VISION AUJOURD'HUI DE ABASSI MADANI RAHIMAHOU ALLAH .
Chute des prix de pétrole :Mesures impertinentes contre risque de chaos.
1. CHUTE DES PRIX DE PETROLE : MESURES
IMPERTINENTES CONTRE RISQUE DE
CHAOS.
Par sadek KHEDDACHE *
A la suite de la chute des prix de pétrole de l’ordre de 60 % par rapport a ceux
du 1 er semestre 2014, l’Algérie a vu ses recettes diminuées de manière
drastiques. La poursuite de la chute des prix en cette année 2015, va entrainer
de fait, une réduction des recettes de l’ordre de 50 % au moins. A cette
conjoncture , il faut aussi ajouter maintenant les effets sur le marché pétrolier
qui sera induit par la levée de sanctions économiques contre l’Iran qui pourrait
désormais reprendre ses exportations de 3,5 millions de baril par jour et écouler
aussi son stock actuel évalué a plus de 30 millions de barils . A partir de juin
2015, l’offre sera encore nettement supérieure a la demande et les USA
réduiront encore leur dépendance de l’extérieur de 30 %, soit 10 % au moins
d’intégration énergétique suite aux exploitations du pétrole et du gaz de schiste
de l’Alaska et du golfe du Mexique. Ces prévisions, vont encore faire baisser le
prix actuel qui va au moins être au dessous de la barre des 40 dollars.
Mais il y’a aussi d’autres facteurs négatifs qui vont survenir .Il s’agit de la
réduction de la production nationale qui ne cesse de diminuer depuis plus 5 ans ,
a laquelle il faut ajouter les répercussions négatives de la guerre en Irak contre
DAECH , le conflit en Libye et au Yémen , qui vont aussi tirer vers le bas les prix
du pétrole par les exportations non conventionnelles de DAECH , de l’Irak et des
rebelles Libyens .
Par ailleurs la guerre froide actuelle de l’occident contre la Russie et certaines
sanctions économiques à son encontre visant l’affaiblissement de son économie
vont aussi concourir a faire fluctuer le marché pétrolier à la baisse.
Rien que cette approche de l’offre et de la demande noircit le marché pétrolier a
moyen terme, mais le plus grave et que le cours de cet or noir, ne pourra jamais
se relever avec le temps.
2. En effet , il y’a d’abord cette appréciation des incidents négatifs sur le prix sur le
marché mondial , mais il y’a bien d’autres facteurs beaucoup plus graves qui
peuvent bien survenir pour infléchir d’avantage les prix pour les réduire à 20
dollars ou moins encore ,comme le l’ont dit les Saoudiens , en se basant sur des
simulations américaines qui intègrent les probabilités de commercialisation
d’autres énergies alternatives au pétrole en quantités et en rapport qualités/ prix
nettement compétitifs.
Il ‘y a en tant de recherches et de gisements en perspectives, que la marché
mondial de l’énergie va connaitre un véritable chamboulement d’ici quelques
années seulement. Les recherches très avancées actuellement, sont l’extraction
du pétrole et du gaz de schiste, l’énergie électrique, nucléaire, éolienne, le
biocarburant, l’énergie solaire, l’extraction d’hydrocarbures a partir de l’eau de
mer, etc….vont surement faire baisser les prix de pétrole à moins de 10 dollars
le baril environ dans la prochaine décennie.
Contre ce spectre de dérèglement de l’ordre économique mondial, les pouvoirs
publics ont réagi par des mesures absolument impertinentes et une vision myope
de ce futur économique qui fait très peur.
Ces mesures se résument en deux actions arithmétiques simples qui sont la
réduction des importations, et les coupes budgétaires ainsi que quelques
gymnastiques fiscales comme d’habitude, pour une meilleure collecte des impôts.
Déjà les opérateurs privés ont réagi a ces mesures fiscales qui n’incitent pas à
l’investissement, ni a la promotion des exportations.
Ces mesures si elles peuvent sur le moyen terme retarder l’effondrement
général, elles n’effacent pas malheureusement, le spectre d’un chaos
économique à moyen terme.
Ces mesures sont aussi décidées sans que d’autres mesures de soutien à ces
mesures n’en soient prises, et de ce fait, elles mettent bien la stabilité sociale et
économique en danger. Les études de cas et les simulations sur les bases de
données réelles, avec les incidences à effet domino sur les secteurs d’activité et
la stabilité sociale n’ont pas été faites.
Les résistances a ces mesures , dont les concessionnaires de voitures , en sont
les premiers a se manifester et à réagir , vont provoquer des self-défenses et des
issues de secours aux opérateurs de l’import-import qui peuvent bien aussi
aggraver le dérèglement de l’économie nationale et empirer les évasions fiscales
, le blanchiment d’argent , la cessation d’activité qui fera augmenter le chômage
, la fraude dans tous les domaines , etc. Car les vices de fraudes fiscales,
douanières, et dans la composition des produits ont pris beaucoup d ‘ampleurs
dans les mœurs en Algérie.
Il fallait réfléchir à tout cela en 2005. Juste après l’effacement de notre dette vis
à vis de l’étranger .Il fallait changer de cap de stratégie économique.
3. Le chef de gouvernement actuel avait dit aux chômeurs du sud « le socialisme,
c’est fini » .Certes il n’est nullement prétendu que les algériens voudraient
revivre le « socialisme » vécu en Algérie. Mais affirmer cela sans avoir
diagnostiquer les forces et les faiblesses de la société algérienne en terme de
compétences et de génie créateur de richesses , en terme d’opportunités a saisir
pour tous les entrepreneurs afin de créer une économie alternative à la rente ,
en terme de potentiel de savoirs et de savoir-faire algérien, en terme
transparence juridique et de taux de régulation de marché, etc. Cette
déclaration, n’est autre qu’une fuite de responsabilités et une fuite en avant
devant des exigences sociales légitimes et impérative.
Le monde moderne évolue actuellement sur une autre forme d’idéologie très
simple. C’est le management situationnel, ou la liberté économique soutenue
par l’état et bien encadrée par une législation en symbiose avec les règles d’un
marché plus ou moins régulé.
L’analyse de la non-économie algérienne a montré aussi que les stratégies pour
son redressement butent contre des obstacles énormes sur le terrain qu’il n’est
pas aisé de corriger d’ici 20 à 30 ans.
Néanmoins, il n’est jamais trop tard pour bien faire. Mais les mesures
entreprises par les pouvoirs publics ne sont pas du tout une solution qui sauvera
l’Algérie du risque de la faillite générale dans quelques années.
Afin de donner une piste logique a entreprendre pour sauver le pays de la ruine,
il est indispensable d’engager dés maintenant des stratégies objectives qui se
résument en trois grands chantiers de reformes.
La première action préalable, concerne l’identification sélective des créneaux
industriels et agricoles a forte valeurs ajoutée et précompétitifs sur le marché
international. Cette première étape permettra aussi de sélectionner aussi les
projets d’investissements pour élargir au maximum cette structure d’assise de la
nouvelle stratégie économique algérienne.
Le premier chantier de reformes objectives porte sur le management des
compétences dans tous les domaines d’activités quelles soient administratives,
économiques, éducatives ou culturelles. Ce management des compétences doit
permettre a faire émerger surtout dans les postes économiques des compétences
de valeurs et de leurs créer les conditions motivantes afin d’exercer leurs
fonctions et assumer leurs responsabilités managériales. Cette décision doit
s’accompagner d’un contrat de performance raisonnable et d ‘un assainissement
des bilans des entreprises publiques à restructurer ou à redynamiser .Les
nouveaux projets suivront le même cap , par la nomination de cadres dirigeants
compétents et choisi selon des critères transparents de sélection , comme il est
fait en Europe ou en Amérique .D’ailleurs , cette démarche a bien été initiée par
Mr Mokdad SIFI alors qu’il était premier ministre, mais enterrée par ceux qui
sont venus après lui , sans raisons valables.
4. Le deuxième chantier , porte sur les facilitations a l’investissement productif ,
notamment aux jeunes entrepreneurs même dans le cadre des dispositions de
l’ANDI , l’ANSEJ , l’ANGEM ,la CNAC , et des financements bancaires pour tous
les projets porteurs et crédibles qu’il soit publics , privés , mais surtout de
partenariat avec des firmes étrangères qui peuvent apporter un double avantage
au projet .Ce double avantage est celui de management et de moyen
d’exportation par le biais du partenaire , vers l’Europe ou dans le monde.
Seulement , tous ces projets , sans exception , doivent être accompagnés par
des experts et des consultants algériens de valeurs , au vu de l’expérience
passée qui a été un fiasco que ce soit pour la mise à niveau des entreprises, ou
les crédits ANSEJ et autres .Même les réformes structurelles et de privatisation
confiées a des cabinets étrangers n’ont fourni que des manuels et des rapports
plus théoriques , car ils ne connaissent pas les spécificités et les mœurs de
l’économie algérienne , qui nécessite une approche rigoureuse et une
planification stratégique afin de donner toutes les chances de réussite aux plans
d’actions. Les résultats sont bien négatifs.
La troisième reforme porte sur la réorganisation du champ politique , par la
réduction des partis a un nombre de cinq au maximum , avec plusieurs méthodes
administratives ou juridiques à promulguer , par l’amendement de la constitution
allant dans le sens de ces réformes , et afin la mise a niveau des codes juridiques
notamment celui du commerce et des investissements pour cadrer et faciliter les
réformes .Ce troisième chantier peut être classé en dernier tant les urgences
semblent appeler les premières réformes.
Cette contribution, est plus un cri du cœur pour que notre pays ne sombre pas
de nouveau dans une autre crise économique comme celle de 1986 ou une autre
décennie noire.
Sadek KHEDDACHE
Le 16 AVRIL 2015.
Expert en management, innovation et développement d ‘entreprises.
Chercheur ensociologie et politiqueislamique contemporaine.
Ex : Directeur Général de plusieurs entreprises.