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Gazette N°1. Mardi 13 Octobre 2015
- 1. la gazette
P
aolo Moretti, à la direction du Festi-
val du film de La Roche-sur-Yon depuis
deux ans, ouvre la 6e
édition ce 12
octobre avec une programmation qui reflète
ce qui lui tient à cœur : atteindre tous les
publics en mêlant modernité et recherche.
C’est la 6e
édition du Festival international
du film, comment sa spécificité se renou-
velle-t-elle chaque année?
Nous sommes l’un des rares festivals dits «gé-
néralistes» sans aucune contrainte. Certains
festivals ont des contraintes de langue, de pro-
venance des films, de genre... C’est un festival
horizontal. Le thème c’est le cinéma. Un fond
d’attention est donné à la médiation entre un
cinéma contemporain, la modernité dans la
forme de narration, et une certaine accessibi-
lité pour ne pas s’enfermer entre cinéphiles.
Recherche et accessibilité sont les maîtres mots
qui donnent un point d’honneur aux films.
Pour vous, quels sont les principaux enjeux
du festival?
Ce festival s’apparente surtout à un échange
avec l’extérieur. Il y a une volonté de témoi-
gner ce qui passe dans le monde. Ce sont des
films jamais vus en France pour la plupart. C’est
pourquoi, nous sommes très attentifs à ce qui
est réalisé ailleurs. Notre travail de prospection
tout au long de l’année se retrouve recomposé
de façon à construire un discours dans le pro-
gramme du festival.Nous trouverons des bribes
de modernité extrêmement puissantes dans la
compétition Nouvelles vagues.
Comment avez-vous composé le festival?
Le festival est composé de plusieurs couleurs
qui font l’essence du discours. Il n’y a aucune
forme de hiérarchie entre les films qui sont
présentés. Tous sont au même niveau. La seule
différence est qu’ils s’adressent peut-être à des
publics différents. Les moments forts seront
ceux que chacun décide pour soi. Le festival
est organisé par section où chaque catégorie a
une forme et un certain langage. Par exemple,
les personnes qui s’intéressent au cinéma
américain seront particulièrement concernées
par Mistress America ou Cymbelline et les per-
sonnes qui s’intéressent davantage au cinéma
traditionnel seront plutôt captivées par des
films dont ils connaissent le réalisateur.
Pourquoi avez-vous choisi d’inviter et d’éla-
borer une rétrospective de Vincent Lindon?
Le profil de Vincent Lindon répond à l’esprit
du festival. Nous ne faisons pas de distinction
entre cinéma dit «populaire» ou le cinéma dit
«de recherche».La filmographie de Vincent Lin-
don illustre particulièrement cet esprit. Nous le
connaissonsgrâceàL’Étudianteoud’autresfilms
qui ont eu une grande résonance populaire,
mais il a accepté plusieurs premiers films et
longs métrages de réalisateur. C’est quelqu’un
qui se remet perpétuellement en jeu en tant
qu’acteur et ne s’assied pas sur son statut. Nous
retrouvons cette volonté de ne pas donner de
case au cinéma. C’est le cinéma populaire avec
des éléments de recherche qui font fonctionner,
évoluer la façon dont laquelle nous racontons
les histoires.
Son propre palmarès
Le Festival international du film a trouvé il
y a deux ans son nouveau directeur, Paolo
Moretti, italien d’origine.Adjoint à la Mostra
de Venise pendant trois ans, il fut égale-
ment chargé de programmation au Centre
Pompidou et conseiller de programmation
au Festival du film de Rome.
©PIERRE-YVES LÉON
mardi 13 octobre
no
1
PAOLO MORETTI :
«LES MOMENTS FORTS
SERONT CEUX QUE
CHACUN DÉCIDE POUR SOI»
- 2. L’Apollonide : souvenirs de la maison close
a été réalisé en 2011 par Bertrand Bonello,
nominé 8 fois aux Césars. Un huis-clos intri-
guant et réaliste.
«Tu dois t’habituer, t’es pas là pour faire des
confitures», insiste «Madame», incarnée par
Noémie Lvovsky, époustouflante. Femme de
caractère, la tenancière du bordel voit se profi-
ler le crépuscule des maisons closes. Dans une
vision bouleversante des prostituées de Paris
Transposer un univers du 17e
siècle au 21e
siècle, c’est le pari du réalisateur Vincent
Macaigne : Dom Juan, grand classique
en cinq actes de Molière, qui dépeint un
homme tiraillé par ses tentations.
Cette pièce de théâtre est revisitée avec une
poésie moderne à l’ère du Paris d’aujourd’hui,
de la musique contemporaine et de l’opéra.
Vincent Macaigne brise le genre théâtral tout
en gardant la noblesse des répliques et s’appro-
où se mêle candeur et états d’âmes, Bonello
retrace une société dans laquelle les hommes
ont le plein pouvoir et où la domination mascu-
line est une règle.
Deux mondes s’opposent : celui des hommes
tout-puissants et celui des femmes endettées et
soumises. Le huis clos expose le bordel où la li-
berté promise est inaccessible, puisque aucune
dette n’est jamais acquittée. À commencer par
celle d’être une femme?
élise leclerc
Retrouvez la version longue de cette critique sur le blog
du festival tenu par les étudiants du DUT Infocom, à
l’adresse :blogs.iutlaroche.univ-nantes.fr/festival-film-2015
chant le plus près possible du jeu d’acteurs, des
dialogues et des effets de caméras appréciés du
public contemporain.
La froideur de l’atmosphère donne sens à la
gravité exceptionnelle des scènes. Loïc Corery
est habité par ce personnage ambivalent, Dom
Juan. À la fois ambigüe et sombre, il est sub-
mergé par l’amour de la beauté du corps et la
peur de la passion.Insolent,infidèle,il ne cesse
de repousser ses limites s’accrochant à une jeu-
nesse disparue. Le réalisateur nous fera l’hon-
neur de présenter son film ce mardi soir.
aurélie basseux & lise jacob
DRAME
Isolé, un groupe de quatre hommes
vit avec une bonne sœur au bord de la
mer. Un cinquième homme les rejoint
et bouleverse la quiétude du lieu. Le
réalisateur de No, Tony Manero et Post
mortem, traite dans ce film des péchés
de l’Homme. El Club a reçu, cette année,
le Grand prix du jury du 65e
Festival
international du film de Berlin.
mardi 13 - 20h30 - Manège
mercredi 14 -16 h - Théâtre
BURLESQUE
La Croisière du Navigator est un film muet
réalisé en 1924 aux USA par Buster Kea-
ton. Une aventure rocambolesque entre
deux jeunes adultes, issues de familles
concurrentes dans l’histoire de la naviga-
tion fluviale. Les deux protagonistes se
retrouvent seuls sur un navire et doivent
malgré leurs qualités bourgeoises sur-
vivre ensemble sans leurs domestiques.
La version restaurée sera projetée en pre-
mière française le mercredi 14 octobre
au Théâtre à 14h30.
Autre séance:
vendredi 16 - 09h30 - Manège
DRAME
Sleeping Giant est la première réalisation
d’Andrew Cividino. Sélectionné à la
semaine de la critique à Cannes en 2015,
le film conte l’histoire d’Adam et de ses
vacances familiales, bouleversées par
l’arrivée dans le fabuleux paysage des
lacs canadiens de deux autres adoles-
cents. Frasques et secrets sont révélés,
les amitiés et les alliances sont mises à
l’épreuve. Le cheminement de l’adoles-
cence jusqu’à l’âge adulte laissera des
traces irréversibles.
mercredi 14 - 09h30 - Concorde 1
jeudi 15 - 09h15 - Théâtre
LE FIF SUR GRAFFITI 88,6FM
Retrouvez tous les jours de 17h à 18h
«Le Réseau Urbain» en direct et en
public sous le chapiteau Place Napoléon.
Une heure d’émission pour discuter
cinéma et festival avec les invités et les
organisateurs. Hyacinthe sera accompa-
gné des étudiants du DUT Infocom.
MÉDIATHÈQUE B.-RABIER
Jusqu’au 22 octobre, la médiathèque
Benjamin-Rabier présente des DVD,
revues et ouvrages en lien avec le FIF.
L’APOLLONIDE
DOM JUAN
Bertrand Bonello
Vincent Macaigne
SORTI
EN 2011
PREMIÈRE
FRANÇAISE
Au Concorde 2 à 20h45 - 122 min
C
ette semaine, les mini-festivaliers sont également à l’honneur
avec une programmation qui leur est dédiée, soigneusement
sélectionnée par Hélène Hoël, chargée de la programmation
jeune public et scolaire. «Il faut penser aux tout petits spectateurs,
le cinéma est souvent la première sortie culturelle que fait l’enfant».
Couleurs et saisons: c’est la nouvelle thématique de cette sixième édition
du festival. Elle s’inspire du court-métrage Crac! de Frédéric Back dans
lequel Hélène Hoël a su discerner une sensibilité particulière autour «du
cycle de la vie, du temps qui passe, des saisons de l’année associées à
des couleurs».Deux programmes de courts métrages ont été conçus,l’un
en direction des maternelles, l’autre des primaires, proposant tous deux
des films adaptés en terme de narration et d’esthétique. L’enjeu est de
sensibiliser les spectateurs de demain et de leur faire découvrir les salles
de cinéma.«Il est important que le festival soit un moteur de l’éducation
à l’image»,soutient Hélène Hoël.Une médiation solidement ficelée vient
favoriserlacompréhensiondesœuvres.Cesséancesconstituentderiches
pistes d’exploitation pour les enseignants, véritables relais du cinéma Le
Concorde.Un temps d’échange a lieu en amont et en aval de la projection,
apportant des clés de lecture du film tout en préservant l’étonnement du
«tout petit spectateur» et permettant de recueillir les impressions de
chacun. Hélène Hoël tient à préciser que l’implication des scolaires est
particulièrement mise en lumière au cours de cette semaine de festival.
Cependant, c’est une relation qui existe tout au long de l’année.
À découvrir : des moments conviviaux comme le ciné-concert nommé
Cartoon Frénésie par la compagnie de musique jazz des 5 000 Doigts du
Docteur K. Les enfants pourront découvrir la mise en musique de films à
travers des classiques tels que Betty Boop ou Bugs Bunny. Ou encore, les
Ciné p’tit déj, véritables événements sur mesure consacrés aux familles.
Concernant ces séances événements, l’aspiration d’Hélène Hoël est de
«créer un sas entre la vie quotidienne et le film».
romane boulanger & laurène cognon
FOCUS SUR
LES TOUT-PETITS
PROGRAMMATION
Hélène Hoël
Au Concorde 1 à 20h30 - 118 min
©WILD BUNCH DISTRIBUTION
©KMBO
©PATHÉ
Une documention
pédagogique
Le Festival met à disposition des enseignants
des documents pédagogiques et des dossiers
de presse proposés en téléchargement libre
sur son site. Ils permettent d’approfondir les
films et thématiques abordés auprès des
élèves de maternelle, élementaire, collège
et lycée.
- 3. Drame intimiste et humaniste, Welcome, réa-
lisé par Philippe Lioret, redonne un visage au
clandestin. Emprunt d’une portée politique,
l’œuvre s’inspire de témoignages de réfugiés
révélant une réalité calaisienne souvent tue.
Bilal, jeune kurde d’Irak a fuit son pays afin
d’atteindre Londres et y retrouver Mina, la
femme qu’il aime. Animé d’une passion juvé-
nile, il décide de traverser la Manche à la nage.
Il va faire la rencontre d’un homme ordinaire et
désillusionné, Simon : maître-nageur incarné
par Vincent Lindon qui l’aidera à parvenir en
Angleterre. Une réelle affection se développe
entre les deux hommes. Ce chef d’œuvre enga-
gé s’adresse à un large public. Projeté à travers
le regard de Simon, chacun se questionne :
fermer les yeux sur cette inhumanité, agir et
braver la loi ?
LAURÈNE COGNON & ROMANE BOULANGER
«Ma petite entreprise ne connaît pas la crise...».
Pas si sûr… Pour la menuiserie d’Ivan! Dans ce
film de Pierre Jolivet, Ivan, parfaitement incar-
né par Vincent Lindon, va connaître une foule
de déboires : sa menuiserie est détruite par un
incendie et son courtier en assurance et ami,
Maxime, va se révéler être un magouilleur qui
escroque son entreprise. Le menuisier décidé-
ment frappé par le sort va alors inviter ses collè-
gues et sa famille à enfreindre la loi pour éviter
la faillite. Le réalisateur réussi, avec virtuosité,
à mettre en scène un film drôle questionnant
notre société et les lois du marché. Ce discours
profond et limpide est parfaitement accompa-
gné par les acteurs principaux (Vincent Lindon,
François Berléand, Roschdy Zem et Zabou Breit-
man) qui font de ce film une comédie indémo-
dable et intemporelle.
AMANDINE BOCHEREL
Sametka est un programme de courts-
métrages composé des Vacances du Lion Boni-
face réalisé par Fiodor Khitruk (Russie -1965) et
de Sametka,la chenille qui danse de Zdenĕk Mi-
ler (République Tchèque - 1976). Les histoires
avec très peu de dialogues sont sublimées
par des bandes originales synchronisées aux
images. Un cinéma d’animation captivant et
coloré qui traverse le temps. Si les films ont été
réalisés il y a 50ans, les histoires restent d’ac-
tualité. Le lion Boniface, artiste de cirque, part
pour la première fois en vacances et retrouve
sa terre natale d’Afrique. Quant à Sametka la
chenille, danseuse accompagnée par un jeune
joueur d’harmonica, elle découvre la célébrité
et ce qu’implique la notoriété. Deux courts mé-
trages pédagogues qui s’adressent aux parents
comme aux enfants et qui invitent au voyage.
LISE JACOB
WELCOME MA PETITE ENTREPRISE SAMETKA
Philippe Lioret Pierre Jolivet Khitruk et ZdenekSORTI
EN 1999
SORTI
EN 1965
ET 1976
mardi 13 - 14h- Manège
mercredi 14 - 9h30 - Théâtre
mardi 13 - 14h - Concorde mercredi 14 - 09h15 - Concorde
mercredi 14 -10h30 - Concorde
L
e festival international du film de La
Roche-sur-Yon est l’occasion pour les ci-
néphiles de voir de nombreuses œuvres
en première française, ou même en avant-
première. Mais aussi de rencontrer artistes
et acteurs.
Cetteannée,lefestivalaccueilleraleprixd’inter-
prétation masculine à Cannes en 2015,Vincent
Lindon, au Manège le mercredi 14 octobre à
20h30 pour évoquer sa carrière.
Jean-Pierre Beauviala et Caroline Champetier
seront présents au Manège le vendredi 16
octobre à 15h45 pour parler des inventions au
cinéma et échanger avec les spectateurs.
La réalisatrice et actrice Noémie Lvovsky, recon-
nue pour son rôle dans Camille redouble ren-
contrera le public au Théâtre le dimanche 18
octobre à 15h45.
La semaine du festival sera aussi agrémentée
de concerts spéciaux au Fuzz’Yon, (rue Pasteur).
Jeudi soir à 22h00, les Producteurs de Porcs
viendront manger les yonnais à la sauce punk
et grolandaise.
Étienne Labroue, membre du groupe et réalisa-
teur,présentera son film l’Élan (jeudi auThéâtre
à 20h45).
Vendredi soir aura lieu au Fuzz’Yon, la projec-
tion à 20h du film What a fuck am I doing on
this Battlefield, portrait de Matt Elliott artiste
folk expérimental, suivie d’un concert donné
par un acteur du film.
Une soirée surprise sera organisée samedi soir
au Fuzz’Yon! Plus de détails au cours de la se-
maine!
ELISE LECLERC
DES FILMS OUI!
ET QUOI D’AUTRE ?
Directrice de publication: Claudine Paque
Encadrement éditorial:
Francis Mizio et Samuel Jan
Rédaction: étudiants de l’IUT de La
Roche-sur-Yon, département Information
et communication
Impression: Belz,
La Roche-sur-Yon
Festival international du
film de La Roche-sur-Yon
@Festival_Film85
#FestFilmLRSY
Tout le programme du festival sur
www.fif-85.com et sur
blogs.iutlaroche.univ-nantes.fr/festival-
film-2015
SORTI
EN 2009
©MARS FILMS©GAUMONT ©CPF