2. Synopsis
La sécheresse de 1976. Sous le soleil implacable de cet
été, Gus quitte l’enfance.
La nature se désagrège, les sentiments s’exacerbent, le
noyau familial éclate : tout craque et se fissure jusqu’à ce
que l’impensable arrive.
Les orages tant espérés balaieront une campagne
épuisée et emporteront un monde avec eux.
3. Delphine Lehericey
Delphine Lehericey, née
à Neuchâtel (Suisse) en
1975, est une
réalisatrice, metteure en
scène et comédienne
suisse installée en
Belgique.
Son deuxième long
métrage, Le Milieu de
l'horizon (2019) est
lauréat du Prix du cinéma
suisse 2020 dans deux
catégories (Meilleur film
de fiction, Meilleur
scénario).
4. Biographie
Delphine Lehericey a étudié les Arts du Spectacle à l'Université
Paris X Durant 10 ans, elle joue et participe à plusieurs créations
scéniques, puis se forme en tant que vidéaste, elle organise et
participe à des stages de scénographie et de direction d’acteurs.
C’est au cours d’un stage professionnel animé par Frédéric
Fonteyne qu’elle décide de réaliser son premier long métrage,
Puppylove (2013). Auparavant, en 2007, elle réalise un moyen-
métrage, Comme à Ostende (Festival de Locarno, Cinéastes du
Présent).
En 2009, elle co-réalise un documentaire Les Arbitres avec les
producteurs de l’émission Strip-tease, suivra en 2011, un autre
documentaire sur le designer Jean-Paul Lespagnard Mode in
Belgium.
En 2013, son premier long-métrage PuppyLove avec Solène
Rigot et Vincent Perez, est présenté en première internationale
au festival de San Sebastián. En 2019, son deuxième long
métrage Le Milieu de l’horizon sort sur les écrans après une
première sélection au Festival de San Sebastian, section New
Directors.
7. Laetitia Casta Née en Normandie et découverte à 15
ans sur une plage corse, Laetitia Casta
débute une carrière de mannequin qui
la rend d'emblée très populaire auprès
du grand public.
En 1998, elle fait ses premiers pas au
cinéma avec le rôle de Falbala, dont
est amoureux Obélix/Gérard
Depardieu, dans Astérix et Obélix
contre César.
Après le succès de la série télévisée
La Bicyclette bleue, elle joue Les Ames
fortes sous la direction de Raoul Ruiz.
A l'affiche du drame Gitano (2002),
Laetitia Casta donne également la
réplique à Benoît Magimel dans le
remarqué Errance (2003) de Damien
Odoul. Absente des écrans pendant
trois ans, Laetitia Casta s'invite en
2006, aux côtés de Mathieu Amalric et
Pierre Arditi, dans Le Grand
appartement de Pascal Thomas.
8. Après s'être illustrée au générique
de La Jeune fille et les loups, elle
connaît une année 2009 faste :
elle joue dans Visage de Tsai
Ming-liang, puis incarne l'icône
Brigitte Bardot dans Gainsbourg.
Ce rôle lui permet de décrocher
une nomination pour la Meilleure
Actrice dans un Second Rôle aux
Césars.
Toujours aussi présente sur les
écrans en 2011, l'actrice prête sa
voix au perroquet Perla dans le
film d'animation Rio, apparaît
dans un clip de la chanteuse
Rihanna, puis tient le rôle-titre de
Derrière les murs, le premier film
français en 3D relief hors film
d'animation. Elle y joue une
romancière dans les années 1920
confrontée à d'étranges visions.
9. Clémence Poésy
Fille d'une mère professeur de
français et d'un père directeur d'une
compagnie théâtrale (le Théâtre du
Sable), Clémence Poésy fait ses
premiers pas sur scène à l'âge de
14 ans.
Elle passe ensuite par le petit écran
dans quelques téléfilms avant de
s'essayer au cinéma en séduisant
Bruno Todeschini dans L'Eté d'Olga
(2002), puis dans la comédie
Bienvenue chez les Rozes (2003).
Partie vivre en Angleterre, elle y
tourne l'épopée historique en trois
parties Gunpowder, treason and
plot, dans laquelle elle incarne la
Reine d'Ecosse Mary Stuart aux
côtés de Robert Carlyle, puis
participe à la série américaine
Révélations, portée par Bill Pullman
et Natascha McElhone.
10. En 2017, Clémence Poésy incarne une
femme enceinte confrontée à des
voisins étranges dans le thriller London
House.
Elle se glisse également dans la peau
de l'artiste Françoise Gilot pour les
besoins de la deuxième saison de
Genius, centrée sur la vie de Picasso
(joué par Antonio Banderas), puis
prend part au nouveau film de
Christopher Nolan, le brillant Tenet.
L'année suivante, la comédienne
incarne la femme de Pio Marmai dans
la série En thérapie. Il s'agit d'une
adaptation libre de la série télévisée
israélienne BeTipul et de sa version
américaine En analyse (avec Gabriel
Byrne), par les réalisateurs
d'Intouchables, Eric Toledano et Olivier
Nakache.
11. Patrick Descamps
Patrick Descamps, né le 13 décembre 1956 à Mons1,
est un comédien, metteur en scène et professeur de
théâtre belge.
Sur scène, il est l’interprète de plusieurs pièces du
répertoire classique, telles que: Britannicus de
Racine, Le Misanthrope de Molière, Kean d'après
Alexandre Dumas ou La Nuit des rois et Roméo et
Juliette de Shakespeare
En 1985, il reçoit l’Ève du meilleur comédien pour
son interprétation de Mephisto dans Un Faust de
Jean Louvet et pour le rôle d'Answald dans La
Trilogie du revoir de Botho Strauss. En 1996, il
décroche le Prix Tenue de ville du meilleur comédien
pour Jasha de Yasmina Reza .
Il aborde le cinéma, en 2002, dans Après la vie et
Cavale deux films signés Lucas Belvaux. Acteur de
composition, il a apparaît, entre autres, dans
Itinéraires de Christophe Otzenberger, Nue Propriété
de Joachim Lafosse, À l'origine de Xavier Giannoli et
Mineurs 27 de Tristan Aurouet.
Son rôle dans Versailles de Pierre Schöller lui permet
de remporter un double prix d’interprétation au
Festival Jean Carmet de Moulins6.
12.
13. Critiques
1976. Un été de fournaise et de sécheresse dans
toute l’Europe. Dans la modeste ferme familiale,
Gus, jeune garçon de 13 ans, sent bien que la
chaleur n’affecte pas seulement les animaux ou
les champs, mais vient aussi perturber le
comportement des adultes qui l’entourent. En
quelques mois, il aura définitivement laissé
derrière lui l’innocence de l’enfance.
C’est un double mouvement qui se déploie au fil
de ces quelques semaines qui vont changer la
vie de Gus. D’un côté, son père (impressionnant
Thibaut Evrard) voit son monde s’effondrer. Un
monde rural, encore lié viscéralement à la terre,
qui voit le spectre du profit et du capitalisme
planer sur ses champs et ses étables.
Le paysan, sommé de rattraper le train de la
modernité, s’est lancé dans un élevage intensif
(pour l’époque) de poules, qui va précipiter sa
chute, et symboliser la dangereuse déconnexion
de l’homme et la nature. Le milieu paysan, un
milieu d’hommes, perd peu à peu ses repères.
14. Les hommes d’ailleurs sont aux abois
dans le film, cherchent leurs marques
alors que tout ce qu’on leur a appris de
leur place dans la société et de leurs
rapports aux autres, et en particulier aux
femmes, semble voler en éclats.
Les femmes justement sont quant à
elles bien décidées à reprendre leur
liberté sensuelle et intellectuelle,
physique et politique. Peinant à
s’épanouir dans cette ruralité en danger,
lasse d’apporter les plats à table et de
taire ses sentiments les plus profonds,
la mère de Gus (bouleversante Laetitia
Casta) observe avec une admiration qui
va se muer en adoration le vent de
liberté qui souffle sur la vie de son amie
Cécile (Clémence Poesy, tout en
retenue). De leurs côtés, la grande
soeur de Gus et sa meilleure amie ne
comptent pas s’en laisser compter et
prennent leur destin en main.
Cineeuropa
15.
16. Le film est une adaptation d’un roman de l’écrivain suisse Roland Buti qui
avait été considéré pour le prix Médicis en 2013. Il dépeint un monde qui
s’écroule, celui de Gus (Luc Bruchez), qui voit la ferme familiale menacée par
une dure sécheresse. Le garçon de 13 ans assiste également aux
déchirements que vivent ses parents lorsque sa mère, Nicole, tombe
amoureuse d’une autre femme.
Le scénario n’est pas
d’une grande originalité
: ce n’est pas la
première fois qu’on
relate l’histoire d’un
jeune garçon qui doit
mûrir rapidement face à
des événements
difficiles. C’est toutefois
le contexte, un milieu
rural en crise, et le jeu
des acteurs qui font la
différence.
La presse
17.
18. Tandis que la canicule fait des ravages dans leur ferme aviaire, Gus, 13 ans,
découvre que sa mère Nicole a une liaison avec une autre femme. Ce, à l’insu
de son père Jean. Récit initiatique sur fond de désillusions concernant des
figures parentales idéalisées, ce film de Delphine Lehericey bénéficie d’une
facture à la fois soignée et sobre, la réalisatrice affichant un sens de la
composition très sûr sans toutefois verser dans l’esbroufe.
19. L’atmosphère suffocante inductrice de tension est admirablement forgée, et l’ensemble du contexte
rural est évoqué avec authenticité.
Les conséquences de la mentalité macho de l’époque et du milieu sont explorées avec acuité :
dans l’éveil de Nicole, dans le désarroi agressif de Jean, mais surtout, dans le regard réprobateur de
Gus.
Le film n’est pas sans défauts : deuxième acte flottant et un brin redondant, rythme cassé…
Bémols atténués par l’interprétation forte, à commencer par celle de Laetitia Casta.
Ledevoir