2. « Hiéromancie », Maud
Maris
• Pour le titre de sa première exposition
personnelle à la galerie Praz-Delavallade, la
peintre Maude Maris a choisi « Hiéromancie »,
en référence à la pratique antique de
divination dans les offrandes aux dieux, en
particulier dans les entrailles des animaux
sacrifiés.
• Derrière ce terme rare et situé, se donne à
voir une douzaine de tableaux aux figures
couperosées, dont les carnations marbrées de
roses, rouges et lie-de-vin se fondent dans
des flous bleutés et froids, le plus souvent.
• Maude Maris a mis en place dès ses débuts
de peintre, il y a une quinzaine d’années, un
rituel précis d’objets peints auquel elle est
restée fidèle. Pourtant, cette nouvelle série
marque une inflexion très nette, les images
semblent mystérieusement reliées à un savoir
occulte et jettent le trouble dans l’échelle,
dans la vision, dans le règne.
6. « Fugue », Caroline Denervaud
Caroline est artiste peintre. Avant de peindre, elle fait ce
qu’elle appelle «une trace», et qui est en fait une forme
dessinée au gré de mouvements dansés qu’elle effectue sur
une toile étalée au sol.
7. • Caroline Denervaud, née à Lausanne, en
1978, est une artiste plasticienne et
danseuse suisse qui vit et pratique
actuellement à Paris.
• Caroline Denervaud étudie la danse et la
chorégraphie au Laban Centre à Londres.
Après un accident, elle décide de se former
aux Beaux-Arts de Paris. Décrivant son
style comme «poétique, joueur, parfois
risqué, un peu naïf, spontané, sans doute
assez abstrait », l'artiste commence à
montrer son travail au public sur Instagram,
préférant l'anonymat d'un pseudo.
• Affirmant sa filiation avec la danseuse Pina
Bausch, Caroline Denervaud effectue un
stage aux côtés de la chorégraphe Anne
Teresa de Keersmaeker. Parmi ses figures
tutélaires, elle cite Picasso, les artistes du
groupe Dada, ou encore la nouvelle école
du Paris d'après-guerre.
• Son rapport aux arts plastiques se retrouve
dans des performances dansées, où
l'artiste associe mouvement spontané,
dessin et peinture. S'inscrivant sur de
grandes feuilles de papier ou sur des toiles
disposées au sol, son geste pictural, qui
allie formes et matières, est capturé par une
caméra.
12. « Marinette Cueco développe depuis les années 1970 un
travail sculptural dont les matériaux principaux sont issus de
la nature, qu’ils soient végétaux ou minéraux. Pratiquant le
tissage et la tapisserie depuis 1960, Marinette Cueco réalise
des pièces qui vont des sculptures les plus monumentales aux
assemblages les plus modestes : les premières, in situ, sont
pensées de façon provisoire, tandis que les seconds, en dépit
de leur apparente fragilité, s’avèrent peu périssables. Son
oeuvre, éloignée d’une esthétique conquérante des espaces
sauvages, s’inscrit dans une culture où le rapport à la nature
s’envisage d’abord comme une forme de collaboration, dans
un respect mutuel : Marinette Cueco se refuse à acheter ses
matériaux, préférant la cueillette méthodique dans le jardin,
au gré de longues promenades pédestres. Ses formes sont
dès lors dépendantes des saisons, de la raréfaction ou de
l’abondance des plantes. Mais chaque végétal retient son
attention, des écorces d’arbres aux feuilles des légumes du
potager, en passant par les mauvaises herbes ou la mousse
qui prolifère. De la même manière, les galets ou les morceaux
d’ardoise les plus simples, les terres les plus tourbeuses ne la
rebutent pas. Elle choisit en fonction de critères (souplesse,
poids, couleur, odeur…) liés à sa connaissance précise et fine
des environnements naturels. Sur ces matières variées, elle
se livre à des gestes délibérément simples, qu’elle dit hérités
de la culture paysanne, dans laquelle rien n’est jeté et où
toute chose peut trouver sa fonction : elle noue, tresse ou
tricote de fines résilles végétales dont elle emmaillote les
cailloux glanés au bord des chemins. La lenteur de certains
processus lui importe : elle, qui se compare à un hérisson
soumis à l’"hivernage" et gagné par l’engourdissement,
s’intéresse à l’image de la pelote, de la boule, du fagot. »
— Camille Paulhan