1. Un projet d’enquête sur les langues
conduit par les élèves
d’une classe de CE2
Ecole Bachelard, Le Mans
Classe d’Annaïg Legoff
Chercheuses impliquées dans le projet : Isabelle
Audras, Violaine Bigot, Marité Vasseur
Diaporama : Violaine Bigot
2. 1. Présentation générale du projet pédagogique
Les élèves d’une classe de Ce2 conduisent une enquête sur les langues
parlées dans leur école. ZEP – Eclair (ex-R.A.R) (Diapos 2 à 10)
Etape de collecte des données dans l’école par les élèves
Etape d’exploitation des données recueillies par les élèves
Objectifs du projet pédagogique et du projet de recherche
Photos des documents
2. Panorama des langues parlées dans les familles de l’école Bachelard
(Diapos 11 à 17)
Etude des pratiques langagières déclarées par 128 élèves de l’école
Pour plus d’informations sur la recherche didactique et sociolinguistique qui encadre ce projet voir :
http://www.projetpluri-l.org/colloques-journees-scientifiques-pluri-l/colloque2012/videos#Bigot
3. Témoignage de l’enseignante
2
3. Etapes du projet pédagogique
1. Préparation du questionnaire Janvier-février
• 1 Elaboration du questionnaire
• 2. Elaboration (enseignante-chercheuses) d’un
guide d’entretien et de tableaux que les
élèves rempliront pendant les entretiens
d’enquête
• 3. Séance d’entraînement avec les élèves sur
la formulation orale des questions et la prise
de note – le questionnaire est « testé » par les
élèves auprès de trois adultes
3
4. Etape du projet pédagogique
2. Passation et exploitation des questionnaires Mars-Juin
• Mars-Mai : les élèves de la classe de Ce 2 conduisent les
entretiens avec tous les élèves de l’école : enregistrement des
entretiens d’enquête + fiches remplies par les élèves
• Juin : les résultats obtenus auprès d’une classe de CP sont
dépouillés par les élèves et traités :
– Débats autour des questions auxquelles l’enquête permet de
répondre
- Traitement quantitatif des données et réalisation de graphiques
- Affichage pour fête de l’école
4
5. Les objectifs du projet
pédagogique
Meilleure connaissance de la diversité de l’environnement
linguistique / acceptation et intérêt pour la diversité des
langues
Objectifs langagiers et mathématiques en lien avec les
programmes (cycle 3)
– Écouter et prendre en compte ce qui a été dit. Questionner afin de
mieux comprendre (entretiens – discussions collectives en amont et
en aval)
– Utiliser des synonymes et des mots de sens contraire dans les activités
d’expression (reformulations pendant les « entretiens »)
– Utiliser des abréviations. (remplissage des fiches du questionnaire)
– Utiliser un tableau ou un graphique en vue d’un traitement de
données (construction de graphique à la fin du projet – programme
CM1)
5
6. Exploitation des résultats de
l’enquête par les élèves
• Deux séances sont consacrées à une discussion pour
formuler les questions auxquelles l’enquête réalisée
par les élèves permet de répondre.
• Certaines questions sont rejetées parce qu’on ne
peut pas y répondre partir de l’enquête (les langues
se font-elles la guerre ?).
• Deux questions auxquelles les élèves peuvent
apporter une réponse en traitant les données pour
une classe de l’école sont choisies.
6
7. Séance d’exploitation
des réponses de la
classe de CP
Les élèves traitent les
questionnaires remplis
par les élèves d’une
classe de CP pour
répondre à deux
questions :
Quelles sont les langues parlées dans
les familles de cette classe ?
Combien de fois les langues ont-elles
été citées comme langue de la
famille ?
7
11. Exploitation des résultats de l’enquête
128 réponses élèves à l’enquête ont été
exploitées (1/3 des fiches et enregistrements
collectés auprès des 200 élèves ont été perdus
ou ne sont pas exploitables)
Les réponses, dépouillées par les chercheuses,
permettent de répondre à quelques questions
11
12. « quelles sont les langues que tu
parles avec tes parents ? » 1.
Plurilinguisme
Ou
Monolinguisme
familial
128
informateurs
12
13. « Quelles sont les langues que tu parles
avec tes parents ? » 2.
quelle est la
place du
français
dans les
langues
déclarées ?
13
14. Quelles sont les langues que tu
parles avec tes parents ? 3
82 enfants (sur 128)
citent donc au
moins une autre
langue que le
français dans leur
répertoire
familial.
Quelles sont ces
langues ?
Combien de fois
sont-elles citées ?
14
15. « Quelles sont les langues que tu
parles avec tes parents ? » 4
Place de ces langues dans les répertoires des élèves
Comment les langues cohabitent-elles dans les
répertoires familiaux des enfants ?
1 seule langue 2 langues parlées
parlée avec les avec les parents
parents
Arabe : 26 14 12
Turc : 13 12 1
Tchétchène : 12 9 3
15
16. Quelle(s) langue(s) tu parles avec les
copains ? Dans la cour ?
• 92 élèves ne citent que le français
• Mayotte, Guinée, Tunisien, africain, portugais,
marocain, Guadeloupe, russe : citées une fois
chacune (dans tous les cas avec le français)
• Tchétchène : cité 6 fois (dont 4 fois seul)
Pour d’autres analyses des réponses apportées par les élèves, consulter :
http://www.projetpluri-l.org/colloques-journees-scientifiques-pluri-
l/colloque2012/videos#Bigot
16
17. Annaïg Legoff, à qui on avait envoyé ce ppt pour savoir si le regard que l’on
portait sur le projet d’enquête sur les langues correspondait au sien, nous a
fait le retour suivant sur cette expérience pédagogique :
« Le compte-rendu me semble clair et complet. Toutefois, j' y ajouterais bien le constat que cette
enquête a permis à certains élèves de ne plus ressentir de gêne du fait que leurs parents ne
parlent pas français. Ces élèves étaient parfois en difficulté, malgré une intelligence vive, du
simple fait que leur vocabulaire français était moins étendu que celui de leurs camarades.
D'autre part beaucoup de mes élèves ont eu envie d'offrir à la classe de petits moments de
lecture dans leur langue d'origine. Ce qui a permis d'échanger sur la manière de dire tel ou
tel mot dans chacune des langues connues des élèves. Certains on remarqué des
ressemblances entre les langues et entre leur langue et le français ou l'anglais. Nous avons
pu expliquer que parfois on faisait des "emprunts" à d'autres langues. Nous avons également
évoqué le fait que certaines langues avaient des racines communes.
Nous avons pu constater également une plus grande empathie entre les élèves : l'autre
cessait d'être différent par sa langue. Les élèves se sont davantage efforcés de relever les
points communs entre eux sans pour autant nier les différences, mais celles-ci étaient
perçues de façon plus apaisée.
Il me semblait important que vous sachiez qu'en aucun cas ce projet n'a été qu'une simple
enquête; les élèves se le sont approprié et en ont tiré des compétences nouvelles, au moins
dans le savoir vivre ensemble et du point de vue de leur capacité à réfléchir sur le langage et
les langues. »
Prréciser que le questionnaire final est un « compromis » entre les « envies des élèves » très orientées vers les cultures les voyages etc. ; les objectifs du projet autour du plurilinguisme (propposé/imposé aux élèves), et ce que les adultes (enseignant et chercheur) ont jugé raisonnablement faisable (d’où élimination d’un certain nombre de questions car questionnaire initial trop long)
Présentation finalités du projet après déroulement PAS fruit du hasard = choix de présentation cohérent par rapport à la démarche avec les enseignants : finalités co-construites au cours de l’élaboration et la mise en œuvre du projet pédagogique Par exemple : Réajustement des objectifs en cours de développement du projet car : réunion échec avec l’équipe des autres enseignants qui refusent le projet le 06 décembre - Finalement – acceptation de l’équipe complète -------------- Premier clic : 1. Objectifs en termes d’enseignement-apprentissage : quels apprentissages ce projet péda doit permettre de développer ? Dans le cadre de notre projet Pluri-L nous formulerions les choses ainsi : Meilleure connaissance de la diversité de l’environnement linguistique / acceptation et intérêt pour la diversité des langues Deuxième clic : Pour intégrer la forme scolaire, les objectifs peuvent être formulés en lien avec les programmes et le socle commun de compétence : Extraits des programmes en italique en noir et activités du projet en orange Troisième clic : 2. Questionnement didactique : Quels potentiels d’apprentissage : analyse des entretiens enregistrés + séquences de classe Quatrième clic : 3. Enjeux sociolinguistiques – Intérêt pour le panorama sociolinguistique de l’école que nous permet cette enquête – Poursuite de la réflexion sur les dynamiques monolingue et plurilingue de l’institution
Premier graphe : rappeler qu’il s’agit des réponses apportées à la question : quelle langue parles—tu avec tes parents ? – L’observation du détail des entretiens (dans quelle langues regardes-tu la télévision etc. ) renforcera un peu les foyers déclarés comme plurilingues. Avant de montrer le deuxième graph : A partir de là, il nous a semblé intéressant de nous demander, quelle place occupe le français dans les familles plurilingues. On sait déjà que 41 % des enfants ne déclarent pas le français comme langue de la famille mais quelle place occupe ou non le français dans le cas où les enfants citent plusieurs langues de communication familiale. Combien de situation de plurilinguisme sans le français Pour les situations de plurilinguisme avec français le français est-il cité en premier ou en deuxième (chronologiquement dans l’entretien)
Impossible d’évaluer strictement le nombre langues mentionnées car il y a des catégorisations floues (langue d’Afrique, langue de Guinée, Angolais… dont on ne sait pas toujours si elles recoupent ou non une autre langue ) Si l’on choisit de comptabiliser les langues à partir des catégorisations des élèves – presque autant de langues que d’élèves (je parle mayotte, je parle une langue de mayotte, je parle maorais…) / On a souvent pas des informations suffisamment fiables pour pouvoir opérer des regroupements sur des bases sûres.
Impossible d’évaluer strictement le nombre langues mentionnées car il y a des catégorisations floues (langue d’Afrique, langue de Guinée, Angolais… dont on ne sait pas toujours si elles recoupent ou non une autre langue ) Si l’on choisit de comptabiliser les langues à partir des catégorisations des élèves – presque autant de langues que d’élèves (je parle mayotte, je parle une langue de mayotte, je parle maorais…) / On a souvent pas des informations suffisamment fiables pour pouvoir opérer des regroupements sur des bases sûres.