6. Sam Szafran (1934-2019) occupe une
place très singulière dans l’histoire
de l’art de la deuxième moitié du
XXe siècle. Il a voué son œuvre à
une approche figurative et poético-
onirique du réel qu’il a développée
loin du monde de l’art et de ses
engouements, dans le retrait de
l’atelier.
7. Une enfance particulièrement difficile, marquée par les catastrophes de la
Seconde Guerre mondiale dans une famille d’origine juive-polonaise, lui a fait
préférer cette solitude, se focalisant sur sa propre existence et ses états
intérieurs pour donner naissance à ses thèmes de prédilection.
Trois ans après la disparition de
l’artiste, le musée de
l’Orangerie met en lumière, les
quelques sujets pour lui
existentiels – ateliers, escaliers
et feuillages – qui ont tous en
commun son environnement
immédiat.
L’économie parcimonieuse des
représentations est
contrebalancée par une fièvre
d’expérimentation envoutante,
qui fonctionne comme une
ancre jetée dans l’histoire de
l’art.
8. En autodidacte d’une curiosité inépuisable, il s’est initié au pastel puis à l’aquarelle,
terrains de recherche artistique qu’il a ardemment poursuivis. Szafran met à l’épreuve le
regard, en déformant et déconstruisant la perspective, dans des lieux clos,
hermétiquement fermés sur eux-mêmes.
Avec le temps, ceux-ci s’ouvrent, se fragmentent pour donner naissance à des visions
éclatées où se multiplient les plans de temporalité dans lesquels les espaces se
conjuguent et se confrontent, symboliques d’un ordre à jamais disparu.