Cette publication dresse un panorama sélectif et non exhaustif de la diffusion de « l’approche française » d’Intelligence Economique au sein des pays émergents.
"La vision française de l’Intelligence Economique à l’épreuve des Pays Emergents : approches bilatérales et multilatérales." UCC 2010
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« La vision française de l’Intelligence Economique à l’épreuve
des Pays Emergents : approches bilatérales et multilatérales. »
Universités de la Coopération Consulaire
29 juin – 7 juillet 2010, Campus d'HEC (Jouy-en-Josas, France)
Séminaire « Développer les bases de l’intelligence stratégique »
Auteur : Thibault Renard
Résumé : Cette publication dresse un panorama sélectif et non exhaustif de la diffusion de
« l’approche française » d’Intelligence Economique au sein des pays émergents. Deux cadres
sont étudiés. Le « bilatéral », avec l’analyse de trois d’entre eux : l’Indonésie, le Maroc et le
Brésil. Puis le « multilatéral », avec un focus sur deux projets d’observatoires régionaux
d’intelligence stratégique, dans la caraïbe et en méditerranée, « laboratoires » de
coopérations et de « coopétitions » internationales.
Introduction
En Juin 2009, le rapport de l'association Antheios1 dédié à la Guerre Economique qualifiait
les pays émergeants de « nouveaux bataillons de la guerre économique ». L’année 2009, avec
l’organisation du premier sommet des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) et l’élargissement
du G8 au G20, consacrait en effet l’apparition sur la scène économique mondiale des
puissances émergentes.
Une des caractéristiques de cette montée en puissance est l’appropriation, progressive ou
accélérée, par ces pays des outils et méthodes occidentales d’influence et d’Intelligence
Economique (IE). Se démarquant de la vision anglo-saxonne d’une compétitivité à rechercher
dans le cadre d’affrontements concurrentiels, la volonté des experts français sera alors de
proposer une approche différente, fondée sur une coopération par l’intelligence économique et
sociale. Il s’agit ici de traduire et d’adapter les techniques et outils d’IE à la culture et aux
modèles mentaux des pays émergents.
L’approche française s’inscrit en effet directement dans la lignée du modèle suédois élaboré
par Stevan Dedijer pour qui « la maîtrise de l’information et de la connaissance, de
l’intelligence sociale est un vecteur puissant de développement, qui offre aux pays en voie de
développement et aux nations émergentes la capacité réelle d’acquérir, voire de négocier
l’expertise indispensable au développement endogène. » On comprend alors pourquoi ce que
l’on peut qualifier aujourd’hui « d’école française de l’IE », va susciter auprès de ces
nouveaux acteurs un intérêt particulier.
Cette publication a pour objectif d’effectuer un panorama sélectif de la diffusion de
l’approche française d’IE au sein des pays émergents. Deux cadres seront étudiés. Le premier,
« bilatéral », avec l’analyse de trois pays émergents de différents continents : l’Indonésie, le
Maroc et le Brésil. Le second, « multilatéral », avec la mise en place d’observatoires
stratégiques régionaux, véritables « laboratoires » de coopérations qui proposeront peut-être
une esquisse de ce que seront les « coopétitions » internationales de demain.
1 http://www.anteios.org/
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I. La voie bilatérale.
A. Indonésie
1. Iles, ethnies, religions : le « mix » Indonésien.
Comptant près de 240 millions d'habitants et d’importantes ressources naturelles, l’Indonésie
connaît actuellement une véritable montée en puissance qui la place comme futur acteur
majeur en Asie, aux cotés de l'Inde, de la Chine et du Japon.
Deux événements majeurs récents marquent l’entrée du pays dans la mondialisation :
l'autonomie octroyée en 1999 aux Provinces Indonésiennes suite à 30 années de centralisme,
et la transition démocratique, marquée en 2004 par l'élection pour la première fois de son
histoire d'un Président au suffrage universel. La voie est donc ouverte tant aux
investissements étrangers qu’au rapatriement de capitaux indonésiens, mais également à la
prise d’initiatives au niveau local, que ce soit par les gouvernements régionaux, les districts
ou les villages.
Comme pour de nombreux pays en Asie, la pratique de l’IE se développe dans un premier
temps majoritairement sous l’influence des savoir-faire anglo-saxons (américains et
australiens) d’intelligence marketing ou concurrentielle. A titre d’exemple, la Veille
Technologique est abordée dès les années 1990 à Bandung, lors d'un colloque également
consacré aux technologies de l'information.
Pays multi-ethnique, multi-religieux, voire « multi-insulaire » avec ses 6.000 îles habitées, les
dimensions culturelles et territoriales sont incontournables en Indonésie, plus encore que chez
ses puissants voisins. Cette situation particulière s’avère donc propice à la mise en place d’une
« fertilisation croisée » avec l’école française de l’IE qui intègre les dimensions sociales et
culturelle dans un souci de développement et de gouvernance stratégique, soit le « mix-
stratégique » cher à Stephen Dedjer.
2. L’approche française en Indonésie : via la formation universitaire,
expérimentation territoriale, diaspora et innovation.
Le début des années 2000 marque donc le début d’une coopération franco-indonésienne dans
le domaine de l’IE, ou plus précisément d’Intelligence Compétitive. Conséquence directe de
l’autonomie et à l’initiative du Gouverneur du Nord Sulawesi, se met en place une
coopération pérenne entre les acteurs de ce territoire et le Centre Recherche Rétrospective de
Marseille (CRRM), laboratoire de l’Université d’Aix-Marseille habilité depuis 1989 à délivrer
des diplômes de troisième cycle en Veille Technologique et Information Stratégique.
Dans un premier temps et dans une optique d’adaptation de la démarche d’IE, les experts
français et indonésiens travaillent sur les modèles mentaux et cognitifs, sur les savoirs tacites
des populations locales, identifient freins et leviers culturels. Parallèlement, sont conduites en
2001-2002 des missions de formation et de sensibilisation à la veille technologique et à l’IE.
L’objectif est de démontrer aux décideurs et techniciens locaux, comment, dans le nouveau
cadre institutionnel de l’autonomie, l’IE peut devenir une démarche motrice pour le
développement local.
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Une formation de niveau Bac +5 (Master) “veille et intelligence compétitive” est également
mis en place en 2002-2003 par le CRRM au sein de l’Université UNIMA du Nord Sulawesi.
Deux modules le composent : outils et méthodes de l’IE, développement de projets. L’objectif
est double. Au niveau territorial, il consiste en l’appropriation, l’adaptation et la prise
d’initiatives en matière d’IE par les étudiants. A l’échelle internationale, il s’agit de permettre
la création d’une véritable “diaspora” d’étudiants indonésiens francophiles, formés dans des
universités françaises partenaires et placés à leur retour dans des postes clés de l’industrie et
de la recherche.
Ce travaille s’accompagne de deux expérimentations. La première, de type “intelligence
territoriale” dans un district industriel de Manado (capitale du Nord Sulawesi), vise à
intensifier et renforcer les compétences dispensées par la formation. Le projet implique deux
institutions indonésiennes : l’Université UNIMA, qui porte le Master, et la KAPET,
organisme de management du développement territorial.
La seconde est centrée sur l’innovation dans une zone rurale de l’île de Sumatra Nord. Il
s’agit dans ce cas de démontrer les résultats opérationnels de la pratique de l’IE et de la veille
en favorisant la détection et la valorisation d’opportunités pour développer des activités
situées en zones rurales. Le développement de ces activités se fera par une identification des
potentiels technologiques, demandant pour cela la maitrise de la veille et de l’analyse des
sources brevets.
3. Une ambition : la diffusion et l’essaimage de l’IE au niveau national
Un premier symposium international franco-indonésien se tient les 23 et 24 juin 2004 sur le
thème de l’IE, et permet de dresser l’état d’avancement de cette coopération. Les étudiants
vont par la suite appliquer les méthodes et enseignements appris dans d’autres régions
indonésiennes (Bandung, Surabaya, Jakarta…) et les séminaires d’IE se multiplier. Cette
démarche d’expérimentation-dissémination vise à démonter que la réduction de la dépendance
stratégique des pays en développement ou émergents trouve une première réponse
opérationnelle par la formation à l’IE et à l’innovation technologique.
L’objectif est désormais de renforcer et maintenir la dynamique de coopérations entre
spécialistes français et indonésiens. L’enjeu est en effet la mise en place, à l’échelle nationale
cette fois d’une politique publique nationale d’IE. C’est dans cette optique qu’a été crée, à
l’occasion d’un symposium d’IE qui s’est tenu le 11 avril 2007 à Jakarta et avec le soutien
d’Alain Juillet, ancien Haut Responsable en chargé de l'Intelligence Economique (HRIE),
l’Institut Indonésien d’Intelligence Compétitive (IICI - Indonesian Institute for Competitive
intelligence).
Le succès de cet Institut, la richesse des coopérations franco-indonésienne, et le dynamisme
de cette « diaspora » d’experts formés à l’école française de l’IE permettra de démontrer
l’importance de l'approche française comme catalyseur du développement local, puis national.
Il s’agit ni plus ni moins pour l’Indonésie de se doter de la marge de manouvre stratégique et
les atouts indispensables dans les compétions et « coopétitions » majeures qui s’annoncent au
XXIème siècle au sein du continent asiatique.
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B. Maroc
1. L’impulsion royale et étatique.
Au début des années 2000, l’accession au pouvoir du roi Mohamed VI annonce l’arrivée
d’une nouvelle génération de décideurs confrontés aux nouveaux enjeux de la mondialisation
et des nouvelles technologies. Les défis à relever sont majeurs : comme toute nation dotée
d’une économie émergente, le royaume du Maroc est préoccupé par la pérennisation de son
développement, la préservation de son identité entre Europe et Afrique et la recherche de
nouvelles capacités de puissance économique et culturelle.
Les Rencontres internationales à Tétouan, « Intelligence économique et veille stratégique:
défis et stratégies pour les économies émergentes » En novembre 2004 marquent la décision,
au plus haut niveau, de l’Etat de doter le Maroc d’une politique publique d’intelligence
économique nationale et territoriale. M.Rachid Talbi El Alimi, Ministre des affaires
économiques et générales et maire de Tétouan, y présente l’IE comme un instrument
d’influence, mais surtout « un outil de performance économique, un facteur de compétitivité
et de consolidation du rayonnement du Maroc au sein du concert des nations modernes ».
Ces Rencontres marquent également la volonté des acteurs économiques et politiques
marocains de construire une politique et une démarche d’intelligence économique et
stratégique adaptée à la réalité économique et sociale de leur pays. Il ne s’agit pas de copier
les modèles français ou anglo-saxons, mais bien de se situer au confluent de plusieurs cultures
soit « d’observer comme les Chinois, d’analyser comme les Français, et d’agir comme les
américains » selon les mots d’Abdelmalek Alaoui2, Président du Forum Francophone des
Affaires (FFA) au Maroc et associé-gérant d’un cabinet marocain de conseil en IE.
La clé d’entrée pour les acteurs privés et institutionnels marocains permettant l’assimilation
du concept d’IE sera la veille stratégique. Ainsi, l’Institut Marocain de l’Information
Scientifique et Technique (IMIST) effectue dès 2004 ce qui est peut-être considéré comme la
première enquête sur les besoins en information scientifique et technique et la pratique de la
veille des entreprises de cinq secteurs des industries de transformation. Il met également en
place un service de veille et d’aide à l'innovation.
La mobilisation des acteurs marocains se concrétise à l’échelle gouvernementale en janvier
2005, avec l’institution d’un centre de veille stratégique, rattaché aux services du Premier
Ministre, piloté par le Ministère Délégué chargé des Affaires Générales et Economiques et
basé à la Direction des Investissements Extérieurs. Les praticiens appartenant au secteur
privé, à l’administration et au monde de la recherche se regroupent et créent, en novembre
2006, l’Association Marocaine d’Intelligence Economique (AMIE).
De nombreuses institutions développent dès lors des structures d’IE ou de veille. A titre
d’exemple, début 2009, le Centre National de Documentation (CND), met en ligne «
Maraacid » bouquet d’une dizaine de portails de veille thématiques, concernant
principalement le développement économique, social et durable du Maroc dans son
environnement euro-méditerranéen.
2 Lors de la conférence « Développement de l’intelligence économique au Maroc » organisée par le Club
« Intelligence Economique et Stratégique », le 7 avril 2009 à l’Institut d’Administration des Entreprises de Paris
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La veille stratégique dévient également l’une des priorités de l’Institut Royal des Etudes
Stratégique (IRES), outil gouvernemental de prospective stratégique et opérationnelle,
appliquée à une dizaine de domaines de veille. Il s’agit, selon son directeur Mohammed
Tawfique Mouline, « de produire de l’intelligence prospective et de la mettre à la disposition
des décideurs ».
Les grands groupes industriels marocains s’impliquent. L’Office National Des Aéroports
(ONDA) lance un service de veille stratégique visant à pressentir les opportunités, à surveiller
l’activité d’une façon permanente et à anticiper les nouvelles tendances. Le Top Management
et plus de 400 cadres de Maroc Télécom, assistent, le 12 décembre 2007, à une conférence sur
le thème « IE et Management stratégique », portant sur les enjeux de l’IE au sein de
l’Entreprise marocaine.
Enfin, face à la crise économique mondiale, le Ministère de l'Economie et des Finances crée
le Comité de Veille Stratégique, dont la première réunion se tient le 04 février 2009. Selon le
Ministère ce comité, composé de responsables émanant du secteur public, du secteur privé et
du secteur bancaire, a pour mission de « mettre en place des mécanismes de concertation et de
réactivité en prise directe avec les réalités du terrain et de définir des mesures appropriées,
ciblées et proactives ». Il se veut également une force de proposition pour le gouvernement en
vue de mieux préparer le Maroc à l'après crise, en identifiant les opportunités et les réformes
qu'il faudra accélérer. Se matérialisent ainsi la prise de conscience gouvernementale et sa
volonté de faire de l’IE un véritable outil de pilotage et de gouvernance stratégique.
2. L’apport de l’école française au Maroc : au-delà des concepts, vers la
dynamisation du secteur privé et la revitalisation des territoires.
Mohammed. Mbarki, wali de Tétouan avançait déjà en 2004, la nécessité d’une conception
marocaine de la démarche d’IE prenant en compte la richesse du socle culturel marocain,
comme avantage culturel, coopératif et concurrentiel. Il avait rappelé à cette occasion la
richesse que constitue la rencontre au Maroc, des cultures arabo-musulmanne, latino-
andalouse, africaine et française.
L’approche française va s’avérer dans un premier temps la principale source d’inspiration de
l’IE marocaine. Situation logique, puisque comme le notera Driss GUERRAOUI, Vice-
Président de l’AMIE, « L’IE est une affaire extrêmement complexe à mettre en œuvre. La
France nous sert souvent de référence pour des raisons de proximité géographique, de
profondeur des liens historiques et d’importance des échanges économiques. ».
Mais si la majorité des experts intervenants lors des colloques et séminaires qui succèderont
aux rencontres de Tétouan sont français, pour de nombreux observateurs, la coopération
franco-Marocaine en matière d’IE débute à Skhrate, près de Rabat, les 27 et 28 janvier 2006
lors du premier Forum de coopération décentralisée entre le Maroc et la France. Forum qui
retient notamment dans ses conclusions la nécessité d’une approche fondée sur l’intelligence
sociale, au service des populations et des territoires.
Selon Philippe Clerc, directeur de l’IE à l’Assemblée des Chambres Françaises de Commerce
et d’Industrie (ACFCI) et Président de l’Association Internationale Francophone d’IE
(AIFIE), « cette rencontre marque les débuts d’une approche nouvelle nécessitant de part et
d’autre, France et Maroc, une démarche d’intelligence économique et sociale pour piloter des
coopérations dans lesquelles chacun puise performances économiques, technologiques et
sociales ».
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Dès lors la coopération intergouvernementale va s’intensifier, avec notamment la formation
courte « Le rôle de l'Etat dans l'IE » de l’Ecole Nationale française d’Administration qui va
accueillir de nombreux hauts-fonctionnaires marocains.
La coopération entre institutions représentatives des acteurs privés et parapublics se concrétise
les 13 et 14 novembre 2008, lors des rencontres internationales de Rabat sur le thème de la
compétitivité : à cette occasion et en présence du HRIE Alain Juillet, l’ACFCI, signe une
convention sur l’IE avec la Fédération marocaine des Chambres de commerce, d’Industrie et
des Services (FCMCIS), à laquelle sont associées l’AIFIE et l’AMIE. L’objet de la
convention est de participer à la formation des conseillers des CCI marocaines à l’innovation
et l’IE, afin d’engager des coopérations à moyen terme permettant de rapprocher les
entreprises et de générer des projets industriels.
Ces rencontres internationales ont ainsi permis de valoriser la publication commune maroco-
française réunissant des praticiens de l’intelligence économique et territoriale des deux pays,
coordonnée par l’ACFCI et l’Agence de la Région de l’Oriental, région marocaine pionnière
en matière d’Intelligence Territoriale.
3. Territoires, entreprises, diaspora : nouvelles frontières de l’IE Marocaine.
Le Maroc s’est donc engagé de plein pied dans les compétitions et les luttes d’influences
internationales. Avec des revers, comme l’échec de la candidature de Tanger pour
l’organisation de l’exposition universelle de 2012, mais également des succès, et notamment
ceux de Maroc Telecom en Afrique subsaharienne. Les différentes composantes de
l’économie marocaine semblent donc s’être appropriée l’IE, dépassant le cadre de la veille.
Dégageant des marges de compétitivité, elles intègrent désormais l’innovation, la prospective
la gouvernance stratégique.
De nombreux écueils demeurent toutefois. En effet, si le Ministère de l’Industrie, du
Commerce et des Nouvelles Technologies s’est doté d’une cellule de veille anticipative, dont
le rôle, outre celui de la recherche et d’analyse de l’information, est à plus long terme la
diffusion de la veille stratégique au sein des entreprises, l’appropriation de l’IE par l’ensemble
des acteurs de l’économie marocaine demeure embryonnaire.
D’un bout à l’autre du spectre de l’économique de la connaissance, les défis sont également
nombreux, du recul de l’illettrisme, à celui la fuite des cerveaux. Il s’agit également de créer
une véritable dynamique avec la diaspora scientifique, technique et économique marocaine,
en situation de contribuer avec force au développement durable du Maroc.
La coopération avec l’école française de l’IE se poursuit. Les échanges entre praticiens
marocains et français ont ainsi donné lieu à un colloque scientifique sur le sujet de
l’Intelligence Territoriale qui s’est tenu en partenariat à OUJDA les 26 et 27 janvier 2009.
Organisée avec le président de l’AMIE, cette manifestation a reçu l’agrément des services du
Premier Ministre marocain, du Ministre de l’Industrie et du Ministre de l’Education. Au delà
de l’approfondissement des actions déjà engagées, c’est donc bien l’Intelligence Territoriale
qui apparait comme la « nouvelle frontière » des relations franco-marocaines en matière d’IE.
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C. Brésil
1. L’Emergence se l’IE au Brésil : modèle anglo-saxon, multinationales précurseurs.
Economie en plein décollage, géant de l’Amérique Latine, le Brésil incarne, avec la Chine et
l’Inde, un des leaders économiques et politiques à venir de la scène mondiale, si ce n’est déjà
le cas, dans le domaine agricole notamment.
Les premières initiatives formelles d´IE au Brésil émergent dans le courant des années 1990,
suite à plusieurs bouleversements politiques (institution de la démocratie en 1988) et
économiques (ouverture du commerce extérieur) qui précipitent le pays dans la compétition
mondiale au début des années 90. Cette émergence prend alors pour modèle l’Intelligence
Compétitive anglo-saxonne, et ce pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, l’attrait du modèle américain. Celui-ci insiste sur la recherche de la
compétitivité dans un environnement concurrentiel et s’avère dans un premier temps
pertinent. En effet, « d’une manière générale, la culture stratégique brésilienne est fortement
teinté d’immédiatisme et de paternaliste doublé d’une répulsion pour les conflits ouverts.
Flexibilité, adaptabilité, souplesse, réactivité et confiance en soi déterminent une disposition à
une intelligence plus tactique que stratégique connue sous le nom de jeito brasileiro » décrit
Ana Cristina Fachinelli, de l’Université de Caxias do Sul.
Ensuite, l’absence d’impulsion politique. C’est le secteur privé, et particulièrement les
multinationales installées au Brésil dont les maisons mères possèdent déjà des pratiques
établies, qui « importent » l’IE. Elles sont suivies rapidement par les multinationales
brésiliennes émergentes, qui mesurent l’atout concurrentiel majeur qu’elle représente pour la
conquête de marchés externes ou le développement d´activités á l´étranger, et par les grandes
entreprises d´Etat soumises à la concurrence comme Petrobrás ou Banco do Brasil.
Avec le regroupement en 2000 des praticiens au sein de l´ABRAIC (Association Brésilienne
des Analystes d´Intelligence Compétitive) qui organise des formations et des événements
périodiques, la discipline gagne en visibilité. Mais elle se caractérise aussi, et ce encore
aujourd’hui, par une quasi-absence de politiques publiques, même si des initiatives sont
parfois lancées de façon spécifique par les Ministères, Science et Technologie et Agriculture
notamment, ou par certains Etats de la Fédération, comme l´Etat de Rio de Janeiro.
Certaines institutions publiques, telles le Centre de Gestion et d´Etudes Stratégiques (CGEE)
lié au Ministère de la Science et Technologie, ou le Secrétariat aux Sujets Stratégiques de la
Présidence de la République (SAE), créée en juillet 2008, travaillent sur de thématiques
connexes. Enfin, l´Agence de Promotion des Exportations (APEX) mène des actions de
diffusion auprès des entreprises. Mais la discipline peine à se propager au delà des grandes
entreprises. Elle reste embryonnaire au sein de l’Etat Brésilien, à cela s’ajoutant une
fragmentation due à la structure fédérale du pays. Face à ces difficultés, l’approche française
de l’IE apporte des éléments de réponse.
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2. La coopération franco-brésilienne en IE : formation, échanges et recherche.
La France a joué un rôle significatif et original dans la diffusion de pratiques d´IE au Brésil, la
coopération franco-brésilienne en IE ayant plusieurs facettes. La première est celle de la
formation. En 1996, l'Institut National de Technologie (INT), rattaché au Ministère de la
Science et de la Technologie, met en œuvre une série d'actions visant à promouvoir
l’utilisation de l’IE. Parmi elles, la signature avec l'Université Aix-Marseille et le CRRM d’un
accord de coopération.
Ce dernier vise le transfert de techniques développées sur l’Intelligence Compétitive et la
Veille Technologique pour les institutions et les entreprises brésiliennes. Il abouti à la création
d’un Cours de Spécialisation en Intelligence Compétitive (CEIC), dispensé au fil des ans à
travers tout le pays. Cette coopération impliquera au final trois institutions brésiliennes :
l´Université Fédérale de Rio de Janeiro, l´Institut Brésilien d’Information en Sciences et
Technologies (IBICT), et l’INT. Elle sera à l´origine de la formation de la première
génération de professionnels brésiliens à l´IE.
La deuxième est celle de la recherche et de la coopération scientifique. Ainsi, a partir d’un
accord de coopération entre l’Institut de la communication et des nouvelles technologies
(ICOMTEC) de Poitiers et l’Université de Caxias do Sul, située au sud du Brésil, a été conçu
le Programme Intelligence Stratégique. Ce programme a notamment travaillé à la définition
des conditions de l’émergence d’une voie brésilienne pour l’IE, appuyée sur les
caractéristiques de la culture stratégique de ce pays. Il est à noter également l’action du Centre
Franco-Brésilien de Documentation Technique et Scientifique (CenDoTeC), particulièrement
actif sur les questions d’Intelligence Territoriale et de Veille Technologique.
La troisième est celle des échanges entre professionnels du secteur privé. Ils sont désormais
possibles grâce à la commission d´Intelligence Stratégique (IS) de la Chambre de Commerce
France-Brésil (CCFB) de São Paulo. Depuis sa création en 2007, plus de 1200 personnes ont
participé aux travaux de cette commission qui organise chaque année un Séminaire
international Franco-Brésilien d'IS, avec le soutien du gouvernement (HRIE) et de diverses
entités françaises (ACFCI, CRRM). Ses objectifs sont de sensibiliser et former à la discipline
de l´IS les professionnels intéressés, et de promouvoir au service des associés de la CCFB des
rencontres et des échanges de bonnes pratique d´IS à haut niveau contribuant ainsi à diffuser
la discipline au Brésil.
Cette commission s´est donnée l´ambition de devenir un centre de référence au Brésil pour la
discipline. Le maintient de cette dynamique initiée à la fois par les professionnels du privé et
de la recherche publique sera indispensable pour y parvenir.
3. L’IE au Brésil : voie territoriale ou nationale ?
Le développement de l’IE au Brésil, soutenu depuis les années 90, est sans doute l’un des
plus inspirés du modèle anglo-saxon. L’approche française de l’IE l’a néanmoins enrichi, y
intégrant les dimensions culturelles et stratégique propres à la culture et à la géographie
brésiliennes.
Néanmoins, malgré des avancées notables, la diffusion de l’IE au sein des entreprises en
dehors des champions nationaux demeure limitée. Dans les PME les initiatives en matière
d’IE s’inscrivent d’avantage dans le cadre de groupement d’entreprises ou de « clusters »
régionaux et sectoriels, qu’en interne.
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A l’échelle de l’Etat brésilien, la mise en place d’une politique publique nationale spécifique,
à l’image du modèle français, ne semble pas être la voie retenue. Des initiatives comme celle
de l´Ecole Supérieure de Guerre (ESG) méritent cependant d’être suivies avec attention.
Basée à Rio de Janeiro, celle-ci a mis en place en 2009 un Cours Supérieur d´Intelligence
Stratégique (CSIE). Son objectif est de former annuellement une trentaine de hauts cadres de
l´Etat, civils et militaires.
« Certains experts en prospective brésiliens prédisent d’ailleurs un développement de l´IE au
niveau des Etats fédérés et des entités sectorielles, d’avantage qu´au niveau fédéral étant
donné la taille, la culture et la diversité extrême des régions brésiliennes » indique Frédérique
Donier, coordinateur de la commission d´IS de la CCFB. Ce probable développement d’une
Intelligence Territoriale brésilienne, qui constituera un véritable atout pour assoir la
compétitivité de la deuxième puissance des Amériques, aura tout à gagner d’une
intensification des échanges entre professionnels français et brésiliens.
II. L’ambition multilatérale.
A. La Francophonie, vecteur d’influence et de développement
La francophonie, au-delà de ses difficultés institutionnelles, constitue à travers ses réseaux, et
notamment ceux de la francophonie économique comme le Forum Francophone des Affaires
(FFA), un vecteur d’influence et de développement partagé non négligeable pour ses membres
et en particulier pour la France. Sans pour autant négliger les espaces lusophones ou
hispanophones, est donc apparu rapidement que le socle de la francophonie s’avérait un atout
majeur pour la construction de relations multilatérales axées sur l’Intelligence Economique.
Cette appropriation de l’IE par la communauté francophone s’est matérialisée le 24 janvier
2008, avec l’organisation par l’ACFCI à Paris d’un colloque international intitulé « IE et
francophonie, un vecteur de développement et de coopération internationale ». Neuf pays y
étaient reliés en visioconférence. Bénéficiant des soutiens de l’Organisation Internationale de
la Francophonie (OIF) et de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), cette rencontre
avait pour ambition de contribuer à l’élaboration d’une première cartographie des acteurs et
des initiatives en matière d’IE dans les pays francophones choisis, et d’identifier les intérêts à
coopérer en matière d’IE dans divers champs (économique, culturel, universitaire).
L’Association Internationale Francophone d’Intelligence économique (AIFIE) a été créée à
cette occasion. Elle regroupe désormais des praticiens de la francophonie des cinq continents.
Ayant pour objectif de promouvoir la coopération interculturelle par l'intelligence stratégique
et sociale, elle regroupe de nombreux partenaires membres de la communauté d'IE
francophone : l’Agence de l'Oriental (Maroc), l’Association internationale des écoles des
sciences de l'information (AIESI), le FFA…
Sur la base de cette communauté et s’inscrivant dans une stratégie de long terme, deux actions
multilatérales ambitieuses ont été lancées en 2008 dans deux régions du Monde, la Caraïbe et
la Méditerranée. Elles font office de « laboratoires » et utilisent l’IE comme vecteur de la
coopération internationale et du co-développement respectueux de la diversité culturelle.
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B. L’Observatoire d’Etude Stratégique de la Grande Caraïbe et du bassin
Amazonien
Les Antilles, la Caraïbe et le Bassin amazonien se situent au cœur d’enjeux géopolitiques et
stratégiques majeurs. Le développement et la cohésion sociale de ces régions requièrent, plus
qu’ailleurs peut-être, une capacité d’analyse innovante, une intelligence collective renforcée
pour partager des diagnostics, lire des menaces, anticiper des opportunités. La coopération
entre les acteurs de ces zones permet d’avancer plus confiants, notamment par l’association
des entreprises, du monde académique et de la recherche, de l’Etat et des collectivités
territoriales.
Les premières pierres destinées à installer durablement ces coopérations ont été posées les 9,
10 et 11 avril 2008 à Cayenne, à l’occasion d’un séminaire intitulé « 1ères Rencontres
d'Intelligence Economique de la Grande Caraïbe et du bassin Amazonien » co-organisé par
l’ACFCI, les CCI de Guyane, de Martinique et de Point à Pitre, en présence du HRIE Alain
Juillet, de représentants et d’experts du Brésil, du Surinam, d’Haïti, de la République
Dominicaine et d’un représentant de l’AUF.
A cette occasion, l’ACFCI et l’AUF ont signé un protocole d’accord relatif à la création d’un
observatoire régional d'études stratégiques de la Grande Caraïbe et du Bassin Amazonien. Cet
observatoire est destiné à unir les efforts et partager des capacités d’étude et d’analyse, de
formation et de gestion de projets avec le Surinam, le Brésil, Haïti et la République
Dominicaine. Il s’agit bien de développer de nouveaux modèles pertinents de coopération, et
non de reproduire ce que les organisations internationales, comme Association des Etats de la
Caraïbe (AEC) ou la Communauté des Caraïbes (CARICOM) font déjà en matière
d’observation économique et stratégique. Les thèmes choisis seront le tourisme, transport,
industries culturelles, sécurité, harmonisation du droit des affaires (OHADAC).
Ce projet d’observatoire a également été présenté devant les ministres de l’AEC, à l’invitation
du gouvernement d’Haïti ainsi qu’à l’occasion, quelques jours plus tard, du premier colloque
organisé sur l’IE et le tourisme en République Dominicaine. Les gouvernements de ces deux
pays ont accepté de créer un bureau de l’observatoire sur leur territoire.
La création effective de cet observatoire est prévue au début 2010. Son succès permettra
d’accroître les coopérations favorables aux courants d’affaires, et ce grâce au partage de
capacités d’analyses stratégiques fondées sur la démarche et les techniques de l’IE et de la
prospective. Ce projet recueille un grand intérêt dans l’univers de la francophonie
économique, notamment dans le Grand Moyen Orient.
C. L’Observatoire d'études stratégiques de l'Union pour la Méditerranée (OESUM)
Le 13 juillet 2008 a vu la naissance de l’Union pour la Méditerranée (UPM). Plus que la
relance du processus de Barcelone, il faut voir dans cette initiative l’indispensable premier pas
vers un véritable espace euro-méditerranéen. Si la diversité de culture des pays du pourtour
méditerranéen peut constituer un obstacle, elle représente également une source d’intelligence
collective riche et essentielle, qui peut être mise au service du développement durable des
entreprises, des territoires et d’une plus grande cohésion sociale.
S’inscrivant dans cette philosophie, l’Université Complutense de Madrid, l’ACFCI et l’AIFIE
ont organisé, le 16 avril 2009 à Madrid une conférence de lancement de l’Observatoire
d’Etudes Stratégique de l’Union pour la Méditerranée (OESUM). Reprenant les principes de
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l’approche française d’IE qui prônent l’utilisation des techniques de l’intelligence
économique et sociétale, cet Observatoire a pour objet de renforcer le partenariat entre les
acteurs du développement (acteurs publics, acteurs privés, universités et praticiens) dans le
domaine de l’observation et de l’analyse au service de projets de coopération.
« Nous allons partager nos intelligences qui serviront en même temps pour une cause
commune, celle de la réduction des fractures au sein de la Méditerranée » avait déclaré à cette
occasion Philippe Clerc, président de l’AIFIE. Outil de connaissance et de savoir, présidé par
l’ancien HRIE Alain Juillet, cet observatoire se voudra également un espace d’élaboration de
projets, sur la base d’une organisation en réseau.
Parmi ses objectifs figurent entre autres l’activation d’une démarche de veille stratégique sur
des problématiques décidées en communs, la création d’outils pour améliorer la capacité
d’anticipation, de prospective et de gestion de crise; ou encore la valorisation des
interventions des partenaires et des acteurs du développement économique, culturel et social
dans le cadre de l’Union Pour la Méditerranée.
Une seconde réunion, à Paris le 4 juin 2009, a été consacrée au lancement de plusieurs
projets : la mise en place d’un dispositif d’anticipation et de résolution des risques liés à
l’insécurité politique et à ses conséquences économiques et politiques, le lancement d’un
groupe de travail sur les enjeux des industries culturelles dans l’espace méditerranéen et la
création d’une « fabrique à projets innovants » dans le domaine de l’artisanat, de l’industrie,
des services et de l’éducation. Un premier bilan d’étape est prévu début 2010.
Conclusion
Ce rapide survol de la diffusion de l’IE au sein des pays émergents valide la pertinence de
cette approche dans le cadre de la globalisation. La vision française de l’IE, qui apporte un
mode de pensée et d’action agile, capable d’articuler intelligence concurrentielle, sociale et
territoriale, constitue non seulement une méthodologie puissante d’appui au développement,
mais également un futur atout majeur pour des pays décidés à jouer les premiers rôles dans les
prochaines années, aussi bien dans un cadre de compétition que de « coopétition ».
De nombreux pays ne s’y sont pas trompés, et si la « diaspora » d’experts constituée autour de
l’école française échange déjà ses savoir-faire en matière d’intelligence économique et
territoriale avec l’Indonésie, la Maroc et le Brésil, elle coopère également avec le l’Algérie, le
Sénégal, la Chine, ou encore la Suisse, l’Espagne, la Belgique ou le Québec au Canada.
Les trois approches approche bilatérales abordées ici montrent également la diversité des
« portes d’entrée » possibles pour l’IE dans les pays émergents : formation d’experts en
Indonésie, impulsion gouvernementale au Maroc, prise de conscience des grandes entreprises
au Brésil. Elle démontre également à quel point la dimension territoriale y est incontournable,
et comment l’approche française, qui fait de la culture et des schémas de pensée autochtones
un véritable levier stratégique, permet d’y répondre.
Dans un cadre multilatéral, les projets s’inscrivent encore dans le cadre de « laboratoires » et
il est encore trop tôt pour en juger les résultats. Mais l’intérêt que ces initiatives suscitent
montre que ces nouveaux modèles de coopération proposés apportent des réponses
pertinences aux problématiques régionales. Avec déjà une constatation qui s’impose : la
Francophonie économique est sans aucun doute le prochain défi à relever pour l’école
française d’Intelligence Economique.
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Publications
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Oriental.ma n°4, 2009
T. Boudchiche, « L’Intelligence Economique au service du développement de la Région de
l’Oriental », revue Oriental.ma n°4, 2009
P. Clerc, « L'Intelligence Economique au Maroc, innover dans le développement », Les
Cahiers de l’Orient n°83, 2006
P. Clerc « 1ères Rencontres d'Intelligence Economique de la Grande Caraïbe et du Bassin
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et 7, 2004 et 2005
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compétitive au Brésil, et la coopération franco-brésilienne. », 2008
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F. Donier « L´IE au Brésil : Un rapide aperçu sur les contributions des secteurs publics et
privés. », Lettre Actualités de l’IE et de l’Innovation de l’ACFCI, mars 2009
H. Dou, G. Coelho, « L'enseignement de l'Intelligence Compétitive - Une expérience
internationale », revue Humanisme et Entreprise n°5, 2001
H. Dou, N.H. Manulang, X. Xa, S. Manullang, « Competitive Intelligence – Accélérateur de
Coopération », 2008
A. Fachinelli, « La culture stratégique brésilienne et les enjeux de l’information. », 2001.
FCMCIS (Communiqué), Bulletin hebdomadaire des informations économiques et des
activités de la FCMCIS n° 44, 2008
D. Guerraoui « Intelligence Économique et dynamique des territoires, quels enseignements
pour le Maroc ? », revue Oriental.ma n°4, 2009
Interconsulaire (Dossier), « L’Intelligence Economique, facteur de coopération », 2008
S. Manullang, « Pour un programme national d’intelligence compétitive en Indonésie pour le
développement économique », 2005
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Oriental.ma n°4, 2009
F. Munier, JM. Huissoud « La guerre économique - Rapport Antheios 2010 », PUF, 2009
OESUM, « Déclaration de Madrid », 2009
OESUM, « Déclaration de Paris », 2009
J. Queyras « L’intelligence économique territoriale dans un centre d’information du service
public : application à la coopération scientifique et universitaire franco-brésilienne », 2005
M. Semmar, « Système de veille dans l’industrie au Maroc », revue Oriental.ma n°4, 2009