
Entretenir Muscles et poumons
Entretenir Muscles et poumonsEntretenir Muscles et poumons
Entretenir Muscles et poumonsMiloé Santé
 
Sante au Travail - Maladies professionnelles - De la Prevention a la Reparation
Sante au Travail - Maladies professionnelles - De la Prevention a la ReparationSante au Travail - Maladies professionnelles - De la Prevention a la Reparation
Sante au Travail - Maladies professionnelles - De la Prevention a la ReparationMiloé Santé
 
Sante au Travail - Maladies professionnelles - De la Prevention a la Reparation
Sante au Travail - Maladies professionnelles - De la Prevention a la ReparationSante au Travail - Maladies professionnelles - De la Prevention a la Reparation
Sante au Travail - Maladies professionnelles - De la Prevention a la ReparationMiloé Santé
 
Montagne-nature & personnalite
Montagne-nature & personnaliteMontagne-nature & personnalite
Montagne-nature & personnaliteMiloé Santé
 
Complements alimentaires
Complements alimentairesComplements alimentaires
Complements alimentairesMiloé Santé
 
Cuisine-moi comme un robot
Cuisine-moi comme un robotCuisine-moi comme un robot
Cuisine-moi comme un robotMiloé Santé
 
Cancer-salaries-reintegration professionnelle
Cancer-salaries-reintegration professionnelleCancer-salaries-reintegration professionnelle
Cancer-salaries-reintegration professionnelleMiloé Santé
 
Cancer-salaries-reintegration professoinnelle
Cancer-salaries-reintegration professoinnelleCancer-salaries-reintegration professoinnelle
Cancer-salaries-reintegration professoinnelleMiloé Santé
 
Glaciers - Etre vivants
Glaciers - Etre vivantsGlaciers - Etre vivants
Glaciers - Etre vivantsMiloé Santé
 
Theorie des Ensembles
Theorie des EnsemblesTheorie des Ensembles
Theorie des EnsemblesMiloé Santé
 
Plastique - Dangers d'une pollution incontrolee
Plastique - Dangers d'une pollution incontroleePlastique - Dangers d'une pollution incontrolee
Plastique - Dangers d'une pollution incontroleeMiloé Santé
 
Fruits et Legumes BIO - Une note encore trop salee
Fruits et Legumes BIO - Une note encore trop saleeFruits et Legumes BIO - Une note encore trop salee
Fruits et Legumes BIO - Une note encore trop saleeMiloé Santé
 

More from Miloé Santé (20)

Reves-Existence
Reves-ExistenceReves-Existence
Reves-Existence
 
Cerveau & Incertitudes
Cerveau & IncertitudesCerveau & Incertitudes
Cerveau & Incertitudes
 
Entretenir Muscles et poumons
Entretenir Muscles et poumonsEntretenir Muscles et poumons
Entretenir Muscles et poumons
 
Sante au Travail - Maladies professionnelles - De la Prevention a la Reparation
Sante au Travail - Maladies professionnelles - De la Prevention a la ReparationSante au Travail - Maladies professionnelles - De la Prevention a la Reparation
Sante au Travail - Maladies professionnelles - De la Prevention a la Reparation
 
Sante au Travail - Maladies professionnelles - De la Prevention a la Reparation
Sante au Travail - Maladies professionnelles - De la Prevention a la ReparationSante au Travail - Maladies professionnelles - De la Prevention a la Reparation
Sante au Travail - Maladies professionnelles - De la Prevention a la Reparation
 
Montagne-nature & personnalite
Montagne-nature & personnaliteMontagne-nature & personnalite
Montagne-nature & personnalite
 
Complements alimentaires
Complements alimentairesComplements alimentaires
Complements alimentaires
 
Cuisine-moi comme un robot
Cuisine-moi comme un robotCuisine-moi comme un robot
Cuisine-moi comme un robot
 
Cancer-salaries-reintegration professionnelle
Cancer-salaries-reintegration professionnelleCancer-salaries-reintegration professionnelle
Cancer-salaries-reintegration professionnelle
 
Cancer-salaries-reintegration professoinnelle
Cancer-salaries-reintegration professoinnelleCancer-salaries-reintegration professoinnelle
Cancer-salaries-reintegration professoinnelle
 
Glaciers - Etre vivants
Glaciers - Etre vivantsGlaciers - Etre vivants
Glaciers - Etre vivants
 
JOP Paris 2024
 JOP Paris 2024 JOP Paris 2024
JOP Paris 2024
 
Seconde main
Seconde mainSeconde main
Seconde main
 
Moral des Francais
Moral des FrancaisMoral des Francais
Moral des Francais
 
Theorie des Ensembles
Theorie des EnsemblesTheorie des Ensembles
Theorie des Ensembles
 
Clone autonome
Clone autonomeClone autonome
Clone autonome
 
Plastique - Dangers d'une pollution incontrolee
Plastique - Dangers d'une pollution incontroleePlastique - Dangers d'une pollution incontrolee
Plastique - Dangers d'une pollution incontrolee
 
The - Allie Sante
The - Allie SanteThe - Allie Sante
The - Allie Sante
 
Fruits et Legumes BIO - Une note encore trop salee
Fruits et Legumes BIO - Une note encore trop saleeFruits et Legumes BIO - Une note encore trop salee
Fruits et Legumes BIO - Une note encore trop salee
 
Rire-Bienfaits
 Rire-Bienfaits Rire-Bienfaits
Rire-Bienfaits
 

Activites sportives

  • 1. VIII Le Parisien VIII MARDI 22 SEPTEMBRE 2020 60SPORTSIDF 60 PARSANDRINELEFÈVRE,ROMAIN BAHEUXETJULIENLESAGE AU FOOTBALL «Onestàlamoitié desinscriptions parrapportàlamême époquel’andernier» Depuis la tribune, le président du club rappelle gentiment à l’ordre un groupe de jeunes enfants qui se dirige vers la sortiedustade.«Ilfautpasser de l’autre côté du terrain maintenant pour sortir », leur lance Antonio de Almeida, le dirigeant. Ce mercredi de septembre, après des longs mois de frustration, c’est jour de reprise des entraînements pour les licenciés du RC Ar- pajonnais, club de foot qui re- groupe quatre villes du sud Essonne.Etmalgrélasignalé- tique,avecdesflèchespeintes sur la piste d’athlétisme, dès l’entrée du stade Louis-Babin à La Norville, les habitudes sonttenaces. « On aura besoin d’un cer- tain temps pour prendre nos marques et faire respecter le protocole sanitaire », poursuit de Almeida. « Avant, on de- mandait aux enfants d’aider à ranger le matériel, on hésite maintenant, même si cela donne plus de travail aux éducateurs»,indiqueThomas Lacoste,responsabledel’éco- ledefoot.Leclubaégalement fait condamner les deux autres accès du stade pour li- miter et surveiller les allers- retours. Les entraîneurs, eux, doivent lister les joueurs pré- sents—ainsiquelesparents— afin de la communiquer à l’agence régionale de santé (ARS)encasdebesoin. Arriverdéjàentenue Certaines pratiques semblent déjàbienancréesdanslequo- tidien.Lelongdelamaincou- rante, les parents portent un masque malgré la chaleur. Même obligation pour les éducateursetentraîneurs.Les jeunes de plus de 11 ans doi- ventaussirespecterleportdu masque jusqu’à leur entrée sur la pelouse. Parmi les nou- velles habitudes, il convient désormais de venir en tenue aux entraînements. Afin de faciliter le nettoyage et la dé- sinfection des vestiaires, leur accès n’est autorisé que pour les matchs des seniors, le di- manche. «Cesontlesmairesquidé- cident pour les vestiai- res. Nous, on a le droit, mais il est fortement recommandé de se doucher chez soi, expli- que Antonio de Almeida, 65ansdontcinqdécenniesau club.Ilfautlimiterletempsde présence des joueurs et leur nombre. Pour le moment, on préfèrelaisserleséquipesde- hors. Mais comment fera-t- onquandilpleuvra?» Cen’estpaslaseuleincerti- tude qui plane. La saison der- nière, le club comptait 594 li- cenciés,ilenespère450.«On estàlamoitiédesinscriptions par rapport à la même épo- quel’andernier,maisonrefu- se de paniquer. Certains pa- rentsvontattendrel’évolution de la situation sanitaire avant d’adhérer, pense le dirigeant. Je sens une vraie volonté des parents à voir leurs enfants reprendre une activité sporti- ve. Je n’ai d’ailleurs eu qu’une seule demande de rembour- sement. On a quand même fait un geste commercial en mettant la licence à 180 € au lieu de 200 € pour les renou- vellements.» Av e c u n b u d g e t d e 150 000 €, le club essonnien, qui n’a pas pu organiser les rémunérateurs tournois de fin de saison et risque de voir sa buvette tourner à vide, ne peut se permettre un geste plus généreux. D’autant plus que l’achat des masques, du gel hydroalcoolique, des pro- duits désinfectants pour les ballons et le matériel et de toute la signalétique n’est pas sans impact sur les finances. « On a le soutien des collecti- vités, mais on attend encore ungestedelaLiguedePariset COVID-19 Lecasse-tête desactivités sportives Aprèsdelongsmoisdesevrage,l’heuredelarentrée asonnédanslesclubsdesport.Unerepriseparticulièreoù ilconvientsurtoutdes’adapterauprotocolesanitaire. La Norville (Essonne), le 9 septembre. Les éducateurs sont obligés de porter un masque. Pas les enfants lorsqu’ils foulent la pelouse. du district de l’Essonne, souf- fle le dirigeant. Mais il faut qu’on s’adapte, c’est notre quotidienàtous.» A L’ESCRIME «Onapuisédansnotre réservedetrésorerie afinquetouslesenfants aientleurfleuret» Autre endroit, autres règles à respecter.Surlemur,desaffi- chettes signalent l’emplace- ment réservé à l’unique pa- rent autorisé à assister aux entraînements. « Ce n’est to- léré que pour le cours des 4-6 ans. Les enfants ont sou- vent besoin d’une présence », précise Lionel Ghesquier, président du club d’escrime deClermont(Oise). Fini — au moins pour quel- ques mois — l’époque où les parents, assis sur des bancs, discutaient tout en scrutant les premiers pas d’escri- meurs de leurs enfants. Le protocole sanitaire est, là aus- si, strict et parfaitement or- chestré au sein de ce club de 87 licenciés. La salle est suffi- sammentgrande,mêmesiles vestiaires restent fermés. Les jeunes viennent désormais entenue(prêtéepourl’année), se lavent les mains en arri- vant, suivent un itinéraire à sensuniqueetnes’échangent pluslesarmes.Clermont (Oise) . Chaque escrimeur doit avoir son propre fil de corps. LP/S.L. twipe_ftp
  • 2. Le Parisien IXMARDI 22 SEPTEMBRE 2020 IX Wagner pour un premier en- traînement, à l’occasion de la fête des associations de la vil- le où ils résident, Vélizy-Villa- coublay (Yvelines). « Il y a un côté bizarre car on nous im- pose le port du masque dans les parties communes, mais on n’a pas accès aux vestiai- res et, lorsqu’on entre sur le terrain, il n’y a plus de restric- tions. On joue à 6 comme d’habitude et tout le monde avec le même ballon… », s’étonne Damien, volleyeur amateurdepuisdixans. «Onatrèsmalvécu leconfinement» « Evidemment, cette rentrée sportive est différente, mais nos enfants ont absolument besoin de se défouler, ajoute Garlonn, qui est devenue, elle, accro à la course à pied « en- tre copines ». C’est indispen- sable pour l’équilibre de la fa- mille. On a très mal vécu le confinement. Le petit dernier a besoin d’exercice, et il a fallu s’adapter.» Conscient du privilège de vivre en pavillon, le couple, originairedeBretagne,amul- tiplié les activités pendant trois mois : « Tant que la forêt était ouverte, on sortait une heure pour jouer. Ensuite, on a organisé dans le jardin des petits jeux, acheter une pisci- negonflable.» PourDamien,quireconnaît «avoirpriscinqkilospendant le confinement », et Garlonn, le budget sport de la tribu s’élève à 1 500 € par an. Un sacrifice qui « vaut vraiment le coup » pour l’informaticien et son épouse, entrepreneuse danslegraphisme. STÉPHANECORBY TÉMOIGNAGE Nosenfantsont absolumentbesoin desedéfouler aGARLONN UNE MÈRE DE FAMILLE DE VÉLIZY-VILLACOUBLAY GARLONN est arrivé à l’école un jeudi « avec la boule au ventre. » La mère de famille de 41 ans venait d’apprendre qu’un enfant de la classe de petite section de son fils Ro- bin, 3 ans, était positif au Co- vid-19.«J’étaistotalementan- goissée, le visage blême, raconte la maman de quatre enfants. On a l’impression quetouts’écroule.» Elle et son mari Damien, 42ans,ontmalgrétoutdécidé d’inscrire leurs chérubins à une activité sportive. Charlot- te, l’aînée de 14 ans qui prati- quait la natation depuis huit ans, a choisi le volley, comme ses sœurs Margaux, 11 ans, et Lison, 9 ans, son papa et son petit frère qui découvre le ba- by-volley. « Pendant le confinement, mon envie a plongé (sic), con- fie l’adolescente. Ça me pre- nait de plus en plus de temps, et je me suis lassée de nager. J’avais aussi envie d’une acti- vitécollective.» Toutelafamilles’estrendue le 12 septembre au gymnase « On a puisé dans notre ré- serve en trésorerie pour acheter des fleurets afin que touslesenfantsaientleleur», précise le président, qui a souhaitéqueletarifdeslicen- ces ne soit pas augmenté. Chaqueescrimeurdoitégale- ment avoir son propre fil de corps, ce câble qui permet de compter les points. Et désor- mais, seul le « responsable Covid » a le droit de le bran- cher ou de le débrancher. Car le cours doit se faire en toute sécurité, avec un maître d’ar- mes qui conserve son mas- que. Les mesures ont forcé- mentuncoût. Signalersaprésence « La Ligue a doté les clubs de lingettes et de produits désin- fectants, nous avons acheté des masques pour les béné- voles », précise Lionel Ghes- quier. Les clubs de l’Oise ont aussi bénéficié d’une « sub- vention protocole Covid » de 1 500 €. Les risques sont li- mités au maximum, et cha- queescrimeurdoitsignalersa présence sur une feuille d’émargement, transmise « si besoin»àl’ARS.Cesmesures sont forcément compliquées à mettre en place, d’autant qu’ellessontévolutives. «Noussommesbénévoles, sourit le président, mais tout ceci fait partie du contrat de responsabilités du président. Traditionnellement, nous connaissons un pic d’affluen- cel’annéedesJO.Or,mêmesi Tokyo 2020 a été reporté, beaucoup de gens viennent faireunessai.Sansdoutepar- ce que notre sport, qui se pra- tique avec un masque et une tenuespécifique,rassure.» AU JUDO «Chaquejeuneason binômeattitrépourles combatsd’entraînement» Dans ce club de judo du Val- de-Marne, le tatami luit enco- re du désinfectant dont il a été généreusement enduit quel- ques minutes plus tôt. Face aux quatorze enfants âgés de 6 à 8 ans qui assistent à ce premier entraînement depuis la rentrée, Frédéric Colico se tient en kimono et masqué. «Toutlemondemetsestongs pointées vers l’extérieur du tatami pour ne pas marcher sur le sol et ramener des mi- crobes », lance la ceinture noire, membre du bureau de l’US Ivry, à ses élèves. Quel- ques minutes plus tôt, il a in- terrompu sa séance pour as- perger les mains d’un judoka degelhydroalcoolique. « On fait tout ce que l’on peut pour limiter les risques aumaximum.Jenelestouche plus pour leur montrer les prises, chaque jeune a son bi- nômeattitrépourlescombats d’entraînement,etonleurim- posedenettoyerleurkimono, Ivry (Val-de-Marne), le 14 septembre. « On fait tout ce que l’on peut pour limiter les risques au maximum. Je ne touche plus les élèves pour leur montrer les prises », explique le professeur de judo, Frédéric Colico. soulignecebénévole.Mainte- nant, c’est un art martial. On nepeutéviterlescontacts.» Limiterlenombrede personnesàl’intérieur Ce lundi, devant la salle de sport où se déroulent les en- traînements, se forme un bal- let entre les parents qui vien- nent déposer leur enfant et ceux qui viennent l’inscrire. Dans le hall, le président Ha- chemDouirirabroueceuxqui pénètrent dans le bâtiment sans avoir été invités à s’as- seoir. « On doit faire en sorte qu’un minimum de person- nes s’agglutinent à l’intérieur, glisse-t-il. Je redoute l’hiver oùonauradescasdegrippes, dont les symptômes se rap- prochent de ceux du Covid- 19. La mairie nous a prévenus qu’elle arrêterait toute l’activi- té pour deux semaines à la premièresuspicion.» Non loin de là, Julie finit d’inscrire pour la première fois Jana, sa fille de 5 ans. « Il n’y a pas plus de risques qu’elle ramène la maladie ici qu’au parc ou à l’école, souli- gne la maman. Les enfants ontsuffisammentétémaltrai- tés psychologiquement avec les mesures sanitaires, il faut qu’ilspuissents’exprimer.» A l’US Ivry, tout le monde n’a pas fait le même calcul. L’an dernier, à la même épo- que, le club comptait 250 li- cenciés. Aujourd’hui, ils sont 50demoins.«Çatouchetou- Vélizy-Villacoublay (Yvelines), le 12 septembre. Garlonn et Damien avec leurs quatre enfants : Charlotte, Margaux, Lison et le petit Robin. tes les catégories d’âge, souf- fle Hachem Douiri. Certains ont peur. » « Il faut compren- dre l’appréhension des gens et montrer que l’on fait tout pourquelejudos’adapteàces conditions particulières », conclut Frédéric Colico. Un vraidéfipourlesdirigeantsde clubdésormais.