1. SCÈNE 17 - MATHILDE FACE À SON PÈRE
Mathilde annonce qu’elle est enceinte
de Julien
Marquis (essoufflé de colère) : Vous attendez un enfant ?? Je
vais tuer cette petite ordure !
Mathilde : Il n’y est pour rien.
Marquis : Comment ça il n’y est pour rien ?!
Mathilde : C’est moi qui l’ai aimé la première. C’est moi qui
l’ai séduit. C’est de votre faute aussi.
Marquis : Comment ça c’est...
Mathilde : C’est vous qui m’avez dit « Il y a quelque chose en lui qui offense
le vulgaire » Et c’est vrai. J’ai vu de la noblesse en lui, la vraie, celle du coeur.
Marquis : La noblesse du coeur ! Un aspirant prêtre qui vous met enceinte
?!
Mathilde : Père, nous allons nous marier.
Marquis : Quoi?!
Mathilde : Ne vous en faites pas, nous partirons, loin, pour
ne pas salir votre nom. Personne ne reconnaîtra votre fille
en Madame Sorel, la belle-fille d’un charpentier de
Verrière. Je ne crains pas la pauvreté, et j’ai la cer-
titude que Julien s’élèvera, de quelque bas degré
qu’il parte. Avec lui je ne crains pas l’obscurité.
Oh ne le haïssez pas mon père ! Il est encore
bien plus accablé que moi a l’idée de vous causer
de la peine. Je vous aime mon père, et...
Marquis (l’interrompant) : Ça suffit. Taisez vous.
Sortez. Sortez ! (Elle sort)
Chanson : Ces peines perdues
Le Marquis de la Mole
Julien Sorel (Côme) - Mathilde de la Mole (Julie Fournier) - Le Marquis de la Mole (Michel Lerousseau)
POUR TOI DÈS LA PREMIÈRE HEURE
JE N’AI VU QUE LE MEILLEUR
EN PROMETTANT SUR TON PARCOURS
LA JOIE, L’AMOUR
POUR TOI DÈS LE PREMIER JOUR
JE CROIS QUE J’AI TOUT FAIT POUR
RESSERRER LE LONG DU CHEMIN
NOS VIES, NOS LIENS
C’ÉTAIT BON QUAND TU DORMAIS DANS MES BRAS
C’ÉTAIT BON D’ÊTRE LÀ POUR TES PREMIERS PAS
DE TE SOUTENIR, TES SOURIRES SE SOUVENIR
ALORS, ALORS
VOIS TU
TOUTE LA PEINE
TOUTE CES PEINES PERDUES
QUAND LE PÈRE EST UN REPÈRE DISPARU
TOUTE LA HAINE
DE NOS CHAINES ROMPUES
ON SE PERD SI TU PRÉFÈRES L’INCONNU
EN TOI J’AI MIS TANT D’ESPOIR
SOUVENT JE CROYAIS ME VOIR
NE CONCEVANT POUR TON DESTIN
QU’UN BIEN COMMUN
EN TOI J’AI MIS L’AVENIR
DES RÊVES À N’EN PLUS FINIR
2. QUE MON NOM BRILLE À TOUT JAMAIS
DANS TON PORTRAIT
JE PRIAIS POUR QU’UN HOMME À LA HAUTEUR
PUISSE APRÈS MOI T’APPORTER LE VRAI BONHEUR
TE SOUTENIR, SE SOUVENIR DE TES SOURIRES
ALORS, ALORS
VOIS TU
TOUTE LA PEINE
TOUTE CES PEINES PERDUES
QUAND LE PÈRE EST UN REPÈRE DISPARU
TOUTE LA HAINE
DE NOS CHAINES ROMPUES
ON SE PERD SI TU PRÉFÈRES L’INCONNU
VOIS TU
TOUTE LA PEINE
TOUTE CES PEINES PERDUES
QUAND LE PÈRE EST UN REPÈRE DÉFENDU
TOUTE LA HAINE
DE NOS CHAINES ROMPUES
JE TE PERDS SI TU PRÉFÈRES L’INCONNU
POURTANT JUSQU’AU DERNIER JOUR
POUR TOI JE SERAI LÀ POUR
TOUT TE PARDONNER MON ENFANT
MA CHAIR, MON SANG
Livret : Alexandre Bonstein
Mise en scène : François Chouquet/Laurent Seroussi
Auteurs chansons : Zazie/Vincent Baguian
Musiques : William Rousseau/SorelLivret de l’Opéra Rock Le Rouge et le Noir - Au Palace dès le 29 septembre 2016
Julien fait chevalier par le Marquis
Marquis (froidement) : Allez me chercher Julien Sorel ! Il va prendre une
épée, et attend, grave.
Marquis : C’est le seul moyen de la sauver.
Julien entre, accompagné de Mathilde très inquiète. Le Marquis dé-
gaine son épée. Julien s’avance. Mathilde se met entre les deux.
Mathilde : Non mon père. Il faudra me tuer
moi.
Marquis : Tais toi ! (à Julien) À genoux !
Julien s’agenouille, prêt à être exécuté. Le
marquis lève l’épée et frappe l’épaule de ju-
lien avec le plat de la lame.
Marquis : Julien Sorel, je vous nomme
Chevalier Julien Sorel de La Vernaye et vous
somme désormais de faire honneur à ce rang et à ce titre.
(Mathilde veut embrasser son père) Allez ! Disparaissez ! Vite, avant
que je ne change d’avis.