2. *
*Tenir son foyer et se plier
au devoir conjugal sans
moufter : c’est ce
qu’enseigne avec ardeur
Paulette Van Der Beck
dans son école
ménagère.
*Ses certitudes vacillent
quand elle se retrouve
veuve et ruinée. Est-ce le
retour de son premier
amour ou le vent de
liberté de mai 68 ?
*Et si la bonne épouse
devenait une femme
libre ?
3. *
* Après le lycée, Martin Provost quitte la
province pour devenir comédien à Paris.
Il joue dans de nombreuses pièces de
théâtre et fait quelques apparitions au
cinéma.
* Au début des années 1980, il monte
pour la première fois l'une de ses
pièces, Le voyage immobile, avant
d'entrer comme stagiaire puis
pensionnaire à la Comédie Française. Il
y reste pendant six années.
* Martin Provost décide de relancer sa
carrière au cinéma en réalisant deux
courts-métrages. En 1997, il passe au
long avec Tortilla Y cinéma, une
comédie qui prend pour cadre le
tournage d'un film dans un appartement
bourgeois du XVIème arrondissement
parisien, déserté par ses propriétaires..
4. * En 2002, il écrit et réalise Le Ventre de
Juliette, un long-métrage qui aborde le
thème de la relation parent/enfant à
travers l'histoire d'une adolescente,
abandonnée par son père, qui tombe
enceinte. Cinq ans plus tard, Martin Provost
revient à la réalisation en mettant en scène
Séraphine avec Yolande Moreau. C'est la
consécration : le film remporte sept César,
dont celui du Meilleur film et de la
Meilleure actrice.
* Le réalisateur retrouve justement son
actrice deux ans plus tard dans Où va la
nuit, l'histoire d'une femme qui assassine
son mari pour retrouver sa liberté.
* Martin Provost fait des portraits de femmes
son motif récurrent ; il dirige ensuite
Emmanuelle Devos et Sandrine Kiberlain
dans Violette, l'histoire de l'intense amitié
entre Violette Leduc et Simone de Beauvoir
dans le Saint-Germain-des-Prés d'après-
guerre. En 2017, dans Sage Femme, on
retrouve cette fois Catherine Deneuve et
Catherine Frot devant la caméra de Martin
Provost, qui s'intéresse à la relation hors du
commun entre une femme et l'ancienne
maîtresse de son père défunt.
7. *
* Juliette Binoche est née en1964 à Paris, dans une
famille d’artistes du spectacle.
* Rapidement repérée, Juliette intrigue et séduit les
réalisateurs les plus aguerris (Godard, Doillon,
Tavernier) : en 1986, quand sort Mauvais sang de Leos
Carax, elle n’a que 22 ans et déjà dix films à son
actif.
* Très tôt, la scène internationale élit Juliette Binoche
héroïne romantique de sa génération, elle obtient
d’ailleurs l’Oscar du meilleur second rôle pour Le
patient anglais en 1997. Mais la comédienne, aussi à
l’aise dans les personnages tragiques (Les amants du
Pont-Neuf, 1991) que burlesques (Décalage horaire
de Danièle Thompson, 2002), va plutôt au-devant de
ses envies, quitte à bousculer la profession : dans les
années 2000, elle oriente son art vers la gestualité,
et réalise avec succès une tournée mondiale de danse
contemporaine (2008).
* La comédienne tourne régulièrement plusieurs films
par an. Après Camille Claudel 1915, Words and
Pictures et A Thousand Times Good Night en 2013,
elle apparaît dans Sils Maria et Godzilla en 2014.
* En mai 2016, l'actrice est à l'affiche de Ma Loute,
comédie réalisée par Bruno Dumont sélectionnée en
compétition officielle du 69ème Festival de Cannes.
8.
9. *
* Née à Bruxelles, elle fait ses premiers pas
sur les planches de l’école de théâtre
Jacques Lecoq. Très vite, elle se met à
l’écriture et aboutit à un one-woman-show.
En le présentant au Festival du rire de
Rochefort (Belgique), elle remporte le Grand
Prix en 1982 et Agnès Varda la repère et lui
offre ses premiers rôles au cinéma (Sans toit
ni loi, 1985).
* Du coup, Yolande va vite devenir une figure
comique franchouillarde. En témoignent ses
rôles dans Le Bonheur est dans le pré, Les
Trois frères ou encore Le Fabuleux destin
d’Amélie Poulain. En 2004, elle passe
derrière la caméra avec Quand la mer
monte, co-réalisé par Gilles Porte. Avec ce
film, elle décroche le césar et le Delluc de
la meilleure première oeuvre et le césar de
la meilleure actrice.
* En 2009, c’est la grande révélation en
incarnant la peintre Séraphine dans le film
éponyme de Martin Provost, elle décroche
une fois de plus le césar de la meilleure
actrice.
* Après avoir joué dans Où va la nuit à
nouveau sous la direction de de Martin
Provost et dans Le Grand Soir de Gustave
Kervern et Benoït Delépine, elle interprète
la mère de Noemie Lvovsky dans Camille
redouble puis des jumelles dans le thriller de
François Ozon, Dans la maison.
10.
11. *
* Après des études de cinéma, Noémie
Lvovsky, née en 1964, réalise deux courts-
métrages très remarqués avec Emmanuelle
Devos, qui débute comme comédienne :
"Dis-moi oui, dis-moi non", puis "Embrasse-
moi”. Au début des années 90, elle réalise
son premier long-métrage, "Oublie-moi",
avec Valeria Bruni-Tedeschi.
* Son deuxième film, "La Vie ne me fait pas
peur", sort peu après. Ses films, comme
"Les Sentiments" ou "Faut que ça danse !"
sont salués par la critique. Au début des
années 2000, elle passe aussi derrière la
caméra pour jouer dans "Ma femme est une
actrice", "France Boutique", "Rois et reine",
"L'un reste, l'autre part", "Coco", "Les Beaux
Gosses", "Bus Palladium", "Ensemble, nous
allons vivre une très, très grande histoire
d'amour"...
* En 2012, elle se dédouble en jouant et en
réalisant "Camille redouble", nommé 13 fois
aux César .En 2013, elle collabore avec
Valeria Bruni-Tedeschi pour l'écriture du
scénario de "Un château en Italie".
14. * « La Bonne épouse » est l’exemple même de la
comédie intelligente, percutante et finalement
instructive, tout en étant drôle à souhait,
malicieuse et pour conclure très innovante dans
son concept ! Un tour de force que Martin
Provost nous sert sur un plateau, tenu par une
épouse modèle, (mais plus pour très longtemps
évidemment !) de celle que l’on forme dans ce
type d’institution privée ou d’école ménagère.
Comme celle tenue de main de fer au fin fond
de l’Alsace par Paulette, interprétée par
Juliette Binoche étonnante et rayonnante ! Mais
ce qui fait des étincelles tient aussi à ses deux
acolytes que sont Yolande Moreau et Noémie
Lvosky, respectivement belle-sœur un peu
rêveuse et religieuse au caractère trempé !
Toutes deux, sont aussi de sacrés personnages,
d’une poésie pour l’une et d’un punch pour
l’autre qui font plaisir à voir et à entendre...
* AlloCiné
*
15. *
Le parcours d’émancipation des femmes
n’est pas toujours une partie de plaisir et
il est même le plus souvent synonyme de
drame, de douleur, d’épreuves, de
renoncements. Celui que donne à voir
Martin Provost dans La Bonne épouse est
délibérément placé sous le signe de la joie
et du bonheur absolu.
On assiste ainsi, grâce au rire et parfois à
la chanson (sur des musiques dynamiques
du compositeur Grégoire Hetzel) au
passage de la naïveté à la prise de
conscience de la force des femmes, de
celui de l'épouse accomplie à la femme
libre.
16.
17. Il fut une époque, pas si lointaine, où la
France était réellement le pays des droits de
l’homme....un peu moins celui des droits de la
femme. Ce n’est qu’en 1965 que les
Françaises obtiennent le droit d’exercer une
activité professionnelle ou d’ouvrir un
compte bancaire, sans l’autorisation de leur
mari. Dans ce contexte passablement rigide,
toutes les citoyennes sont, dès leur naissance,
perçues comme des esclaves domestiques
essentiellement destinées à assouvir tous les
désirs du mâle dominateur.
Pour les y préparer, fleurit dans cette bonne
France catholique où traînent encore les
relents de la devise nationaliste et nataliste
(Travail, Famille, Patrie) chère à un certain
maréchal Pétain, pléthore d’écoles ménagères
où l’on enseigne les sept piliers
indispensables, pour faire de ces jeunes filles
naïves l’élite des ménagères, le rêve de leurs
futurs époux. Il n’est pourtant pas ici question
de dénoncer une quelconque injustice sociale,
si avérée soit-elle.
En optant pour la malice et la légèreté, Martin
Provost, comme il l’a déjà fait avec, entre
autres, Séraphine, puis Violette rend un
hommage chaleureux aux femmes qui, par
leur courage et leur vitalité, parviennent à
s’échapper du carcan dans lequel leur
appartenance au sexe dit faible les maintient.