2. Séance 1
Jeudi 26/11/15
Introduction et sensibilisation
Les acteurs de l’éducation
Batignolles
Séance 2
Mercredi 03/12/15
Gouvernance et politiques Batignolles
Séance 3
Jeudi 10/12/15
Socialisation et valeurs
de la République
Batignolles
Séance 4
Jeudi 10/03/16
Égalité, Équité, Inégalités Batignolles
Séance 5
Jeudi 17/03/16
Programmes et curricula Batignolles
Séance 6
Jeudi 12/05/16
Évaluation finale Batignolles
Analyse du système éducatif
3.
4.
5.
6.
7. Contenus, programmes,
curricula…
• 1) Petite histoire de la construction des savoirs
scolaires
• 2) Qu’est-ce qu’une discipline scolaire ?
• 3) La fabrication des programmes
• 4) Bi, inter, pluri, trans… disciplinarité !
• 5) Des programmes aux Curricula…
9. Tous les savoirs en usage dans une
société ne sont pas transmis par l’École…
Savoirs formels ≠ savoirs informels
Les savoirs scolaires ont toujours été le résultat d’un
choix contrôlé par les pouvoirs politiques (ou religieux)
qui exercent une tutelle sur les institutions scolaires
10. Dans l’antiquité
Athéniens et romains sacralisent la culture générale. Les savoirs
enseignés reflètent ce choix : grammaire, philosophie, poésie,
rhétorique, droit…
Les savoirs scientifiques ou techniques ne sont que très peu
enseignés.
Au niveau primaire, on en reste aux fondamentaux : lire, écrire,
compter, calculer
11. Moyen-âge et renaissance
Les universités médiévales ont été le lieu d’une transformation
des modes de transmission du savoir. On passe d’unes
transmission orale à une place de plus en plus importante
accordée à l’écrit.
La formation repose surtout sur l'étude des textes
théologiques et juridiques et les disciplines scientifiques sont,
là aussi, peu enseignées.
Le latin joue un rôle de sélection et de distinction dès cette
époque.
12. Révolution et Empire
Si, pendant la révolution on critique cet usage du latin et
le conservatisme des enseignements, Napoléon rétablit et
renforce une conception moralisatrice et conservatrice
des savoirs et la prédominance du latin
13. La 3ème République
L'école républicaine repose sur la laïcité
et les programmes s’en ressentent.
Mais elle reprend à son compte la
logique d'inculcation des normes et des
valeurs.
Les leçons de morale sont quotidiennes
et sont aussi importantes que
l’apprentissage des “fondamentaux”.
De nouvelles disciplines deviennent
emblématiques de l'instruction élémentaire
de cette époque : l’orthographe et les “poids
et mesures”.
On a toujours une très faible place des
matières scientifiques
14. Destiné aux enfants du cours moyen, ce livre est à la fois un
manuel de lecture mais aussi un cours d’Histoire et de
géographie et une initiation aux sciences naturelles. Il propose
aussi à chaque leçon une maxime morale. La dimension
patriotique de l'ouvrage est aussi très forte puisque l'on suit
deux enfants qui, à la suite de l'annexion de l'Alsace-Lorraine par
la Prusse, tentent de retrouver leur oncle en France.
Publié pour la première fois
en 1877, "Le Tour de France
par deux enfants”. Ce
manuel est écrit par
Augustine Fouillée sous le
pseudonyme de G. Bruno.
Il connaîtra plus de 400
rééditions !
15. La 5ème République
« Il s'agit que
l’enseignement […]
réponde aux conditions de
l'époque, qui sont utilitaires
et techniques »
Général de Gaulle
dans ses mémoires
Inversion de la hiérarchie des disciplines (les maths
deviennent l’outil de sélection)
Développement de l’enseignement professionnel et
technique
Arrivée de nouvelles disciplines (dont les SES…)
16. Aujourd’hui
Les programmes doivent répondre à une demande sociale
de plus en plus complexe et diversifiée.
On assiste aussi à une déconnexion entre disciplines et
programmes d’enseignement…
“Enseignement à…”
Interdisciplinarité
17. Pour Isabelle Harlé l’introduction des
nouveaux types d’enseignements
savoirs savants, qui va de soi dans le
cas de certaines disciplines comme les
I. Harlé analyse trois champs disciplinaires :
1. « la réforme des mathématiques modernes » (pp 47-76) ;
2. les « sciences économiques et sociales : une discipline jeune, qui fait débat » (pp 77-103) ;
3. et « la scolarisation des pratiques et des savoirs techniques » : la technologie (pp 105-135).
18. Aujourd’hui
La hiérarchie des savoirs existe
toujours (contrairement aux discours)
et même plus que jamais…
Elle s’exprime aujourd’hui dans les
horaires, dans la hiérarchie des
disciplines et dans les coefficients au
bac…
20. • Création du conseil national des programmes
• orientation : choix des familles
• Des “instituteurs” aux “professeurs des écoles”
• “revalo”
La loi JospinLoi no
89-486 du 10 juillet 1989 d'orientation sur l'éducation
21. La loi “Fillon”
• socle commun
• maintien du collège unique (jusqu’en 3e)
• évolution des instances (conseil pédagogique,
démocratie lycéenne,…)
Loi n° 2005-380 du 23 avril 2005
22. La loi Fillon : 89 articles
La loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école
(23 avril 2005) comporte 89 articles .
Parmi ceux ci l'article 9 définit le "socle commun" (sujet suivant)
mais il y a aussi d'autres articles sur lesquels on peut s'attarder...
23. Liberté pédagogique
Art 48
“La liberté pédagogique de l’enseignant s’exerce dans le respect des
programmes et des instructions du ministre chargé de l’éducation
nationale et dans le cadre du projet d’école ou d’établissement avec
le conseil et sous le contrôle des membres des corps d’inspection.”
26. La mise en place du socle commun de connaissances et de
compétences s’appuie sur les recommandations du Parlement
Européen et du Conseil de l’Union Européenne, adoptées le
18/12/2006 qui, tenant compte de l’évolution de notre société en
perpétuelle mutation, a estimé que c’est grâce à l’acquisition de
compétences clés que les jeunes européens pourront s’adapter aux
différentes évolutions du travail, de l’information et de la
citoyenneté.
27. Mais le socle commun
s'inscrit aussi dans l'histoire
•Des références anciennes qui font écho à la
notion de socle
•1792 :décret sur l'organisation générale de
l'instruction publique Condorcet.
•Lois Ferry de 1881 et 1882 :
•"Il ne s'agit pas d'embrasser tout ce qu'il est possible
de savoir, mais de bien apprendre ce qu'il n'est pas
permis d'ignorer". Jules Ferry
28. Une histoire plus récente
1959: instauration de la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans
1975 : La réforme Haby, création du collège unique avec annonce de la
nécessité de définir un savoir commun ou savoir minimal
De 1975 à 2005 : 30 années de débat avec publication de nombreux
rapports :
•rapport Lesourne en 87 « éducation et société de demain »,
•Bourdieu/Gros en 89 « principes pour une réflexion sur les contenus
d’enseignement », livre blanc collège Bouchez en 93,
•rapport Fauroux « pour l’école » en 96,
•rapport du conseil Education du conseil européen en 2001 « objectifs
concrets futurs des systèmes d’éducation et de formation »,
•rapport de la commission Thélot en 2004.
29. Des "socles" dans le monde
•Approches intégratives en Belgique : décret « mission » avec mise en
place des « socles de compétences », mise en cohérence des programmes
et construction d’outils d’évaluation (cf. travaux de Bernard REY).
•Articulation compétences/domaines disciplinaires au Québec avec la
réforme du « renouveau pédagogique : évaluer pour mieux enseigner, être
évalué pour mieux apprendre » qui place l’évaluation des compétences
comme élément central du nouveau dispositif d’apprentissage.
•Dossier d’évaluation au centre des réformes en Suisse romande :
évolution de structures de l’école et de la politique d’évaluation du travail
des élèves avec réflexion sur les curricula (plan cadre romand PECARO).
L’évaluation est axée sur les objectifs d’apprentissage fixés, elle est
transparente et globale avec un axe fort autour sa dimension régulatrice.
30. Le rapport du Collège de France remis par Pierre
Bourdieu en 1985, préconise dans son chapitre intitulé «
L’unité dans et par le pluralisme » :
Des programmes nationaux devraient définir le minimum
culturel commun, c’est-à-dire le noyau de savoirs et de savoir-
faire fondamentaux et obligatoires que tous les citoyens
doivent posséder. Cette formation élémentaire ne devrait pas
être conçue comme une sorte de formation achevée et
terminale mais comme le point de départ d’une formation
permanente. Elle devrait donc mettre l’accent sur les savoirs
fondamentaux qui sont la condition de l’acquisition de tous les
autres savoirs et sur la disposition à acquérir des savoirs
(adaptabilité intellectuelle, ouverture de l’esprit, etc.).
31. Deux textes de référence
•Cadre européen : le cadre européen de référence de
2004 qui définit « des compétences clés pour l’apprentissage
tout au long de la vie qui devraient être transférables et donc
applicables à diverses situations et contextes, et multi
fonctionnelles : en ce sens qu’elles puissent être utilisées pour
atteindre plusieurs objectifs, résoudre des problèmes de genre
divers et pour accomplir des tâches différentes ».
•Cadre français : la loi d’orientation et de programme
pour l’avenir de l’École du 23 avril 2005. Elle fait suite aux
recommandations du Haut Conseil pour l’Éducation et elle
institue un socle commun pour la scolarité obligatoire.
32. Un contexte européen
• Proposition de recommandation du Parlement
européen et du Conseil de l'Union européenne en
matière de « compétences clés pour l'éducation et
l'apprentissage tout au long de la vie» [10/11/2005]
33. 17
8 compétences clés
(propositions européennes)
• Communication dans la
langue maternelle
• Communication dans une
langue étrangère
• Culture mathématique et
compétences de base en
sciences et technologie
• Culture numérique
• Apprendre à
apprendre
• Compétences
interpersonnelles,
interculturelles et
compétences sociales
et civiques
• Esprit d’entreprise
• Sensibilité culturelle
Remplacé par
“Autonomie et
initiative”
34. 20
Le socle commun en France
•Décret n° 2006-830 du 11 juillet
2006 relatif au socle commun de
connaissances et de
compétences et modifiant le
code de l'éducation
35. • « la scolarité obligatoire doit au moins garantir à
chaque élève les moyens nécessaires à l'acquisition
d'un socle commun constitué d'un ensemble de
connaissances et de compétences qu'il est
indispensable de maîtriser pour accomplir avec
succès sa scolarité, poursuivre sa formation,
construire son avenir personnel et professionnel et
réussir sa vie en société ».
Loi n°2005-380 du 23 avril 2005 d’orientation
et de programme pour l’avenir de l’école
36. 20
Les 7 compétences du socle
• 1 maîtrise de la langue française
• 2 pratique d’une langue vivante étrangère
• 3 compétences de base en mathématiques et culture
scientifique et technologique
• 4 maîtrise des techniques usuelles d’information et de
communication
• 5 culture humaniste
• 6 compétences sociales et civiques
• 7 autonomie et initiative
45. « Une discipline scolaire est une
construction sociale organisant un
ensemble de contenus, de
dispositifs, de pratiques, d'outils ...
articulés à des finalités éducatives,
en vue de leur enseignement et de
leur apprentissage à l’école »
Dictionnaire des concepts fondamentaux des didactiques
Yves Reuter, Cora Cohen-Azria, Bertrand Daunay, Isabelle Delcambre,
De Boeck Supérieur 2013
46. Discipline scolaire...
Le mot discipline désignait au départ la gymnastique intellectuelle, la faculté
de penser (comme on dit «la discipline de l’esprit ») avant de désigner des
parties du savoir. Il y a au départ cette volonté de discipliner l’esprit,
d’imposer des règles et des méthodes.
Le même mot étant utilisé pour la science comme pour l’école, on a
l’impression que les disciplines scolaires viennent directement des savoirs
universitaires selon des procédures de vulgarisation simples.
Or, il n’en est rien.
Un chercheur québécois, Yves Lenoir, propose une distinction lexicale
clarificatrice qui opposerait les “disciplines” (scientifiques) et les “matières”
(scolaires)
47. De la discipline universitaire à
la discipline scolaire ?
Une discipline scolaire se définit parfois comme une version
allégée et simplifiée d’une discipline enseignée à l’université.
Dans la mesure où le système éducatif s’est construit par le
haut, une bonne partie des disciplines de l’enseignement
secondaire long sont en effet conçues comme préparation à
des enseignements universitaires.
Transposition didactique
48. Lorsqu’en 1975, Michel Verret, dans son ouvrage Le Temps des études,
crée le concept de transposition didactique, il fabrique un outil
sociologique pour expliquer comment se conçoivent et se mettent en
place les programmes et comment un savoir théorique (savant) est
transformé en savoir universitaire (puis scolaire).
Cette idée est reprise par Yves Chevallard en 1985 dans son ouvrage
La Transposition didactique et il l’applique à la didactique des
mathématiques
Transposition didactique ?
objet de savoir objet à enseigner objet d’enseignement➜ ➜
49.
50. De la discipline universitaire à
la discipline scolaire ?
Mais les disciplines universitaires sont aussi des disciplines
d’enseignement. Chacune constitue un champ de savoir et
d’études développé dans l’université sous l’angle de la recherche,
au sens large, mais elle tient son unité institutionnelle du fait
qu’elle fait l’objet d’un enseignement cohérent, aboutissant à un
ou plusieurs titres académiques et avec des institutions qui les
délimitent.
les savoirs universitaires sont
eux aussi des constructions et
sont en évolution et
recomposition
51. Philosophie des Lettres en 1848. Il faut attendre 1843
1959, on distingue lettres modernes et lettres classiques.
De la discipline universitaire à
la discipline scolaire ?
52. De la discipline universitaire à
la discipline scolaire ?
Certaines disciplines ont été scolaires avant d’être
universitaires : la grammaire, la technologie, la géographie,
l’éducation physique, les arts, la musique ont été des disciplines
scolaires avant de devenir des disciplines universitaires.
Il existe aussi des disciplines scolaires sans équivalent direct
dans le monde universitaire.
53. A. Chervel, La culture scolaire. Une approche historique, Paris, Belin,
1998, p. 5-6.
André Chervel dans ses travaux sur
l’histoire des disciplines scolaires montre
que celles ci sont des constructions qui
répondent à une diversité de logiques et aux
impératifs de chaque époque. Les disciplines
sont donc des ensembles flous et mouvants.
Il montre aussi que celles ci sont autonomes
et ont leur logique propre face aux
disciplines universitaires.
54. une discipline scolaire est une forme historique plus ou moins
Les disciplines scolaires ne sont pas des disciplines universitaires
55. Reconnaître à une discipline d’enseignement des finalités
plurielles, c’est accepter :
1 qu’elle soit un construit historique, le produit de luttes
de pouvoirs, de coups de force, de décisions, donc de compromis,
brefs un produit collectif qui, en général, cristallise, même en les
déniant, les contradictions indépassables d’une époque et d’une
institution ;
2 que ce construit collectif, les individus se l’approprient
selon des modalités et à des degrés divers ; même la discipline la
plus codifiée reste une auberge espagnole ;
3 que les processus de construction collective et
d’appropriation individuelle ne sont jamais achevés et se
poursuivent tout au long de la carrière professionnelle d’un
enseignant ou d’une génération.
Le rôle de la formation des enseignants dans la construction d’une discipline scolaire :
transposition et alternance
Philippe Perrenoud Université de Genève 1996
56. Du savoir savant au savoir
scolaire
Du savoir savant au savoir scolaire, il y a un double
processus selon Michel Develay :
– processus d’axiologisation, ou réflexion sur les valeurs ;
– processus de didactisation, reconstruction
programmatique des savoirs.
60. Un peu d’histoire
1989➜
La décision de renouveler ou de créer un programme relève du
ministre de l'Éducation nationale. Jusqu'en 1989, la conception des
programmes appartenait uniquement à l'Inspection générale.
La loi d'orientation de 1989 tente de briser ce «monopole». La
réflexion sur les orientations générales releve alors du Conseil
national des programmes (CNP).
Pour chaque discipline, un groupe d'experts est chargé du travail
scientifique et didactique et de la rédaction du projet. Celui-ci est
ensuite soumis au CNP.
Le texte passe devant le Conseil supérieur de l'éducation (CSE), puis
il est soumis à la signature du ministre et publié au Bulletin officiel de
l'éducation nationale (BOEN).
61. Un peu d’histoire
1989 2005➜
Le Conseil national des programmes (CNP) a longtemps été
présidé par Luc Ferry (1992-2002)
Il a été supprimé par la loi d’orientation et de programme pour
l’École (dite “Loi Fillon”) en 2005.
Il a été remplacé par le Haut conseil de l’Éducation doté d’une
compétence consultative sur le socle des savoirs indispensables,
les programmes et l’évaluation des résultats.
62. Le Haut Conseil de l'éducation était composé de neuf membres
désignés pour six ans. Trois de ses membres étaient désignés par le
Président de la République, deux par le président de l'Assemblée
nationale, deux par le président du Sénat et deux par le président du
Conseil économique et social en dehors des membres de ces
assemblées. Le président du haut conseil était désigné par le Président
de la République parmi ses membres
Son avis n’était que consultatif sur les programmes dont la confection
lui échappait. Les programmes de 2008 pour le Primaire ont été
élaborés de manière très opaque
Un peu d’histoire
2005 2013➜
64. Le Conseil supérieur de l'éducation est composé de 48
membres représentant les enseignants, les enseignants-
chercheurs et autres personnels de l'enseignement public
ainsi que les établissements d'enseignement privés et leurs
personnels, de 19 membres représentant les usagers
(associations de parents d'élèves, associations familiales) et
30 membres représentant les collectivités territoriales, les
associations périscolaires et les grands intérêts culturels,
éducatifs, sociaux et économiques. associations
Le Conseil supérieur
de l'éducation
65. - Le Conseil supérieur de l'éducation donne des avis:
oSur les objectifs et le fonctionnement du service public de l'éducation;
oSur les règlements relatifs aux programmes, aux examens, à la délivrance
des diplômes et à la scolarité;
oSur les questions intéressant les établissements privés d'enseignement
primaire, secondaire et technique;
oSur les questions d'ordre statutaire intéressant les personnels des
établissements d'enseignement privés sous contrat;
oSur toutes les questions d'intérêt national concernant l'enseignement ou
l'éducation, quel que soit le département ministériel intéressé;
oSur toutes questions dont il est saisi par le ministre chargé de l'éducation
Le Conseil supérieur
de l'éducation
66. La loi de refondation de l’École votée en juillet 2013 institue le Conseil
Supérieur des Programmes
(ainsi qu’un Conseil national d’évaluation du système scolaire et un
Conseil National de l’innovation et de la réussite éducative)
Un peu d’histoire
2013 ?➜
73. Après avis (consultatif) du CSE, le nouveau programme
est publié au Bulletin Officiel de l'Éducation nationale.
Les programmes doivent être publiés 12 mois avant
leur application afin de laisser le temps aux enseignants
de se former, et aux éditeurs de réaliser les manuels
correspondants.
77. Pluridisciplinarité : disciplines “côte à côte”
avec un même centre d’intérêt
Interdisciplinarité : “convergence” comment les
disciplines contribuent à un but commun
Trans-disciplinarité : “à travers et au delà” les
disciplines.
Une discipline scolaire est une construction qui a sa logique
propre et ne correspond pas forcément à une discipline
universitaire.
Michel Develay
78. ► La « monodisciplinarité »
met en œuvre une seule discipline pour analyser un problème ou examiner une question, ce
qui n’exclut pas que des approches variées soient utilisées.
exemple : dans un cours de langue vivante, étude d’un article de journal, exercices de
grammaire, mise en scène d’un extrait théâtral...
► La « pluridisciplinarité »
fait travailler deux disciplines différentes sur un thème commun. Les compétences et les savoirs
ne sont pas les mêmes dans les deux disciplines.
exemple : en 6e, travail simultané sur l’histoire de l’Antiquité en HG et de lecture des textes
fondateurs en français.
► L’ « interdisciplinarité »
cherche à construire une représentation commune en confrontant les représentations de
chaque discipline.
exemple : comparer l’image du chevalier dans les textes historiques avec celle des textes
littéraires ou celle des représentations actuelles (cinéma par exemple)..
► La « transdisciplinarité »
cherche à unifier tous les savoirs disciplinaires pour construire une culture – elle
concerne surtout l’enseignement supérieur.
► La « transversalité »
cherche à faire acquérir les mêmes compétences dans des disciplines variées et surtout à
permettre le réinvestissement de ces compétences d’une discipline à l’autre. exemple :
sélectionner une valeur dans un tableau statistique et sélectionner un argument dans un article,
comparer, résumer...
Définitions
79. La transdisciplinarité est d'abord une posture scientifique et
intellectuelle. Elle a pour objectif la compréhension de la complexité
du monde moderne et du présent.
Le mot transdisciplinarité a été inventé par Jean Piaget, en 1970.
Il est repris aujourd'hui par Edgar Morin.
Pluri-inter-trans...
80. Transversalité...
Mais sur un plan pédagogique, l'approche transdisciplinaire peut
avoir un sens plus modeste : souvent la mise en œuvre d'un
travail commun engendre une complexité qui dépasse les
cadres disciplinaires et implique le renforcement et/ou
l'acquisition de compétences communes (transversales) aux
disciplines associées.
C'est donc là l'occasion d'utiliser les spécificités de chacune de
ces disciplines pour atteindre ces objectifs communs
(compétences “transversales”).
81. Peut-on vraiment parler de compétences transversales ?
Problématiser en Français et en Histoire géographie est-ce
la même chose ?
Peut-il y avoir des compétences transversales “hors-sol” ?
83. L'interdisciplinarité est donc une démarche pédagogique qui est
fondée sur le décloisonnement des disciplines.
Les disciplines associées, tout en gardant leurs spécificités,
participent à un projet collectif en y apportant leurs savoirs et leurs
méthodes. Elles collaborent et échangent entre elles pour répondre
aux besoins de l'action et de la compréhension.
L'interdisciplinarité est au service des disciplines dans un souci de
retombée ou d'utilité directe à court ou moyen terme dans la
discipline.
84. L'interdisciplinarité suppose un dialogue et l'échange de
connaissances, d'analyses, de méthodes entre deux ou plusieurs
disciplines. Elle implique qu'il y ait des interactions et un
enrichissement mutuel entre plusieurs spécialistes.
Sur le plan pédagogique, cela peut prendre plusieurs formes, mais il
s'agit le plus souvent de construire une représentation commune
en confrontant les représentations de chaque discipline pour
rendre compte d'un objet complexe
Interdisciplinarité ?
...ça ne vous rappelle rien ?
85.
86.
87.
88. ❝C’est ce qui fait dire à Latour (1985) qu’on ne voit
pas le monde à l’œil nu mais à l’« oeil habillé », et
que les faits sont des interprétations du monde
qu’on ne remet plus en question, souvent parce
qu’on a oublié par quel type de découpage ils ont été
construits.
Mais est-ce bien là le vécu scolaire premier des
élèves ? Combien de fois ont-ils réalisé que chaque
discipline leur ouvre une facette du « réel »,
inaccessible sans les concepts adéquats ? Ils n’en
retiennent souvent que des bribes de jargon
ésotérique, entendu comme un procédé distinctif. ❞
Jean Pierre Astolfi “Les paradoxes nécessaires de
l’interdisciplinarité scolaire”
In Yves Lenoir, Bernard Rey et Ivani Fazenda (dir.) Les fondements de
l'interdisciplinarité dans la formation à l'enseignement
Sherbrooke, Éditions du CRP, 2001.
Président du CRAP de 1978 à
1980, rédacteur en chef des
Cahiers Pédagogiques de
1981 à 1984, membre du
comité de rédaction de la
revue de 1972 à 2000,
Jean Pierre Astolfi
(1943-2009)
89. 3 figures de l’interdisciplinarité à l’École (selon Astolfi)
• Figure motivationnelle de la pluridisciplinarité
• Figure fonctionnelle de l’interdisciplinarité
• Figure épistémologique de la transdisciplinarité
90. La lettre de l’éducation du 23 mars 2015
«Comment moi, enseignant de ma discipline, (et fier de l’être) puis-je contribuer à
construire des compétences en partie spécifiques et en partie partagées avec
d’autres disciplines ?»
94. Curriculum néo-zélandais
pour l'ensemble de la scolarité obligatoire
Logique curriculaire ?
En général, le curriculum renvoie d’abord à
l’idée de plan et d’organisation, de
construction intellectuelle qui englobe tout
le processus d’enseignement-apprentissage :
intentions, contenus, organisations,
méthodes, environnement, évaluation...
(Audigier, Crahay & Dolz, 2006).
Des chercheurs belges proposent une définition voisine : « un
curriculum consiste en un plan d’action. Il s’inspire des valeurs qu’une
société souhaite promouvoir ; ces valeurs s’expriment dans les finalités
assignées à l’ensemble du système d’éducation »
(Demeuse, Strauven & Roegiers, 2006, p. 11).
95. Ils développent une conception large du curriculum, considéré comme une
vision d’ensemble des directives pédagogiques comprenant :
– les apprentissages à installer ;
– les stratégies pédagogiques et les processus didactiques à mettre en
œuvre ;
– les supports didactiques ou les aides pédagogiques (dont les documents
et manuels scolaires) ;
– les contenus-matières ou contenus disciplinaires ;
– les résultats attendus et les modalités d’évaluation ;
– les modalités de gestion du curriculum.
Le curriculum s’organise donc autour de trois pôles : les apprentissages
visés, les processus didactiques mis en œuvre pour les atteindre et les
situations d’évaluation.
Dossier d’actualité de la VST, n° 53 – avril 2010
97. scolaires avec la multiplication de
normes nationales ou centrales qui
fixent les acquisitions scolaires
examens nationaux, des batteries de
Logique curriculaire ?
98. Michael Young identifie trois tendances
internationales :
•l’introduction de cadres nationaux de
qualifications ;
•
l’apprentissage ;
•
dans les curricula nationaux :
•
•
•
•
•
(introduction de sujets tels que l’environnement ou le Sida) ;
•
• la confection de sujets d’examen en termes de moins en moins scolaires.
106. Jérôme Deauvieau et Jean-Pierre
Terrail, Les sociologues, l’école et la
transmission des savoirs. Présentation et
choix de textes, La Dispute 2007,
107. “Ce que l'école devrait enseigner
Pour une révolution de la politique scolaire
en France”
Roger-François Gauthier
Dunod 2014
108. « Contenus et programmes scolaires :
comment lire les réformes curriculaires ? »
Olivier Rey
Dossier d'actualité de la VST, n° 53,
avril 2010
109. . Eduquer au-delà des frontières
disciplinaires .
Catherine Reverdy
Dossier de veille de l'IFÉ, n°100
2015