2. Jury du festival de Cannes 2017
Pedro Almodovar -Président
Jessica Chastain - Comédienne
Maren Ade - Réalisatrice
Fan Bingbing - Actrice
Agnès Jaoui - Actrice
Park Chan-Wook - Réalisateur
Will Smith - Acteur
Paolo Sorrentino - Réalisateur
Gabriel Yared - Compositeur
3. Pedro Almodóvar
C’est historique ! Pedro Almodovar dirige le jury du 70e Festival de
Cannes. Il est le premier représentant de la péninsule Ibérique à
accéder à ce poste hautement convoité.
Le nouveau président est un fin connaisseur des arcanes de la
compétition cannoise. Il y a concouru dès 1999 avec Tout sur ma
mère (prix de la mise en scène). En 2004, La Mauvaise Éducation est
présentée hors compétition. Retour aux affaires en 2006
avec Volver (prix du scénario et prix collectif d’interprétation féminine).
Et encore en 2009 avec Étreintes brisées, en 2011 avec La Piel que
habito et enfin en 2016 avec Julieta.
4. SELECTION OFFICIELLE
LES FANTÔMES D’ISMAËL de Arnaud DESPLECHIN - Film d'Ouverture
THE MEYEROWITZ STORIES de Noah BAUMBACH
OKJA de BONG Joon-Ho
120 BATTEMENTS PAR MINUTE de Robin CAMPILLO
THE BEGUILED de Sofia COPPOLA
RODIN de Jacques DOILLON
HAPPY END de Michael HANEKE
WONDERSTRUCK de Todd HAYNES
LE REDOUTABLE de Michel HAZANAVICIUS
GEU-HU de HONG Sangsoo
HIKARI de Naomi KAWASE
THE KILLING OF A SACRED DEER de Yorgos LANTHIMOS
A GENTLE CREATURE de Sergei LOZNITSA
JUPITER’S MOON de Kornél MUNDRUCZÓ
L’AMANT DOUBLE de François OZON
YOU WERE NEVER REALLY HERE de Lynne RAMSAY
SAFDIE GOOD TIME de Benny SAFDIE Josh
NELYUBOV de Andrey ZVYAGINTSEV
AUS DEM NICHTS de Fatih AKIN
THE SQUARE de Ruben Ostlund
6. Ismaël Vuillard sur le point
de tourner un film sur le
portrait d’Ivan, un
diplomate atypique inspiré
de son frère, est perturbé
par le retour de Carlotta,
un ancien amour disparu
vingt ans plus tôt et dont il
n'a réussi à faire le deuil.
Sa nouvelle compagne,
Sylvia, s'enfuit et Ismaël
rejette Carlotta. Alors que
sa raison semble vaciller,
il quitte le tournage pour
retrouver sa maison
familiale à Roubaix,
assailli par ses fantômes.
7. “Faute d'amour” Andreï
Zviaguintsev
Le Bergman de Scènes de la vie conjugale, surtout, ne fût-ce que pour la brutalité
des rapports et des dialogues qui opposent un couple en train de divorcer.
C’est à peine s’ils se souviennent, tous les deux, qu’ils ont un fils de douze ans,
gamin que l’on surprend – plan bref et déchirant – derrière une porte, sanglotant de
désespoir devant ses parents qui s'insultent. Et c’est à peine s’ils souffrent vraiment
lorsque l’enfant disparaît, trop occupés à s’accuser l’un l’autre de sa fugue possible.
Andreï Zviaguintsev avait déjà filmé une Russie ou les pauvres s’installaient, tels des
mendiants à la Buñuel, dans une superbe maison de riches (Elena). Et un pays
dévasté par la corruption (Léviathan).
Le cinéaste favori
d’Andreï
Zviaguintsev est Mich
el Angelo Antonioni qui
lui a tout appris et,
selon lui, continue à
tout nous apprendre
sur le vide que
l’homme éprouve face
au monde et celui qui
est en lui. Mais
c’est Ingmar
Bergman que l’on
évoque devant
ce Faute d’amour.
8. C’est presque pire, ici, tant il s’attaque à
l’essentiel : cette âme russe dont il ne
reste rien. Sinon ces décérébrés qui ont
renié Pouchkine pour Poutine. Ces êtres
sans conscience dont la seule excuse –
faible – est de reproduire la haine qu’ils
ont reçue des générations précédentes :
les mères, ici, sont des monstres à l’état
pur, sans doute parce que les pères sont
singulièrement absents. Durant de
longues minutes, le cinéaste filme, avec
un effroi visible, un face-à-face
extraordinaire entre deux femmes qui
ferait passer l’affrontement, dans Sonate
d’automne de Bergman, d’Ingrid
Bergman. Moment absolument
terrifiant…
Le seul reproche que l’on pourrait
adresser au cinéaste, c’est d’insister un
rien trop sur l’enquête qui suit la
disparition de l’enfant. Puisque
l’essentiel, hélas, est ailleurs : dans
l’agonie d’un pays vautré dans son
égotisme et sa stupidité, où le patron
d’une grande boîte industrielle, chrétien
intégriste, peut se permettre de licencier
un employé, en cas de divorce.
On pourra, évidemment, contester à
Zviaguintsev le droit de flanquer ainsi,
9. WONDERSTRUCK de Todd HAYNE
Deux ans après Carol Todd
Haynes est de retour sur La
Croisette. Cette fois il a
choisi d'adapter un roman
graphique, traduit en
français sous le titre de
Black out, signé par Brian
Selznick.
L'histoire se divise en deux
parties. On suit d'un côté,
en 1977, Ben un jeune
orphelin, sourd d'une oreille.
Et de l'autre, Rose, une
enfant, sourde et muette,
surprotégée par sa mère,
qui fugue New York en 1927
pour rencontrer son idole,
une actrice hollywoodienne.
Et... que Ben va croiser par
10. “Okja” de Bong Joon-ho,
L’amitié entre une petite fille de paysan et un cochon si bien nourri qu’il a
atteint la taille d’un dinosaure, puis la charge contre l’industrie agro-
alimentaire américaine qui reprend le contrôle de la bête à des fins
publicitaires : ces deux thèmes sont traités avec une naïveté désarmante.
La virtuosité de Bong Joon-ho ne s’est pourtant pas évanouie : les scènes
d’action spectaculaires abondent. Son humour intempestif demeure aussi.
Le film dénonce à bon escient la souffrance animale, et le marketing
qui l’occulte. Mais le bien-fondé de ce discours pousse tout le monde vers
une épaisseur de trait de plus en plus rebutante. Les clowneries
coréennes ne conviennent pas à tout le monde, a fortiori quand elles
11. 120 BATTEMENTS PAR MINUTE de Robin
CAMPILLO
Robin Campillo s’attaque
là à un sujet
particulièrement fort ; le
SIDA, à une époque où la
maladie était encore
honteuse. Il y présente un
groupe de militants, au
début des années 1990,
qui essaie de se faire
entendre et d’éveiller les
consciences sur les
victimes du virus.
Absolument bouleversant
et emmené par ses
personnages
déchirants, 120
Battements par
minute met le spectateur
face à la mort. Glaçant
mais pas dénué
d’émotion.
L’ intensité i irrigue la mise
en scène de Campillo,
instinctive, énergique,
12. The Square de Ruben Östlund.
Avec The Square Östlund livre une
satire sociale portée par de
nombreuses réflexions humaines.
Tout part d’une jeune fille qui crie à
l’aide dans la rue et va se réfugier
derrière deux inconnus en leur
demandant d’intervenir face à un
homme qui voudrait la tuer. Parmi les
deux hommes, Christian, directeur
d’une galerie d’art. D’abord tétanisé
par ce qu’il se passe sous ses yeux, il
trouve finalement l’impulsion
d’intervenir pour, au final, pas grand-
chose… Pour sa petite peine, il se
félicitera grandement de son acte
civique. La situation est cocasse, mais
révèle au fur et à mesure
l’individualisme humain naturel. Ou
comment le simple acte d’aide envers
autrui apparaît comme une montagne
à franchir. Ruben Östlund joue alors
du contraste entre les idéologies de
son personnage et ses actes au
quotidien. Car comme beaucoup,
Christian est d’abord préoccupé par sa
petite personne et son propre confort
et, lui aussi, a pour habitude de baisser
13. The Meyerowitz Stories de Noah Baumbach
Le film correspondant au style habituel du réalisateur (sorte de psychanalyse globale d’une
famille), il aura convaincu ses adeptes et ennuyés ses détracteurs, mais sans plus.
Deuxième film de la compétition destiné à la plate-forme Netflix. Cette chronique familiale new-
yorkaise réitère les prétentions de Noah Baumbach au titre de Woody Allen de Brooklyn.
Rien de nouveau sur les rives de l’East River, donc, si ce n’est un casting inhabituel chez
Baumbach, qui relève l’intérêt d’un film qui sans cela apparaîtrait presque convenu, malgré la
finesse du scénario et l’habileté de la mise en scène. On retrouve certes Ben Stiller en
gestionnaire de patrimoine qui a fui New York et sa famille pour la Californie. Il a pour père un
sculpteur égocentrique et amer (Dustin Hoffman, ultra-patriarcal), pour frère un musicien dont le
trac a ruiné la carrière (Adam Sandler) et pour sœur une employée de bureau qui s’épanouira
au fil du scénario (Elizabeth Marvel). Et dans le rôle de pièce rapportée, Emma Thompson.
14. Le Redoutable de Michel Hazanavicius
Paris 1967. Jean-Luc Godard, le cinéaste le plus en vue de
sa génération, tourne La Chinoise avec la femme qu'il aime,
Anne Wiazemsky, de 20 ans sa cadette. Ils sont heureux,
amoureux, séduisants, ils se marient. Mais la réception du
film à sa sortie enclenche chez Jean-Luc une remise en
question profonde.
Mai 68 va amplifier le processus, et la crise que traverse
Jean-Luc va le transformer profondément passant de
cinéaste star en artiste maoiste hors système aussi
15. "Mise à mort d'un cerf sacré" Yórgos Lánthimos
Steven, brillant
chirurgien, est marié à
Anna, ophtalmologue
respectée. Ils vivent
heureux avec leurs
deux enfants Kim, 14
ans et Bob, 12 ans.
Depuis quelques temps,
Steven a pris sous son
aile Martin, un jeune
garçon qui a perdu son
père. Mais ce dernier
s’immisce
progressivement au
sein de la famille et
devient de plus en plus
menaçant, jusqu’à
conduire Steven à un
16. "Happy End" de Michael Haneke.
Cinq ans après Amour, Michael Haneke revient avec un film grinçant qui
n’est pas son plus mémorable.
Difficile de dire d’un film de Michael Haneke qu’il est « plaisant ». C’est
pourtant le sentiment qui nous habite à la vision de ce drame bourgeois,
plus proche d’un Claude Chabrol que d’un Luis Buñuel décapant.
Dans Happy end, l’élément perturbateur est incarné par une ado...
perturbée qui, à la suite de la tentative de suicide de sa mère, est
recueillie par son père, héritier d’une grande famille industrielle du nord
de la France qui a refait sa vie avec une femme plus jeune dont il vient
d’avoir un bébé.
17. Le meilleur pour la fin
Chez Haneke, tout le monde cache
des choses et est potentiellement
coupable -au moins moralement.
On ne va pas vous énumérer les
failles des uns et des autres. Eve
est-elle, elle aussi, atteinte de cette
malédiction familiale qui consisterait
à faire le mal autour d’elle, par
négligence ou par calcul ?
Haneke sème des indices ici et là,
avec cet art de l’ironie et du sens
caché qui le caractérisent. Sauf
qu’ici, tout est un peu démonstratif,
pour ne pas dire lourdingue : un
rendez-vous chez un avocat tourne
à l’effet de manche facile ; une
explication entre Eve et son père en
dit trop, ou pas assez.
Seul le personnage du grand-père
nourrit une ambiguïté salutaire en
même temps qu’il donne au film
une dimension inattendue –qu’il
serait salaud de vous dévoiler. Ne
partez surtout pas avant la fin : les
dix dernières minutes sont les
meilleures. Elles parviennent
presque à élever Happy End au
niveau d’excellence où on
18. Hikari de Naomi Kawase
La relation aux images, au
monde, à la mémoire : tout
un univers du sensible
entoure les deux
personnages principaux.
Une jeune femme ravissante
qui rédige des descriptions
de films à l’attention des
aveugles. Et un photographe
qui perd la vue, chargé de
donner, avec d’autres
consultants, un avis sur le
texte de l’audiodescription.
Ses critiques pointilleuses le
placent d’abord en
antagoniste face à la jeune
femme. Avant un
rapprochement…
Vers la lumière apparaît
comme un film en pleine
contradiction avec lui-même.
Et doit se contenter de
fonctionner, au bout du
compte, comme un drame
19. GEU-HU de HONG Sangsoo
A Séoul, un éditeur entre
deux âges reçoit sa nouvelle
collaboratrice pour son
premier jour de travail.
L’entreprise n’a qu’une seule
salariée, c’est donc un tête-
à-tête qui s’installe.
Confidences trop rapides,
drague automatique …
jusqu’à l’arrivée fracassante
de l’épouse de l’éditeur,
violente, folle de jalousie,
ignorant que la
véritable maîtresse de
l’homme est l’ancienne
collaboratrice qui a
démissionné.
Les mécanismes de l’adultère et du démon de midi y sont analysés avec une
finesse inouïe, dans le flot d’un dialogue à fleur de peau, comme galvanisé par le
célèbre alcool local. Et le retour inopiné de l’amante offre un coup de théâtre
dévastateur.
Avec ce dispositif simplissime, et sans jamais cesser de faire sourire, le cinéaste
suggère beaucoup : une initiation réciproque à la perte, un moment décisif dans la
vie du personnage masculin , le renoncement au désir.
20. La lune de Jupiter de Kornél Mundruczó
Ce film-ci met en scène
Aryan, un migrant syrien
blessé par balle alors qu’il
tente de franchir la frontière
entre la Hongrie et la Serbie.
C’est alors qu’il se découvre
le pouvoir de léviter – un don
que va essayer d’exploiter
un médecin, en faisant
miroiter à Ayran la possibilité
de lui obtenir des papiers.
C'est un film fantastique,
teinté de science-fiction et
de thriller. C'est aussi un
drame social très profond.
Ces scènes en plans
séquences n'étaient pas
improvisées, plutôt
21. YOU WERE NEVER REALLY HERE DE LYNNE
RAMSAY
C’est un film réalisé par
Lynne Ramsay avec
Joaquin Phoenix,
Ekaterina Samsonov.
La fille d’un sénateur
disparaît. Joe, un
vétéran brutal et torturé,
se lance à sa
recherche. Confronté à
un déferlement de
vengeance et de
corruption, il est
entraîné malgré lui dans
une spirale de
22. Les proies de Sofia COPPOLA
On comptait sur Sofia Coppola
pour nous décrire avec la
subtilité qu’on lui connaît l’éveil
à la sensualité d’un groupe de
femmes privées d’hommes.
Hélas, la réalisatrice se
contente de coller au remake,
en gonflant les décors à l’hélium
(pourquoi cette immense
baraque et ces arbres géants ?)
et en bâclant toutes les étapes
qui amènent les héroïnes à
s’entre-déchirer pour les beaux
yeux du soldat. Formidables
dans La mise à mort du cerf
sacré, projeté deux jours plus
tôt, Nicole Kidman et Colin
Farrell sont ici mal servis : ils
jouent en pilotage automatique,
elle hiératique et sévère comme
dans Les Autres, lui jouant la
veulerie sans y mettre une once
de sensualité.
23. RODIN de Jacques DOILLON
Projection du film de Jacques Doillon
avec Vincent Lindon, Izïa Higelin et
Séverine Caneele.
Il est aujourd’hui difficile d’imaginer qu’à
quarante ans Rodin est un inconnu. La
commande tardive de la Porte de l’Enfer
va lui permettre d’imaginer de multiples
figurines dont certaines feront enfin sa
gloire, comme le Baiser et le Penseur. Il
rencontre alors la jeune Camille Claudel
qui devient vite son assistante préférée.
Dix ans d’admiration commune et de
travail complice, dix ans de passion, qui
après la rupture les laisseront l’un et
l’autre exsangues pour longtemps.
Rodin finira par s’en relever et
poursuivra son œuvre avec encore plus
d’audace, consacrant la splendeur de la
femme par ses incroyables dessins et
réussissant le pari de son Balzac, qui
deviendra pour tous le point de départ
incontestable de la sculpture moderne.
24. Une femme douce de Sergei
Loznitza
Ballottée de ville en
ville, une femme tente
de rendre visite à son
mari emprisonné. Une
fresque folklorique et
désespérée sur
l'inexorable disparition
de toute voix
discordante.
Une femme douce est un
grand film politique et
romanesque. Il est à la
fois doux et extravagant.
Sergeï Loznitsa s’y affirme
définitivement comme un
grand cinéaste. Une
Palme d’or serait
25. Good Time de Ben et Joshua Safdie
Un braquage qui tourne
mal… Connie réussit à
s'enfuir mais son frère
Nick est arrêté.
Alors que Connie tente
de réunir la caution pour
libérer son frère, une
autre option s'offre à lui
: le faire évader.
Commence alors dans
les bas-fonds de New
York, une longue nuit
sous adrénaline.
Avec Robert
Pattinson, Jennifer
Jason Leigh, Barkhad
Abdi …
Genres Policier, Drame
Nationalité Américain
26. L'Amant double de François Ozon
L'Amant double de François
Ozon est thriller érotique qui
met en scène Marina Vacth,
jeune femme fragile et
dépressive, qui tombe
amoureuse de son psy, joué par
Jérémie Rénier, un amant
trouble, à la personnalité
double.
Ce film sur les faux-semblants,
l'âme en double et le double je,
emprunte autant à Hitchcock, de
Palma qu'à Cronenberg.
Une fois de plus, Ozon filme un
parcours de femme. A l'opposé
de celui, rassurant, entrepris par
l'héroïne de Frantz, le périple de
Chloé est cru, cruel, brutal.
Jamais dans ses films
précédents le cinéaste n'avait
approché ses personnages
avec une telle élégance froide,
une telle précision clinique.
Conforme, sans doute, à l'idée
qu'il se fait de l'humanité
souffrante : un monde de
27. Dans le noir de Fatih Akin
Dans le noir démarretrès bien, par une
séquence insolite de mariage... en
prison. Sept ans après, on retrouve les
deux époux, toujours aussi heureux.
Nuri, d'origine kurde, a arrêté le trafic
de drogue pour ouvrir une agence
immobilière tout ce qu'il y a de légale
dans le quartier turc de Hambourg.
Katja, s'occupe avec bonheur de leur
petit garçon, Rocco. Jusqu'à ce qu'une
bombe explose dans le bureau de
Nuri, tuant le père et le fils sur le coup.
La veuve, elle, est persuadée que ses
« deux amours » ont été victimes d'un
attentat néo-nazi...
La chronique du deuil de Katja est la
partie la plus réussie, grâce à
l'interprétation intense de Diane
Kruger.
Le film s'enlise dans une deuxième
partie consacrée au procès.
Rebondissements à l'audience,
manœuvres dilatoires de l'avocat de la
défense , verdict en forme de coup de
théâtre : aucun cliché ne manque à
ces interminables scènes de prétoire
28. Queer Palm 2017
La Queer Palm est une récompense
LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et
transgenres) décernée, dans le cadre
du Festival de Cannes, depuis 2010.
Le prix récompense un film pour son
traitement des thématiques
altersexuelles (homosexuelles,
bisexuelles ou transsexuelles) parmi
ceux présentés toutes sélections
confondues. Sept longs métrages et
six courts métrages seront en lice.
Le Jury de cette 8ème édition sera
présidé par le réalisateur américain
Travis Mathews et composé du
journaliste Didier Roth-Bettoni, de la
réalisatrice Lidia Leber Terki, du
réalisateur et directeur du TLV-Fest
Yair Hochner et de Paz Lazaro
29. Queer Palm la programmation
* Long-métrages
"120 battements par seconde de Robin Campillo
" Coby" de Christian Sonderegger
"How to Talk to Girls at Parties" de John Cameron
Mitchell
"Marlina la tueuse en quatre actes" de Mouly Surya
"Nos années folles" de André Téchiné
"Nothingwood" de Sonia Kronlund
"They" de Anahita Ghazvinizadeh
* Court-métrages
"Héritage" de Yuval Aharoni
"Les cerises" de Dubravka Turić
"Mauvais Lapin" de Carlos Conceição
"The Best Fireworks Ever" de Aleksandra Terpińska
"Möbius" de Sam Kuhn
" Les Iles de Yann Gonzales
30. “Nos Années Folles” André Téchiné
A Cannes, la projection de Nos Années folles fut le prétexte à un
hommage à la carrière d’André Téchiné, de Souvenirs d’en France
(1975) à Quand on a 17 ans (2016). Ce qui permit de ne pas trop
s’attarder sur les faiblesses d’un film qui, pour être passionnant, ne
tient pas toutes ses promesses.
Inspiré d’un fait divers bien chaud, bien parisien, le scénario d’André
Téchiné et de Cédric Anger conte les amours de Paul et Louise
Grappe, lui déserteur de l’armée française, elle modiste. Paul sort des
rangs en pleine première guerre mondiale et, pour échapper au
peloton, se travestit. Il y prend goût et devient une figure du demi-
monde.
31. QUEER PALM 2017
"120 Battements par
minute" du Français
Robin Campillo
"Nous avons choisi un film dans
lequel l'ensemble des acteurs
ont su s'illustrer dans des rôles
poignants avec le plus grand
des courages. Sans jamais
verser dans le mélodrame, le
film nous plonge dans les
pages les plus sombres de
notre histoire récente, tout en
nous rappelant que nous
sommes toujours plus forts
quand on conjugue nos
énergies", a indiqué le jury de la
Queer Palm présidé par le
réalisateur américain Travis
Mathews.
32.
33. Un certain regard
“Barbara” de Mathieu Amalric
«La fiancée du désert» de Cecilia Atan et Valeria Pivato
«Etroitesse» de Kantemir Balagov
«La belle et la meute» de Kaouther Ben Hania
«L’atelier» de Laurent Cantet
«Fortunata» de Sergio Castellitto
«Les filles d’avril» de Michel Franco
«Western» Valérie Grisebach
«Posoki» de Stephan Komandarev
«Out» de Gyorgy Kristof
«Before we vanish» de Kiyoshi Kurosawa
«The nature of time» de Karim Moussaoui
«Dregs» de Mohammad Rasoulof
«Jeune femme» de Léonor Serraille
«Wind River» de Taylor Sheridan
«After the war» de Annarita Zambrano
«La Cordillera» de Santiago Mitre
«Walking Past the Future» de Li Ruijun
34. BARBARA de Mathieu AMALRIC
Une actrice va jouer
Barbara, le tournage va
commencer bientôt. Elle
travaille son
personnage, la voix, les
chansons, les partitions,
les gestes, le tricot, les
scènes à apprendre, ça
va, ça avance, ça
grandit, ça l'envahit
même. Le réalisateur
aussi travaille, par ses
rencontres, par les
archives, la musique, il
se laisse submerger,
envahir comme elle, par
35. Un Certain Regard : "L'Atelier" de Laurent Cantet
La Ciotat, un été. Antoine a accepté de suivre un atelier
d’écriture où quelques jeunes en insertion doivent écrire
un roman noir avec l’aide d’Olivia, une romancière
reconnue. Le travail d’écriture va faire resurgir le passé
ouvrier de la ville, son chantier naval fermé depuis 25 ans,
toute une nostalgie qui n'intéresse pas Antoine.
Davantage connecté à l'anxiété du monde actuel, le jeune
homme va s’opposer rapidement au groupe et à Olivia
que la violence d'Antoine va alarmer autant que séduire.
36. «Fortunata» de Sergio Castellitto
Portrait solaire d’un Antigone
moderne.
Fortunata a une vie tourmentée,
une fille de huit ans et un mariage
raté derrière elle. Elle est coiffeuse
à domicile, vit en banlieue, traverse
la ville et entre dans les
appartements bourgeois pour
colorer les cheveux des femmes.
Fortunata se bat tous les jours avec
une détermination farouche pour
réaliser son rêve : ouvrir un salon
de coiffure et conquérir son
indépendance
Fortunata sait que pour aller au
bout de ses rêves, il faut de la
persévérance : elle a pensé à tout,
elle est prête à tout, mais elle n’a
pas pris en compte la variable de
l’amour, la seule force perturbatrice
capable de faire vaciller toutes ses
certitudes.
Aussi parce que, pour la première
37. Les filles d’avril de Michel Franco
Le Mexicain Michel Franco met en scène un
judicieux trio d’actrices, dont la sublime Emma
Suarez.
Une rivalité mère-fille émouvante
38. Valeria, 17 ans, donne
naissance à une petite
fille. Sa mère, Abril, vient
lui prêter assistance, mais
s’impose auprès du
nouveau-né jusqu’à se
l’accaparer. Porté par un
judicieux trio d’actrices –
dont la sublime Emma
Suarez (Julieta, de Pedro
Almodovar) –, réchauffé
par l’azur cristallin du
littoral, le film
pourrait tendre vers un
mélodrame émouvant sur
la rivalité d’une mère
encore désirable et de sa
fille, s’il cédait sur la
distance et la rigidité de
son écriture.
39. Jeune femme de Léonor Serraille
Hystérique. Totalement…
Paula cogne chez son ex qui,
évidemment, ne lui ouvre pas.
Se cogne la tête contre sa
porte, se blesse, engueule flics
et aide soignants qui tentent de
lui porter secours. Et se
retrouve à la rue paumée,
seule. Sans rien.
Cependant,Paula avance. Faut
dire qu’elle est prête à tout
pour plaire, pour se faire
accepter. Une lesbienne brune
croit-elle reconnaître en elle
une amie d’enfance ? Allons-y
pour la copine d’enfance. Une
jeune femme l’engage-t-elle
comme nounou ? Allons-y pour
la nounou. Et tant pis si la
40. Léonor Serraille, elle, filme un renouveau. Comme nous ne
sommes pas dans un monde réaliste, c’est avec une belle
facilité que Paula obtient une place de vendeuse de culottes
dans un centre commercial, voit revenir son ex, pantelant, et
décide de ne pas garder l’enfant qu’elle attend. Au nom d’une
liberté acceptée, peu à peu, et dont les étapes, émouvantes ou
burlesques, sont interprétées par une Laetitia Dosch épatante.
Elle ressemble à Shirley MacLaine, jadis, toujours entre éclats
41. La cordillera de Santiago Mitre
Au cours d’un
sommet rassemblant
l’ensemble des chefs
d’état latino-
américains dans un
hôtel isolé de la
Cordillère des
Andes, Hernán
Blanco, le président
argentin, est rattrapé
par une affaire de
corruption impliquant
sa fille. Alors qu’il se
démène pour
échapper au
scandale qui menace
sa carrière et sa
famille, il doit aussi
se battre pour des
42. D’après une histoire vraie de Roman Polanski
Delphine est l’auteur d’un roman
intime et consacré à sa mère
devenu best-seller.
Déjà éreintée par les
sollicitations multiples et
fragilisée par le souvenir,
Delphine est bientôt tourmentée
par des lettres anonymes
l'accusant d'avoir livré sa famille
en pâture au public.
La romancière est en panne,
tétanisée à l'idée de devoir se
remettre à écrire.
Son chemin croise alors celui de
Elle. La jeune femme est
séduisante, intelligente, intuitive.
Elle comprend Delphine mieux
que personne. Delphine
s'attache à Elle, se confie,
s'abandonne.
Alors qu’Elle s’installe à
demeure chez la romancière,
leur amitié prend une tournure
inquiétante. Est-elle venue
43. Cannes 2017 : les prix Un Certain Regard
Le jury Un Certain Regard,
présidé par Uma Thurman et
composé de Mohamed Diab,
Reda Kateb, Joachim Lafosse,
et Karel Och ont décerné le Prix
Un Certain Regard à UN
HOMME INTÈGRE du cinéaste
iranien Mohammad Rasoulof.
Le Prix d’interprétation est allé à
une femme, Jasmine Trinca,
pour FORTUNATA de Sergio
Castellitto et le Prix de la Mise
en scène à Taylor Sheridan
pour WIND RIVER. Un Prix du
Jury a également été décerné
à LAS HIJAS DE ABRIL de
Michel Franco. Enfin, le jury
2017 a innové et créé un prix
spécial pour cette édition, le Prix
de la Poésie du Cinéma (tout un
programme) qui a
récompensé BARBARA de
Mathieu Amalric, qui avait
ouvert Un Certain Regard cette
année.
44.
45. The Florida Project de Sean Baker
Ce film est présenté à la Quinzaine des Réalisateurs
Moonee a 6 ans et un sacré caractère.
Lâchée en toute liberté dans un motel de la banlieue de Disney world, elle y
fait les 400 coups avec sa petite bande de gamins insolents.
Ses incartades ne semblent pas trop inquiéter Halley, sa très jeune mère.
En situation précaire comme tous les habitants du motel, celle-ci est en
effet trop concentrée sur des plans plus ou moins honnêtes pour assurer
leur quotidien…
46. COURT MÉTRAGE: Les Déshérités de Laura
Ferrés
Les Déshérités dresse le portrait du père de la réalisatrice, Monsieur
Ferrés, confronté à la perte de son entreprise familiale. Le manque
d’argent le pousse à faire le chauffeur pour des enterrements de
vies de garçons. Alors que des clients détruisent sa voiture, il refuse
de perdre sa dignité.
Prix Découverte Leica Cine du Court Métrage
47. LE PALMARÈS
Caméra d’or: Jeune Femme, de Léonor Serraille
Palme d'or du court-métrage: A gentle night, de
Xiao Cheng Er Yue
Prix du scénario: Mise à mort du cerf sacré de
Yorgos Lanthimos & Efthimis Filippou, et You
were never really here de Lynne Ramsay
Prix du jury: Loveless (Faute d'amour) de
Nelyubov
Prix d'interprétation féminine: Diane Kruger
Prix d'interprétation masculine: Joaquin
Phœnix
Prix de la mise en scène: Les Proies, de Sofia
Coppola
Grand prix du jury: 120 battements par minute,
de Robin Campillo